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Daniel 9:24-27
De la captivité Babylonienne à l’état éternel
Élie Argaud
Table des matières :
2 La reconstruction du temple à Jérusalem
3 La reconstruction de la ville et de la muraille de Jérusalem
ME 1996 p. 33-43
En quelques lignes (Dan. 9:24-27), Dieu nous donne, avec une précision remarquable, les grandes étapes de l’histoire de son peuple depuis la reconstruction de Jérusalem, quatre siècles et demi avant Jésus Christ, jusqu’à l’établissement du règne millénaire. Une telle précision ne doit pas nous surprendre, « car la prophétie n’est jamais venue par la volonté de l’homme, mais de saints hommes de Dieu ont parlé, étant poussés par l’Esprit Saint » (2 Pierre 1:21).
La captivité de Juda à Babylone devait durer, selon le conseil de Dieu, soixante-dix ans. Dieu avait dit par Jérémie : « Lorsque soixante-dix ans seront accomplis pour Babylone, je vous visiterai, et j’accomplirai envers vous ma bonne parole, pour vous faire revenir en ce lieu » (Jér. 29:10). Ce temps étant accompli, Dieu réveilla l’esprit de Cyrus, roi de Perse, afin qu’il laisse rentrer dans leur pays les Juifs déportés : « Ainsi dit Cyrus...: Qui d’entre vous, quel qu’il soit, est de son peuple, — que son Dieu soit avec lui, et qu’il monte à Jérusalem, qui est en Juda, et qu’il bâtisse la maison de l’Éternel » (Esd. 1:2, 3). C’est ainsi qu’un petit résidu d’environ cinquante mille hommes, sous la conduite de Zorobabel, revint à Jérusalem.
Le premier souci de ces fidèles fut de bâtir l’autel sur son emplacement primitif, dans la cour du temple. Adorer Dieu selon les enseignements qu’il nous a donnés dès le commencement par les apôtres ne serait-il pas aussi notre premier devoir ?
Ensuite, ils entreprirent de reconstruire le temple. Après plusieurs années d’interruption, Aggée et Zacharie reprirent et encouragèrent ceux qui bâtissaient. La construction fut achevée sous le règne de Darius (Esd. 5:1 ; 6:15).
Après l’achèvement du temple, soixante ans s’écoulent avant qu’Artaxerxès donne à Néhémie l’ordre de rebâtir Jérusalem et sa muraille (Néh. 2:1-8). Cet ordre est le point de départ des 70 semaines de la prophétie de Daniel 9:24-27, que nous allons considérer.
L’ange Gabriel déclare au prophète Daniel, captif à Babylone : « Comprends donc la parole, et sois intelligent dans la vision : Soixante-dix semaines ont été déterminées sur ton peuple et sur ta sainte ville... pour introduire la justice des siècles... Et sache, et comprends : Depuis la sortie de la parole pour rétablir et rebâtir Jérusalem, jusqu’au Messie, le prince, il y a sept semaines et soixante-deux semaines ; la place et le fossé seront rebâtis, et cela en des temps de trouble. Et après les soixante-deux semaines, le Messie sera retranché et n’aura rien ». Ainsi les temps sont bien déterminés :
— 7 semaines d’années (49 années), jusqu’à l’achèvement de la reconstruction de Jérusalem et de ses fortifications,
— puis 62 semaines (434 années), jusqu’à la crucifixion de notre Seigneur.
— La suite du verset 26 annonce la désolation de Jérusalem et les guerres continuelles qui l’affligeront « jusqu’à la fin ». Un long temps doit s’écouler entre le retranchement du Messie, à la fin de la 69ième semaine, et le début de la 70ième, dont parle le verset 27. C’est la période qui dure encore depuis la mort de Christ. La ville et le lieu saint (le temple) ont été détruits par l’armée romaine conduite par Titus, et Jérusalem a été, au cours des siècles, l’enjeu de multiples guerres. C’est aussi le temps de la grâce pour tous ceux qui acceptent l’évangile. Ils forment l’Église de Christ, dont la destinée est céleste. L’histoire de celle-ci constitue une parenthèse qui ne compte pas dans le temps prophétique.
— Ensuite prend place la 70ième semaine, qui commence (*) après l’enlèvement des croyants et va jusqu’à l’établissement du règne millénaire.
Ce règne sera suivi de l’état éternel, qui n’est pas l’objet de la prophétie de l’Ancien Testament. La prophétie de Daniel s’est accomplie ponctuellement, et au terme des soixante-deux semaines qui ont suivi la reconstruction de Jérusalem, le Messie a été retranché.
