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Le lieu que l’Éternel choisira
Deutéronome 12 et 16
W. Bramwell Dick
Truth and Testimony 1993-1
1 [Deutéronome 12 — Le lieu que l’Éternel choisira pour Son habitation]
1.1 [Un seul lieu — un lieu choisi par l’Éternel]
1.3 [Rassemblement autour de Lui]
2 [Deutéronome 16 : les trois fêtes]
4 LE LIEU, LA PERSONNE ET LE BUT
4.1 [Deux ou trois rassemblés, attirés par le Seigneur]
4.2 [Il y aura toujours un lieu où Il fera habiter Son Nom]
4.3 [Ceux de Philadelphie qui gardent Sa Parole et tiennent à Son Nom]
Le lecteur de la Bible ne peut qu’être impressionné par la récurrence des mots que nous avons choisis comme titre de cet article. Nous nous y référons parce que «tout ce qui a été écrit auparavant l’a été pour notre instruction, afin que, par la patience et la par consolation des Écritures, nous ayons espérance» (Rom. 15:4). Nous allons voir au fur et à mesure que nous avancerons que, de même que le Seigneur a guidé Son peuple en ce temps-là, de même Il fait connaître Sa pensée aux Siens en ce jour, et que, de même qu’il y avait «le lieu» à l’époque, il y a «le lieu» aujourd’hui.
En Deutéronome 12, nous constatons, en premier lieu, que lorsque les enfants d’Israël sont entrés dans le pays, leur attitude à l’égard des religions existantes devait être une séparation sans compromis, et ils devaient se caractériser par une fidélité inébranlable à l’Éternel.
Leurs ennemis avaient «des lieux» où ils «servaient leurs dieux», mais pour les enfants d’Israël, il devait y avoir seulement «le lieu que l’Éternel choisira». Ils ne devaient pas choisir pour eux-mêmes ; c’était l’Éternel qui devait choisir pour eux. Le lieu qu’Il choisirait serait le lieu de «Son habitation» (12:5). Autrement dit, Sa maison serait là, Son Nom serait là, et c’est là qu’Il serait connu. Ils furent mis en garde contre la tentation de suivre leur propre volonté ou de préférer ce qu’ils pourraient choisir (12:13, 14) et ils reçurent l’instruction que le lieu choisi par le Seigneur devait être le point de ralliement pour eux. Il y a là pour nous une leçon de première importance.
Nous vivons à une époque où le mot «tolérance» est le slogan du monde religieux. On commence par dire «peu importe à quoi nous appartenons, où, comment et avec qui nous adorons ; nous sommes tous destinés au même endroit et tout finira par s’arranger». Puis il y a ceux qui regardent un peu plus loin vers le large, et qui voient de nombreuses compagnies différentes de vrais chrétiens qui cherchent sincèrement à répondre à la vérité révélée des Saintes Écritures ; ils disent alors : «Tous ces groupes se ressemblent et l’endroit où nous nous trouvons n’a que peu d’importance». Si un Israélite avait été tenté d’argumenter de la sorte, il aurait entendu une voix lui dire : «Prends garde, de peur que tu n’offres tes holocaustes dans tous les lieux que tu verras ; mais dans le lieu que l’Éternel choisira dans l’une de tes tribus, là tu offriras tes holocaustes, et là tu feras tout ce que je te commandes» (12:13, 14). Nous estimons que le Seigneur n’est pas moins attentif, et que notre chemin n’est pas moins clair, de nos jours.
Pourquoi insister sur ce point et le répéter avec une telle constance ? Nous pouvons être sûrs que le Saint-Esprit ne se laisse jamais aller à des répétitions inutiles. Si «le lieu» devait être «Son habitation», cela signifiait que le Seigneur prendrait plaisir à s’entourer de ceux qu’Il aimait et qu’Il avait choisis pour être «un peuple choisi», «qui Lui appartienne en propre» (7:6, 8). Pareillement aujourd’hui, notre Seigneur béni aime rassembler «les Siens» autour de Lui et prendre place parmi eux. Nous souhaitons Lui donner cette joie ; mais où ? «Dans le lieu que l’Éternel choisira.
