[ Page principale | Nouveautés | La Bible | la Foi - l'Évangile | Plan des sujets | Études AT | Études NT | Index auteurs + ouvrages + sujets ]

 

Participer aux péchés d’autrui — 1 Tim. 5:22

 

Gerrid Setzer

 

http://www.imglaubenleben.de/2016/teilhaben-an-fremden-suenden/

 

Table des matières :

1       Ne pas s’identifier avec le mal, mais s’en éloigner

1.1         Ne pas aller dans les temples d’idoles

1.2         Ne pas recevoir et saluer les faux docteurs

1.3         Se séparer des «vases à déshonneur»

1.4         Quitter les systèmes mauvais

1.5         Aucune amitié avec le monde

1.6         Ôter le mal

2       Des exemples de l’Ancien Testament

2.1         L’assemblée de Coré

2.2         Le grand sacrificateur Éli

2.3         L’homme de Dieu de Juda

3       Des promesses divines

4       Trois points importants

5       Résumé

 

 

Il est clair que nous déplaisons à Dieu par nos propres péchés — par le ressentiment, la colère, l’infidélité et autres choses semblables. Mais savons-nous aussi que nous pouvons déshonorer Dieu en participant aux péchés d’autrui ?

C’est justement ce que Paul écrit dans sa première lettre à Timothée : «N’impose les mains précipitamment à personne et ne participe pas aux péchés d’autrui» (1 Tim. 5:22). Il est donc possible d’avoir part à des voies, des œuvres et des paroles coupables sans pour autant les faire nous-mêmes.

 

Nous pouvons participer à des choses mauvaises, bien que nous-mêmes ne les ayons pas commises.

 

Cela peut arriver quand nous «imposons les mains» à quelqu’un, c’est-à-dire quand nous nous identifions publiquement avec une personne (par exemple, en recommandant quelqu’un pour le service devant d’autres). Si le mal existe chez cette personne, nous y participons. Nous ne devrions donc nous garder d’«imposer les mains » précipitamment à quelqu’un.

 

1         Ne pas s’identifier avec le mal, mais s’en éloigner

Voyons maintenant quelques passages qui indiquent clairement que nous devons nous éloigner du mal. Ces passages concernent des choses, des personnes ou des lieux très différents. Ils ne seront pas traités en détail ici, mais nous désirons voir le grand principe que les saints ne doivent pas s’identifier avec le mal, mais s’en éloigner.

 

1.1        Ne pas aller dans les temples d’idoles

Beaucoup de chrétiens à Corinthe pensaient pouvoir aller dans un temple d’idoles, parce qu’ils savaient qu’une idole n’est rien (1 Cor. 8:4). Pourtant cette liberté ne nous est pas donnée. En mangeant dans le temple d’idoles, de la viande sacrifiée aux idoles, ils s’alliaient à l’idolâtrie et avaient communion avec les démons (1 Cor.10:20-22) — qu’ils l’aient voulu ou non. Si ceux qui participaient à la table du Seigneur, allaient à l’autel des idoles, ils provoquaient le Seigneur à la jalousie et Le défiaient de montrer Sa puissance. Aujourd’hui dans nos pays nous n’avons guère à faire à des tables de démons, mais plutôt à des doctrines de démons (1 Tim. 4:1). Toute notre attitude doit montrer que nous n’avons rien à voir avec ces enseignements.

 

1.2        Ne pas recevoir et saluer les faux docteurs

En 2 Jean 10-11 il est dit : «Si quelqu’un vient à vous et n’apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison et ne le saluez pas, car celui qui le salue participe à ses mauvaises œuvres». Nous ne devons donc pas recevoir dans notre maison ni saluer quelqu’un qui diffuse des hérésies sur le Seigneur Jésus. Car celui qui le salue, s’identifie avec lui et participe à ses mauvaises actions. Ne pas saluer peut sembler très impoli, mais l’honneur de notre grand Seigneur exige un tel comportement décidé. Nous devons condamner une mauvaise doctrine sur le Seigneur, non seulement dans notre cœur et de notre bouche, mais nous devons montrer notre position par notre comportement.

 

1.3        Se séparer des «vases à déshonneur»

Dans la «grande maison» de la chrétienté il y a des vases (des personnes) à honneur et d’autres à déshonneur (2 Tim 2:19-22). Si nous voulons être des vases à la gloire de Dieu, nous devons nous séparer des vases à déshonneur.

 

Il ne suffit pas de nous distancer seulement intérieurement de l’injustice

 

Les vases à déshonneur sont ceux qui se disent chrétiens, mais qui, par exemple, jettent du déshonneur sur le Maître par des enseignements religieux qui renversent la foi (2 Tim. 2:18). Nous devons nous séparer extérieurement de ces vases. Il ne suffit pas de nous distancer seulement intérieurement de l’injustice — bien que ce soit bien sûr très important et qu’il ne faille pas manquer à le faire (cf. 2 Tim 2:22).

