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Encyclique papale du 29 Juin 2009
Bibliquest
Table des matières :
1 Le besoin urgent d’avoir un gouvernement (« autorité politique ») mondial, selon l’encyclique
2 Est-il pensable que le pape se fourvoie sur des orientations fondamentales ?
3 L’argument de l’UNITÉ de la famille humaine
4 Y a-t-il un projet divin que tous les hommes vivent comme UNE famille ?
6 L’encyclique ignore-t-elle ou refuse-t-elle l’existence de deux familles ennemies ?
7 S’il n’y a pas unité, peut-on unifier ?
8 Pas de besoin de nouvelle vie
9 Quelle est la vraie dignité ?
11 Quand on fait choisir la bonne religion par les athées
12 Une loi naturelle inscrite dans les cœurs, qui permet de trouver Dieu ?
13 Des principes non bibliques aboutiraient à une solution selon Dieu ?
15 Le but essentiel, le centre de tout est l’homme
16 Quelques déclarations correctes
Bibliquest n’a pas pour rôle de surveiller les encycliques papales ni de les critiquer ou de les commenter, mais celle du 29 Juin 2009 est unique et importante en ce que le pape demande l’établissement en urgence d’un gouvernement [autorité politique] mondial.
Un pareil sujet mérite un développement substantiel, d’autant plus qu’il s’y rattache la question de la position du chrétien dans ce monde, et de l’orientation des événements à venir à laquelle on peut s’attendre, et par là de l’espérance du chrétien.
Le texte de l’encyclique est long et dense, avec beaucoup de détails et de nuances. Il est donc difficile d’en faire un résumé ou condensé sans faire des approximations. Nous nous efforcerons d’être aussi objectifs que possible en comparant l’enseignement de l’encyclique à celui de la Bible.
Sachant que la Parole annonce effectivement un gouvernement mondial unique, aux mains du chef de l’empire romain reconstitué associé à l’antichrist, il nous a paru utile de chercher à comprendre comment un « vicaire » de Christ peut en arriver à le préconiser.
Nous commençons par la fin de l’encyclique (point 67 du ch. 5 relatif à la collaboration de la famille humaine) pour montrer sa conclusion extraordinaire.
« Pour le gouvernement de l’économie mondiale, pour assainir les économies frappées par la crise, pour prévenir son aggravation et de plus grands déséquilibres, pour procéder à un souhaitable désarmement intégral, pour arriver à la sécurité alimentaire et à la paix, pour assurer la protection de l’environnement et pour réguler les flux migratoires, il est urgent que soit mise en place une véritable Autorité politique mondiale telle qu’elle a déjà été esquissée par mon Prédécesseur, le bienheureux Jean XXIII. Une telle Autorité devra être réglée par le droit, se conformer de manière cohérente aux principes de subsidiarité et de solidarité, être ordonnée à la réalisation du bien commun, s’engager pour la promotion d’un authentique développement humain intégral qui s’inspire des valeurs de l’amour et de la vérité. Cette Autorité devra en outre être reconnue par tous, jouir d’un pouvoir effectif pour assurer à chacun la sécurité, le respect de la justice et des droits. Elle devra évidemment posséder la faculté de faire respecter ses décisions par les différentes parties, ainsi que les mesures coordonnées adoptées par les divers forums internationaux. En l’absence de ces conditions, le droit international, malgré les grands progrès accomplis dans divers domaines, risquerait en fait d’être conditionné par les équilibres de pouvoir entre les plus puissants. Le développement intégral des peuples et la collaboration internationale exigent que soit institué un degré supérieur d’organisation à l’échelle internationale de type subsidiaire pour la gouvernance de la mondialisation et que soit finalement mis en place un ordre social conforme à l’ordre moral et au lien entre les sphères morale et sociale, entre le politique et la sphère économique et civile que prévoyait déjà le Statut des Nations Unies ».
