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CULTE et MÉDITATIONS

ME 1937 p.33-37

Louis Gibert

 

1       Où culte est-il rendu ?

2       Qui rend culte, quand rendre culte, qu’offrir ?

3       La Cène, annoncer la mort de Jésus

4       Après la Cène

5       Sujets de méditations hors de place

6       Ne pas rabaisser le culte sur la fin

 

1         Où le culte est-il rendu ?

Le culte, rendu à Dieu le Père par l’Assemblée réunie autour du Seigneur Jésus, et conduite par le Saint Esprit, est le privilège précieux que définit 1 Pierre 2:5  : « vous êtes édifiés une maison spirituelle, une sainte sacrificature pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ ». Il est la fonction élevée des fils de Lévi, mettant « l’encens sous les narines de Dieu et l’holocauste sur son autel » (Deut. 33:10). Il est l’anticipation du service éternel de la louange et de l’adoration, avec la commémoration des souffrances et de la mort du Seigneur, dans le mémorial de ses merveilles (Ps. 111:4). Il est la réponse donnée par Ses rachetés à l’invitation qu’Il leur adresse  : « Magnifiez l’Éternel avec moi, et exaltons ensemble son nom » (Ps. 34:3 ; conf. Ps. 40:2 et 3), pour que ce qu’Il exprime Lui-même à son Dieu et Père soit une vivante réalité  : « J’annoncerai ton Nom à mes frères ; au milieu de l’Assemblée, je chanterai tes louanges » (Hébr. 2:12).

Le culte donc s’exprime dans le sanctuaire. Pour rendre culte à

 

Celui dont le cœur nous aime,

Dieu plein de grâce et d’amour,

Nous entrons dans le ciel même

Pour l’adorer en son jour !

 

2         Qui rend culte, quand rendre culte, qu’offrir ?

N’a-t-Il pas dit : « Vous prendrez garde à me présenter au temps fixé, mon offrande, mon pain, pour mes sacrifices par feu qui me sont une odeur agréable ? » (Nomb. 28:1, 2). Le matin du premier jour de la semaine, — le temps fixé ! — ceux qu’Il a arrachés à la puissance de la mort, trophées de la victoire qu’affirme le tombeau vide, — les bienheureux qu’Il a choisis et qu’Il fait approcher, — peuple qu’Il a formé pour Lui-même afin qu’ils racontent sa louange, — s’assemblent autour de leur Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, présent au milieu d’eux selon sa promesse, et par Lui, font monter vers Dieu le tribut de leurs adorations. Le besoin de leurs cœurs est de Le bénir. Mais que Lui offriraient-ils, sinon ce qui vient de Lui ? (1 Chron. 29:14). Et qu’agréerait-Il d’eux, sinon le parfum répandu du beau Nom de Jésus ?

 

3         La Cène, annoncer la mort de Jésus

Le moment central du culte est l’instant solennel où le pain rompu, la coupe versée, parlent à tous les cœurs de la vie offerte et du sang répandu, dans une mort subie en amour et obéissance. Alors, la sainte Victime est vue, liée aux cornes de l’autel, quand le feu — qu’on ne saurait laisser s’éteindre (Lév. 6:6) puisque l’œuvre de la croix sera rappelée et exaltée éternellement, — consume l’holocauste, offrande et sacrifice à Dieu en parfum de bonne odeur (Éph. 5:2). Nos mains rompent le pain « qui est pour nous », et prennent de Sa main la coupe qu’Il nous tend en répétant : « Buvez-en tous, ceci est mon sang ». Sur la terre où Il a souffert, nous annonçons Sa mort. Mais c’est en haut que les yeux de la foi sont dirigés, c’est dans le ciel même que nous trouvons Jésus, couronné de gloire et d’honneur. Pleine liberté nous est accordée pour entrer dans les lieux saints, à la suite de Christ ; Il y est entré une fois pour toutes, ayant obtenu une rédemption éternelle (Héb. 9:12). Et l’Esprit nous y convie : « Approchons-nous… ».

« Le lieu de notre sanctuaire est un trône de gloire » (Jér. 17:12). Dans ce lieu béni, glorieux, et là seulement, nous pouvons répondre à l’exhortation : « vous prendrez garde à me présenter, au temps fixé, mon offrande, mon pain, pour mes sacrifices faits par feu ». Serions-nous occupés là de nos privilèges, de notre bonheur, penserions-nous à la faveur de notre service, quand Dieu dit : Mon pain, mon offrande, mes sacrifices ?

 

Le parfum de notre louange

N’est-il pas l’amour de Jésus ?

