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Usage de l’Ancien Testament
par les écrivains du Nouveau
Titre original : « Quelques mots sur l’usage que font de l’Ancien Testament les écrivains du Nouveau »
Auteur inconnu
Les divisions du texte et les sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest — ME 1900 p. 214, 231, 251, 267, 281
Table des matières :
1 Le Seigneur, les Écritures et l’Esprit Saint
4.4 Éphésiens à Thessaloniciens
4.6 Jacques, Pierre, Jean, Jude
Nous savons que le Seigneur Jésus a mis son sceau sur l’inspiration de l’Ancien Testament, en le citant comme étant la parole de Dieu, et en en référant constamment à lui comme à l’autorité infaillible et indiscutable qui réglait toute question. Qu’il s’adressât au diable pour le repousser, à ses adversaires pour les confondre, à ses disciples pour les enseigner et les reprendre, « il est écrit », ou « n’avez-vous pas lu dans les Écritures », décidait tout d’une manière définitive et sans appel.
De nos jours, il est vrai, une critique audacieuse et impie prétend en savoir plus que le Fils de Dieu, et va jusqu’à dire, pour infirmer le témoignage qu’il rend aux écrits de l’Ancien Testament, qu’il a partagé les erreurs et les préjugés de son temps, ou, chose non moins irrévérencieuse, qu’il s’y est accommodé. Pour nous, béni soit Dieu, nous savons que « nul mensonge ne vient de la vérité » ; or Jésus est « la vérité » (1 Jean 2:21 ; Jean 14:6), et nous recevons son témoignage, en repoussant avec horreur la pensée même qu’il ait pu errer, ou ait prêté son appui à l’erreur. L’Ancien Testament est pour nous comme pour Lui l’Écriture, les Écritures par excellence, la parole de Dieu.
Le Seigneur avait promis à ses disciples qu’il leur enverrait l’Esprit Saint pour leur enseigner toutes choses, leur rappeler tout ce qu’il leur avait dit, et les conduire dans toute la vérité (Jean 14:26 ; 16:13). Il nous a ainsi garanti l’inspiration des écrivains du Nouveau Testament. Eux-mêmes, ayant reçu l’Esprit Saint, se présentent à nous comme ayant par Lui reçu les choses de Dieu qu’ils nous ont communiquées en paroles enseignées de l’Esprit. Les choses sont de Dieu — l’esprit de l’homme ne pouvait les connaître — la communication est de Dieu par l’Esprit Saint, et les paroles mêmes sont de Dieu par le même Esprit (1 Corinthiens 2:11-13).
Or quel usage les écrivains du Nouveau Testament font-ils de l’Ancien ? Qu’est-il pour eux ? Comme pour leur Maître, il est la parole de Dieu, l’Écriture divinement inspirée, les saintes lettres, l’autorité indiscutable ; pour eux, de quelque livre de l’Ancien Testament qu’il s’agisse, le « il est écrit » enseigne la vérité divine, sert de base pour toute discussion et de réfutation péremptoire aux arguments des faux docteurs. Un examen rapide de leurs citations de la loi et des prophètes (*) nous le montrera.
(*) En parlant de l’ensemble des écrits de l’Ancien Testament, le Seigneur les nomme « la loi de Moïse, les prophètes et les Psaumes », et parfois « la loi de Moïse et les prophètes »,
Prenons d’abord les récits des évangiles ; non pas les passages où c’est Jésus qui cite les Écritures, mais ceux où l’écrivain sacré exprime sa pensée.
Matthieu d’abord, relativement à la naissance de Jésus annoncée à Joseph, puis à propos de son retour d’Égypte avec le petit enfant, dit : « Afin que fût accompli ce que le Seigneur avait dit par le prophète » (Matthieu 1:22 ; 2:15), et alors il cite Ésaïe 7:14, et Osée 11:1. Pour Matthieu, ce que disent ces deux prophètes, est la parole du Seigneur. Plus loin (2:17, 18), à l’occasion du massacre des enfants à Bethléhem, il dit : « Alors fut accompli ce qui a été dit par Jérémie le prophète » (Jérémie 31:15). Le prophète était la bouche de Dieu ; il annonçait les choses à venir, et Matthieu reconnaît par l’événement ce que Dieu avait dit à l’avance par le prophète. Quand il s’agit de la mission de Jean et du ministère de Jésus en Galilée (Matthieu 3:3 ; 4:15, 16), c’est encore Ésaïe que cite l’évangéliste : « C’est ici celui dont il a été parlé par Ésaïe le prophète » (Ésaïe 40:3) ; et « afin que fût accompli ce qui avait été dit par Ésaïe le prophète » (Ésaïe 9:1, 2) Matthieu veut-il montrer la sympathie de Jésus pour les souffrants, ou bien le caractère paisible de sa mission (Matthieu 8:17 ; 12:18-21), il cite de nouveau le même prophète : « En sorte, ou afin », dit-il, « que fût accompli ce qui a été dit par Ésaïe le prophète » (Ésaïe 53:4 ; 42:1-4). Remarquons que dans ces diverses citations d’Ésaïe, il y en a trois qui sont tirées de la seconde partie du livre de ce prophète, celle qui commence au chapitre 40, et que les incrédules rationalistes prétendent avoir un autre auteur. Mais pour Matthieu inspiré de l’Esprit, comme pour Jésus, le livre est tout entier du même Ésaïe le prophète. Est-il question de l’enseignement du Seigneur (Matthieu 13:35), l’évangéliste rappelle ce qui est dit au Psaume 78:2 : « En sorte que fut accompli ce qui a été dit par le prophète ». Pour Matthieu, le psalmiste est un prophète, quelqu’un qui est la bouche de Dieu. Lorsque Jésus fait son entrée pacifique comme roi dans Jérusalem, « tout cela arriva », dit l’évangéliste, « afin que fût accompli ce qui avait été dit par le prophète » (Matthieu 21:4, 5 ; comp. Zacharie 9:9). Si Judas trahit le Seigneur pour trente pièces d’argent, et, avant de se donner la mort, les jette dans le temple, Matthieu dit : « Alors fut accompli ce qui avait été dit par Jérémie le prophète » (Matthieu 27:9, 10 ; comp. Zacharie 11:12, 13).
Marc rend le même témoignage que Matthieu dans les passages parallèles. Il cite de plus Malachie 3:1 (en même temps qu’Ésaïe 40:3), dans les versets 2 et 3 de son premier chapitre (*).
(*) Le verset 28 du chapitre 15 (citation d’Ésaïe 53:12) est probablement ici une interpolation. Ces paroles se trouvent prononcées par Jésus lui-même en Luc 22:37.
Luc donne moins de citations que Matthieu. On le comprend, si l’on se rappelle que, dans ce dernier, il s’agit de la présentation de Jésus au peuple comme le Messie annoncé par les prophètes, tandis que Luc le montre comme le Fils de l’homme venu en grâce pour tous — pour chercher et sauver ce qui était perdu. Nous trouvons cependant dans cet évangile plusieurs citations de l’Ancien Testament, ou bien des allusions à ce qui y est écrit, telles que celles-ci : « Quand les jours de leur purification, selon la loi de Moïse, furent accomplis, ils le portèrent à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur, selon qu’il est écrit dans la loi du Seigneur ». Puis, « selon ce qui est prescrit dans la loi du Seigneur » (Luc 2:22-24 ; comp. avec Exode 13:2, 12, 15 ; Lévitique 12:8). La loi de Moïse est pour Luc la loi du Seigneur ; il reconnaît cette loi comme datant de Moïse, comme donnée par lui, mais de la part du Seigneur. Plus loin, nous trouvons à propos de la prédication de Jean : « Comme il est écrit au livre des paroles d’Ésaïe le prophète : « Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur » (Luc 3:4-6 ; Ésaïe 40:3-5).
