[ Page principale | Nouveautés | La Bible | la Foi - l'Évangile | Plan des sujets | Études AT | Études NT | Index auteurs + ouvrages + sujets ]

 

La sacrificature ses privilèges et ses devoirs

 

 

Exposé de Lév. 8 à 15

 

(*) note Bibliquest : Les mots sacrificature ou sacrificateur utilisés ici sont traduits dans d’autres versions par prêtrise ou prêtre

Table des matières abrégée :

1     Introduction : la sacrificature de Christ et du chrétien dans le Nouveau Testament

2     Lévitique 8

3     Lévitique 9

4     Lévitique 10

5     Lévitique 11

6     Lévitique 12 — L’impureté de naissance

7     Lévitique 13 — La lèpre identifiée

8     Lévitique 14 — La purification du lépreux

9     Lévitique 15

 

 

Tables des matières détaillée :

1     Introduction : la sacrificature de Christ et du chrétien dans le Nouveau Testament

2     Lévitique 8

2.1      8:1-12 — Lavage, habillage d’Aaron, onction du Tabernacle et d’Aaron

2.2      8:13-21 — Habillage des fils d’Aaron, sacrifice pour le péché et holocauste

2.3      8:22-30 — Sacrifice de consécration, offrandes tournoyées

2.4      Exode 28 — Les saints vêtements

2.5      8:31-36 — Onction des fils d’Aaron, les sept jours de consécration

3     Lévitique 9

3.1      9:1-6 — Les sacrificateurs consacrés

3.2      9:7-21 — Inauguration de la sacrificature, les sacrifices pour les sacrificateurs et pour le peuple

3.3      9:22-24 — Résultats glorieux

4     Lévitique 10

4.1      10:1-3 — La faute et le jugement de la sacrificature

4.1.1       L’homme aboutit à la ruine

4.1.2       Christ l’homme parfait

4.1.3       10:1-2 — le feu étranger

4.1.4       10:3 — Dieu défend sa sainteté

4.2      10:4-7 — Le sacrificateur dominant son chagrin

4.3      10:8-11 — Le Sacrificateur doit être au-dessus de toutes ses émotions

4.4      10:12-15 — Ce qui revient aux sacrificateurs

4.5      10:16-20 — Ne pas manger du sacrifice pour le péché.

5     Lévitique 11

5.1      11:1-8 — La loi sur les bêtes qui sont sur la terre : les pures et les impures

5.2      11:9-12 — La loi sur les créatures qui sont dans les eaux.

5.3      11:13-19 — Les oiseaux impurs

5.4      11:20-25 — Les reptiles ailés

5.5      11:26-31 — La souillure par contact et les reptiles

5.6      11:32-40 — Souillure par les créatures mortes

5.7      11:41-47 — Les reptiles qui ne doivent pas être mangés

6     Lévitique 12 — L’impureté de naissance

7     Lévitique 13 — La lèpre identifiée

7.1      13:1-8 — La lèpre, généralités

7.2      13:9-17 — La lèpre mise à l’épreuve et la lèpre couvrant tout

7.3      13:18-28 — Les occasions de lèpre

7.4      13:29-44 — La lèpre dans la tête ou dans la barbe

7.5      13:45-46 — La lèpre à l’extérieur

7.6      13:47-59 — La lèpre dans le vêtement

8     Lévitique 14 — La purification du lépreux

8.1      14:1-7 — Le lépreux déclaré pur

8.2      14:8, 9 — Le lépreux se lave

8.3      14:10-20 — Le lépreux au huitième jour

8.4      14:21-32 — Le lépreux pauvre

8.5      14:33-53 — La lèpre dans la maison et sa purification

8.6      14:54-57 — Résumé sur la lèpre

9     Lévitique 15

9.1      15:1-12 — Le flux chez l’homme, et sa souillure

9.2      15:13-15 — L’expiation pour le flux

9.3      15:16-33 — Autres impuretés

 

 

 

1                        Introduction : la sacrificature de Christ et du chrétien dans le Nouveau Testament

Avant d’entrer dans les détails des types de Lév. 8 et 9, il parait opportun de considérer la sacrificature (ou prêtrise) en général, spécialement en rapport avec le christianisme.

Le sacrificateur (ou prêtre) offrait des dons et des sacrifices à Dieu. Au temps des patriarches, cette tâche revenait au chef de famille, et même aux membres de la famille comme on le voit dans le tout premier récit de sacrifice, celui de Caïn et d’Abel. Mais quand la loi vint, la sacrificature fut limitée à une famille particulière de la tribu choisie pour le service divin ; cette tribu ne partageait pas avec les autres tribus d’Israël l’héritage du pays qui revenait à ces dernières. Mais les Lévites avaient les dîmes des enfants d’Israël données comme offrandes élevées à l’Éternel, et ils étaient eux-mêmes tenus de donner la dîme de ces dîmes aux sacrificateurs, lesquels avaient à leur tour leurs revenus propres, par commandement de l’Éternel.

L’Épître aux Hébreux traite de la sacrificature lévitique, du sanctuaire et des sacrifices, d’une manière plus formelle et plus complète qu’aucune autre partie du Nouveau Testament, quoiqu’on en trouve le principe tout le long des Épîtres et même de l’Apocalypse. Mais c’est pour les Hébreux que le plus grand soin est pris pour poser le fondement de tout ce qui a trait à la Personne de Christ, le Fils de Dieu au chapitre 1, le Fils de l’homme au chapitre 2, Celui dont la gloire a une supériorité incontestable sous tout rapport, quelle que soit la place d’humiliation qu’Il ait prise en grâce pour nous : Sa gloire est plus grande que celle de toute autre créature, même des anges. Tel est l’Apôtre et le Souverain Sacrificateur de notre confession (Héb. 3:1). Tous les autres, que ce soit Moïse, Aaron ou Josué, tiraient leur dignité de la fonction à laquelle ils étaient appelés de Dieu ; Lui avait une gloire et une excellence intrinsèques qui faisaient briller tout ce qu’Il faisait, et pourtant Il restait parfaitement assujetti à Dieu à tous égards. Comme le péché avait ruiné toute la création, Sa mort a été la seule porte de délivrance pour «tout» (Héb. 2:9) et en particulier pour «plusieurs fils» amenés à la gloire (Héb. 2:10), pour rendre impuissant le diable (Héb. 2:14) et pour secourir dans la tentation et sympathiser avec ceux qui souffrent, ayant fait la propitiation pour les péchés (Héb. 2:17-18).

L’épître présente donc, d’une part ceux qui sont participants de l’appel céleste tout en traversant le désert (Héb. 3:1), et d’autre part Jésus le Fils de Dieu, ayant comme Aaron reçu un appel, mais reconnu par Dieu comme Son Fils, et salué comme sacrificateur selon l’ordre de Melchisédec (Héb. 1:5 ; 5:5, 6). Tel est Christ, et Lui seul ; selon l’interprétation du nom de Melchisédec, Il a été le premier à être roi de justice, et ensuite, roi de paix (Héb. 7:2). L’exercice de Sa sacrificature est selon le modèle d’Aaron (l’intercession est basée sur le sang répandu lors d’un sacrifice), et l’ordre de sa sacrificature est selon celui de Melchisédec en ce qu’il y a un seul sacrificateur toujours vivant au lieu d’une succession de sacrificateurs (Héb. 7:3, 25). Le Ps. 110 est cité comme l’autorité divine soutenant une sacrificature perpétuelle et intransmissible (Héb. 7:17) remplaçant celle d’Aaron. «Car un tel souverain sacrificateur nous convenait, saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs, et élevé plus haut que les cieux, qui n’est pas journellement dans la nécessité, comme les souverains sacrificateurs, d’offrir des sacrifices, d’abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple ; car cela, il l’a fait une fois pour toutes, s’étant offert lui-même. Car la loi établit pour souverains sacrificateurs des hommes qui sont dans l’infirmité, mais la parole du serment, qui est après la loi, établit un Fils qui est consommé pour l’éternité» (Héb. 7:26-28).

C’est pourquoi la doctrine de l’épître aux Hébreux est sans le moindre doute celle du seul Souverain Sacrificateur qui s’est assis à la droite du trône de la majesté dans les cieux, ministre des lieux saints et du vrai tabernacle que le Seigneur a dressé, non pas l’homme (Héb. 8:1-2). La rédemption aussi est éternelle (Héb. 9:12), comme l’héritage (Héb. 9:15). L’offrande de Lui-même n’a eu lieu qu’une fois pour toutes (Héb. 10:10), mais a rendu parfait à perpétuité — non seulement pour toujours, mais sans interruption — ceux qui sont sanctifiés (Héb. 10:14). Il n’y a qu’une sacrificature en faveur des saints, comme il n’y a qu’un sacrifice pour nos péchés : cela est certain et clair dans les deux cas.

Néanmoins, ce même chapitre 10 qui récapitule tout cela, exhorte l’ensemble des chrétiens, purifiés par le lavage et l’aspersion, à s’approcher avec un coeur vrai, en pleine assurance de foi, ayant pleine liberté pour entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus, par le chemin nouveau et vivant qu’Il nous a consacré à travers le voile, c’est-à-dire sa chair, et ayant un grand sacrificateur établi sur la maison de Dieu (Héb. 10:19-22). L’écrivain inspiré prend sa place comme tout autre saint aujourd’hui, ayant le droit de s’approcher comme aucun fils d’Aaron ne le pouvait, pas même Aaron ; car ce dernier n’avait nullement une «pleine liberté» d’entrer, ne le faisant qu’au jour des propitiations et en gardant la crainte de la mort (Héb. 2:15 — voir aussi Héb. 13:10, 15, 16). L’apôtre Pierre enseigne la même vérité : les croyants sont «une sainte sacrificature» pour offrir des sacrifices spirituels agréables à Dieu, par Jésus-Christ» (1 Pier. 2:5) ; et ils sont «une sacrificature royale… pour annoncer les vertus de celui qui les a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière» (1 Pier. 2:9). L’Apocalypse enseigne la même vérité (Apoc. 1:6).

Sous le système Lévitique, le chemin des lieux saints n’avait pas encore été manifesté (Héb. 9:8). Mais par la mort de Christ, le voile a été déchiré, en sorte que le chemin est maintenant ouvert non seulement par grâce, mais en justice. Les sacrifices terrestres ont disparu, tout comme la sacrificature et le sanctuaire terrestres ; nous qui croyons, nous avons le privilège de nous approcher de Dieu. Comparer aussi Rom. 5:2 ; 2 Cor. 3:18 ; Éph. 2:13-18 ; 3:12 ; Col. 1:12, 13). Dans le Nouveau Testament, un sacrificateur officiel est ou juif ou païen, jamais chrétien : ce ne serait qu’une imposture coupable.

En dehors de Christ le grand sacrificateur — le seul à exercer une sacrificature efficace en notre faveur — l’Écriture ne reconnaît aucune sacrificature (ou prêtrise) si ce n’est celle de tous les chrétiens. Prétendre à l’existence d’une classe sacerdotale parmi les chrétiens, c’est nier que nous pouvons offrir nos sacrifices spirituels à Dieu ; c’est effacer en pratique le résultat propre du sacrifice de Christ tel qu’il nous a été révélé ; c’est gommer l’évangile et restaurer le judaïsme. Non seulement c’est une fausseté superstitieuse, mais une contradiction de la foi en ce qui a eu lieu «une fois pour toutes» (Héb. 10:10) depuis la rédemption. Pis même, affirmer une classe sacerdotale particulière s’oppose fondamentalement et systématiquement à la révélation complète et définitive de la Parole de Dieu, qui veut que le chrétien marche dans la lumière et la grâce de Dieu parfaitement révélé en Christ, non pas dans l’éloignement et les ténèbres de la loi : Dieu révélé en Christ est Son Père et notre Père, Son Dieu et notre Dieu. Une classe sacerdotale particulière parmi les chrétiens ne s’accorde pas avec le grand mystère de Christ et de l’Église (Éph. 5:32). Car nous formons le seul corps de Christ, Son épouse, et nous sommes membres les uns des autres, chacun étant un seul esprit avec le Seigneur (Rom. 12:5 ; 1 Cor. 6:17). C’est pourquoi une telle relation est incompatible avec l’existence d’une caste de prêtres qui serait plus proche de Dieu que les autres chrétiens, lesquels ne pourraient s’approcher de Dieu que par l’intermédiaire de ceux de cette caste. En bref, une telle caste, c’est de l’apostasie, non pas par rapport à la personne de Christ, mais par rapport à la vérité de l’oeuvre de Christ, et par rapport à la réalité de la présence du Saint Esprit qui fait de tous les saints l’habitation présente de Dieu (Éph. 2:22) et le seul corps de Christ (1 Cor. 12:27 ; Éph. 1:22-23).

