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L’apôtre Paul à Athènes — Actes 17:16-34

 

avec des appels aux âmes pour maintenant

 

Kelly William

 

Table des matières abrégée :

Actes 17:16, 1717:1817:19-2117:22-2317:2417:2517:2617:2717:2817:2917:3017:3117:32-34

 

Table des matières détaillée :

1     Actes 17:16, 17 — Paul à Athènes

1.1      Ch. 17:16

1.2      Ch. 17:17

Un appel

2     Actes 17:18 — Les philosophes, épicuriens et stoïciens

Un appel

3     Actes 17:19-21 — « Cette nouvelle doctrine »

Un appel

4     Actes 17:22-23 — Un « Dieu inconnu »

Un appel

5     Actes 17:24 — Le Dieu qui a fait le monde

Un appel

6     Actes 17:25 — Le Donateur de toutes choses se suffit à Lui-même

Un appel

7     Actes 17:26 — Toutes les nations ont une même origine et Dieu a le contrôle de tout

8     Actes 17:27 — Chercher Dieu

9     Actes 17:28 — En Lui nous vivons

Un appel

10      Actes 17:29 — La Divinité

11      Actes 17:30 — Un ordre de se repentir

Un appel

12      Actes 17:31 — Le juge ressuscité

Un appel

13      Actes 17:32-34 — Le résultat, alors et maintenant

Un appel

 

Publié en 1904 par T. Weston, Londres

 

Note Bibliquest : on rappelle que Gentils = nations = non juifs

 

1                   Actes 17:16, 17 — Paul à Athènes

1.1                      Ch. 17:16

Jusque-là le voyage de l’apôtre en Europe n’avait pas été plus facile que ceux d’Asie. Il avait été persécuté et maltraité à Philippes, et avait dû fuir pour sa vie de Thessalonique et de Bérée. Il était maintenant seul à Athènes, attendant Silas et Timothée. Il ne trouvait aucun plaisir dans cette ville mère des arts, de l’éloquence et de la philosophie. La beauté de ses sculptures et de ses statues, et la splendeur de son architecture étaient contaminées par l’idolâtrie. Comme l’a dit un auteur satirique, il était plus facile de trouver un dieu qu’un homme à Athènes. Aussi l’esprit de l’apôtre était-il excité au-dedans de lui en voyant la ville remplie d’idoles. Quel spectacle pour lui qui, du temps où il n’était pas encore régénéré, avait été élevé dans une autre ville [Jérusalem] qui se vantait de n’être souillée par aucune idole !

Paul en avait désormais fini avec ce genre de vanterie vaine. Il avait appris de Dieu, tout à fait personnellement, qu’il n’y a pas de juste, non pas même un seul, qu’il n’y a personne qui ait de l’intelligence, personne qui recherche Dieu (Rom. 3:10, 11). Telle est la sentence de Dieu même pour ceux qui sont sous la loi (car il ne s’agissait pas du mal de chez les Gentils), afin que toute bouche soit fermée et que tout le monde soit coupable devant Dieu (Rom. 3:19). En bref, il n’y a pas de différence quant à la ruine, car tous ont péché et n’atteignent pas à la gloire de Dieu, selon ce qu’il dira lui-même plus tard (Rom. 3:23), par inspiration.

Mais ce saint isolé était étreint par l’amour de Christ. L’œil et l’autel de la Grèce n’avaient pas le moindre charme pour cet œil simple et ce cœur dévoué. Que valait pour lui l’Acropole dont la renommée s’étendait partout, avec sa statue gigantesque de la déesse protectrice Pallas-Athènes, dont le casque, le bouclier et l’épée brillaient aux rayons du soleil ? Que valait l’Aréopage avec son sanctuaire ténébreux des Euménides ? Que valait le temple encore frappant de Thésée ? Que valaient tous ces bâtiments publics, toutes ces places publiques, avec leurs autels dédiés aux divinités d’une humanité dégradée, — comme des abstractions d’une grande élévation, mais descendant dans l’insolence et l’impudeur, et servant de couverture religieuse pour toutes les convoitises, les dépravations, les choses honteuses et malhonnêtes ? Ce n’était que des horreurs pour l’esprit de Paul, car elles ne faisait que manifester l’état de ce peuple qui se glorifiait dans l’esclavage de Satan, et dans une religion aussi fausse que vile qui sacralisait la dissolution la plus honteuse, et l’ignorance la plus insensée du seul vrai Dieu.

Au lieu d’être comme assommé par cette iniquité et ces ténèbres si profondes, étant donné son propre isolement et le prix qu’il attachait à la communion plus que quiconque, Paul, en serviteur fidèle, regardait à Son Maître. Avec un courage sans faille, il osait rendre témoignage à Celui qui est Lumière et Amour, et qui l’a démontré en envoyant Son Fils pour se faire connaître aux Juifs et aux Gentils. C’était justement cette cité qui avait obligé l’un de ses citoyens (Socrate), qui soulevait beaucoup de questions, à boire une coupe de poison pour avoir enseigné qu’il fallait tenir compte du guide que Dieu a logé dans l’homme déchu. Il s’agissait de ce que nous appelons plus correctement la conscience, mais que lui regardait comme une sorte de divinité. Lui-même avait démontré qu’au mieux, elle l’avertissait de ce qui était mauvais, mais ne communiquait jamais aucun bien positif ; évidemment, elle avait omis de lui apprendre la folie de sacrifier un coq à Esculape au moment de sa mort.

 

1.2                      Ch. 17:17

Nullement découragé par de telles circonstances, l’apôtre fut conduit à se lancer de tout cœur dans la communication de la vérité : « Il discourait donc dans la synagogue avec les Juifs et avec ceux qui servaient Dieu, et tous les jours sur la place publique avec ceux qui s’y rencontraient ». Hélas, l’ancien peuple de Dieu avait autant besoin de l’évangile que les païens. Ils reconnaissaient un Dieu vivant, ce qui est une vérité grande et bénie si elle est en même temps une puissance vivante. Mais en rejetant leur propre Messie, jusqu’à la mort et à la mort de la croix, ils étaient devenus ouvertement les pires ennemis de Dieu et de Son Fils. Dès lors, le seul espoir pour eux, ces « rebelles » comme les appelle leur propre Écriture, c’était de confesser leur erreur fatale d’incrédulité aux pieds de Celui qui a souffert pour les péchés afin de les amener à Dieu, plus blancs que la neige par l’effet de Son sang précieux (cet effet n’est pas moindre que cela, Sa Parole en donne l’assurance).

Le Seigneur Jésus est également le Sauveur des Gentils par la foi au témoignage de Dieu rendu au sujet de Son Fils. Tel est l’évangile, la bonne nouvelle de Dieu. Et l’historien inspiré nous fait connaître en peu de mots, mais des mots très clairs, combien l’apôtre se donna assidûment à la tâche de publier cette bonne nouvelle, le message le plus plein de grâce que Dieu ait jamais communiqué au pécheur coupable. Si au jour du sabbat, Paul était très actif dans la synagogue, tous les jours il discourait à l’agora, ou place du marché, avec ceux qu’il rencontrait : leurs besoins étaient grands, et son zèle brûlant. La croix de Christ prouvait que les Juifs n’étaient pas meilleurs de cœur que les païens, et même pires parce qu’ils faisaient de leurs grands privilèges un sujet d’orgueil, et haïssaient d’une haine mortelle leur Messie et Dieu qui Le leur avait envoyé.

 

                                                Un appel

À quoi en es-tu et où es-tu, toi qui lis ces lignes ? En voyant les ténèbres des Gentils et la chute d’Israël, en as-tu profité pour te juger toi-même ? Toute ta vie te prépare-t-elle à autre chose qu’au jugement et à l’étang de feu ? Ou bien te retranches-tu derrière le mauvais argument que tout le monde est mauvais, et toi pas plus que les autres ? Ceci te fournira-t-il la moindre consolation dans le châtiment éternel de l’enfer ? Ô la sottise et la folie de se détourner de Celui qui te parle dans l’évangile, comme Il le faisait par son serviteur aux Athéniens idolâtres, et aux Juifs, et à ces Gentils qui passaient à la synagogue pour écouter la Loi et les prophètes, ayant été déjà sensibilisés à discerner les abominations du paganisme, malgré tous les ornements de leur poésie et de leurs beaux-arts.

Tu as des privilèges encore plus grands que ceux des Juifs. Tu as été élevé là où le Nouveau Testament, autant que l’Ancien, est accepté comme Parole de Dieu. Tu as entendu parler en général du Fils de Dieu venu comme Sauveur des pécheurs. Tu as lu que Dieu L’a envoyé, pour qu’en croyant en Lui, tu aies la vie éternelle et la rédemption éternelle, sans argent et sans prix. Quelle témérité de continuer le chemin sans repentance et sans croire ! Des pécheurs périssent à tout instant : n’est-ce pas un avertissement pour toi qui es autant pécheur qu’eux ?

Un autre apôtre met en garde contre des idoles encore plus accaparantes et plus répandues que celles qui choquaient Paul à Athènes. Bien qu’invisibles, elles gouvernent le cœur, et le feront tout autant, voire plus que les idoles d’or, d’argent ou de pierre, gravées avec tout l’art et l’imagination de l’homme. Que sont la facilité, le plaisir, le pouvoir et les honneurs en tout genre et selon toutes les conditions des hommes, hautes ou basses ? Qu’est-ce que Mammon, sinon le plus vil des faux dieux ? Les richesses ne sont-elles pas adorées universellement par l’homme avec plus de ferveur que n’importe laquelle de toutes les idoles du monde païen, ou qu’elles toutes ensemble, comme un moyen de satisfaire toutes les passions et de combler tous les désirs ? N’oublie pas la parole solennelle du Seigneur : « vous ne pouvez servir Dieu et Mammon ». Qui te délivrera de ce mal inné sinon Celui que Dieu a ressuscité d’entre les morts, Jésus qui nous délivre de la colère qui vient ? (1 Thes. 1:10). C’est Lui aussi qui délivre des péchés présents et des convoitises présentes, pour servir le Dieu vivant et vrai, et pour L’attendre des cieux (1 Thes. 1:9).

Ô pécheur, ne tarde pas à écouter Celui qui te parle personnellement dans Sa Parole, afin de recevoir le salut de Dieu par la foi, maintenant pour ton âme, et ensuite pour ton corps à Son retour !

 

 

2                   Actes 17:18 — Les philosophes, épicuriens et stoïciens

L’adversaire était nouveau pour l’apôtre à Athènes. Ce n’était pas, comme à Philippes, un effort insidieux de Satan se servant d’un esprit de Python, tentant de flatter et manipuler les esclaves du Dieu Très-Haut, — effort repoussé avec mépris et une sainte indignation, malgré toute l’inimitié suscitée par l’égoïsme déçu et la persécution du monde. Ce n’était pas non plus, comme à Thessalonique, l’ancienne jalousie de l’incrédulité juive, toujours active et tirant parti de ce que Paul prêchait le royaume du Seigneur pour l’accuser de rébellion contre César. À Athènes, ce sont les philosophes qu’on voit apparaître pour la première fois, mais ils ne cesseront pas d’exercer leur influence funeste jusqu’à ce que leur carrière s’achève dans l’apostasie qui vient. Car la philosophie s’occupe des phénomènes, et ne s’élève jamais au-dessus des causes secondes, et elle ne veut pas s’incliner devant l’autorité de Dieu qui se révèle soit dans Sa Parole écrite, soit encore moins dans la Parole en personne. Ce n’est que des pensées d’homme, sans activité réelle ni de la conscience ni de la vérité.

 

« Et quelques-uns aussi des philosophes épicuriens et des philosophes stoïciens s’en prirent à lui ; et les uns disaient : Que veut dire ce discoureur ? et d’autres : il semble annoncer des divinités étrangères ; parce qu’il leur annonçait Jésus et la résurrection » (Actes 17:18).

 

Il n’est pas parlé des académiciens ni des péripatéticiens. Ces écoles qui suivaient respectivement Platon et Aristote étaient établies dans les banlieues nord-ouest et nord-est, tandis que les disciples d’Épicure et de Zénon avoisinaient la place du marché, où ils rencontrèrent l’apôtre et entendirent ses paroles de grâce et de vérité ; celles-ci étaient non seulement nouvelles pour eux, mais elles renversaient entièrement leurs systèmes, qui n’imitaient pas l’idéalisme de Platon, ni la vaste connaissance terrestre qui était la fierté d’Aristote. Les épicuriens et les stoïciens s’occupaient beaucoup plus que les autres de la vie journalière effective de l’homme. Carrément adversaires les uns des autres, ils se retrouvaient ensemble pour s’opposer absolument et directement à la révélation de Dieu en Christ.

C’est avec eux que l’évangile prêché par l’ambassadeur de Christ entra en conflit ouvert : d’abord quant à la personne de Jésus, puis quant à la résurrection. Les philosophes, avec toute leur activité spéculative planant haut au-dessus du vulgaire, ont toujours tendance, comme ici, à se montrer les plus alourdis du genre humain dans le domaine des choses de Dieu. Les Juifs, malgré leurs préjugés si forts et leur hostilité jalouse à l’égard d’une révélation nouvelle, n’ont jamais manifesté une stupidité pareille à la leur, pas plus que les Lycaoniens grossiers et à demi barbares, ou que les autres païens d’Asie mineure (Actes 14). Ces philosophes semblent avoir cru que Paul présentait Jésus et la résurrection comme deux divinités, l’une mâle l’autre femelle, une répartition classique des dieux, commune à peut-être toutes les formes d’idolâtrie sauf le Tsabaïsme.