Les versets 21 à 25 (Deut. 12) montrent la tendre considération de grâce du Seigneur. Certains pourraient, pour diverses raisons légitimes, être empêchés d’atteindre ce lieu. Ceux-là pourraient jouir de la communion avec Lui là où ils se trouvaient, mais une limite était imposée. Les «choses saintes», les «holocaustes» devaient être offerts au «lieu que l’Éternel choisira». De nos jours, il y a des saints dévoués qui sont alités ou qui, en quelque manière, sont empêchés de se réunir avec les autres croyants ; ceux-là peuvent connaître la douceur de la communion là où ils se trouvent. Cependant, c’est lorsqu’ils sont rassemblés autour du Seigneur Lui-même que, comme nulle part ailleurs, ils saisissent Son amour, apprécient combien Il est précieux, et que monte vers Dieu le Père une véritable adoration produite par l’Esprit. Certains disent : «Nous pouvons jouir du Seigneur à la maison ; nous pouvons adorer dans notre chambre». Nous avons connu des personnes qui, vivant dans un endroit où le Seigneur avait «un grand peuple», préféraient l’isolement à la communion : pour eux, les v. 26-28 contiennent un avertissement solennel.
Au ch. 16, on trouve à nouveau l’injonction de s’attacher au «lieu que le Seigneur ton Dieu choisira pour y faire habiter Son Nom» (16:5, 6). Ce chapitre peut être résumé par les v. 16 et 17. Les hommes sont considérés comme des représentants. Les trois fêtes évoquées étaient les plus importantes du calendrier israélite et ont une signification très réelle pour nous.
En les considérant, nous nous souvenons immédiatement de la Cène et de ce que le Seigneur voudrait que nous apprenions de cette fête sacrée. «La fête des pains sans levain» est inséparablement liée à «la Pâque». Nous commençons par la rédemption. Ainsi, dans la Cène, nous nous souvenons d’un Christ mort. Nous nous souvenons de ce que la grande question du péché a été réglée, et de ce que la puissante œuvre de la rédemption a été accomplie ; nous voyons comment la gloire de Dieu a été maintenue, comment la majesté de Son trône a été maintenue, comment la justice de Son caractère a été revendiquée, comment l’amour de Son cœur a été révélé, comment la base a été posée pour l’accomplissement de tous Ses desseins et comment notre adorable Seigneur a assuré pour Lui-même ce sur quoi son amour était fixé. Cependant lié à cela, le «pain sans levain» est appelé dans ce chapitre «le pain d’affliction» (16:3). Nous ne devons jamais oublier que ce sont nos péchés qui ont rendu cette œuvre nécessaire. Cela évitera la désinvolture dans les manières et le langage quand nous nous réunissons pour nous souvenir de Lui.
«La fête des tabernacles» renvoie à l’avenir glorieux d’Israël ; elle indique le triomphe ultime de notre Seigneur Jésus Christ. En prenant le repas du Seigneur ou Cène, nous contemplons Sa victoire dans toute sa plénitude — non pas simplement comme s’appliquant à Israël, mais comme celle qui sera consommée par Sa remise du royaume à Dieu, au Père même ... «afin que Dieu soit tout en tous» (1 Cor. 15:24, 28). Nous annonçons Sa mort «jusqu’à ce qu’Il vienne» (1 Cor. 11:26), ce qui signifie non seulement que ce précieux souvenir continuera «jusqu’à ce qu’Il vienne», mais que nous avons en vue Sa venue pour poser la pierre de faîte, c’est-à-dire d’achèvement de l’œuvre dont Il a posé le fondement à la croix (Apoc. 21:1-8).
La fête centrale était «la fête des semaines». Il s’agit d’une représentation figurative de la Pentecôte qui nous parle de la venue du Saint Esprit pour se charger de Son habitation dans la maison de Dieu et dans le cœur des enfants de Dieu. Quand nous prenons le repas du Seigneur, le Saint Esprit ramène nos pensées en arrière, nous conduit à saisir toujours plus profondément tout ce que l’œuvre du Christ a assuré pour Dieu et pour nous ; et Il porte nos pensées en avant vers le jour de gloire à venir. S’Il agit à Sa manière envers nous, nous ne pouvons pas être «à vide» ; nous donnons au Seigneur ce qu’Il nous a donné ; nous réalisons qu’il s’agit d’une «fête» et nos âmes se réjouissent. Tout cela nous incite fortement à rechercher le lieu choisi par le Seigneur, à connaître l’endroit et le but de ce lieu.