Sans aucun doute, les subtils adversaires de la foi opposent Ex 19:5 à l’enseignement dogmatique du Nouveau Testament. Mais l’argument ne vaut rien du tout ; la promesse faite à Israël d’être un royaume de sacrificateurs (ou prêtres) était strictement conditionnelle, et dépendait de leur obéissance, comme tout ce qui se rattache à la loi : il ne peut en être autrement ; à l’opposé, notre position de sacrificateurs, tout comme nos autres privilèges, dépendent de Christ et de son oeuvre achevée à la gloire de Dieu. Les ritualistes sont, selon l’expression de l’apôtre, «déchus de la grâce» (Gal. 5:4), et tombés bien plus bas que les Galates ; ils ont perdu la vérité fondamentale du christianisme et ils sont bien plus coupables que tous ceux qui n’ont jamais entendu le nom du Seigneur. Le principe à la base de tout cela, s’il n’est pas anti-Christ, est au moins anti-chrétien.

C’est par une regrettable bévue que les protestants anglais ont permis l’usage du mot «prêtre» au lieu d’«ancien», et que les Réformés en général ont appelé «temples» leurs bâtiments ecclésiastiques. Un mot équivoque est déjà un compromis, et l’erreur en tire toujours avantage quand la puissance de la vérité perd de sa fraîcheur et s’estompe. Mais si le Nouveau Testament évite soigneusement les mots «temple» et «église» pour le lieu de rassemblement des fidèles, il ressort explicitement de l’enseignement des apôtres que les croyants sont maintenant prêtres (ou sacrificateurs), et ils sont désormais plus libres que ne l’était Aaron lui-même pour entrer en pleine liberté dans le vrai sanctuaire où est le Seigneur dans les lieux célestes.

Il est vrai, bien sûr, qu’il n’y a pas sur la terre de prêtre ou sacrificateur intermédiaire entre Dieu et les saints. Mais le résultat de l’oeuvre de Christ annoncée dans l’évangile va bien plus loin, et chaque chrétien est constitué prêtre ou sacrificateur, et il reçoit l’exhortation journalière de s’approcher à travers le voile déchiré : «Ayant donc, frères, une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus (un chemin nouveau et vivant qu’il nous a consacré à travers le voile, c’est-à-dire sa chair), et ayant un grand sacrificateur établi sur la maison de Dieu, approchons-nous avec un coeur vrai, en pleine assurance de foi» (Héb. 10:19-22). Un petit prêtre ici-bas est une tromperie, une barrière, un outrage à la gloire officielle de Christ, et à la proximité où Dieu nous a déjà mis, en vertu du sang de Jésus (Éph. 2:13-18 ; Héb. 10:18-22). Ne nous bornons pas à abjurer et dénoncer les impostures, mais approprions-nous ce que la grâce divine a fait de nous.

2                        Lévitique 8

2.1   8:1-12 — Lavage, habillage d’Aaron, onction du Tabernacle et d’Aaron

Les chapitres précédents du Lévitique ayant établi les offrandes, les sacrifices et leurs lois, c’est maintenant le moment de montrer et établir la sacrificature. Nous allons voir que dans ces ombres, — celles du chapitre 8 comme celle des chapitres précédents — c’est le Seigneur Jésus qui est en vue par l’Esprit de Dieu qui a inspiré ces textes. Il y a un ordre divin, rien n’est hors de sa place, sauf si l’on en juge par ce qu’on voit, mais dans l’Écriture ce n’est guère une source de sain jugement. Ici comme ailleurs, l’Éternel règle tout ; nous serons bénis dans la mesure où nous apprendrons de Lui.

«Et l’Éternel parla à Moïse, disant : Prends Aaron et ses fils avec lui, et les vêtements, et l’huile de l’onction, et le jeune taureau du sacrifice pour le péché, et les deux béliers, et la corbeille des pains sans levain ; et convoque toute l’assemblée à l’entrée de la tente d’assignation. Et Moïse fit comme l’Éternel lui avait commandé, et l’assemblée fut convoquée à l’entrée de la tente d’assignation. Et Moïse dit à l’assemblée : C’est ici ce que l’Éternel a commandé de faire. Et Moïse fit approcher Aaron et ses fils, et les lava avec de l’eau ; et il mit sur lui la tunique, et le ceignit avec la ceinture, et le revêtit de la robe, et mit sur lui l’éphod, et le ceignit avec la ceinture de l’éphod curieusement ouvragée (*), qu’il lia par elle sur lui ; et il plaça sur lui le pectoral, et mit dans le pectoral les Urim et les Thummim ; et il plaça la tiare sur sa tête, et, sur la tiare, sur le devant, il plaça la lame d’or, le saint diadème, comme l’Éternel l’avait commandé à Moïse. Et Moïse prit l’huile de l’onction, et oignit le tabernacle et toutes les choses qui y étaient, et les sanctifia ; et il en fit aspersion sur l’autel sept fois, et il oignit l’autel, et tous ses ustensiles, et la cuve et son soubassement, pour les sanctifier ; et il versa de l’huile de l’onction sur la tête d’Aaron, et l’oignit pour le sanctifier» (8:1-12).

(*) note Bibliquest : ces deux derniers mots ne figurent pas dans la traduction JND

L’importance immense et personnelle de la sacrificature était soulignée par la convocation de toute l’assemblée d’Israël (8:4) pour être témoin de cette inauguration. Car c’était cette sacrificature qui assurait la communion entre l’Israélite et l’Éternel dans le sanctuaire, et le souverain sacrificateur avait la partie la plus solennelle de cette activité, dans le lieu très saint. Quand Moïse reçut l’instruction de prendre Aaron et ses fils avec lui, et les vêtements, l’huile, les victimes, et le pain sans levain, toute l’assemblée dut se rassembler à l’entrée de la tente d’assignation pour regarder cette scène extraordinaire (8:1-5). Elle était très importante, tant pour l’Éternel que pour chaque membre du peuple.

Le premier acte fut de laver tout le corps d’Aaron et ses fils (8:6). Pour l’homme mortel et pécheur, la purification est indispensable : c’est ce que l’apôtre appelle «le lavage d’eau par la Parole» (Éph. 5:26), non pas un rite, aussi impressionnant et nécessaire soit-il, mais selon la parole du Seigneur aux onze : «vous vous êtes nets à cause de la parole que je vous ai dite» (Jean 15:3). Ils avaient été engendrés par la parole de la vérité (Jacq. 1:18). C’était le don de la vie éternelle ; aucun type, ni Aaron ni personne d’autre, ne pouvait exprimer la vérité de Christ, qui était et est cette vie éternellement. Mais ceux qui sont de Christ reçoivent la vie éternelle en recevant Christ (Jean 3:16 ; 5:24) ; c’est pourquoi, Aaron, tout comme ses fils, était lavé en tout son corps. Christ seul est la vie, et nous l’avons en L’ayant Lui. C’est pourquoi le Seigneur dit : «Celui qui a tout le corps lavé, n’a besoin que de se laver les pieds» (Jean 13:10). Ce lavage initial et absolu de la personne ne se répète pas. Si les pieds se salissent en marchant dans la boue de ce monde, la souillure doit être ôtée, car elle empêche la communion avec Lui. Même s’il n’y a qu’un péché, Lui le voit car il est avocat auprès du Père (1 Jean 2:1). Il est la propitiation, car Il est le juste. Le solide fondement de Dieu demeure (2 Tim. 2:19), et notre position ne change pas ; mais si nous souillons nos pieds, Lui s’occupe de nous, par Sa Parole et Son Esprit, et il restaure ainsi la communion interrompue. Car s’Il ne me lave pas lorsque je suis souillé, je n’ai pas de part avec Lui (Jean 13:8) : c’est à cela que s’applique son service d’avocat, maintenant, Lui étant au ciel.

Les vêtements comprenaient la tunique et sa ceinture, la robe et l’éphod avec sa ceinture en ouvrage d’art liant les deux solidement, le pectoral avec les Urim et les Thummin, et le turban ou mitre avec la lame d’or. Ce n’étaient pas les vêtements du grand jour des propitiations où il n’y avait que du lin (16:4), mais c’était les vêtements «pour gloire et pour ornement» (Ex. 28:2). Ils exprimaient ce que Christ est et fait pour nous en tant que Souverain Sacrificateur paraissant devant Dieu (Héb. 9:24). Christ est donc le représentant des siens. L’éphod était le vêtement sacerdotal par excellence ; sur ses épaulières, il y avait deux pierres d’onyx (ou béril) sur lesquelles étaient gravés les noms des fils d’Israël, six par pierre : tous étaient portés devant l’Éternel en mémorial (Ex. 28:12). Le pectoral de jugement était sur son coeur, en mémorial continuel : douze pierres précieuses et rares en étaient le signe encore plus précieux, et sur chacune était gravé un nom des fils d’Israël (Ex. 28:29, 30, 21). C’est là [WK : dedans ; JND : dessus] que Moïse mit les Urim et les Thummim, les lumières et les perfections, pour Aaron quand il entrait devant l’Éternel, pour porter continuellement leur jugement sur son coeur devant l’Éternel.

Dans cette scène préliminaire, les deux points principaux, le lavage et l’habillage, ont lieu alors qu’encore aucun sang n’a été ni versé ni aspergé : c’est un témoignage très frappant rendu à Christ, et contraire à ce qui avait lieu lorsqu’il s’agissait, en type, de remédier à l’état de péché, comme dans la purification du lépreux (ch. 14). Cette particularité remarquable se poursuit en ce que l’onction d’huile était faite librement aux v. 10-12. Quand il s’agit de faire approcher les fils d’Aaron, selon ce qui suit, le sacrifice pour le péché est introduit, et il y a l’imposition des mains de tous sur la tête du taureau ; et une fois égorgé, son sang est utilisé de manière bien remarquable. Mais l’absence de pareilles dispositions dans les versets 1 à 12 rend témoignage à l’excellence de Christ. Le tabernacle et tout ce qui était dedans était oint, et l’onction nous parle de Celui qui est Le Saint. L’autel était aspergé d’huile sept fois pour son onction, et tous ses ustensiles avec, ainsi que la cuve et son soubassement ; et il y a encore une autre confirmation du but exceptionnel de ce type en ce que l’onction était versée sur la tête d’Aaron (8:11-12). Il ne s’agissait pas de l’action purificatrice du Saint Esprit, mais de son énergie, témoignant des droits de Christ à avoir la puissance de Dieu, et à en remplir tout. Mais ce n’est pas tout : S’il était le Seul sans péché — il ne faut pas l’oublier — Il est venu pour ôter le péché par le sacrifice de lui-même (Héb. 9:26) : c’est ce qui devait être attesté à sa place.

C’est ici-bas que nous avons péché ; c’est ici-bas que Christ a été envoyé pour mourir comme propitiation pour nos péchés (1 Jean 2:2), quoique la valeur de cette propitiation se soit étendue immédiatement à tous les cieux (Héb. 9:23) comme en témoigne le voile déchiré, le tremblement de terre et les sépulcres ouverts (Matt. 27:51-53). C’est aussi ici-bas que l’efficace du sacrifice a été donnée à connaître par ceux qui ont évangélisé par le Saint Esprit envoyé des cieux. Sur la base de Son sacrifice qui a rendu parfaits ceux qui sont mis à part pour Dieu — les sanctifiés (Héb. 10:14) — Christ exerce sa sacrificature pour nous dans les cieux. Nous sommes Sa maison, participant de l’appel céleste (Héb. 3:1, 6), — en contraste avec Israël dont l’appel était terrestre et qui avait besoin d’une sacrificature charnelle, et dont les ordonnances n’étaient pas capables de rendre parfaite la conscience de l’adorateur (Héb. 9:9), et dont le sanctuaire était de ce monde-ci. Dieu était caché, Son peuple était exclu de Sa présence. C’était un système provisoire, imposé jusqu’au temps du redressement (Héb. 9:10). Venant en grâce et avec une justice basée sur Sa rédemption, Christ a introduit les choses éternelles : un salut éternel (Héb. 5:9), une sacrificature qui ne change pas (Héb. 7:24), une rédemption éternelle (Héb. 9:12), un héritage éternel (Héb. 9:15), une alliance éternelle (Héb. 13:20) ; et il n’y a pas lieu de s’étonner de tout cela si l’on considère que Celui qui a fait la volonté de Dieu par laquelle nous avons été sanctifiés, c’est Lui qui a été établi Souverain Sacrificateur selon la puissance d’une vie impérissable (Héb. 7:16), et que l’Esprit qui a opéré en Lui et en nous est l’Esprit éternel (Héb. 9:14).