À la lumière de la Parole de Dieu, la lampe prophétique dont parle l’apôtre Pierre, nous savons que nous ne pouvons nous attendre à un progrès de l’humanité aboutissant à un ordre selon Dieu. Tous les apôtres convergent pour annoncer des temps fâcheux à la fin. La domination de l’empire romain reconstitué appuyé par l’antichrist, est annoncée à la fois dans 2 Thes.2, Daniel 7 et Apoc.13, cette domination se terminant par des châtiments terribles, au point même que le chef de l’empire romain et l’antichrist sont jetés vivants directement en enfer. Et ce n’est qu’ensuite qu’intervient le règne glorieux et béni de Christ, le Messie. Ignorer ce schéma conduit à croire que le sens de l’histoire actuelle conduit à Christ, alors qu’il conduit à l’antichrist. Travailler pour ce sens de l’histoire, c’est contribuer à la victoire de l’antichrist, triste travail pour des chrétiens.
Mais il faudrait bien se garder de croire que l’enjeu de la dispute est une question d’interprétation de prophétie. Il y a plus que cela. La question basique est de savoir si le monde actuel peut travailler et travaille à la mise en place d’un ordre selon Dieu ; ou autrement dit, quel est l’état moral et spirituel actuel de l’humanité en général : est-il pour Dieu ou contre Dieu ? — De nombreux passages nous éclaireraient, mais disons simplement que depuis que Christ a été crucifié, Satan est le chef de ce monde (Jean 14:30), et l’homme et le monde sont ennemis de Dieu, ce que Paul exprime de façon percutante (Galates 6:14) : « Qu’il ne m’arrive pas de me glorifier, sinon en la croix de notre Seigneur Jésus Christ par laquelle le monde m’est crucifié, et moi au monde ». En conclusion, l’homme est déchu et perdu, il a besoin de salut et ne peut pas collaborer à l’œuvre de Dieu.
Les choses sont tranchées dans la Bible. Dès le début de Son ministère, Jésus a insisté auprès de Nicodème au sujet de la nouvelle naissance, ce changement radical intérieur de l’homme ; il n’y a que deux solutions : ou on est enfant de Dieu ou on est dans ses péchés, enfant du diable ; ou on est sauvé ou on est perdu ; ou on a la vie de Dieu ou on est mort dans ses fautes et ses péchés. Le drame de l’encyclique est de ne faire aucune de ces distinctions, ce qui laisse les gens dans l’illusion qu’ils sont dans le chemin de Dieu, et que l’humanité a la capacité de résoudre ses difficultés par elle-même, et notamment par le moyen d’un gouvernement mondial convenablement structuré.
L’origine de ces choses provient de quelques fausses doctrines :
a) l’église catholique croit que le baptême transforme les petits enfants en enfant de Dieu, et que le baptême donne la vie. Comme en plus ils nient le salut par la foi et croient au salut par les œuvres, il s’ensuit qu’il y a complète confusion entre ceux qui ont la vie de Dieu et ceux qui ne l’ont pas ; tout est mélangé au point même que la distinction n’est plus connue, alors que les apôtres insistent beaucoup sur ce sujet.
b) l’église catholique considère que l'Église, c’est elle-même, car elle ignore l’église, corps de Christ, constituée de tous les rachetés qui ont la vie de Dieu. Dès lors elle s’applique à elle-même les paroles du Seigneur de Matt.16 « les portes de l’enfer (ou : du hadès) ne prévaudront pas contre elle ». Ayant cette certitude qu’elle survivra quoi qu’il arrive, elle ne craint pas de sombrer, malgré tout ce que pourraient faire les autorités civiles ou l’antichrist. — Nous savons au contraire que la vraie église (ceux qui ont la vie de Dieu) sera enlevée par le Seigneur au ciel ; sur la terre restera ce qui, dans l’église, n’avait pas la vie de Dieu, et tout cela fusionnera avec d’autres religions pour donner Babylone, la grande prostituée de l’Apocalypse. Cette Babylone sera à son tour éliminée par les autorités de l’empire romain reconstitué, et l’antichrist se fera adorer dans sa religion à la gloire de l’homme. Ces choses sont développées notamment dans 2 Thes. 2 et Apoc. 6 à 19.
c) dans cette certitude qu’elle subsistera, l’église catholique ne perd jamais l’espoir de dominer les autorités civiles ; c’est pourquoi elle ne craint pas de collaborer avec elles pour des actions qui sont étrangères à Dieu. Cette domination des autorités civiles par un pouvoir religieux a eu lieu et aura probablement encore lieu dans le futur, mais la Parole décrit cela sous l’image abjecte de la grande prostituée chevauchant la bête (Apoc.17).
d) le pape s’en remet finalement à l’intercession de la vierge Marie. Cette intercession n’a aucun fondement dans l’Écriture, seulement dans la tradition. S’il y a erreur sur des points aussi basiques, il ne faut pas s’étonner qu’il y ait erreur sur des points plus subtils.
e) notons qu’inciter les croyants à collaborer à la construction d’un monde meilleur avec les non croyants, c’est, dans son sens profond, ce que Apoc.2:20 appelle « égarer les esclaves du Seigneur et les entraîner à commettre la fornication ».
