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Psaume 22
Max Billeter (ajouts bibliquest, hors citations bibliques, entre crochets)
haltefest.ch/de 5348, 5355, 5364, 5372, 5380, 5389
1.1 [Les cinq psaumes parlant spécialement du Seigneur Jésus]
1.2 [le psaume 22 à la lumière du Nouveau Testament]
2.1 [le cri après le temps où Il n’ouvrait pas la bouche]
2.3 [abandonné parce que fait péché]
3 Dans la plus grande détresse — 22v2
4.3 [Dieu saint et amour habitant avec les hommes]
5 Une confiance en Dieu récompensée — 22v4
6 Appel à Dieu pas entendu [et appels entendus] — 22v5
7.2 [opprobre des hommes et méprisé du peuple]
8 Moqueries et railleries — 22v7,8
9 Une confiance totale en Dieu — 22v10,11
9.1 Moïse [demande de ne plus vivre]
9.2 Job [maudit le jour de sa naissance]
9.3 Jérémie [souhait de ne pas être né]
9.5 Jésus Christ [Confiance entière + dépendance totale + disposition à la communion avec Dieu]
9.6 [Golgotha dans la loi, les prophètes et les psaumes — Gen.22 + És.53 + Ps.22]
11 L’opposition de l’ennemi — 22v12 — Ésaïe 53,8
12 Des paroles méchantes — 22v13
13 Les souffrances physiques — 22v14
13.3 [Cœur fondu comme de la cire]
14 Livré par Dieu dans la mort — 22v15
14.1 [Vigueur desséchée et soif]
14.2 [Mis dans la poussière de la mort]
16 Contempler sans honte — 22v17
18 Un cri de détresse vers Dieu — 22v19
19 Le jugement de Dieu et la puissance de Satan — 22v20
20 Les menaces de l’ennemi — 22v21a
21 Exaucement dans la résurrection — 22v21b
21.2 [l’acceptation de la mort selon la volonté du Père]
21.3 [l’exaucement par la résurrection]
22 Remarques préliminaires sur les v. 22-31
23 Révélation et adoration — 22v22
23.1 [Révélation : annonce du nom de son Dieu et Père — un mouvement de haut en bas]
23.2 [Louange de Dieu — un mouvement de bas en haut]
23.3 [Louange au milieu de la congrégation]
23.4 L’adoration chrétienne [son caractère collectif]
23.4.1 [de saints sacrificateurs (prêtres) offrant des sacrifices spirituels]
23.4.2 [adoration de la famille de Dieu en communion avec le Père par l’intermédiaire de son Fils]
23.4.3 [adoration en esprit et en vérité]
24 La crainte de Dieu et la révérence — 22v23
25 Mort et résurrection — 22v24
26 La grande congrégation d’Israël — 22v25
26.1 [quand le résidu croyant reconnaitra le Messie]
26.2 [la prise de conscience de ce qui a été infligé au Seigneur Jésus]
26.3 [« je payerai mes vœux »]
27 Une vie bénie avec Christ — 22v26
28 Les croyants des nations — 22v27
30 Signes distinctifs des croyants issus des nations — 22v29
31 Le fruit des souffrances — 22v30
31.2 [compté comme une génération]
32 L’œuvre et la personne du Rédempteur — 22v31
J’espère et je souhaite que nous ayons tous un grand intérêt pour le Seigneur Jésus Christ, le Fils de Dieu. Si c’est le cas, alors nous sommes tous des lecteurs assidus des évangiles. Dans cette partie de la Bible, quatre hommes inspirés par l’Esprit de Dieu nous racontent la vie, la mort et la résurrection de notre Seigneur. Nous sommes richement bénis si nous lisons et relisons ces récits divins. Nous y trouvons ce que notre Sauveur a dit, ce qu’il a fait, les chemins qu’il a empruntés et ce qu’il a accompli sur la croix du Calvaire.
Mais si nous voulons regarder dans son cœur et savoir ce que notre Seigneur Jésus a ressenti sur son chemin, de la crèche à la croix, nous devons nous pencher sur les psaumes. C’est là que Dieu nous permet de jeter un regard dans le cœur de notre Sauveur.
Dans le premier livre de psaumes, nous trouvons cinq psaumes qui parlent particulièrement du Seigneur Jésus. Trois d’entre eux traitent de sa personne, deux de son œuvre sur la croix.
Le psaume 2 traite de sa personne. Le Seigneur Jésus y est présenté comme le Fils de Dieu, qui a été engendré par le Saint Esprit et qui, en tant que tel, est le roi d’Israël.
Au psaume 8, une gloire supérieure de sa personne nous est montrée. Il est le Fils de l’homme qui non seulement régnera sur Israël, mais qui est établi sur toutes les œuvres des mains de Dieu. En Jean 1, Nathanaël rencontre le Seigneur Jésus et Lui dit : « Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d’Israël ». Cette déclaration est en accord avec le psaume 2. Le Seigneur lui répond alors : « Tu verras de plus grandes choses que celles-ci ». Il explique aussitôt ce qu’il entend par là : « Vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l’homme » (Jean 1,49-51). Cela fait référence au psaume 8. Le fait que le Fils de l’homme régnera sur le ciel et la terre est en effet plus grand que sa royauté sur Israël.
Le psaume 16 nous informe également sur la personne de notre Seigneur. Nous le voyons ici comme l’homme parfait et le serviteur de Dieu.
Le psaume 22 traite de l’œuvre du Seigneur Jésus sur la croix. Il se tient ici devant nous comme le parfait sacrifice pour le péché.
Dans le psaume 40, Christ nous est montré comme étant venu dans le monde pour faire la volonté de son Dieu. Cela comprenait l’œuvre sur la croix, où Il était l’holocauste parfait.
Lorsque nous étudions le Psaume 22, il est important de le considérer à la lumière du Nouveau Testament. Nous connaissons l’œuvre de rédemption accomplie par le Seigneur Jésus grâce au Nouveau Testament et pouvons, grâce à cette connaissance, réfléchir à ce qui est déjà écrit dans l’Ancien Testament au sujet de ses souffrances et de sa mort sur la croix.
La retenue et la prudence sont de mise dans la réflexion sur ce sujet. Nous savons que nous entrons maintenant sur une terre sainte. Nous sommes comme Moïse lorsqu’il a vu le buisson ardent qui n’a pas été consumé. Dieu lui dit alors : « N’approche pas d’ici ; ôte tes sandales de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte » (Ex 3,5). De même, nous aussi, en esprit, nous retirons nos chaussures de nos pieds, car nous foulons le sol sacré de l’œuvre rédemptrice de notre Seigneur. Je prie pour trouver les mots qui conviennent à cette réflexion.
La grande pensée du Psaume 22 est le Seigneur Jésus en tant que parfait sacrifice pour le péché sur la croix de Golgotha. Nous avons devant nous en particulier les trois heures de ténèbres pendant lesquelles Il a souffert pour la culpabilité d’autrui. Nous savons que le Sauveur est resté six heures sur la croix avant de mourir. Les trois premières heures ont été particulièrement marquées par l’hostilité des hommes. Au cours des trois autres heures, alors que des ténèbres épaisses recouvraient la terre, Il a subi le jugement divin. C’est de cela que parle le psaume 22, comme l’indique clairement le début : les coups du jugement divin ont frappé notre Sauveur alors qu’il était suspendu sur la croix dans des souffrances physiques.
« Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m’as-tu abandonné, [te tenant] loin de mon salut, — des paroles de mon rugissement ? » (v.1).
Le début d’un psaume nous révèle souvent son véritable contenu. C’est le cas du Psaume 22. Après le titre, il commence immédiatement par l’exclamation de notre Seigneur : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ».
L’époque où notre Sauveur a été capturé, raillé et battu par les hommes est décrite par Luc comme « l’heure de l’homme et le pouvoir des ténèbres » (Luc 22,53). En ce temps-là, les hommes faisaient ce qu’ils voulaient du Seigneur Jésus. Des mains pécheresses Le capturaient. Il se tenait devant le Sanhédrin, le gouverneur romain Pilate et le roi Hérode, qui Le jugeaient. Face à toutes ces inimitiés et injustices, Il est resté silencieux. Dans toutes les souffrances que les hommes Lui ont infligées, Il n’a pas ouvert la bouche. C’est ce qu’avait prophétisé Ésaïe plusieurs siècles auparavant : « Il a été opprimé et affligé, et il n’a pas ouvert sa bouche. Il a été amené comme un agneau à la boucherie, et a été comme une brebis muette devant ceux qui la tondent ; et il n’a pas ouvert sa bouche » (Ésa. 53,7). Mais lorsque Jésus Christ se trouvait dans le jugement divin, il ne pouvait plus se taire à la fin des trois heures de ténèbres ! Dans son appel à Dieu, Il exprimait la profonde détresse de son âme.