C’est pourquoi il est écrit qu’il «convenait pour Lui, à cause de qui sont toutes choses et par qui sont toutes choses, que, amenant plusieurs fils à la gloire, il consommât le chef de leur salut par des souffrances…. Car, en ce qu’il a souffert lui-même, étant tenté, il est à même de secourir ceux qui sont tentés» (Héb. 2:10, 18). Mais ce n’est pas tout, «car un tel souverain sacrificateur nous convenait, saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs, et élevé plus haut que les cieux» (Héb. 7:26), un Fils consommé pour l’éternité (Héb. 7:28).

Comme chrétiens, l’exercice de notre sacrificature consiste à louer, rendre grâces, supplier, prier et intercéder (1 Tim. 2:1 ; Héb. 13:15 ; 1 Pier. 2:5-9).

 

2.2   8:13-21 — Habillage des fils d’Aaron, sacrifice pour le péché et holocauste

Au verset 6 nous lisons que Moïse fit approcher Aaron et ses fils, et les lava avec de l’eau. Le vrai Souverain Sacrificateur était Le Saint de Dieu. La Sainte chose née de la vierge par la puissance du Saint Esprit n’a pas connu le péché (Luc 1:35 ; 2 Cor. 5:21) ; car en Lui il n’y avait pas de péché (1 Jean 3:5). Le pécheur a besoin de naître de nouveau, mais non pas le Sauveur, car Lui est né saint comme nul autre ne l’a été. Il était donc aussi pur dans son humanité que, bien sûr, dans sa déité ; mais nous, nous avons besoin d’être purifiés par grâce. Tous étaient bien lavés ensemble, dans le type, celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés (Héb. 2:11), mais il en était ainsi pour souligner le résultat, alors que l’origine de la sainteté était tout à fait différente. Mais Lui était la vie, et Il a donné sa vie aux siens pour qu’elle soit leur vie.

Nous arrivons maintenant au moment où les fils d’Aaron sont revêtus de vêtements comme leur père l’avait été, selon le commandement de l’Éternel. Non seulement l’homme n’était pas laissé nu, mais la grâce le revêtait comme il plaisait à l’Éternel pour Sa présence dans le sanctuaire.

«Et Moïse fit approcher les fils d’Aaron, et les revêtit de tuniques, et les ceignit de la ceinture, et leur attacha les bonnets (ou : coiffes hautes), comme l’Éternel l’avait commandé à Moïse. Et il fit approcher le taureau du sacrifice pour le péché, et Aaron et ses fils posèrent leurs mains sur la tête du taureau du sacrifice pour le péché ; et on l’égorgea, et Moïse prit le sang, et en mit avec son doigt sur les cornes de l’autel, tout autour, et il purifia l’autel du péché ; et il versa le sang au pied de l’autel et le sanctifia, faisant propitiation pour lui. Et il prit toute la graisse qui était sur l’intérieur, et le foie, et les deux rognons, et leur graisse, et Moïse les fit fumer sur l’autel. Et le taureau, et sa peau, et sa chair, et sa fiente, il les brûla au feu, hors du camp, comme l’Éternel l’avait commandé à Moïse. Et il fit approcher le bélier de l’holocauste, et Aaron et ses fils posèrent leurs mains sur la tête du bélier ; et on l’égorgea, et Moïse fit aspersion du sang sur l’autel, tout autour ; et on coupa le bélier en morceaux, et Moïse en fit fumer la tête, et les morceaux, et la graisse ; et on lava avec de l’eau l’intérieur et les jambes, et Moïse fit fumer tout le bélier sur l’autel : ce fut un holocauste en odeur agréable, ce fut un sacrifice par feu à l’Éternel, comme l’Éternel l’avait commandé à Moïse (8:13-21).

Quel précieux privilège d’avoir Christ comme notre vie, notre justice et notre propitiation ! Mais Dieu fait bien plus en notre faveur, déjà maintenant, aussi bien que dans la gloire à venir. Comme la nuit est fort avancée et que le jour s’est approché, nous sommes exhortés à rejeter les oeuvres des ténèbres et à revêtir les armes de la lumière (Rom. 13:12). En nous approchant de Dieu, ce n’est pas des armes qu’il nous faut, comme si nous étions en situation conflictuelle avec un ennemi. Mais c’est Christ qu’il nous faut encore revêtir (Rom. 13:14), même si nous l’avons revêtu dans la mesure où nous avons été baptisé pour Lui (Gal. 3:27). Mais si nous l’avons Lui, qu’avons-nous plus à faire avec ce que nous étions dans la chair ou dans le monde ? Christ n’est-il pas incomparablement meilleur que tout ? Manifester Christ est la seule manifestation dont nous avons la charge, car nous sommes en Lui. C’est représenté ici par les sacrificateurs revêtus selon le commandement de l’Éternel à Moïse. Ils reçurent leurs tuniques et leur robe, leur ceinture et leur éphod. Sans aucun doute, l’accent est surtout mis sur les habits du souverain sacrificateur. Ses vêtements étaient en effet de saints vêtements, pour gloire et pour ornement (Ex. 28:2, 40) ; ses fils avaient aussi leurs vêtements, de leur côté.

C’est ce qui est indiqué ici où les fils d’Aaron étaient approchés et revêtus de leurs habits sacerdotaux (8:13). Immédiatement après vient le taureau du sacrifice pour le péché qui était aussi approché et sur lequel Aaron et ses fils posaient leur main (8:14). Bien que Christ n’eut point besoin de pareil sacrifice pour lui-même, Il a été fait péché pour ceux qui sont sacrificateurs, une fois pour toutes (Héb. 7:27). Toute notion de sacrifice continu ou répété est strictement exclue par la Parole de Dieu, car l’efficacité de Sa mort, selon qu’elle nous est révélée, en serait bien sûr discréditée et annulée. Toutefois, le sang était mis ici sur les cornes de l’autel, — non pas à l’intérieur du lieu très saint comme au grand jour des expiations, — et le reste du sang était versé au pied de l’autel pour sanctifier ce qui avait à faire au péché et à la réconciliation par son moyen (8:15). Toute la graisse intérieure devait fumer sur l’autel, témoin parfaitement éloquent de l’excellence intrinsèque du sacrifice pour le péché, comme Christ seul l’a mise entièrement en évidence (8:16). Lui qui n’a même pas connu le péché, Dieu l’a fait péché pour nous (2 Cor. 5:21) : ceci était d’autant plus manifeste que le taureau était brûlé hors du camp, avec sa peau, sa chair et sa fiente, comme l’Éternel l’avait commandé à Moïse (8:17).

Mais Christ assure l’acceptation des personnes devant Dieu, tout autant qu’il ôte le péché et ses conséquences ; c’est ce qu’on trouve au verset 18 avec le bélier offert en holocauste. Lors de la consécration des sacrificateurs, aucun choix n’était laissé libre contrairement aux holocaustes ordinaires. Un bélier était alors requis (on le trouve aussi dans quelques autres cas), comme déjà remarqué. Sur la tête de ce bélier, Aaron et ses fils posaient leur main, non pour ôter le mal qui était dans l’homme, mais pour transférer la bonne odeur de Christ sur eux. Ainsi le sang du bélier égorgé faisait l’objet d’une aspersion, tout autour de l’autel (8:19), et son corps était coupé en morceaux et fait fumer, avec la graisse et tout le reste, l’intérieur ayant été lavé ; car tout animal ainsi offert en sacrifice devait être lavé pour être une figure de la pureté de Christ (8:20, 21).

Le sacrificateur et ses fils étaient revêtus de manière convenable pour paraître dans le sanctuaire : cela faisait l’objet d’un commandement spécial de l’Éternel. C’est Christ qui était pur dans son être même ; pour nous qui croyons, tout est conféré par Sa grâce. Non seulement nous sommes en Lui (Rom. 8:1), mais Il nous a été fait, de la part de Dieu, tout ce qui manquait pour pouvoir nous tenir en Sa sainte présence (cf. 1 Cor. 1:30). De sa plénitude, nous avons reçu et grâce sur grâce (Jean 1:16).

Bien qu’Aaron fut un type, il n’en avait pas moins besoin d’un sacrifice pour le péché, lui autant que ses fils ; aucun homme pécheur ne pouvait se tenir devant l’Éternel sur aucune autre base. C’est pourquoi au verset 14 on voit Aaron et ses fils poser les mains sur la tête du taureau de sacrifice pour le péché, qui est ensuite égorgé et dont le sang est appliqué par Moïse, lequel représente alors Christ. Il fallait une expiation pour les sacrificateurs encore plus que pour tout Israélite : comment auraient-ils pu autrement s’approcher de l’Éternel sans souiller son sanctuaire ?

Mais cette juste nécessité ne fait que mettre d’autant plus en relief l’onction selon le verset 12. L’huile de l’onction était appliquée au tabernacle et à tout ce qu’il y avait dedans ; il en était fait sept fois aspersion sur l’autel, et on oignait l’autel et ses ustensiles, la cuve et son soubassement, pour les sanctifier (8:10, 11) ; mais outre tout cela, Moïse versa de l’huile de l’onction sur la tête d’Aaron, et l’oignit pour le sanctifier (8:12). Dans cette onction d’Aaron tout seul, sans ses fils — mais avec le tabernacle, l’autel et la cuve — il y a Christ placé sans équivoque devant nous, autant que le type peut le montrer. En toute révérence, nous nous permettons de dire que l’Éternel ne pouvait pas cacher ce très grand témoignage de Sa satisfaction et de son délice ; cela ne nous est-il pas donné dans l’énergie de l’Esprit Saint ? Cela a été accompli littéralement dans notre Seigneur sans que son sang ait été versé — alors que c’est indispensable pour tout autre que Lui. Car le Saint Esprit est descendu sur Lui, sous une forme corporelle, comme une colombe, tandis que la voix du Père vint des cieux disant : Tu es mon Fils Bien-Aimé, en toi j’ai trouvé mon plaisir. Cela a eu lieu à ce moment précis de sa vie ici-bas où les hommes auraient pu être tentés d’avoir des pensées profanes à son égard. Car Il était en train d’être baptisé comme d’autres l’étaient, et il priait (Luc 3:21-22). Mais cela ne fait qu’exprimer réellement toute sa parfaite beauté morale.

Le tabernacle, l’autel et la cuve étaient des types des fonctions que Christ remplit en rapport avec la création, et n’avaient pas de mal moral en eux-mêmes, comme Israël ou l’humanité ; c’est pour cela que le tabernacle et l’autel et la cuve étaient, en type, associés avec Christ dans la puissance du Saint Esprit. Tout lui appartient sur tous les plans ; Il a le droit, personnellement, de tout remplir avec la puissance de bénédiction divine. Quand il était question de sacrificateurs, le sang devait être versé, car ils étaient pécheurs comme tout un chacun. C’est en effet le message que l’épître aux Hébreux cherche à faire passer à propos d’Aaron (5:1-3 ; 7:27, 28). Mais quand il s’agit de types de Christ, Exode 29 et Lévitique 8 prennent bien soin de représenter le souverain sacrificateur comme seul oint de l’huile sainte avant que ne soit offert le sacrifice pour le péché et les sacrifices suivants. Il nous faut bien tenir compte, soigneusement et constamment, de ce fait unique et merveilleux : c’est extrêmement important, tant pour Sa gloire personnelle, et son excellence sans défaut, que pour notre foi et pour l’honneur et la révérence dues au Fils de Dieu. La confession de sa vraie déité et de sa sainte humanité en une seule personne, voilà le roc sur lequel Christ allait bâtir son église, la meilleure sauvegarde contre l’inimitié mortelle de Satan, travaillant sans relâche à actionner l’incrédulité de l’homme déchu.

 

2.3   8:22-30 — Sacrifice de consécration, offrandes tournoyées

L’excellence de la personne et des voies de notre Sauveur est tellement grande et débordante qu’Il a le droit de remplir la création de la puissance de l’Esprit, aussi bien que de jouir Lui-même de la plénitude de cette puissance. Un témoignage frappant en est donné au niveau du type, et la réalité a eu lieu aux jours de Sa chair, quand Il marchait ici-bas.

