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L’Apocalypse = Révélation de Dieu sur l’avenir.
L’Église (ch. 1 à 3) et le monde (ch. 4 et suiv.).
Bibliquest
Table des matières :
1 Caractères du livre de l’Apocalypse
2 1° partie : ch. 1 — Les choses que Jean a vues
3 2° partie — Les choses qui sont — Ch. 2 et 3
3.1 Quatre et trois. Vainqueurs. Résidu. Forme des 7 lettres
3.2 Les 7 églises : Histoire prophétique de toute la période de l’Église
4 Troisième partie : Les choses qui doivent arriver après celles-ci — Après les 7 églises
4.1 Quand se situe l’enlèvement de l’Église ?
4.2 Ligne directrice de ces événements de la fin
4.4 Sommaire ch. 4 à 7 (sceaux)
4.4.1 Ch. 4 et 5 : La Scène céleste
4.5 Sommaire des ch. 8 à 11 (trompettes)
4.5.2 Ch. 10 et 11 : La phase terminale précédant le règne
4.6.2 Ch. 13 : Agents de Satan : première et deuxième bête
4.6.3 Ch. 14 : Du côté de Dieu : Les personnages essentiels et ce qui est opéré
4.7 Sommaire ch. 15 à 19. Les châtiments finaux et l’APPARITION de Christ
4.7.1 Ch. 15 à 16 : les sept coupes = sept plaies
4.7.2 Ch. 17 à 19:5 : Anéantissement de Babylone en prélable aux noces de l’Agneau
4.7.3 Ch. 19:6-10 : Noces de l’Agneau
4.7.4 Ch. 19:11-21 : APPARITION en gloire du Seigneur
4.8 Sommaire ch. 20 à 21:8 — Du règne de Christ jusqu’à l’état éternel
4.9 Sommaire ch. 21:9 à 22:5. L’Église comme Jérusalem céleste
4.10 Sommaire ch. 22:6-21. Exhortations finales
L’Apocalypse est un livre prophétique. Elle a en vue le temps de la fin, même s’il peut y avoir dans le temps présent des accomplissements partiels (2 Pierre 1:20). Dans les sept églises des ch. 2 et 3, il y a la période (ou : dispensation) actuelle, mais ces chapitres vont jusqu’à la venue de Christ et au rejet définitif de l’église professante, ce qui n’a pas encore eu lieu. L’Apocalypse traite de la ruine finale de notre dispensation et de ce qui arrivera pour que cette dernière fasse place au règne glorieux de Christ.
Christ est vu comme juge de l’Église.
L’Apocalypse est un livre symbolique. Les symboles sont nécessaires pour faire saisir un ensemble immense de vérités, que nous ne pourrions en aucune manière embrasser sans eux. Le symbole nous présente tantôt un être vivant, ange, homme, animal, ou un groupe d’êtres vivants, ou un objet inanimé, ou un groupe d’objets destinés à nous présenter certaines qualités morales dont l’ensemble nous échapperait sans cela. Presque tout est symbole dans l’Apocalypse, à l’exception du ch. 11:4-13 et du ch. 20:4 au 21:4. Exemples de symboles : l’Agneau, les anciens, la femme et le fils mâle, la prostituée, les deux témoins, les cent quarante-quatre mille, les quatre animaux, les deux bêtes, le trône, Babylone, la nouvelle Jérusalem, etc.
Le livre de l’Apocalypse, à part l’introduction (1:1-8) et les derniers versets (22:16-21), est divisée en trois parties (1:19):
1° Les choses vues par le prophète (chap. 1) = vision du prophète
2° Les choses qui sont (2 et 3) = temps de l’Église = dispensation actuelle de la grâce
3° Les choses qui doivent arriver après celles-ci (4 à 22) — après l’enlèvement de l’Église .
● Christ, mais Christ sous un caractère inconnu jusque-là : le prince des rois de la terre. Voici, il vient avec les nuées.
● Christ homme, revêtu de ses attributs divins, ,
● Christ, vu comme l’Ancien des jours de Daniel 7, vêtu d’une robe, qui descend jusqu’aux pieds, symbole de sa dignité et ceint d’une ceinture d’or. Il n’est plus vu dès lors sous ses caractères d’intercesseur ni de serviteur.