Il ressort de tout cela, que les projets de l’encyclique s’accompliront, mais pas du tout dans le sens espéré par le pape ; ils s’accompliront dans le sens annoncé par la Bible qui aboutira au triomphe momentané de l’antichrist.
Continuons l’examen de l’encyclique pour en découvrir les failles.
L’idée fondamentale de l’encyclique est que l’humanité constitue UNE famille qui a à prendre pour modèle l’unité des Personnes divines dans la Trinité : « Le développement des peuples dépend surtout de la reconnaissance du fait que nous formons une seule famille ». Or cela est formellement contraire à l’enseignement de l’apôtre Jean (1 Jean 3) selon lequel il y a deux familles, les enfants de Dieu et les enfants du diable (v. 7-12). Ces deux familles sont vraiment dissociées puisque Jean ajoute, à propos des enfants de Dieu : « c’est pourquoi le monde ne nous connaît pas parce qu’il ne L’a pas connu [pas connu Christ] ».
L’enseignement de l’apôtre Paul va dans le même sens que celui de Jean, même s’il est exprimé autrement : il distingue d’une part ceux qui sont dans leurs péchés, dans la chair, des fils de désobéissance, des enfants de colère (Éph. 2 ; Rom. 5 à 8), et d’autre part ceux qui sont, par la foi, au bénéfice du sang et du sacrifice de Christ, qui sont ainsi des rachetés, ayant la vie de Dieu. On rappelle que la confusion et l’ignorance de cette distinction provient de la fausse doctrine catholique fatale selon laquelle tous les baptisés (même enfants) deviennent enfants de Dieu par le baptême qui leur ôte ce qui est appelé le péché originel. L’apôtre Jean montre qu’il n’y a pas seulement une différence de famille, mais une inimitié et une incompatibilité (1 Jean 2:15) ; Jacques le dit également (son épître 4:4).
Le pape affirme « L’amour [= la charité] est une force extraordinaire qui pousse les personnes à s’engager avec courage et générosité dans le domaine de la justice et de la paix. C’est une force qui a son origine en Dieu ». Mais a) comment peut-on parler d'amour dans la vérité en rapport avec une prétendue unité de la famille humaine, quand on cache que cette humanité est divisée, selon la Parole de Dieu, en deux familles, les enfants de Dieu et les enfants du diable ? b) comment actionner cette force de l'amour, comme profiter d’une telle force quand on a deux familles entre lesquelles il y a une inimitié fondamentale, au point que l'apôtre Jean déclare (1 Jean 3:13) que le monde a de la haine pour les enfants de Dieu ? Encourager à travailler en communion, à avoir les mêmes buts, les mêmes objectifs, les mêmes méthodes est une illusion trompeuse.
L’encyclique va encore plus loin : « Paul VI comprit clairement que la question sociale était devenue mondiale et il saisit l’interaction existant entre l’élan vers l’unification de l’humanité et l’idéal chrétien d’une unique famille des peuples, solidaire dans une commune fraternité ». Comment imaginer que l’unification de l’homme sans Dieu puisse converger avec le travail de Dieu ? On voit constamment dans l’encyclique, cette volonté d’ignorer l’état de déchéance de l’homme à cause de son péché.
L’encyclique insiste pour montrer la cohérence parfaite de l’enseignement successif des différents papes, en sorte que les erreurs que nous découvrons ne sont pas fortuites ou occasionnelles, mais ont des racines profondes.
L'argument de se conformer à l'exemple de la Trinité a un aspect prophétique terrible : On voit dans Apocalypse 12 et 13 que le diable forme une trinité diabolique composée de Satan, de la première bête (= le chef de l'empire romain) et de la deuxième bête (= faux prophète = l'antichrist). N'est-on pas dès lors entrain de suivre la trinité diabolique alors qu'on prétend vouloir suivre la Trinité divine ?