Il était bien vrai que l’homme, le chef de cette création, était entièrement déchu ; Israël aussi bien que la sacrificature n’y ont pas fait exception. L’indication en est clairement donnée aux versets 13 à 21 qui traitent de la famille sacerdotale. Mais il y a plus encore.

«Et il fit approcher le second bélier, le bélier de consécration ; et Aaron et ses fils posèrent leurs mains sur la tête du bélier ; et on l’égorgea, et Moïse prit de son sang, et le mit sur le lobe de l’oreille droite d’Aaron, et sur le pouce de sa main droite, et sur le gros orteil de son pied droit ; et il fit approcher les fils d’Aaron, et Moïse mit du sang sur le lobe de leur oreille droite, et sur le pouce de leur main droite, et sur le gros orteil de leur pied droit ; et Moïse fit aspersion du sang sur l’autel, tout autour. Et il prit la graisse, et la queue grasse (*), et toute la graisse qui était sur l’intérieur, et le réseau du foie, et les deux rognons et leur graisse, et l’épaule (ou : la cuisse) droite ; et il prit, de la corbeille des pains sans levain qui était devant l’Éternel, un gâteau sans levain, et un gâteau de pain à l’huile, et une galette, et les plaça sur les graisses et sur l’épaule droite ; et il mit le tout sur les paumes des mains d’Aaron et sur les paumes de mains de ses fils, et les tournoya comme offrande tournoyée devant l’Éternel. Et Moïse les prit des paumes de leurs mains, et les fit fumer sur l’autel sur l’holocauste : ce fut une consécration (ou : un remplissage de mains – (**)), en odeur agréable ; ce fut un sacrifice par feu à l’Éternel. Et Moïse prit la poitrine, et la tournoya comme offrande tournoyée devant l’Éternel ; ce fut — du bélier de consécration, — la part de Moïse, comme l’Éternel l’avait commandé à Moïse Et Moïse prit de l’huile de l’onction et du sang qui était sur l’autel, et il en fit aspersion sur Aaron, sur ses vêtements, et sur ses fils et sur les vêtements de ses fils avec lui : il sanctifia Aaron, ses vêtements, et ses fils et les vêtements de ses fils avec lui» (8:22-30).

(*) Note Bibliquest : JND traduit : «et la queue»

(**) Note Bibliquest : Là où WK traduit «ce fut une consécration», JND traduit : «ce fut un sacrifice de consécration»

Nous avons vu Aaron être oint d’huile, tout seul, en témoignage à Christ le vrai Sacrificateur et à sa perfection personnelle. Nous voyons maintenant le sang du bélier de consécration, sur la tête duquel Aaron et ses fils posaient les mains, appliqué d’abord sur l’oreille droite d’Aaron, son pouce droit, et son gros orteil droit, puis pareillement aux mêmes parties du corps des fils d’Aaron, et enfin ce sang du bélier était aspergé sur l’autel tout autour. C’est en effet Christ qui est entré, par son propre sang, une fois pour toutes dans les lieux saints, ayant obtenu une rédemption éternelle (Héb. 9:12). Sinon, il restait seul ; mais maintenant qu’Il est mort, le grain porte beaucoup de fruits (Jean 12:24) : c’est Christ sur sa maison, et nous sommes sa maison si nous retenons ferme jusqu’au bout la confiance et la gloire de l’espérance (Héb. 3:6). Ce n’est pas seulement qu’il nous aime et nous a lavé de nos péchés dans son sang (Apoc. 1:5), mais Il nous a fait rois et sacrificateurs pour Son Dieu et Père : À lui soit la gloire et la puissance aux siècles des siècles, Amen (Apoc. 1:6 ; 5:10). C’est ainsi que dans ce type, les fils d’Aaron étaient consacrés par le sang de bélier, qui, bien sûr, portait leurs péchés, mais qui allait bien plus loin jusqu’à la glorification de Dieu dans Sa propre nature, selon ce que nous dit Jean 13:31. Dieu a été tellement glorifié dans la mort du Fils de l’homme pour le péché, que c’était une question de justice que de faire asseoir Christ à Sa droite dans la gloire céleste, et de nous associer, nous qui croyons, dans la même bénédiction et finalement dans la même gloire. «Comme Il est lui, nous sommes aussi dans ce monde» (1 Jean 4:17) ; et bientôt il va venir nous prendre afin que, là où Il est, nous nous soyons aussi (Jean 14:2, 3).

Le sang mis sur les sacrificateurs nous parle de la vertu du sacrifice de Christ les consacrant pour tout ce qu’ils entendaient, tout ce qu’ils faisaient et toute leur marche. La totalité de leur être pratique allait désormais être déterminée en vertu de Sa mort pour Dieu. Christ n’avait besoin de rien pour lui-même, et Il n’avait pas la moindre tache à ôter ; mais tout dans Son obéissance jusqu’à la mort, et à la mort de la croix, pour la gloire de Dieu, s’est retourné en notre faveur ; Son obéissance était sans réserve, et à tout prix, du commencement à la fin. «Tu m’as formé un corps» selon la traduction des Septante reprise dans la citation de Héb. 10:5, se lit en hébreu au Ps. 40 : «Tu m’as creusé des oreilles». En tout autre que Christ, les oreilles étaient assourdies et fermées à cause du péché. Mais voilà que les paroles mêmes que le Père lui a données, Il nous les a données (Jean 17:8), afin que notre service et notre marche soient formés par ces communications divines de la plus haute intimité.

Ensuite vient l’offrande tournoyée de toute la graisse du bélier (8:25), et un gâteau sans levain et un gâteau de pain à l’huile, et une galette, représentant l’énergie intérieure du sacrifice de Christ, et son excellence, vivante et sans défaut, dans la puissance de l’Esprit (8:26) : tout cela était mis sur les paumes des mains d’Aaron et ses fils, et était tournoyé devant l’Éternel (8:27). Ensuite, Moïse le reprenait de leurs mains «remplies» (car telle est l’idée essentielle de la consécration) et le faisait fumer sur l’autel sur l’holocauste. Que de bénédiction dans cette qualification à s’approcher de Dieu, et cette offrande de louange continuelle à Dieu, le fruit des lèvres qui confessent Son nom ! (Héb. 13:15).

Pour Aaron et ses fils, il y avait non seulement le plus grand des sacrifices pour le péché, mais ils avaient aussi l’holocauste dans sa forme spéciale du bélier : tout cela montrait la plénitude et la précision de la consécration selon ce qui était dû à la fonction sacerdotale et selon les ordonnances de grâce de l’Éternel, à quoi s’ajoutait le sacrifice de prospérités, pour que la sacrificature soit inaugurée par la plénitude de l’offrande et du sacrifice de Christ. Tout cela est la portion présente du chrétien, — mais ce n’est pas tout — déjà maintenant une sainte sacrificature pour offrir des sacrifices spirituels qui sont certainement bien plus acceptables à Dieu par Jésus Christ, que tous les sacrifices matériels du passé (1 Pier. 2:5). Et, en réponse à Apoc. 1:5, nous sommes une sacrificature royale pour montrer l’excellence de Celui qui nous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière, selon ce que nous lisons en 1 Pier. 2:9.

La poitrine du bélier de consécration était la part de Moïse : c’est significatif du profond intérêt que Christ porte à leur consécration et à la Sienne propre, et de la profonde satisfaction qu’Il y trouve.

Sans aucun doute, c’est une position de très grande proximité de Dieu par la foi, non pas par apparition directe selon le type de la sacrificature. Et cela ne fait qu’accroître la bénédiction aux yeux de Dieu et pour nos coeurs si nous sommes en communion avec Lui. Dans tout ce qui s’attache au chrétien, ce qui est visible est ce qu’il possède de moins précieux. Toutes les bénédictions spirituelles dont nous sommes bénis dans les lieux célestes en Christ (Éph. 1:3) s’élèvent bien au-dessus de tout ce que l’homme peut voir ou estimer.

Ne négligeons pas l’action médiatoriale remarquable qui suit avec le verset 30 : «Et Moïse prit de l’huile de l’onction et du sang qui était sur l’autel, et il en fit aspersion sur Aaron, sur ses vêtements, et sur ses fils et sur les vêtements de ses fils avec lui : il sanctifia Aaron, ses vêtements, et ses fils et les vêtements de ses fils avec lui» (8:30). C’est l’onction de l’Esprit, aussi bien que la mort de Christ en puissance. Nous en avons la contrepartie frappante en Rom. 8:2-4 «car la loi de l’Esprit de vie dans le Christ Jésus, m’a affranchi de la loi du péché et de la mort ; car ce qui était impossible à la loi, en ce qu’elle était faible par la chair, Dieu, ayant envoyé son propre Fils en ressemblance de chair de péché, et pour le péché, a condamné le péché dans la chair, afin que la juste exigence de la loi fut accomplie en nous qui ne marchons pas selon la chair, mais selon l’Esprit». La vie de l’Esprit est donc une vie de délivrance, et pareillement, Christ fait péché est pour nous une libération de tout le mal attaché à cette chair ; cette libération manifeste la puissance de l’Esprit dans nos voies ; il semble que c’est ce qui est représenté par les vêtements.

Il n’y a aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus (Rom. 8:1). La première raison qui en est donnée est que la loi de l’Esprit de vie dans le Christ Jésus nous a affranchis de la loi du péché et de la mort. Dieu ne veut donc pas condamner les siens animés de cette vie qui est tant agréable à Ses yeux, cette vie que le chrétien a dans la puissance de la résurrection et de l’Esprit. Mais il y a une autre raison, non moins pertinente pour laquelle il n’y a pas de condamnation pour nous : si nous avons une vieille nature bien différente de Christ qui est notre vie, Dieu, ayant envoyé son Fils en ressemblance de chair de péché et pour le péché, a condamné le péché dans la chair (c’est-à-dire sur la croix de Christ), afin que la juste exigence de la loi fut accomplie en nous qui ne marchons pas selon la chair mais selon l’Esprit. Combien cela correspond à Moïse prenant de l’huile et du sang et en faisait aspersion sur Aaron et ses fils et sur leurs vêtements !

 

2.4   Exode 28 — Les saints vêtements

C’est le moment ici de dire quelque chose des vêtements des sacrificateurs, spécialement du souverain sacrificateur, même si cela dépasse le cadre des expressions générales de notre chapitre.

L’éphod était le vêtement proprement sacerdotal, et était simplement en lin (1 Sam. 2:18 ; 22:18) pour un sacrificateur ordinaire. Pour Aaron il était d’or, de bleu, de pourpre, d’écarlate et de fin coton retors selon Ex. 28 ; sa ceinture, ou bande tissée, était des mêmes matières. À l’éphod était attaché le pectoral de jugement dans lequel (*) étaient les Urim et les Thummim (ou, lumières et perfections). Il avait deux épaulières jointes aux deux bouts de l’éphod ; deux pierres d’onyx y étaient agrafées, enchâssées dans des chatons d’or chacune avec six noms des fils d’Israël. Le pectoral était des mêmes matériaux que l’éphod, mais carré et double, garni de quatre rangées de pierres précieuses enchâssées dans de l’or, chacune des douze pierres ayant, gravé sur elle, un nom de l’une des tribus d’Israël (chaque tribu d’Israël avait donc sa gravure à elle). Deux anneaux et deux chaînettes d’or torsadées y étaient attachées, et il y avait un cordon de bleu pour attacher le pectoral aux anneaux de l’éphod sur la ceinture (ou bande), en sorte que le pectoral ne bouge pas de dessus l’éphod. Il y avait une robe, distincte de la tunique intérieure brodée ; elle était de bleu avec, sur ses bords, des grenades de bleu, de pourpre et d’écarlate, et des clochettes d’or qui s’alternaient une à une avec les grenades, tout autour. Sur une lame d’or était gravé SAINTETÉ À L’ÉTERNEL et cette lame était sur un cordon de bleu sur la tiare (ou turban) sur le front d’Aaron qui portait l’iniquité des choses saintes d’Israël. La tiare, comme la tunique, était de fin coton (**).

(*) Note Bibliquest : Les Urim et les Thummim étaient sur le pectoral selon la version JND, et dans le pectoral selon WK

(**) Du fin coton comme en Apoc. 19:8, 14, non pas réellement du lin comme les anges qui avaient les sept coupes en Apoc. 15:6

L’éphod était constitué des mêmes matériaux que le voile (Ex. 25:31), avec une différence notable : il n’y avait pas de chérubin sur l’éphod, et pas d’or sur le voile, alors que l’or avait la première place sur l’éphod. L’or représente la justice divine, et le voile représente la chair de Christ (c’est l’Écriture qui l’affirme : Héb. 10:20). Les chérubins symbolisent l’autorité de Dieu en jugement qui a été donnée à Christ parce qu’Il est le Fils de l’homme (Jean 5:27). Si le voile le représentait comme exécuteur du jugement, l’absence de ce caractère sur l’éphod convenait au caractère sacerdotal de Celui qui est assis sur le trône de son Père. Ici c’est la justice divine en grâce qui prédomine, mais dans l’homme, et avec du bleu qui est la couleur céleste. Il y avait aussi les titres et les gloires royaux et impériaux, avec toutes les formes de la justice pratique. Il était né «roi» (Jean 18:37), et à ses souffrances avait répondu un accroissement de son autorité, bien qu’Il ne fasse pas usage de ce pouvoir — et ne veut pas en faire usage — tant qu’Il n’est pas assis sur Son propre trône (comparer Ps. 110).

Le peuple de Dieu était représenté par le souverain sacrificateur, non seulement sur un plan général, mais expressément, et d’une manière précise et frappante. Car les épaulières de l’éphod avaient chacune six noms de fils d’Israël gravés sur l’onyx à chaque épaule. Aaron portait leurs noms devant l’Éternel sur ses deux épaules, les soutenant devant l’Éternel. Le pectoral les présentait de manière encore plus frappante, car il y avait douze pierres avec chacune sa gloire propre. «Et Aaron portera les noms des fils d’Israël au pectoral de jugement sur son coeur, lorsqu’il entrera dans le lieu saint, comme mémorial devant l’Éternel, continuellement. — Et tu mettras sur le pectoral de jugement les Urim et les Thummim, et ils seront sur le coeur d’Aaron, quand il entrera devant l’Éternel ; et Aaron portera le jugement des fils d’Israël sur son coeur, devant l’Éternel, continuellement» (Ex. 28:29, 30). S’il est vrai que tout, du côté d’Israël, a failli à cause du péché (chez les sacrificateurs comme chez les gens du peuple), quelle bénédiction cela nous présente, à nous qui croyons en Celui vers qui tous ces types dirigent infailliblement les regards ! Quelle immense faveur qu’Il soit mort pour expier nos fautes, et qu’Il vive pour nous devant Dieu dans les lieux célestes, portant notre jugement sur Son coeur glorieusement et continuellement, sans avoir honte de nous.

Sous l’éphod, il y avait la longue robe de l’éphod, «toute de bleu». C’était la couleur la plus caractéristique de Christ. La foi pouvait même dire : «Le Fils de l’homme qui est dans le ciel» (Jean 3:13), et elle peut le dire encore bien plus maintenant qu’Il a traversé les cieux et est entré une fois pour toutes dans les lieux saints, ayant obtenu une rédemption éternelle ! (Héb. 4:14 ; 9:12). C’est pourquoi le «bleu» prévaut dans tous ces types, même s’il y a d’autres gloires. Mais si le bleu prévaut, ce n’est pas pour autant que le pourpre et l’écarlate s’estompent. Il est Roi, et Roi des rois, même s’Il agit selon d’autres relations.

Disons en passant, qu’il est assez remarquable de voir l’écrivain juif Josèphe ne pas pouvoir imaginer d’autres interprétations pour les clochettes et les grenades que «du tonnerre et des éclairs» ! Il était ignorant de Celui qui est la Vraie Lumière (Jean 1:9) et qui manifeste clairement que le témoignage et le fruit de l’Esprit font partie du cortège de la grâce sacerdotale. Car on peut observer que le son des clochettes se faisait entendre quand il entrait ou sortait du sanctuaire ; de la même manière le Saint Esprit a été répandu à sa première venue, et le sera à nouveau à sa seconde venue. Et le fruit agréable par Jésus-Christ, à la louange et à la gloire de Dieu, a déjà abondé et il abonde et abondera encore (Phil. 1:11 ; 4:17).

Mais si ces signes remplis de signification étaient comme un prolongement au bord de Son vêtement, en faveur de ceux qui sont à Christ, combien il est précieux de trouver sur l’une des pièces les plus intérieures du vêtement (la robe de l’éphod), le gage de ce qu’est notre Souverain Sacrificateur, Jésus Christ le juste, notre avocat et notre propitiation invariable (1 Jean 2:1-2). Et il est non moins précieux de trouver sur Sa tête, en suivant le type, la plaque d’or fixée par un cordon de bleu, avec la gravure «Sainteté à l’Éternel», notre Souverain Sacrificateur portant l’iniquité de nos choses saintes ! En vérité, Christ est toujours tout pour nous en tant que saints et sacrificateurs, comme il a déjà été tout pour nous quand nous étions pécheurs perdus. Mais n’oublions pas que tous les types ne sont que des ombres, et ne suffisent pas pour faire connaître la plénitude de grâce et de gloire qui est en Christ. Le second homme est du ciel en contraste avec le premier qui est de la poussière. C’est de qu’Il est venu, bien qu’Il soit véritablement né de femme sur la terre, et c’est qu’Il s’en est allé lorsqu’Il est ressuscité, et c’est qu’Il exerce son office de sacrificateur pour nous dans les cieux, ministre des lieux saints et du vrai tabernacle que le Seigneur a dressé, non pas l’homme (Héb. 8:1).

Notons que dans les vêtements du Souverain Sacrificateur il n’y avait pas de caleçon de lin : ceux-ci servaient expressément à couvrir la nudité de la chair (Ex. 28:42), ce qui fait comprendre leur omission quand Christ est en vue. Mais comme Aaron lui-même était pécheur, et ses fils tout autant, on comprend également que, dans la description des vêtements de ses fils, ces pièces bien nécessaires pour se couvrir, soient soigneusement prescrites. Et il est même alors ajouté qu’«ils seront sur Aaron et sur ses fils lorsqu’ils entreront dans la tente d’assignation ou lorsqu’ils s’approcheront de l’autel pour faire le service dans le lieu saint, afin qu’ils ne portent pas d’iniquité et ne meurent pas. C’est un statut perpétuel, pour lui et pour sa semence après lui» (Ex. 28:43).

L’Écriture établit clairement la vérité générale que le chrétien a aussi maintenant un vêtement donné de Dieu, convenant à la nouvelle relation dans laquelle il est placé. Ainsi c’est quand le fils prodigue se tourne vers Dieu et trouve en Lui le Père dans un sens plus vrai et plus complet qu’avant son départ pour le pays éloigné, qu’il est revêtu pour la première fois de la «plus belle robe», une robe entièrement ornée d’honneurs. Nous sommes exhortés en pratique, non pas seulement à rejeter les oeuvres des ténèbres, mais à revêtir les armes de la lumière, et plus généralement à revêtir le Seigneur Jésus Christ (Rom. 13:12-14), et, comme principe, tous ceux qui sont baptisés sont considérés comme ayant revêtu Christ (Gal. 3:27). En Éph. 4 nous sommes vus comme ayant dépouillé le vieil homme et revêtu le nouvel homme (4:23-24), tandis que Col. 3 nous exhorte à renoncer aux actions viles de violence et de corruption du fait que nous avons dépouillé le vieil homme et revêtu le nouvel homme (3:8-10). La vérité du Nouveau Testament va, bien sûr, plus à fond dans nos besoins et notre bénédiction. Néanmoins, les images de vêtements de l’Ancien Testament sont conservées.

Et il en va de même en rapport avec le jour de gloire. Nous revêtirons notre domicile qui est du ciel (2 Cor. 5:2-4), et nous ne serons pas trouvés nus, sauf pour ceux qui n’ont pas Christ et qui, plus tard, n’auront plus que la honte éternelle (Apoc. 16:15). Le mortel sera absorbé par la vie (1 Cor. 15:54). Comme individus nous marcherons avec Christ en vêtements blancs (Apoc. 3:4) ; comme l’Épouse de Christ nous serons revêtus de fin lin éclatant et pur, car le fin lin ce sont les justices des saints (Apoc. 19:8).

 

2.5   8:31-36 — Onction des fils d’Aaron, les sept jours de consécration

La fin de ce chapitre est importante comme tout le reste. Nous avons vu le lavage d’Aaron et ses fils, et l’habillage d’Aaron ; l’onction du tabernacle et de tout ce qui s’y trouvait, de l’autel et de tous ses ustensiles ; et l’onction de la tête du Souverain Sacrificateur avant que ses fils revêtent leurs vêtements officiels (8:1-13). Il y a eu ensuite le taureau du sacrifice pour le péché sur lequel Aaron et ses fils posaient les mains avant qu’il soit égorgé ; puis le bélier de l’holocauste ; puis l’autre bélier, le bélier de consécration, dont le sang était mis sur l’oreille droite, le pouce droit et le gros orteil droit ; puis l’épaule droite, et son accompagnement, avec la poitrine, qui était la part de Moïse, tournoyés devant l’Éternel (8:14-30). Mais il reste à manger la chair comme un rite à part, essentiel.

«Et Moïse dit à Aaron et à ses fils : Cuisez la chair à l’entrée de la tente d’assignation, et vous la mangerez là, ainsi que le pain qui est dans la corbeille de consécration, comme j’ai commandé, en disant : Aaron et ses fils les mangeront. Et le reste de la chair et du pain, vous le brûlerez au feu. Et vous ne sortirez pas de l’entrée de la tente d’assignation pendant sept jours, jusqu’au jour de l’accomplissement des jours de votre consécration ; car on mettra sept jours à vous consacrer. L’Éternel a commandé de faire comme on a fait aujourd’hui, pour faire propitiation pour vous. Et vous demeurerez pendant sept jours à l’entrée de la tente d’assignation, jour et nuit, et vous garderez ce que l’Éternel vous a donné à garder, afin que vous ne mouriez pas ; car il m’a été ainsi commandé. Et Aaron et ses fils firent toutes les choses que l’Éternel avait commandées par Moïse» (8:31-36).

La communion avec Christ qui s’est livré Lui-même pour nous est le précieux privilège que présente le fait de manger la chair. Elle était cuite à l’entrée de la tente d’assignation, et on la mangeait avec le pain qui était dans la corbeille de consécration. Tout devait être bien séparé de la nourriture commune de l’homme. Mais les sacrificateurs devaient partager le pain du sacrifice par feu à l’Éternel tout autant que la chair. C’était l’expression de la communion, en dehors de toutes les associations de la nature, mais paisible et intime aussi bien que sainte. Cela venait à point comme le dernier point présenté avant le huitième jour. Commencer par une telle fête aurait été bien étranger aux pensées divines !

L’Éternel avait exprimé sa volonté souveraine en séparant une famille pour l’approcher de Lui. Ils étaient lavés, sanctifiés, justifiés au nom du Seigneur Jésus et par l’Esprit de notre Dieu ; car c’est bien de cette manière que nous pouvons justement interpréter et appliquer les formes typiques de ce chapitre. Il est absolument impératif d’avoir une nature nouvelle et sainte. Christ l’avait dans Sa personne, et elle a été manifestée en perfection dans un monde mauvais, et Il l’a donnée à tous ceux qui croient. Mais ils avaient aussi besoin de Sa mort dans toute son efficacité expiatoire, non seulement pour effacer leurs péchés, mais pour endosser toute son acceptation positive. C’est ce que notre chapitre fait ressortir de manière complète et précise. Le sacrifice pour le péché et l’holocauste étaient dûment égorgés et consumés. Dieu était ainsi glorifié à tous égards quant au péché. Voilà de belles ombres de ce qu’on trouve parfaitement dans la mort du Fils de l’homme, le Fils de Dieu — et seulement là.

Mais la caractéristique du second bélier de consécration était de mettre à part pour Dieu par son sang la famille sacerdotale toute entière : comme on l’a déjà vu, leur service dans l’homme intérieur comme dans l’homme extérieur était dorénavant selon le sang de Christ. Dieu ne pouvait pas en exiger moins de ceux qui avaient le privilège d’avoir accès à Lui dans le sanctuaire. La consécration signifie les mains pleines, non pas pleines du désir de l’homme ou de son dessein ou de ses efforts, mais pleines de l’énergie intérieure de Christ s’offrant en sacrifice à l’Éternel, et pleines de Sa vie active dans la puissance de l’Esprit : tout cela était mis sur les mains d’Aaron et de ses fils (Christ et Sa maison — Héb. 3:6), et était tournoyé devant l’Éternel.