Jean voit les choses comme si c’était à la fin du temps de l’église (voix derrière Jean)
Divers symboles parlent de jugement (yeux, pieds, voix)
7 lampes ou chandeliers = 7 églises = 7 assemblées ; ensemble complet à un moment donné, mais surtout histoire prophétique de l’ensemble de l’église de tous les temps
1:17-18 - Jean, le disciple bien-aimé, n’avait jamais rencontré son Sauveur revêtu de ce caractère, aussi il tombe à ses pieds comme mort, ne pouvant supporter la pleine lumière et le feu dévorant de sa présence. Il reçoit de la bouche du juge lui-même l’assurance qu’Il est l’homme jadis crucifié, puis ressuscité et vainqueur du hadès et de la mort, ce qui garantit la résurrection de ses bien-aimés. Le prophète n’a donc rien à craindre.
L’objet du jugement n’est pas l’Assemblée, corps de Christ, ou Épouse de Christ, ou habitation de Dieu par l’Esprit et édifiée par Christ lui-même; mais c’est l’Église vue du dehors, pour ainsi dire, confiée à la responsabilité de l’homme, et tombant en ruine. 7 étoiles = ceux qui, dans ces assemblées, ont spécialement une position de responsabilité et en tout cas, sont en mesure de comprendre le message d’avertissement du Seigneur
Toute la période (= dispensation) de l’Église. Le jugement de Dieu commence par la maison de Dieu (1 Pierre 4:17). Il s’agit aussi de réveiller les vrais croyants au milieu de cet état de choses, et de les encourager à la victoire par des promesses.
D’un côté, ce sont des avertissements pour tous les chrétiens aujourd’hui (les 7 églises existaient en même temps à l’époque) ; d’un autre côté, il s’agit d’une prophétie concernant l’histoire de l’Église en général au cours des siècles.
La période où l’Église est née dans sa beauté et sa pureté primitive (début des Actes) n’est pas du tout mentionnée ici.
L’Esprit de Dieu commence au déclin qui suit son établissement d’origine divine ; l’état de l’église est vu comme dépendant de sa responsabilité, non pas de la grâce.
Les sept églises se divisent en quatre et trois. Elles apparaissent successivement, mais les quatre dernières coexistent jusqu’au retour du Seigneur.
Les quatre premières églises nous donnent l’histoire complète de la chrétienté jusqu’à la venue du Seigneur et à l’établissement de son royaume. Les trois dernières sont des dissidences.
Plan de toutes ces lettres :
1. Le Seigneur se présente avec un nom ou d’une manière qui est en rapport avec l’état de l’assemblée.
2. Le Seigneur reconnaît ce qui est positif.
3. Reproches du Seigneur (« j’ai contre toi… dans les lettres 1, 3, 4). Pas de reproches à Smyrne et ni à Philadelphie.
4. Appel à la repentance, puis avertissement ou menace.
5. Appel à écouter ce que dit l’Esprit. Appel adressé à l’église comme ensemble. Il perd son caractère général à partir de Thyatire parce qu’un résidu s’est formé au milieu de l’apostasie générale (2:24), et l’exhortation à écouter suit alors la promesse de récompense. Récompense et exhortation ne sont plus pour l’ensemble, mais pour le résidu.
6. Promesse au vainqueur (inversion de 5 et 6 à partir de Thyatire), elle aussi est en rapport avec le caractère de l’assemblée. Les bénédictions ne sont pas accordées à l’ensemble qui tombe sous le jugement, mais elles se rattachent à la victoire personnelle, à «celui qui vaincra». Cette victoire consiste à résister au courant du mal particulier qui emporte chaque église et à agir contrairement à ce mal, en nageant contre le courant. La récompense est en rapport avec le genre de victoire, et elle consiste toujours dans une communion publique ou cachée avec le Seigneur.
Dans les 5 premières églises, le Seigneur prend les caractères déjà connus sous lesquels il s’est révélé au premier chapitre. Dans les 2 dernières, il se révèle sous des caractères nouveaux qui sont comme une nouvelle révélation de lui-même à l’âme des fidèles.
La notion qu’une Église puisse n’être composée que de vainqueurs est fausse.