Les épicuriens étaient matérialistes et athées pratiquement, sinon ouvertement, bien qu’ils admettaient l’existence de dieux ne s’intéressant à personne. Les stoïciens étaient panthéistes, et excluaient également l’existence d’un Dieu unique, vivant et vrai, auquel toute âme doit avoir à faire ; ils soutenaient que le monde a une âme qu’ils tenaient pour un dieu. Cette école était explicitée par Chrysippe plutôt que par Zénon de Citium. Ils considéraient que l’âme était un corps, et un corps périssable, mais que l’Âme de toutes choses, dont les âmes des animaux font partie, est impérissable. Les deux niaient la création, mais s’imaginaient que la matière est éternelle. Le jugement divin était pareillement mis de côté, ainsi que le sens du péché devant Dieu, et la notion de relation avec Lui, de laquelle découle en réalité toute obligation morale. Pour les épicuriens, la Chance caractérise le monde ; ils étaient en pratique laxistes et s’adonnaient au plaisir. Pour les stoïciens, c’était le Destin qui caractérise le monde ; ils étaient en pratique sévères et marqués par l’orgueil.

Cette ignorance de gens instruits était entièrement livrée à l’influence de l’imagination corrompue, et elle était condamnée par la bonne nouvelle de Dieu. Quand le péché entra, et produisit la ruine de nos premiers parents, Dieu dirigea leurs yeux d’une manière plutôt mystérieuse (jusqu’à ce que le fait soit expliqué dans toute sa simplicité) vers la Semence de la femme qui écraserait le serpent, Satan, et délivrerait ceux qui regarderaient vers Lui avec foi et repentance. Celui qui bénirait avait été désigné comme la Semence d’Abraham, et plus restrictivement, la Semence de David. Plus tard, Dieu désigna le Sauveur de manière encore plus restrictive comme étant le Fils de « la Vierge » de la maison de David, éclairant ainsi sept siècles à l’avance la personnalité unique de Celui qui allait être vraiment Emmanuel, Dieu avec nous, et pourtant un homme. « Jésus » est le seul à concentrer toutes ces promesses sur Lui-même, et plus encore ; Il était Celui qui devait donner Sa vie en rançon pour plusieurs, — Jésus qui guérissait les malades et ressuscitait les morts, et qui a pourtant été haï et mis à mort par ceux à qui Il n’avait fait que du bien — Jésus qui démontra ainsi l’inimitié de l’homme contre Dieu, et l’amour infini de Dieu pour l’homme. Car en vérité, c’est par ce seul sacrifice que ceux qui croient peuvent être pardonnés, et recevoir la vie éternelle, et être purifiés de tout péché.

Dieu avait dès les jours d’autrefois rendu témoignage à tout cela par la loi et les prophètes. Mais récemment Il avait couronné Sa parole écrite autrefois par le fait nouveau et prodigieux de la résurrection de Christ d’entre les morts, annoncée ouvertement et à plusieurs reprises de la propre bouche du Seigneur. Celui que l’homme a tué, Dieu L’a ressuscité, et L’a ensuite reçu dans la gloire. Quelle nouvelle bénie pour tous ceux qui croient ! Quelle terrible culpabilité pour ceux qui en restent à une philosophie creuse, qu’elle soit épicurienne, stoïcienne ou toute autre !

Les épicuriens étaient marqués par l’indifférence de l’homme, insensible à ses péchés, et aveugle à l’égard du vrai Dieu qui a tant aimé le monde qu’Il a donné Son Fils unique afin que quiconque croit ne périsse pas mais qu’il ait la vie éternelle. Les stoïciens étaient marqués par l’auto-suffisance hautaine, qui s’admire elle-même, discoure sur la vertu et dédaigne de reconnaître les péchés et de recevoir un Sauveur de la part de Dieu en Jésus. Pourtant c’est Lui qui dans l’humiliation a porté la honte de la croix de la part de l’homme, et sous le jugement de Dieu contre notre péché, afin de pouvoir sauver l’homme de ses péchés : voilà la grâce de Dieu, et Sa nouvelle justice justifiante (Rom. 3:26) sur laquelle la résurrection de Christ a mis son sceau divin (Rom. 4:25).

 

                                                Un appel

Et maintenant, cher lecteur, sois certain qu’il n’y a pas d’autre Sauveur pour toi, ni pour quiconque. Tu peux être illettré ou philosophe, mais le péché nivelle tous dans la poussière de la mort. Ô, crois en Dieu à travers Jésus, — en Dieu qui L’a ressuscité d’entre les morts, et Lui a donné la gloire, afin que ta foi et ton espérance fussent en Dieu (1 Pierre 1:21). Il n’y a pas d’autre chemin vers Dieu. Comme Dieu est un, ainsi aussi il y a un seul Médiateur, l’homme Christ Jésus qui s’est donné Lui-même en rançon pour tous (1 Tim. 2). Maintenant, le témoignage rendu par Dieu requiert ta foi. La bénédiction n’est que pour celui qui croit. Comment pourrait-elle être pour ceux qui ne se repentent pas de leurs péchés ni ne reçoivent la bonne nouvelle de Dieu ? Ô ne doute pas, ne remets pas à plus tard, mais crois Sa parole qui demeure éternellement ! (1 Pierre 1:25).

 

 

3                   Actes 17:19-21 — « Cette nouvelle doctrine »

Plus on connaît les vanités démoralisantes de la mythologie grecque, moins on s’étonne de la surprise qui accueillit les paroles de l’apôtre sur la place du marché d’Athènes. Si certains étaient méprisants, d’autres étaient curieux. L’activité mentale bouillonne d’autant plus librement là où la conscience s’endort, et où l’âme n’est pas purifiée par l’obéissance à la vérité d’un cœur pur (1 Pierre 1:22). Comme l’importance politique avait disparu depuis longtemps, les bavardages et les mots d’esprit étaient leur ressource pour remplir le vide.

 

« Et l’ayant pris, ils le menèrent à l’Aréopage, disant : Pourrions-nous savoir quelle est cette nouvelle doctrine dont tu parles ? car tu nous fais entendre certaines choses étranges ; nous voudrions donc savoir ce que veulent dire ces choses. Or tous les Athéniens et les étrangers séjournant [à Athènes], ne passaient leur temps à autre chose qu’à dire ou à ouïr quelque nouvelle » (Actes 17:19-21).

 

Si à cette époque-là il y avait, et depuis quelque temps déjà, une pénurie évidente d’hommes brillants à Athènes, ils avaient, comme ils s’en vantaient, un riche héritage de beaux-arts, de pensée philosophique active et audacieuse, de poésie à l’élégance accomplie, d’éloquence et d’histoire, tout cela mêlé à une corruption totale et une dépravation morale contre nature, et leurs dieux étaient l’image amplifiée de leur propre dégradation. C’est à cette époque que parut Jésus le Fils de Dieu, la Semence de la femme. En Lui brillèrent avec éclat la lumière de Dieu et l’amour de Dieu. L’annoncer Lui était effectivement une « doctrine nouvelle ». Lui et Lui seul était l’image parfaite du Dieu invisible. « Il était dans le monde, et le monde fut fait par Lui, et le monde ne L’a pas connu » (Jean 1:10). Dans quel abrutissement était le monde ! Combien sa sagesse était vaine, inutile et aveuglante ! Le boeuf connaît son possesseur, et l’âne la crèche de son maître (Ésaïe 1:3), mais le monde avec sa plus haute civilisation ne connaissait pas Son Créateur. Ce n’était pas étonnant : il avait depuis si longtemps marché en trébuchant dans les ténèbres du mal et des dieux qui n’étaient que des démons.

Mais les Juifs ? Ils n’étaient pas meilleurs ; ils étaient même plus coupables. « Il vint chez soi, et les siens ne l’ont pas reçu » (Jean 1:12). Ils avaient la loi et les prophètes, et Jean Baptiste pour Lui préparer le chemin. Mais leur volonté était engagée contre Lui. Ils auraient aimé avoir un Messie pour renverser les Romains et établir Israël à la tête de toutes les nations. C’est ce qui aura lieu quand Il reviendra en puissance et en gloire. Mais sa première tâche fut, pour Lui comme pour Dieu, de sauver des pécheurs. Quelle valeur aurait eu Son royaume si le péché n’était pas premièrement expié ? Un Messie humble, plein de grâce, saint et souffrant, était haïssable pour leurs cœurs orgueilleux, parce qu’Il était infiniment meilleur et au-dessus de ce qu’ils concevaient, et eux-mêmes étaient infiniment pires.

La philosophie n’a jamais trouvé qu’« au commencement, Dieu créa les cieux et la terre ». Elle n’a même jamais appris que, quand l’homme fut fait, lui et tout ce qui l’entourait était « très bon » (Gen. 1:1, 31) ; et encore moins qu’il est tombé dans le péché, et que la créature assujettie à l’homme, comme l’homme lui-même, sont tombés sous le pouvoir de la mort. C’est pour s’occuper de cet état de péché et de ruine, que, quand vint l’accomplissement du temps, Dieu envoya Son Fils, né de femme, né sous la loi, pour racheter ceux qui étaient sous la loi, afin qu’ils reçoivent l’adoption [la condition de fils] (Gal. 4:4-5).

Qu’est-ce que cela a à faire avec la science, incapable de s’élever au-dessus des causes et des effets ? et quand on la pousse vers ce qu’elle a de plus élevé, elle ne trouve qu’un mur nu infranchissable : c’est ce qu’a reconnu l’un des sages de la terre mort récemment. La science ne peut aller au-delà des phénomènes, et des lois générales qui en découlent. La science n’est que la classification de ce qui existe et la découverte de ce que les philosophes se plaisent à appeler les « lois de la nature ». Mais qui a produit ces phénomènes, et a imposé ces lois ? Là la science est aveugle et muette, et tout ce qu’elle arrive à confesser, c’est l’existence de faits ou de causes primordiaux, dont elle ne peut pas rendre compte. Et pourquoi pas ? parce qu’ils mettent en évidence la Cause Première, Celui qui est avant toute cause, Celui qui est la cause de toutes les causes secondaires. Mais cela, les hommes le refusent, et préfèrent rester agnostiques, forteresse étrange de l’orgueil de la connaissance. « Le monde, par la sagesse [non pas seulement par sa folie, mais même par sagesse] n’a pas connu Dieu » (1 Cor. 1:21).

C’était bien terrible de voir l’homme, avec tout son orgueil, se courber devant les œuvres de ses mains, des idoles de métal et de pierre, dans la pure ignorance du Dieu vivant et vrai qui a envoyé Son Fils pour mourir pour les pécheurs et retirer tous ceux qui croient du présent siècle mauvais (Gal. 1:4). Serait-Il le seul Puissant, le seul Bon, Roi des rois et Seigneur des seigneurs, à ne pas devoir punir la rébellion ? Et n’est-ce pas une rébellion manifeste et funeste contre Lui d’adorer les faux dieux, comme ils le faisaient ? et des dieux aussi vils !

 

                                                Un appel

Mais Il est amour, et Il l’a prouvé en envoyant Son Fils pour devenir homme (tout en étant Dieu), pour souffrir pour les péchés, et pour sauver tous les pécheurs qui se soumettent à Lui. Pour rendre témoignage à ce sacrifice comme étant le seul acceptable et efficace, Dieu a ressuscité d’entre les morts le Sauveur crucifié. Écoute cela, toi qui es sous le charme de scientifiques orgueilleux. Jésus ressuscité est un témoignage à la gloire de Son Père et à l’amour qu’Il montre même à Ses pires ennemis qui se repentent. Si Sa propre naissance d’une vierge est entièrement au-dessus du domaine des causes et des effets, combien plus Sa résurrection proclame que Dieu agit selon cette puissance qui égale Son amour, et qui s’interpose en justice pour sauver tous ceux qui croient. Même un philosophe ne peut argumenter que la mort est la cause de la résurrection. Non, c’est Dieu qui ressuscite les morts, et c’est Lui qui annonce dans l’évangile la bonne nouvelle que tu peux croire et être sauvé par Sa grâce, même si tu es un pécheur perdu.

Oui l’évangile est « cette nouvelle doctrine » (Actes 17:19) ; et la vérité de Dieu est la chose la plus étrange pour l’homme déchu — bien plus étrange qu’une fiction.

 

 

4                   Actes 17:22-23 — Un « Dieu inconnu »

Dans la vaste multitude des dieux étranges d’Athènes, l’œil scrutateur de l’apôtre observa un autel ayant une inscription qui reconnaissait inconsciemment l’état de ruine, non seulement de ses habitants, mais de tout le monde païen. Ils n’avaient pas l’intention de l’admettre humblement ; mais pour Paul qui connaissait la vérité, les mots écrits exprimaient le fait. D’après des témoins dignes de foi, il parait qu’il y avait à Athènes plusieurs autels avec une telle inscription. Paul en a vu un, et a parlé en rapport. Dans leur zèle grossièrement polythéiste, ils consacraient des sanctuaires non seulement aux divinités domestiques et étrangères, mais aux dieux inconnus, afin qu’aucun ne manquât de l’honneur qui lui était dû. C’est ce qui fournit à Paul la base de ses allégations ; et combien l’appel de « l’apôtre des nations » est infiniment supérieur à l’Apologie de Socrate !

 

« Mais Paul, se tenant au milieu de l’Aréopage, dit : Hommes athéniens, je vois qu’en toutes choses vous êtes voués au culte des démons ; car, en passant et en contemplant les objets de votre culte, j’ai trouvé aussi un autel sur lequel était inscrit : AU [ou : À UN] DIEU INCONNU ! Celui donc que vous honorez sans le connaître, c’est celui que moi je vous annonce » (Actes 17:22-23).

 

La grâce et l’œil simple s’attachent à ce qui est vrai, pour atteindre la conscience et juger ce qui est faux. L’apôtre n’était pas en train d’introduire des divinités étrangères, mais il faisait connaître le Dieu dont l’autel reconnaissait ouvertement qu’Il était inconnu. Qui d’entre eux pouvait nier que les dieux de l’Olympe, les plus honorés au milieu d’eux, étaient, de leur propre aveu, les personnages les plus arbitraires, corrompus et violents en leur genre, et qu’ils fournissaient à leurs adeptes, non pas une base de moralité, mais une base d’indécence des plus viles, et même contre nature ? Et si telle était la religion de la foule, maintenue en l’état par l’égoïsme des prêtres et soutenue par l’habileté des politiciens, qu’avaient fait les philosophes orgueilleux et sceptiques ? Rien, sinon d’aggraver le mal par de vains efforts pour réconcilier un monde de péché, de douleur et de mort avec un dieu faible, avec des dieux inutiles ou indifférents qui laissaient à des hommes coupables et présomptueux le soin de faire progresser et d’améliorer les choses ici-bas.

Car aucune de leurs divinités ne se prétendait éternelle, omnisciente et omnipotente dans son essence. Aucune d’elles ne disait JE SUIS, et on n’avait jamais dit d’aucune d’elles qu’elle était Lumière moralement, ou Amour dans l’énergie de sa nature. Pourtant dans tout être humain, à moins d’être enivré par la superstition ou fatalement empoisonné par le scepticisme, il y a ce qu’on a appelé la conscience de Dieu, et qui est forcé de reconnaître qu’il faut bien que Dieu soit. Et bien que personne ne puisse découvrir Sa nature par sa recherche, pourtant quand cette nature est présentée à l’homme par révélation, sa conscience reconnaît que ces attributs et cette nature sont seuls dignes de Lui.

Qu’est-ce donc qui rend la difficulté insurmontable ? C’est ce mot petit, mais terrible, tout à fait personnel, mais d’une réalité universelle : le PÉCHÉ. Il n’y a que lui pour rendre compte de la ruine, de la confusion, des ténèbres, de l’incertitude et de la misère de l’homme partout. Et qu’est-ce que le péché pour un Dieu bon, saint et juste ? Bible ou pas Bible, un monde mauvais et misérable est la réalité que tous ont sous les yeux. Prétendre que le Dieu éternel l’a fait tel quel, c’est une notion digne du super-ennemi ; c’est la négation de toute pensée juste sur Sa bonté, Sa sagesse et Sa puissance. Que ce monde soit tombé dans sa condition actuelle par la transgression de son chef est la seule clef raisonnable, et c’est précisément ce que la Bible déclare s’être simplement passé. L’idolâtrie et la philosophie n’ont fait qu’aggraver le trouble en niant que le fidèle Créateur a fait dépendre le bon état de l’obéissance du premier homme ; car l’homme a été constitué un être moral, et il a été éprouvé comme tel. Mais l’idolâtrie et la philosophie font pire ; elles amènent les hommes à refuser de croire dans le Second Homme, Celui qui étant Dieu est venu dans la lumière et l’amour de Dieu pour sauver tous ceux qui croient en Lui — Celui qui étant devenu homme, est mort comme le seul sacrifice efficace pour les péchés, et est ressuscité pour la justification de ceux qui se repentent et croient la bonne nouvelle (Rom. 4:25). Ô combien cela est digne de Dieu et de Son Fils !

Dès le début l’homme s’est écarté de Dieu, et Dieu l’a laissé ressentir son exil du paradis d’Adam, non sans lui avoir préalablement communiqué à la fois la sentence de jugement et la révélation d’un Libérateur souffrant, la Semence de la femme. Mais hormis quelques hommes de foi, la race a trouvé son plaisir et son contentement à agir sans Sa présence et sans Sa faveur ; ils se sont adonnés à la corruption et à la violence, jusqu’à ce qu’Il intervienne par le déluge qui les a tous balayés. Seuls ont été sauvés dans l’arche Noé et ses fils, et leurs femmes, avec des animaux purs et impurs ; et l’ère présente a commencé. Mais elle a bientôt été marquée d’une part par de nouvelles institutions établies par Dieu, et d’autre part par un mal nouveau. L’apôtre l’exprime ainsi : « ayant connu Dieu, ils ne le glorifièrent point comme Dieu, ni ne lui rendirent grâces ; mais ils devinrent vains dans leurs raisonnements, et leur coeur destitué d’intelligence fut rempli de ténèbres : se disant sages, ils sont devenus fous, et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en la ressemblance de l’image d’un homme corruptible et d’oiseaux et de quadrupèdes et de reptiles. C’est pourquoi Dieu les a aussi livrés, dans les convoitises de leurs coeurs, à l’impureté » (Rom. 1:21-24). C’est le saint récit du paganisme et de son absence totale de vérité, de piété et de décence morale.

Telle était Athènes avec un Dieu inconnu. Tels étaient les païens qui, par la foi en Christ, s’étaient tournés des idoles vers Dieu, pour servir le Dieu vivant et vrai qui leur avait été donné à connaître dans Son Fils, le Sauveur ressuscité. Ayant cru en Lui, ils n’avaient pas seulement reçu le pardon, mais la vie éternelle : la base d’une nature et d’une marche nouvelles, vues et données à connaître par des témoins choisis et inspirés. Certains avaient été autant dans les ténèbres et la dissolution que tous ceux d’Athènes ou de Corinthe auxquels l’apôtre écrivait après qu’ils aient cru : « mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés » (1 Cor. 6:11). Comment se fait-il qu’il y ait eu un changement aussi merveilleux ? en vertu de quoi ? « au nom du Seigneur Jésus, et par l’Esprit de notre Dieu » (1 Cor. 6:11).

 

                                                Un appel

Ainsi Dieu est connu dans Son Fils et par Son Esprit, comme l’Écriture en rend abondamment témoignage. Prends les quelques paroles de notre Seigneur en Jean 17:3 : « C’est ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent seul vrai Dieu, et Celui que tu as envoyé, Jésus Christ ». Ô ne te détourne pas d’une telle grâce et d’une telle vérité, mais « crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé, toi et ta maison » (Actes 16:31).

 

 

5                   Actes 17:24 — Le Dieu qui a fait le monde

La création est une grande vérité que l’incrédulité n’a jamais reconnue. Il ne semble pas que les hommes d’avant le Déluge l’aient niée, bien qu’elle n’ait eu ni valeur pour eux ni effet sur eux à cause de leur condition toujours plus abominable. L’Écriture laisse entendre que l’idolâtrie a surgi après ce jugement solennel de Dieu. Ils n’avaient pas d’excuse, car les choses qui sont faites (tout à fait l’inverse d’un développement) manifestaient ce qui ne peut se voir de Lui, Sa puissance éternelle et Sa divinité ; et aussi parce qu’ayant connu Dieu extérieurement et de manière incontestable, ils ne l’ont point glorifié comme Dieu, ni ne Lui ont rendu grâces (Rom. 1:19-20). Telle est l’indifférence coupable qui les a conduits à la folie que leurs cœurs remplis de ténèbres tenaient pour être de la sagesse ; à la suite de cela ils ont changé la vérité de Dieu en mensonge (celui du grand ennemi), et ils ont honoré et servi la créature plutôt que le Créateur qui est béni éternellement (Rom. 1:21-25). Les convoitises honteuses se mirent à être pratiqués sans honte (fin de Rom. 1), et il n’y en avait pas de plus triste démonstration que le tableau offert par cette ville d’Athènes à l’œil pieux et pénétrant de l’apôtre. Ils se glorifiaient même dans leur honte.

Avec un tact admirable et délicat, l’apôtre, en faisant connaître le Dieu inconnu, commence par le miracle dont l’effet est devant tous les yeux, malgré les désordres introduits partout par la chute. Au lieu d’être l’annonciateur de démons étranges, il était le premier à affirmer avec gravité, grâce et toute clarté de langage, les droits du seul vrai Dieu, et il le faisait à l’invitation des Aréopagites eux-mêmes. En cherchant à savoir eux-mêmes, ne serait-ce qu’en demandant à savoir ce que signifiait cette nouvelle doctrine, ils ne s’attendaient guère à un témoignage si simple et si noble, comportant une puissance propre qui sautait aux yeux pour toute conscience dépourvue de préjugés.

 

« Le Dieu qui a fait le monde et toutes les choses qui y sont, lui qui est le Seigneur du ciel et de la terre, n’habite pas dans des temples faits de main » (Actes 17:24).

 

Chaque membre de phrase, chaque mot même peut-on dire, sapait le paganisme, sans la moindre syllabe susceptible d’offenser. La grande vérité, pourtant élémentaire, ne laissait aucune place aux mythes des prêtres et des poètes, ni aux raisonnements de sages remplis de ténèbres. C’était un fait remarquable qu’aucun chef religieux ou philosophe, tous en désaccord entre eux par ailleurs, ne revendiquât que leur dieux aient fait le monde et toutes les choses qui y sont, qu’il s’agisse de dieux domestiques, étrangers ou inconnus. Ils n’attribuaient cette œuvre merveilleuse ni à quelqu’un proche de la position suprême, ni à une coopération de plusieurs travaillant tous dans des sphères respectives en vue d’un but commun. Sans s’en rendre compte, ils disaient la vérité jusque-là. Les démons n’avaient rien à faire avec la création du monde et des choses qui y sont. Le vrai Dieu qu’ils ne connaissaient pas, les avait tous faits.

Ils avaient chacun leur rêveries différentes. Mais leurs schémas quant à l’origine de tout ce qui était autour, au-dessus ou en dessous d’eux, les cosmogonies comme on les appelle, n’étaient que des spéculations plus absurdes les unes que les autres. La seule rare ressemblance avec les faits réels se trouvait dans toutes sortes de bribes de traditions anciennes qu’ils avaient pu adopter et qui subsistaient encore chez des hommes enclins à l’oubli. L’idée prévalant chez les philosophes était que la matière est éternelle. C’est ainsi que le panthéisme a dominé pendant des siècles en Inde, d’où il s’est répandu au sud et à l’ouest, de plus en plus, jusqu’à se développer maintenant en Europe et en Amérique. Brahman, ou Dieu, n’a pas de personnalité, et il ne peut donc y avoir de création, sauf l’idole du développement de Darwin. Les détails misérables sur l’émanation qui aboutit nécessairement au polythéisme, ne sont pas dignes d’être réfutés ni répétés.

Quel contraste entre ces vapeurs ténébreuses et infectes, et la lumière claire de l’Écriture et de la création, brève mais suffisante pour ce qui précède l’homme, — avec ses récits vastes, intéressants et si importants sur la formation de la terre, et l’introduction de l’homme dans la scène qui convenait à la fois à prouver la bienveillance de Dieu et à fournir la sphère propre pour la responsabilité de l’homme. L’apôtre établit ici, sans controverse, le fait qui délivre des rêveries humaines faites au mépris de la vérité.

Mais le Dieu qui a tout fait n’est pas seulement un Créateur. Il est Seigneur du ciel et de la terre. Son autorité oblige partout. L’homme déchu tente d’échapper à cette vérité parce qu’elle fait immédiatement appel à la conscience. Comme homme, je suis Sa créature, et par ce lien, je suis nécessairement Son serviteur. Est-ce que je fais Sa volonté ? Ai-je plaisir à l’avoir Lui comme raison d’être de ma vie ? Or je suis un homme déchu, qui s’est écarté de Lui, et j’aime faire ma propre volonté, bien que je sache qu’elle Lui est contraire. S’Il est Seigneur du ciel et de la terre, Il doit m’appeler à rendre compte de mes mauvaises actions ; quelle va être ma part, et où sera-t-elle, surtout si je Le rencontre tel que je suis ? Dieu ne serait pas le Dieu bon, juste et saint, comme Il se doit de l’être en tant que vrai Dieu, s’Il était indifférent à Son honneur et au déshonneur que Lui porte Sa créature, si habituée à le faire.

Il « ne demeure pas dans des temples faits de main ». C’est ce que laissait entendre le prophète Ésaïe (66:2) à ceux qui s’appuyaient sur le privilège d’avoir le temple au milieu d’eux, alors qu’il allait bientôt tomber. Étienne disait exactement la même chose (Actes 7:48) ; et Paul qui l’avait entendu de lui avec des oreilles incrédules, le proclamait maintenant avec foi et amour auprès des Athéniens, plus dévoués que quiconque sur la terre à faire étalage d’honneur pour les démons qui consacraient toutes les convoitises viles. Le Seigneur du ciel et de la terre supportera-t-Il ou ne tiendra-t-Il aucun compte d’une telle iniquité ? Ne va-t-Il pas exécuter Son jugement non seulement sur les démons, mais sur leurs adeptes, pour cause de rébellion contre Lui ?

C’est pour cela que l’apôtre s’était mis à prêcher Jésus et la résurrection dans les lieux très fréquentés par les hommes, avant de se rendre à l’Aréopage. C’est pour cela que Dieu s’était mis à envoyer à toute l’humanité la bonne nouvelle du Sauveur mort et ressuscité. Le Dieu qui a fait l’univers, le Seigneur du ciel et de la terre, qui n’habite pas dans des temples faits de main, daigne regarder vers un seul qui est affligé, qui a l’esprit contrit, et qui tremble à Sa parole (És. 66:2). Sa bonté conduit le pécheur à la repentance ; or où Sa bonté brille-t-elle mieux qu’en Jésus ? C’est elle qui attira la femme pécheresse ; c’est elle qui gagna le brigand endurci à la repentance et à la foi sur la croix ; c’est elle qui écrasa Paul en train de faire une croisade pour la loi, pour en faire le plus humble des saints, quelqu’un qui souffrit pour Lui.

 

                                                Un appel

C’est Celui qui t’est annoncé maintenant. Toi qui n’a pas de justice acceptable par Dieu, si tu ne t’es pas encore soumis à la justice de Dieu en Christ, tu es dans le même besoin que les Athéniens, et tu cours le même danger qu’eux. Ô regarde à Jésus, qui est la vie, la vie éternelle, afin que tu vives pour Dieu, désormais et pour toujours. L’évangile n’est pas seulement la rémission des péchés à quiconque croit, mais il est la vie par le nom de Christ. Celui qui a souffert pour les péchés de tous ceux qui croient, c’est Celui qui donne la vie éternelle maintenant, et qui les ressuscitera au dernier jour (Jean 6:40).

 

 

6                   Actes 17:25 — Le Donateur de toutes choses se suffit à Lui-même

« Et il n’est pas servi par des mains d’hommes, comme s’il avait besoin de quelque chose, lui qui donne à tous la vie et la respiration et toutes choses » (Actes 17:25).

 

C’est comme Celui qui a fait le monde et les choses qui y sont, que l’apôtre a premièrement fait connaître le Dieu inconnu à Athènes, comme partout ailleurs parmi les nations. L’homme avait déjà très tôt abandonné cette vérité. Il n’a pas tenu compte des preuves de Sa puissance éternelle et de Sa divinité dans le monde de la création. Il a oublié la connaissance provenant de la tradition, que tous avaient au commencement ; il s’est lassé de Le glorifier et n’a pas été reconnaissant de Ses bontés. Prétendant être sage, ils sont devenus fous, et ont changé la gloire du Dieu incorruptible en l’adoration de la nature, puis se sont mis à déifier l’humanité, si tant est qu’on puisse ainsi appeler l’objet principal de leur adoration centrée sur le sexe et autres passions ou activités humaines. La multiplicité des religions attestait la perte du seul vrai Dieu : toute la splendeur des statues et des temples ne pouvait cacher cette perte, et ne faisait que publier l’imposture. Comment circonscrire le Seigneur du ciel et de la terre dans un ouvrage d’homme, Lui qui est omniprésent ?

Ensuite au v. 25, il est rendu témoignage non pas seulement à Sa majesté en création, mais à Sa bonté. « Et Il n’est pas servi par des mains d’hommes, comme s’il avait besoin de quelque chose, Lui qui donne à tous la vie et la respiration et toutes choses » (Actes 17:25). Sous ce rapport, Dieu était aussi un Dieu inconnu au monde païen. Ils pensaient que, moralement, Dieu était comme l’un d’eux. Ils étaient convaincus que les dieux ne trouvaient aucun plaisir au bonheur de l’homme, mais plutôt à jeter par terre les hauts placés, et à renverser ceux qui prospèrent. On ne disait donc de personne qu’il était béni avant qu’il n’arrive sain et sauf à la fin de sa vie.

L’apôtre plaçait devant les Athéniens Celui qui, bon en Lui-même, fait le bien activement, même dans le monde détraqué comme il l’est actuellement, depuis que la chute de l’homme a introduit le péché et la mort dans tout l’univers. Celui qui n’a besoin de rien pour Lui-même fait luire Son soleil sur les bons et les méchants, et envoie sa pluie sur les justes et les injustes (Matt. 5:45). Et Il ne s’est pas laissé sans témoignage en faisant du bien, en donnant du ciel des saisons fertiles, et en remplissant les coeurs de nourriture et de joie (Actes 14:17). Il en a été ainsi parmi toutes les nations qu’Il a supportées dans les temps passés malgré qu’elles marchaient dans leurs propres voies en L’ignorant : Il donne à tous la vie et la respiration et toutes choses. Combien il est clair et simple, et combien il saute aux yeux, ce fait dont il se sert pour faire connaître le Dieu qu’ils avouaient ne pas connaître ! Quel contraste avec tous les faux dieux du monde (de vrais démons en réalité) qui avilissent leurs adeptes en les entraînant dans le mal, dans leur propre rébellion et dans leur égoïsme malfaisant, aidant aussi leurs prêtres à faire leur proie des craintes coupables de l’humanité.

Le vrai Dieu donne à tous la vie et la respiration et toutes choses. Même dans un monde en ruine, cette bienveillance active se répand impartialement. Il fait pousser l’herbe pour le bétail, et les plantes pour le service de l’homme ; Il fait sortir le pain de la terre, et le vin qui réjouit le cœur de l’homme, faisant reluire son visage avec l’huile ; et avec le pain Il soutient le coeur de l’homme. Il amène les ténèbres, et la nuit arrive : alors toutes les bêtes de la forêt sont en mouvement ; les lionceaux rugissent après la proie, et pour demander à Dieu leur nourriture. Le soleil se lève : ils se retirent, et se couchent dans leurs tanières. Alors l’homme sort à son ouvrage et à son travail, jusqu’au soir. Que tes oeuvres sont nombreuses, ô Éternel ! Tu les as toutes faites avec sagesse. La terre est pleine de Tes richesses. Tous s’attendent à Toi, afin que Tu leur donnes leur nourriture en son temps. Tu leur donnes, ils recueillent ; Tu ouvres ta main, ils sont rassasiés de biens. Tu caches Ta face, ils sont troublés ; Tu retires leur souffle, ils expirent et retournent à leur poussière (Ps. 104:14-15, 20-24, 27-29). Quel commentaire de la bonté de Dieu qui soutient tout, que ce Psaume 104 !

Cependant les Athéniens n’écoutèrent guère, bien que la vérité apportât ses preuves à tous ceux qui étaient dépourvus de préjugés. On finit par couper la parole à l’apôtre à l’Aréopage. Les plaisirs du péché accaparaient ses auditeurs en général. Le jugement de Dieu était une idée intolérable. Mangeons et buvons car demain nous mourrons (És. 22:13). Mais on ne se moque pas de Dieu (Gal. 6:7). L’homme n’est pas un simple animal pourvu d’une capacité mentale supérieure à celle des bêtes, mais il a été fait à l’image de Dieu, selon Sa ressemblance (Gen. 1:26). Le Juge de tous l’a « créé » lui seul parmi tous les êtres habitants de la terre, et a soufflé dans ses narines une respiration de vie ; et ainsi l’homme est le seul à avoir une âme qui est en association directe avec Lui et jouant pour Lui le rôle de gouverneur moral de l’homme, — une âme directement responsable envers Lui selon sa nature et sa position particulières. Quelles que soient les spéculations éhontées des hommes, aucune bête n’a de conscience envers Dieu, comme celle qu’a l’homme, même s’il peut l’anesthésier ou la nier. De là vient la compassion infinie qui s’est déversée sur l’homme dans son péché et sa ruine.

Celui qui était Dieu, mais est devenu homme, la Semence de la femme, a daigné être le don incomparable de l’amour divin, pour que l’homme perdu puisse croire et être sauvé. « Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. Car Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde afin qu’il jugeât le monde, mais afin que le monde fût sauvé par lui » (Jean 3:16-17). Celui qui croit en Lui devient un enfant et un fils de Dieu ; et une fois qu’il en est ainsi, il reçoit le don de l’Esprit, l’Esprit d’adoption par lequel il crie Abba, Père (Gal. 4:6-7).

Il est hors de doute que cette nouvelle relation crée des besoins nouveaux. Or Dieu est toujours le même Donateur libéral ; et s’Il est pour nous, qui sera contre nous ? Celui même qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui L’a livré pour nous tous, comment ne nous fera-t-Il pas don aussi, librement, de toutes choses avec Lui ? Qui intentera accusation contre des élus de Dieu ? — C’est Dieu qui justifie ; qui est celui qui condamne ? — C’est Christ qui est mort, mais plutôt qui est aussi ressuscité, qui est aussi à la droite de Dieu, qui aussi intercède pour nous : qui est-ce qui nous séparera de l’amour du Christ ? Tribulation, ou détresse, ou persécution, ou famine, ou nudité, ou péril, ou épée ? Selon qu’il est écrit : « Pour l’amour de toi, nous sommes mis à mort tout le jour ; nous avons été estimés comme des brebis de tuerie ». Au contraire, dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés (Rom. 8:31-37). En vérité, tout ce qui nous est donné de bon et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières, en qui il n’y a pas de variation ni d’ombre de changement (Jacq. 1:17).

 

                                                Un appel

Mon lecteur, si tu n’as pas encore cru, pourquoi donc faudrait-il que tu meures dans tes péchés ? Pourquoi céder plus longtemps à la destruction et à l’esclavage et au mensonge de Satan contre le Dieu Sauveur ? Seule la vérité peut et veut te rendre libre. Regarde au Fils et crois en Lui ; Il te libérera et tu seras vraiment libre.

 

7                   Actes 17:26 — Toutes les nations ont une même origine et sont sous le contrôle de Dieu

« Et il a fait d’un seul sang toutes les nations (*) des hommes pour habiter sur toute la face de la terre, ayant déterminé les temps ordonnés et les bornes de leur habitation » (Actes 17:26).

 

(*) note Bibliquest : C’est le mot « ethnos » d’où vient le mot « ethnie ». JND en anglais traduit ce mot par « nation » comme WK, mais en français, JND et Carrez (Nouveau Testament grec-français interlinéaire) traduisent par « race ».

 

L’apôtre fait allusion ensuite aux dispositions de la providence en faveur de l’homme tel qu’il est sur la terre. Si les hommes se sont éloignés de Dieu au point de ne plus Le connaître, et sans avoir aucun désir de connaître Ses voies, on aurait pu penser qu’au moins l’origine des nations n’aurait pas été entièrement oubliée. Mais l’homme laisse facilement filer ce qui l’humilie, et il invente et accepte la fable du progrès moral, parce que cela flatte sa vanité. Or aucune secteur de la race humaine n’était plus enflé d’autosatisfaction que ces Grecs qui entendaient alors parler du vrai Dieu, non seulement dans Sa bonté en création et en soutien, mais comme ayant formé ces communautés appelées les « nations ».

Après que le déluge ait été envoyé comme un jugement pour balayer une génération corrompue et remplie de violence, le sacrifice devint la base sur laquelle le monde de maintenant est établi (Gen. 8:20-21). Le principe de gouvernement a été lui aussi introduit : « qui versera le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé » (Gen. 9:6). La chair était à prendre désormais librement comme nourriture, sauf le sang (Gen. 9:3-4) ; il n’y avait pas lieu de se limiter aux végétaux (Gen. 1:30) ; par contre le sang était réservé à Dieu à qui appartient la vie.

Mais la terre renouvelée a vu l’homme renouveler ses iniquités. Même Noé établi gouverneur, a manqué à se gouverner lui-même, et il n’est plus fait aucune mention de lui ensuite (Adam non plus, n’est plus mentionné après la chute). En voyageant à partir de l’est, les hommes trouvèrent une plaine au pays de Shinhar, où ils décidèrent de demeurer, au lieu de remplir la terre comme ils en avaient reçu l’instruction (Gen. 1:28 ; 11:2). Leur stratagème était d’opérer une centralisation en érigeant une cité et une tour, et de se faire un nom de peur d’être dispersés, — car Dieu n’était pas dans leurs pensées. L’union fait la force, et ils voulaient être indépendants. Mais l’Éternel les dispersa au loin par le moyen nouveau, simple et efficace de la confusion de leurs communications mutuelles, par des langues différentes ; car jusque là, toute la terre avait une seule langue et le même langage (Gen. 11).

Ainsi, au lieu d’une vaste communauté comprenant toute l’humanité, le divin Gouverneur provoqua d’abord la dispersion de l’homme, et finalement, aux jours de Peleg, la division de la terre. Quoi qu’il arrive sous l’effet des migrations ou des résolutions, les nations occupèrent leur pays d’après leurs familles et leurs langues, tant aux jours de l’apôtre qu’encore aujourd’hui. On ne se moque pas de Dieu.

 

« Et il a fait d’un seul sang toutes les nations [races] des hommes pour habiter sur toute la face de la terre, ayant déterminé les temps ordonnés et les bornes de leur habitation » (Actes 17:26).

 

C’est ainsi que les prophètes, depuis Moïse jusqu’à Malachie, et confirmés par le Nouveau Testament, ont déclaré que le Roi des rois et Seigneur des seigneurs les jugerait en tant que nations, lors de Sa venue en puissance et en gloire, selon leurs mesures respectives, avant le jugement éternel au cours duquel Il jugera non seulement les œuvres mortes des individus (Héb. 6:1 ; 9:14), mais les choses cachées des ténèbres et les conseils des cœurs (1 Cor. 4:5). Sur ce jugement des nations, on peut lire Deut. 32:41-43 ; 33:26-29 ; Ps. 2:5, 9-12 ; 9:8, 9, 15-20 ; 10:16-18 ; 45:4, 5 ; 48:4-7 ; 74:10-12 ; 110:2, 5, 6 ; 149:6-9 ; És. 2:10-22 ; 13:6-11 ; 14:26 ; 17:12-14 ; 24:1, 21-23 ; 26:9-11 ; 29:5-7 ; 34; 63:1-6 ; 66:15-16 ; Jér. 25:30-33 ; Éz. 38 ; 39 ; Dan. 2:44, 45 ; 7:23-27 ; et il est signalé avec encore plus de précision, si cela est possible, dans les douze petits prophètes, notamment Joël 3:1, 2, 9-14 ; Abdias 15-21 ; Michée 4:11-13 ; 7:15-20 ; Nahum 1:2-6 ; Hab. 2:13, 14 ; 3:12, 13 ; Soph. 3:8, 19, 20 ; Agg. 2:6, 7, 22 ; Zach. 9:13, 14 ; 10:3-9 ; 14:1-4 ; Mal. 4:1-3.

De vaines imaginations ne peuvent rien changer aux faits, ni à ce que c’est Lui qui a le contrôle, ce qui démontrera bientôt qu’en dépit de la méchante rébellion de l’homme, c’est Lui qui opère toutes choses selon le conseil de Sa volonté bonne et sainte (Éph. 1:11). Toutes les nations sont issues d’un seul ancêtre, toutes ont été impliquées dans le péché commun, et sont ignorantes de Dieu et d’elles-mêmes. Dès le début la mort est intervenue pour les parents comme pour leur descendance. Personne ne peut contester qu’il en soit ainsi maintenant. C’était une grande perte pour les Athéniens de ne pas savoir pourquoi il en était ainsi. Seule la révélation explique comment le péché est intervenu, et heureux celui qui le croit sur la base de l’autorité de Dieu, et qui regarde à Celui qui est seul capable de délivrer. L’homme peut se ruiner, mais il ne peut pas se sauver. Pourtant c’est par Son Fils devenu homme, Christ Jésus, que Dieu sauve le pire des pécheurs, tout en restant juste, mais ce n’est que par sa foi, et certainement pas par son incrédulité ; car la foi honore Dieu — Dieu le Fils non moins que Dieu le Père.

Il est vrai que toutes les nations depuis leur apparition ont oublié Dieu, et qu’aucune n’a manifesté le mal plus que celle à la conscience de laquelle l’apôtre faisait appel. Malgré leur ignorance volontaire, Dieu s’est intéressé Lui-même à leurs circonstances effectives, déterminant les saisons ordonnées de leur vie nationale, leur progrès et leur chute, ainsi que les limites de leur habitation. Leur nouvelle mise à l’épreuve récente en tant que puissances mondiales et suite à la ruine d’Israël et Juda, n’a fait qu’accentuer leur orgueil, en rendant l’idolâtrie obligatoire (Dan. 3), et en persécutant ceux qui s’attachaient à confesser le vrai Dieu qui leur avait donné de gouverner (Dan. 6).

Nous voyons ainsi le prophète Jonas envoyé à la capitale des Assyriens avant même que la catastrophe s’abatte sur le peuple élu, et la correction apportée à l’égoïsme étroit qui n’apprécie jamais la bonté envers le méchant situé hors de ses limites. Dieu voulait que Ses avertissements n’aient plus leur raison d’être grâce à une repentance. Mais comme ceci touchait à l’importance que se donnait le messager, il prit la fuite jusqu’à ce que Dieu l’humilie par Sa main puissante. Et même alors, craignant que la grâce divine n’arrête le jugement, il bouda jusqu’à ce qu’il ait pris à cœur la leçon morale du kikajon [ou : courge] desséché qui l’avait abrité du soleil brûlant, et il écrivit alors l’histoire de sa propre folie, et de la miséricorde qui s’était plu à épargner la ville des Gentils en deuil, « dans laquelle il y avait plus de 120000 personnes ne sachant distinguer leur main droite de leur gauche, et aussi beaucoup de bétail ». Tel était le Dieu qu’Israël ne connaissait guère, et les païens pas du tout.

S’il en est ainsi déjà pour le domaine visible et temporel, combien plus Sa bonté en Christ s’étend-elle aux pécheurs, pour remédier à la perte que l’homme a fait de toute relation avec Dieu, et des conséquences éternelles qui en résultent ! Car que profitera-t-il à un homme s’il gagne le monde entier et fait la perte de son âme ? et que donnera un homme en échange de son âme ? Il n’y a que ce que Dieu donne et fait qui peut sauver les perdus. Il n’y a que le Fils unique de Dieu qui a la vie et qui peut la donner à ceux qui sont morts dans leurs péchés et ont entendu Sa voix (Jean 5:25). Il n’y avait que le Fils de l’homme sur la croix qui était en mesure de porter le jugement de Dieu contre le péché. Ne savez-vous pas que Lui-même vous dit qu’en croyant en Lui, vous ne périrez pas, mais aurez la vie éternelle ? Quelle preuve très claire que le Seigneur Jésus est l’objet de la foi ? C’est Lui qui était sans péché, que Dieu a fait péché pour nous, qui étions Ses ennemis, soit Juifs soit Grecs.

Combien il est clair que le salut n’est pas par les œuvres, mais par la foi, afin qu’il soit sur le principe de la grâce, — la grâce de Dieu, non pas la nôtre. Ce salut profite donc aux Gentils malgré toute leur ignorance et leur mal funestes, mais il profite autant aux Juifs malgré leur orgueil démesuré en rapport avec la Loi qui ne faisait que les condamner. La grâce en Christ ouvre les yeux des aveugles pour qu’ils voient, et qu’ils se jugent, eux et tous leurs péchés ; et elle ouvre les lèvres du muet pour bénir Dieu qui démontre Son propre amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous (Rom. 5:8). Y a-t-il quelque chose que Dieu ne s’est pas proposé, qu’Il n’a pas trouvé et qu’Il n’a pas donné au croyant dans cette mort ? Y a-t-il quelque chose qui manque à cet évangile proclamé à toute créature perdue ? Voilà la réponse de Dieu à la défiance, à la désobéissance et à la ruine de l’homme : Il a donné ce qu’Il avait de meilleur, Son don inexprimable, pour sauver Ses pires ennemis, et pour faire que, par la foi en Son Fils, ils L’aiment et Le servent, Lui qui les a aimés le premier, d’un amour souverain et créateur dont Il était seul capable.

 

8                   Actes 17:27 — Chercher Dieu

« Pour qu’ils cherchent Dieu, s’ils pourraient en quelque sorte le toucher en tâtonnant et le trouver, quoiqu’il ne soit pas loin de chacun de nous » (Actes 17:27).

 

La diversité des nations donnait aux païens d’autrefois, comme aux incrédules d’aujourd’hui, l’occasion de nier l’unité de la race. Mais Dieu a fait d’un seul (sang) toute les nations des hommes pour demeurer sur toute la face de la terre, quelles que soient les affirmations des traditions locales, ou les rêves des anciens poètes, ou ceux des philosophes et géographes plus récents. L’homme s’oublie facilement lui-même, comme il oublie Dieu. Si Dieu était inconnu, il en était de même de l’origine de l’homme et de la création : la formule même si deo, si deae [soit au dieu, soit à la déesse] trahissait son ignorance. La religiosité est naturelle, même pour le plus corrompu de l’humanité ; la foi agréable à Dieu est surnaturelle. La superstition convient aussi bien au diable que le scepticisme. Ni l’un ni l’autre ne plaisent à Dieu, Lui qui n’a jamais laissé l’homme qui L’a délaissé ; l’homme a été à juste titre banni par Dieu, mais Dieu ne l’a pas laissé sans le témoignage de la création au dehors, et de la conscience au dedans.

Ainsi l’apôtre par la simple affirmation de faits divinement attestés met pareillement de côté une multitude de divinités indépendantes et une multitude de nations indépendantes dérivées de ces imposteurs sataniques. Il affirme qu’il y a un seul vrai Dieu, et une seule race commune, dont les peurs, jointes à l’indépendance de Dieu et à la confiance en l’homme qui centre tout sur lui-même, et jointes également aux moyens de réaliser cette indépendance en opposition directe avec la volonté déclarée de Dieu — tout cela amena la dispersion par l’existence de langues différentes dans leurs pays (cette dispersion s’étant faite selon leurs langues, leurs familles et leurs nations). Car jusqu’au déluge, l’humanité était une seule communauté, et malgré leur corruption et leur violence croissantes, aucun dieu étranger n’avait été établi contre Dieu. Jusqu’au déluge Dieu n’avait pas non plus introduit le gouvernement comme une institution humaine ayant autorité de Sa part. Quand Il l’a fait, rien n’a été laissé au hasard ou à la chance, mais Il a déterminé les saisons et les bornes de leur habitation. Job 12:23, et d’autres passages, montre que, dès les temps les plus anciens, cela était bien connu par ceux qui avaient la crainte de Dieu ; Deut. 32:8 va même plus loin que ce que l’apôtre déclare aux Athéniens.

Mais la répartition providentielle des nations était loin d’être le seul soin de Dieu. Il avait des sentiments de grâce pour toutes les âmes des hommes qui, en Le perdant, avaient perdu le seul centre, le centre nécessaire pour le cœur, et la base de toute vraie moralité qui doit avoir pour pierre d’angle une relation connue avec Lui. Ceci est abordé au v. 27 comme étant le grand but de Dieu pour eux individuellement — « pour qu’ils cherchent Dieu (*), s’ils pourraient en quelque sorte le toucher en tâtonnant et le trouver, quoiqu’il ne soit pas loin de chacun de nous ». Car l’homme est déchu de Dieu, et le péché a régné par la mort ; et la mort est passée à tous les hommes, en ce que tous ont péché (Rom. 5:21, 12). Ce triste fait est évident et indéniable. Mais Dieu reste le Dieu de bonté et de miséricorde, prêt à écouter et à pardonner. Mais l’homme doit Le chercher, conscient du péché, de la misère et des ténèbres. C’est pourquoi dès le jardin d’Eden, avant même que l’homme coupable en soit chassé comme un rebelle inexcusable, Dieu a présenté à l’homme coupable l’espérance d’un Libérateur de la puissance de Satan, et ô grâce infinie ! un Libérateur qui devait naître d’une femme, bien que ce soit la femme qui avait entraîné l’homme dans sa désobéissance.

 

(*) « pour qu’ils cherchent le Seigneur » selon le Texte Reçu est incorrect. Le terme « Dieu » se trouve dans les meilleurs copies, et est requis intrinsèquement par la vérité : Qu’est-ce que les nations avaient à faire avec « l’Éternel » ? Que pouvaient-elles savoir de Celui que Dieu a fait Seigneur et Christ [Oint] ?

 

À partir du moment où l’homme s’est écarté de Dieu, il lui a fallu chercher Dieu en grâce et par grâce. Dieu s’est servi de toutes sortes de moyens pour exercer la conscience et attirer le cœur. Et Celui que nous connaissons comme le Seigneur Jésus Christ a toujours été l’objet de la foi en quelque manière vraie, même si c’était dans une toute petite mesure. La bonté de Dieu pousse à la repentance (Rom. 2:4). La grâce de Christ enhardit le pécheur fatigué et chargé, pour l’amener à confesser ses péchés à Dieu ; et maintenant que Christ est venu, tout est plus profond, et est sûr par la bonne nouvelle de Sa grâce. En ce qui concerne les saints Juifs, il leur manquait beaucoup de ce que l’évangile révèle maintenant : combien moins les pauvres âmes enténébrées des nations en saisissaient-elles quelque chose ! Pourtant pendant tout le temps de la loi, il y a eu des Gentils qui ont cru ; et avant la loi, le livre de Job nous montre des croyants qui n’étaient pas d’Israël. Cela nous fait entrer dans le langage précautionneux de l’apôtre : « s’ils pourraient en quelque sorte le toucher en tâtonnant et le trouver, quoiqu’il ne soit pas loin de chacun de nous ». Comparé avec l’évangile basé sur l’œuvre de Christ, c’était tâtonner dans le noir, sauf au moins là où la Vraie Lumière brillait.

Dans tous les cas de réelle conversion à Dieu, la foi suppose que le pécheur est amené à se juger lui-même, à reconnaître ses péchés devant Dieu, à renoncer à se défendre, et à se rejeter sur la grâce de Dieu en Christ. C’est cette grâce qui attirait secrètement, qui empêchait le désespoir et soutenait la foi en présence des difficultés les plus graves et les plus variées ; connaître ce que Dieu a opéré pour le pécheur dans la mort et la résurrection de Christ amène le croyant dans une paix solide et stable. Mais même avant que le Fils de Dieu vienne, et nous donne une intelligence pour connaître le Véritable (1 Jean 5:20), Dieu n’était pas loin de chacun de nous. S’Il s’intéresse Lui-même à une nation, à son roi et au plus humble de ses sujets, — s’Il demandera des comptes à la responsabilité nationale, aussi bien qu’à tout âme qui viendra en jugement à la fin, — combien était-Il ému de toute âme troublée qui Le cherchait ! Celui qui compte tous les cheveux de la tête du croyant, et prend note de chaque moineau qui tombe, — Celui-là avait le plus grand égard vis-à-vis du Gentil perplexe qui haïssait ses péchés, et se tournait vers Dieu à leur sujet : ce pouvait être par le moyen du plus faible rayon de Celui qui est la Lumière des hommes. Non, Il n’était alors pas loin de chacun ; et nous entendons maintenant le témoignage très clair et complet qu’il n’y a aucune différence entre Juif et Gentil, car le même Seigneur de tous est riche envers tous ceux qui l’invoquent (Rom. 10:12). « La parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton coeur», c’est-à-dire la parole de la foi, laquelle nous prêchons, [savoir] que, si tu confesses de ta bouche Jésus comme Seigneur et que tu croies dans ton coeur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé » (Rom. 10:8-9).

 

 

9                   Actes 17:28 — En Lui nous vivons

« Car en lui nous vivons et nous nous mouvons et nous sommes, comme aussi quelques-uns de vos poètes ont dit : « Car aussi nous sommes sa race (*) » (Actes 17:28).

 

(*) note Bibliquest : JND et Carrez traduisent ce mot (γενος) par « race », et WK par « progéniture ».

 

Ce n’est pas en nous-mêmes, mais en Lui, que les hommes exercent leur activité, et qu’ils ont leur existence quand ils ont fini de vivre et de se mouvoir dans leur existence ici-bas. La mort qui est la fin de tout pour toutes les autres créatures animées sur la terre, ne termine pas l’existence de l’homme. Par un seul homme, Adam, le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, qui en est son salaire présent, mais seulement un salaire partiel, en attendant le paiement complet par le jugement, le jugement éternel. Celui-ci est la seconde mort, mais ni la première ni la seconde mort ne sont un anéantissement ; car non seulement l’âme de l’homme existe pour toujours, mais le Fils de Dieu appellera hors du tombeau à la fois ceux qui auront fait le bien en résurrection de vie, et ceux qui auront fait le mal en résurrection de jugement : les deux aboutissent à un état immuable, l’un de bénédiction, l’autre de malheur. C’est ce que dit la Parole de Dieu : combien cet avenir est brillant pour le croyant, et indiciblement solennel pour Celui qui rejette le Père et le Fils !

Du point de vue physique, il est compréhensible de décrire l’homme comme la seule espèce de son genre, et le seul représentant de son ordre. Mais l’apôtre s’élève bien au-dessus de la philosophie naturelle, et il regarde l’homme dans sa relation avec Dieu, avec la conscience de cette relation, ce qu’aucun autre être animé sur la terre ne possède. C’est ce que le grand ennemi de Dieu et de l’homme cherche à obscurcir, s’il ne peut pas le détruire ; mais comme la vérité révélée affirme cette relation dans les termes les plus clairs, l’écho en a été entendu même là où le vrai Dieu n’était pas connu. C’est pourquoi l’apôtre a pu faire une citation des Grecs eux-mêmes, datant de plusieurs siècles : « comme aussi quelques-uns de vos poètes ont dit : Car aussi nous sommes sa progéniture [race] ». Ce sont les mots exacts qu’on trouve dans le poème astronomique d’Aratus, un Cilicien comme Paul ; ce poème est intitulé « le Phénomène », et il subsiste jusqu’à aujourd’hui ; on retrouve cette même phrase dans l’hymne à Zeus du Stoïcien Cléanthe, avec une variation seulement d’une lettre ; lui aussi existe encore aujourd’hui.

C’est donc de l’incrédulité, et de bas niveau, de douter que l’homme ait une âme immortelle. C’est de l’homme seul que Dieu a dit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’ils dominent sur les poissons de la mer, et sur les oiseaux des cieux, et sur le bétail, et sur toute la terre, et sur tout animal rampant qui rampe sur la terre. Et Dieu créa l’homme à son image ; il le créa à l’image de Dieu ; il les créa mâle et femelle » (Gen. 1:26-27). Pensez à cette dignité exceptionnelle donnée à l’homme. Mais il y a plus encore en Gen. 2:7 qui traite de la relation, et non pas seulement de la création : « Et l’Éternel Dieu forma l’homme, poussière du sol, et souffla dans ses narines une respiration de vie, et l’homme devint une âme vivante ». Comparez cela à Gen. 1:24 : « Que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce, le bétail, et tout ce qui rampe et les bêtes de la terre selon leur espèce ». L’Éternel Dieu n’a soufflé la respiration de vie en aucun autre être qu’en l’homme. Il est ainsi doublement distingué du reste de la création qui lui est assujettie comme à son chef ; lui seul a été mis en relation avec Celui qui a soufflé en Lui. Son âme donc, par sa constitution propre, en dehors même de toute question de grâce et de vie nouvelle, a eu moralement une association avec Dieu, et cela est spécifique à l’homme. Par ailleurs, l’homme qui a été ainsi favorisé plus que toute autre créature, a été le seul à être soumis à un test d’obéissance dans le Paradis. Une telle créature était responsable d’obéir à Dieu, et devait Lui rendre compte. Pensez au cheval ou à la vache, au chien ou au chat qu’on élève à la position de l’homme, ou à l’homme qu’on rabaisse à la position de ces animaux ! N’est-ce pas une insoumission grossière à la Parole de Dieu ? Les Égyptiens sensuels et voluptueux ne tombèrent pas si bas ; ils ne doutaient pas de l’existence de l’âme après la mort, ni d’un jugement futur, même si elle était informe et avilie par leur déification grossière et vile des pouvoirs de la nature.

Oui, en Dieu l’homme vit, se meut et est une créature d’un genre totalement différent des autres dont l’âme disparaît avec le corps, et n’a pas de lien de moral avec Dieu. Sans doute, l’homme partage avec elles le fait d’être « poussière du sol », mais même avec cela, sa position normale est d’être debout, l’œil dirigé en haut et non en bas, et sa main est unique, comme l’a démontré Sir C. Bell, et cela convient à une âme et un esprit et un corps particuliers à la race, pour assumer une relation responsable avec Dieu, ainsi que les conséquences de la rébellion contre Lui. C’est pourquoi dans l’Écriture, le terme « mortel » n’est jamais appliqué à l’âme, mais au corps. « L’âme qui pèche, celle-là mourra » a une valeur toute différente, et signifie la personne, l’être humain vivant, parce que son individualité réside dans l’âme, et cela donne des expressions banales comme « toutes les âmes » etc. en Gen. 46:15, 18, 22, 25, 26, 27. Ils étaient la « progéniture » de Dieu [ou : « race »], tout comme les Athéniens, quoique païens, parce que toute l’humanité partage la relation, même s’ils font l’usage le plus grossier de leur privilège naturel, et qu’ils nient leur responsabilité, et qu’ils rejettent la bonne nouvelle de la grâce de Dieu en Christ, et deviennent les objets de Son jugement.

 

                                                Un appel

Qu’en est-il de toi qui lis ces lignes ? Il n’y a que la grâce, la grâce de Dieu en Christ pour te sauver, toi un pécheur coupable et perdu. Pour toi dont la vieille vie est perdue à cause du péché, la vie ne se trouve nulle part ailleurs que dans le Fils ; maintenant elle est proclamée et offerte aux pécheurs de tout genre et partout, mais n’en bénéficient que ceux qui croient Dieu au sujet de Son Fils. Tes péchés sont-ils un sujet d’effroi pour toi, et sens-tu que ton état est une source active de mal aux yeux de Dieu ? C’est tristement vrai, mais je me réjouis si tu le reconnais humblement, franchement et pleinement devant Dieu. Confesse-Lui tes péchés, à Lui qui a envoyé Son Fils pour être la propitiation pour nos péchés, et dont le sang purifie de tout péché celui qui croit. C’est Lui, et non pas toi, qui a payé le prix de la rédemption, un prix dépassant la valeur de tous les mondes, le sang précieux du Fils de Dieu, de l’Agneau de Dieu. Qu’as-tu à offrir comme pécheur, sinon tes péchés ? N’es-tu pas entièrement péché dans ta nature telle qu’elle est ? C’est ce que Sa Parole déclare : que sont tes paroles, tes pensées, tes sentiments ? La rédemption repose entièrement sur la valeur et l’œuvre, non pas du racheté, mais du Rédempteur.

Prends garde de ne pas appuyer ton cas sur le fait que Dieu est Père du point de vue naturel. Si le chef de race n’était pas déchu, et si ta race n’était pas pécheresse, ce serait un argument valable pour vivre, et à l’encontre de la mort. Mais tel que tu es, tu as besoin d’une vie nouvelle et éternelle, et d’une rédemption éternelle ; or le Dieu Sauveur de toute grâce t’appelle à recevoir tous les deux par la foi en Son Fils, le Seigneur Jésus.

 

 

10               Actes 17:29 — La Divinité

« Étant donc la race [ou : progéniture] de Dieu, nous ne devons pas penser que la divinité soit semblable à de l’or, ou à de l’argent, ou à de la pierre, à une œuvre sculptée de l’art et de l’imagination de l’homme » (Actes 17:29).

 

Les hommes sont la progéniture [ou : la race] de Dieu, non pas parce qu’ils ont un corps, comme tous les animaux, ni parce qu’ils ont une âme et un esprit (comme aussi les animaux) adaptés à leur place et à leur fonction dans la création, mais parce qu’ils ont un homme intérieur en provenance directe de Dieu lorsqu’Il a soufflé la respiration de vie. Ceci, nous le savons grâce à Gen. 2:7, alors que les Athéniens ne le savaient pas, et que beaucoup de chrétiens l’ont oublié ; Gen. 2:7 en est le seul récit fiable : « Et l’Éternel Dieu forma l’homme, poussière du sol, et souffla dans ses narines une respiration de vie, et l’homme devint une âme vivante » (ou une personne). C’est ce qui explique assurément, pourquoi l’homme est le seul sur toute la terre à avoir une âme immortelle, pour le meilleur et pour le pire qu’on puisse imaginer, et pourquoi il doit rendre des comptes à Dieu. Mais ici, l’apôtre se sert de cette relation (issue de la particularité de la partie immatérielle de sa nature) pour prouver la folie de faire une image idolâtre pour représenter Dieu. Sans doute le corps de l’homme a été formé selon une sagesse divine en vue de l’âme et de l’esprit qui lui seraient communiqués ultérieurement par un acte intime de l’Éternel Dieu lui donnant à lui seul l’homme intérieur issu de Sa propre respiration. C’est de ce fait que découle la relation morale de l’homme avec Dieu, et parmi tous les êtres de la terre, il est le seul à l’avoir.

Mais ce fait démontre la fausseté et l’irrationalité du culte d’idole (ou d’image) rendu à Dieu. Car c’est dans le caractère immatériel de sa nature que l’homme est ainsi la progéniture [race] de Dieu. Seuls son âme et son esprit sont issus de la respiration de Dieu ; et il est le seul être ici-bas à avoir cette caractéristique. C’est pourquoi, comme insiste l’apôtre, « nous ne devons pas penser que la Divinité soit semblable à de l’or, ou à de l’argent, ou à de la pierre, à une oeuvre sculptée de l’art et de l’imagination de l’homme » (Actes 17:29). La sculpture de ces substances matérielles par l’habileté de l’homme et selon son imagination ne fait que rajouter absurdité sur absurdité. Car le matériel n’est qu’une créature de Dieu ; et la forme donnée à chaque sculpture n’est que la rêverie et l’activité manuelle de l’homme. « Dieu est esprit », et Il peut ainsi être omniprésent, comme la conscience de l’homme rend témoignage à Son énergie pénétrante dans toute l’humanité, à moins d’être aveuglé par le péché et l’incrédulité qui noient toute pensée sur Dieu. Mais il est impossible d’effacer le fait que Dieu est derrière tout, bien que Satan se fasse passer pour le dieu de ce monde, — déifiant les convoitises des hommes (pour les satisfaire), l’orgueil des ancêtres décédés, et les puissances de la nature d’en haut ou d’en bas, — travaillant au moyen de démons qui, eux, se font passer pour les diverses divinités nationales, lesquelles ne sont que des noms pour tromper.

Mais il y a une image parfaite et fidèle du Dieu invisible, Jésus le Seigneur, non seulement inconnu des Grecs et des nations en général, mais malvenu pour le Juif incrédule : Lui a révélé Dieu dans Son essence et dans Ses attributs et dans Sa relation de Père, car en tant que Parole éternelle et Fils éternel, Il Le connaissait ; Lui a approché Dieu de l’homme, dans Sa vie et Son service, et Il a approché de Dieu tous ceux qui croient, qu’ils soient Juifs ou Gentils. Pour y arriver, il fallait qu’Il soit vraiment Dieu et parfaitement homme, dans la même personne. Lui est la seule sauvegarde contre les faux dieux et les idoles, contre les idoles spirituelles aussi bien que les images matérielles. Il est aussi le seul médiateur entre Dieu et les hommes, Christ Jésus, non pas Dieu seulement, mais homme aussi ; Lui s’est donné en rançon pour tous, témoignage Lui étant rendu en son propre temps (1 Tim. 2:6), quand les Juifs et les Gentils se sont condamnés eux-mêmes comme réprouvés et pécheur perdus, en ce qu’ils ont condamnés Le seul Juste et qu’ils ont haï Dieu qui leur envoyait Son Fils en grâce pour sauver.

Quel contraste entre, d’une part l’ennemi qui déifie les hommes pécheurs, leurs craintes et leurs passions et leurs idées de vanité, au moyen de démons réels qu’on n’a jamais vu, et qui deviennent ainsi des objets d’adoration ; et d’autre part Dieu le Père offrant la communion chrétienne avec Lui-même et Son Fils par le Saint Esprit ! Dans cette communion, Dieu demeure à la place suprême, et l’homme (le croyant) est mis dans sa vraie position de dépendance et de sujétion, et pourtant il est introduit déjà maintenant dans la relation d’enfant de Dieu dans toute la confiance en Son amour parfait qui a chassé toute frayeur par notre Seigneur Jésus. Toutes les autres images ne sont que des rivales éhontées issues de la haine du grand ennemi du Seigneur ; elles sont le produit du paganisme ressuscité, que le Seigneur a vaincu dans la défaite apparente de la croix, où Il a dépouillé les principautés et les autorités, et les a produites en public, triomphant d’elles en la croix (Col. 2:15). La chrétienté ne se retourne-t-elle pas vers l’hommage rendu à ces spectres de ténèbres, comme les Juifs le feront aussi bientôt aux derniers jours, avant que la grâce crée la « génération à venir » (Ps. 22:30-31) ?

 

11               Actes 17:30 — Un ordre de se repentir

« Dieu donc, ayant passé par-dessus les temps de l’ignorance, ordonne maintenant aux hommes que tous, en tous lieux, ils se repentent » (Actes 17:30).

 

L’apôtre parle des « temps de l’ignorance » précédant la venue de l’évangile, non seulement pour les croyants personnellement, mais dans tout le monde, où cet évangile porte du fruit et croît (Col. 1:6). C’était un immense changement pour les Gentils comme tels ; le vieillard Siméon l’avait prédit quand, tenant le Sauveur enfant dans ses bras, il dit : « car mes yeux ont vu ton salut, lequel tu as préparé devant la face de tous les peuples : une lumière pour la révélation des nations, et la gloire de ton peuple Israël » (Luc 2:30-32). La gloire d’Israël est renvoyée à plus tard à cause de leur incrédulité, mais entre temps, Christ est une lumière pour révéler les Gentils en attendant que le cœur d’Israël se tourne vers le Seigneur pour être sauvé.

Ainsi, la condition ancienne est renversée pour un temps. Le peuple élu qui était le seul à jouir de privilèges religieux sur la terre, les a perdus en rejetant leur propre Messie ; et « sachez donc que ce salut de Dieu a été envoyé aux nations ; et eux écouteront. » (Actes 28:28). En conséquence il écrivait aux saints de Rome (la métropole Gentile de l’époque) : « Par leur chute, le salut parvient aux nations pour les exciter à la jalousie. Or, si leur chute est la richesse du monde, et leur diminution, la richesse des nations, combien plus le sera leur plénitude ! » (Romains 11:11-12). Cette plénitude d’Israël aura lieu sous le Messie et la nouvelle alliance. Ce sera véritablement la gloire de Son peuple Israël (Luc 2:32) quand leurs espérances les plus brillantes seront plus que réalisées et que la terre donnera son fruit, et que les bouts de la terre craindront Dieu (Ps. 67:6-7), et que toute la terre sera pleine de Sa gloire (És. 6:3).

Ici l’apôtre s’en tient au fait qu’au lieu d’exécuter son jugement sur les temps d’ignorance déplorable et inexcusable, Dieu, dans Sa bonté, passe par-dessus le passé, et appelle maintenant à la repentance. Ce n’est plus le Baptiste prêchant dans le désert de Judée ; ce n’est plus les douze envoyés seulement aux brebis perdues de la maison d’Israël, et auxquels il était commandé expressément de ne pas aller dans les chemins des nations ni d’entrer dans aucune ville des Samaritains (Matt. 10). Maintenant que le Christ rejeté est mort pour faire propitiation et est ressuscité, Il souligne Lui-même le changement intervenu : « Allez et faites disciples toutes les nations » (Matt. 28:19). « Allez dans tout le monde, et prêchez l’évangile à toute la création » (Marc 16:15). « Il est ainsi écrit, et ainsi il fallait que le Christ souffrît, et qu’il ressuscitât d’entre les morts le troisième jour, et que la repentance et la rémission des péchés fussent prêchées en son nom à toutes les nations, en commençant par Jérusalem », la ville la plus coupable de toute la terre (Luc 24:46-47).

Combien il est vrai que le message de l’amour de Dieu en salut à quiconque croit est Son propre commandement ! L’apôtre (appelé lui-même apôtre des Gentils par le Seigneur parlant du ciel) agissait alors comme Son ambassadeur, quand il proclamait aux Athéniens que « Dieu ordonne maintenant aux hommes que tous, en tous lieux, ils se repentent ». Les Gentils qui ignoraient le vrai Dieu, et établissaient des idoles au déshonneur de Dieu et à leur propre honte, ne sont plus ignorés de Dieu. « La vraie lumière luit déjà » (1 Jean 2:8). Venant dans le monde, elle éclaire tout homme (Jean 1:9). Il est vrai que le monde était si aveugle, qu’il ne L’a pas connu. Mais le Dieu de toute grâce ne les abandonne pas à leur folie ; Il leur envoie cet ordre « que tous, en tous lieux, ils se repentent ». Quelle compassion pour et au sujet de « tous en tous lieux » !

Aucun pécheur, aucun enfant de l’homme déchu ne s’est jamais tourné par la foi vers Dieu, comme tous l’ont fait depuis Abel, sans qu’il y ait eu repentance. Si c’est une repentance réelle et vis-à-vis de Dieu, c’est la foi qui la produit, bien que pour beaucoup d’âmes, cette foi ne soit pas encore la foi en la bonne nouvelle de l’évangile. Mais la foi en la Parole de Dieu produit invariablement la repentance, avec le caractère de jugement de soi-même devant Dieu. Ce qui est mis à nu devant les yeux saints de Celui à qui nous avons à faire (Héb. 4:13), c’est non seulement les voies de l’homme, ses propres voies, mais le moi, son moi.

Sans doute, il y a un changement de pensées au sujet de Dieu, il y a de nouvelles pensées à Son égard, ce qui est plutôt l’effet de la foi ; mais en soi, ceci n’est jamais de la repentance. Car la repentance est l’œil de l’âme qui, par grâce, se tourne sur elle-même, et ne voit continuellement que sa culpabilité, son mal. La foi qui produit de la repentance n’est nullement de la repentance ; elle détourne les regards du moi pour les porter sur Christ, en rapport avec la rémission des péchés que la repentance condamne, et elle se condamne elle-même car elle est sans excuse devant Dieu.

Quand la foi est faible ou absente, elle se dérobe à cette appréciation morale, et à cette estimation de nous-mêmes comme Dieu nous voit ; elle est pressée d’obtenir tout de suite le pardon, et elle s’en contente, ou se met à prêcher avec zèle, et on passe ainsi légèrement sur ce qui est si essentiel, le travail en nous, à cause de la joie dans l’œuvre de Christ pour nous. Mais cette hâte négligente est à la fois contraire à l’Écriture, et un tort contre Dieu et une carence dangereuse pour nos âmes.

Ensuite l’apôtre, qui avait déjà prêché Jésus et la résurrection sur la place du marché, se met à parler à l’Aréopage de leur vie de rébellion idolâtre contre Le seul vrai Dieu, et insiste auprès de leurs consciences sur l’injonction présente que Dieu fait à tous les hommes, que tous en tous lieux ils se repentent. Il attend que tous écoutent, et Il accueille avec grâce au nom de Christ tous ceux qui se repentent et qui croient l’évangile.

 

                                                Un appel

Ô mon lecteur, t’es-tu repenti ? Te repens-tu maintenant de ta vie insouciante, coupable et égoïste ? Tu as autant besoin de te repentir que les Athéniens. La porte est ouverte, et Jésus est la porte vers Dieu et vers toute Sa grâce. Sentir vraiment combien on est soi-même mauvais moralement, c’est le commencement de la bonté. Puisse la bonté de Dieu te « pousser à la repentance » (Rom. 2:4). Repens-toi et crois l’évangile. Le Père travaille jusqu’à maintenant, et le Fils aussi (Jean 5:17) ; Ils n’avaient pas encore trouvé le terrain approprié pour le repos sabbatique vrai et éternel. La perfection était en Jésus ; mais jusqu’à Sa mort expiatoire, Il demeurait seul. L’amour divin voulait avoir beaucoup de fruit par Sa mort pour nous et en nous qui croyons.

 

 

12               Actes 17:31 — Le juge ressuscité

« Parce qu’il a établi un jour auquel il doit juger en justice la terre habitée, par l’homme qu’il a destiné [à cela], de quoi il a donné une preuve certaine à tous, l’ayant ressuscité d’entre les morts » (Actes 17:31).

 

L’apôtre applique ici la vérité à la conscience. Il avait prêché « Jésus et la résurrection » sur la place du marché ; mais vis-à-vis des intelligents aussi bien que des ignorants, il avait paru être en train de promouvoir des divinités étrangères. Maintenant à l’Aréopage, il proclame Jésus ressuscité que Dieu a établi juge des hommes vivants sur terre, après qu’eux aient traité le Seul Dieu vivant et vrai, le Créateur et Celui qui soutient l’univers, en l’insultant au moyen de leurs nombreux dieux et seigneurs (1 Cor. 8:5), les démons du monde païen. Mais il signale aussi implicitement le péché nouveau et fatal de cette génération, partagé à la fois par les Gentils et les Juifs (ceux-ci étant toutefois encore plus coupables) : la crucifixion de Son Fils, Son serviteur juste Jésus (Actes 4:27, 30), Dieu étant en Christ réconciliant le monde avec Lui-même (2 Cor. 5:19).

C’était l’amour divin descendant du haut de la gloire, et daignant, dans la personne du Fils, devenir un homme au milieu des hommes pécheurs et méchants pour chercher et sauver les perdus. Ceci, ils n’ont fait que le mépriser. Quand Il nourrissait les affamés, qu’Il guérissait les malades et ressuscitait les morts, qu’Il chassait les esprits malins et reprenait le vent et les vagues, ils s’étonnaient et admiraient. Un pareil homme exaltait la race humaine ; mais c’était tout autre chose de les convaincre de culpabilité, de les avertir quant au jugement éternel (Marc 3:29), et de parler de donner Sa vie en rançon (Marc 10:45) par l’effet de la grâce de Dieu envers Ses ennemis, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle (Jean 3:16). Car là où l’homme a le plus mal agi, c’est là aussi que Dieu a fait le meilleur, et l’inimitié humaine a été très largement dépassée par l’amour divin. L’épée du soldat indécent a fait jaillir l’eau et le sang du cœur du Sauveur mort : tout le symbole de ce qui purifie l’impur, et qui fait l’expiation pour le coupable. Comparer Jean 19:32-37 et 1 Jean 5:6-8.

 

                                                Un appel

Ô mon lecteur, n’est-ce pas ce dont le pécheur a besoin ? C’est ainsi que j’ai trouvé la foi : si tu ne l’as pas trouvée, ne perds pas un instant, et soumets-toi à la vérité. Dieu, dans Sa parole, te la présente à toi et à tous, comme à moi et à quiconque a déjà cru. Le Saint Esprit atteste les trois témoins dans l’évangile à toute créature (1 Jean 5:7-8). Ô quel péché de mépriser un tel amour ! Le refuser c’est se mettre dans une situation pire que celle des païens.

La résurrection du Seigneur est pareillement le fondement de la foi que Dieu t’a donné, et l’avertissement qu’un jour viendra où Il jugera les vivants. Car Celui que l’homme a condamné à la croix, Dieu L’a ressuscité, comme Il l’avait annoncé à maintes reprises à Ses disciples durs d’oreilles. Quand Il a été pendu au bois, Dieu a fait peser sur Lui le terrible fardeau du péché, et Lui qui était sans péché, Il L’a fait péché pour nous afin qu’en croyant nous devinssions justice de Dieu en Christ (2 Cor. 5:21). C’était la justice de Dieu, non pas la nôtre, car nous étions les pécheurs pour lesquels Il est devenu le substitut. Ainsi Dieu est juste en justifiant le croyant qui reconnaît ses péchés, (Rom. 3:26) et qui trouve Celui qui n’a pas épargné Son propre Fils (Rom. 8:32) afin que nous soyons lavés et purifiés pour Sa présence. Jésus est prêt à juger le monde habité qui L’a chassé dehors. Le monde et tout ce qui est en lui, hérite cette charge de culpabilité qui n’a pas encore été ôtée jusqu’à ce jour. Le seul moyen d’échapper au jugement est de se repentir et de croire l’évangile. C’est ce que Dieu ordonne à tous les hommes en tous lieux, comme nous l’avons vu. N’est-ce pas la grâce envers toute créature ? Mais si la grâce est rejetée, votre culpabilité est irrémédiable. Jésus va venir d’abord pour accueillir les Siens pour la maison du Père ; ensuite pour juger en justice la terre habitée, non pas encore les morts, mais les vivants en tous lieux. Et comme Il savait bien l’incrédulité de la plupart, Il dit « quand le Fils de l’homme viendra [c’est-à-dire pour le second acte de Sa venue, celui qui est judiciaire] trouvera-t-il de la foi sur la terre ? » (Luc 18:8).

Fais attention de ne pas traiter ces choses à la légère, de peur que la véracité de Ses paroles ne se trouve confirmée dans ta ruine éternelle. Il te dit en Luc 17 comment sera ce jour : « Et comme il arriva aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il aux jours du fils de l’homme aussi : on mangeait, on buvait, on se mariait, on donnait en mariage, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ; et le déluge vint, et les fit tous périr. De même aussi, comme il arriva aux jours de Lot : on mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on bâtissait ; mais, au jour où Lot sortit de Sodome, il plut du feu et du soufre du ciel, qui les fit tous périr ; il en sera de même au jour où le fils de l’homme sera manifesté » (Luc 17:26-30).

Le jugement des morts se déroule dans des conditions entièrement différentes, et c’est une folie de le confondre avec le jugement des vivants. La destruction de Jérusalem ressemble un peu plus à ce dernier, mais à un degré moindre et à bien plus petite échelle. Mais notre Seigneur ajoute des paroles incompatibles avec l’un comme avec l’autre, qui décrivent ce qui arrivera quand Il apparaîtra pour le jugement des vivants : « En ce jour-là, que celui qui sera sur le toit et qui aura ses effets dans la maison, ne descende pas pour les emporter ; et pareillement que celui qui sera aux champs ne retourne pas en arrière. Souvenez-vous de la femme de Lot » (Luc 17:31-32), et ainsi jusqu’à la fin du chapitre, je pourrais citer des paroles tout à fait inapplicables au siège de Titus, et encore moins au jugement des morts devant le « grand trône blanc » quand la terre et le ciel s’enfuiront de devant la face du Juge (Apoc. 20:11), tandis que chacune de ces paroles concorde avec Sa venue pour juger les vivants.