Jean, en plusieurs endroits, cite les paroles de l’Ancien Testament comme s’appliquant au Seigneur. Ainsi : « Les disciples se souvinrent qu’il est écrit : « Le zèle de ta maison me dévore » (Jean 2:17, comp. Psaume 69:9). Puis à l’occasion de l’entrée de Jésus à Jérusalem : « Jésus, ayant trouvé un ânon, s’assit dessus, selon qu’il est écrit » (Jean 12:14, 15 ; Zacharie 9:9). Les actes de Jésus sont pour Jean l’accomplissement des paroles des prophètes, qui les ont annoncés de la part de l’Éternel. L’évangéliste appelle ainsi notre attention sur la prophétie et sur Celui qui accomplit les paroles des prophètes. Ensuite, parlant de l’incrédulité des Juifs, Jean dit : « Afin que la parole d’Ésaïe le prophète, qu’il prononça, fût accomplie : Seigneur, qui est-ce qui a cru ? » et ensuite : « Ésaïe dit encore : Il a aveuglé leurs yeux » (Jean 12:38-40 ; Ésaïe 53:1 ; 6:9, 10). À quoi l’évangéliste ajoute : « Ésaïe dit ces choses, quand il vit sa gloire, et qu’il parla de lui ». Il fait ainsi ressortir que le Jésus méprisé par les Juifs était le Jéhovah des armées. Enfin, dans les scènes de la crucifixion, Jean montre encore l’accomplissement des Écritures : « Ils dirent entre eux : Ne la déchirons pas, mais jetons-la au sort à qui elle sera, — afin que l’écriture fût accomplie, qui dit : Ils ont partagé entre eux mes vêtements, et ils ont jeté le sort sur ma robe », et plus loin : « Comme ils virent qu’il était déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes ; mais l’un des soldats lui perça le côté avec une lance… Ces choses sont arrivées, afin que l’écriture fût accomplie : Pas un de ses os ne sera cassé. Et encore une autre écriture dit : Ils regarderont vers celui qu’ils ont percé » (Jean 19:24, 33-37 ; comp. Psaume 22:18 ; Exode 12:46 ; Psaume 34:20 ; Zacharie 12:10).
De ce que nous venons de voir, il résulte que les évangélistes regardaient les Écritures de l’Ancien Testament comme inspirées, et annonçant d’avance, et même dans les détails, ce qui concerne Christ. Comme le dit Pierre : « L’Esprit de Christ qui était en eux, rendait par avance témoignage des souffrances qui devaient être la part de Christ, et des gloires qui suivraient » (1 Pierre 1:11). Et c’est ce que les écrivains des évangiles font ressortir.
Dans les Actes, nous voyons les apôtres citer constamment l’Ancien Testament, et établir leurs enseignements concernant Christ sur ses déclarations ; c’est par lui aussi qu’ils réglaient des points en discussion. Comme Apollos, ils réfutaient les Juifs et démontraient par les Écritures que Jésus était le Christ — le Messie attendu (Actes 18:28 ; comp. 17:2, 3, 11). Le Seigneur, après sa résurrection et avant de monter au ciel, leur avait ouvert l’intelligence pour entendre les Écritures (Luc 24:45). Aussi, quand il s’agit de choisir un successeur à Judas, nous voyons Pierre citer deux passages des Psaumes : « Il est écrit », dit-il, « dans le livre des Psaumes » (Actes 1:20 ; — Psaume 69:25 ; 109:8).
Dans sa première prédication aux Juifs, prenant occasion de leur surprise en voyant les effets de la puissance de l’Esprit descendu sur les disciples, il commence son discours en leur montrant que ce qu’ils voyaient et entendaient, avait été annoncé par le prophète Joël : « C’est ici ce qui a été dit par le prophète Joël : Et il arrivera aux derniers jours, dit Dieu (pour l’apôtre c’est Dieu qui parle par le prophète), que je répandrai de mon Esprit sur toute chair » (Actes 2:16-21 ; — Joël 2:28-32). Ensuite, Pierre cite le Psaume 16:8-11, pour démontrer que le Christ devait ressusciter, et le Psaume 110:1, pour prouver que Jésus étant monté au ciel a été fait Seigneur et Christ, ce dont l’Esprit Saint répandu sur les disciples était le témoin (Actes 2:25, 28, 34, 35). Dans sa seconde prédication, il présente Christ comme le prophète annoncé par Moïse, et que les Juifs attendaient (*). « Dieu », dit-il, « a parlé par la bouche de ses saints prophètes de tout temps. Moïse déjà a dit : Le Seigneur, votre Dieu, vous suscitera d’entre vos frères un prophète comme moi », et plus loin, pour leur montrer que les bénédictions promises à Abraham leur appartenaient, il cite comme étant de Dieu les paroles dites à Abraham (Actes 3:21-25 ; — Deutéronome 18:15-19 ; Genèse 22:18). Devant le sanhédrin, Pierre parle de Christ comme de la pierre angulaire, méprisée par ceux qui bâtissaient, selon Ésaïe et les Psaumes (Actes 4:11 ; — Ésaïe 28:16 ; Psaume 118:22).
(*) « Es-tu le prophète ? » demandent à Jean les envoyés des Juifs (Jean 1:21).
Dans leur prière (Actes 4:23-26), les saints rassemblés, après que Pierre et Jean sont revenus auprès d’eux, rappellent ce que Dieu a dit par la bouche de David son serviteur, et ils citent les paroles du Psaume 2. Le discours d’Etienne (Actes 7) n’est qu’un long récit tiré de l’Ancien Testament, et destiné à montrer aux Juifs la grâce de Dieu et sa longue patience envers eux, en regard de leur constante ingratitude. Les faits rapportés dans la Genèse et les autres livres de Moïse y sont rappelés avec exactitude. Etienne cite la promesse faite à Abraham au chapitre 15 de la Genèse (v. 13-16) ; l’intervention de Moïse dans la querelle entre deux Israélites ; la déclaration divine faite à Moïse et la mission qui lui est confiée, quand l’Ange de l’Éternel lui apparaît dans le buisson (Exode 2:11-14 ; 3:1-10). Etienne rappelle comme Pierre la promesse d’un prophète tel que Moïse ; il cite les paroles du peuple à Aaron, quand ils veulent avoir des dieux visibles (Exode 32:1), et, à la fin de son discours, il cite « ce qui est écrit au livre des prophètes » contre l’infidélité d’Israël (Actes 7:43 ; — Amos 5:25-27). Il y ajoute des paroles d’Ésaïe pour montrer que le Très-haut n’habite pas dans des demeures faites de main (Actes 7:49, 50 ; — Ésaïe 66:1, 2). Il répond ainsi à l’accusation portée contre lui (Actes 6:13).
