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Foi ou Désespoir ?

 

(Faut-il vivre de foi ou se livrer au désespoir ?)

Auteur inconnu

Bible Treasury , vol. 14, p. 330

 

1        Bouleversements et leurs conséquences

2        Quand le désespoir surgit

3        Suiveurs d’hommes ou défenseurs de la cause de Dieu en suivant Christ ?

4        Être attristés des échecs, mais non pas désespérés

5        Exemples d’hommes de foi de l’Ancien Testament

6        S’appliquer à garder l’unité de l’Esprit

7        Avoir foi en Dieu

 

 

1        Bouleversements et leurs conséquences

Dans toutes les grandes crises qui ont secoué le peuple de Dieu et l’Église, il y a toujours eu un résidu qui, malgré sa faiblesse, a témoigné pour la vérité, et dont la foi, grâce à Dieu, s’est avérée à la hauteur de la situation. Dieu a toujours eu Ses fidèles, bien qu’inconnus et invisibles aux yeux des hommes, et ces secousses ont toujours été un moyen salutaire, bien que douloureux et pénible, de manifester la foi de ceux qui désirent Lui être fidèles. Ainsi, si mauvaise que soit l’origine de ces troubles, et si désastreux que soient leurs effets, ils ont l’utilité de faire ressortir ce qui est réellement vrai de ce qui n’est que prétentions. Cela ne veut pas dire que nous n’avons pas à déplorer les disputes et les divisions au sein du peuple de Dieu, ce que tout chrétien droit fait sûrement ; mais lorsque le mal, soit en principe soit en pratique, s’est infiltré et qu’on le laisse agir insidieusement sans le juger, c’est une grande miséricorde de la part de Dieu de permettre que tout s’écroule pour que finalement Sa vérité et Son honneur soient défendus et maintenus. « Car il faut aussi qu’il y ait des sectes parmi vous, afin que ceux qui sont approuvés soient manifestes parmi vous » (1 Cor. 11:19).

 

2        Quand le désespoir surgit

Mais il y a autre chose que produisent ces temps de troubles : c’est qu’ils font surgir et manifester du désespoir, et l’effet de ce dernier sur le témoignage est souvent fort désastreux. Or aux moments de grande crises et d’épreuves, ce désespoir apparaît souvent parmi ceux qui désirent être fidèles sans avoir toutefois le courage ou l’énergie pour «se confier en Dieu et faire ce qui est droit», et il en résulte un poids mort sur le témoignage et une entrave sur l’avancement des principes divins.

Autre chose peut aggraver la situation : ainsi, quand les Israélites sortirent d’Égypte et entrèrent dans le désert, il y eut un « ramassis de peuple » qui se joignit à eux et qui tomba dans la convoitise et apporta le trouble et l’exaspération dans le camp (Nombres 11).

 

3        Suiveurs d’hommes ou défenseurs de la cause de Dieu en suivant Christ ?

Il en est toujours ainsi, l’histoire ne faisant que se répéter, soit dans l’Église soit dans le monde. Tant que tout se passe en douceur, il y a toujours des personnes prêtes à suivre ceux qui sont à la tête et désirent vraiment, dans une mesure, être dans le droit chemin. Mais quand viennent des perturbations, quand les temps de mise à l’épreuve, les temps où l’on est testé, arrivent et que les difficultés surgissent, on entend vite le cri de désespoir : «Nous n’y arriverons jamais ; c’est une mission impossible : faisons demi-tour. À quoi bon continuer quand notre cause est sans espoir ?»

Ceux-là n’ont jamais compris qu’il ne s’agit pas de «notre cause», mais de celle de Dieu. Tant que nous serons occupés par l’avancement de «notre cause», il y aura inévitablement confusion et désarroi devant la réalité de l’épreuve.