Le pape l’affirme et en déduit le devoir des croyants de travailler avec les non-croyants : « De là naît pour les croyants le devoir d’unir leurs efforts à ceux de tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté appartenant à d’autres religions ou non croyants, afin que notre monde soit effectivement conforme au projet divin: celui de vivre comme une famille sous le regard du Créateur ». Or c’est ignorer positivement qu’à la tour de Babel, Dieu a volontairement dispersé les familles et les nations de la terre, les a dissociées par le moyen des langues (Genèse 11) à cause de leur orgueil de vouloir se faire un nom sur la terre sans Dieu.
Certes on voit apparaître dans le Nouveau Testament le désir de Dieu de réunir en un, dans le Christ, toutes les familles de la terre (Éphésiens 1:10), mais c’est justement une unité « dans le Christ », qui par définition ne peut pas être avec les non-croyants et avec les autres religions.
C’est ainsi que la Parole de Dieu qualifie Satan (Jean 14:30) ; elle parle aussi de lui comme le « chef de l’autorité de l’air » (il domine toute l’atmosphère intellectuelle, spirituelle et morale qui nous entoure ; Éph. 2:2). Voir notre article spécial sur ce sujet. Les gens du monde sont qualifiés d’enfants de colère, fils de la désobéissance (Éph. 2:2-3). Imagine-t-on de collaborer avec le diable pour établir le règne de Christ ?
De fait, l’encyclique rejette positivement cette notion de distinguer entre ceux qui ont la vie de Dieu et ceux qui ne l’ont pas, puisqu’elle parle de la « grave erreur » de « ceux qui se défient de l’homme et qui méprisent les capacités humaines de contrôler les déséquilibres de développement du monde ».
Peut-être que les défenseurs de l’encyclique invoqueront sa citation de la parole du Christ « sans moi vous ne pouvez rien faire », mais il ne suffit pas d’une petite phrase dans un coin pour redresser tout ce qui est longuement développé par ailleurs.
L’encyclique voit un lien étroit entre l’unification de l’humanité et « l’idéal chrétien d’une famille unique des peuples, solidaires dans une commune fraternité ». — Or l’unité des enfants de Dieu est une unité de vie ; elle unit ceux à qui la vie de Dieu a été communiquée (Jean 3:16 ; 5:24 ; 1 Jean 5:13). Il n’est pas possible de réunir les croyants qui ont la vie, avec une humanité non-rachetée de gens « morts dans leurs fautes et dans leurs péchés » (Éph. 2:1). Unir les morts et les vivants !!
La notion de péché, de péché originel, de nature inclinée au mal et ayant des effets pernicieux est brièvement évoquée. Mais au lieu de proclamer le besoin d’une conversion, d’une réalisation personnelle de son état de péché, avec repentance et foi en l’œuvre de la croix ; au lieu de dire que l’homme qui n’est pas racheté est ennemi de Dieu — tout cela étant des éléments fondamentaux de l’évangile — il est simplement donné la ressource de l’espérance chrétienne, sans dire ce qu’elle est, sans allusion à ce que cette espérance céleste est incompatible avec les espoirs terrestres (Philippiens 3:18-21), sans présentation de la foi en l’œuvre de Christ à la croix, qui seule change le cœur.
Le verset d’Ézéchiel 36 sur les cœurs de pierre changés en cœur de chair est bien mentionné, mais le contexte de l’encyclique laisse penser qu’il s’agit d’un attendrissement du cœur naturel et non pas d’un changement de nature, de la vie de Dieu par contraste avec la vie de l’homme naturel.
L’encyclique affirme encore : « La raison, à elle seule, est capable de comprendre l’égalité entre les hommes et d’établir une communauté de vie civique, mais elle ne parvient pas à créer la fraternité. Celle-ci naît d’une vocation transcendante de Dieu Père, qui nous a aimés en premier, nous enseignant par l’intermédiaire du Fils ce qu’est la charité fraternelle ». Cette déclaration pourrait être bonne s’il était précisé que l’enseignement divin quant à la conduite ne peut être reçu et appliqué que par les enfants de Dieu, ceux qui ont véritablement la vie de Dieu. Or l’encyclique, comme un peu partout, adresse ses directions à tous les hommes, certes qu’elle qualifie « hommes de bonne volonté », mais il ne suffit pas d’avoir de la bonne volonté pour être un enfant de Dieu né de nouveau par la foi ; il ne suffit pas d’avoir une vocation = un appel, il faut un changement intérieur effectif, aussi radical que le passage de la mort à la vie (Jean 5:24 ; 1 Jean 3:14).