Nous trouvons plus loin dans les Actes (chap. 8), l’histoire de l’eunuque éthiopien. Il lisait dans le prophète Ésaïe un passage de l’Écriture qui parle des souffrances de Jésus, et qui devient le texte de l’enseignement de Philippe. Celui-ci, « commençant par cette écriture, lui annonça Jésus » (Actes 8:32, 33 ; — Ésaïe 53:7, 8). « Tous les prophètes », dit Pierre à Corneille et à ses amis, en terminant le discours où il leur a présenté Jésus, sa vie de bonté sur la terre, sa mort et sa résurrection, « tous les prophètes lui rendent témoignage que, par son nom, quiconque croit en lui reçoit la rémission des péchés » (Actes 10:43).
Paul, le grand apôtre des gentils, paraît ; mais il ne se borne pas à prêcher aux nations ; il s’adresse tout d’abord aux Juifs. Il prêche aussitôt après sa conversion, que Jésus est le Christ, et c’est toujours sur les Écritures qu’il s’appuie pour le démontrer. Nous le voyons dans son discours aux Juifs à Antioche de Pisidie (Actes 13:17-41). Il raconte brièvement l’histoire des Israélites ; il rappelle le témoignage rendu à David en 1 Samuel 13:14 ; puis il en appelle « à la voix des prophètes qui se lisent chaque sabbat, et que les chefs du peuple, en jugeant Jésus, ont accomplies ». Et il poursuit, en disant : « Et après qu’ils eurent accompli toutes les choses qui sont écrites de lui, ils le descendirent du bois, et le mirent dans un sépulcre ». « Quant à la promesse faite aux pères », dit-il encore, « Dieu l’a accomplie envers nous, leurs enfants, ayant suscité Jésus, comme aussi il est écrit dans le Psaume second : Tu es mon Fils, moi je t’ai aujourd’hui engendré ». Puis, pour démontrer la résurrection de Jésus, il cite Ésaïe 55:3 et le Psaume 16:10, et sa péroraison est une parole de solennel avertissement dite dans les prophètes (Habakuk 1:5). Mais les Juifs s’opposent à lui, et il leur dit : « Puisque vous rejetez la parole de Dieu, et que vous vous jugez indignes de la vie éternelle, voici, nous nous tournons vers les nations, car le Seigneur nous a commandé ainsi : Je t’ai établi pour être la lumière des nations, afin que tu sois en salut jusqu’au bout de la terre » (Ésaïe 49:6).
Une dispute surgit pour savoir si les nations doivent être assujetties aux observances de la loi de Moïse (Actes 15). Les apôtres sont appelés à décider, et Jacques termine la discussion en citant « les paroles des prophètes, selon qu’il est écrit », et alors vient un passage d’Amos 9:11, 12, qui annonce que toutes les nations rechercheront le Seigneur.
Paul reprend son travail missionnaire. Arrivé à Thessalonique, il entre dans la synagogue des Juifs ; et que fait-il ? « Il discourut avec eux d’après les écritures, expliquant et exposant qu’il fallait que le Christ souffrît et qu’il ressuscitât d’entre les morts » (Actes 17:1-3), et disant que Jésus qu’il annonçait était le Christ. C’était la méthode divine. Plus loin les Béréens, reconnaissant l’autorité des Écritures, sont loués parce qu’ils confrontent avec elles les enseignements de Paul (v. 10, 11). Apollos suivait l’exemple de Paul, « démontrant par les écritures que Jésus était le Christ » (Actes 18:28).
Comparaissant devant le gouverneur Félix, Paul dit qu’il croit « toutes les choses qui sont écrites dans la loi et dans les prophètes, ayant espérance en Dieu… qu’il y aura une résurrection, tant des justes que des injustes » (Actes 24:14, 15). Devant Agrippa aussi, il professe n’avoir dit « rien d’autre que ce que les prophètes et Moïse ont prédit devoir arriver », savoir qu’il fallait que le Christ souffrît, qu’il ressuscitât, et annonçât la lumière au peuple et aux nations (Actes 26:22, 23).
Paul arrive à Rome. Il convoque les principaux des Juifs et cherche « à les persuader des choses concernant Jésus, et par la loi de Moïse et par les prophètes ». Et comme plusieurs ne croyaient pas, l’apôtre leur dit : « L’Esprit Saint a bien parlé à nos pères par Ésaïe le prophète, disant : Va vers ce peuple, etc. » (Actes 28:23-27 ; — Ésaïe 6:9, 10).
Ainsi, dans leurs enseignements oraux, les apôtres se basaient sur les Écritures de l’Ancien Testament. Leurs écrits aussi sont remplis de citations qui montrent qu’elles étaient pour eux l’autorité sans appel, comme nous allons le voir.
Paul commence l’épître aux Romains en déclarant que l’évangile de Dieu a été promis par Lui « par ses prophètes dans de SAINTES ÉCRITURES, touchant son Fils » (1:1-3). Il cite en passant un passage du prophète Habakuk pour montrer que la justice de Dieu est révélée pour l’homme sur le principe de la foi, selon qu’il est écrit : « Or le juste vivra de foi » (Habakuk 2:4). Ensuite, ayant tracé le tableau frappant de l’état effrayant de péché et de culpabilité tant des Juifs que des gentils, en faisant allusion quant aux Juifs, plus coupables que les autres, à Ésaïe 52:5, et Ézéchiel 36:20-23, il pose cette question : « Quel est l’avantage du Juif ? » et il répond par cette vérité importante : « Grand de toute manière, et d’abord en ce que les oracles de Dieu leur ont été confiés » (3:1, 2). Pour Paul donc, l’Ancien Testament est la parole de Dieu par les prophètes, de saintes écritures, les oracles de Dieu.
Cela posé, citant le Psaume 14, le 5, le 140, le 10, le 36, et le chapitre 59:7, 8, d’Ésaïe, il fait voir, « selon qu’il est écrit », l’horrible corruption du cœur de l’homme et de ses voies, pour arriver à la conclusion : « Tous sont coupables devant Dieu » (3:10-20). Mais lorsqu’ensuite, au chapitre 4, il fait connaître le moyen de salut, comment l’homme peut être justifié devant Dieu, c’est encore à l’Ancien Testament qu’il emprunte ses textes : « Que dit l’Écriture ? Et Abraham crut Dieu, et cela lui fut compté à justice » (Romains 4:3 ; — Genèse 15:6). Puis, voulant montrer le bonheur dont jouit celui qui, étant justifié, a le pardon de ses péchés, il rappelle ce que David a dit au Psaume 32 : « Bienheureux ceux dont les iniquités ont été pardonnées, etc. ». Il continue en faisant voir que ce salut est pour tous, Juifs et gentils, et c’est encore l’Ancien Testament qui lui fournit des preuves. Il les tire du fait rapporté dans la Genèse, que la foi d’Abraham lui fut comptée à justice avant la circoncision, et qu’il reçut ce signe comme sceau de la justice de la foi qu’il avait dans l’incirconcision, de sorte qu’il est père de tous ceux qui croient, tant des incirconcis que des circoncis, et il cite ces passages de la Genèse : « Je t’ai établi père de plusieurs nations », et « ainsi sera ta semence » (Romains 4:17, 18 ; — Genèse 17:5 ; 15:5). Sans parler de l’allusion au péché d’Adam (chap. 5:12) et au passage d’Osée 6:7 ; et de la citation de la loi à propos de la convoitise (chap. 7:7), veut-il décrire ensuite les tribulations par lesquelles peut passer le fidèle, mais qui ne sauraient en aucune manière porter atteinte à son union avec Christ, il dit, d’après le Psaume 44:22 : « Pour l’amour de toi, nous sommes mis à mort tout le jour ; nous avons été estimés comme des brebis de tuerie » (Romains 8:36).