Rien n’a manqué de la part du Seigneur (Il tient les sept étoiles dans Sa droite) et Il juge après avoir regardé les choses de près (Il marche au milieu des 7 lampes).
Déclin de l’église primitive ; il a commencé au temps des apôtres. Beaucoup de positif (travail, séparation du mal, persécutions endurées, haine du mélange avec le monde), mais le ressort intérieur n’est plus là : il manque la foi, l’espérance et l’amour (1 Thes. 1:3), et surtout abandon du premier amour. Avertissement et menace : la lampe ôtée = l’assemblée supprimée comme témoignage pour Dieu.
Le vainqueur retrouve le premier amour.
Promesse : assurance que viendra le temps où il n’y aura plus à faire face à la responsabilité (l’arbre interdit de la connaissance du bien et du mal, Gen. 1, n’est pas dans le paradis de Dieu).
Le Seigneur se présente comme celui qui demeure par delà tous les ennemis et qui a vaincu la mort qui menace les fidèles de Smyrne (2:8).
Appréciation de l’état de l’église : il faut voir les choses comme Dieu les voit : les vraies richesses et la vraie noblesse ne sont pas avec ceux qui prospèrent sur la terre (2:9).
L’épreuve est exactement mesurée par Dieu (10 j = peut-être 10 périodes de tribulations ; le nombre 10 est une mesure humaine ; 1 Cor. 10:13). Le diable agit par méchanceté comme dans le cas de Job, mais Dieu a le contrôle supérieur. Le pire, c’est-à-dire la mort, n’est absolument pas (« en aucune manière ») à craindre : (a) caractère du Seigneur au v. 8 + (b) couronne de vie au-delà de la mort (Matt. 10:28) + (c) promesse au vainqueur : la première mort n’est rien par rapport à la seconde mort = enfer, que le fidèle ne verra pas.
La période des persécutions est permise pour arrêter le déclin et restaurer l’Assemblée.
Promesse : une pour l’ensemble (couronne de vie) et une pour le vainqueur (ne pas souffrir la seconde mort.
Dans les deux églises fidèles, Smyrne et Philadelphie, l’opposition provient de la synagogue de Satan = ceux qui ont la prétention d’être le peuple de Dieu = le monde religieux = après les Juifs, ce fut le tour des grandes églises officielles. Ils ne se rassemblent pas comme assemblée de Dieu, mais comme une simple synagogue = un rassemblement d’homme dont la loi de Moïse ne dit rien, et cette synagogue est dirigée par Satan dans son opposition contre Dieu.
Le Seigneur se présente avec l’épée aiguë à deux tranchants qui est la Parole de Dieu (Héb. 4:12) seule capable de distinguer, dans les pensées humaines, ce qui est de Dieu et ce qui ne l’est pas.
L’établissement du trône de Satan dans l’Église = le monde extérieurement christianisé = l’église mêlée au monde. Les témoins fidèles sont persécutés au milieu d’elle. La doctrine de Balaam selon Nombres 25 et 31:16 consiste à mélanger volontairement l’église et le monde pour adapter l’église au monde avec la prétention de faire cesser les conflits entre l’église et le monde et en vue d’en tirer un profit matériel. Au temps d’Éphèse quelques-uns faisaient cela ; au temps de Pergame, cette pratique est devenue une doctrine comme étant une chose bonne. Historiquement, cela a eu lieu sous l’empereur romain Constantin (christianisme religion officielle de l’empire), mais la tentation demeure toujours.
Appel à la repentance : cette même parole de Dieu devient un instrument de jugement terrible (Apoc. 19:15).
Promesse au vainqueur : Le vainqueur est celui qui ne trouve aucune nourriture dans ce monde (qui est un désert pour lui, car il rejette le mélange de l’église et du monde). Il a la promesse de la manne cachée = Christ comme nourriture spirituelle du croyant en traversant ce désert. Caillou blanc = signe d’approbation (moyen de voter oui à l’époque ; le caillou noir étant le vote contre). Nouveau nom que nul ne connaît : Intimité avec le Seigneur, et non pas avec le monde.
Le Seigneur se présente (2:18) comme celui qui vient châtier directement selon sa justice (airain : Exode 38:2, 4, 6, 8 ; Nombres 21:9).
