La transition vers la royauté de David :
Mise en retrait d’un vieux serviteur, Samuel
« que Lui croisse, et que moi je diminue »
Auteur inconnu
Bible Treasury, 1879, vol. 12, p. 202 = Truth & Testimony 2020-3 p. 133
Le service principal du prophète âgé était maintenant achevé. Il avait été témoin du rejet de la sacrificature selon la lignée d’Ithamar (1 Sam. 3). Il avait vu la faillite du roi qu’Israël avait demandé (1 Sam. 8 à 15). Il avait vécu jusqu’à aller oindre le roi (David) dont le trône ne passera jamais, bien que pour un temps il ait été renversé. Lui-même était resté comme lien entre Dieu et le peuple durant l’état transitoire entre la faillite visible de la sacrificature et la promotion du roi selon le choix de Dieu. Il vécut suffisamment longtemps pour voir débuter les évènements dont on attend encore le plein accomplissement, lorsque le sacrificateur fidèle marchera toujours devant l’Oint de Dieu (1 Sam. 2:35). Désormais Samuel n’apparait dans l’histoire qu’en trois occasions (1 Sam. 19 ; 25:1 ; 28), bien qu’il jugeât Israël tous les jours de sa vie (1 Sam. 7:15).
En cela nous retrouvons quelque chose d’analogue à l’état de choses aux jours de Jean le baptiseur. Celui sur lequel tous les yeux se fixaient au début (Luc 3:15), et vers lequel les foules se tournaient, voilà qu’il cesse d’occuper cette place éminente après avoir baptisé le Seigneur au Jourdain (Jean 3:26-31). Son œuvre s’est poursuivie jusqu’à ce que l’emprisonnement l’arrête ; mais selon sa très belle déclaration, il parle du Seigneur en disant : « Il faut que Lui croisse, et que moi je diminue » (Jean 3:30).
Pareillement, après avoir conduit Israël jusqu’à la victoire à Ében-Ézer, le prophète Samuel se retire dans une relative retraite après avoir oint David comme roi. Il avait donné à Saül des directions pour sa royauté. À David il n’en donne aucune, tout au moins qui soit rapportée dans l’Écriture, mais il laisse le champ libre au déploiement de l’action et des victoires du fils d’Isaï. Cependant il continue son service de juger Israël, mais de manière plus discrète jusqu’à ce que la mort mette un terme à sa carrière mortelle (1 Sam. 7:15-16).
Désormais deux hommes émergent dans l’histoire, tous les deux ayant été oints par Dieu pour être roi sur Israël : Saül (« demandé ») a été suscité comme roi à la demande du peuple, comme son nom le rappelle — David (« bien-aimé ») dont le nom rappelle qu’il était un objet spécial de la faveur divine. David oint par Samuel devient maintenant l’instrument par lequel Dieu va agir en puissance.