Il s’est adressé à Lui en disant « mon Dieu », pour montrer que sa confiance en Dieu ne vacillait pas. Même à la fin des trois heures de ténèbres, il faisait entièrement confiance à son Dieu. Si nous considérons la vie du Seigneur Jésus sur terre, nous voyons qu’Il a souvent parlé de « mon Père ». Mais ce n’est que deux fois que notre Sauveur a dit « mon Dieu ». La première fois, nous l’entendons à la fin des trois heures de ténèbres : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matt. 27,46). La deuxième fois, il a parlé à Marie-Madeleine en tant que ressuscité : « Je monte ... vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20,17). Nous reconnaissons là une réponse au « pourquoi » de la croix. Cette question « pourquoi » de notre Sauveur était justifiée, car il était pur et saint. Il était sans péché et parfaitement juste. Dans le Psaume 37:25, David dit : « J’ai été jeune, et je suis vieux, et je n’ai pas vu le juste abandonné ». Malgré cela, Jésus Christ a été abandonné par Dieu sur la croix. Lorsqu’il s’agit de la sainteté de sa personne, ce « pourquoi » de notre Seigneur est une question légitime. Mais si nous pensons au fait qu’Il a été fait péché pour nous et qu’Il a porté nos péchés, alors nous disons personnellement : « C’est à cause de moi qu’Il a été abandonné par Dieu. Il a souffert pour moi afin que son Dieu puisse aussi devenir mon Dieu ».
Le Seigneur Jésus a porté le châtiment divin pour mes péchés et pour les péchés de tous ceux qui croient un jour en Lui (1 Pierre 2,24). Dieu L’a fait péché, Lui qui ne connaissait pas le péché, parce que le péché originel est en nous tous et que Dieu doit condamner le péché originel (2 Corinthiens 5.21 ; Romains 8.3). C’est pourquoi Dieu L’a abandonné.
« Mon Dieu ! je crie de jour, mais tu ne réponds point ; et de nuit, et il n’y a point de repos pour moi » (v.2).
Ce verset nous montre à quel point la douleur de notre Seigneur était profonde. Nous ne pouvons pas comprendre ce que cela signifiait pour sa sainte âme que Dieu le punisse pour nos péchés et condamne le péché contre Lui. Il nous est impossible de mesurer sa souffrance lorsque le Dieu saint s’est détourné de Lui.
Il a servi son Dieu de toutes les forces de sa vie. Il a vécu dans la dévotion à son Dieu de toute sa capacité. Mais maintenant, il doit apprendre que Dieu l’abandonne. Il appelle jour et nuit — mais Dieu ne Lui répond pas ! Habakuk 1.13 en donne la raison : « Tu as les yeux trop purs pour voir le mal ». C’est pourquoi Dieu s’est détourné du Sauveur.
« Il n’y a point de repos pour moi ». Cette parole émeut mon cœur. Nous nous souvenons que tout au long de sa vie, de la crèche à la croix, Il a possédé une parfaite tranquillité intérieure. Il a traversé toutes les difficultés de la vie avec une paix profonde dans son cœur. C’est de cette tranquillité qu’Il parle en Jean 14.27 : « Je vous donne ma paix ». Il veut que nous, les croyants, traversions les jours clairs et sombres avec un cœur apaisé. Lui-même a traversé toutes les circonstances de sa vie avec cette merveilleuse tranquillité. Mais aux heures de l’obscurité, il ne trouvait pas ce calme ! Quelle douleur pour Lui !
« Et toi, tu es saint, toi qui habites [au milieu des] louanges d’Israël » (v.3).
Ce verset nous montre pourquoi le Seigneur Jésus devait accomplir l’œuvre de la rédemption. Il ne s’agit pas maintenant du côté de l’homme, mais du côté de Dieu. Deux grands faits nous sont présentés à cet égard, qui concernent Dieu. Tout d’abord, le Seigneur dit : « Mais tu es saint... ». Cela signifie : Dieu est lumière ! Ensuite, le Sauveur ajoute : « ... toi qui habites au milieu des louanges d’Israël ». Cela signifie : Dieu est amour ! D’une part, Dieu, dans sa sainteté, doit condamner le péché. D’autre part, Il a le désir d’habiter avec les hommes. C’est là que se trouve la grande réponse à la raison pour laquelle le Seigneur Jésus devait accomplir l’œuvre de la rédemption : parce que Dieu est lumière et parce que Dieu est amour.
En Jean 3, nous trouvons également ces deux aspects. Tout d’abord, le Seigneur déclare : « Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé » (v. 14). C’est la réponse au fait que Dieu est lumière. Il est montré ici que la mort du Seigneur Jésus était une nécessité en raison de la sainteté de Dieu. Mais il est ensuite dit : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle » (v. 16). Dieu est amour. C’est pourquoi il a donné son Fils à la croix et à la mort. Il n’y a ici aucune obligation, car tout est volontaire et découle de l’amour de Dieu.
Ces deux vérités se trouvent donc devant nous au v. 3. Dieu est amour et souhaitait habiter avec nous, les hommes. Mais cela n’était pas possible parce qu’en tant que Dieu de lumière, Il est saint et que nous étions pécheurs. Notre Seigneur Jésus a donc dû souffrir et mourir sur la croix pour que Dieu puisse habiter avec les hommes ! Nous trouvons également ce thème dans l’Exode. Dans la première partie, on nous montre la rédemption par l’agneau pascal et la délivrance d’Égypte. Dans la deuxième partie, le souhait de Dieu se réalise : les Israélites rachetés construisent le tabernacle dans le désert afin que Dieu puisse habiter avec eux et recevoir leur adoration. Sur la base de l’œuvre de rédemption à la croix, le Dieu saint peut effectivement habiter au milieu d’un peuple racheté.
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Ce psaume commence par les mots que le Seigneur Jésus a criés sur la croix à la fin des trois heures de ténèbres : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Combien sa détresse était grande ! Il a appelé, mais n’a reçu aucune réponse.
Dans les v. 4 à 10, le Sauveur parle d’abord des croyants qui, avant Lui, avaient crié à Dieu dans des situations de détresse et avaient reçu une réponse. Ensuite, il s’agit de Lui-même : bien que ses souffrances sur la croix aient été bien plus lourdes que celles de n’importe quel croyant — et que la réponse divine ait fait défaut — sa confiance en Dieu était inébranlable.
« Nos pères se sont confiés en toi ; ils se sont confiés, et tu les as délivrés » (v.4).
Par « pères », on entend les croyants de l’Ancien Testament. Nous pensons à Noé, qui a fait confiance à Dieu et n’a pas eu honte. Il a construit l’arche et a été sauvé à travers les flots du jugement. Nous nous souvenons d’Abraham, à qui il a été demandé d’aller avec Isaac au pays de Morija pour l’y sacrifier. Il croyait que Dieu pouvait ressusciter son fils d’entre les morts. Il était donc prêt à obéir à l’Éternel et à sacrifier Isaac. Abraham n’a pas été déçu dans sa confiance en Dieu. Nous lisons l’histoire de Gédéon, qui a détruit l’idole. Il avait toutefois un peu peur, c’est pourquoi il ne le fit pas de jour, mais de nuit. Mais il l’a fait ! Il a fait confiance à Dieu et n’a pas eu honte.
Mais le Seigneur Jésus, qui a fait entièrement confiance à Dieu dans sa vie jusqu’à la mort, a été abandonné par Lui pendant les trois heures de ténèbres.
« Ils ont crié vers toi, et ils ont été sauvés ; ils se sont confiés en toi, et ils n’ont point été confus » (v. 5).
Nous voyons comment ces hommes de foi ont crié vers Dieu dans leur détresse. Isaac a prié pour sa femme Rebecca parce qu’elle était stérile. Dieu a écouté sa prière et leur a donné deux fils. Moïse a prié pour sa sœur Miriam, qui était devenue lépreuse. Sa prière est très émouvante : « Ô Dieu, je te prie, guéris-la ». Elle dut être enfermée à l’extérieur du camp pendant sept jours. Mais Dieu a ensuite exaucé la requête désintéressée de Moïse et a guéri Miriam. Samuel était un homme de prière qui défendait le peuple de Dieu devant l’Éternel. Lorsqu’Israël fut attaqué par les Philistins, nous lisons : « Samuel cria à l’Éternel pour Israël, et l’Éternel l’exauça » (1 Samuel 7:9). Plus tard, il a dit : « Quant à moi aussi, loin de moi que je pèche contre l’Éternel, que je cesse de prier pour vous » (1 Samuel 12:23). Sa vie était en effet caractérisée par la prière : « Moïse et Aaron, parmi ses sacrificateurs, et Samuel, parmi ceux qui invoquent son nom, crièrent à l’Éternel, et il leur a répondu » (Ps 99,6).
Mais le Sauveur, qui priait son Dieu au plus profond de sa détresse, n’a pas reçu de réponse à son appel ! C’est ce qu’exprime le verset suivant par le « mais moi ».
« Mais moi, je suis un ver, et non point un homme ; l’opprobre des hommes, et le méprisé du peuple » (v.6).
Dans son cœur, le Seigneur Jésus a dit sur la croix : « Mais moi, je suis un ver ». Par cette courte phrase, Il a témoigné de toute la faiblesse humaine qui s’est exprimée lors de la crucifixion. Nous retrouvons cette idée en 2 Corinthiens 13:4 : « s’il a été crucifié en infirmité ». Lorsque notre Sauveur était sur la croix, c’était l’expression de la plus grande faiblesse humaine.
Mais l’expression « ver de terre » a une signification plus profonde encore. Elle nous rappelle le serpent dans le désert. Autrefois, le serpent avait incité le premier homme à pécher. Le péché originel était ainsi entré dans le monde. Mais maintenant, comme le serpent dans le désert, le fils de l’homme devait être élevé pour être fait péché sur la croix.
« Et moi, je suis... l’opprobre des hommes et le méprisé du peuple ». Par « hommes », on entend les nations, et par « peuple », Israël. Les deux groupes se sont moqués et ont méprisé le Sauveur crucifié. Les gens du peuple d’Israël ne sont pas les seuls coupables de la mort de notre Seigneur. Les gens des nations en sont également coresponsables. Tous deux — les chefs du peuple d’Israël et Pilate des nations — ont uni leurs forces pour faire périr le Seigneur de gloire. Près de sa croix, il n’y avait pas seulement des gens du peuple d’Israël, mais aussi des soldats romains.
