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SUR LA PERFECTION

 

«Perfectionnez-vous»    2 Corinthiens 13:11

 

 

André Gibert

Les sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest ; ME 1981 p. 288

Table des matières :

1     Perfection absolue et perfection relative

2     Les divers passages sur la perfection pratique et le perfectionnement des «hommes faits» ou «parfaits»

2.1      1 Corinthiens 2:6

2.2      Éphésiens 4:13

2.3      Philippiens 3:15

2.4      Colossiens 1:28

2.5      Hébreux 5:14

3     Conclusion : Un perfectionnement continuel

 

 

1                    Perfection absolue et perfection relative

Christ est glorifié. Nous lui serons faits semblables. Déjà nous sommes accomplis en Lui. C’est là un état de perfection absolue, définitive, la perfection dans laquelle Dieu voit dès maintenant ceux qui sont «en Christ», et telle qu’elle sera effective pour eux dans le ciel. C’est seulement par la foi que nous saisissons cela tant que nous sommes dans nos corps d’infirmité. Mais dès maintenant, connaître Christ par la foi, lui et pas simplement sa mort expiatoire, si fondamental que ce soit, voilà ce qui me sort pratiquement de ma condition de pécheur, et, tout en me tenant à ma place ici-bas en tant que racheté par pure grâce, me met en état de refléter quelque chose de lui et de progresser jusqu’à un état de perfection relative. La base, on ne saurait trop y insister, est la connaissance de ce qu’est Christ ressuscité et glorifié, et de ce que Dieu m’a fait en Christ. Les progrès dans cette connaissance sont comparables à ceux d’un petit enfant qui passe peu à peu à l’adolescence puis à l’âge adulte : il possède bien, au moins en germe les facultés mentales et physiques qu’aura l’adulte, mais il faut qu’elles s’éveillent, grandissent, se développent, sinon il reste un anormal, un «demeuré». La maturité morale du chrétien doit pareillement s’atteindre, plus ou moins vite, d’expérience en expérience, de nourriture en nourriture plus forte, et tout enfant de Dieu, normalement, devrait arriver à un moment où les capacités du nouvel homme pourront pleinement s’employer. Cet «homme fait», ce «parfait», n’est nullement débarrassé de la vieille nature, il n’est pas garanti de pécher, mais il a compris qu’il ne peut en être gardé qu’en regardant à Christ par la foi, il sait qu’il n’y a en lui-même aucune puissance : il n’a pas confiance en la chair, il sait qu’elle ne peut être améliorée et il la tient pour morte. Il sait, d’autre part, qu’il aura toujours à avancer tant qu’il sera sur la terre, et qu’il ne le fera qu’en étant occupé de Christ, l’ayant comme but de sa course.

Mais cette perfection relative et ses progrès indéfinis sont fondés sur la certitude de la foi quant à cette perfection absolue que le croyant ne possédera que dans la gloire, et dont il est déjà revêtu aux yeux de Dieu, car c’est celle de Christ. Rappelons ici quelques données de la Parole.

 

2                    Les divers passages sur la perfection pratique et le perfectionnement des «hommes faits» ou «parfaits»

2.1   1 Corinthiens 2:6

Si, en 1 Corinthiens 2:6, Paul déclare qu’il «parle sagesse,... la sagesse de Dieu en mystère» mais «parmi les parfaits» seulement, c’est bien parce que «le Christ Jésus» nous a été fait, pour tous les croyants, «sagesse de la part de Dieu» (ch. 1:30). Il déplorait que les Corinthiens ne soient pas devenus de ces «parfaits» — sauf exceptions ; leur croissance spirituelle ayant été entravée, ils étaient encore des «hommes charnels», des petits enfants en Christ. Ils n’en étaient pas moins des «saints appelés» (1:2), il les exhortera à être «des hommes faits quant à l’entendement» (ch. 14:20) et il les stimulera pour qu’ils se montrent «des hommes» (ch. 16:13) et s’affermissent. En 2 Corinthiens 13:11, il demandera leur perfectionnement et le leur enjoindra : «Perfectionnez-vous» ; perfectionnez-vous dans la pratique d’une marche propre à des hommes renouvelés, nourris de la Parole, conduits par le Saint Esprit, dans le chemin au bout duquel il y a Jésus Christ glorifié.