Thyatire représente la forme catholique-romaine de l’Église, qui donne son caractère à la chrétienté jusqu’à la venue du Seigneur; la fausse prophétesse (= la tradition et les dogmes supplantent la Parole de Dieu) avec sa fornication (collabore avec le monde pour le commander) et son culte idolâtre (vierge et les saints, pain de l’eucharistie). Elle a des enfants (elle continue ainsi à vivre au cours du temps), et refuse de se repentir (= elle reste semblable à elle-même au cours du temps ; 2:21). Thyatire dure jusqu’au retour du Seigneur (« jusqu’à ce que je vienne » 2:25).
Au sein de Thyatire, mais distinct d’elle, il y a un Résidu fidèle (« les autres qui sont à Thyatire ») qui sont accusés faussement par l’ensemble d’avoir « connu les profondeurs de Satan » (2:24). Ils n’ont pas l’obligation de quitter Thyatire, mais seulement de tenir ferme. Ce n’est pas en contradiction avec d’autres passages commandant de se retirer du mal, car ils n’ont pas saisi toute la vérité (« ce que vous avez »).
Avertissement : l’appel à la repentance n’étant pas écouté, la menace est la mort et la manifestation publique de la corruption (2:22-23).
Promesse au vainqueur : Les vainqueurs sont ce Résidu. La promesse a deux aspects : 1. l’autorité sur les nations, et les paître avec une verge de fer, voilà les caractéristiques du règne de Christ selon le Psaume 2 ; le résidu est donc associé avec Christ dans ce pouvoir terrestre qu’a tant convoité Thyatire, et qui échappe à celle-ci alors qu’il est confié à ceux qu’elle a tant méprisés. 2. L’étoile du matin (2 Pierre 1:19 ; Apoc. 22:16), c’est Christ possédé dans les cœurs des croyants qui attendent son retour juste avant que vienne le jour de la gloire du règne millénaire de Christ, symbolisé par le lever du soleil de justice (Mal. 4).
Comparaison de Pergame et Thyatire : Doctrine perverse dès le début : Balaam (2:14), les Nicolaïtes (2:6, 15), et Jésabel (2:20), ont au fond le même caractère (pousser en faveur du mélange de l’Église et du monde), seulement Balaam exerce son action depuis le dehors, les Nicolaïtes forment une secte dans l’Église, Jésabel est ce qui caractérise l’Église elle-même.
Les trois dernières églises sont, d’après un ordre symétrique (4+3) qui se répète tout le long de l’Apocalypse, un sujet spécial sorti du sujet général ; différentes des quatre premières, elles se succèdent dans leur apparition, mais coexistent jusqu’à la venue du Seigneur mentionnée chez chacune. Sardes et Laodicée sont la corruption de ce qui, à un moment donné, avait été établi en puissance par le Seigneur.
C’est le protestantisme issu de la Réformation, non pas à sa naissance, mais ultérieurement : il est devenu mort.
Le Seigneur se présente avec les 7 esprits de Dieu (en 1:4 ce n’est pas Lui qui les « avait » = on est dans un état de choses nouveau ; 7 esprits = le Saint Esprit, selon ses 7 caractères Ésaïe 11:2). Un corps mort a besoin d’être animé par l’Esprit de Dieu.
Il n’y a rien de réellement positif chez Sardes, sinon le résidu qui existe en elle : « quelques noms… » (3:4).
Tu as le nom de vivre = on dit que tu as la vie, car on sait que tu es sortie de Thyatire — mais cette réputation ne correspond pas à la réalité.
Exhortation : on ne peut plus revenir au commencement, alors il faut affermir ce qui reste.
Appel à la repentance et menace : la venue du Seigneur n’est plus désirée, et Il vient de la même manière que pour le monde, « comme un voleur » (1Thes. 5:2,4 ; 2 Pierre 3:10).
Promesse au vainqueur : position irréprochable de ceux qui sont justes (robes lavées dans le sang de l’Agneau, 1:5 et 7:14). Le vainqueur garde la justice de Dieu et a la certitude de la vie éternelle (3:5).