 

Les cœurs qui Lui appartiennent, dans sa précieuse communion, le présentent lui-même à Dieu, seul capable d’apprécier l’excellence de sa Personne adorable et les perfections de son œuvre éternelle. Même la mort qu’Il endure pour eux est pour le cœur du Père un nouveau motif de l’aimer (Jean 10:17). L’âme est admise à contempler, prosternée, les dilections ineffables que Dieu le Père trouve en son Fils bien-aimé : tout son plaisir !

 

4         Après la Cène

Mais l’hymne qui suit la cène, comme Jésus lui-même la chanta avec ses disciples la nuit qu’Il fut livré, mettrait-elle le point final à ces instants précieux ? Faut-il que nous descendions aussitôt de la montagne, et abandonnions le sanctuaire ? Ne convient-il pas, au contraire, que nous prolongions, durant toute l’heure bénie du culte, le service dans le sanctuaire ?

Le ministère de la Parole est sans prix pour nos âmes, et les dons reçus du Seigneur lui-même sont une précieuse faveur ; mais ils doivent toujours s’exercer avec discernement pour nous maintenir dans l’atmosphère du sanctuaire, afin que nous ne cessions pas de parler à Dieu, pour écouter l’homme.

 

5         Sujets de méditations hors de place

En est-il ainsi, quand le sujet proposé à la méditation de l’Assemblée détourne les cœurs de Jésus lui-même, pour les occuper de leurs bénédictions, de leurs privilèges, de leurs devoirs ? Ce qui, en d’autres moments, tendrait à l’édification, devient à cette heure le moyen de détourner de Jésus les yeux de la foi. Le courant du culte, sous la direction bénie de l’Esprit Saint qui a fixé les pensées et les affections sur Lui en sorte que l’adoration monte à Dieu par Lui, dès lors est arrêté. L’Assemblée se trouvait là haut, prosternée devant son trône, elle redescend au pied de la montagne où l’on a contemplé sa gloire et entendu la voix du Père nous disant tout ce qu’est, pour son cœur, son Fils bien-aimé. Répétons-le ; même en présentant la Parole Dieu, l’exercice hors de propos d’un don reçu de Lui, peut avoir cet attristant résultat : nous faire sortir du sanctuaire.

Une hymne indiquée mal à propos, une expression impropre, peuvent aussi, il est vrai, pour un moment faire dévier le courant du culte. Mais notre Directeur, l’Esprit Saint, peut le ramener vers son objet.

Hors du sanctuaire, c’est l’atmosphère « d’en bas » que l’âme recommence à respirer, après les félicités de la maison du Père savourées en anticipation autour de Jésus dont l’amour remplissait les cœurs. Les pensées sont détournées de Lui. Il faut faire effort pour suivre les développements, peut-être les longueurs d’un sujet excellent en soi, mais qui n’est pas « la parole dite en son temps ». L’exhortation la plus persuasive, l’enseignement le plus orthodoxe, en perdent leur sens et leur valeur. Qu’il eût mieux valu, en vérité, clore le culte par l’hymne de la cène, ou par la prière qu’on se sent pressé de faire monter vers Dieu, avant de sortir du sanctuaire pour retourner dans un monde où il faudra cheminer quelques instants encore !

 

6         Ne pas rabaisser le culte sur la fin

Frères, prenons ces choses à cœur ! Que la réunion d’assemblée pour le culte garde jusqu’au bout son caractère élevé ! La Parole est-elle lue ? — (et nous éprouvons souvent, grâces à Dieu, qu’elle est employée par l’Esprit Saint pour nous diriger et nous conduire dans l’exercice de notre service de sacrificateurs) — mais que les portions merveilleuses où Jésus nous est proposé soient seules soumises à notre méditation, et toujours dans le courant du culte, saisi facilement par tous les cœurs qui ont Jésus seul pour objet en ces précieux instants. Alors, nous ne sortirons pas prématurément du sanctuaire. Si l’on ne peut guère concevoir le culte sans la Parole, toujours opportune et nécessaire pour stimuler les cœurs et donner le thème de la louange avec les expressions convenables, du moins que le culte n’aie pas à souffrir d’un exposé de cette Parole, inopportun et dès lors déplacé.

À l’offrande de Dieu, à son pain, à son sacrifice, nos âmes auront leur part, dans une heureuse et paisible communion avec Lui, selon les expressions du cantique :

 

Tes enfants, sous ton doux regard,

Ô Dieu, réunis à ta table...

 

Mais de ces bénédictions ineffables, nous jouirons dans le sanctuaire. Et le culte gardera, en une progression heureuse, son caractère et son orientation bénie. Alors, vraiment et entièrement, Dieu en sera l’objet, Christ la substance, et le Saint Esprit la puissance.