Ces hommes des nations étaient des créatures de Dieu. Le Seigneur Jésus les avait créés, car il est le Créateur de tout. Combien son cœur a dû être touché de voir ses propres créatures se moquer de Lui ! Mais combien plus fut-il blessé lorsque les gens de son peuple bien-aimé, Israël, Le méprisèrent. Il était vraiment l’opprobre des hommes et le méprisé du peuple !
« Tous ceux qui me voient se moquent de moi ; ils ouvrent la bouche, ils hochent la tête: Il se confie à l’Éternel : qu’il le fasse échapper, qu’il le délivre, car il prend son plaisir en lui ! » (v.7-8).
Ces versets se sont littéralement accomplis sur la croix. En Matthieu 27, nous voyons que ce sont les notables du peuple d’Israël qui ont ridiculisé sa confiance en Dieu : « Et pareillement aussi les principaux sacrificateurs avec les scribes et les anciens, se moquant, disaient : Il a sauvé les autres, il ne peut se sauver lui-même ; s’il est le roi d’Israël, qu’il descende maintenant de la croix, et nous croirons en lui. Il s’est confié en Dieu ; qu’il le délivre maintenant, s’il tient à lui ; car il a dit : Je suis fils de Dieu » (Matt. 27,41-43). C’est ainsi que les conducteurs du peuple d’Israël se sont moqués du Sauveur.
« Mais c’est toi qui m’as tiré du sein [qui m’a porté] ; tu m’as donné confiance sur les mamelles de ma mère. C’est à toi que je fus remis dès la matrice ; tu es mon Dieu dès le ventre de ma mère » (v.10-11).
Pour ces deux versets, il est nécessaire de prendre du recul et de penser à quelques fidèles serviteurs du Seigneur, afin de comprendre toute la portée de ce que le Seigneur dit ici.
Ce serviteur de l’Éternel a reçu la mission de conduire le peuple de Dieu à travers le désert jusqu’au pays de Canaan. C’était une tâche très difficile qu’il a accomplie fidèlement. Il y eut cependant des moments où Moïse traversa une dépression dans son ministère. Un jour, il dit à Dieu : « Je ne puis, moi seul, porter tout ce peuple, car il est trop pesant pour moi. Et si tu agis ainsi avec moi, tue-moi donc, je te prie, si j’ai trouvé grâce à tes yeux, et que je ne voie pas mon malheur » (Nombres 11:14,15). Moïse était si désespéré qu’il voulait mourir. Il dit à Dieu : « J’en ai assez, je ne veux plus vivre. Ce fidèle serviteur de l’Éternel, qui avait fait l’expérience de Dieu dans son difficile service pour le peuple, a atteint ici un point bas. Nous pouvons comprendre cela. Peut-être es-tu déjà arrivé dans ta vie à un point où tu as dit : « Maintenant, je n’en peux plus, je ne veux plus vivre ! »
Il était un homme riche avec de grands troupeaux de bétail et était père de dix enfants. C’est alors que tout lui a été retiré coup sur coup. Nous sommes impressionnés de voir comment il a pu dire dans cette situation : « L’Éternel a donné, et l’Éternel a repris, que le nom de l’Éternel soit béni ! » (Job 1,21). Lorsqu’il tomba ensuite gravement malade et que sa femme lui conseilla de renoncer à Dieu et de mourir, il lui répondit : « Tu parles comme parlerait l’une des insensées ; nous avons reçu le bien aussi de la part de Dieu, et nous ne recevrions pas le mal ? » (Job 2,10). Nous sommes étonnés de la réaction de Job lorsque ces coups durs lui sont tombés dessus.
Mais la situation s’est encore aggravée. La maladie persista et ses trois amis lui rendirent visite. Voyant toute sa détresse, ils s’assirent auprès de lui et gardèrent le silence pendant sept jours. Imaginons un peu la situation : Job et ses trois amis restent assis pendant sept jours sans dire un mot. Après cela, Job ouvrit la bouche et maudit son jour : « Périsse le jour auquel je naquis, et la nuit qui dit : Un homme a été conçu ! » (Job 3,3). Il désespérait de la vie.
Ce prophète tourmenté a connu une résistance acharnée dans son ministère. Il déclara ainsi dans Jérémie 20.7-10 : « je suis un objet de dérision tout le jour… car la parole de l’Éternel m’a été à opprobre et à moquerie tout le jour… Car j’ai entendu les diffamations de plusieurs ». C’est alors qu’il a lui aussi touché le fond : « Maudit le jour où je naquis ! Que le jour où ma mère m’enfanta ne soit point béni ! Maudit l’homme qui annonça des nouvelles à mon père, disant : Un enfant mâle t’est né, et qui le combla de joie !... Pourquoi suis-je sorti du ventre, pour voir le trouble et l’affliction, et pour que mes jours se consument dans l’opprobre ? » (Jér. 20,14,15,18). Jérémie était tellement découragé qu’il aurait souhaité ne pas être né.
L’apôtre a écrit aux Corinthiens cette parole importante : « Dieu est fidèle, qui ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de ce que vous pouvez [supporter], mais avec la tentation il fera aussi l’issue, afin que vous puissiez la supporter » (1 Corinthiens 10.13). Six mois plus tard, il les informait dans sa deuxième lettre : « Car nous ne voulons pas, frères, que vous ignoriez, quant à notre affliction qui [nous] est arrivée en Asie, que nous avons été excessivement chargés, au-delà de notre force, de sorte que nous avons désespéré même de vivre » (2 Cor. 1,8). Paul aussi a connu un moment où il se trouvait au plus bas de sa vie.
Nous avons vu des hommes fidèles comme Moïse, Job, Jérémie et Paul connaître des moments de dépression. Nous nous tournons maintenant vers le Psaume 22. Nous y voyons le Seigneur Jésus au plus profond de la détresse pendant les trois heures des ténèbres. Que dit-il là ? Parle-t-il comme Moïse, Job, Jérémie ou Paul ? Non ! Ecoutons ce qu’il dit : « Mais c’est toi qui m’as tiré du sein [qui m’a porté] ; tu m’as donné confiance sur les mamelles de ma mère. C’est à toi que je fus remis dès la matrice ; tu es mon Dieu dès le ventre de ma mère ».
Nous ne pouvons pas comprendre à quel point les trois heures de ténèbres ont été terribles pour notre Sauveur. Je suis convaincu que même dans l’éternité, nous ne pourrons pas sonder la terrible souffrance qu’Il a endurée dans son âme. Mais c’est justement dans cette détresse la plus profonde qu’il a fait entièrement confiance à Dieu.
Nous trouvons dans ces versets sa confiance en Dieu, sa dépendance de Dieu et sa volonté de communion avec Lui. Je ne dis pas qu’il était en communion avec Lui, car Dieu s’était détourné de Lui. Mais la disposition à la communion était totale.
« C’est toi qui m’as tiré du ventre de ma mère ». C’est sa confiance en son Dieu qui n’a pas vacillé une seule seconde. Merveilleux Sauveur !
« C’est à toi que je fus remis dès la matrice ». Il exprime ainsi sa dépendance totale à l’égard de Dieu — depuis le premier jour de sa vie jusqu’à la croix.
« Tu es mon Dieu dès le ventre de ma mère ». C’est sa disposition à la communion avec Dieu. Il dit à nouveau « mon Dieu ».
Merveilleux rédempteur qui, pendant ces trois heures de ténèbres, n’a pas douté un seul instant, pas une seule seconde de son Dieu. Il a souffert comme nous ne pourrons jamais le sonder. Plus je réfléchis à ces souffrances qu’Il a endurées de la part de Dieu, plus il m’apparaît clairement que je ne peux en comprendre que très peu. Mais une pensée rend mon cœur heureux : il y a quelqu’un qui peut entièrement sonder, entièrement comprendre et entièrement apprécier les souffrances de notre Sauveur pendant les trois heures de l’obscurité ! « Personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père » (Matt. 11,27).
L’Ancien Testament parle des souffrances qui devaient venir sur Christ et des gloires qui les suivraient (1 Pierre 1.11). C’est ce que confirme le Seigneur Jésus, en divisant l’Ancien Testament en trois parties : « Ce sont ici les paroles que je vous disais quand j’étais encore avec vous, qu’il fallait que toutes les choses qui sont écrites de moi dans la loi de Moïse, et dans les prophètes, et dans les psaumes, fussent accomplies » (Luc 24,44).
Dans chaque partie, il y a un chapitre dans lequel Dieu parle directement de Golgotha et de l’œuvre de rédemption que Jésus Christ y a accomplie : en Genèse 22, dans le Psaume 22 et en Ésaïe 53, Il retire le voile et jette la pleine lumière divine sur ce qui s’est passé sur la croix.
Dans le Psaume 22, l’Esprit de Dieu nous présente en premier lieu les souffrances expiatoires du Seigneur Jésus, qu’Il a endurées pendant les trois heures de ténèbres. Il est important de reconnaître cette idée principale. Mais le Saint Esprit nous fait également comprendre que les souffrances expiatoires de notre Sauveur étaient accompagnées de la méchanceté des hommes et des tourments physiques de la crucifixion. Cela nous est montré en particulier dans les v. 11-21.