Philadelphie signifie amour des frères, mais aucune exhortation n’est donnée dans ce sens, car elle le manifeste dans son existence même. Assemblée issue du réveil du 19ème siècle. Seule assemblée sans reproche avec Smyrne, mais seule assemblée sans reproche en temps hors persécution, d’où son importance extrême comme modèle actuel.
Le Seigneur se présente comme Le Saint (en face d’une corruption généralisée) + Le Véritable (en face du mensonge généralisé) + Il a la clef de David = Il est comme Le Serviteur fidèle établi sur la maison de Dieu selon És. 22:22. Porte ouverte = possibilité d’exister comme assemblée et de rendre témoignage à l’évangile et à la vérité dans son ensemble (1 Tim. 2:4 ; 1 Cor. 16:9). Tous ces caractères du Seigneur correspondent à l’état de Philadelphie.
Ce qui est positif : Philadelphie garde la parole (du Véritable) et ne renie pas le nom du Seigneur (comme le Saint). Peu de force (extérieure) = faiblesse qui n’est pas un sujet de reproche : le Seigneur y supplée en ouvrant lui-même la porte. Aucun blâme et Philadelphie reçoit même l’assurance d’une approbation publique (3:9).
Opposition de la synagogue de Satan (voir plus haut à propos de Smyrne).
Promesse pour l’ensemble (non restreinte au vainqueur) : Philadelphie ne subira pas la grande tribulation ni les événements terribles de l’Apocalypse postérieurs à l’enlèvement de l’Église, car son caractère est céleste en contraste avec ceux qui habitent sur la terre (3:10 ; position morale).
L’avertissement comprend d’abord un encouragement (assurance de la venue prochaine du Seigneur ; c’est ce qui a du prix pour Philadelphie), et ensuite, non pas une menace, mais un signal de danger, celui de perdre sa couronne (= récompense manifestant l’approbation de Dieu et un honneur qu’Il donne).
Promesse au vainqueur : Il restera pour toujours dans l’intimité de la présence de Dieu + il n’aura plus à faire avec le monde (dehors) + il est signalé comme la possession propre de Dieu et du Seigneur, et le lieu céleste de Son habitation. Bénédictions toutes liées à la gloire de Dieu et de Christ.
Peu de force, garder Sa parole, ne pas renier Son nom, vivre dans l’attente de Son retour : Tout réveil qui porte ces caractères philadelphiens subsistera jusqu’à la venue du Seigneur.
En un sens, Laodicée est le fruit du déclin de la Philadelphie d’origine.
D’un autre côté, Laodicée est le résultat de ce que le réveil de Philadelphie a produit dans la chrétienté professante : une grande activité extérieure sans vie, sans cœur pour le Seigneur, sans connaissance de soi-même, et entièrement basée sur l’énergie du vieil homme, par laquelle on pense acquérir les bénédictions divines — chose dégoûtante pour le Seigneur qui la vomit de sa bouche. Elle attendra dans cette situation le jugement final qui tombera sur elle.
Le Seigneur se présente comme celui qui rend encore un témoignage quand tout témoignage humain a disparu, et comme celui qui est à l’origine de la nouvelle création (nouvel homme en Christ de Rom. 8). C’est tout l’opposé de Laodicée.
Le Seigneur n’a plus rien à reconnaître de positif dans cette assemblée. Extérieurement, elle est encore qualifiée de lampe, mais intérieurement le Seigneur n’y a plus place (quand il frappe, il se tient à la porte = dehors). Laodicée est tiède = indifférente au Seigneur. Elle est très satisfaite d’elle-même (je me suis enrichi), elle croit avoir de la richesse (point de vue diamétralement opposé à celui de Smyrne : tu es riche), alors que spirituellement elle est misérable, pauvre, aveugle, et nue. Misérable = pauvre = elle n’a pas le trésor dans le ciel (Matt. 6:19-21). Aveugle = elle ne voit même pas son propre état, ni ce qu’est le Seigneur. Nue au sens de 2 Cor. 5:3 = état de l’homme naturel.