Mais c’est surtout lorsqu’il s’agit de la chute, du rejet, de la restauration d’Israël et de la fidélité de Dieu à l’égard de ce peuple, dans les chapitres 9-11, que l’apôtre fait un abondant usage de l’Ancien Testament. Voulant établir la souveraineté de Dieu dans les choix qu’il fait et dans la manière dont il agit, il cite la Genèse et dit : « En Isaac te sera appelée une semence » (Romains 9:7 ; — Genèse 21:12), et il en conclut que ce sont les enfants de la promesse qui sont comptés pour semence, et non ce qui est né de la chair, et il rappelle cette parole qui est une promesse : « En cette saison-ci, je viendrai, et Sara aura un fils » (Romains 9:9 ; — Genèse 18:10). Puis, voulant faire voir que l’élection est de grâce et non selon les œuvres, il rapporte ce que Dieu dit à Rebecca : « Le plus grand sera asservi au plus petit » (Genèse 25:23), ce qu’il confirme par un passage de Malachie : « Ainsi qu’il est écrit : J’ai aimé Jacob, et j’ai haï Ésaü » (Malachie 1:2, 3).
Poursuivant le même sujet de la souveraineté de Dieu, il avance ce que Dieu dit à Moïse : « Je ferai miséricorde à celui à qui je fais miséricorde, et j’aurai compassion de qui j’ai compassion » (Exode 33:19). Puis vient cette parole remarquable : « Car l’écriture dit au Pharaon : C’est pour cela même que je t’ai suscité, pour montrer en toi ma puissance » (Exode 9:16). Ensuite, appliquant ces principes au rejet d’Israël comme peuple et à l’appel des nations et de ceux des Juifs à qui Dieu fait et fera miséricorde, selon la souveraineté de sa grâce, l’apôtre cite Osée, en commençant par cette parole « Comme aussi il dit en Osée ». Qui est cet il ? Dieu évidemment, l’Éternel (Osée 2:23 ; 1:10). Ces deux passages ont rapport à l’appel des nations, et à celui des Juifs épargnés. Mais quand Paul veut encore appuyer sur le fait d’un résidu d’entre Israël, selon l’élection de grâce, il prend les paroles d’Ésaïe (Ésaïe 10:22, 23 ; 1:9). Puis il donne la raison du rejet d’Israël comme peuple ; c’est qu’il n’a pas voulu de Christ, et il fait voir ce qui constitue le résidu, savoir la foi en Christ rejeté. Et il le montre, « selon qu’il est écrit », par deux nouveaux passages d’Ésaïe (Ésaïe 8:14 ; 28:16).
Au chapitre 10, l’apôtre continue et montre que si Israël a fait fausse route, c’est qu’il a voulu établir sa propre justice, la justice qui vient de la loi, au lieu de la justice de Dieu par la foi. Et il fait voir le contraste des deux, en citant Lévitique 18:5 : « Car Moïse décrit la justice qui vient de la loi : L’homme qui aura pratiqué ces choses vivra par elles », puis Deutéronome 30:12-14, pour faire connaître ce qu’est la justice qui est sur le principe de la foi. Elle parle ainsi, dit Paul : « Ne dis pas en ton cœur : Qui montera au ciel ? etc., ou : Qui descendra dans l’abîme ? Mais que dit-elle ? La parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur ». Et ensuite, commentant ces déclarations, afin d’établir que c’est la parole de la foi qu’il prêche, il ajoute : « Si tu confesses de ta bouche Jésus comme Seigneur, et que tu croies dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé », et il l’appuie par ces paroles : « Car l’Écriture dit : Quiconque croit en Lui ne sera pas confus » (Ésaïe 28:16). Et plus loin, pour prouver que ce salut par la foi en Christ est pour tous, il dit, en citant Joël 2:32 : « Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé ».
Dans la seconde partie du chapitre 10, Paul fait voir qu’Israël ne peut alléguer son ignorance pour excuser son manque de foi. La parole de paix, l’Évangile, leur a été annoncée par les messagers de Dieu ; « selon qu’il est écrit : Combien sont beaux les pieds de ceux qui annoncent la paix, de ceux qui annoncent de bonnes choses » (Ésaïe 52:7). Et il ajoute le témoignage du Psaume 19:4 : « Leur voix est allée par toute la terre, et leurs paroles jusqu’aux extrémités de la terre habitée », appliquant, selon la lumière de l’Esprit qui était en lui, ce qui est dit du témoignage des cieux au témoignage des messagers du ciel. Et il le fait, après avoir dit que tous n’ont pas cru, pour montrer que ceux-là sont inexcusables, d’après la parole d’Ésaïe : « Seigneur, qui est-ce qui a cru à ce qu’il a entendu de nous ? » (Ésaïe 53:1). Après cela viennent trois passages qui prouvent que si Israël est mis de côté, c’est à cause de son incrédulité et de sa dureté de cœur (Deutéronome 32:21 ; Ésaïe 65:1, 2). En même temps, dans les deux premiers de ces passages, il annonce l’appel des nations.
Au chapitre 11, l’apôtre traite de la restauration d’Israël, et montre qu’au temps actuel il y a déjà un résidu selon l’élection de grâce, et il cite le cas du résidu des 7000 hommes au temps d’Élie : « Ne savez-vous pas ce que l’Écriture dit dans l’histoire d’Élie, comment il fait requête à Dieu contre Israël : Seigneur, ils ont tué tes Prophètes ; ils ont renversé tes autels ; et moi, je suis demeuré seul, et ils cherchent ma vie ». Mais que lui dit la réponse divine ? « Je me suis réservé sept mille hommes qui n’ont pas fléchi le genou devant Baal » (voyez 1 Rois 19:14, 18). Mais s’il y a un résidu, la masse est restée incrédule, et judiciairement, ils ont été endurcis. À ce sujet, il cite Ésaïe 29:10, Deutéronome 29:4, et Psaume 69:22, 23. Passant ensuite aux temps du rétablissement d’Israël, quand la plénitude des nations sera entrée, il rappelle la promesse faite en Ésaïe : « Le libérateur viendra de Sion ; il détournera de Jacob l’impiété » (Ésaïe 59:20, 21).