Nous allons maintenant au dernier livre de l’Ancien Testament (Malachie 3:16-17). Mille ans se sont écoulés depuis l’époque des instructions que nous avons examinées jusqu’à la période de Malachie. Hélas ! la ruine est arrivée. Le peuple qui professait Son Nom s’était détourné de l’Éternel et l’ennemi l’avait si complètement endormi qu’il était inconscient de son état déplorable. Il semble que tout avait disparu et qu’il ne restait plus rien pour Dieu. Pourtant, au milieu des ténèbres, il y a une lueur d’espoir. «Alors» — avec toute l’emphase sur le «alors» — «Alors ceux qui craignent l’Éternel ont parlé l’un à l’autre». C’est une caractéristique de ceux qui craignent l’Éternel de se parler les uns aux autres. Ils étaient peut-être très peu nombreux, très probablement faibles et probablement méprisés, mais ils «craignaient l’Éternel», ils «pensaient à Son Nom» et Lui en était si reconnaissant qu’Il «écoutait». Il s’abaissait à écouter. Et Il a ordonné qu’un «livre de souvenir» soit écrit et Il a dit : «Ils seront à Moi».
Luc 2:25-38 est étroitement lié à ce que dit Malachie. Quinze cents ans environ s’étaient écoulés depuis l’époque dont nous parlons dans le Deutéronome. Depuis le jour où Malachie avait écrit, il n’y avait plus eu de relations entre Dieu et la masse de Son peuple. La ruine était complète en apparence. Deux personnes eux sont nommées dans ces versets. Ils étaient dans «le lieu» et ils révéraient «le Nom» de l’Éternel. Si on leur avait demandé : «Pourquoi vous attachez-vous à ce lieu ?», n’auraient-ils pas répondu : «Parce que c’est le lieu que le Seigneur a choisi pour y faire habiter Son Nom» ? Ils «craignaient le Seigneur», ils «pensaient à Son Nom», et ils avaient des compagnons, car Anne «parlait de Lui à tous ceux qui, à Jérusalem, attendaient la délivrance». Le «secret de l’Éternel» était parmi eux ; ils attendaient la première venue du Christ et quand Il vint, ils constituaient les vrais adorateurs. Tout cela confirme le fait que Dieu ne se laisse jamais sans témoin.
En pensant à l’application actuelle de ce que nous avons examiné, nous nous tournons vers cette parole très familière et inestimable de Matthieu 18:20 : «Car là où deux ou trois sont assemblés en [ou à] Mon Nom, Je suis là au milieu d’eux».
Ici, nous avons toujours «le lieu» — «où» — et le Nom «Mon Nom». Tandis que dans ce que nous avons examiné, nous avons le lieu et le but, ici nous avons le lieu, la personne et le but.
Notre Seigneur béni n’avait-Il pas en vue un jour de déclin et de dérive tel que celui d’aujourd’hui lorsqu’Il a prononcé ces paroles ? Elles sont tout aussi vraies pour deux ou trois cents, ou vingt ou quarante, mais Il s’est contenté du minimum lorsqu’Il a dit «deux ou trois». Pourquoi voyons-nous ici et là deux ou trois personnes passer devant de grands édifices religieux, sans se mêler aux foules qui y ont recours, sans invoquer l’aide d’hommes instruits, sans adopter une forme de service ou liturgie, mais ils se réunissent de la manière la plus simple possible ? Ils peuvent souffrir dans leur travail, dans les affaires et autres domaines. Ils peuvent être peu estimés, y compris par ceux qui professent leur foi en Christ. Quel est le secret ? N’est-ce pas que le Seigneur les a attirés à Lui, que Son Nom est le seul qu’ils cherchent à reconnaître, qu’ils désirent répondre à Son appel à se rassembler, qu’ils souhaitent Lui donner la joie qu’Il cherche de cette manière, et qu’ils aspirent à avoir la joie de Sa compagnie.
Certains diront peut-être : «C’est très bien, mais dans la confusion qui règne, pouvons-nous insister sur le fait qu’il y a une place ? Il y a eu les temps anciens, quand ils sont entrés dans le pays de Canaan de manière brillante et que tout allait bien pour eux ; il y a eu le jour de Malachie, quand la ruine était grande et le ciel noir ; il y a eu le jour de Siméon et d’Anne, quand la nuit était la plus sombre. Il y a eu aussi le jour de la fraîcheur et de la pureté de l’Assemblée ; il y a eu le jour de défaillance à Corinthe. Mais comme nous l’avons déjà remarqué, les paroles de notre Seigneur rapportées en Matthieu 18:20 nous amènent à nous attendre à ce qu’il y aura toujours un endroit où Son Nom sera placé et où Il se trouvera Lui-même.