Les conseils donnés sont en rapport avec l’or (= justice divine), les vêtements (pour cacher l’homme naturel et revêtir le nouvel homme, Éph. 4:23,24), les vêtements blancs (ceux qui sont lavés dans le sang de l’Agneau), le collyre (= remède à l’aveuglement). Acheter, avec Dieu c’est sans argent et sans prix (És. 55:1) = accessible à tous, mais il est quand même question d’acheter (et non pas donner), car il faut sentir que ce qu’on veut acquérir a du prix. Tous les besoins signalés sont en rapport avec le fait de manifester quelque chose de Dieu, et non pas de l’ancienne création qui est dans le péché.
Le vainqueur : Il y a un encouragement à celui qui veut manifester un autre esprit : Lui ouvrir la porte = ce qui est proposé est une communion individuelle et non plus collective. La bénédiction restante est l’intimité de la communion (souper avec Lui, et Lui avec le fidèle). Cela implique que les autres ont une forme chrétienne sans plus aucune communion avec le Seigneur.
Promesse au vainqueur : partager la gloire du Seigneur. Ce n’est plus le misérable, pauvre, aveugle et nu ! Il a retrouvé la communion avec le Seigneur.
L’enlèvement de l’Église (selon 1 Thes. 4:14-18 et Jean 14:1-3) n’est pas mentionné comme tel, car il est l’espérance céleste de l’Église, alors que l’Apocalypse ne traite que de la responsabilité sur la terre. Néanmoins cet enlèvement correspond à l’appel adressé à Jean de monter au ciel (4:1), et il est évident qu’il a lieu entre la fin du ch. 3 et le début du ch. 4, pour de nombreuses raisons :
● L’assemblée ou Église n’est plus mentionnée dans les ch. 4 à 19
● Le temps spécial après l’Église est distingué par l’expression « les choses qui doivent arriver après celles-ci » (1:19 et 4:1).
● À partir du ch. 4 le langage et la pratique des fidèles n’ont plus le caractère chrétien (vengeance de 6:10 ; cantique de Moïse 15:3 ; esprit de jugement 11:5-6). Les fidèles sont ceux qui acceptent l’évangile du royaume (Matt. 24:14)
● La distinction entre Israël et les nations recommence (ch. 7)
● Présence au ciel des 24 anciens qui ont l’intelligence des pensées de Dieu. Ce sont manifestement des saints ressuscités, et non pas des anges ; donc la résurrection a déjà eu lieu. La phase de 20:6 n’en est qu’un complément.
Le retour du Seigneur mentionné en Apocalypse est ce qui se rapporte à la terre, c'est-à-dire l’apparition en gloire de Matt. 24:30 et Apoc. 19 : elle apporte le jugement ↔ châtiment.
À partir du ch. 4 on a donc ce qui se passe après l’enlèvement de l’église.
● Reprise du cours des événements terrestres après le temps de la grâce : Ce qui a été précédemment décrété, la 70ème semaine de Daniel 9, commence
● Ch. 4 et 5 Il est rendu gloire à Dieu, le Créateur (ch.4), le Rédempteur (ch.5)
● Ouverture du livre qui contient les conseils de Dieu (Ses pensées, ce qu’Il s’est proposé, ce qui a été décrété). Ce livre était jusqu’alors fermé solidement par 7 sceaux = on ne savait pas ce que Dieu voulait faire.
● L’ouverture est faite progressivement en ouvrant les sceaux un à un
● Avertissement par trompettes
● Témoignage final ch.11
● Prise du pouvoir
Ch. 4 à 11 : déroulement chronologique des événements jusqu’à l’instauration du règne de Christ
Ch. 12 à 14 : explication de ce qui s’est passé et se passe derrière la scène : les acteurs et le fils conducteur de leur action (en mal ch. 12 et 13, pour Dieu ch. 14)
Ch. 15 à 19 : châtiments finaux (« nettoyage ») comme préalable nécessaire à l’instauration effective du règne de paix : 7 coupes au ch. 16 suivies et achevées par l’apparition en gloire du Seigneur (19:11-21), mais cette apparition doit être précédée par les noces de l’Agneau (19:6-10) du fait que l’épouse accompagne l’apparition, et ces noces doivent elles-mêmes être précédées par l’anéantissement de la fausse église Babylone (ch. 17 à 19:5).
Ch. 20 à 21:8 : déroulement des événements depuis le début du règne de paix de Christ jusqu’à l’état éternel.
