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PRIANT... EN TOUT TEMPS — Éphésiens 6:18
ME 2008 p.289-294
Bremicker E.A.
Table des matières :
1 Par toutes sortes de prières
2 Des prières et des supplications
5 Veillant à cela avec toute persévérance
6 Pour tous les saints, et pour moi
C’est par cette exhortation que l’apôtre Paul termine son enseignement sur l’armure complète de Dieu, en Éphésiens 6, et qu’il introduit la conclusion de son épître. Il nous démontre par là que nous ne pouvons nous servir correctement de cette armure — dont nous avons besoin pour lutter contre l’ennemi — qu’en restant dans la dépendance de Dieu exprimée par la prière. Ce n’est pas en nous que nous trouverons la force et la sagesse nécessaires pour résister à l’ennemi et à ses ruses. Nous ne serons capables de le faire qu’en levant les yeux vers le Seigneur et en étant dépendants de lui.
Arrêtons-nous sur le détail de cette exhortation à la prière, dont la portée est générale.
« Priant par toutes sortes de prières et de supplications, en tout temps, par l’Esprit, et veillant à cela avec toute persévérance et des supplications pour tous les saints, et pour moi » (Éph. 6:18).
Remarquons les mots « tout, toutes », utilisés plusieurs fois dans ce passage. « Par toutes sortes de prières » signifie qu’il n’y a aucune circonstance, aucune situation, dans laquelle nous ne pourrions pas prier. Que nous nous trouvions dans la joie ou dans la peine, dans une situation facile ou difficile, nous pouvons et devrions toujours prier, et cela dans une attitude de dépendance. Il se peut que ce ne soit qu’un court appel à l’aide : « Seigneur, aide-moi ». Dans toutes les situations, Dieu désire nous faire goûter le merveilleux fruit de la prière : sa paix qui remplit nos cœurs et nos pensées (Phil. 4:7).
Par sa Parole, Dieu nous communique sa pensée. Par la prière, nous avons le privilège de pouvoir nous adresser à lui. Elle est l’expression de notre dépendance. La prière des croyants est motivée par le fait que nous avons avec Dieu des sujets d’intérêt communs. Cela est vrai pour les actions de grâces et pour les requêtes. Le sujet commun le plus élevé est la personne de notre Seigneur. Lorsque nous apportons à Dieu l’adoration, nous lui parlons de son Fils bien-aimé. Mais ici, il s’agit des circonstances dans lesquelles les croyants peuvent se trouver. Et nous avons communion avec Dieu aussi bien en ce qui concerne les circonstances de la vie qu’en ce qui touche nos frères et sœurs. Cette part commune, nous l’exprimons par la prière.
Les supplications sont des appels adressés à Dieu. Lorsque nous nous trouvons dans des circonstances difficiles, nous prions de façon plus intensive. Nous supplions notre Dieu — sans pour autant vouloir lui imposer quoi que ce soit. Il prend plaisir à nos ferventes supplications. Nous trouvons dans la Bible beaucoup d’exemples de personnes qui ont imploré Dieu de cette manière. Moïse l’a fait pour le peuple d’Israël, et pour lui-même (Ex. 32:11 ; Ps. 106:23 ; Deut. 3:23). Jacob et Anne ont mêlé de pleurs leurs supplications (Osée 12:5 ; 1 Sam. 1:10). Paul a supplié trois fois le Seigneur de retirer l’écharde qu’il avait dans la chair (2 Cor. 12:8). Dans les situations de détresse, la prière prend la forme d’une supplication ; ce sont des cris venant du fond du cœur de celui qui passe par l’épreuve.
Comment faut-il comprendre ces mots ? Paul veut- il dire que nous devions passer nos journées et nos nuits entières sur nos genoux ? Certainement pas. Il est vrai qu’il y a eu des situations où des personnes ont effectivement prié durant toute une nuit. Pensons à notre Seigneur, l’homme parfait, qui a probablement passé plus d’une nuit entière à prier Dieu (Luc 6:12). Mais ce n’est pas ce dont parle notre passage. La vie courante impose à chacun de multiples exigences. Les enfants vont à l’école, les plus grands suivent une formation et les adultes exercent leur profession ou s’occupent des soins de la maison. Le travail dans l’œuvre du Seigneur aussi peut consommer une partie de notre temps.
« Prier en tout temps » signifie être conscients de dépendre du Seigneur en tout ce que nous faisons, et nous entretenir avec lui en toute chose. Nous avons tous besoin de cette dépendance, que ce soit dans la vie conjugale, dans la vie de famille, dans notre activité professionnelle, dans nos relations avec nos frères et sœurs — quel que soit l’endroit où nous nous trouvons. L’étudiant qui subit un test ne peut pas prier continuellement, mais il peut faire son travail dans une attitude intérieure de dépendance, en s’attendant à Dieu. L’évangéliste qui prêche la Parole à des incrédules doit se concentrer sur ce qu’il dit, mais, sachant qu’il ne peut se confier en ses propres ressources, il dirige en même temps son regard en haut, attendant de Dieu la parole à propos. La prière a été appelée la respiration de l’âme. En général, nous ne prenons pas conscience du fait que nous respirons, mais si nous arrêtons de respirer, nous nous en apercevons rapidement.
