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Discours terminal de Samuel — 1 Samuel 12

 

[Un conducteur face à un tournant dans la vie du peuple de Dieu : quand celui-ci abandonne la conduite par Dieu au profit de celle par un roi. Leçons à apprendre — Deux articles : ailleurs 1 Sam.8 quand le peuple veut abandonner la conduite par Dieu... — Ici 1 Sam. 12 Quand le peuple a abandonné la conduite par Dieu...]

 

Auteur inconnu [ajouts bibliquest entre crochets]

The Bible Treasury (1891) vol. 18 p. 356 — Truth & Testimony 2020-3 p. 123

 

Table des matières :

1       [Se rappeler les voies de fidélité et de grâce de l’Éternel dans le passé]

2       [Les voies de Dieu changent, mais pas Son propos]

3       [Gouvernement, châtiments de Dieu, et salut]

4       [Leçons qu’ont à apprendre ceux qui ont oublié l’Éternel]

5       [Ne pas confondre châtiments présents et condamnation éternelle. Besoin du jugement de soi-même]

6       [Chemin d’un conducteur (Samuel) après la décision du peuple d’abandonner la conduite par Dieu au profit de celle par un roi]

6.1         [Prière et patience]

6.2         [Participation au rejet et communion avec David type du Seigneur — 1 Sam. 19:18]

 

 

 

1         [Se rappeler les voies de fidélité et de grâce de l’Éternel dans le passé]

Nous n’avons pas besoin de nous arrêter longuement sur le défi lancé par Samuel au sujet de sa conduite parmi le peuple depuis son enfance. Elle ne fournissait évidemment aucune excuse à leur péché d’avoir désiré un roi, et ils le reconnaissaient (1 Sam. 12:1-5). Samuel était donc libre de leur rappeler les voies de fidélité et de grâce de l’Éternel à leur égard, et lui, comme prophète, était tout à fait digne de le faire, non seulement par ses dons, mais par ses expériences. Son mémorial (Ében-Ézer, ch. 7) exprimait son plaisir à rappeler les secours et les délivrances du passé, et il pouvait bien leur commander : « Et maintenant, présentez-vous, et je vous jugerai devant l’Éternel au sujet de tous les actes justes de l’Éternel, qu’il a opérés envers vous et envers vos pères » (1 Sam. 12:7). Il est probable que ce ch. 12 ne donne qu’un bref résumé de son discours, mais la portée de sa rétrospective est complète. Il commence par Jacob descendant en Égypte, et continue jusqu’à sa propre époque où, malgré tous leurs péchés, l’Éternel « les a délivrés de la main de leurs ennemis tout à l’entour et ils ont habité en sécurité » (1 Sam. 12:8-11). Était-ce le moment de manifester leur défiance à l’égard de l’Éternel ? Quel moment malvenu de désirer qu’un homme (un roi) prenne la place de l’Éternel des armées, le Dieu des armées d’Israël !

 

2         [Les voies de Dieu changent, mais pas Son propos]

Avec une solennité intense, Samuel leur dit que, certes l’Éternel ne changerait jamais Son propos (ou : Son conseil), mais que néanmoins Il changerait certainement Sa façon d’agir envers eux. Et Dieu accompagna l’avertissement avec des tonnerres et de la pluie en plein moment de la moisson des blés : c’était un signe qui, certes, rappelait la défaite des Philistins à Mitspa (ch.7), mais qui rendait aussi témoignage du danger où ils s’étaient mis de provoquer la colère de l’Éternel. Quant au propos (conseil) de Dieu, il affirme : « Car l’Éternel, à cause de Son grand nom, n’abandonnera point Son peuple, parce que l’Éternel s’est plu à faire de vous Son peuple » (1 Sam. 12:22). Ceci est absolu ; c’est le conseil (propos) souverain d’amour que rien ne fera changer. Israël est « le bien-aimé de Son âme » (Jér. 12:7). Mais comme ils avaient désiré un roi et rejeté l’allégeance à l’Éternel, Samuel leur dit nettement que, dans cette position choisie par eux, tout dépendrait de leur conduite : « Si vous vous abandonnez au mal, vous périrez, vous et votre roi » (1 Sam. 12:25).

 

3         [Gouvernement, châtiments de Dieu, et salut]

Il est bon de faire une pause ici. En effet, pour que le chrétien ait une paix qui demeure et une humble soumission sous la puissante main de Dieu, il est très important de distinguer, comme Samuel l’a fait, entre les conseils (propos) de Dieu à l’égard de Son peuple, et Ses voies envers eux. Dans Sa grâce absolue et immuable, Il ne les oublierait pas, même si, dans Ses manières d’agir en gouvernement, Il les consumerait. Selon les raisonnements de l’esprit naturel, ces deux principes sont si opposés que toute tentative de les réconcilier paraît sans espoir. Cependant pour la foi, il n’y a pas de difficultés, car la foi introduit Dieu. Ces deux principes se ramènent simplement à ceci : le Seigneur n’a-t-Il pas à se servir de la verge avec un peuple qu’Il aime et qu’Il sauve ? Ou bien ne sauvera-t-Il pas un peuple sur lequel Il Lui arrive d’appliquer la verge ? Dans le cas d’Israël, gardons à l’esprit que, quand il est parlé de leur salut, c’est en tant que nation et pour la terre, tandis que le salut qu’offre l’évangile est pour des individus et pour le ciel ; mais ces deux principes s’appliquent dans les deux cas. Israël a été chassé de son pays, dispersé parmi les nations, et souvent sujet à souffrir sous des oppressions exceptionnelles. La question est soulevée en Romains 11 : étaient-ils rejetés aussi bien que chassés ? Paul admet qu’ils ont été chassés, mais nie qu’ils soient rejetés. Il dit que la sévérité caractérise la manière d’agir de Dieu envers eux maintenant à cause de leur incrédulité ; mais il dit aussi : « tout Israël sera sauvé » (Rom. 11:26) (*). La sévérité est la manière d’agir de Dieu en gouvernement. Le salut est Son propos (Son but), le fruit de Sa grâce.