Ses souffrances dans le jugement divin sont pour nous insondables. En revanche, nous pouvons davantage comprendre ses souffrances de la part des hommes et ses douleurs physiques.
« Ne te tiens pas loin de moi, car la détresse est proche, car il n’y a personne qui secoure » (v.11).
Le Seigneur Jésus prie Dieu : « Ne te tiens pas loin de moi » ! Nous voyons ici le Sauveur dans les trois heures de ténèbres où Dieu s’est détourné de Lui. Il a alors goûté à ce qu’est la seconde mort : l’abandon de Dieu. Nous le chantons dans un cantique : « Oui, tu as goûté la mort ». Le poète de ce chant pensait à Hébreux 2:9, où il est dit que Jésus « par la grâce de Dieu a goûté la mort pour tout ». Notre Sauveur a effectivement connu l’amertume de la seconde mort, lorsque Dieu l’a abandonné parce qu’il portait le châtiment de nos péchés et qu’il a été fait péché pour nous.
Le Seigneur poursuit alors : « Car la détresse est proche, car il n’y a personne qui secoure ». Avec toute la prudence et la retenue nécessaires, nous faisons remarquer qu’Il pense ici à la première mort qui était encore devant Lui. Il devait effectivement mourir. Cette tribulation était encore devant Lui. Lorsqu’il a donné sa vie en tant qu’homme, il a goûté à l’amertume de la première mort. C’était dur pour Lui ! Notre Sauveur est mort au zénith de la vie humaine. Il y a une différence entre un homme âgé et rassasié de jours et un homme qui doit mourir au sommet de sa force humaine. Jésus Christ a répandu son âme dans la mort à l’âge de 33 ans environ. Il exprime dans le Psaume 102.25 à quel point cela a été douloureux pour Lui : « Mon Dieu, ne m’enlève pas à la moitié de mes jours ! »
« Beaucoup de taureaux m’ont environné, des puissants de Basan m’ont entouré » (v.12).
Le Seigneur Jésus, à la fin de sa vie, était entouré de nombreux et puissants taureaux. Ces taureaux parlent des hommes puissants et influents du peuple d’Israël. Déjà lors des procès, Il se tenait devant ces hommes. Le prophète Ésaïe fait allusion à ce fait : « Il est ôté de l’angoisse et du jugement ; et sa génération, qui la racontera ? Car il a été retranché de la terre des vivants ; à cause de la transgression de mon peuple, lui, a été frappé » (Ésa. 53,8). Ce verset n’est pas si simple à comprendre. Je vais essayer d’expliquer les différentes affirmations.
« Il est ôté de l’angoisse et du jugement ». Cette phrase signifie qu’Il a été tiré à travers un jugement humain. Le sanhédrin a siégé pour le juger et le condamner. Cela ne s’est pas fait de manière légitime et ordonnée, mais s’est terminé dans le tumulte (Matt. 26,59-68).
« Et sa génération, qui la racontera ? » C’est la question que se pose le prophète. Que peut-on dire de la mauvaise génération de ce peuple qui a traité si injustement son Messie ?
« Car il a été retranché de la terre des vivants ». On a condamné le Christ à mort et exécuté la sentence de la crucifixion : Il devait mourir.
« À cause de la transgression de mon peuple, Lui, a été frappé ». La raison de la condamnation à mort n’était pas son propre tort, car Il n’avait rien fait de répréhensible. C’était plutôt la transgression de son peuple, c’est-à-dire la mauvaise action des Juifs qui ont crucifié leur Messie. La condamnation et la crucifixion du Seigneur Jésus étaient la transgression de son peuple.
Certains interprètes de la Bible voient dans « Lui, a été frappé » non seulement l’acte mauvais de son peuple, mais aussi sa mort pour le peuple. Mais je suis sûr pour moi qu’il n’est pas question de substitution en Ésaïe 53,8, mais c’est la description du péché du peuple d’Israël qui a mis à mort son Messie. L’idée de la substitution est mentionnée auparavant : « mais il a été blessé pour nos transgressions, il a été meurtri pour nos iniquités ; le châtiment de notre paix a été sur lui, et par ses meurtrissures nous sommes guéris » (Ésa. 53,5).
Or, il est écrit dans le Psaume 22,12 : « Beaucoup de taureaux m’ont environné, des puissants de Basan m’ont entouré ». C’est ainsi que les personnes haut placées et influentes du peuple d’Israël ont entouré le Seigneur Jésus pour Le condamner à mort.
« Ils ouvrent leur gueule contre moi, comme un lion déchirant et rugissant » (v.13).
Que de choses ont été dites à notre Sauveur par les chefs de son peuple bien-aimé, Israël ! Dans l’évangile de Jean, en particulier, nous lisons combien de mal ils ont lancé contre Lui. Je pense à leur déclaration en Jean 8:41 : « Nous ne sommes pas nés de la fornication ». Ils faisaient ainsi allusion à la procréation miraculeuse du Seigneur Jésus par l’Esprit de Dieu et la remettaient en question. Un peu plus tard, ils ont déclaré : « N’avons-nous pas raison de dire que tu es un Samaritain et que tu as un démon ? » (Jean 8,48). Nous sommes étonnés que Dieu se soit tu à ce sujet et qu’il ne soit pas intervenu immédiatement lorsqu’on s’est comporté ainsi avec son fils.
Lorsque Jésus s’est ensuite présenté devant Pilate, les cris des Juifs et de leurs chefs ont pris le dessus. Ils ont crié : « Crucifie, crucifie-le ! », jusqu’à ce que le juge romain prononce la sentence de mort. Le lion déchirant et rugissant est une image de Satan, dont les principaux sacrificateurs et les scribes ont été les instruments lorsqu’ils ont exigé la crucifixion du Seigneur Jésus.
« Je suis répandu comme de l’eau, et tous mes os se déjoignent ; mon cœur est comme de la cire, il est fondu au dedans de mes entrailles » (v.14).
Pour mieux comprendre la première partie de ce verset, nous lisons en 2 Samuel 14.14 : « Car nous mourrons certainement, et nous sommes comme de l’eau versée sur la terre, qu’on ne peut recueillir ». Si l’on déverse de l’eau sur la terre, on ne peut plus la recueillir, car elle s’écoule et s’infiltre. Il est impossible de revenir sur cet acte. C’est ce qui s’est passé pour notre Sauveur sur la croix. Il faisait face à une mort certaine.
« Tous mes os se déjoignent ». Tels étaient les effets de la crucifixion sur son corps. Comme ses douleurs physiques ont été terribles pendant les six heures passées sur la croix !
« Mon cœur est comme de la cire, il est fondu au dedans de mes entrailles ». Nous pensons alors au Psaume 109:4, où le Seigneur Jésus dit prophétiquement : « Pour mon amour, ils ont été mes adversaires ». Son cœur était profondément touché par le fait que les hauts placés du peuple ne Lui rendaient que du mal pour du bien et répondaient à son amour par la haine. Quel merveilleux amour notre Seigneur portait dans son cœur pour rester sur la croix alors que ces vagues de haine s’abattaient sur Lui !
Nos cœurs ne sont-ils pas émus lorsque nous voyons comment les hommes se sont opposés au Fils de Dieu alors qu’Il ne leur avait montré que de l’amour ? Nous pouvons comprendre ces souffrances de la part des hommes. Peut-être as-tu déjà vécu une expérience similaire : Tu voulais faire du bien à quelqu’un, mais la réponse n’a été qu’opposition, rejet et haine. Cela nous touche au plus profond de notre cœur. Combien plus cela a-t-il fait souffrir le Sauveur, dont l’amour pour les hommes était parfait !
« Ma vigueur est desséchée comme un têt, et ma langue est attachée à mon palais ; et tu m’as mis dans la poussière de la mort » (v. 15).
Nous voyons ici que le Seigneur Jésus a souffert d’une terrible soif sur la croix et que sa force humaine a diminué. Il était véritablement un homme. Il connaissait la faim, la soif et la fatigue. C’est justement sur la croix qu’il a eu terriblement soif. C’est aussi pour cela qu’il a dit, peu avant sa mort : « J’ai soif ! » (Jean 19,28).
« tu m’as mis dans la poussière de la mort ». Il a adressé ces paroles à son Dieu.
Lorsque Pierre parle des souffrances et de la mort du Seigneur Jésus, il explique à plusieurs reprises que ce sont les hommes qui L’ont mis à mort (Actes 3.15 ; 5.30). C’est le côté de la responsabilité humaine.
Dans son évangile, Jean précise que le Seigneur Jésus a donné sa vie Lui-même (Jean 10,17.18). C’est le côté de son amour volontaire pour Dieu et pour les hommes. En tant qu’homme, il a donné sa vie en vertu d’une puissance divine. Nous ne pouvons pas faire cela. Si un homme se donne la mort, il doit se faire du mal. C’est un péché. Mais notre Sauveur, en tant qu’homme, dans une puissance divine, a donné sa vie dans la mort.
Dans le psaume 22, nous voyons le troisième côté : Dieu l’a mis dans la poussière de la mort. Je souhaite que cette vérité s’imprime profondément dans nos cœurs : Dieu a donné son propre Fils, unique et bien-aimé, en jugement et à la mort pour nous !
Ces trois faits sont entièrement vrais :
● le Seigneur Jésus a été mis à mort par des hommes,
● Il a Lui-même offert sa vie dans la mort et
● Dieu L’a mis dans la poussière de la mort.
Nous nous arrêtons avec une profonde admiration.