(*) La 70ième semaine débutera quand le chef de l’empire romain « confirmera une alliance avec la multitude » (Dan. 9:27), c’est-à-dire avec le peuple juif incrédule. Il s’écoulera sans doute un certain temps entre l’enlèvement des saints et ce début de la 70ième semaine, pendant lequel se produiront des troubles qui seront « un commencement de douleurs » (Matt. 24:8).
Les soixante-neuf semaines étant accomplies, une parenthèse s’ouvre. C’est l’histoire de l’Église, qui n’entre pas dans le temps prophétique, parce que l’Église est en dehors des révélations de Dieu à son peuple terrestre. Cette période commence à la Pentecôte et s’achève à la venue du Seigneur pour chercher ses rachetés. Elle dure encore, mais va bientôt se terminer. À ce moment-là, les croyants endormis seront ressuscités — y compris ceux de l’Ancien Testament —, les croyants vivants seront transmués, et ils seront tous ensemble enlevés pour être « avec le Seigneur » (1 Thess. 4:17). Dieu reprendra alors ses relations avec son peuple Israel ; en effet, Daniel a écrit : « Soixante-dix semaines ont été déterminées sur ton peuple... pour introduire la justice des siècles » (Dan. 9:24), c’est-à-dire le règne millénaire.
Après l’enlèvement des saints, la soixante-dixième semaine doit encore s’accomplir.
Cette semaine ne concerne pas directement les croyants de l’époque actuelle. Ils seront avec le Seigneur dans la maison du Père. Mais Dieu se plaît à révéler ses secrets à ceux qui le craignent (Ps. 25:14). Avant la destruction de Sodome et de Gomorrhe, Dieu avait dit : « Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire... ? » (Gen. 18:17). Il est écrit aussi : « Le Seigneur... ne fera rien, qu’il ne révèle son secret à ses serviteurs les prophètes » (Amos 3:7). Heureux sommes-nous d’entrer dans les secrets de notre Dieu !
Après l’enlèvement des saints, Dieu enverra aux hommes restés sur la terre « une énergie d’erreur pour qu’ils croient au mensonge, afin que tous ceux-là soient jugés qui n’ont pas cru la vérité » (2 Thess. 2:10-12). Ce sera sans doute cette énergie d’erreur qui dissipera l’épouvante bien compréhensible des hommes, lorsqu’ils constateront les bouleversements produits par l’inexplicable disparition de tant de personnes.
Bien que de courte durée, environ sept ans, cette période connaîtra des jugements d’une fréquence et d’une intensité jamais connues : des guerres meurtrières comme elles ne l’ont jamais été, des famines, des tremblements de terre, des persécutions. « Le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant ; et les enfants s’élèveront contre leurs parents et les feront mourir » (Marc 13:12). Les hommes connaîtront une insécurité effrayante.
Rien d’étonnant à cela, car, vers le milieu de la semaine, Satan aura été précipité du ciel sur la terre et déploiera toute sa fureur contre Christ et ses fidèles.
Deux chefs établiront une autorité despotique : l’un, le chef de l’Empire romain reconstitué, l’autre, l’Antichrist, à Jérusalem. Le chapitre 13 de l’Apocalypse nous présente ces deux chefs sous l’image de deux bêtes. La terre tout entière est dans l’admiration de la première bête, le chef de l’Empire romain. Il profère des blasphèmes contre Dieu et fait la guerre aux saints (v. 1-10). Une autre bête se présente avec la douceur d’un agneau, mais parle et agit comme Satan. Elle exerce un pouvoir diabolique, c’est l’Antichrist (v. 11-18). Il fait des miracles, fait descendre le feu du ciel sur la terre, donne la respiration et la parole à l’image de la première bête. Il établit un régime de despotisme absolu de sorte que personne ne peut acheter ou vendre s’il ne porte pas le nom de la première bête sur la main ou sur le front. Il aura l’audace de s’asseoir dans le temple reconstruit, à Jérusalem, et de se présenter comme étant Dieu (2 Thess. 2:3, 4). Ce sera alors le comble de l’iniquité et de l’idolâtrie, qui aboutira à la désolation de Jérusalem et du peuple juif (Marc 13:14).