 

2.2   Éphésiens 4:13

Si, en Éphésiens 4:13, l’objet du ministère des dons est «la perfection des saints, jusqu’à ce que nous parvenions tous... à l’état d’hommes faits, à la mesure de la stature de la plénitude du Fils de Dieu», en contraste avec les petits enfants ballottés à tout vent de doctrine comme l’étaient les Corinthiens, cet enseignement est donné parce que les Éphésiens étaient assez développés pour que Paul pût leur parler en partant de la position élevée de tous les croyants, assis dans les lieux célestes en Christ. La connaissance de la révélation ici-bas de la gloire d’un Christ exalté dans le ciel s’accompagnait de celle de l’union des croyants, par le Saint Esprit, à cette Tête glorifiée tandis que le corps est encore sur la terre.

 

2.3   Philippiens 3:15

Si, en , Paul peut exhorter tous ceux qui sont parfaits avec lui à marcher ensemble dans le même sentier, c’est qu’ils sont ensemble déjà comme «la circoncision» (ch. 3:3). Les «parfaits» comme Paul tendent avec lui vers une perfection qui ne sera atteinte que lorsque Christ les introduira dans la gloire ; mais c’est ce fait d’avoir comme but la Personne de Christ glorifié qui a amené ces chrétiens à l’état d’hommes faits. La position en Lui est connue, saisie par la foi, et par là on en a fini avec soi-même.

 

2.4   Colossiens 1:28

Si, en Colossiens 1:28, Paul dit qu’il travaille en vue de présenter «tout homme parfait en Christ», le Chef qui occupe le premier rang en toutes choses, en qui nous sommes accomplis et qui est «en nous l’espérance de la gloire», n’est-ce pas parce que Dieu nous a réconciliés afin que nous puissions être présentés par Lui-même «saints et irréprochables devant Lui en amour» ? C’est une chose faite, irréversible, que la foi saisit. S’en étant emparée, elle est exhortée à se maintenir dans cette certitude, autrement dit à ce que les croyants «demeurent parfaits et bien assurés dans la volonté de Dieu» (ch. 4:12).

 

2.5   Hébreux 5:14

Si, en Hébreux 5:14, les croyants hébreux se voient reprocher leur infantilisme et leur paresse à écouter, de sorte qu’il leur est enjoint d’«avancer vers l’état d’hommes faits» (ch. 6:1), c’est bien parce qu’ils ont pu être appelés «frères saints, participants à l’appel céleste», l’appel en vue de la perfection absolue (ch. 11:40) assurée à la foi par l’oeuvre de Christ, et parce qu’il a été bien établi devant eux que «Celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous d’un» (ch. 2:11). L’«homme fait» est celui qui a saisi ce que le petit enfant ignore, savoir qu’il n’existe d’autre mesure de perfection que Jésus glorifié par Dieu. Il a bien compris qu’il n’a en lui aucune force pour imiter un tel modèle, mais par expérience il a appris à discerner le bien et le mal, et à se nourrir de la parole de la justice ; il a laissé la parole du commencement du Christ pour avancer jusqu’à cet état où les yeux sont fixés sur le Chef et le Consommateur de la foi, assis à la droite de Dieu.

 

3                    Conclusion : Un perfectionnement continuel

L’état d’homme fait, autrement dit la perfection pratique des saints ici-bas, n’est donc pas une perfection suffisamment atteinte pour que le «parfait» s’arrête. Au contraire, oubliant les choses qui sont derrière il tend avec effort vers celles qui sont devant, c’est-à-dire la gloire avec Christ. Sa croissance continue. À la différence de son homme extérieur qui dépérit, l’homme intérieur est renouvelé de jour en jour, il se rapproche de la perfection qu’il aura seulement dans cette gloire. Elle l’attend. Il est faux de parler à ce propos d’idéal inaccessible : en réalité nous l’atteindrons tous, mais non par nous-mêmes ; il faudra l’opération du pouvoir de notre Seigneur Jésus Christ, lorsqu’il viendra enlever les siens, transformant à sa ressemblance et les ressuscités et les transmués.

Dans cette attente, que notre perfection d’ici-bas se fasse et progresse, chers amis. Elle est à la mesure de notre jouissance, par la foi, de la plénitude du Christ. «Accomplis en Lui», que nous soyons remplis de lui ! «Apprenez de moi», nous dit-il quand nous sommes «venus» et que nous avons «pris son joug» (Matt. 11:28-30). «Perfectionnons-nous».