 

1.4        Quitter les systèmes mauvais

L’auteur de l’épitre aux Hébreux appelait les croyants Hébreux à sortir hors du «camp» (Héb 13:13). Ce camp était le judaïsme qui avait crucifié Christ et Le rejetait encore. Même si ce commandement ne concerne plus directement beaucoup de chrétiens aujourd’hui, le principe reste : nous devons nous séparer d’un système religieux qui n’a pas de place pour le Fils de Dieu. La protestation verbale ne suffit pas ici, les pieds doivent suivre.

En Apocalypse 18:4-5 les croyants sont enjoints de quitter un système démoniaque idolâtre: «Et j’ouïs une autre voix venant du ciel, disant : Sortez du milieu d’elle, mon peuple, afin que vous ne participiez pas à ses péchés et que vous ne receviez pas de ses plaies : car ses péchés se sont amoncelés jusqu’au ciel, et Dieu s’est souvenu de ses iniquités». Il s’agit de Babylone, l’église apostate qui se formera après l’enlèvement des croyants. Toutefois, étant donné qu’au fil des siècles plusieurs traits de cette «anti-église» se sont développés, nous faisons bien de nous appliquer le principe de la séparation. Celui qui reste dans «Babylone», participe aux péchés de Babylone et recevra de ses plaies. Par conséquent, une séparation extérieure d’un tel système corrompu est nécessaire. Une aversion intérieure vis-à-vis du mal ou une protestation plus ou moins forte ne suffisent pas.

 

Protester contre le mal ne suffit pas.

 

1.5        Aucune amitié avec le monde

L’amitié avec le monde est inimitié contre Dieu (Jacques 4:4). En conséquence, nous sommes mis en garde contre le «joug mal assorti» entre croyants et non-croyants en 2 Corinthiens 6:14 : «car quelle participation y a-t-il entre la justice et l’iniquité ? ou quelle communion entre la lumière et les ténèbres ?» Dans les versets suivants, Paul montre que le temple de Dieu — à savoir l’assemblée (1 Cor. 3:16-17) — ne doit pas être liée à des idoles. Et si le mélange a eu lieu, l’appel est semblable à celui adressé aux Juifs: «C’est pourquoi sortez du milieu d’eux, et soyez séparés, dit le *Seigneur, et ne touchez pas à ce qui est impur, et moi, je vous recevrai» (2 Cor. 6:17 ; cf Ésaïe 52:11).

 

1.6        Ôter le mal

Nous avons jusqu’à présent considéré la responsabilité personnelle d’abord de ne pas nous lier au mal, mais aussi de rompre avec lui. Quand il s’agit de l’assemblée locale, il y a en outre la responsabilité collective de s’occuper du mal au milieu d’elle. Il y avait à Corinthe un cas de fornication inouï même parmi les nations. Celui qui avait commis cet acte, devait — dans une profonde humiliation devant Dieu — être retranché du milieu des Corinthiens (1 Cor 5:1,3,13). «Ne savez-vous pas», écrit Paul, «qu’un peu de levain fait lever la pâte tout entière? Ôtez le vieux levain» (1 Cor 5:6,7). L’apôtre parle aussi de «levain» en rapport avec la fausse doctrine et ses effets destructeurs (Gal. 5:9). Si donc un rassemblement n’ôte pas le mal (moral ou doctrinal) de son sein, en ne retranchant pas la personne concernée, il perd son caractère de sainteté. Le levain fait lever toute la pâte.

 

2         Exemples de l’Ancien Testament

Considérons maintenant quelques incidents de l’Ancien Testament qui montrent le principe selon lequel la séparation du mal est nécessaire afin de ne pas participer aux péchés d’autrui (ni à leurs conséquences).

 

2.1        Coré et sa bande

Lorsque Coré et sa bande se sont élevés contre Moïse et Aaron et ont voulu leur ravir la sacrificature, l’Éternel a dit à Moïse : «Parle à l’assemblée, en disant : Retirez-vous d’autour de la demeure de Coré, de Dathan et d’Abiram. ... Et il parla à l’assemblée, disant : Éloignez-vous, je vous prie, d’auprès des tentes de ces méchants hommes, et ne touchez à rien qui leur appartienne, de peur que vous ne périssiez dans tous leurs péchés. Et ils se retirèrent d’auprès de la demeure de Coré, de Dathan et d’Abiram» (Nomb. 16:24,26,27). Puis la terre s’est ouverte et les rebelles furent engloutis avec leurs familles (Nomb. 16:31-33). Ceux qui voulaient échapper à ce terrible jugement devaient s’éloigner des tentes de Coré et de sa bande.

