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LA LOI DE LA LIBERTÉ    Jacques 1:25 ; 2:1-13

 

 

André Gibert

Les sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest ; ME 1974 p. 57-61

 

Table des matières :

1     La loi de la liberté

2     La loi royale

3     La loi de Moïse

4     Le chrétien et la violation des diverses lois

5     Retrouver la communion quand la loi de liberté a été violée

6     Tribunal de Christ

7     Montrer la miséricorde

 

 

1                    La loi de la liberté

Les exhortations de Jacques, et spécialement celle du début du chapitre 2 — ne pas faire acception de personnes — s’adressent à des «frères» professant une même foi, «la foi de notre seigneur Jésus Christ, seigneur de gloire». Il leur parle comme à des enfants de Dieu, engendrés selon la propre volonté du Père (1:18). Ils possèdent ainsi une nouvelle nature, divine, laquelle trouve son plaisir à accomplir ce que désire leur Père. Ils ont été délivrés de toute servitude pour être soumis à la loi de la liberté, la «loi parfaite» dont les instruit l’Écriture. Cette loi répond aux aspirations mêmes de la nouvelle nature, qui aime le bien et qui est capable de l’accomplir. Ce sont des hommes libres, appelés à parler et à agir désormais «comme devant être jugés par la loi de la liberté» (2:12). Leur modèle est la vie sur la terre de Celui qui a pleinement accompli cette loi et qui est maintenant dans la gloire comme Seigneur.

 

2                    La loi royale

La loi de la liberté est, pourrait-on dire, la transposition à leur égard de la loi royale, elle-même expression de la volonté du Dieu souverain, une volonté d’amour : «Tu aimeras Dieu», et «tu aimeras ton prochain». Elle domine tout, de toute la majesté du «Roi de ceux qui règnent». Elle est la loi de ce royaume qui «est justice, paix et joie dans l’Esprit saint» (Rom. 14:17), qu’il a promis à ceux qui l’aiment (Jacq. 2:5).

 

3                    La loi de Moïse

La loi de Sinaï, ou de Moïse, en était bien aussi une transposition, puisqu’elle se résume dans ces deux commandements d’aimer Dieu et d’aimer son prochain, mais une transposition à l’égard de l’homme en Adam, qu’elle démontre incapable d’observer cette loi royale. La loi de Moïse ne peut être accomplie sans l’amour, mais elle ne le donne pas, et elle met en évidence qu’elle ne le trouve pas dans l’homme. Il n’y en a pas dans notre coeur naturel (Rom. 8:7 ; Tite 3:3). Elle est sainte et bonne (Rom. 7:12), mais elle ne fournit aucune ressource au pécheur. Elle le condamne, et ne laisse échapper à sa rigueur aucun manquement, déclarant coupable sur tous les points quiconque l’a transgressée sur un seul. Qui l’a méprisée «meurt sans miséricorde» (Héb. 10:28).

«Faire acception de personnes» est l’une de ces transgressions ouvertes que la loi de Sinaï condamne sans miséricorde, et elle en est la plus caractéristique. C’est «commettre le péché», braver la volonté expresse de Dieu qui commande d’aimer.

 

4                    Le chrétien et la violation des diverses lois

Est-ce moins un péché quand c’est un chrétien qui agit ainsi ? Au contraire. Le manquement n’en est que plus grave, parce qu’il est le fait de quelqu’un qui, objet de miséricorde, agit vis-à-vis des autres contre la miséricorde, tel l’esclave de Matt. 18:23-35. La miséricorde l’a fait échapper à la condamnation de la loi de Sinaï, il peut se prévaloir de ne plus être sous cette loi, mais alors il rencontre la loi de la liberté. Est-elle moins exigeante ? Elle l’est davantage ; elle fait apparaître le péché plus odieux encore. Le croyant a été libéré de la loi et du péché pour servir Dieu en nouveauté d’esprit et non en vieillesse de lettre, et le voilà qui agit selon la chair, selon le monde, il juge selon l’esprit du siècle au lieu que la foi opère par l’amour ! Il a violé la loi royale, la loi de la liberté, celle du Christ (Gal. 6:2). Au lieu d’aimer Dieu et d’aimer son prochain comme il en avait été rendu capable, parce qu’il avait été aimé (1 Jean 4:19-21), il a méprisé la grâce qui l’avait pardonné. Faire acception de personnes, a-t-on dit, est un affront à la foi de notre seigneur Jésus Christ, seigneur de gloire, c’est le renier en pratique pour se courber devant ce qui est haut estimé parmi les hommes mais en abomination devant Dieu (v. 2, 3 ; Luc 16:15).

