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CHRIST PURIFIANT L’ASSEMBLÉE
Éphésiens 5:25-27
André Gibert
Table des matières :
1 Le travail de Christ purifiant son Église
2 Les obstacles apparents à la purification
3 Le travail de purification sera mené à terme
3.1 La purification est antérieure au tribunal de Christ
3.2 Quand la purification est-elle achevée ? — Purification et transformation
4 Se préparer à la venue du Seigneur
ME 1970 p. 127
Ne nous faisons-nous pas une idée imparfaite, sinon fausse, du travail de purification que Christ effectue présentement dans chacun des siens et par là dans l’Église ?
C’est Lui qui purifie. Il peut employer des instruments pour ce «lavage d’eau par la parole», mais tout ce qui provient des instruments eux-mêmes et qui n’est pas de Lui, est sans effet ou d’un effet malfaisant. C’est Lui qui purifie, au même titre qu’il s’est livré, qu’il sanctifie, et qu’il se présentera l’assemblée à lui-même.
Il ne cesse de s’occuper de cette assemblée. Il ne la perd pas de vue un seul instant, en aucun de ses membres. «Il n’est pas dit : Il l’a purifiée et l’a lavée afin qu’il puisse l’avoir, et ensuite il l’a aimée parce qu’elle était purifiée et propre à être aimée. Non. Il s’est livré lui-même pour elle parce qu’il l’aimait, et maintenant, dit-il, elle doit être purifiée et rendue telle que je la désire... Rappelons-nous toujours que la purification n’a pas lieu afin que nous puissions lui appartenir, mais que Christ a aimé l’assemblée et s’est livré lui-même pour elle afin qu’il la sanctifiât» (J. N. D.). Il se consacre à cette oeuvre de purification comme Avocat auprès du Père et comme Sacrificateur devant Dieu, «étant toujours vivant pour intercéder» pour les siens (Héb. 7:25). Inlassablement il lave les pieds des saints ; c’est en agissant par sa parole dans leur conscience et leur coeur qu’il purifie son Épouse. Et ce travail est toujours et dans tous les détails un travail parfait, sans lacune et sans faille. Comment en serait-il autrement ? Les résultats ne nous en apparaissent pas toujours, loin de là, mais il est constamment digne de Celui qui l’opère, et il en est ainsi pendant toute la durée de notre présence ici-bas.
Y aura-t-il une souillure qui n’ait fait l’objet d’un lavage de sa part, au temps voulu ? Il se peut que l’âme n’en ait que faiblement conscience, mais ce n’est pas l’état d’âme du croyant qui fournit la mesure de la purification. Un saint en chute, non encore restauré, est toujours un saint, non seulement quant à sa position en Christ, mais comme un enfant au sujet duquel tout est fait vis-à-vis du Père pour que la communion soit rétablie dès que le péché sera confessé. Ah, certes, nous résistons à ce travail («tu ne me laveras jamais les pieds !») qui est pourtant la condition de notre sanctification pratique, journalière. Nous sommes incrédules. Nous regimbons contre les circonstances éprouvantes, nous acceptons mal les instruments humains (nos frères !) que le Seigneur emploie, de même que nous savons si peu être de tels instruments quand il nous demande de faire selon l’exemple qu’il nous a laissé. Tout cela à notre préjudice, et donc à celui de l’assemblée. Eh bien, les exhortations de la Parole, l’action de l’Esprit l’appliquant à notre âme, n’en concourent pas moins à nous sanctifier, ce qui revient toujours pour nous à «mortifier nos membres qui sont sur la terre» (Col. 3:5) et à nous «tenir nous-mêmes pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le christ Jésus» (Rom. 6:11). Elles tendent et nous font tendre vers une fin qui serait la sanctification pratique absolue, à laquelle nous n’arriverons cependant jamais tant que nous sommes dans ces corps d’abaissement : paraîtrait-elle même atteinte, la marche d’un croyant serait-elle entièrement exempte de fautes, que ce croyant, tant qu’il est sur la terre, peut pécher. Mais cela n’ôte rien à l’efficacité du travail de Christ, dont les résultats ne se verront dans leur plénitude que dans la gloire. C’est en rapport avec la gloire qu’ils s’opèrent.
Il sera manifeste alors, et alors seulement, que rien n’aura pu empêcher un tel travail d’amour. Ni Satan, ni le monde, ni nos pauvres coeurs. Christ aura purifié son assemblée afin de se la présenter sainte et irréprochable, telle qu’il la veut, telle qu’elle lui plaît. «Le Seigneur lave l’assemblée ici-bas afin qu’elle soit sans tache dans le ciel» (J. N. D.).
Il est clair que ce travail de purification aura été mené à son terme avant que les saints soient manifestés en gloire. Le Seigneur les aura introduits au ciel irréprochables. Que la présentation de l’assemblée à Lui-même selon Éph. 5:27 se rapporte aux noces de l’Agneau ou ait un caractère plus général, de toute façon il se verra en elle ce que la grâce aura produit dans les saints quand ils étaient sur la terre, — les «justices des saints» (Apoc. 19:8). Si l’assemblée a porté ici-bas des vêtements trop souvent salis, elle ne peut porter dans le ciel que du fin lin.