 

(*) Il montre d’après Ésaïe ce que signifie « tout Israël » (Rom. 9:27).

 

4         [Leçons qu’ont à apprendre ceux qui ont oublié l’Éternel]

Du fait qu’ils avaient oublié l’Éternel, la source des eaux vives, il leur fallait apprendre expérimentalement le mal de s’être creusé des citernes qui ne retiennent pas l’eau (Jér. 2:13). Combien cela s’est rapidement révélé exact avec leur premier roi Saül ! Son règne qu’ils avaient désiré a fini en désastre et dans la mort. Ils en ont longuement fait l’expérience sous le joug des Gentils qu’ils ont méchamment préféré au Prince de la vie, cherchant sans pitié à forcer Pilate à crucifier Jésus en lui disant : « nous n’avons pas d’autre roi que César » (Jean 19:15). Et ils en feront finalement l’expérience encore bien plus amèrement quand ils recevront celui dont le Seigneur parle en Jean 5, disant qu’il vient « en son propre nom » (Jean 5:43), le roi qui agit « selon son bon plaisir » (Daniel 11:36-39 – l’antichrist).

 

5         [Ne pas confondre châtiments présents et condamnation éternelle. Besoin du jugement de soi-même]

Vis-à-vis des âmes individuellement, la première vérité de l’évangile est extrêmement simple : « Dieu est juste et justifiant celui qui est de la foi de Jésus » [ou : « celui qui croit en Jésus » selon la version anglaise autorisée, KJV] (Rom. 3:26). Quand nous lisons en Galates 6:7, « Ne soyez pas séduits ; on ne se moque pas de Dieu ; car ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera », nous sommes clairement sur un autre terrain, le terrain du juste gouvernement de Dieu à l’égard de la conduite ici-bas. Il visite maintenant des fautes qu’Il a pardonnées pour l’éternité. C’est pourquoi le devoir du chrétien est de veiller soigneusement sur lui-même, car « si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés. Mais quand nous sommes jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde » (1 Cor. 11:31, 32). Les châtiments auxquels il est fait référence ici (v.30 et 32a) sont la faiblesse, la maladie et la mort ; ils sont purement temporels, tandis que la condamnation évoquée dans ce v. 32b et dont ils sont bien distingués, est éternelle.

 

6         [Chemin d’un conducteur (Samuel) après la décision du peuple d’abandonner la conduite par Dieu au profit de celle par un roi]

6.1        [Prière et patience]

Voyons maintenant brièvement quelque chose sur Samuel lui-même. Il manifestait une réelle noblesse de caractère en ce moment-là, et tout par grâce. Malgré l’ingratitude du peuple désirant sa destitution alors qu’il les avait servis depuis l’enfance avec une intégrité sans faille et un dévouement sincère ; malgré la douleur secrète de son cœur pour avoir suivi la nature dans son grand âge en établissant ses fils juges au lieu de laisser faire l’Éternel ; malgré la honte que ces fils lui infligeaient, — rien de lui-même ne transparait. Il continuerait à servir le peuple de Dieu de la seule manière qui restait : il ne cesserait pas de prier pour eux. Il était un homme de prières, un intercesseur au sujet duquel l’Esprit fait une mention honorable beaucoup plus tard (Ps. 99:6 ; Jér. 15:1). En effet il avait failli une fois dans l’affaire de ses fils, et les anciens d’Israël saisirent l’occasion des fautes de cet homme âgé pour accomplir ce que leurs cœurs incrédules avaient déjà décidé, en en tirant un prétexte pour demander un roi. La raison avancée était mince si elle eût été vraie, mais elle ne l’était pas. La vraie raison était leur complet manque de foi en Dieu en présence d’une menace d’attaque des fils d’Ammon (1 Sam. 12:12) ; ils n’avaient rien retenu d’Ében-Ézer. Ils avaient choisi leur propre méthode de délivrance, à leur honte et pour leur ruine ultérieure. Samuel continua avec patience, cherchant le bien de la nation et de leur roi ; et l’Éternel fut avec lui.

 

6.2        [Participation au rejet et communion avec David type du Seigneur — 1 Sam. 19:18]

Le chemin de Saül rendit très difficile et affligeant ce chemin dépourvu d’égoïsme ; mais sur ce chemin Samuel fut amené à connaître l’homme selon le cœur de Dieu, le roi de Son choix souverain, et à avoir part à son rejet : « Et David s’enfuit, et il échappa ; et il vint vers Samuel à Rama, et lui rapporta tout ce que Saül lui avait fait. Et ils s’en allèrent, lui et Samuel, et ils habitèrent à Naïoth » (1 Sam. 19:18). C’est l’achèvement très beau d’une vie remarquable. Toute confiance dans la chair a disparu. La leçon difficile de la vraie séparation d’avec elle était apprise, et Samuel trouvait maintenant tout son repos dans la communion avec David dans un temps où, par ses expériences, il était un type remarquable de Celui qui « était méprisé et délaissé des hommes, homme de douleurs, et sachant ce que c’est que la langueur » (Ésaïe 53:3).