L’incrédulité de l’homme n’est-elle pas sinistre, alors qu’il est concerné de si près, et que les conséquences en sont si incalculables ? Les Juifs n’ont aucune difficulté à envisager un jugement divin sur les vivants, et à attendre l’accomplissement de leurs espérances nationales dans la destruction qui va tomber sur toutes les nations de la terre quand ils seront rassemblés vers leur pays pour une gloire plus grande que celle d’autrefois au temps de David et de Salomon. Mais les Juifs n’ont guère conscience du déroulement du jugement des morts. La chrétienté reconnaît le jugement des morts, mais le renvoie aussi loin que possible, et le mélange avec le jugement des vivants, en sorte que ni l’un ni l’autre n’ont d’effet puissant sur la conscience, comme ils le devraient. Il n’y a pas de preuve plus claire de cette erreur que de confondre deux passages aussi différents que Matt. 25:31-46 et Apoc. 20:12-18, car dans le premier on ne trouve aucun mort, et dans le second aucun vivant. La tradition les brouille ensemble, et rend leur interprétation à tous les deux erronée. Le profit à tirer de chacun est alors perdu, alors qu’il est très grand si on les comprend correctement. Un embrouillamini vague les remplace, qui non seulement ne concorde pas avec ce que Dieu a révélé, mais pousse l’incrédulité à se méfier de toute parole qui sort de Sa bouche.

Mais la résurrection de Jésus délivre le croyant de toute crainte, tant vis-à-vis du jugement des vivants au commencement du Règne à venir, que vis-à-vis du jugement des morts à sa fin. Le croyant sera manifesté devant Son tribunal, et rendra compte de tout ce qu’il aura fait dans le corps (2 Cor. 5), mais comme le Seigneur le déclare sans ambiguïté, « il ne vient pas en jugement » (Jean 5:24), étant déjà justifié. Or c’est Dieu qui justifie, et si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Jusqu’à ce que les disciples l’aient compris à la lumière de l’Écriture, ils étaient remplis de perplexité et d’obscurité, comme nous le lisons au début de Matt. 28, Marc 16, Luc 24 et Jean 20, mais tout cela a été bientôt dissipé par Sa lumière bénie et Sa joie. Lui qui leur était si cher et si connu, s’est tenu au milieu d’eux au jour de la résurrection « et leur dit : Paix vous soit ! Et ayant dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples se réjouirent donc quand ils virent le Seigneur » (Jean 20:19-20). Change-t-Il, Lui ? l’efficacité de Sa mort change-t-elle ? la paix et la joie triomphantes de Sa résurrection changent-elles ? Celui qui avait le pouvoir de la mort a été vaincu, les péchés ont été effacés par Son sang, le jugement de Dieu a été porté sur la croix, et en Lui l’homme est entré dans un nouvel ordre de créatures, rendu propre à la présence et à la gloire de Dieu en haut, et, dès maintenant, à l’habitation du Saint Esprit ici-bas.

Telle a été la vertu de Sa mort manifestée dans la puissance de résurrection, et donnée en partage à tout chrétien, en sorte qu’il est désormais capable de dire Son père et mon Père, Son Dieu et mon Dieu ; et qu’il regarde en avant avec assurance vers la glorieuse espérance, dont la foi est certaine, les deux découlant de l’amour de Dieu d’éternité en éternité, — amour connu par la Parole de Dieu et dont on jouit dès maintenant par la puissance de l’Esprit Saint. Car il n’y a pas de privilège plus caractéristique du christianisme que le don du Saint Esprit habitant le croyant, comme sceau du chrétien et arrhes de son héritage de gloire. En même temps, il n’y a pas non plus de vérité plus affaiblie dans la chrétienté, si tant est qu’elle soit connue, car celle-ci se glorifie dans le premier homme et dans sa science, non pas dans le Second Homme, les deux étant incompatibles et s’excluant l’un l’autre, comme le montre l’Écriture.

 

13               Actes 17:32-34 — Le résultat, alors et maintenant

« Mais quand ils ouïrent parler de la résurrection des morts, les uns s’en moquaient, et les autres disaient : Nous t’entendrons encore sur ce sujet. Ainsi Paul sortit du milieu d’eux. Mais quelques hommes se joignirent à lui et crurent, entre lesquels aussi était Denys, l’Aréopagite, et une femme nommée Damaris, et d’autres avec eux » (Actes 17:32-34).

 

Une fois de plus, la résurrection suscitait résistance et raillerie. Certains se moquaient, et d’autres disaient « nous t’entendrons encore à ce sujet ». Réentendre l’apôtre dépassait ce que l’homme pouvait assurer. Il est certain que les moqueurs et les sceptiques entendront la voix de Jésus ressuscité à l’heure de la « résurrection de jugement », qui justifiera la vérité quant à Sa gloire, et démontrera l’inanité de l’incrédule et de ses actes mauvais aux yeux de Dieu ; inversement, ceux qui croient reçoivent la vie éternelle dès maintenant, marchent dans l’obéissance, portent de bons fruits, et ressuscitent en « résurrection de vie ».

La création est un témoignage permanent de Dieu adressé à toute l’humanité, si au moins on s’arrête pour la considérer. Elle était complète dans sa forme finale, avant que l’homme soit formé (Dieu l’a établi chef de toute la sphère terrestre de la création), et formé dans la pleine vigueur de son esprit et de son corps, pour veiller à tout ce qui l’entourait et pour tenir une conversation avec Dieu sans voile ni suspicion. L’acte de création a été un vaste miracle, mais Adam n’était pas là pour en voir les diverses étapes. Il en a vu les effets par la beauté du résultat, tout étant très bon (Gen. 1:31).

Tel est le témoignage de la Bible, écrit postérieurement par Moïse, qui a été admis à des entretiens divins plus que tout autre, hormis le Fils de l’homme qui, étant sur la terre, pouvait dire qu’Il était dans le ciel (Jean 3:13) ; Il était Homme, mais infiniment plus qu’un homme, Lui qui citait Moïse comme donnant la vérité de Dieu selon la mesure révélée à l’époque. Et quand nous pensons à ce qui nous est dit de l’homme et de tout le reste de ce qui a été créé sur terre, non pas à l’état d’embryon, mais dans sa pleine grandeur, nous ne pouvons que ressentir combien un tel récit se recommande lui-même à nous, comme étant en harmonie tant avec le Créateur qu’avec la créature.

Les Libres Penseurs les plus déclarés, Mill (positiviste) et Spencer (agnostique), admettent que les causes secondaires ne suffisent pas à expliquer l’univers, et que des causes primordiales (car ils reconnaissent ainsi une cause génératrice) doivent avoir opéré devant, derrière et au-dessus de tout ce que l’homme peut saisir. Combien plus pour Celui qui annonce Sa mort par des mains iniques, et Sa résurrection au troisième jour, avec toutes les preuves qu’Il est bien ainsi ressuscité ! Ensuite Il a été vu, entendu et touché par des témoins indiscutables ; cette résurrection n’était manifestement pas le résultat de causes naturelles, mais c’était l’action de Dieu pour la raison la plus éminente possible, et pour Sa propre gloire au milieu d’un monde mauvais et incrédule.

Mais la résurrection est un choc terrible pour la race, car elle renverse tout le système des causes et des effets auxquels on est familier quotidiennement, ce que les spécialistes appellent la vie réflective. L’homme est douloureusement familier avec la mort, et il essaie de penser qu’elle est naturelle. Mais elle ne l’est pas, malgré les apparences actuelles. Dieu a fait l’homme avec les ressources suffisantes pour vivre, s’il ne Lui désobéissait pas. L’homme a désobéi, et la mort a été introduite comme châtiment de la transgression, selon l’avertissement de Dieu. Mais même alors, le Seigneur Dieu est apparu, convainquant Adam et Ève de leur péché respectif, remontant de là jusqu’à l’ennemi, le serpent ancien ; et en prononçant la sentence de condamnation du séducteur, Il a annoncé le triomphe de la grâce dans la Semence de la femme qui écraserait l’ennemi pour toujours, même si Celui qui serait cette Semence devait être lui-même meurtri dans Son corps.

Ainsi la mort du Sauveur s’est tournée en un gain infini pour tous ceux qui croient, et pour la gloire de Dieu qui a donné Son Fils pour naître de femme, afin que cette mort et ses résultats puissent avoir lieu. Mais Sa mort a été suivie de Sa résurrection, à la fois par égard pour Sa personne comme Personne divine, que par égard pour la gloire, la vérité et la justice du Père, et pour la paix, la joie et la bénédiction des Siens. La résurrection est aussi un témoignage envers Ses ennemis que, vivant à nouveau pour toujours, Il va venir pour juger la terre habitée, où les hommes ont écouté l’ennemi ancien, et L’ont mis à mort, Lui : c’est là le terrible péché de l’homme, et la grâce merveilleuse de Dieu en propitiation pour nos péchés. Sa résurrection et Son élévation dans la gloire sont un gage de ce qu’Il est mort en sacrifice pour tous ceux qui croient, et que Dieu a accepté ce sacrifice en notre faveur, et que Dieu L’a accepté, Lui, qui a offert ce sacrifice pour Sa gloire.

La résurrection de Christ d’entre les morts est le témoignage de la parfaite délivrance du péché et de toutes ses conséquences, et de l’introduction d’une vie nouvelle en bénédiction impérissable (Héb. 7:16). Ce n’est pas seulement que l’Héritier de toutes choses doit être glorifié ; mais Il agit maintenant dans la puissance de cette grâce qui amènera tous ceux qui croient à avoir part à Son ordre de choses absolument nouveau : Il agit maintenant dans nos âmes par la foi, et Il agira ensuite dans nos corps, et dans l’héritage lui-même, quand Il reviendra en gloire.

Certains ont l’idée de l’immortalité de l’âme, comme une partie des Athéniens à la suite de Platon, mais ils oublient leur responsabilité à l’égard du péché, et ne regardent pas vers Dieu pour être sauvés de leurs péchés et de Son jugement. L’homme se glorifie même en cela ; pourtant l’immortalité de l’âme ne sauve pas de la ruine éternelle, mais « Jésus seul ». Et la résurrection devient notre joyeuse espérance, fondée sur Sa résurrection à Lui : « parce que je vis, vous aussi vous vivrez » (Jean 14:19) ; c’est une vie maintenant pour nos âmes, et pour nos corps lors de Sa résurrection — une vie victorieuse de la mort et du jugement, une vie de gloire céleste et éternelle.

Les espoirs de l’homme sont d’améliorer la vieille création déchue au moyen de la science, de la politique, de l’éducation et autres choses semblables. Mais s’ils n’étaient pas aveuglés par Satan, ils pourraient voir que les hommes méchants et les imposteurs vont de mal en pis, séduisant et étant séduits (2 Tim. 3:13). La figure de ce monde passe (1 Cor. 7:31) ; oui, le monde lui-même passe, et sa convoitise, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement (1 Jean 2:17). La résurrection déclare la puissance infaillible de Dieu en Christ pour vaincre Satan. En Lui, l’homme a vaincu pour amener ceux qui croient dans Sa condition entièrement nouvelle selon les conseils de Dieu.

Toutes les fois que des âmes manquent de saisir cela en Esprit, elles s’occupent de l’homme et du monde, luttant pour améliorer la société et l’état de choses général. Christ n’a jamais rien fait de ce genre. Les apôtre et prophètes n’ont pas plus tenté de telles mesures. Ils ont enseigné que l’homme est mort ; que la vie est en Christ ; que Lui seul est notre tout et en tous (1 Cor. 15:28 ; Éph 1:23) ; qu’Il va venir pour prendre les Siens dans la maison du Père ; que Lui et eux réapparaîtront peu après en gloire pour juger la terre habitée en justice, avant le jugement des morts.

Mais l’homme, qui a peur de Dieu à cause de sa mauvaise conscience, ou bien se moque de tout cela, ou bien il le rejette poliment. Néanmoins, Dieu continue à faire Son œuvre de grâce. Un homme influent s’inclina devant la vérité et la grâce qu’il entendit : c’était Denis l’Aréopagite ; une femme nommée Damaris fit de même, ainsi que d’autres. Mais les autres restèrent incrédules, et l’apôtre s’en alla du milieu d’eux avec son message de bonnes nouvelles de Dieu pour ceux qui ont des oreilles pour entendre.

 

                                                Un appel

Qu’en est-il de toi, cher lecteur, qui est en train de lire ces lignes ? Par l’homme, le péché et la mort sont entrés dans le monde ; mais par l’homme, le Second homme, est venue la résurrection. C’est ce qui désigne le Seigneur comme le Libérateur de ceux qui croient en Lui, et le Juge de tous ceux qui sont indifférents et se détournent de Lui. Mais pourquoi périrais-tu, alors qu’Il est tout proche, Lui la vie et le Sauveur pour tous ceux qui L’invoquent ? Reste comme tu es, et tu es perdu pour toujours. Reçois-Le, et tu es né de Dieu. « Mes brebis écoutent ma voix, et moi je les connais, et elles me suivent, et moi, je leur donne la vie éternelle, et elles ne périront jamais ; et personne ne les ravira de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous, et personne ne peut les ravir de la main de mon Père. Moi et le Père, nous sommes un » (Jean 10:27-30).

 

 

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