 

2.2        Le grand sacrificateur Éli

Éli, le grand sacrificateur en Israël, était un homme pieux. Mais ses fils étaient des «fils de Bélial» qui par leurs mauvaises actions rendaient méprisables les saints sacrifices en Israël. «Et le péché de ces jeunes hommes fut très-grand devant l’Éternel» (1 Sam 2:12,17). Éli qui était très âgé, avait bien repris ses fils impies, mais cela ne suffisait pas : il aurait dû les arrêter, leur défendre de continuer (cf. 1 Sam 2:22-25 ; 3:13). Parce qu’il ne l’a pas fait, le grand sacrificateur Éli a été co-responsable du mal perpétré par ses fils. C’est ce que montrent les paroles du prophète qui lui fut envoyé par Dieu : «Pourquoi foulez-vous aux pieds mon sacrifice et mon offrande, que j’ai commandé [de faire] dans ma demeure ? Et tu honores tes fils plus que moi, pour vous engraisser des prémices de toutes les offrandes d’Israël, mon peuple» (1 Sam 2:29). Parce qu’Éli n’a pas agi en face du mal, il a dû entendre, lui et toute sa maison, le jugement sévère de l’Éternel (1 Sam. 2:30 et suiv.). Nous voyons qu’il ne suffit pas d’être juste dans son cœur. Il ne suffit pas non plus de dénoncer verbalement ce qui ne va pas. Certains péchés ont un caractère si grave que nous devons clairement nous en éloigner.

 

Certains péchés ont un caractère si grave que nous devons clairement nous en éloigner.

 

Nous n’avons à avoir aucune communion avec ce qui déshonore le nom de Dieu.

 

2.3        L’homme de Dieu de Juda

Quand le roi Jéroboam introduisit le culte des veaux à Dan et Béthel et recruta des gens ordinaires comme sacrificateurs pour le culte fait à son idée, Dieu envoya un prophète à Bethel pour délivrer un message de jugement (1 Rois 13). Il avait expressément commandé à ce prophète de ne pas manger de pain ni de boire d’eau dans cette méchante ville de Bethel. Une fois son message délivré et après avoir prié efficacement pour la guérison de la main desséchée du roi Jéroboam, l’homme de Dieu rejeta l’invitation de Jéroboam et prit le chemin du retour. Mais peu après, il faiblit et accepta l’invitation d’un vieux prophète de Béthel qui prétendait avoir reçu d’un ange la mission divine de l’inviter chez lui. Et qu’arriva-t-il après que l’homme de Dieu eut marqué sa communion avec le vieux prophète à Bethel, la «maison des idoles» (Osée 4,15; 10,5; voir note)? Il fut tué par un lion sur le chemin du retour, et son cadavre ne fut pas enterré dans le tombeau de ses pères. Cet homme de Dieu ne s’était pas prosterné devant les veaux d’or à Bethel et avait même été un témoin courageux contre leur égarement religieux grossier. Mais cela ne suffisait pas : il aurait dû éviter toute communion à Bethel. Parce qu’il n’y a pas veillé, et qu’il a été désobéissant à l’instruction claire de Dieu, son service sur terre fut terminé. Combien cela est solennel !

 

3         Des promesses divines

La séparation n’est facile pour personne. Elle peut nous apporter une certaine détresse intérieure et une incompréhension de la part des autres. Mais puissions-nous estimer la communion avec Dieu notre Père et l’approbation de notre Maître au-dessus de ces obstacles. Pensons aux promesses spéciales que Dieu donne à ceux qui se distancient fidèlement du mal : celui qui sort du «camp» trouve le Seigneur Jésus et son opprobre, ce qui est un honneur (Héb. 13:13) ; celui qui se sépare de Babylone, échappe aux fléaux divins (Apoc. 18:4) ; celui qui se sépare des vases à déshonneur devient un vase à honneur, sanctifié et utile au maitre (2 Tim. 2:21) ; et celui qui sort du milieu des idolâtres, est reçu par Dieu et peut jouir paisiblement de sa relation avec Lui (2 Cor. 6:18). Voilà de grandes promesses de Dieu, propres à nous donner le courage d’agir de manière décidée.

 

Dieu donne de grandes promesses qui donnent le courage d’agir de manière décidée.

 

4         Trois points importants

Enfin, je voudrais mentionner trois points importants qui conviennent à une séparation selon Dieu.

●  Premièrement, la séparation du mal doit toujours aller de pair avec la sainteté intérieure et avec une véritable humilité. Nous ne voulons pas faire partie de ceux qui disent avec arrogance : «Tiens-toi loin de moi, ne me touche pas, car je suis saint vis-à-vis de toi» (Ésaïe 65:5).

●  Deuxièmement, rappelons-nous que les péchés n’ont pas tous le même poids et que notre réaction aux péchés des autres doit varier selon les cas. Nous devons bien nous abstenir de toute sorte de mal (1 Thes. 5:22) — mais il y a de grandes différences sur la manière dont cela se passe. Une séparation extérieure ou une exclusion de la communion des saints n’est pas nécessaire pour tout péché, bien sûr.

●  Troisièmement, nous avons aussi à considérer que non seulement nous manquons si nous avons communion avec le mal, mais que nous manquons aussi si nous refusons la communion avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur.

 

En tout cela, nous voulons toujours être sur nos gardes afin de ne pas participer aux péchés d’autrui ni de déshonorer Dieu de cette manière.

 

5         Résumé

L’Écriture enseigne que nous pouvons prendre part aux péchés d’autrui. Il est donc important de ne pas avoir de communion avec le mal. Il ne suffit pas de protester contre le mal, mais il faut aussi s’en distancer. Mais cela devrait toujours être fait dans l’humilité et avec sagesse, et avec le désir de jouir de la communion avec Dieu et de nous joindre à ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur.