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La Guerre pour la Vérité

« Le combat pour la certitude dans un monde de tromperie »

 

E.Ropp, Bonne Nouvelle (proclamation et défense de la foi) 3/2011 p.14-16, BP 82121, F-68060 Mulhouse Cedex-2

Dans ce livre (Éd. IMPACT, 230, rue Lupien, Trois Rivières - Québec - G8T 6W4), John McArthur décrit essentiellement le mouvement de « l’Église émergente » (Emerging Church) avec à l’arrière-plan sa figure de proue, Brian McLaren. Ce mouvement est en nette croissance, même dans les milieux évangéliques, depuis sa naissance il y a une quinzaine d’années. L’intention qui s’y manifeste de renoncer aux certitudes fondées sur la Parole de Dieu est clairement déclarée. S.J.Grenz et J.R.Franke (*) soutiennent ouvertement que « l’Esprit de Dieu parle par l’Écriture, la tradition et la culture, et que les théologiens doivent s’efforcer d’entendre la voix de l’Esprit dans tous ces domaines » (p. 43) !

Par rapport à une connaissance solide des Écritures, sous prétexte d’humilité, on compare les chrétiens qui ont un haut degré de certitude à des dictateurs et des tyrans (p.45 et note 13), et on conclut qu’on ne peut jamais être sûr de rien. Ces gens confondent certitude et omniscience ! Selon eux : « Il est arrogant d’être convaincu de la vérité. Il vaut mieux [...] maintenir sa théologie dans un état de fluctuation perpétuelle » (p. 46).

McArthur constate que « la vieille guerre contre la vérité s’est introduite jusque dans la communauté chrétienne [...] et, fait inquiétant, l’Église aujourd’hui compte très peu de personnes prêtes à se battre » (**).

Le postmodernisme est tout bonnement la forme d’expression la plus récente de l’incrédulité du monde. Quant à nous, chrétiens, nous avons le grand privilège d’accorder une pleine confiance au témoignage du Saint-Esprit « Nous savons, frères bien-aimés de Dieu, que vous avez été élus, notre Évangile ne vous ayant pas été prêché en paroles seulement, mais avec puissance, avec l’Esprit Saint, et avec une pleine persuasion » (1 Thes. 1:4-5a). Ceux qui connaissent vraiment Christ savent qu’ils ont reçu la vie éternelle, et qu’ils ont reçu le commandement clair de prêcher le message de l’Évangile avec hardiesse, et que de surcroît ils sont des soldats chargés d’abattre les forteresses idéologiques et de renverser les mensonges et la tromperie générés par les forces du mal (2 Cor. 10:3-5 ; 2 Tim. 2:3-4) (p. 48).

La guerre spirituelle contre l’apostasie est d’autant plus difficile à conduire que les apostats peuvent se cacher au sein même d’une église. C’est ce dont Paul avertit les anciens d’Éphèse (Act. 20:29-31) : « Dieu avait révélé à l’apôtre que des leaders de l’église défieraient la vérité, et que certains s’en éloigneraient » (p.64). Le chrétien authentique ne peut abandonner la foi. C’est ce que dit Jean : « Ces adversaires du Christ sont sortis de chez nous mais, en réalité, ils n’étaient pas des nôtres. Car, s’ils avaient été des nôtres, ils seraient restés avec nous » (l Jean 2:19) L’apostat est quelqu’un qui s’est détourné de la vérité après l’avoir connue. Il a peut-être même proclamé cette vérité un certain temps avant de la rejeter (p. 66).

McArthur voit l’Église en grand danger, avec une menace plus imminente et plus nuisible que jamais, parce que la plupart des chrétiens sont indifférents à l’omniprésence des fausses doctrines (p. 69). Il exprime sa préoccupation devant l’abandon de l’esprit de combat de la part des évangéliques. Il constate qu’ « une bonne partie du mouvement évangélique agit depuis longtemps comme si son devoir principal consistait à simplement emboîter le pas aux modes de la culture mondaine afin de recevoir l’approbation de chaque génération successive » (p. 70).

Aussi l’auteur appelle-t-il à lutter avec courage « contre l’armée de l’enfer déployée contre Christ. Ses armes consistent en mensonges de toutes sortes... mensonges philosophiques, mensonges qui font plaisir à la nature pécheresse... des mensonges qui ressemblent énormément à la vérité... Le scénario est effrayant, surtout lorsque nous réalisons pleinement notre extrême fragilité, notre tendance à nous laisser tromper et notre propension au péché ». McArthur ajoute : « nous suivons le Commandant à qui toute autorité a été donnée... (Mat 28:18 ; 1:21-22) » (p. 71).

« Le catalyseur de ce livre est le défi de Jude... », surtout au verset 3, et McArthur montre que pour nous aussi il y a urgence à nous engager dans le combat pour la foi. « Le problème de l’apostasie est particulièrement grave dans le climat radicalement tolérant du courant postmoderne » (p. 93).

L’auteur expose ensuite diverses facettes des ruses de l’ennemi, montrant au passage à quel point des faux docteurs comme les gnostiques ou Arius (3e et 4e siècles) ont failli, par leurs ruses, entraîner l’Église dans leurs hérésies. De nos jours, en plus des problèmes de doctrine fondamentale, les églises sont beaucoup sollicitées sur les plans de la morale (union libre, avortement, homosexualité, etc.), mais aussi dans le déroulement du culte et son contenu. Un journaliste du monde séculier qui écrivait un article sur le mouvement de l’Église émergente a résumé le caractère du mouvement ainsi : « Ce qui fait qu’un ministère postmoderne est facile à adopter, c’est qu’il ne diabolise pas la culture de la jeunesse — Marilyn Manson, « South Park » ou le gangsta rap, par exemple — comme le font les fondamentalistes traditionnels. Les membres de l’Église postmoderne ne sont pas incités à rejeter le monde extérieur ». McArthur ajoute : « Les prédicateurs mondains semblent se dépasser pour mettre leur expertise charnelle en évidence, même dans leurs sermons [...]. Ils veulent faire partie du monde, et ils semblent y être à l’aise » (p. 156).

Dans l’avant-dernier chapitre, McArthur pose la question de savoir comment les évangéliques sont parvenus à un tel gâchis. Il constate que « depuis deux décennies le mouvement évangélique a été martelé par un déluge incessant d’idées, de philosophies et de programmes saugrenus. Dans toute l’histoire de l’Église, jamais autant d’innovations n’ont été accueillies avec une réflexion si peu critique » (p. 162), et il ajoute : « Pour être un guerrier efficace pour la vérité aujourd’hui, il est nécessaire de posséder un certain nombre de vertus chrétiennes qui sont passées de mode : le discernement biblique, la sagesse, la force d’âme, la détermination, l’endurance, une bonne compréhension de l’Écriture, des convictions solides, la capacité de parler franchement sans verbiage, et la volonté de prendre part au conflit » (p.163). Citant R.Warren (***) — qu’il considère comme l’un des grands stratèges en croissance de l’Église aujourd’hui — : « Si vous voulez faire connaître votre église à ceux qui ne fréquentent pas d’église, vous devez apprendre à penser et à parler comme eux », il constate qu’une foule de chrétiens et de dirigeants d’églises acceptent sans réserve cette idée qu’il qualifie de mantra répété depuis des décennies.

Et pour conclure ce survol du livre La Guerre pour la Vérité, faisons une dernière citation de son auteur : « Il est temps pour le peu de fidèles qui restent de retracer des lignes de conduite claires et de redoubler de vigueur dans la guerre pour la vérité, combattant avec ardeur pour la foi » (p. 188).

Laissons-nous également édifier par les mots de Jude lui-même — cités eux aussi par John McArthur :

- Cherchez à demeurer fidèles en « vous édifiant vous-mêmes sur votre très sainte foi » v.20

- Demeurez spirituellement stables et équilibrés en « priant par le Saint-Esprit »

- Respectez l’appel à l’obéissance : « maintenez-vous dans l’amour de Dieu », v.21

- Attendez « la miséricorde de notre Seigneur Jésus-Christ pour la vie éternelle » !

 

(*)Dans leur livre Beyond Foundationalism : Shaping Theology in a Postmodern Context (« Au-delà du fondamentalisme : élaborer — donner forme à, définir — la théologie dans un monde post-moderne »), Louisville, Westminster John Knox, 2001, p.3.

 

(**) C’est nous qui soulignons, ici, et plus loin. NDLR

 

(***) Dans son livre : L’Église : une passion, une vision, Éditions EPH, 2004.