Le fait est que ces chères personnes n’ont jamais calculé la dépense avant de se mettre en route ; et elles n’ont jamais eu à l’esprit que toute œuvre véritable pour Dieu est accomplie par Dieu, et que nous ne sommes que Ses instruments. N’étant que des canaux, et non la Source, tant que nous sommes occupés et absorbés par notre témoignage, notre travail, nos progrès, etc., au lieu de Christ, Dieu soufflera dessus pour que nous trouvions notre vrai niveau et que Christ seul soit exalté.

 

4        Être attristés des échecs, mais non pas désespérés

Il est vrai qu’on ne saurait trop s’affliger et se lamenter sur le triste spectacle des divisions de l’Église aujourd’hui. En fait, nous croyons et insistons sur le fait que c’est le seul état d’âme correct pour tout vrai enfant de Dieu qui connaît et aime la vérité de Dieu. Malgré tout, mener deuil sur un échec est très différent d’être désespéré par cet échec. Que ce soit pour l’individu ou pour l’Église, l’épreuve est certainement permise par Dieu dans Sa sagesse et Ses desseins de grâce ; mais quels que soient ces desseins, ils ne sont certainement pas que la confiance en Lui soit perdue chez ceux qui professent Son nom, ni qu’ils abandonnent tout, en se livrant au désespoir.

Et pourtant, combien de fois cela arrive quand ces épreuves arrivent ! Combien nombreux sont ceux que les bouleversements et les mises à l’épreuve désarçonnent et remplissent de déception ! Ils sont assez heureux et sérieux, tant que le témoignage prospère et qu’il n’y a pas de vagues ; mais quand arrive les revers, quand le témoignage est freiné, quand ceux qui sont à la tête sont enlevés ou se montrent infidèles, combien sont nombreux, hélas ! ceux qui commencent à perdre courage et qui reprennent le cri de désespoir : «le témoignage est ruiné ; le témoignage collectif a failli ; l’unité est brisée !».

 

5        Exemples d’hommes de foi de l’Ancien Testament

Je ne doute pas que des hommes comme Néhémie et Daniel aient eu à rencontrer ce genre de choses. Sans doute y en avait-il beaucoup à leur époque qui gémissaient de désespoir et disaient : «Les fils de Juda sont dispersés ; la nation est brisée ; le témoignage à l’Éternel et à l’unicité de Dieu est ruiné : Qu’allons-nous faire ? À quoi sert-il à Babylone de s’accrocher à une cause ruinée ? Faisons un peu de concessions sans importance, fraternisons avec les gens autour de nous et faisons de notre mieux individuellement selon les circonstances !»

Mais les hommes de foi – les Moïse, les Gédéon, les Néhémie, les Daniel – ne parlaient pas comme cela. Même s’ils n’étaient que deux ou trois, voire tout seuls, ils étaient déterminés à être fidèles même s’il fallait y perdre la vie. Il est vrai que l’on a pu se moquer d’eux et rire d’eux ; ils ont pu avoir à souffrir et à être mis dans une fournaise ardente, — et alors ? Ce n’était pas leur affaire ; en tous cas, ils le pensaient. Ils agissaient pour Dieu en Lui laissant les conséquences.

Il est vrai qu’il y a aussi eu des hommes comme Jérémie dont les chaudes larmes témoignaient avec éloquence, bien qu’en silence, de la douleur et de la contrition de cœur qu’ils ressentaient pour le péché de leurs concitoyens ; et bien qu’ils aient pleuré comme peut-être nul autre n’a pleuré avant ou depuis, ils avaient foi en Dieu et ne désespéraient pas. Ézéchiel a vu une vallée pleine d’ossements de gens morts, mais quand Dieu lui a dit que ces morts revivraient, il a cru Dieu. S’il s’était tourmenté, s’il s’était plaint et s’était mis à désespérer, il n’aurait jamais été le véritable homme de Dieu, fidèle et honoré, qu’il fut. N’a-t-il pas ressenti l’apostasie et la corruption du peuple de Dieu bien-aimé ? Bien sûr, il l’a ressenti, et même profondément ; mais cela n’a fait que le faire se rejeter sur la fidélité de Dieu.