Remarquons ici qu’entre l’enlèvement des saints et leur manifestation en gloire il y a pour eux le tribunal de Christ, mais que le tribunal de Christ n’est pas un lieu de purification : la purification est antérieure. Il s’agira à ce tribunal d’une manifestation en vue d’une rétribution. «Les choses accomplies dans le corps» seront évoquées, de manière que nous ayons, sur nous-mêmes et sur tout ce que la grâce de Dieu aura opéré à notre égard, la même pensée que Dieu, pour une communion parfaite et définitive. Cela ne veut pas dire, bien au contraire, que nous n’éprouverons pas le sentiment d’une perte, pour tout ce qu’il y aura eu de répréhensible dans notre marche, et que nous ne le jugerons pas. C’est ce qui rend si sérieuse la pensée du tribunal de Christ : elle est sanctifiante parce qu’elle nous fait sentir l’extrême importance, tant pour nous que pour les hommes, de la course que nous avons à fournir (2 Cor. 5:11-15). Il est parfaitement vrai aussi que dans la gloire future l’unité parfaite de l’Église comportera toute la diversité d’états individuels différents, en rapport avec ce qu’aura été la conduite de chacun sur la terre. Mais à notre comparution devant le tribunal, comme dans la suite, les souillures d’ici-bas ne seront plus attachées à nous. «Il n’y aura plus alors la honte d’une nature que nous aurons laissée, mais le juste jugement du mal» (J. N. D.). Nous comparaîtrons en possession de corps semblables à celui de notre Seigneur Jésus Christ, et ils seront habités par des esprits nets. Une purification quelconque dans le jour de Christ signifierait qu’il serait entré au ciel des croyants, une Église, encore vêtus de vêtements sales. Comment concevoir qu’il puisse pénétrer dans les lieux célestes, avec Jésus, par Jésus, quelque chose d’impur ? Christ aura donc achevé préalablement son travail de purification, dont la mesure, ne nous lassons pas de le redire, est la gloire future de l’assemblée dans le ciel, — sa gloire à Lui.
Quand et comment aura-t-il achevé cette oeuvre ? Nous avons à être très prudents dans ce que nous pourrions penser à ce sujet, pour ne pas aller au-delà des déclarations positives de l’Écriture. Nous comprenons qu’il y a lieu de distinguer entre le travail actuel de purification, celui d’Éph. 5:26, et le changement qui s’opérera à la venue du Seigneur selon 1 Thess. 4 et 1 Cor. 15. Ce dernier, préalable à la manifestation glorieuse, couronne le travail de purification mais il est évidemment autre chose : notre corps sera «délivré» (Rom. 8:23), et nous, nous serons délivrés du «corps de notre abaissement», non par la mort mais par la puissance de vie qui absorbera ce qui est mortel (2 Cor. 5:4). La purification fera place à une transformation. «Non pas que nous désirions d’être dépouillés, mais nous désirons d’être revêtus». Cette délivrance du corps, que nous attendons, au surplus concerne l’âme et l’esprit, conservés comme lui «en la venue de notre seigneur Jésus Christ. Celui qui a promis est fidèle, qui aussi le fera» (1 Thess. 5:23).
Mais le fait même de ce prodigieux changement témoignera de l’excellence de l’oeuvre purificatrice antérieure, et de la perfection de ses résultats dont nous ne pouvons avoir maintenant qu’une conscience si faible et si partielle. La purification par le lavage d’eau par la parole aura été si complète, — de par la fidèle intercession de Christ, la grâce de Dieu et la sûreté de la base posée par l’effusion du sang de la rédemption —, que rien ne pourra s’opposer à une telle transformation. Elle s’opérera, pour «nous les vivants qui demeurons», dans des corps «morts à cause du péché» bien que vivant de la vie terrestre ; et quant aux saints endormis, ce sont des corps qui auront connu la corruption qui ressusciteront incorruptibles. Mais rien de la nature pécheresse ne demeurera. Christ aura «sauvé jusqu’à l’achèvement» ceux qui s’approchent de Dieu par Lui. Quel triomphe, à tous égards, que l’enlèvement des saints, dans lequel est inclus celui de l’Église !
Reste ceci, qui est sans doute le plus important : si la venue du Seigneur était véritablement pour nous quelque chose d’imminent, un effet sanctifiant d’une puissance inconcevable y répondrait. Ce serait la réalisation de 1 Jean 3:3. Il ne serait pas question seulement de joie et de consolation, si précieux que ce puisse être, mais il y aurait séparation effective du mal et du monde. «C’est un grand point pour nous de comprendre que l’état dans lequel nous devons être présentés à Christ est la mesure de notre sanctification ici-bas» (J. N. D.).
Demandons au Seigneur de produire lui-même un travail de conscience dans tous les siens, par son Esprit, pour que nous croyions ce que si souvent nous affirmons de nos seules lèvres.
Peut-être n’en sera-t-il réellement ainsi que dans le «clin d’oeil» final (1 Cor. 15:52), à la jonction, pour ainsi dire, de la purification présente et de la transformation qui nous fera semblables à Lui. Un instant aussi court suffirait au Saint Esprit pour qu’il opère plus d’action dans le monde, pour convertir, et dans le coeur des saints pour réveiller, que nous ne pouvons l’imaginer. Mais ce clin d’oeil, y sommes-nous préparés, nous qui avons été éclairés ? Et quelle autre préparation peut-il y avoir que d’être occupés de Christ glorifié ? «Contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit» (2 Cor. 3:18).