La seconde partie de l’épître est consacrée aux exhortations pratiques, mais les citations de l’Ancien Testament y abondent. L’apôtre veut-il engager les chrétiens à ne pas se venger, « il est écrit », dit-il : « À moi la vengeance ; moi, je rendrai, dit le Seigneur » (Deutéronome 32:35), puis il cite comme conséquence un passage des Proverbes (25:21, 22), pour montrer la mansuétude dont il faut user envers son ennemi. Au chapitre 13, exhortant les fidèles à s’aimer les uns les autres, il cite Exode 20:13-17 ; Lévitique 19:18. Au chapitre 14, il exhorte les chrétiens à ne pas juger, ni mépriser leurs frères, « car nous comparaîtrons tous devant le tribunal de Dieu ; car », dit Paul, « il est écrit : Je suis vivant, dit le Seigneur, que tout genou se ploiera devant moi » (Ésaïe 45:23). Puis au chapitre 15, à propos du dévouement de Christ et de son renoncement à Lui-même que nous devons imiter, il cite le Psaume 69:9. Plus loin, il parle de la miséricorde de Dieu envers les nations comme confirmation des promesses faites aux pères, « selon qu’il est écrit », et il rappelle plusieurs passages des Psaumes, du Deutéronome et d’Ésaïe (Psaume 18:49 ; Deutéronome 32:43 ; Psaume 117:1 ; Ésaïe 11:10), qui annoncent la bénédiction des nations, et les invitent à célébrer le Seigneur. Puis, parlant de son œuvre d’évangélisation parmi les nations, il cite encore ce passage d’Ésaïe : « Selon qu’il est écrit : Ceux à qui il n’a pas été annoncé, verront, et ceux qui n’ont pas entendu, comprendront » (Ésaïe 52:15). Doctrine ou exhortations, on voit dans cette épître comme Paul s’appuie sur les Écritures de l’Ancien Testament ; non seulement il en fait des citations textuelles, mais ses épîtres renferment nombre d’allusions à des faits ou à des enseignements des Écritures.
Les épîtres aux Corinthiens qui se rapportent en grande partie à la constitution et au gouvernement de l’Église, renferment moins de citations des Écritures de l’Ancien Testament. Mais cependant, dès le premier, chapitre, nous en trouvons une tirée d’Ésaïe relative au néant de la sagesse humaine ; car, il est écrit : « Je détruirai la sagesse des sages », puis vient un passage de Jérémie pour montrer que nous ne pouvons nous glorifier que dans le Seigneur en qui nous avons tout (1 Corinthiens 1:19, 31 ; — Ésaïe 29:14 ; Jérémie 9:24). Au chapitre 2:9 et 16, Ésaïe est de nouveau cité, pour rappeler que l’homme n’a pas connu ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment (Ésaïe 64:4), et qu’il ne peut savoir la pensée du Seigneur, si elle ne lui est révélée (Ésaïe 40:13, 14). Le chapitre 3:19-20, cite ce qui est écrit en Job 5:13, et dans le Psaume 94:11, pour faire voir la vanité des pensées et des raisonnements des hommes devant la sagesse de Dieu. Au chapitre 6:16, afin de montrer le grand mal du péché d’impureté commis par un chrétien, l’apôtre rappelle le passage de Genèse 2:24 : « Car les deux, dit-il, seront une seule chair ». Dit-il se rapporte à Dieu ; c’est Dieu qui dit cela. À propos des ouvriers du Seigneur et de leur droit à vivre de l’Évangile, Paul cite Deutéronome 25:4. « Car dans la loi de Moïse, il est écrit : Tu n’emmuselleras pas le bœuf qui foule le grain. Dieu s’occupe-t-il des bœufs ? ou parle-t-il entièrement pour nous ? » (1 Corinthiens 9:9, 10). Le Deutéronome pour Paul est la loi de Moïse, contrairement aux dires des rationalistes, et c’est Dieu qui y parle. Met-il en garde contre l’idolâtrie, la fornication, l’incrédulité et les murmures (chap. 10:1-13), il rappelle les manquements des Israélites dans le désert et les châtiments qui en furent la conséquence, et cite en particulier ce passage de l’Exode : « Ainsi qu’il est écrit : Le peuple s’assit pour manger et pour boire, et ils se levèrent pour jouer » (Exode 32:6), passage qui avait une application particulière aux Corinthiens. Quant à la liberté de manger de toutes choses (chap. 10:26), il allègue ce qui est dit au Psaume 24:1 : « La terre est au Seigneur, et tout ce qu’elle contient ». Au chapitre 14, à propos du don des langues qui sont un signe pour les incrédules, l’apôtre cite encore Ésaïe 28:11, 12 : « Il est écrit dans la loi », dit-il : « C’est en d’autres langues et par des lèvres étrangères que je parlerai à ce peuple ».
Nous pouvons remarquer à propos de toutes ces citations, que les païens convertis avaient appris à connaître les Écritures de l’Ancien Testament ; elles leur étaient présentées, et ils les recevaient comme les oracles de Dieu. L’apôtre supposait chez eux cette connaissance, et s’appuyait sur l’autorité divine des Écritures, de même qu’aujourd’hui les vrais serviteurs de Dieu basent leurs enseignements sur les Écritures de l’Ancien et du Nouveau Testament.
C’est pour cela que Paul, au chapitre 15, dit : « Je vous ai communiqué avant toutes choses ce que j’ai aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures, et qu’il a été enseveli, et qu’il a été ressuscité le troisième jour, selon les Écritures », établissant ainsi ces deux faits fondamentaux du christianisme sur ce que Dieu avait annoncé dans sa parole de l’Ancien Testament.
Plus loin (v. 27), en parlant du royaume médiatorial de Christ, il prouve que Christ doit régner, par cette citation du Psaume 8 : « il a assujetti toutes choses sous ses pieds ». Contre ceux qui niaient la résurrection, il montre la conséquence matérialiste de leur erreur par cette parole d’Ésaïe : « Mangeons et buvons, car demain nous mourrons » (Ésaïe 22:13). Il établit ensuite le contraste entre le premier et le dernier Adam par ce passage de la Genèse : « Le premier homme Adam devint une âme vivante » (Genèse 2:7), à quoi il ajoute : « Le dernier Adam, un esprit vivifiant ». Puis la victoire finale de Christ sur la mort est proclamée par ces paroles triomphantes d’Ésaïe 25:8, et d’Osée 13:14 : « La mort a été engloutie en victoire ». « Où est, ô mort, ton aiguillon ? Où est, ô mort, ta victoire ? »
Tout cela montre l’importance que Paul, qui cependant avait reçu directement du ciel la révélation de son Évangile, attachait à ce que les chrétiens fussent établis sur la parole de Dieu. Et cette parole était l’Ancien Testament. Il le considérait comme venant, non de l’homme, mais de Dieu par le moyen de l’homme ; Dieu se servant de l’homme avec ses facultés propres pour exprimer ses pensées et les communiquer, en gardant de toute erreur ceux qu’il employait dans ce but.
La seconde épître aux Corinthiens renferme moins de citations que la première. Au chapitre 3, Paul rappelle l’histoire de Moïse descendant de la montagne avec son visage rayonnant de la gloire qu’il avait contemplée (Exode 34:29-35), afin de montrer l’excellence supérieure de l’Évangile, ministère de justice et de l’Esprit, sur la loi, ministère de condamnation et de mort (2 Corinthiens 3:7-18). Plus loin (4:13), il cite un passage d’un Psaume (116:10), pour montrer que le mobile de son ministère était la foi ; puis au chapitre 6, il cite Ésaïe 49:8, pour affirmer que Dieu exauce et secourt au temps convenable ; ensuite Lévitique 26:11, 12, et Ésaïe 52:11, selon ce que Dieu a dit : « J’habiterai au milieu d’eux », afin de montrer aux chrétiens qu’étant le temple de Dieu, ils ont à se séparer du mal (2 Corinthiens 6:2, 16-18). À propos de l’exercice de la bienfaisance (8:15), il rappelle la manne au désert : « Selon qu’il est écrit : Celui qui recueillait beaucoup n’avait pas plus, et celui qui recueillait peu n’avait pas moins » (Exode 16:18). Pour encourager les saints à donner, au chapitre 9:9, il cite le Psaume 112:9, selon qu’il est écrit : « Il a répandu, il a donné aux pauvres, sa justice demeure éternellement ».