Ch. 21:9 à 22:5 : L’aboutissement des pensées (conseils) de Dieu : l’Église = épouse de Christ = Jérusalem céleste vue dans sa perfection avant l’état éternel.
Ch. 22:6-21 : exhortations finales en rapport avec l’attente du Seigneur
La gloire est rendue
● au Dieu Créateur (ch.4 – éclairs et tonnerres annoncent les jugements qui procèdent du trône de Dieu ; la sainteté de Dieu est proclamée) et
● à Christ, l’Agneau (ch.5 – louange et gloire).
Ouverture de six sceaux du livre (le septième déclenche les trompettes au ch.8). Des châtiments providentiels (= où la main de Dieu n’est pas encore franchement apparente).
1er sceau = Un semblant de cessation des guerres sur la terre est obtenu par une intervention qui est un simulacre de l’apparition de Christ. À la cessation des guerres entre pays (1er sceau) succèdent les guerres civiles (2ème sceau), les famines et la pénurie (3ème sceau), les épidémies et violences et persécutions jusqu’à la mort (4ème sceau). Les prières et le contrôle divin ne manquent pas (5ème sceau). Le 6° sceau est un point culminant avec l’écroulement de la société organisée. L’action de la colère divine est publiquement reconnue, mais sans autre effet.
Malgré tous les malheurs précédents, une œuvre immense de Dieu en salut continue et ira jusqu’au bout : un grand nombre de croyants sont préservés et identifiés. — Les croyants d’Israël sont distingués de ceux des nations (confirmation qu’on est en dehors de la période de l’Église).
Trompettes = des avertissements qui sont des châtiments ; ils sont déclenchés par les prières des saints (= les fidèles). Aucune repentance n’est produite.
Ch. 8 et 9 : six premières trompettes.
Ch.10 : le Seigneur revendique Ses droits universels et annonce la fin proche.
Ch.11 : la grande tribulation de 3,5 ans (=1260 jours = 42 mois ; ch.11). Un témoignage réduit au minimum (2 témoins), mais puissant et invincible, subsiste à Jérusalem. Il a le caractère des ministères d’Élie et de Moïse. Ils reflètent le Seigneur Jésus jusque dans la mort et la résurrection.
Ch. 11:15-18 : La 7ème trompette sonne l’entrée de Christ dans Son règne.
Le règne commence forcément par l’exercice de la puissance pour tout remettre en état : colère de Dieu, et destruction de ceux qui corrompent la terre, et récompense de ceux qui craignent le Nom du Seigneur.
L’exécution effective des châtiments rapides de la fin n’est relatée qu’au ch.16 (sept coupes) et 19 (apparition en gloire du Seigneur).
Avant l’exécution des châtiments rapides de la fin au ch.16 (sept coupes), il est montré qu’au travers de tous ces événements sans cohérence évidente, il y a des acteurs précis et un fil conducteur précis de leur action, d’une part du côté du mal (ch. 12-13) et d’autre part du côté de Dieu (ch. 14-15).
Le symbolisme d’Apoc. 12 décrivant «une femme revêtue du soleil, et la lune sous ses pieds, et sur sa tête une couronne de douze étoiles» ne saurait s'appliquer à Marie, ne serait-ce qu’'à cause des autres détails de sa description («elle crie... étant en grand tourment pour enfanter» et sa fuite dans un désert pour échapper à une persécution de Satan pendant 1260 jours)
Sa ligne de conduite :
● acharnement contre Christ (le fils mâle) ;
● à défaut et quand il est précipité sur la terre, acharnement contre Israël (la femme qui avait enfanté le fils mâle), et
● à défaut acharnement contre le Résidu fidèle.
Ces agents de Satan sont la puissance civile et religieuse, mondiale et totalitaire. Objectif commun : imposer partout le culte satanique.
Première bête = chef de l’empire romain. Ayant réussi à remettre de l’ordre civilement (il monte de la mer), Il blasphème contre Dieu, contre Christ et contre tout le christianisme passé. Persécution des fidèles (= saints) et pouvoir universel.
Deuxième bête = Antichrist, faux prophète et faux messie (pour les Juifs). Il fait des miracles extraordinaires et fait mourir ceux qui ne veulent pas adorer son idole.