La chair du bélier (ce qui restait après ce qui en avait été retiré) devait être mangée là où elle était cuite, à l’entrée de la tente d’assignation, avec le pain de consécration. C’est Christ dans sa mort comme dans sa vie, non pas notre délivrance du jugement, ni comme le moyen ou la mesure de notre acceptation devant Dieu, mais comme l’objet donné à nos âmes pour en jouir et nous en nourrir ensemble. C’est Christ et les Siens partageant cette joie en commun, et Dieu y ayant aussi part. Car notre communion est avec le Père et avec Son Fils Jésus Christ (1 Jean 1:3). Et Sa volonté n’est ni cachée ni douteuse. Ces choses ont été écrites par Dieu dans la Parole inspirée pour que notre joie soit accomplie (1 Jean 1:4).

Ensuite, la famille sacerdotale ne devait pas sortir pendant les sept jours de leur consécration. C’est le cycle de la marche de l’homme ici-bas, et il s’applique tout aussi bien aux sacrificateurs. Ils devaient demeurer nuit et jour à l’entrée de la tente, et garder ce que l’Éternel leur avait donné à garder, afin qu’ils ne meurent pas ; «car il m’a ainsi été commandé» ajoute Moïse, afin que personne ne lui impute quelque chose d’aussi solennel, totalement accaparant et péremptoire. Et c’est ce qui fut fait.

Attribuer la position sacerdotale à des prédicateurs ministres de la Parole — déniant par là la proximité de Dieu tant à l’Église collectivement qu’à chaque chrétien individuellement, — voilà une erreur qui vide l’évangile de sa substance. C’est la ruine de ceux qui prétendent à quelque chose d’aussi dénué de fondement, arrogant et antiscripturaire. Le ministère est l’exercice d’un don divin, chez quelques-uns uns, mais en vue du bien de tous. La sacrificature appartient à tous les saints pour entrer dans les lieux saints. Il n’y a pas d’autre sacrificature, si ce n’est celle de Christ seul grand souverain sacrificateur pour toute Sa maison. Sur ce point le puritain Matthew Henry a confondu des choses essentiellement différentes, quoiqu’avec un peu moins de démesure que les Puseyites, — c’est ce qu’on voit dans son Commentaire sur ce passage. Les Ritualistes modernes ont été encore plus osés : ils sont coupables de la contradiction de Coré (Jude 11, Nomb. 16). La vérité est que tout fidèle, maintenant, a à la fois la sainte sacrificature et la sacrificature royale (1 Pier. 2:5, 9).

 

3                        Lévitique 9

3.1   9:1-6 — Les sacrificateurs consacrés

Nous trouvons ici un «huitième jour», comme pour la purification du lépreux au chapitre 14:10-20. C’était aussi le jour de la circoncision. Ces cas suffisent à montrer qu’il n’y a pas lieu d’attendre le jour millénaire ou même le jour de notre résurrection en gloire pour jouir des privilèges exprimés par chacun de ces divers «huitième jour». Ces privilèges sont nôtres en vertu de Christ ressuscité et glorifié qui a envoyé l’Esprit d’en haut, à la fois pour notre communion et pour être communiqué en témoignage de Sa grâce. Sans aucun doute, dans ce jour de résurrection en gloire, ce qui est parfait sera venu, et nous connaîtrons comme nous avons été connus (1 Cor. 13:10, 12).

«Et il arriva, le huitième jour, que Moïse appela Aaron et ses fils, et les anciens d’Israël ; et il dit à Aaron : Prends un jeune veau pour le sacrifice pour le péché, et un bélier pour l’holocauste, sans défaut, et présente-les devant l’Éternel. Et tu parleras aux fils d’Israël, en disant : Prenez un bouc pour le sacrifice pour le péché ; et un veau, et un agneau, âgés d’un an, sans défaut, pour l’holocauste ; et un taureau et un bélier pour le sacrifice de prospérités, pour sacrifier devant l’Éternel, et une offrande de gâteau pétri à l’huile, car aujourd’hui l’Éternel vous apparaîtra. Et ils amenèrent devant la tente d’assignation ce que Moïse avait commandé ; et toute l’assemblée s’approcha, et ils se tinrent devant l’Éternel. Et Moïse dit : C’est ici ce que l’Éternel a commandé ; faites-le, et la gloire de l’Éternel vous apparaîtra» (Lév. 9:1-6).

Ce huitième jour inaugurait un nouvel ordre de choses à caractère céleste, et il annonçait l’apparition de la gloire. Mais notre Seigneur nous a enseigné en Jean 7:37-39 la portée qu’il peut avoir pour nous maintenant, même s’il s’agissait du dernier et grand jour de la fête des Tabernacles, la scène terminale de l’année religieuse juive. Le Seigneur Lui-même, rejeté ici-bas, était sur le point d’être glorifié, et le Saint Esprit allait être ici-bas comme il ne l’avait jamais été et ne pouvait l’être, pour agir en vertu de la mort de Christ parfaitement et éternellement efficace. C’est pourquoi toutes choses sont à nous, — nous qui croyons en Lui et avons reçu l’Esprit, — non pas seulement les choses présentes mais aussi celles qui sont à venir (1 Cor. 3: 21-23). Or au commencement (8:3, 4) toute l’assemblée était là, aussi bien Aaron que ses fils, et les anciens d’Israël. Mais c’est d’abord à Aaron que Moïse donna l’instruction de prendre un sacrifice pour le péché et un holocauste, sans défaut, et de les offrir devant l’Éternel. Ce n’est qu’ensuite que les fils d’Israël étaient invités à apporter leurs sacrifices pour le péché, leurs holocaustes et leurs sacrifices de prospérités, selon ce qui convenait, en sacrifice devant l’Éternel.

Les sacrifices et offrandes étaient donc nécessaires non pas seulement pour les jours ordinaires et leurs nécessités variées. C’est en vue de ce jour-là (le huitième) et de la gloire qui suivait qu’ils étaient présentés avec tout le soin et la solennité nécessaires. Tout était fait pour que tous, sacrificateurs et le peuple, sentent qu’ils étaient enfin dans la condition requise en ce qui concerne la gloire à venir, aussi bien ceux qui avaient accès au sanctuaire que ceux qui restaient dehors. C’est de cette base de la justice divine reposant sur un sacrifice, que dépend toute jouissance de Dieu, pour le ciel et pour la terre, dans le temps présent et pour toujours. Sans Christ et Son oeuvre, aucun homme pécheur ne peut subsister, et encore moins se tenir devant la gloire de Dieu. Car tous ont péché et n’atteignent pas à la gloire de Dieu (Rom. 3:23). Quand l’homme a été déchu de l’innocence par le péché, la terre a été perdue et la question restait de savoir comment être propre pour la gloire de Dieu. La rédemption qui est dans le Christ Jésus peut seule rendre propre pour une pareille place, et seule la grâce justifie gratuitement par la foi en Lui. C’est ce qui donne à la foi le droit de se glorifier dans l’espérance de la gloire de Dieu (Rom. 5:2). Et pour les Siens, la jouissance, n’en fera ressortir que joie, actions de grâces et louange.

En rapport avec ce sujet, il vaut la peine de s’arrêter sur les paroles de Pierre (2 Pier. 1:3, 4) «Comme sa divine puissance nous a donné tout ce qui regarde la vie et la piété, par la pleine connaissance de celui qui nous a appelés par gloire [ou : par sa propre gloire] et par vertu, par lesquelles il nous a donné les très grandes et précieuses promesses…». Ce n’est pas par des choses présentes que Dieu agit dans l’âme, mais par la gloire, dont la foi s’empare et sur laquelle elle forme le courage moral qui refuse les séductions de l’ennemi, lequel cherche à s’opposer à la foi par le moyen de la vue, des sens, de la convoitise et de la passion. Dieu est révélé dans l’évangile, ainsi que Jésus notre Seigneur, peu avant d’être appelé «notre Dieu et Sauveur Jésus Christ» (Tite 2:13). D’un côté sa divine puissance nous a donné tout ce qui regarde la vie et la piété ; d’un autre côté, par le moyen des très grandes et précieuses promesses (bien au-dessus de la grandeur terrestre garantie à Israël) qui sont aussi pour nous, nous devenons participants de la nature divine (cette vie accompagne la piété qui lui est liée) ayant échappé à la corruption qui est dans le monde par la convoitise.

C’est ainsi que la foi répond à l’appel de Dieu, armée par la puissance divine (comparer 1 Pier. 1:5). Sa gloire est le but placé devant nous, et la vertu est le moyen d’être gardé le long du chemin ; les deux ont été manifestées parfaitement en Christ. C’est aussi, au niveau des principes, ce qui a animé Abel, Énoch, Noé et tous les anciens qui ont reçu témoignage par la foi (Héb. 11:39). Mais dans l’évangile cela est mis en pleine lumière pour que nous ayons une pleine connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur. C’est ainsi que la lumière céleste brille sur nous avant que nous allions au ciel. C’est le jour qui commence à luire et l’étoile du matin qui se lève dans nos coeurs, distincte de la lampe prophétique et supérieure à elle (2 Pier. 1:19), bien que celle-ci soit déjà excellente par rapport à notre place misérable sur terre.

 

3.2   9:7-21 — Inauguration de la sacrificature, les sacrifices pour les sacrificateurs et pour le peuple

Ce n’est plus maintenant Moïse qui agit ou donne les directives, mais c’est Aaron exerçant son ministère de souverain sacrificateur de la confession juive. C’est l’inauguration de la sacrificature dans toute sa force.

«Et Moïse dit à Aaron : Approche-toi de l’autel, et offre ton sacrifice pour le péché, et ton holocauste, et fais propitiation pour toi et pour le peuple ; et offre l’offrande du peuple, et fais propitiation pour eux, comme l’Éternel a commandé. Et Aaron s’approcha de l’autel, et égorgea le veau du sacrifice pour le péché, qui était pour lui ; et les fils d’Aaron lui présentèrent le sang, et il trempa son doigt dans le sang, et le mit sur les cornes de l’autel, et versa le sang au pied de l’autel. Et il fit fumer sur l’autel la graisse, et les rognons, et le réseau pris du foie du sacrifice pour le péché, comme l’Éternel l’avait commandé à Moïse. Et la chair et la peau, il les brûla au feu, hors du camp. Et il égorgea l’holocauste, et les fils d’Aaron lui présentèrent le sang, et il en fit aspersion sur l’autel tout autour. Et ils lui présentèrent l’holocauste coupé en morceaux, et la tête, et il les fit fumer sur l’autel ; et il lava l’intérieur et les jambes, et il les fit fumer sur l’holocauste sur l’autel (9:7-14).

Aaron et ses fils offrirent donc le veau du sacrifice pour le péché pour lui-même, mettant de son sang, que lui présentaient ses fils, sur les cornes de l’autel, et ils versèrent le reste au pied de l’autel, et brûlèrent la graisse et les rognons et le réseau sur le foie sur l’autel ; mais la chair et la peau furent brûlées hors du camp selon l’ordonnance. Mais il n’est nullement parlé comme en 8:14, de poser les mains sur la tête de la victime, quoiqu’on ait le même témoignage rendu au sacrifice de Christ dans l’acceptation des parties intérieures sur l’autel, comme saintes et précieuses ; mais le corps réduit en cendre à l’extérieur témoignait de l’identification de Christ avec le péché. L’oeuvre de Christ explique cette incohérence apparente entre les chapitres 8 et 9, qui n’est rien d’autre qu’un témoignage lumineux au fait que Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a fait péché pour nous.

Notons pareillement que l’expiation n’était pas complète selon Dieu sans l’holocauste en plus du sacrifice pour le péché. L’holocauste suivit immédiatement après (10:13) et Aaron fit également l’aspersion du sang, que ses fils lui présentaient, sur l’autel tout autour, et il fit tout fumer, pièce par pièce, avec la tête, sur l’autel ; même l’intérieur et les jambes, on les fit fumer sur l’holocauste après les avoir lavés (9:14). C’était en vue de l’acceptation des personnes, non pas seulement pour couvrir leur péché. Le mot «faire fumer» du verset 10 n’est pas le même que «brûla» du verset 11 comme cela a été souvent remarqué.

«Et il présenta l’offrande du peuple : il prit le bouc du sacrifice pour le péché qui était pour le peuple, et l’égorgea, et l’offrit pour le péché, comme précédemment le veau. Et il présenta l’holocauste, et le fit selon l’ordonnance. Et il présenta l’offrande de gâteau, et il en remplit la paume de sa main et la fit fumer sur l’autel, outre l’holocauste du matin. Et il égorgea le taureau et le bélier du sacrifice de prospérités qui était pour le peuple, et les fils d’Aaron lui présentèrent le sang, et il en fit aspersion sur l’autel, tout autour. Et ils présentèrent les graisses du taureau et du bélier, la queue grasse, et ce qui couvre l’intérieur, et les rognons, et le réseau du foie ; et ils mirent les graisses sur les poitrines, et il fit fumer les graisses sur l’autel. Et Aaron tournoya en offrande tournoyée devant l’Éternel les poitrines et l’épaule droite, comme Moïse l’avait commandé» (9:15-21).