Cet événement aura lieu « au milieu de la semaine » (Dan. 9:27) et marquera le début de ce qui est appelé « la grande tribulation » (Matt. 24:21). Cette période terrible de trois ans et demi est indiquée de plusieurs façons dans l’Écriture : « un temps et des temps et une moitié de temps » (Dan. 7:25 ; 12:7 ; Apoc. 12:14), « quarante-deux mois » (Apoc. 11:2 ; 13:5), « mille deux cent soixante jours » (Apoc. 11:3 ; 12:6). La tribulation qui la caractérisera sera telle qu’il n’y en a jamais eu et il n’y en aura jamais de pareille, et que si Dieu n’en avait pas abrégé les jours, nulle chair ne serait sauvée (Marc 13:19, 20). Il y aura une seule ressource pour échapper à la rage satanique en attendant l’intervention divine, fuir. Jésus évoque ce temps-là ; dans sa miséricorde, il pense à ceux qui pourraient éprouver des difficultés particulières : ceux qui sont hors de leur maison et qui voudraient emporter quelque chose, les femmes enceintes et celles qui allaitent, ceux qui, à cause des rigueurs de l’hiver, ne pourraient pas s’enfuir (Matt. 24:15-22). Un passage de l’Apocalypse (12:14) nous montre la grande miséricorde de Dieu envers le résidu fidèle : il nous est dit qu’il lui sera donné « les ailes du grand aigle » pour qu’il s’envole dans le désert, et échappe ainsi par des moyens miraculeux à la fureur de Satan.
Dans ce déferlement de mal, Dieu, dans sa grâce, voudra encore faire annoncer une bonne nouvelle : l’évangile éternel. Cette bonne nouvelle, c’est que Christ va bientôt établir son règne, mais il va le faire par un jugement terrible : « Craignez Dieu et donnez-lui gloire, car l’heure de son jugement est venue » (Apoc. 14:7).
Le Seigneur Jésus descendra du ciel « avec les anges de sa puissance, en flammes de feu », pour frapper ses derniers ennemis et établir son règne. Accompagné de ses bien-aimés rachetés, il sera alors « glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru » (2 Thess. 1:7-10). Le chef de l’empire romain et l’Antichrist seront jetés vifs dans l’étang de feu embrasé par le soufre. Satan sera lié pour mille ans et enfermé dans l’abîme (Apoc. 19:20 ; 20:2).
Rappelons que les croyants de l’époque de l’Église ne connaîtront pas ce temps d’épreuve, puisqu’ils auront été enlevés au ciel auparavant. La promesse leur a été faite : « Je te garderai de (littéralement : hors de, et non : à travers) l’heure de l’épreuve qui va venir sur la terre habitée tout entière » (Apoc. 3:10).
Alors commencera le règne millénaire (*). Après avoir subi des siècles de persécution, Israël dominera sur toutes les nations : « Les fils de tes oppresseurs viendront se courber devant toi, et tous ceux qui t’ont méprisée se prosterneront à la plante de tes pieds, et t’appelleront la ville de l’Éternel » (És. 60:14). Jérusalem deviendra la capitale du monde, le temple sera reconstruit selon les plans qu’en donne Ézéchiel, et la mer Morte assainie regorgera de poissons. Les bénédictions s’étendront sur toutes les nations qui se rendront à Jérusalem pour adorer : « Les peuples y afflueront ; et beaucoup de nations iront, et diront : Venez, et montons à la montagne de l’Éternel, et à la maison du Dieu de Jacob, et il nous instruira de ses voies, et nous marcherons dans ses sentiers » (Michée 4:1, 2).
(*) Le règne de Christ sur la terre est annoncé par de nombreux passages prophétiques de l’Ancien et du Nouveau Testament (És. 32:I ; Jér. 23:5 ; Ps. 45:6 ; Dan. 7:14 ; Luc 1:33 ; Apoc. 11:15 ; etc.). Sa durée, mille ans, est clairement annoncée en Apocalypse 20:4. On peut citer quelques passages qui montrent que ce royaume prendra place après l’enlèvement des saints.
Apocalypse 19 indique la succession des événements suivants :
— On a d’abord les noces de l’Agneau dans le ciel. L’Église, la femme de l’Agneau, est dans le ciel. Par conséquent les noces ont lieu après l’enlèvement des saints.
— Ensuite le Seigneur apparaît publiquement : « il juge et combat en justice » et exerce de grands jugements sur la terre. Il détruit la bête et le faux prophète avant d’établir le règne de mille ans. Mais les saints célestes apparaissent avec lui : « les armées qui sont dans le ciel le suivaient sur des chevaux blancs, vêtues de fin lin, éclatant et pur » (v. 14). C’est le vêtement dont est vêtue la femme de l’Agneau (v. 8).
Toutefois, ni la prospérité, ni la paix, ni la justice ne changeront le cœur de l’homme. Quand les mille ans seront accomplis, Satan sera délié de sa prison et sortira pour égarer les nations. Les hommes l’écouteront et s’assembleront pour un dernier combat contre Christ. Mais le feu descendra du ciel de la part de Dieu et les dévorera. Satan sera jeté dans l’étang de feu. Il y retrouvera ses anciens acolytes, le chef de l’Empire romain et l’Antichrist, qui sont là, tourmentés jour et nuit depuis mille ans sans être anéantis (Apoc. 20:710).