Jude adresse une exhortation semblable aux destinataires de sa lettre : « priant par le Saint Esprit » (Jude 20).
D’une part, nous avons à prier en accord avec le Saint Esprit, en le laissant nous conduire et mettre les sujets de prière dans notre cœur.
D’autre part, nous avons à prier par la puissance du Saint Esprit. Par nous-mêmes, nous ne sommes pas en mesure de prier comme il faut. Paul écrit aux Romains : « De même aussi l’Esprit nous est en aide dans notre infirmité ; car nous ne savons pas ce qu’il faut demander comme il convient; mais l’Esprit lui- même intercède par des soupirs inexprimables » (Rom. 8:26).
Puisque c’est le Saint Esprit qui nous donne la force de prier, il est clair que nous ne lui adressons pas de prières. Le Nouveau Testament nous montre que le but de l’Esprit est toujours de glorifier le Seigneur Jésus (Jean 16:14, 15). L’Esprit de Dieu — personne divine aussi bien que le Père et le Fils — ne dirige pas les yeux des croyants sur lui-même, mais sur la gloire du Seigneur. Il n’y a dans la Bible ni exhortation ni exemple qui nous inciterait à prier le Saint Esprit.
La prière et le sommeil ne vont pas ensemble. Il nous faut être éveillés pour prier. L’exemple des disciples à Gethsémané nous instruit à ce sujet. Lorsque le Seigneur revient de sa prière et les trouve endormis, il dit à Pierre : « Ainsi, vous n’avez pas pu veiller une heure avec moi ? Veillez et priez, afin que vous n’entriez pas en tentation » (Matt. 26:40, 41). Gardons-nous de juger les disciples, car nous voyons en eux notre propre image, mais prenons à cœur l’avertissement que le Seigneur leur donne. D’autres passages encore lient les deux verbes « veiller » et « prier » (cf. Marc 13:33; 1 Pierre 4:7).
« Avec toute persévérance » exprime la constance de la prière. Le désir du Seigneur est que nous soyons constamment dans sa dépendance. Il nous arrive de présenter nos demandes au Seigneur, peut-être même plusieurs fois et avec instance, puis, ne voyant pas d’exaucement rapide, nous nous lassons. Cela peut arriver aussi bien dans notre prière personnelle que dans celle de l’assemblée locale. Au début des Actes, nous voyons les frères et sœurs de Jérusalem prier d’un commun accord et persévérer dans la prière (Act. 2:42 ; 4:24 ; 12:5). Au Carmel, le jeune homme envoyé par Élie pour regarder du côté de l’ouest a dû y retourner sept fois avant d’apercevoir enfin un petit nuage — le début de l’exaucement (1 Rois 18:44). Nous avons lieu de penser qu’Élie n’a pas cessé de prier pendant tout ce temps.
D’une part, les Éphésiens étaient invités à inclure « tous les saints » dans leurs prières, et d’autre part, un sujet de prière bien défini est placé devant eux : l’apôtre Paul et son service. Un champ de vision étendu, et des besoins précis. Ce double aspect est très important pour nous.
L’expression « pour tous les saints » correspond bien au cadre de l’épître aux Éphésiens. Au chapitre 1, Paul évoque leur amour « pour tous les saints » (v. 15) et au chapitre 3, il souhaite qu’ils soient capables de comprendre « avec tous les saints » quelle est la largeur et la longueur, et la profondeur et la hauteur des merveilleux desseins de Dieu (v. 18). En 1 Timothée 2, c’est pour « tous les hommes », que nous devons prier (v. 1), ce qui est en accord avec l’enseignement de cette épître. En effet, elle nous présente le Dieu Sauveur qui veut que tous les hommes soient sauvés.
Que le Seigneur élargisse notre horizon ! Ne nous bornons pas à prier pour les frères et sœurs que nous connaissons, mais pensons à tous les enfants de Dieu.
Par ailleurs, il est bon que le sujet de nos prières soit tout à fait concret. Nous ne prions pas simplement de manière générale pour les croyants, mais nous intercédons auprès de Dieu pour des besoins bien définis dont nous avons connaissance. La suite de ce passage évoque un sujet de prière précis. L’apôtre Paul désirait parler avec hardiesse pour annoncer le mystère de l’évangile, et il demande aux croyants de prier pour cela.
Que l’enseignement de ce verset ne soit pas seulement pour notre intelligence ! Ayons à cœur de réaliser mieux ce que signifie prier en tout temps.