C’est ainsi que nous juge la loi de la liberté. Elle est sans miséricorde pour le vieil homme : la liberté selon Dieu ne peut admettre la liberté pour la chair (Gal. 5:13, 17). En péchant nous péchons contre la nouvelle nature et contre Celui qui nous l’a donnée afin que nous goûtions le bonheur de Le servir. Par l’Esprit que nous avons reçu, et la Parole par laquelle est nourrie la vie que nous tenons d’elle, nous avons le pouvoir et le devoir de discerner le mal et de le juger, de tenir la chair à sa place et de mortifier nos membres qui sont sur la terre. En vain voudrions-nous nous excuser : Mais c’est ma vieille nature, je ne puis l’empêcher ! La loi de la liberté nous dit : Tu n’as pas agi en homme libre, mais en esclave du péché, tu as forfait à ta condition !

Notre qualité d’homme libre n’est pas remise en question, si du moins il s’agit de vrais croyants et non de professants sans vie, mais nous l’avons aliénée nous-mêmes, il faut que nous le sentions afin de nous dégager du filet et ne pas retomber définitivement en esclavage. Et, en vérité, sans la grâce qui nous a sauvés, sans Jésus qui intercède pour nous, sans son office d’avocat, bref, sans la miséricorde divine, où irions-nous ?

 

5                    Retrouver la communion quand la loi de liberté a été violée

Devant la loi de la liberté qui nous juge, la conscience est reprise. J’ai manqué de miséricorde ; cette loi, comme celle de Sinaï et bien plus encore, me juge sans miséricorde ! Essayer d’apaiser la conscience par l’indifférence aboutira à l’endurcir et la cautériser, et l’on s’éloignera toujours plus de Dieu, devenant insensible à son amour. Mais laisser la tristesse selon Dieu opérer une repentance à salut (2 Cor. 7:10) nous fera rencontrer la miséricorde divine, toujours prête pour celui qui reconnaît n’en mériter aucune. Elle «se glorifie vis-à-vis du jugement», alors que nous avons à le craindre. Non qu’elle agisse en opposition avec le jugement, mais elle se le subordonne, pour ainsi dire, employant «son oeuvre étrange» pour le bien des objets de la miséricorde, même quand ils en ont coupablement manqué. Pour amener son enfant à juger et confesser son péché, Dieu agit sur la base des mérites infinis de «Jésus Christ le juste... la propitiation pour nos péchés» (1 Jean 2:1, 2), mais il exerce son gouvernement, en discipline paternelle, selon qu’il en est besoin, afin que son enfant ne soit pas châtié avec le monde. Il veut que, purifié et restauré, ayant retrouvé la communion perdue, il puisse à nouveau exercer la miséricorde comme il en a le privilège comme enfant de Dieu. Quelle grâce qu’il en soit ainsi ! Et même si le gouvernement devait aller très loin, jusqu’à la mort du corps, comme il pourrait aller — mais comment le dire sans trembler ? — jusqu’à la réprobation du serviteur infidèle (1 Cor. 9:27) et au reniement du timide devant les anges de Dieu (Apoc. 21:8), la miséricorde l’emportera toujours, glorifiant le Père des miséricordes dans ses voies envers les siens.

 

6                    Tribunal de Christ

Au tribunal de Christ tout sera manifesté à la lumière de cette loi de la liberté. Chacun recevra les choses accomplies dans le corps, soit bien soit mal, selon ce qu’il aura fait (2 Cor. 5:10). Qu’aurons-nous à produire lors de ce déploiement ? Nous ne pourrons qu’être remplis du souvenir de cette miséricorde et Lui la produira dans tout l’éclat de ce qu’elle aura opéré ici-bas pour nous et en nous.

 

7                    Montrer la miséricorde

Que ce soit comme des objets de cette miséricorde que nous parlions et agissions dans cette vie terrestre. Que nos regards ne se détournent pas de notre Seigneur Jésus Christ, et que notre foi en Lui soit prouvée par des oeuvres. Montrons-nous miséricordieux comme notre Père céleste est miséricordieux, accomplissant ainsi la loi royale en tant que libérés pour être soumis à la loi de la liberté. N’est-ce pas là refléter le Seigneur de gloire ?