L’épître aux Galates, dirigée contre l’enseignement des docteurs judaïsants, renferme beaucoup de passages de l’Ancien Testament destinés à les combattre. D’abord (chap. 3), Abraham est cité comme exemple de la justification par la foi, sans la loi (Genèse 15:6). Ensuite le fait que tous, les gentils comme les Juifs, s’ils croient, sont justifiés et bénis comme lui, est confirmé par cette parole de l’Écriture : « En toi toutes les nations seront bénies » (Genèse 12:3). Ensuite, le fait que l’homme sur le principe des œuvres est sous la malédiction prononcée par la loi et l’impossibilité d’y échapper autrement que par la foi en Christ, fait malédiction pour nous, est établi par les passages suivants : Deutéronome 27:26 ; Habakuk 2:4 ; Lévitique 18:5 ; Deutéronome 21:23. Et plus loin (v. 15, 16), l’apôtre, pour faire voir que les promesses faites à Abraham se rapportent à Christ, argumente sur un seul mot, mais ce mot, Dieu l’a dit (Genèse 22:18). « Il ne dit pas : et aux semences, comme parlant de plusieurs, mais comme parlant d’un seul — et à ta semence, qui est Christ ». Au verset 17, il cite un nombre d’années donné par l’Écriture en Exode 12:40, 41. Au chapitre 4, il fait allusion à l’histoire de Sara et d’Agar, pour montrer la différence entre la servitude dans laquelle on est sous la loi et la liberté dont on jouit en Christ, et il cite encore Ésaïe 54:1, et Genèse 21:10. Enfin il exhorte les chrétiens à s’aimer, « car », dit-il, « toute la loi est accomplie dans une seule parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lévitique 19:18).
L’épître aux Éphésiens ayant pour sujet principal le mystère de l’Église, inconnu dans les âges précédents, renferme peu de citations de l’Ancien Testament. Cependant quand il est question de Christ, chef de l’Église, annoncé par les prophètes (toutefois non comme tel), il est fait allusion (chap. 1:22) à un passage du Psaume 8, qui parle de la suprématie du Seigneur, Fils de l’homme établi sur toutes choses. Et au chapitre 4, le Psaume 68:18, est cité, montrant Christ entrant dans la gloire et répandant des dons pour les hommes. Un passage d’Ésaïe (60:1) qui se rapporte à Jérusalem sortant de son long sommeil de mort au milieu des nations, est appliqué par l’apôtre au chrétien qui s’endort dans le monde (chap. 5:14). À propos du mariage, l’institution en est rappelée comme nous la trouvons en Genèse 2:24. Au chapitre 6, les devoirs des enfants envers leurs parents sont exprimés par les paroles mêmes de la loi de Moïse (Exode 20:12).
L’épître aux Philippiens qui traite tout entière d’expérience chrétienne, ne renferme aucune citation de l’Ancien Testament. Le verset 6 du second chapitre présente, il est vrai, le contraste entre le premier Adam et Christ, mais c’est une allusion et non une citation.
L’épître aux Colossiens, dont la partie doctrinale a plutôt en vue de combattre le gnosticisme, celles aux Thessaloniciens adressées à de nouveaux convertis d’entre les nations, la première à Timothée, sauf une exception (5:18) relative à ceux qui travaillent dans l’œuvre du Seigneur (Deutéronome 25:4), n’en présentent pas non plus. Mais il est intéressant de remarquer que la citation de Luc 10:7, est l’Écriture tout comme la précédente. Luc, à cette époque, avait donc écrit son évangile, et Paul le met au même rang que l’Ancien Testament. Mais la seconde épître qui n’en contient pas, rend aux écrits de l’Ancien Testament, que l’apôtre nomme « les saintes lettres », ce témoignage remarquable : « Toute écriture est inspirée de Dieu » (2 Timothée 3:15, 16). Ces paroles nous disent de la manière la plus claire ce qu’étaient pour Paul ces Écritures. Et nous pouvons supposer qu’en exhortant Timothée à s’appliquer à la lecture (1 Timothée 4:13), il entendait la lecture de l’Ancien Testament. Tite et Philémon n’ont pas de citations de ces saints écrits.
Mais lorsque nous en venons à la grande et importante lettre adressée aux Hébreux, et destinée à établir la supériorité de Christ et de l’économie chrétienne sur Moïse et les ordonnances judaïques, l’argumentation tout entière est tirée des anciennes Écritures, et les citations abondent. D’abord on y voit la distinction nettement établie entre deux époques, celle où Dieu a parlé par les prophètes aux pères, voilà clairement pour l’auteur la valeur de l’Ancien Testament : c’est Dieu qui parle dans les écrits des prophètes, par la bouche de ces saints hommes. Puis, dans la seconde époque, Dieu parle lui-même dans la personne du Fils. Cela posé, l’écrivain sacré fait voir l’éminente supériorité de Christ au-dessus des anges comme Dieu et Fils de Dieu (1:4-6), par des citations des Psaumes et du premier livre des Chroniques ; et remarquons que, dans cette dernière (1 Chroniques 17:13), il applique à Christ ce qui est dit par Nathan d’un des fils de David. Remarquons que partout dans les citations contenues dans ce premier chapitre, pour Paul, c’est toujours Dieu qui parle : Il dit : c’est Dieu qui dit. L’écrivain sacré établit l’excellence de Christ au-dessus des anges (qui ne sont que des serviteurs, Psaume 104:4) par le Psaume 2:7, par le passage des Chroniques déjà cité, par le Psaume 97:7, où il présente Christ comme l’objet de l’adoration des anges. Aux versets 8-9, il établit sa divinité par le Psaume 45:6, 7 ; le Psaume 102:25-27, cité aux versets 10-12, le présente comme le Créateur et le Dieu immuable, en contraste avec les choses créées muables et passagères. Il exalte sa grandeur en citant (v. 13) comme s’appliquant à Christ, le Psaume 110:1 : « Assieds-toi à ma droite ».
Le chapitre 2 montre le Fils de Dieu devenu fils de l’homme pour souffrir et mourir et être ainsi consommé comme chef du salut des croyants. Mais les souffrances sont pour Lui le chemin de la gloire, et Paul, aux versets 6-8, cite pour le prouver le Psaume 8 : « Tu l’as couronné de gloire et d’honneur… tu as assujetti toutes choses sous ses pieds ». Ensuite, aux versets 12-13, le Psaume 22:22, et Ésaïe 8:17, 18, nous font voir Jésus en résurrection entouré de ses frères, les amenant et se présentant avec eux en sainte confiance devant Dieu.
Si nous passons aux chapitres 3 et 4, nous y voyons la supériorité de Christ sur Moïse. Celui-ci n’est que serviteur dans la maison, sur laquelle Christ comme Fils, est établi. Et les versets 2 et 5 sont évidemment une citation de Nombres 12:7. Ensuite, exhortant les Hébreux à écouter la voix du Seigneur et à ne pas être incrédules, afin de ne pas perdre le privilège d’entrer dans le repos, il cite (3:7-12) un long passage du Psaume 95:7-11, en faisant allusion à ce qui est rapporté dans les Nombres touchant l’incrédulité du peuple et son exclusion de Canaan comme châtiment, puis il parle de l’entrée en Canaan sous la conduite de Josué. Et ce qui est à remarquer, c’est qu’après sa citation, l’apôtre en reprend successivement toutes les expressions, commentant les divers membres de phrases, et insistant sur le mot « aujourd’hui », montrant ainsi la valeur qu’il attache à un mot, parce que ce mot est prononcé par l’Esprit Saint (Hébreux 3:7). Chemin faisant, il cite Genèse 2:2, à propos du repos du septième jour, mais le cite comme une parole de Dieu : « Il a dit ainsi ».