Alors sera dressé « le grand trône blanc », où siégera celui que Dieu a établi pour juger tous ceux qui ont refusé l’amour de la vérité pour être sauvés. Ils auront été ressuscités et comparaîtront devant le Juge. Un livre sera ouvert, le livre de la vie. « Si quelqu’un n’était pas trouvé écrit dans le livre de vie, il était jeté dans l’étang de feu » (Apoc. 20:15).
Enfin commencera le « jour de Dieu », une éternité de bonheur pour les rachetés ou de tourments pour les incrédules. Les cieux et la terre de maintenant disparaîtront à jamais, et Dieu créera « de nouveaux cieux et une nouvelle terre, dans lesquels la justice habite » (2 Pierre 3:7, 10-13 ; Apoc. 21:1).
Si nous avons évoqué les principaux événements qui vont se dérouler sur la terre après l’enlèvement des rachetés et jusqu’au sein de l’éternité, nous voudrions dire en quelques lignes ce que sera notre part pendant ce temps-là. Nous serons dans la maison du Père avec Jésus. Nous comparaîtrons devant le tribunal de Christ, non pas pour être jugés, car « celui qui croit n’est pas jugé » (Jean 3:18) ; le jugement que nous méritions a été subi par Christ lui-même. Mais là, tout ce que nous avons fait sur la terre, dans les plus petits détails, sera « manifesté », mis dans la pleine lumière. Non pas pour que nous en soyons punis, mais pour que l’infinie grâce de Dieu qui a sauvé de tels êtres soit glorifiée (2 Cor. 5:10 ; Rom. 14:10-12). Nous connaîtrons alors la perfidie de notre chair et l’étendue de la grâce de Dieu. C’est là aussi que le Seigneur, juste juge, donnera les récompenses aux siens, selon leur fidélité. Appliquons-nous donc avec ardeur à lui être agréables (2 Cor. 5:9).
Après cette comparution devant le tribunal de Christ seront célébrées les noces de l’Agneau (Apoc. 19:6-9).
Tes saints glorifiés — ton Épouse parée —
Aux noces de l’Agneau, tu les introduiras,
Et, les faisant asseoir aux places préparées,
T’avançant, tu les serviras.
Ensuite, pendant le Millénium, nous serons avec le Seigneur. Nous pouvons l’affirmer puisque le passage de 1 Thessaloniciens 4:15-17, qui décrit le retour du Seigneur pour enlever à lui les siens, se termine par l’infiniment précieuse déclaration : « et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur ». En fait, nous régnerons avec lui.
Après la dernière révolte de Satan, Dieu établira l’état éternel : « Les cieux passeront avec un bruit sifflant, et les éléments embrasés seront dissous, et la terre et les œuvres qui sont en elles seront brûlées entièrement » (2 Pierre 3:10). Mais nous, croyants, nous attendons « un nouveau ciel et une nouvelle terre », « et la mort ne sera plus ; et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni peine, car les premières choses sont passées... ces paroles sont certaines et véritables ». Qui sont donc ces bienheureux qui pendant l’éternité connaîtront la félicité et la gloire célestes en adorant l’Auteur de leur salut ? « Seulement ceux qui sont écrits dans le livre de vie de l’Agneau » (Apoc. 21:1, 4, 5, 27).
Nos yeux contempleront, sur ta face adorable,
Du Sauveur, de l’Époux la suprême beauté ;
Et nous pourrons sonder le mystère insondable
De ta grâce sans borne et de ta charité.
Toi-même tu verras ce que ton cœur réclame :
De ton œuvre à la croix le fruit mûr et parfait ;
Tu jouiras, Seigneur, du travail de ton âme,
Et ton amour divin en sera satisfait.
Un tel développement des voies de Dieu ne peut pas nous laisser indifférents. Il parle à nos cœurs et à nos consciences, que nous soyons croyants ou incrédules.
Aux premiers il montre tout l’amour de Dieu qui a voulu nous faire partager son propre bonheur ; aux autres il rappelle les exigences inflexibles de sa justice. Dieu ne peut pas permettre qu’on méprise le don qu’il nous a fait en envoyant son Fils dans ce monde pour le salut de nos âmes, pas plus qu’il ne peut tolérer qu’on passe indifférent devant la croix de son Bien-aimé. Devant cette révélation du plan de Dieu, que le croyant se courbe en adorant et que l’incroyant se hâte de se mettre à l’abri du jugement divin.