Nous avons vu dans les v. 11-15 comment les chefs du peuple d’Israël — représentés par les puissants taureaux — ont infligé de nombreuses souffrances au Seigneur Jésus. Maintenant, Il parle des chiens qui L’entourent. Ces animaux impurs font référence aux soldats romains qui se sont également moqués du Sauveur et l’ont frappé.
« Car des chiens m’ont environné, une assemblée de méchants m’a entouré ; ils ont percé mes mains et mes pieds » (v. 16).
Ces chiens qui entouraient le Seigneur Jésus et cette bande de malfaiteurs qui l’encerclaient sont décrits en Matthieu 27.27-31 : « Alors les soldats du gouverneur, ayant emmené Jésus au prétoire, assemblèrent contre Lui toute la cohorte. Et Lui ayant ôté ses vêtements, ils Lui mirent un manteau d’écarlate ; et ayant tressé une couronne d’épines, ils la mirent sur sa tête, et un roseau dans sa main droite ; et fléchissant les genoux devant Lui, ils se moquaient de Lui, disant : Salut, roi des Juifs ! Et ayant craché contre Lui, ils prirent le roseau et Lui en frappaient la tête. Et après qu’ils se furent moqués de Lui, ils Lui ôtèrent le manteau, et le revêtirent de ses vêtements, et l’emmenèrent pour le crucifier ». C’est ainsi que les soldats païens ont traité cruellement leur Créateur, qui devait laisser sa vie sur la croix en tant que Sauveur du monde.
« ils ont percé mes mains et mes pieds ». Cela me va droit au cœur ! Ces mains avec lesquelles Il avait fait du bien, guéri des malades, béni des enfants, ont maintenant été arrêtées dans leur action ! La miséricorde, l’amour et la grâce de ses mains ont été arrêtés lorsque les soldats les ont percés de clous et les ont cloués sur la croix.
Et les pieds ? Ils parlent de sa marche sur la terre, que nous trouvons décrite de manière si impressionnante dans les évangiles. Nous voyons régulièrement des personnes à ses pieds, comme par exemple Marie de Béthanie, que l’on retrouve trois fois aux pieds du Seigneur. Ils montraient ainsi avant tout leur respect pour Lui, mais aussi leur estime pour Lui et l’impression qu’ils avaient de sa marche.
Pierre aussi était impressionné par le parcours de son Seigneur sur la terre. C’est ainsi qu’il nous interpelle : « Christ a souffert pour vous, vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces » (1 Pierre 2:21). Lui-même a suivi le Seigneur Jésus jour après jour pendant trois ans et a pu contempler le comportement parfait de son Maître. Mais sur le lieu du Golgotha, cette marche a été stoppée lorsque des hommes méchants ont percé les pieds du Sauveur et les ont cloués sur la croix.
Dans sa deuxième lettre, l’apôtre Pierre écrit que toutes les œuvres de la terre seront brûlées (2 Pierre 3.10). Tout le mal que les hommes ont fait et feront encore ici disparaîtra. Mais les mauvaises actions qu’ils ont infligées au Seigneur Jésus sur la croix resteront éternellement visibles : aussi bien le fait de Lui avoir percé les mains et les pieds que celui de Lui avoir transpercé le côté avec une lance seront éternellement visibles sur Lui. Ces stigmates resteront à jamais sur notre Sauveur, car il les a portés sur son corps de résurrection et nous les verrons sur son corps de gloire.
Le fait que ses mains et ses pieds soient transpercés parle des souffrances du Seigneur Jésus sur la croix. Le côté transpercé fait référence aux résultats de son œuvre. Lorsque le soldat Lui a transpercé le côté avec une lance, il en est sorti du sang et de l’eau. Jean, qui se trouvait là et qui a vu cela, témoigne de ce fait avec une grande certitude dans son évangile (Jean 19,34.35). En 1 Jean 5.6-12, il y fait référence et montre les effets glorieux qui découlent de la mort du Seigneur Jésus pour les croyants.
« Je compterais tous mes os. Ils me contemplent, ils me regardent » (v.17).
Maintenant, le Seigneur parle à nouveau de l’effet de la croix sur son corps : « Je compterais tous mes os ». Alors qu’Il souffrait terriblement, les gens Le regardaient sans honte. C’est le sens de la deuxième phrase : « Ils me contemplent, ils me regardent ». Même les soldats païens regardaient sans honte le Sauveur souffrant, qui souffrait terriblement de la crucifixion.
« Ils partagent entre eux mes vêtements, et sur ma robe ils jettent le sort » (v.18).
Après avoir crucifié le Seigneur Jésus, les soldats ont partagé ses vêtements entre eux et ont jeté le sort sur sa robe. Cette action a une signification spirituelle. Les vêtements parlent des gloires qu’Il a montrées en tant qu’homme durant sa vie sur terre. Il vaut la peine de chercher dans les évangiles ces beautés morales de notre Seigneur. Dans sa jeunesse, Il avait un profond désir d’être dans le temple, et en même temps, Il était soumis à ses parents. Ce sont des splendeurs ! Plus tard, nous voyons comment Il a rencontré les hommes dans l’amour et la grâce, comment Il a supporté patiemment ses disciples, comment Il s’est tourné avec miséricorde vers ceux qui souffraient. Pensons seulement à l’histoire du bon Samaritain, qui représente le Seigneur Jésus ! Il s’est approché de l’homme qui était blessé et à moitié mort au bord du chemin. Il a pansé ses blessures, l’a mis sur sa propre bête et l’a conduit à l’hôtellerie. Ces gloires morales sont représentées par les vêtements que les soldats Lui ont ôtés, touchant ainsi à sa gloire.
La robe était sans couture, tissée en continu à partir du haut. Elle parle de ce qu’est le Seigneur Jésus en tant que Fils éternel du Père. Nous savons que le Fils unique, qui est dans le sein du Père, s’est fait homme et a vécu sur la terre. Il a de nombreux titres qui sonnent de manière similaire: le propre Fils, le Fils unique et le Fils unique du Père. Ces gloires sont représentées dans la robe sur laquelle les soldats ont tiré au sort. Ils Lui ont retiré également cette robe. Les hommes n’ont pas eu peur de toucher à la gloire du Fils bien-aimé du Père.
« Et toi, Éternel ! ne te tiens pas loin ; ma Force ! hâte-toi de me secourir » (v.19).
Dans ses profondes souffrances sur la croix, le Seigneur Jésus s’est tourné vers son Dieu. La détresse dans son cœur était si grande qu’il a crié : « Hâte-toi de me secourir ». Nous reconnaissons là encore sa confiance totale en son Dieu. Bien qu’il ait été abandonné par Lui pendant les trois heures de ténèbres, sa confiance en Dieu n’a pas vacillé une seule seconde.
« Délivre mon âme de l’épée, mon unique de la patte du chien » (v. 20).
Sur la croix, le Seigneur Jésus a rencontré d’une part l’épée et d’autre part le chien. L’épée fait référence au jugement divin et le chien au pouvoir de Satan.
Pierre voulait accompagner le Seigneur Jésus sur le chemin de la croix. Il déclara : « Seigneur, avec toi je suis prêt à aller même en prison et à la mort » (Luc 22,33). Il reçut alors cette réponse : « Là où je vais, tu ne peux pas me suivre maintenant » (Jean 13,36). Personne ne pouvait suivre le Seigneur Jésus lorsqu’Il est entré dans le jugement divin à cause du péché et pour nos péchés. Personne n’a pu Le suivre lorsqu’Il a affronté le pouvoir de Satan dans la mort et a vaincu cet ennemi. Ce sont les deux grands faits présentés ici par l’épée et par le chien.
« Délivre mon âme de l’épée, mon unique de la patte du chien ». Tel était son appel à Dieu ! La manière dont Il a affronté la puissance de Satan sur la croix et a vaincu l’ennemi est illustrée par le combat entre David et Goliath. Nous lisons dans 1 Samuel 17.41-43 : «Et le Philistin s’avança, allant et s’approchant de David, et, devant lui, l’homme qui portait son bouclier. Et le Philistin regarda et vit David, et le méprisa ; car c’était un jeune homme au teint rosé, et beau de visage. Et le Philistin dit à David : Suis-je un chien, moi, que tu viennes à moi avec des bâtons ? Et le Philistin maudit David par ses dieux ». Goliath se dit un chien et le Seigneur Jésus dit ici : « Sauve-moi de la patte du chien ».
Hébreux 2:14-15 dit : « Donc puisque les enfants ont eu part au sang et à la chair, lui aussi semblablement y a participé, afin que, par la mort, il rendît impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable ; et qu’il délivrât tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient, pendant toute leur vie, assujettis à la servitude ». Le Seigneur Jésus a vaincu le diable avec sa propre arme, à savoir la mort. Cela est également évident dans le combat entre David et Goliath. Le géant n’a pas péri à cause de la pierre que David a lancée. Touché au front par la pierre, il est tombé à terre. Mais David est ensuite allé prendre l’épée de Goliath et l’a utilisée pour lui trancher la tête. Il l’a vaincu avec sa propre arme. Il en a été de même sur la croix. Par la mort, le Seigneur a vaincu le diable, qui a le pouvoir de la mort.
Déjà lorsque l’homme est tombé dans le péché, Dieu a dit au serpent : « et je mettrai inimitié entre toi et la femme, et entre ta semence et sa semence. Elle te brisera la tête, et toi tu lui briseras le talon » (Gen. 3.15). Cela s’est accompli sur la croix, lorsque Jésus Christ a dû aller à la mort pour vaincre le diable.
« Sauve-moi de la gueule du lion » (v.21).