Passons aux chapitres 5-7. Là se trouvent établies la gloire de Christ comme sacrificateur, la nature et l’excellence de sa sacrificature en contraste avec celle d’Aaron. Au chapitre 5, il est « salué par Dieu souverain sacrificateur selon l’ordre de Melchisédec », comme Fils d’après le Psaume 2, pour l’éternité selon le Psaume 110. Le chapitre 6, en y comprenant les versets 11-14 du 5e, est comme une parenthèse où l’apôtre reprend les Hébreux de leur lenteur à apprendre, leur montre le danger d’abandonner la vérité, les engage à ne pas se décourager, mais à attendre avec patience les choses promises, et leur cite à cette occasion (v. 14) la promesse immuable faite à Abraham en Genèse 22:17, et en Abraham à ses héritiers, à ceux qui imitent sa foi et sa patience. Ensuite, au chapitre 7, l’écrivain sacré reprend le sujet de la sacrificature de Christ, et rappelle (v. 1-3) l’entrevue de Melchisédec et d’Abraham rapportée au chapitre 14 de la Genèse, pour établir la dignité de la sacrificature de Christ dont Melchisédec est le type, et sa supériorité sur la sacrificature lévitique, en faisant allusion (v. 4-9) aux dîmes attribuées aux Lévites, selon ce qui est dit en Nombres 18:21. De nouveau il rehausse la sacrificature de Christ, aux versets 17 et 18 à 21, en ce que, en contraste avec Aaron, Christ est sacrificateur dans la puissance d’une vie impérissable et en ce que la sacrificature de Christ est établie avec serment, et il cite encore deux fois le Psaume 110:4. Il épuise ainsi, pour ainsi dire, en le commentant, tout ce que ce verset, ce simple verset, renferme à la gloire de Christ. Sans citer directement (v. 26), mais par une claire allusion à Lévitique 16:11, il rappelle qu’au contraire de Christ, « saint, innocent et sans souillure », les souverains sacrificateurs lévitiques offraient des sacrifices pour leurs propres péchés.
Le verset 22 parle de la nouvelle alliance. Le sujet des alliances est traité dans le chapitre 8. Avant d’en parler, l’auteur de l’épître rappelle que les choses terrestres établies dans les ordonnances lévitiques ne sont que l’ombre des choses célestes, et cite à ce propos Exode 25:40 : « Prends garde », dit-il (il, c’est-à-dire Dieu), « à faire toutes choses selon le modèle qui t’a été montré sur la montagne ». Puis pour faire voir l’excellence de la nouvelle alliance dont Christ est le médiateur, Paul cite tout au long le beau passage de Jérémie 31:31-34, et commence par « il leur dit », c’est-à-dire Dieu leur dit.
Le chapitre 9 rappelle d’abord l’arrangement du tabernacle et de ses ustensiles, comme nous le trouvons dans les livres de Moïse, puis pour montrer la nécessité de l’effusion et de l’aspersion du sang, il cite (v. 20) ce qui eut lieu sous la première alliance, après la promulgation de la loi : « C’est ici le sang de l’alliance que Dieu vous a ordonnée » (Exode 24:8). Il parle (v. 13) de la génisse rousse, dont la cendre servait à l’eau de purification, selon Nombres 19. Il fait aussi allusion (v. 24-25) à l’entrée du souverain sacrificateur une fois par an dans les lieux saints, comme nous le trouvons en Lévitique 16.
Le chapitre 10 traite du sacrifice de Christ, en contraste avec les sacrifices offerts sous la loi. Nous y trouvons d’abord (v. 5-8) une citation du Psaume 40:6-8, et un commentaire sur ces paroles, pour établir que tous ces sacrifices sont abolis par celui de Christ dont ils n’étaient que la figure. Puis pour faire voir que ce sacrifice n’a pas à être répété, il cite (v. 13) le Psaume 110:1, où Christ, assis à la droite de Dieu, attend « jusqu’à ce que ses ennemis soient mis pour marchepied de ses pieds ». Et pour affirmer la pleine suffisance de ce sacrifice, l’apôtre avance encore (v. 16-17) les déclarations de Jérémie 31:33-34. Au sujet des chrétiens qui se retireraient et comme avertissement solennel à leur adresse, il rappelle (v. 26-31) les dispositions de la loi de Moïse contre le blasphémateur et celui qui avait péché par fierté, c’est-à-dire volontairement (Lévitique 24:10-16 ; Exode 31:14 ; Nombres 15:30-36), et il ajoute comme sanction le passage de Deutéronome 32:35-36. Enfin, pour exhorter à la persévérance, il cite Habakuk 2:3, 4.
Le chapitre 11 tout entier, comme nous le savons, est une récapitulation de faits historiques contenus dans les livres saints, depuis la Genèse jusqu’au premier des Rois. Ces faits sont rappelés au point de vue de la foi des personnes principales qui y figurent. C’est l’histoire des héros de la foi qui ont cru sans avoir reçu ce qui était promis. Genèse 21:12, est cité à propos d’Isaac offert par Abraham, exemple le plus saisissant et le plus remarquable de tous.
Au chapitre 12, viennent les exhortations à la persévérance malgré les épreuves — discipline de Dieu salutaire à l’âme. Et à ce propos l’apôtre (v. 5) cite Proverbes 3:11, 12. Puis on trouve au verset 13, des allusions à Ésaïe 35:3, et Proverbes 4:26 ; aux versets 16, 17, l’histoire d’Ésaü le profane est rappelée pour mettre en garde les Hébreux contre le même esprit. Le contraste entre la loi et la grâce est ensuite établi, et les terreurs de la loi mises en évidence par le récit d’Exode 19, en citant en particulier le verset 13. L’écrivain sacré met aussi en opposition le sang de Christ et celui d’Abel. Puis à la fin du chapitre, Aggée 2:6, est cité pour montrer que les choses muables vont céder la place aux immuables. Le verset 29, à la fin du chapitre, est une allusion à Deutéronome 4:24.
Le chapitre 13 donne aux chrétiens, par les paroles de l’Éternel à Josué, en Josué 1:5, la consolante promesse que Dieu ne les abandonnera pas, et la réponse de la foi tirée du Psaume 118:6. Ensuite le verset 11 rappelle ce qui était prescrit pour certains sacrifices en Lévitique 4:1-29 ; l’apôtre l’applique à Jésus, victime pour le péché, dont ces sacrifices étaient le type.
