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Carême et Pâque(s)

Bibliquest

 

Table des matières :

1      Pâque(s) et Pentecôte qui précèdent le Carême

2      Sens spirituel du Carême

3      Pâque et Pâques

4      L’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde

5      Ce qu’est la grâce de Dieu apportée par le sacrifice du Seigneur Jésus et le jugement de soi-même qu’elle implique

6      Une célébration occasionnelle ou une réalité en profondeur ?

7      Dévalorisation moderne de la Pâque

8      Quand commémorer ?

 

 

1                       Pâque(s) et Pentecôte qui précèdent le Carême

Pour ceux qui suivent une liturgie religieuse, le Carême commence la série des grandes fêtes culminant avec la Pâque et la Pentecôte. La Pâque est essentiellement le souvenir de la mort et de la résurrection de Notre Seigneur ; la Pentecôte est le souvenir de la descente du Saint Esprit sur les disciples, selon Actes 2.

La mort et la résurrection de notre Seigneur est le fondement de la foi chrétienne, œuvre d’expiation faite par l’offrande de la victime, dont le sang versé ôte les péchés.

La descente du Saint Esprit, lors de la Pentecôte, est une caractéristique principale du christianisme, la source d’une puissance qui le différencie d’avec les multiples religions des hommes.

Ces deux fêtes existaient déjà dans l’Ancien Testament selon la loi de Moïse, et étaient les deux premières des trois fêtes où il fallait se rassembler chaque année à Jérusalem (Exode 23:14-17 ; 34:18, 22, Lévitique 23, Nombres 28, Deut. 16).

●    La Pâque était à la fois un rappel de la délivrance d’Égypte, et un signe précurseur du sacrifice de Christ, et de la délivrance du péché qui s’y rattache.

●    La Pentecôte était à la fois le signe des premiers fruits de la moisson (Nombres 28), et un type précurseur des fruits bien plus abondants découlant de la présence du Saint Esprit.

 

2                       Sens spirituel du Carême

Le Carême et son premier jour, le Mercredi des Cendres, n’ont pas de fête correspondante dans l’Ancien Testament, sinon les multiples allusions à des périodes de 40 jours comme des temps d’épreuve complet, et l’usage de cendres par tous ceux qui voulaient exprimer leur humiliation à cause de leurs péchés.

Le sens spirituel généralement reconnu pour le Carême est de faire «pénitence» = réaliser une humilité et humiliation personnelle quant à ses fautes, avant qu’arrive le moment de la Pâque ou la délivrance et le salut sont salués. On trouvait dans l’Ancien Testament une idée semblable avec les herbes amères (Exode 12:8) et les pains d’affliction (Deut. 16:3) accompagnant la Pâque. On comprend que ce sentiment de son propre péché, et de ce qu’il a coûté notre Seigneur à la croix, lorsqu’il a été offert en victime expiatoire, est un sentiment bien convenable pour celui qui veut s’approprier le bénéfice salutaire de la mort et de la résurrection de Christ.

 

Ces fêtes ne figurent pas dans la pratique du christianisme décrite dans le Nouveau Testament, le respect de jours particuliers n’étant plus une obligation, mais une faiblesse qu’on peut supporter, sans pour autant avoir le droit de l’imposer aux autres (Rom. 14). Le ministère public de l’apôtre Paul a été arrêté parce qu’il a voulu suivre un rituel de purification de l’ancienne alliance (Actes 21) et l’épître aux Galates met vivement en garde contre le mélange de la grâce propre au christianisme avec les prescriptions de la loi de Moïse.

 

Est-ce à dire que cette sainte appréciation du sacrifice du Seigneur comme Agneau de la Pâque, et cette humiliation («pénitence») préalable ne sont pas des sentiments appropriés ? Bien au contraire, mais c’est vers le Nouveau Testament qu’il faut se tourner pour saisir la place et la force de ces sentiments.

 

3                       Pâque et Pâques

L’usage a voulu que le mot Pâque soit utilisé pour la fête juive, et Pâques pour la fête chrétienne. Mais la Bible ne connaît pas cette distinction. En fait ce n’est pas par hasard que Christ est mort à l’occasion de la Pâque juive. En effet la Pâque juive a été instituée lors de la délivrance d’Israël de la servitude l’Égypte, et en préalable un agneau était sacrifié pour que son sang, mis sur les linteaux ou poteaux des portes des maisons, préserve de l’ange destructeur la vie des premiers-nés : c’était l’image à l’avance de ce que nos péchés méritent la mort, et qu’en sont préservés ceux qui ajoutent foi en la Parole de Dieu (transmise alors par Moïse) et en la valeur du sacrifice du Seigneur Jésus à la croix.

La Parole de Dieu rapporte sept célébrations de la Pâque, six dans l’Ancien Testament (Exode 12 – Nombres 9:5 – Josué 5:10 – 2 Chron. 30:1 – 2 Chron. 35:1 – Esdras 6:19) ; et la septième Pâque, mangée dans le même repas qui a vu l’établissement de la Cène, a eu lieu juste avant la croix (Matt. 26:2) ; elle nous parle de l’œuvre qui a couronné la volonté du Dieu Sauveur. Ces sept Pâque(s) étaient des préfigurations du sacrifice du Seigneur ; Sa mort sur la croix en a été l’accomplissement.