Le lion, comme le chien, désigne le diable. Il montre comment l’ennemi cherche à intimider par des menaces. Nous retrouvons cela chez Paul, lorsqu’il devait répondre à l’empereur. Nous lisons en 2 Timothée 4.17 : « Mais le Seigneur s’est tenu près de moi et m’a fortifié, afin que par moi la prédication fût pleinement accomplie et que toutes les nations l’entendissent ; et j’ai été délivré de la gueule du lion ». L’ennemi s’est dressé contre ce fidèle serviteur et l’a menacé de mort. Il voulait que Paul cède et renie sa foi. Mais il n’y est pas parvenu. L’apôtre a pu dire : « J’ai été délivré de la gueule du lion ». Parce que le Seigneur l’assistait, il n’a pas renié sa foi.
En période de persécution, c’est une tentation réelle. Dans le village voisin du mien, à l’époque de la Réforme, deux hommes étaient enfermés à cause de leur foi et menacés de mort. S’ils s’étaient rétractés, ils auraient été libérés. Deux frères de Zurich ont alors rendu visite aux prisonniers pour les encourager à rester fidèles jusqu’à la mort. Ils sont effectivement restés fermes — et ont été tués. Peu de temps après, les deux croyants de Zurich ont été emprisonnés et menacés de mort. Ils ont alors renié leur foi et ont été libérés. Ainsi est l’homme !
Mais notre Seigneur Jésus est resté ferme face à la menace de mort. Jusqu’à la fin, il a été le témoin fidèle ! Nous lisons à ce sujet en Apocalypse 1.5 : « Jésus Christ, qui est le témoin fidèle, le premier-né des morts ». Il est resté fidèle dans son témoignage pour Dieu malgré les menaces et est allé à la mort pour cela. Il n’est pas le seul à avoir dû perdre la vie pour sa fidélité à Dieu. Dans l’Ancien Testament déjà, des croyants fidèles sont restés fermes et ont subi le martyre pour cela. À l’époque chrétienne aussi, beaucoup sont restés fidèles au témoignage de la foi et ont été tués pour cela.
Le Seigneur Jésus n’était pas seulement le témoin fidèle, il est aussi le « premier-né des morts ». Nous ne devons pas encore penser à sa résurrection. La signification de ce titre de notre Seigneur est qu’il est le plus noble de tous ceux qui ont souffert la mort à cause de leur témoignage fidèle. Il est le premier-né, ou le plus haut placé, de tous ceux qui sont morts à cause de leur foi en Dieu.
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Le thème principal du Psaume 22 est la souffrance expiatoire de notre Sauveur sur la croix, qu’Il a endurée pendant les trois heures de ténèbres (v. 1-10). Ces souffrances de la part de Dieu étaient cependant accompagnées de la méchanceté et de l’hostilité des hommes et de l’effet de la crucifixion sur le corps de notre Seigneur (v. 11-21).
« Tu m’as répondu d’entre les cornes des buffles » (v. 21).
Au v. 21, il y a un grand changement. Dans la première partie, le Sauveur crie à Dieu : « Sauve-moi de la gueule du lion ! » La gueule du lion parle de la menace de mort de l’ennemi, qui voulait inciter le Seigneur Jésus à ne pas achever l’œuvre sur la croix et à ne pas aller à la mort. Mais le Seigneur est resté le témoin fidèle jusqu’à la mort et a accompli l’œuvre de la rédemption.
Dans la deuxième partie du verset, le Sauveur dit : « Tu m’as répondu d’entre les cornes des buffles ». Maintenant, Il se tient déjà après la croix. Pour bien comprendre cette phrase, il est nécessaire de lire quelques passages du Nouveau Testament à ce sujet.
« Et s’en allant un peu plus avant, il tomba sur sa face, priant et disant : Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ; toutefois, non pas comme moi je veux, mais comme toi [tu veux] » (Matt. 26,39).
« Et il disait : Abba, Père, toutes choses te sont possibles ; fais passer cette coupe loin de moi ; toutefois non pas ce que je veux, moi, mais ce que tu veux, toi ! ». (Marc 14,36).
« Et il s’éloigna d’eux Lui-même environ d’un jet de pierre, et s’étant mis à genoux, il priait, disant : Père, si tu voulais faire passer cette coupe loin de moi ! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite » (Luc 22,41.42).
« Nous qui croyons en celui qui a ressuscité d’entre les morts Jésus notre Seigneur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification » (Rom 4,24,25).
« Lui qui, durant les jours de sa chair, ayant offert, avec de grands cris et avec larmes, des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et ayant été exaucé à cause de sa piété ». (Héb 5,7).
Le Seigneur Jésus a prié son Père à Gethsémané. Sa prière était que la coupe passe loin de Lui. Cependant, dans l’évangile de Matthieu, Il ajoute : « non pas comme moi je veux, mais comme toi [tu veux] ». Dans l’évangile de Marc, Il dit : « non pas ce que je veux, moi, mais ce que tu veux, toi ». Dans l’évangile de Luc, Il l’exprime ainsi : « que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite ». La prière du Seigneur Jésus à Gethsémané nous montre à quel point l’œuvre qu’Il devait accomplir était difficile pour Lui. Il voyait tout devant Lui et exprimait sa profonde détresse dans sa prière au Père, alors que les terribles souffrances et la lourde œuvre de la rédemption se présentaient à son âme.
L’exaucement ne consistait pas en ce qu’Il n’eut pas à accomplir l’œuvre. Il aurait été impossible que des personnes soient sauvées autrement. Le Seigneur Jésus le savait et était en cela totalement en accord avec le Père. C’est pourquoi il est allé accomplir cette œuvre. Néanmoins, sa prière a été exaucée, et ce par sa résurrection ! C’est ce qu’indiquent ses paroles : « tu m’as répondu d’entre les cornes des buffles ». Elles signifient que Dieu a retiré Jésus du pouvoir de la mort en le ressuscitant.
Il y avait deux raisons pour Dieu de ressusciter Jésus Christ d’entre les morts après l’accomplissement de l’œuvre de rédemption. La première raison se trouve en Romains 4.25 : « La résurrection de notre Seigneur est la preuve que l’œuvre accomplie à la croix est parfaite. En ressuscitant le Sauveur, Dieu a documenté le fait que sa mort expiatoire est parfaitement suffisante à ses yeux pour justifier les hommes.
La deuxième raison nous est présentée en Hébreux 5:7 : Dieu a ressuscité Jésus à cause de sa piété. Tout au long de sa vie, il a été le pieux/saint de Dieu. Nous trouvons déjà ce titre merveilleux de notre Seigneur dans le Psaume 16.10 : « Car tu n’abandonneras pas mon âme au shéol, tu ne permettras pas que ton saint voie la corruption ». Dieu ne pouvait pas permettre que son saint, qui avait vécu dans une dévotion totale envers Lui, voie la corruption. Il ne pouvait pas le laisser dans la mort, mais Il L’a libéré du pouvoir de la mort et L’a ressuscité.
Lorsque le Seigneur Jésus dit ici : « tu m’as répondu d’entre les cornes des buffles », nous pensons à son titre en Colossiens 1.18 : Il est le premier-né d’entre les morts. Beaucoup d’autres ressusciteront d’entre les morts — tous les croyants bien-aimés qui sont délogés. Ils ne resteront pas dans la mort, mais seront ressuscités lors de l’enlèvement. Mais Christ est le plus éminent ou le plus haut placé de tous ceux qui sont ressuscités d’entre les morts. C’est à Lui seul que revient cet honneur !
Les souffrances expiatoires du Seigneur Jésus pendant les trois heures de ténèbres et sa mort sur la croix ont pour conséquence une grâce merveilleuse et une bénédiction glorieuse. Tous ceux qui croient en Lui sont les bénéficiaires de Son œuvre accomplie. C’est ce qui nous est montré à partir du v. 22.
Nous pouvons diviser les v. 22 à 31 en quatre parties. Les trois premières parties nous montrent trois domaines dans lesquels se déploient les résultats des souffrances et de la mort de notre Seigneur. La quatrième partie — je le dis avec beaucoup de prudence — est un résumé.
· Versets 22-24 : Bénédiction pour ses frères
· Versets 25-26 : Bénédiction pour le peuple d’Israël
· Versets 27-29 : Bénédiction pour les nations
· Versets 30-31 : Il a fait ces choses !
« J’annoncerai ton nom à mes frères, je te louerai au milieu de la congrégation » (v.22).
Le premier domaine de bénédiction concernait ses disciples, au milieu desquels le Seigneur Jésus s’est présenté en tant que ressuscité. Il les a appelés frères et leur a annoncé le nom de son Dieu et Père par l’intermédiaire de Marie de Magdala : « Va vers mes frères, et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, et mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20,17). Il a communiqué ce nom de son Dieu à ses frères alors qu’il était encore sur terre en tant que ressuscité. Ils constituaient le début et le noyau des croyants du temps de grâce. C’est pourquoi ce qui est écrit dans les v. 22-24 nous concerne également sur le plan doctrinal, nous qui nous tenons sur le terrain chrétien. Nous pouvons donc prendre les déclarations que nous examinons maintenant directement pour nous, qui croyons au Seigneur Jésus dans le merveilleux temps de la grâce.