Voyez encore Néhémie et Daniel qui se sont entièrement identifié avec les péchés de leur peuple et en ont pris sur eux tout le fardeau, confessant tout à Dieu avec douleur et avec honte (voir Néhémie 9 et Daniel 9). Mais ils n’ont pas été submergés ni paralysés. Ils ont confessé qu’à eux et à leur peuple convenait la confusion de face, mais ils n’ont pas sombré dans la confusion et le désespoir ! Non, c’étaient des hommes de foi, et la foi ne désespère jamais, car elle regarde à Dieu. Quand tous les autres avaient failli, ils savaient que Dieu n’avait pas failli, et ne pouvait faillir ; et ainsi ils se relevaient de leurs prières, rafraîchis, fortifiés et puissants par Dieu pour accomplir tout ce que Lui voulait qu’ils fassent.

 

6        S’appliquer à garder l’unité de l’Esprit

Cher lecteur, n’avons-nous pas besoin d’être encouragés par de telles leçons ? N’entendons-nous pas le cri de désespoir : «Le témoignage est entièrement brisé, le témoignage collectif est ruiné et tout est dans la confusion ; nous n’avons plus maintenant qu’à marcher individuellement sans nous préoccuper des questions ecclésiastiques !» ? Mais nous demandons : La vérité de Dieu est-elle ruinée ? L’Église de Dieu est-elle une faillite ? Les portes du hadès ont-elles prévalu contre elle ? — «L’unité est une faillite», disent-ils ; l’unité de qui ? celle des hommes ou celle de Dieu ? Que les hommes aient failli à maintenir l’unité de Dieu, nous le confessons avec douleur ; mais dire que l’unité du corps de Christ, laquelle est faite par le Saint-Esprit (l’unité de l’Esprit), est une faillite, c’est de l’incrédulité pure et simple, la négation directe de la vérité de Dieu. Malgré toute la confusion et le sectarisme que l’incrédulité et l’infidélité de l’homme ont introduits, la vérité demeure : «Il y a un seul corps» ; et notre responsabilité de «garder l’unité de l’Esprit par (ou : dans) le lien de la paix» n’est pas moindre aujourd’hui que jamais. Les manquements des hommes ne nous dégagent pas de notre responsabilité de maintenir la vérité de Dieu. Ce n’est pas que Dieu veuille que nous élevions un cri de parti, ni que nous fassions une organisation humaine, ni que nous inventions une quelconque unité, mais que nous gardions cette unité qui est déjà faite par le Saint-Esprit – l’unité de l’Esprit – l’unité des Juifs et des Gentils, de l’esclave et de l’homme libre, de l’homme et de la femme, en un seul corps – le corps de Christ – l’habitation de Dieu par l’Esprit. Gardons-nous cette unité ? Il ne s’agit pas de «s’efforcer» de la garder, comme s’il était douteux que nous y parvenions, mais de «s’appliquer à garder l’unité de l’Esprit par le lien de la paix» (Éph. 1:3).

 

7        Avoir foi en Dieu

Cher lecteur, nous demandons encore une fois : Faites-vous quelque chose qui nie pratiquement cette unité si précieuse à Dieu et à Christ ? Contribuez-vous d’une manière ou d’une autre à cette cité du désespoir et de l’incrédulité : «Le témoignage est ruiné, le témoignage collectif est en faillite» ? Non, ayons plutôt «foi en Dieu» (Marc 11:22). Lui n’a pas failli : pas un seul iota ou trait de lettre de Sa vérité ne tombera à terre. Veillons donc à obéir à la parole de Celui que nous invoquons comme «notre Seigneur et Maître» en «nous appliquant à garder l’unité de l’Esprit par le lien de la paix». Car « il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés pour une seule espérance de votre appel ; il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême ; il y a un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tout, et partout, et en nous tous ».