On trouve à plusieurs reprises la mention de la dignité, mais la dignité en vue est celle de l’homme. La Parole de Dieu exhorte à marcher d’une manière digne, mais digne de Dieu, digne de l’évangile, digne de l’appel dont nous avons été appelés (= notre vocation). Mais l’homme naturel est indigne, la foi le comprend (Luc 5:8 ; 15:19 ; comparer Luc 7:4 et 7:6).
L’encyclique attaque ceux qui veulent tenir pour la Parole de Dieu :
« Le monde d’aujourd’hui est pénétré par certaines cultures, dont le fond est religieux, qui n’engagent pas l’homme à la communion, mais l’isolent dans la recherche du bien-être individuel, se limitant à satisfaire ses attentes psychologiques. Une certaine prolifération d’itinéraires religieux suivis par de petits groupes ou même par des personnes individuelles, ainsi que le syncrétisme religieux peuvent être des facteurs de dispersion et de désengagement ».
De quelle communion parle-t-on ? Le contexte montre que la communion recommandée est celle de la famille unique de l’humanité. Or cette communion est incompatible avec la communion avec Dieu. Le simple croyant pieux se retrouve donc rejeté dès l’instant où il ne suit pas la ligne de l’encyclique.
Et encore, l’encyclique dit : « L’exclusion de la religion du domaine public, comme, par ailleurs, le fondamentalisme religieux, empêchent la rencontre entre les personnes et leur collaboration en vue du progrès de l’humanité… Dans le laïcisme et dans le fondamentalisme, la possibilité d’un dialogue fécond et d’une collaboration efficace entre la raison et la foi religieuse s’évanouit ». Le fondamentalisme n’est rien d’autre que l’attachement aux fondements et à la lettre de l’Écriture (reconnaissant son inspiration littérale par l’Esprit Saint, et recevant toute l’Écriture comme parfaitement Parole de Dieu) (prière de ne pas assimiler les fondamentalistes bibliques avec les terroristes) ; le fondamentalisme est donc mis au même rang que l’athéisme, et rejeté péremptoirement comme s’opposant au progrès de l’humanité. L’accusation est méchante et tordue : nous ne nous opposons pas au progrès de l’humanité, mais nous disons selon l’Écriture que l’homme étant mauvais, s’il ne reçoit pas la vie de Dieu par la nouvelle naissance, pour devenir enfant de Dieu, il ne peut pas progresser dans le bon sens ; il ne peut que progresser dans le sens de l’antichrist. En s’asseyant au temple de Dieu, l’antichrist estimera avoir parfaitement intégré la raison et la foi religieuse.
L’encyclique rejette toute contestation de ses objectifs : « L’idée d’un monde sans développement traduit une défiance à l’égard de l’homme et de Dieu. C’est donc une grave erreur que de mépriser les capacités humaines de contrôler les déséquilibres du développement ». Nous savons effectivement que les capacités de l’homme sont très grandes ; selon Apoc.13:15, il sera même capable de faire un homme artificiel synthétique capable de parler et respirer. Pourtant, Jésus Lui-même ne se fiait pas à l’homme (Jean 2:23-25) ; comment pourrions-nous, nous, lui faire confiance ?!
On lit dans l’encyclique: « C’est pourquoi, s’il est vrai, d’une part, que le développement a besoin des religions et des cultures des différents peuples, il n’en reste pas moins vrai, d’autre part, qu’opérer un discernement approprié est nécessaire. La liberté religieuse ne veut pas dire indifférence religieuse et elle n’implique pas que toutes les religions soient équivalentes. Un discernement concernant la contribution que peuvent apporter les cultures et les religions en vue d’édifier la communauté sociale dans le respect du bien commun s’avère nécessaire, en particulier de la part de ceux qui exercent le pouvoir politique (1*). Un tel discernement devra se fonder sur le critère de la charité et de la vérité (2*). Et puisque est en jeu le développement des personnes et des peuples, il devra tenir compte de la possibilité d’émancipation et d’intégration dans la perspective d’une communauté humaine vraiment universelle. « Tout l’homme et tous les hommes », c’est un critère qui permet d’évaluer aussi les cultures et les religions (3*). Le Christianisme, religion du « Dieu qui possède un visage humain » porte en lui un tel critère (4*) ».