Quelqu’un demandera : où ce lieu est-il ? Nous nous risquons à répondre que si nous sommes animés par l’affection et le désir de l’auteur du Cantique des Cantiques, nous apprendrons où est ce lieu : «Dis-moi, ô toi qu’aime mon âme, où tu pais ton troupeau, où tu le fais reposer à midi» (Cant. 1:7). Lorsque nous trouverons la Personne, nous atteindrons le lieu et nous Le trouverons, non pas par notre intellect, mais nos pieds suivront notre cœur, ce cœur étant fixé sur Lui et Lui seul.
Pour terminer, nous attirons l’attention sur le dernier livre du Nouveau Testament (Apoc. 3:7-13). Si nous acceptons la série des sept églises d’Asie comme étant un survol de la période entière de l’église depuis le jour de la Pentecôte jusqu’à la venue du Seigneur, ne pouvons-nous pas admettre qu’au milieu de la corruption du romanisme (Thyatire), de la mort du protestantisme (Sardes), et de la ruine totale de la chrétienté en général (Laodicée), Philadelphie se distingue comme représentant ceux qui, juste avant le retour du Seigneur, seront trouvés en train de Le craindre, de penser à Son Nom, de parler de Lui et de veiller ? Ils sont caractérisés par le fait d’avoir «peu de force», mais le Seigneur en tient compte et il peut leur dire : «Tu as gardé ma parole, et tu n’as pas renié mon nom» (Apoc. 3:8). Ce qui est tout pour eux, c’est Lui-même, Son Nom et Sa Parole ; s’ils sont méprisés et regardés de haut ici, Il les assure qu’Il montrera qu’ils sont les objets de Son amour (Apoc. 3:9). Nous pouvons être sûrs qu’une telle attitude n’échappera pas à l’ennemi. S’il peut les inciter à abandonner et à se ranger du côté de la majorité, il en sera tout heureux. S’il peut faire que la route paraisse rude, que la nuit de l’absence du Christ est longue et que les difficultés sont grandes, certains risquent d’abandonner en cours de route. Pour contrer cela, il y a la parole encourageante du Seigneur lui-même : «Je viens bientôt : tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne» (Apoc. 3:11). Il n’est pas nécessaire qu’Il dise : «Me voici», car ils L’attendent ardemment et Le guettent. C’est cette espérance qui les a séparés du monde sous toutes ses formes et qui les a appelés à l’extérieur en compagnie de Lui-même.
Il n’y a plus que quelques pas à faire, un peu plus de rudesse, et les jours de voyage sont terminés ; c’est Lui-même qui sera notre Objet, Son Nom notre gloire, Son amour le sujet de notre occupation pour toujours.
Quelle est donc la conclusion de toute cette affaire ?
1. Le Seigneur nous appelle à une séparation totale du monde et de ses systèmes religieux.
2. Il a choisi un lieu où Il a placé Son Nom, où Il recherche pour Lui-même la joie de rassembler les Siens autour de Lui.
3. Son Nom doit être le seul point de ralliement, Son Nom doit être le lien et Sa Parole la seule autorité reconnue.
4. Sa crainte toujours devant eux, l’amour pour Son Nom remplissent leur cœur, et ceux qui sont attirés par Lui trouvent leur délice à parler de Lui les uns aux autres.
5. Quelle que soit l’obscurité de la nuit, les difficultés du chemin ou la petitesse du nombre, ils peuvent toujours compter sur Son soutien.
6. Le Saint Esprit est là pour les guider vers le chemin de Sa volonté et les maintenir dans ce chemin.
7. La promesse de Son retour prochain les encouragera à être fidèles à Sa Parole et loyaux envers Son Nom.
Nous sommes persuadés qu’en ces derniers moments de l’histoire de l’Église, près de vingt siècles après sa création, le Seigneur voudrait chercher à raviver cela dans le cœur des Siens, afin qu’il y ait maintenant un véritable rassemblement à sortir vers Lui. Nous désirons tous répondre à Son appel, avoir Son approbation ici et Son sourire lorsque nous Le verrons face à face. Qu’il en soit ainsi pour l’amour de Son Nom.