L’épître de Jacques révèle quelqu’un qui est nourri de l’Ancien Testament, bien qu’il n’y ait que quelques citations directes, telles que celle de la loi royale (chap. 2:8), « selon l’Écriture : Ta aimeras ton prochain comme toi-même » (Lévitique 19:18). Puis pour montrer que la foi, comme un ressort caché, se manifeste par des œuvres (chap. 2:23-26), Jacques dit : « Et l’Écriture a été accomplie qui dit : Abraham crut Dieu, et cela lui fut compté à justice » (Genèse 15:6). Et il cite encore l’exemple de Rahab (Josué 2). Au chapitre 4:6, exhortant les chrétiens à l’humilité, il rappelle Proverbes 3:34 : « Dieu résiste aux orgueilleux ». Et ensuite, comme exemple de patience, au chapitre 5:11, il montre Job, et pour encourager à la prière (v. 17), il parle d’Élie (1 Rois 17).
Pierre aussi dans ses épîtres fait usage des saintes lettres de l’Ancien Testament dans ses enseignements. Au chapitre premier (v. 10-12), il rappelle que les prophètes ont prédit les souffrances et les gloires de Christ. Puis il exhorte (v. 15) les chrétiens à la sainteté, par ce passage du Lévitique : « Soyez saints, car moi je suis saint » (Lévitique 19:2). Il met en contraste (v. 23-25) l’homme périssable et la vivante et permanente parole de Dieu, par le passage d’Ésaïe 40:6-8 : « Toute chair est comme l’herbe ». Auparavant, aux versets 18-19, il fait allusion au rachat des premiers-nés des Israélites (Exode 13:13 ; 30:11-16), pour montrer le prix infiniment plus excellent auquel nous avons été rachetés. Le chapitre 2 parle, aux versets 4-10, de la sacrificature chrétienne basée sur Christ, et il cite Ésaïe 28:16, qui montre le Seigneur comme « la maîtresse pierre du coin ». Mais cela reporte son esprit sur Israël qui l’a méprisée et rejetée, selon le Psaume 118:22 et Ésaïe 8:14. Le verset 10 est une allusion claire à Osée 1:10 ; 2:23, et montre l’accomplissement partiel de la prophétie dans le résidu croyant et par extension à tous les croyants actuels. Plus loin (v. 22-25), la belle prophétie d’Ésaïe 53, relative aux souffrances de Christ, lui est appliquée comme modèle de patience et victime pour nos péchés. Ensuite l’apôtre veut-il enseigner (chap. 3:8-15) aux chrétiens à rechercher le bien en paroles et en action, il cite le Psaume 34:12-16 ; et Ésaïe 8:12-13, pour les exhorter à ne pas se troubler s’ils ont à souffrir pour la justice. Il rappelle ensuite (v. 20, 21) Noé et l’arche, figure du baptême. Au chapitre 5:5, il fait allusion à Proverbes 3:34, pour exhorter à l’humilité.
La seconde épître de Pierre n’a qu’une seule citation de l’Ancien Testament, celle de Proverbes 26:11, au sujet de ceux qui se détournent de la vérité (chap. 2:22). Mais il y est fait allusion aux faux prophètes qui s’élevèrent en Israël. Pierre rappelle au sujet du jugement qui attend les faux docteurs, la destruction de l’ancien monde par le déluge et la préservation de Noé, ainsi que la délivrance de Lot et la subversion des villes coupables, puis ayant parlé de Balaam qui fut repris par une ânesse, il fait encore allusion au déluge, au chapitre 3:5-6. Le verset 8 reporte évidemment le lecteur au Psaume 90:4, et le verset 9e à Ézéchiel 18:23.
Jean, dans son épître, traite essentiellement de la vie éternelle manifestée en Christ et de la vie de Christ dans le chrétien ; c’est ce qui est au-dessus de toute dispensation. Aussi n’y trouvons-nous aucune citation de l’Ancien Testament. Le sujet ne le comportait pas. Il dit cependant un mot touchant Caïn et Abel, quand il montre les deux familles opposées, les enfants de Dieu et les enfants du diable (chap. 3:11, 12).
Jude, au verset 5 de son épître, dirigée contre les apostats, rappelle le jugement des Israélites incrédules rapporté dans les Nombres ; celui de Sodome, de Gomorrhe et des villes d’alentour, dans la Genèse ; l’histoire de Caïn, celle de Balaam et celle de Coré, puis il mentionne Enoch, le septième homme depuis Adam.
L’Apocalypse ne renferme aucune citation directe de l’Ancien Testament, mais son contenu tout entier rappelle cette partie des saintes lettres. On ne saurait s’en étonner, car Jean, dans l’Apocalypse, occupe la même place que les prophètes de l’ancienne alliance. Il est la bouche du Seigneur pour annoncer les choses à venir que ceux-ci proclamaient déjà ; mais de plus qu’eux il appartient à la dispensation chrétienne et a aussi l’Église devant les yeux. Le chapitre premier, où Christ est vu comme Fils de l’homme, rappelle le chapitre 7 de Daniel et les versets 13-17 sont parallèles aux versets 1-10 du chapitre 10 de ce prophète. La description du ciel, au chapitre 4, se rapporte aux dispositions des meubles du tabernacle, et les quatre animaux nous reportent au premier chapitre d’Ézéchiel et au 6e d’Ésaïe. Le livre présenté à Ézéchiel pour qu’il le mange (chap. 2:9, 10 ; 3:1-3) se retrouve dans le petit livre donné à Jean, au chapitre 10. Les quatre plaies mortelles du chapitre 6:8, sont celles dont parle Ézéchiel, au chapitre 5:17. La quatrième bête de la prophétie de Daniel est celle que nous voyons au chapitre 13 de l’Apocalypse. Les deux oliviers, les deux témoins du chapitre 11, rappellent Zacharie 4:11-14. Leur puissance est celle d’Élie et de Moïse, et le verset 8 a pour parallèle Ésaïe 1:10. La Babylone de ce livre est celle qui succède à la Babylone de l’Ancien Testament et la continue ; aussi les expressions qui décrivent son châtiment sont-elles les mêmes que celles que nous trouvons dans les prophètes (comp. Apocalypse 18, avec Ésaïe 47 ; Jérémie 51:63, 64). Et de même la merveilleuse description de la Jérusalem céleste emprunte ses figures à la description faite par Ésaïe de la Jérusalem terrestre à venir (comp. Apocalypse 21:9-27 et 22:1-5, avec Ésaïe 54:11-12 ; 60 ; Ézéchiel 40:1-3 ; 47:1-12).
Nous voyons par ce rapide exposé quel abondant usage les écrivains du Nouveau Testament ont fait des Écritures de l’Ancien. Eux inspirés par l’Esprit Saint, ils les tenaient pour étant la parole de Dieu et ils en étaient remplis ; pourrions-nous faire mieux qu’eux ? Voudrions-nous invalider leur témoignage ? Nous voyons aussi dans ce fait la parfaite unité du saint volume, un même Esprit instruisait, dirigeait et gardait ceux qui en écrivirent les diverses parties. Et enfin, nous apprenons par là comment nous aussi nous avons à nous servir des écrits de l’Ancien Testament, dont la lecture et l’étude sont parfois trop négligées, et l’application que nous en pouvons faire. Les écrivains du Nouveau Testament voyaient constamment et en tout Christ dans l’Ancien. C’était sa Personne qui en éclairait les diverses parties. Faisons comme eux ; étudions le saint volume en y cherchant Christ, et il nous apparaîtra sous un jour tout nouveau, plein d’enseignements précieux, et il aura pour nous une fraîcheur nouvelle, car Christ est le centre de toutes les pensées de Dieu, et par conséquent dans le Livre de Dieu, tout doit se rapporter à Lui.