Ensuite, Aaron présentait l’offrande pour le peuple, le jeune bouc pour le péché, puis un taureau en holocauste, un bélier en sacrifice de prospérités avec une offrande de gâteau pétri à l’huile. Chaque catégorie de sacrifices lévitiques est ici représentée de la part du peuple. Cela représente Christ dans la plénitude de son oeuvre et de sa personne, aussi bien que de sa grâce.

Les remarques du Dr. Chr. Wordsworth sur ce chapitre, sont lamentables à lire, alors qu’il est pourtant un savant et un homme de bien : «Alors que même Moïse qui avait pourtant servi à consacrer Aaron, ne s’est pas permis d’exercer aucune fonction sacerdotale après cette consécration, il est évident que personne d’autre ne le peut», citant Héb. 5:4, Act. 19:15, Jude 11, Ex. 29:11, Nomb. 16:1-43. Il ne nierait pourtant pas que tous les chrétiens ont libre accès dans les lieux saints par le sang de Jésus, et que tous les saints peuvent maintenant, par Christ, offrir continuellement à Dieu un sacrifice de louange, le fruit des lèvres qui confesse son nom (Héb. 10:19 ; 13:15) ; mais que pourrait-on faire de plus sacerdotal que cela ? Prêcher ou enseigner est une toute autre question, et ne sont ni l’un ni l’autre de l’adoration ou de la sacrificature.

Quand est-ce que les gens laisseront leurs idées préconçues et apprendront que, par la foi de l’évangile et en vertu de la mort de Christ, il y a abrogation du commandement qui a précédé à cause de sa faiblesse et de son inutilité (car la loi n’a rien amené à la perfection) et introduction d’une meilleure espérance par laquelle nous approchons de Dieu ? (Héb. 7:18-19). Qui, sur la terre, peut s’approcher aussi près de Dieu que le chrétien ? Il y avait autrefois deux barrières en bloquant l’accès : la relative proximité du Juif, extérieurement, et l’éloignement infini de Dieu du pécheur, qu’il soit Juif ou Gentil. Mais par notre Seigneur Jésus Christ, nous avons les uns et les autres accès auprès du Père par (en) un seul Esprit (Éph. 2:18). Affirmer l’existence d’un sacrificateur terrestre, c’est renier ce privilège riche et essentiel du christianisme, mais tenu pour rien par ceux qui sont séduits par l’idée d’une sacrificature terrestre. «Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur» disait l’apôtre prisonnier. Comment est-ce possible si ce n’est en réalisant que nous avons accès par la foi à cette faveur dans laquelle nous sommes, et que nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu ? (Rom. 5:1-2). Cette faveur est la part de tout chrétien, et dépasse infiniment les privilèges mêmes d’Aaron, et ne laisse plus aucune place pour une sacrificature terrestre intermédiaire entre Dieu et nous.

 

3.3   9:22-24 — Résultats glorieux

Les versets de la fin de ce chapitre 9 ont leur intérêt particulier, après qu’il ait été montré combien la bénédiction du jour à venir et sa manifestation de gloire dépendent du sacrifice de Christ. Mais dans cette occasion, personne n’entrait au dedans du voile, et le sang n’était pas mis dans le lieu très saint, comme au jour des propitiations. Le sang n’était pas porté au-delà de l’autel d’airain. Quand nous arrivons au grand type central de Lévitique 16, c’est le même sang, et son efficacité est la même, mais d’une manière bien plus élevée.

«Et Aaron éleva ses mains vers le peuple et les bénit ; et il descendit après avoir offert le sacrifice pour le péché, et l’holocauste, et le sacrifice de prospérités. Et Moïse et Aaron entrèrent dans la tente d’assignation ; puis ils sortirent et bénirent le peuple : et la gloire de l’Éternel apparut à tout le peuple ; et le feu sortit de devant l’Éternel, et consuma sur l’autel l’holocauste et les graisses ; et tout le peuple le vit, et ils poussèrent des cris de joie, et tombèrent sur leurs faces» (9:22-24).

Au jour des propitiations, il y avait la manifestation de la base du sacrifice avec une solennité toute spéciale. C’était le seul grand jeûne de l’année sainte, un sabbat de repos, où tous en Israël s’abstenaient de toute oeuvre et affligeaient leurs âmes sous peine d’être retranchés. C’était le seul jour de l’année où le souverain sacrificateur entrait dans le lieu très saint, et y mettait le sang du taureau pour lui-même et pour sa maison, et le sang du bouc pour le peuple ; il faisait en même temps propitiation pour le sanctuaire et pour la tente d’assignation. Ensuite venait sa confession des péchés d’Israël sur la tête du bouc vivant, avant de l’envoyer porter ces péchés dans le désert. Le taureau et le bouc égorgés étaient transportés hors du camp, et brûlés au feu.

Dans la première activité sacerdotale d’Aaron après la consécration, selon le récit de notre chapitre, il y avait cette différence remarquable que le sang du sacrifice pour le péché — que ce soit pour le sacrificateur ou pour le peuple — n’était pas porté au-dedans du voile, mais était mis sur les cornes de l’autel (d’airain), et versé à son pied, et on faisait fumer normalement la graisse et le reste, comme l’Éternel l’avait commandé à Moïse (9:9-10). C’est donc une différence remarquable, non seulement d’avec les ordonnances du jour des propitiations de Lév. 16, mais aussi de celles de Lév. 4 lors du péché du sacrificateur oint (ou souverain sacrificateur) ou de toute l’assemblée. Dans ces autres cas, le sang était aspergé sept fois devant le voile, et était aussi mis sur les cornes de l’autel de l’encens, tandis que le reste du sang était versé au pied de l’autel d’airain.

Tout cela nous enseigne le caractère externe de ce qui était fait au jour où l’Éternel apparut à Israël. C’était fondé sur le sacrifice — il ne pouvait en être autrement. Mais rien ne se passait dans le lieu très saint, comme poser la base de l’expiation, ni dans le lieu saint, comme restaurer la communion interrompue. Il s’agissait simplement de l’acceptation des sacrificateurs et du peuple, sur la base de quoi «Aaron éleva ses mains vers le peuple et le bénit ; et il descendit après avoir offert le sacrifice pour le péché, et l’holocauste, et le sacrifice de prospérités» (9:22). Ces sacrifices sont donc énumérés ici, non pas dans l’ordre selon le point de vue de l’Éternel, en regardant à Christ (comme dans Lév. 1 et suivants), mais selon les besoins de l’homme où le sacrifice pour le péché vient nécessairement en premier, suivi de l’holocauste, avec son offrande de gâteau, et le sacrifice de prospérités achève le rituel (9:8-18, 22). Les deux derniers sacrifices étaient expressément pour le peuple, car Dieu a spécialement égard à ce qui est du domaine plus faible. C’est peut-être pour la même raison que la même phrase insistante de Lév. 6:19 dans la loi du sacrifice pour le péché [«qui l’offre pour le péché»] est employée à la fin du verset 15 [«il l’offrit pour le péché»]. «Il le fit péché».

C’est après cela que «Moïse et Aaron entrèrent dans la tente d’assignation ; puis ils sortirent et bénirent le peuple : et la gloire de l’Éternel apparut à tout le peuple» (9:23). On a ici l’union des dignités royale et sacerdotale, car Moïse a été «roi en Jeshurun» (Deut. 33:5). Ceci eut lieu à l’intérieur de la tente d’assignation, puis fut manifesté à tous. Ce n’était pas comme dans ce jour désastreux où l’homme demanda que Saül fut choisi comme roi selon le coeur de l’homme et l’apparence extérieure (1 Sam. 10:23-24). On n’a pas non plus réellement retrouvé une telle réunion des dignités royale et sacerdotale avant bien longtemps. Mais ici elle était assurée en type par l’Éternel, et attendait son accomplissement en Christ pour la terre dans un jour qui approche rapidement. «Et tu lui parleras, disant : Ainsi parle l’Éternel des armées, disant : Voici un homme dont le nom est Germe, et il germera de son propre lieu, et il bâtira le temple de l’Éternel. Lui, il bâtira le temple de l’Éternel, et il portera la gloire, et il s’assiéra, et dominera sur son trône, et il sera sacrificateur sur son trône ; et le conseil de paix sera entre eux deux» (Zach. 6:12-13).

Combien il était bien opportun qu’à ce moment-là «le feu sortit de devant l’Éternel, et consuma sur l’autel l’holocauste et les graisses» (9:24). «L’Éternel, c’est Lui qui est Dieu, l’Éternel, c’est Lui qui est Dieu» (1 Rois 18:39) s’écria le peuple au jour de leur apostasie idolâtre quand Dieu répondit par le feu, selon le même signe qu’en Lév. 9. Christ est le vrai Melchisédec et régnera sur la terre en justice et paix. La jalousie de l’Éternel des armées fera cela (2 Rois 19:31 ; Ésaïe 9:7 ; 37:32), car le conseil de paix est entre Eux deux (Zach. 6:13).

Ce que les sacrificateurs de Baal ne réussirent pas à faire au jour d’Élie, la seconde Bête, ou Antichrist, pourra le faire, au moins «devant les hommes» (Apoc. 13:13) ; ce feu descendu du ciel sera l’un des signes fait devant la première Bête (Apoc. 13:12), la Bête impériale séduisant tous ceux qui habitent la terre ! Ce sera la période brève de la grande colère du diable, quand il n’y aura plus ni ce qui retient ni celui qui retient (2 Thes. 2:6, 7).

 

 

4                        Lévitique 10

4.1   10:1-3 — La faute et le jugement de la sacrificature

4.1.1        L’homme aboutit à la ruine

Nous arrivons maintenant à une crise majeure en Israël, la ruine complète de la sacrificature devant Dieu, même si, dans sa longanimité, Dieu les supportera encore longtemps, comme par exemple en Exode 32 où on voit la ruine du peuple avec, en tête, Aaron lui-même.

Voilà hélas, l’histoire humiliante de l’homme faillissant partout dès le départ. C’est ce qui a lieu au Paradis d’Éden avec Adam et Ève, dans l’innocence et placés dans un environnement entièrement bon. Mais le serpent les tenta par le moyen du vase plus faible (1 Pierre 3:7), et les deux tombèrent par incrédulité à l’égard de Dieu et de Sa parole.

Par un autre chemin de honte, Noé tomba malgré toute la miséricorde qui lui avait été manifestée à travers le déluge, ainsi qu’à sa famille. Gouverneur d’une terre renouvelée par le sacrifice, il manqua à se gouverner lui-même, et devint un objet de honte et de pitié pour les uns, de moquerie pour d’autres — en l’occurrence son proche parent, ignoble et abject.

Faut-il encore mentionner les fautes des patriarches, ou des fils d’Israël ? L’Écriture ne met-elle pas en lumière la triste négligence des rois, non seulement le premier déjà, mais aussi les plus honorables, David et Salomon ? La patience divine continua à montrer son support jusqu’à ce qu’il n’y eût «plus de remède» (2 Chr. 36:16). Si le pouvoir mondial fut retiré au peuple de Dieu quand il cessa pour un temps d’être reconnu comme tel, et qu’il fut donné aux Gentils, que devinrent la tête d’or, la poitrine d’argent, le ventre et les cuisses d’airain, les jambes de fer avec les pieds de fer et d’argile ? (Dan. 2). Moralement n’ont-ils pas été considérés comme «quatre grandes bêtes» (Dan. 7:3), comme des empires sans intelligence de Dieu ni dépendance de Lui ?