Tout d’abord, le Ressuscité a annoncé à ses frères le nom du Père et le nom de Dieu. Il l’a fait par l’intermédiaire de Marie de Magdala. C’est un mouvement de haut en bas et une révélation de Dieu. Le nom « Père » est la désignation la plus élevée de Dieu, le nom « Dieu » est sa désignation la plus complète. Le Seigneur Jésus a accompli l’œuvre de la rédemption afin que son Père puisse devenir notre Père et son Dieu notre Dieu. Par son œuvre sur la croix du Calvaire, il nous a ouvert l’accès à son Dieu et Père, qui est désormais aussi devenu notre Dieu et Père.
En second lieu, le Ressuscité a entonné la louange de Dieu au milieu de l’assemblée. C’est un mouvement de bas en haut qui concerne l’adoration de Dieu et du Père. Certes, le Seigneur Jésus parle au singulier : je te louerai. Il s’agit là d’une particularité sur laquelle je souhaite attirer l’attention. Notre Seigneur Jésus n’a jamais fait de prière commune avec ses disciples, mais a toujours prié personnellement. Néanmoins, sa déclaration « je te louerai au milieu de la congrégation » englobe l’adoration à l’époque chrétienne, qui s’élève vers Dieu.
Ce sont les deux grandes lignes qui sont aussi totalement vraies pour nous : d’abord la ligne de la révélation de haut en bas et ensuite la ligne de l’adoration de bas en haut.
Lorsque nous voyons le Seigneur Jésus au milieu de ses frères et au milieu de l’assemblée, nous pensons à un autre titre : il est le premier-né d’entre plusieurs frères (Romains 8:29). Il appelle les croyants ses frères. Il les introduit ainsi dans la famille de Dieu et les élève à sa hauteur. En fait, il n’a pas honte de les appeler frères (Héb 2,11). Il reste cependant le plus noble et le plus haut placé de tous ceux qui appartiennent à la famille de Dieu.
Si nous réfléchissons à l’adoration chrétienne à partir des passages du Nouveau Testament, nous voyons qu’elle revêt avant tout un caractère collectif. Nous pouvons bien sûr adorer personnellement, mais chaque fois qu’il est question de l’adoration chrétienne (Jean 4,23.24 ; 1 Pierre 2,5 ; Héb 10,19-22 ; 13,13-15), elle est présentée comme une chose collective.
J’ai trouvé deux aspects de l’adoration dans la Bible. L’une se trouve dans l’épître aux Hébreux et dans la première épître de Pierre. Là, les adorateurs se présentent devant Dieu en tant que saints sacrificateurs (prêtres). Dans ce cas, il s’agit donc du nom « Dieu ». Nous nous tenons devant Lui comme une compagnie de sacrificateurs (prêtres) et Lui offrons des sacrifices spirituels, en élevant devant Lui la personne et l’œuvre de notre Seigneur Jésus. Un poète de cantiques l’exprime de manière pertinente :
Nous nous présentons devant ta face,
Ô Dieu, pour te servir.
En tant que prêtres, ici, dans ta lumière,
nous nous présentons devant toi,
parce que notre Seigneur
pour ton honneur
s’est offert en sacrifice
pour nous, pour le salut et la vie.
Le deuxième aspect de l’adoration se trouve dans la lettre aux Ephésiens. Les croyants y sont considérés comme la famille de Dieu. Ils sont en communion avec le Père par l’intermédiaire de son Fils. Nous lisons à ce sujet dans Éphésiens 2.17,18 : « Et il est venu, et a annoncé la bonne nouvelle de la paix à vous qui étiez loin, et la [bonne nouvelle de la] paix à ceux qui étaient près ; car par lui nous avons, les uns et les autres, accès auprès du Père par un seul Esprit ». Il ne s’agit pas ici de l’accès personnel que chacun d’entre nous a au Père en tant qu’enfant, mais de l’accès commun. Les croyants des nations et les croyants juifs entrent ensemble en communion avec le Père pour contempler avec Lui son Fils. C’est également ce qu’exprime de manière appropriée un auteur de cantiques :
Ô Père ! Un seul est au-dessus de tous,
tu regardes vers Lui avec plaisir,
vers ton propre fils bien-aimé.
Comme dans le sein de l’éternité,
ainsi l’était-il dans l’accomplissement des temps,
et maintenant comme homme sur ton trône.
En Jean 4:23,24, le Seigneur Jésus relie ces deux aspects : « Mais l’heure vient, et elle est maintenant, que les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car aussi le Père en cherche de tels qui l’adorent. Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité ». Il parle ici de l’adoration du Père et de l’adoration de Dieu.
La révélation de haut en bas et l’adoration de bas en haut sont toutes deux fondées sur l’œuvre de rédemption accomplie par le Seigneur Jésus sur la croix.
« Vous qui craignez l’Éternel, louez-le ; toute la semence de Jacob, glorifiez-le ; et révérez-le, vous, toute la semence d’Israël » (v.23).
Si nous associons ce verset à 1 Pierre 2, nous pouvons mieux comprendre son message.
Il dit d’abord : « Vous qui craignez l’Éternel, louez-le ». Cela fait référence à notre sainte sacrificature, qui s’adresse à Dieu et se réalise par l’adoration (1 Pierre 2,5). Nous voyons que la crainte de Dieu est nécessaire pour que nous puissions l’adorer en tant que saints sacrificateurs (prêtres).
Nous lisons ensuite : « toute la semence de Jacob, glorifiez-le ». Cela concerne notre sacrificature royale, qui s’adresse aux hommes et implique le témoignage sur Dieu (1. Pierre 2,9). « Glorifier » Dieu signifie le représenter sur la terre. Nous devons proclamer ses vertus par notre comportement.
Ensuite, il est encore écrit : « révérez-le, vous, toute la semence d’Israël ». Cela indique en conclusion le respect que nous devons avoir pour Dieu et le Seigneur Jésus. Que nous agissions en tant que saints sacrificateurs ou en tant que sacrificateurs royaux, nous voulons toujours nous incliner avec révérence devant le nom du Seigneur.
« Car il n’a pas méprisé ni rejeté l’affliction de l’affligé, et n’a point caché sa face de lui ; mais, quand il a crié vers lui, il l’a écouté » (v. 24).
Ce verset n’est pas simple. Avec toute la prudence requise, je voudrais présenter le fait qu’il est ici question de Dieu et du Seigneur Jésus. Par « il », on entend Dieu – et « l’affligé » est Jésus Christ. Dieu n’a pas méprisé le Sauveur dans sa plus grande détresse sur la croix, mais L’a exaucé. Lorsqu’Il a crié vers Lui, Il L’a entendu dans la résurrection.
Pour conclure le premier domaine, nous avons ici encore une fois devant nous la mort et la résurrection de notre Seigneur. Sa mort sur la croix et sa résurrection sont le thème de notre adoration en tant que saints sacrificateurs et le cœur de notre témoignage en tant que sacrificateurs royaux. Lorsque nous adorons ensemble en rompant le pain, la mort et la résurrection du Seigneur Jésus sont devant nous. De même, le cœur de notre témoignage sur terre est la mort et la résurrection de notre Seigneur. Quel merveilleux Sauveur nous avons ! Béni soit son nom glorieux !
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Une riche bénédiction découle des souffrances expiatoires et de la mort de notre Rédempteur, comme le montre clairement ce psaume à partir du v. 22. Il y a trois domaines de bénédiction :
· les croyants du temps de la grâce (v. 22-24),
· les rachetés du peuple d’Israël dans l’avenir (v. 25-26) et
· les croyants des nations qui entreront dans le règne de paix (v. 27-29).
À la fin, le thème de ce psaume est résumé (v. 30-31).
Nous avons médité sur le premier groupe de bénédictions à propos des v. 22 à 24. Nous abordons maintenant le deuxième groupe de personnes qui seront bénies.
« De toi [vient] ma louange dans la grande congrégation. Je payerai mes vœux devant ceux qui le craignent » (v.25).
Le deuxième domaine de bénédiction se situe encore dans l’avenir. Lorsque le Seigneur Jésus apparaîtra en puissance et en gloire, Il rencontrera une « grande congrégation ». Il s’agit du résidu croyant de tout le peuple d’Israël. Il se tiendra glorieusement au milieu de ces rachetés et sera loué et adoré par eux. Au début, ils se lamenteront, mais leurs lamentations se transformeront en joie. Ils seront comme les frères de Joseph en Égypte, qui furent effrayés lorsqu’il se fit connaître à eux, lui qui était le deuxième homme le plus important d’Égypte. Mais Joseph leur a ensuite adressé des paroles bienveillantes, de sorte que leur crainte a disparu.
Les croyants d’Israël vivront une expérience similaire dans le futur. Ils reviendront à Dieu au temps de la tribulation et attendront le Messie promis. Cependant, beaucoup d’entre eux ne sauront pas qu’il s’agit du Seigneur Jésus. Lorsqu’Il se tiendra au milieu d’eux, ils Le regarderont et Lui demanderont : « Quelles sont ces blessures à tes mains ? » Il leur répondra : « Celles dont j’ai été blessé dans la maison de mes amis » (Zach 13,6). Ils verront Celui que leurs ancêtres ont autrefois transpercé. Cette prise de conscience les conduira à une profonde lamentation. Mais le Seigneur transformera cette plainte en joie lorsqu’Il montrera aux croyants de Son peuple terrestre que Ses souffrances expiatoires sur la croix constituent le fondement de leur bénédiction. En réponse, la grande congrégation d’Israël vénérera son Sauveur par des chants de louange.
Lors de son union avec les croyants de son peuple terrestre, le Seigneur paiera également ses vœux devant ceux qui craignent Dieu. Qu’est-ce que cela signifie ? Il accomplira les promesses qu’Il a faites à Israël. Toutes les promesses de la Parole de Dieu concernant le peuple terrestre bien-aimé de Dieu s’accompliront lorsque le Seigneur Jésus apparaîtra en puissance et en gloire.