(1) L’Agneau et les saints qui Le suivent + (2) l’Évangile est annoncé
Triomphe de Dieu sur la puissance du mal : (3) Contre la fausse église Babylone (simple mention de sa destruction dans le cadre général des actions du côté de Dieu) + (4) Contre les partisans de la bête, ceux qui rendent hommage à la bête et à son image (colère de Dieu et tourments de l’enfer)
(5) Sécurité des martyrs : le triomphe apparent et temporaire de la mort n’est pas à craindre, car sort éternel bienheureux
Aboutissement final de l’œuvre d’un cultivateur quand les cultures ont mûri. Dieu est au-dessus de tout et n’est pas guidé par les actions des agents de Satan : (6) moisson (séparation de l’ivraie du bon blé) par le Fils de l’homme (7) vendange par un ange (châtiments destructeurs non sélectifs).
Conclusion : Dieu contrôle tout malgré les apparences. Rien ne Lui échappe. Le châtiment est terrible, mais n’est pas exercé sans que l’Évangile ait été annoncé au préalable.
Retour au chronologique : La colère inexorable de Dieu au début du règne.
Ch. 15 la justice absolue de Dieu est proclamée par les martyrs avant l’exécution de Ses jugements.
Ch. 16 les sept plaies symbolisées par sept coupes. L’endurcissement est à son sommet : Trois blasphèmes aux plaies 4,5,7 & Rassemblement des nations pour combattre contre Christ (Armagédon).
Le sujet de Babylone est introduit du fait qu’étant une fausse église prétendant être la vraie église, sa disparition est un préalable indispensable à la manifestation de la vraie épouse dans les noces de l’Agneau et dans l’apparition du Seigneur en gloire.
Ch. 17 : Babylone sous l’image d’une femme : la fausse église est devenue totalement apostate après l’enlèvement. Ses caractères moraux sont ceux dès l’origine : corrompue, séductrice des nations, cherchant à dominer le pouvoir civil (assise sur la bête), idolâtre, persécutrice. Elle est anéantie ni par le Seigneur ni par les anges, mais par le pouvoir civil qui a forniqué avec elle, puis ensuite s’en débarrasse. — Son caractère moral est montré dans sa façon d’agir, le même dans le passé et dans le futur.
Ch. 18 : Babylone sous l’image d’une ville = La richesse et la puissance économique du monde occidental ont été étroitement liées à la fausse religion. Malgré son orgueil, tout sera détruit subitement.
L’appel aux fidèles à en sortir est un appel valable à toutes les époques.
Ch. 19:1-5 : L’anéantissement de Babylone est un sujet de rendre gloire à Dieu
Les noces de l’Agneau sont un préalable nécessaire à l’apparition en gloire, car l’Épouse L’accompagne dans cette apparition et contribue à Sa gloire.
Le Seigneur apparaissant en gloire détruit les armées de l’empire romain à Armagédon ; le chef de l’empire romain et l’antichrist (les deux bêtes) sont jetés directement en enfer = l’étang de feu embrasé par le soufre ; ils sont les premiers à y être.
Les ennemis étant détruits, et Satan temporairement lié, le règne de paix de Christ sur la terre peut commencer. Résurrection des martyrs. Le règne dure mille ans (= millénium). À la fin du règne Satan est délié pour un temps bref, ce qui amène à la manifestation de l’état intérieur réel de tous les cœurs avec une révolte de grande envergure qui éclate. Satan est jeté en enfer, destruction des cieux et de la terre, jugement dernier des morts devant le grand trône blanc, état éternel.
L’aboutissement des pensées (conseils) de Dieu : l’Église = épouse de Christ = Jérusalem céleste vue dans sa perfection avant l’état éternel. Sa description sous l’aspect d’une ville. Elle est présentée de manière parallèle à Babylone, mais comme son opposé absolu, tant comme femme-épouse de Christ que comme ville. Elle a un caractère divin et céleste ; c’est d’elle que vient la bénédiction sur la terre (contraste avec tout ce a été fait par l’homme auparavant).
Exhortations finales : Recevoir et garder les paroles de Dieu, sainteté pratique, attente de la venue du Seigneur Jésus.