Les quatre notes suivantes sont des notes Bibliquest :
(1*) Ce sont donc les athées (beaucoup d’entre eux ont le pouvoir politique) qui décident quelle est la bonne religion, — ou si ce n’est des athées proprement dit, des gens qui ne suivent pas le vrai Dieu !!
(2*) L’apôtre Jean nous dit justement que l’amour et la justice vrais ne se trouvent que chez les enfants de Dieu, et pas chez les autres.
(3*) Appliquée strictement, cette formule exclut Dieu qui n’est pas acclamé par les pouvoirs en place. Quoi qu’il en soit, l’antichrist qui s’assiéra au temple de Dieu selon 2 Thes.2 saura bien utiliser ce critère pour faire valoir sa propre religion.
(4*) l’application de cette formule serait donc faite, nous le répétons, par des pouvoirs en place qui, aujourd’hui, sont en majorité athées ou non croyantes ou qui rejettent le vrai Dieu. On ne peut espérer que leur choix sera le bon.
L’encyclique nous dit : « De multiples et singulières convergences éthiques se trouvent dans toutes les cultures ; elles sont l’expression de la même nature humaine, voulue par le Créateur et que la sagesse éthique de l’humanité appelle la loi naturelle. Cette loi morale universelle est le fondement solide de tout dialogue culturel, religieux et politique et elle permet au pluralisme multiforme des diverses cultures de ne pas se détacher de la recherche commune du vrai, du bien et de Dieu. L’adhésion à cette loi inscrite dans les cœurs, est donc le présupposé de toute collaboration sociale constructive ».
Ces déclarations ignorent totalement l’enseignement de l’épître aux Romains (ch. 1:16 à 3:20) selon laquelle toutes les catégories d’hommes, païens, moralistes, gens religieux sont dans le même état général, ne cherchant pas Dieu et n’ayant pas de crainte de Dieu, et étant donc coupables devant Lui.
Par contre elles conviendront parfaitement à la religion de l’antichrist qui glorifie l’homme naturel.
« Le principe de subsidiarité, expression de l’inaliénable liberté humaine (1*), est, à cet égard, une manifestation particulière de la charité et un guide éclairant pour la collaboration fraternelle entre croyants et non croyants (2*). La subsidiarité est avant tout une aide à la personne, à travers l’autonomie des corps intermédiaires… La subsidiarité respecte la dignité de la personne en qui elle voit un sujet toujours capable de donner quelque chose aux autres. En reconnaissant que la réciprocité fonde la constitution intime de l’être humain, la subsidiarité est l’antidote le plus efficace contre toute forme d’assistance paternaliste (3*)… Il s’agit donc d’un principe particulièrement apte à gouverner la mondialisation et à l’orienter vers un véritable développement humain (4*)… La mondialisation réclame certainement une autorité, puisque est en jeu le problème du bien commun qu’il faut poursuivre ensemble; cependant cette autorité devra être exercée de manière subsidiaire et polyarchique (5*) pour, d’une part, ne pas porter atteinte à la liberté et, d’autre part, être concrètement efficace ».
Les notes suivantes sont des notes Bibliquest :
(1*) L’homme se croit libre, mais il est esclave de Satan (Romains 6:17, 19).
(2*) L’apôtre Jean parle à plusieurs reprises de la haine inévitable du monde envers le croyant (1 Jean 3:13 ; Jean 15:18-19).
(3*) Le paternalisme est présenté comme un mal en soi, alors que Christ est justement venu révéler Dieu comme un Père chérissant ses enfants.
(4*) Voilà une doctrine susceptible de plaire à l’antichrist, puisqu’elle permet d’atteindre le but sans Dieu.
(5*) Malgré tout ce qu’on peut souhaiter, le chef de l’empire romain reconstitué régnera en maître absolu (Apoc. 13).