« Les débonnaires mangeront et seront rassasiés ; ceux qui cherchent l’Éternel le loueront ; votre cœur vivra à toujours » (v. 26).
Ce verset décrit le caractère du résidu d’Israël dans l’avenir. Ce sont des débonnaires qui se sont inclinés devant Dieu et qui se sont repentis. Ils hériteront des merveilleuses bénédictions terrestres basées sur la mort de notre Seigneur. Ils mangeront et seront rassasiés. Sur la base de l’œuvre du Sauveur, ils trouveront le repos, tout comme nous maintenant.
Ils loueront le Seigneur et trouveront une véritable plénitude de vie. Ils entreront dans le royaume de paix et vivront une véritable vie de foi en leur Messie pendant 1000 ans. Quelle bénédiction ce sera pour eux !
Les gens se demandent toujours : y a-t-il une vie après la mort ? Or une fois, j’ai trouvé une autre question sur une maison à Zurich. Un jeune avait écrit sur le mur : Y a-t-il une vie avant la mort ? Cela m’a frappé ! Je me suis demandé ce qui avait bien pu pousser ce jeune homme à écrire une telle phrase. Ne voulait-il pas dire : existe-t-il une vie qui vaut la peine d’être vécue sur terre ? La réponse divine est oui ! Elle existe déjà aujourd’hui. C’est une vie avec le Seigneur Jésus. Même dans le royaume millénaire, les croyants d’Israël mèneront une vie digne d’être vécue dans le bonheur et la paix. Chacun d’eux sera assis sous sa vigne et sous son figuier et se réjouira de la bénédiction divine (Michée 4:4).
« Tous les bouts de la terre se souviendront, et ils se tourneront vers l’Éternel, et toutes les familles des nations se prosterneront devant toi » (v. 27).
Nous arrivons maintenant au troisième domaine, qui comprend les v. 27 à 29. Maintenant, les gens des nations sont introduits dans la bénédiction du royaume millénaire. Nous lisons à ce sujet en Apocalypse 7.9-12 :
« Après ces choses, je vis : et voici, une grande foule que personne ne pouvait dénombrer, de toute nation et tribus et peuples et langues, se tenant devant le trône et devant l’Agneau, vêtus de longues robes blanches et [ayant] des palmes dans leurs mains. Et ils crient à haute voix, disant : Le salut est à notre Dieu qui est assis sur le trône, et à l’Agneau. — Et tous les anges se tenaient à l’entour du trône et des anciens et des quatre animaux ; et ils tombèrent sur leurs faces devant le trône, et rendirent hommage à Dieu, disant : Amen ! La bénédiction, et la gloire, et la sagesse, et l’action de grâces, et l’honneur, et la puissance, et la force, à notre Dieu, aux siècles des siècles ! Amen ».
Ces nombreuses personnes des nations viendront à la foi après l’enlèvement et trouveront également la paix sur la base de l’œuvre rédemptrice de notre Seigneur.
« Tous les bouts de la terre se souviendront, et ils se tourneront vers l’Éternel ». Ces personnes se repentiront et reviendront à Dieu. Nous savons par Matthieu 24:14 que les messagers du royaume iront vers toutes les nations pour prêcher la repentance et annoncer le royaume de Dieu. Dans la parabole des brebis et des chèvres, nous voyons que certaines personnes accueilleront ces messagers — ce sont les brebis — et que d’autres les rejetteront — ce sont les chèvres (Matt. 25,31-46). Dans cette parabole, nous trouvons également le jugement des vivants, au cours duquel les hommes des nations sont jugés. Là, le Seigneur, en tant que juge, place les brebis à sa droite et les chèvres à gauche. Avons-nous fait la différence ? Les brebis Lui appartiennent parce qu’elles se sont repenties et ont cru. C’est pourquoi elles se tiennent à Sa droite. Les chèvres, en revanche, ont rejeté le message. Ils n’ont pas de relation de foi avec le Seigneur. C’est pourquoi ils se tiennent à gauche et sont condamnés à un châtiment éternel. Quelle horreur !
« Car le royaume est à l’Éternel, et il domine au milieu des nations » (v. 28).
Dans ce verset, le Seigneur Jésus est présenté de deux manières :
« Le royaume est à l’Éternel ». Cela décrit son gouvernement royal sur le peuple d’Israël. Cela correspond au Psaume 2, où Christ est montré comme roi d’Israël.
« il domine au milieu des nations ». C’est Son règne universel sur tous les hommes. Il l’assumera en tant que Fils de l’homme, comme nous le prédit le psaume 8.
« Tous les gras de la terre mangeront et se prosterneront : devant lui se courberont tous ceux qui descendent dans la poussière, et celui qui ne peut faire vivre son âme » (v. 29).
Ce verset n’est pas si facile à comprendre. J’en suis arrivé à la conclusion qu’il caractérise les hommes issus des nations qui dans l’avenir se repentiront et croiront. Ils portent trois caractéristiques :
· Ce sont « les gras de la terre ». Ils se nourrissent par la foi en la personne du Seigneur Jésus et sont donc spirituellement sains.
· Ils savent qu’ils sont « poussière ». C’est pourquoi ils s’inclinent devant le Seigneur et adoptent une attitude humble.
· Ils sont conscients qu’ils ne peuvent pas garder leur « âme en vie » (sens de ce v. 29 ). Pour cette raison, ils vivent dans une dépendance consciente de Dieu.
« Une semence le servira ; elle sera comptée au Seigneur comme une génération » (v. 30).
Nous arrivons maintenant au résumé de ce psaume. Les deux derniers versets constituent un magnifique point culminant.
En Ésaïe 49.4, le Seigneur dit prophétiquement, en référence à Son service durant Sa vie ici : « J’ai travaillé en vain, j’ai consumé ma force pour le néant et en vain ». Nous reconnaissons cependant qu’il n’a pas souffert et qu’il n’est pas mort en vain sur la croix. C’est avec une grande joie et une profonde gratitude que nous Lui disons : « Sauveur bien-aimé, tu n’es pas mort en vain ! Ta mort porte du fruit ! C’est pourquoi il est dit ici : « Une semence le servira ».
Que faut-il entendre par « semence » ? Une semence est ce qui pousse à partir d’une graine tombée en terre et morte, et qui porte les mêmes traits de caractère que la graine semée. Nous lisons à ce sujet en Jean 12.24 : « À moins que le grain de blé, tombant en terre, ne meure, il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit ». La semence qui servira le Seigneur, ce sont maintenant les croyants du temps de la grâce et, à l’avenir, les croyants du royaume millénaire. Ces personnes portent en elles les caractères du Seigneur Jésus.
N’est-ce pas beau ? Dieu regarde du ciel vers la terre et cherche des personnes dans lesquelles Il voit quelque chose de Christ. Dans notre position, nous nous tenons en Lui devant Dieu. Là, nous portons les mêmes caractères que Lui. Mais quand nous pensons à notre comportement, que voit Dieu ? Voit-Il en nous les caractères de l’ennemi, les caractères de la chair, les caractères du monde ? Ou voit-Il quelque chose de Christ ? « Une semence » — quelle beauté ! C’est quelqu’un qui ressemble au Seigneur, qui montre ses caractères de manière très personnelle.
La deuxième partie du verset concerne la collectivité : « elle sera comptée au Seigneur comme une génération ». C’est un peuple pour Christ ! Dans la relation des croyants avec Lui, il y a un côté personnel et un côté collectif. La génération parle du collectif. En Ésaïe 53.8, il est question d’une mauvaise génération. Il s’agit du peuple incrédule des Juifs, qui a crucifié le Seigneur. Ici, il s’agit d’une génération qui est attribuée au Seigneur. Il s’agit d’un peuple qui Lui appartient et qui fait partie du fruit de ses souffrances.
« Ils viendront et raconteront sa justice à un peuple qui naîtra,… qu’il a fait [ces choses] » (v. 31).
La justice du Seigneur Jésus est son accord avec Dieu dans sa vie et dans sa mort. Cette vérité est toujours transmise — d’une génération à l’autre. Il en est déjà ainsi dans le temps de la grâce. Nous avons accepté le merveilleux salut en Jésus Christ et avons appris à connaître Sa glorieuse personne. Maintenant, nous voulons transmettre ces faits de la foi à la génération suivante. Nous transmettons la vérité chrétienne à un peuple qui est en train de naître. Ce sont des gens qui acceptent l’Évangile et qui naissent de nouveau.
Cette transmission des faits de la foi qui concernent la personne et l’œuvre du Seigneur Jésus se poursuivra également dans le Royaume millénaire. Les croyants qui entrent dans le royaume transmettront et magnifieront l’œuvre merveilleuse de notre Sauveur à ceux qui naîtront dans le royaume.
À la fin de ce psaume, l’Esprit de Dieu nous fait passer de l’œuvre du Seigneur Jésus à sa glorieuse personne. L’œuvre de rédemption qu’Il a accomplie est grande ! Mais la personne qui l’a accomplie est encore plus grande ! Nous arrivons ainsi au point culminant de ce psaume : Il a fait ces choses !
Nos pensées sont maintenant dirigées du don vers le Donateur. Combien est grand le don du Seigneur Jésus sur la croix du Calvaire ! Combien Il est grand, Lui-même, qui l’a fait ! Pour cela, nous l’adorerons éternellement.