 

4                       L’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde

L’apôtre Jean nous parle de l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde dès le premier chapitre de son évangile. Et le salut qu’Il apporte est un des messages majeurs des chapitres qui suivent, notamment les chapitres 3 et 4 et 5 et 6 :

●    message de la vie éternelle (3:16, 36 ; 5:24),

●    message de l’accès libre auprès de Dieu le Père (14:6, 9 ; 16:23-27)

●    message de salut proposé sans délai,

●    message pour une foi immédiate (3:36),

●    message qu’on accepte ou qu’on refuse (3:36),

●    message donnant une promesse absolument certaine,

●    message qui implique la repentance (Jean 4:29 ; Matt. 9:13).

 

mais non pas :

●         un message auquel on pense de temps en temps, une fois par an ou plus,

●         non pas un message si incertain, qu’on doute tout le temps qu’il soit notre, (4:14 ; 7:37-39)

●         non pas un message si peu efficace, qu’il nous laisse dans notre état de misère (3:3-7)

 

5                       Ce qu’est la grâce de Dieu apportée par le sacrifice du Seigneur Jésus et le jugement de soi-même qu’elle implique

Le propre de la grâce de Dieu est de sauver entièrement les pécheurs qui se confient par la foi en l’œuvre de Christ. Est-ce une vaine confiance prétentieuse ? Non point ; c’est l’humble reconnaissance que les promesses de salut par la foi donnée par Christ dans la Parole de Dieu sont vraies. On ne peut en jouir et en bénéficier que si on se reconnaît pécheur et si on a la foi en ce Sauveur.

Alors la joie est complète, accomplie (15:11 ; 16:22, 24 ; 17:13), non pas parce que nous sommes fiers de nous ou parce que nous sommes meilleurs que les autres (réflexe pharisien), mais parce que Christ a tout accompli et parfaitement accompli pour notre salut.

Est-ce alors un blanc-seing pour pécher ? les apôtres rejettent cette pensée avec vigueur (Paul Rom. 6:1-4 ; Pierre, 1° épître 2:16). La liberté est pour que nous marchions par l’Esprit (Gal. 5:16), comme de bien-aimés enfants de Dieu (Rom. 8:13-16).

Cela implique un jugement de soi-même constant ; 1 Cor. 11:31 le demande, en le liant à la Cène. Ce jugement de soi-même ressemble à la pénitence (de carême ou autre), pourvu qu’il s’agisse d’une réalité sincère éprouvée intérieurement, et non pas d’un rite simplement extérieur. Par ailleurs le jugement de soi-même se passe entre l’âme et Dieu, contrairement à la pénitence où un prêtre intervient. Mais même en admettant une similitude, il reste encore une différence majeure : ce jugement spirituel de soi-même est permanent et non pas en pointillé.

 

6                       Une célébration occasionnelle ou une réalité en profondeur ?

En résumé, le christianisme que la Bible nous propose, c’est (entre autres) :

●         un salut ayant sa source dans l’œuvre de Christ, accomplie à la Pâque,

●         une acceptation de l’œuvre parfaite de Christ pour nous,

●         une réalisation journalière du nouvel état qui est celui de gens qui ont une nouvelle vie suite à une nouvelle naissance.

 

Est-ce trop demander aux gens ? faut-il accepter un christianisme limité à la durée de certaines fêtes ? Certains le pensent et l’affirment tout haut, mais alors l’œuvre de Christ n’est qu’une image qu’on aime regarder de temps et temps, sans efficacité ni résultat permanent, sans effet éternel.

 

Ah ! que nous puissions nous écrier comme l’apôtre (2 Cor. 5:15) : «Il (Christ) est mort pour tous, … afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes mais pour Celui qui pour eux est mort et est ressuscité».

 

7                       Dévalorisation moderne de la Pâque

Toutes les notions fondamentales qu’on trouve dans la Bible sont de plus en plus bannies du monde moderne, tant dans les idées que dans les paroles, y compris dans les églises ou cérémonies religieuses : on ne veut plus entendre parler de péché, de sacrifice, de sang versé en rémission de péchés, de mort comme salaire du péché, de résurrection de Christ comme prémices (premier-fruit) de celle des croyants, de résurrection D’ENTRE les morts. Dès lors il n’y a plus besoin de Sauveur ; on va jusqu’à mettre de côté la cène du jeudi saint pour ne garder que le lavage des pieds dont même le vrai sens est perdu (sanctifier pour avoir communion, et non pas démonstration d’humilité). La célébration de la Pâque est ramenée à un vague encouragement à espérer que le bien surmontera le mal.

Il est évident qu’une telle dévalorisation ôte tout son sens à l’œuvre de Christ à la croix dont la Pâque est l’image. Sans le sacrifice de Christ à la croix, l’homme reste dans ses péchés et n’a devant lui que la perdition éternelle. Le vrai croyant ne voudra donc pas se laisser contaminer pas les idées modernes sur Pâque(s).

 

8                       Quand commémorer ?

En ressuscitant Christ d’entre les morts, Dieu a montré qu’Il acceptait le sacrifice de Christ pour nos péchés et pour le salut complet de ceux qui croient en Lui par la foi (Romains 4:24 à 5:2).

Le dimanche de Pâque est dès lors l’explosion de joie du croyant face à la victoire sur la mort et sur Satan, et le gage de la victoire complète encore future lors de l’apparition de Christ à Son retour – un sujet de joie éternelle.

Le vrai croyant connaît cette certitude par la foi, mais alors, ne désirera-t-il pas s’en souvenir chaque dimanche à la Cène, et non pas seulement une fois par an ?