Selon l’encyclique, la paix se bâtit par des contacts humains !! Pour la consolider il faut s’appuyer sur des valeurs enracinées dans la vérité de la vie. On se serait attendu à ce qu’apparaisse Jésus qui est le chemin, la vérité et la vie… Mais non, il suffit d’écouter la voix des populations concernées :
« Il est vrai que bâtir la paix demande que l’on tisse sans cesse des contacts diplomatiques, des échanges économiques et technologiques, des rencontres culturelles, des accords sur des projets communs, ainsi que le déploiement d’efforts réciproques pour endiguer les menaces de guerre et couper à la racine la tentation récurrente du terrorisme. Toutefois, pour que ces efforts puissent avoir des effets durables, il est nécessaire qu’ils s’appuient sur des valeurs enracinées dans la vérité de la vie. Autrement dit, il faut écouter la voix des populations concernées et examiner leur situation pour en interpréter les attentes avec justesse. On doit, pour ainsi dire, s’inscrire dans la continuité de l’effort anonyme de tant de personnes fortement engagées pour promouvoir les rencontres entre les peuples et favoriser le développement à partir de l’amour et de la compréhension réciproques. Parmi ces personnes, se trouvent aussi des chrétiens ».
Vox populi, vox dei, comme dit le proverbe ; il n’est pas besoin du Dieu de paix pour construire la paix !!! Ce texte n’hésite pas à contredire l’épître aux Colossiens (1:21) selon laquelle nous sommes, par nature, ennemis, et l’épître à Tite (3:3) qui décrit ainsi l’état de l’homme naturel : « haïssables et nous haïssant les uns les autres ».
Cela est répété un peu tout le long du texte de l’encyclique, mais spécialement à propos des médias :
« Étant donné leur importance fondamentale dans la détermination des changements dans la manière de percevoir et de connaître la réalité et la personne humaine elle-même, il devient nécessaire de réfléchir attentivement à leur influence, en particulier sur le plan éthico-culturel de la mondialisation et du développement solidaire des peuples. Conformément à ce que requiert une gestion correcte de la mondialisation et du développement, le sens et la finalité des médias doivent être recherchés sur une base anthropologique ».
Ailleurs l’encyclique dit : « Dans les interventions en faveur du développement, le principe de la centralité de la personne humaine doit être préservé car elle est le sujet qui, le premier, doit prendre en charge la tâche du développement ».
On ne saurait trop rappeler que la base de la doctrine de l’antichrist, c’est la glorification de l’homme par l’homme, comme l’exprime 2 Thes. 2: « l’homme de péché… qui s’oppose et s’élève contre tout ce qui est appelé Dieu ou qui est un objet de vénération, en sorte que lui-même s’assiéra au temple de Dieu, se présentant lui-même comme étant Dieu ». Intervenir en faveur du développement, ou former les médias avec comme sens et finalité une base anthropologique (= centrée sur l’homme), ce n’est rien d’autre qu’établir le règne de la doctrine de l’antichrist. La base de développement et de formation pour Dieu est Christ, mais jamais l’homme naturel.
Pour être complet, mais aussi par droiture, nous devons reconnaître que quelques déclarations de l’encyclique sont bonnes, surtout dans la conclusion. On y trouve que notre Seigneur a dit en Jean 15 « sans Moi vous ne pouvez rien faire » — il y a l’importance que l’amour aille de pair avec la vérité, — il y a le besoin de transformer les cœurs de pierre en cœurs de chair (Éz.36) — sans Dieu, l’homme ne sait où aller — l’ordre social doit être conforme à l’ordre moral — et d’autres affirmations.
Mais ces déclarations quelle qu’en soit la qualité, se retrouvent noyées dans une confusion générale qui leur fait perdre toute force.
Peut-être que certains nous diront : « à quoi bon critiquer l’encyclique, le pape cherche le bien de l’humanité, laissons cette action se développer ».
Bien sûr, nous laissons, mais il était important d’éclairer les vrais enfants de Dieu pour montrer que le vrai chemin est l’humble obéissance à la Parole de Dieu, que l’espérance chrétienne n’est pas du tout celle vers laquelle veut tendre l’encyclique, et que les nouvelles orientations qu’on propose à l’église ne feront que promouvoir l’antichrist. Comment souhaiter chose pareille !!