 

4.1.2        Christ l’homme parfait

Le Second Homme [Christ ; 1 Cor. 15:17] forme un heureux contraste avec eux tous et à tous égards. À la fois Fils de l’homme et Ancien des jours (Dan. 7:9, 13) comme le montre Apoc. 1, Il aura plus tard la domination et la gloire et le royaume, pour que tous les peuples, nations et langues Le servent comme jamais aucun dirigeant mondial ne l’a été, et cette domination éternelle ne passera pas (Dan. 7:13-14). C’est Lui que l’Éternel établira roi sur Sa sainte montagne de Sion (Ps. 2:6, 7), le fils de David plus grand que le grand David (Matt. 22:43-45) ; Il n’a jamais agi avec fausseté envers l’Éternel, en aucune chose, petite ou grande, et Il jugera avec droiture, abattant les cornes des méchants et élevant les cornes des justes (Ps. 75:2, 10). C’est encore Lui qui bâtira le temple de l’Éternel et sera sacrificateur sur son trône, et le conseil de paix sera entre Eux deux (Zach. 6:12-13). Le gouvernement sera sur son épaule (És. 9:6), car Il n’a fait aucune violence et il n’y a pas eu de fraude dans sa bouche (És. 53:9). Contrairement à Adam dans son péché, Il a entièrement vaincu le Serpent au désert alors qu’Il était sans nourriture depuis quarante jours. Il a commencé et achevé Son service public sans faute, sans souillure, sans écart, quelle que soit sa souffrance, même la plus extrême sous le jugement de Dieu contre nos péchés à la croix : tout a été pour la gloire de Dieu, une manifestation parfaite de l’amour divin et son résultat infini pour des perdus tels que nous.

Laissons maintenant notre adorable Seigneur, et revenons aux sacrificateurs juste après leur consécration.

 

4.1.3        10:1-2 — le feu étranger

«Et les fils d’Aaron, Nadab et Abihu, prirent chacun leur encensoir, et y mirent du feu, et placèrent de l’encens dessus, et présentèrent devant l’Éternel un feu étranger, ce qu’il ne leur avait pas commandé. Et le feu sortit de devant l’Éternel, et les dévora, et ils moururent devant l’Éternel. Et Moïse dit à Aaron : C’est là ce que l’Éternel prononça, en disant : Je serai sanctifié en ceux qui s’approchent de moi, et devant tout le peuple je serai glorifié. Et Aaron se tut» (10:1-3).

La grâce venait juste d’opérer merveilleusement par la justice (Rom. 5:21). Aucune marque d’acceptation du sacrifice ne pouvait se comparer à ce que l’Éternel avait donné : il n’y avait pas seulement eu la gloire de l’Éternel apparaissant à tout le peuple, mais du feu était descendu de devant l’Éternel et avait consumé l’holocauste et la graisse sur l’autel ; tous ceux qui l’avaient vu avaient poussé des cris de joie et étaient tombés sur leurs faces. Qui devait, plus que tout autre, être sensible à une pareille marque de la grâce de l’Éternel ? Les sacrificateurs, bien sûr ! Or à ce moment-là, c’est justement eux qui firent la preuve de l’incrédulité et de l’ingratitude de leurs coeurs. Les fils aînés d’Aaron prirent chacun leur encensoir, et y mirent du feu, et placèrent de l’encens dessus, «ce qu’il ne leur avait pas commandé». Quel mépris du feu de Dieu lui-même ! C’était une insulte à ce que Dieu avait accordé et au sacrifice consumé par ce feu. Un feu étranger, du feu de nature ordinaire, pouvait-il suffire pour l’encens dans le sanctuaire ? C’était une insouciance profane, et de l’indifférence sans coeur à l’égard de la faveur et de la gloire de l’Éternel.

Caïn a été le premier dans ce «chemin» mauvais, objet du solennel avertissement de Jude (v. 11) dans le «malheur» qu’il a prononcé contre la chrétienté. Mais Caïn agissait dans un état naturel. Les sacrificateurs de Lév. 10, eux, n’étaient pas proprement sous la loi, mais plutôt sous la grâce à cause du caractère du sacrifice qui venait d’être offert, au moins en type ; et les circonstances étaient bien propres à inspirer la plus grande frayeur. Pourtant, Nadab et Abihu tournèrent le dos à l’holocauste en train d’être consumé par le feu de l’Éternel, et prirent la liberté de faire fumer l’encens sans liaison avec les ressources que l’Éternel venait de fournir, ni avec le sacrifice qui seul peut permettre à l’homme d’être agréé par expiation. Si les lèvres des sacrificateurs devaient garder la connaissance (Mal. 2:7), combien plus devaient-ils s’approcher avec révérence et avec crainte ! (Héb. 12:28). Était-ce cela la sacrificature de l’Éternel, son commencement, sa portée et sa signification ? Or le Dieu d’Israël, notre Dieu, est un feu consumant (Héb. 12:29). «Il sortit du feu de devant l’Éternel et les dévora, et ils moururent devant l’Éternel» (10:2). Leur jugement a été immédiat et définitif ; toute cette scène était d’autant plus redoutable qu’elle avait lieu en face de Sa grâce régnant par la justice (Rom. 5:21) manifestée par un signe opéré devant tout le peuple.

La grâce n’a jamais été un moyen de se passer de la sainteté, mais au contraire de la produire et de la nourrir. C’est ce que dit Tite 2:11, 12, et aussi Héb. 12:10 qui déclare que la discipline sous la main paternelle est pour notre profit, pour que nous participions à Sa sainteté. S’il n’y a pas la foi en Christ et Son œuvre — par laquelle Il a souffert pour nos péchés — tout est inutile ; mais lorsqu’il y a cette foi, nous sommes exhortés à poursuivre la paix avec tous, et la sainteté, sans laquelle nul ne verra le Seigneur (Héb. 12:14). Il ne pouvait ni ne devait en être autrement.

 

4.1.4        10:3 — Dieu défend sa sainteté

«Et Moïse dit à Aaron : C’est là ce que l’Éternel prononça, en disant : Je serai sanctifié en ceux qui s’approchent de moi, et devant tout le peuple je serai glorifié» (10:3).

Si Dieu doit être sanctifié et glorifié dans la grâce qui apporte le salut, nous instruit et nous forme à la justice pratique (Tite 2:11-12), il doit aussi en être pareillement dans le jugement ; et le jugement ne sera pas moins terrible parce qu’il est présentement caché. «Les péchés de quelques hommes sont manifestes d’avance et vont devant pour le jugement ; mais ceux d’autres hommes aussi les suivent après» (1 Tim. 5:24). En Israël, peuple terrestre sous le gouvernement public de l’Éternel, il était normal de donner aux sacrificateurs comme au peuple, le sens de Celui auquel chacun avait à faire. Il n’était pas question que Dieu puisse consentir à son propre déshonneur. Nous le voyons au commencement de l’histoire de l’église en Actes 5. N’était-ce pas la sagesse et la grâce divines d’agir ainsi avec l’homme, en commençant de nouvelles voies de Dieu en relation avec les siens, soit les sacrificateurs d’Israël en Lév. 10, soit ceux qui étaient favorisés par la présence du Saint Esprit en Actes 5 ? Dans les deux cas Dieu a défendu la sainteté de Sa majesté alors qu’elle était méprisée. Dans ces deux cas aussi, il s’agissait d’un jugement d’hommes dans ce monde à cause de leur péché en acte ou en parole auquel l’incrédulité les avait exposés, le tout aggravé par l’oubli de la proximité où la faveur de Dieu les avait introduits.

Ici en Lév. 10 en Israël, Aaron se tut. On peut peut-être dire la même chose de l’Avocat auprès du Père lorsqu’Ananias et Saphira ont menti au Saint Esprit et que l’apôtre indigné a été conduit par ce même Esprit à prononcer sur-le-champ la sentence de mort. C’est aussi la même chose qui se passait à Corinthe, quoique de façon moins apparente, lorsque beaucoup parmi les saints étaient faibles ou malades, voire endormis (1 Cor. 11:30). Car il y a un péché à la mort, et il n’y a pas lieu de prier en pareil cas (1 Jean 5:16). Il nous faut pour cela du discernement spirituel.

 

 

4.2   10:4-7 — Le sacrificateur dominant son chagrin

Nos devoirs sont déterminés par nos relations, que ce soit avec Dieu ou avec l’homme. Plus ces relations sont intimes, plus il nous est demandé. L’Éternel avait choisi Aaron et ses fils pour s’approcher de Lui, et personne ne pouvait s’approcher pareillement, même ceux de la tribu ayant la charge du sanctuaire. C’est pourquoi Il voulait être sanctifié dans ces personnes si privilégiées, et elles devaient marcher en harmonie avec cette sainte proximité. Si pour une raison quelconque, il leur arrivait d’être insensibles à Sa majesté, Il ne manquerait pas de leur faire sentir qu’ils avaient à faire à Celui qui ne dort ni ne sommeille (Ps. 121:4), et qui demeure parmi les fils d’Israël après les avoir fait sortir du pays d’Égypte pour marcher au milieu d’eux comme l’Éternel leur Dieu (Deut. 20:4 ; 31:6). Si le sacrificateur oubliait ce qui Lui était dû, que pouvait-on attendre du peuple ? D’un côté il ne doit pas y avoir acception de personnes : Dieu ne peut abdiquer ses droits. D’un autre côté, en type, le sacrificateur tenait la place de Christ agissant en grâce pour l’homme et avec Dieu. Quoi de plus haïssable que de mépriser la grâce ? Ici, le fils aîné du grand sacrificateur avait profané le nom de l’Éternel, de façon bien solennelle ; et «si un homme pèche contre un autre, Dieu le jugera, mais si un homme pèche contre l’Éternel, qui priera pour lui» ? (1 Sam. 2:25). Même Aaron garda le silence.

«Et Aaron se tut. Et Moïse appela Mishaël et Eltsaphan, fils d’Uziel, oncle d’Aaron, et leur dit : Approchez-vous, emportez vos frères de devant le lieu saint, hors du camp. Et ils s’approchèrent, et les emportèrent, dans leurs tuniques hors du camp, comme Moïse avait dit. Et Moïse dit à Aaron, et à Eléazar et à Ithamar, ses fils : Ne découvrez pas vos têtes et ne déchirez pas vos vêtements, afin que vous ne mouriez pas, et qu’il n’y ait pas de la colère contre toute l’assemblée ; mais vos frères, toute la maison d’Israël, pleureront l’embrasement que l’Éternel a allumé. Et ne sortez pas de l’entrée de la tente d’assignation, de peur que vous ne mouriez, car l’huile de l’onction de l’Éternel est sur vous. Et ils firent selon la parole de Moïse» (10:4-7).

Même en des circonstances si inattendues et si consternantes, tout devait être fait avec bienséance et avec ordre. Les sacrificateurs coupables périrent sur-le-champ à cause de leur comportement profane devant le sanctuaire ; les Lévites, leurs proches parents, durent les emporter hors du camp, dans leurs propres tuniques, ce qui était d’autant plus saisissant et impressionnant à voir. Jamais rien de pareil n’est rapporté en aucune autre circonstance, mais c’est la seule chose qui convenait en présence d’un péché aussi haïssable et inouï.

Ce n’était pas tout. Moïse établit une règle pour la famille sacerdotale, complétée en détail au ch. 21, et digne de toute notre attention. Les sacrificateurs de l’Éternel avaient la responsabilité de s’occuper des misères ordinaires de l’humanité ; or, comme nous l’avons vu, leur service les exposait à des dangers particuliers que les autres n’encourraient pas. Mais leur position de proximité de l’Éternel leur interdisait les manifestations ordinaires de douleur. L’épreuve était décisive, et la parole de l’Éternel claire et catégorique. Les sentiments naturels peuvent se faire entendre très fort, mais la nature, qu’a-t-elle à faire avec la proximité de l’Éternel dans son sanctuaire ? C’est Lui qui daignait les approcher de Lui-même. Seule la grâce peut conférer un pareil droit. En eux-mêmes, ils étaient des hommes pécheurs comme les autres, et méritaient pareillement d’être tenus loin de Sa présence. Un pécheur a-t-il un droit quelconque, par lui-même, de s’approcher de Lui ?

Il est vrai que le sanctuaire, dans son ensemble comme dans ses parties, était un type de ce que Dieu est en Christ. Dans le lieu très saint, il y avait l’arche et son couvercle, le propitiatoire, avec le voile ; dans le lieu saint, il y avait la table d’or avec les douze pains, le chandelier d’or et ses sept lampes, l’autel d’or de l’encens, le rideau de la porte et ses baguettes d’attache, et les bases des piliers, les ais, les barres et les piliers, sans parler de l’huile de l’onction, ni de la nuée recouvrant la tente d’assignation et la gloire qui remplissait le tabernacle. Mais qui pouvait alors connaître la signification de ces choses ? Même maintenant où la vraie lumière luit déjà (1 Jean 2:8), combien peu nombreux sont les saints qui voient clair sur ces choses !

Tous les fils d’Israël avaient entendu chanter, au passage de la Mer Rouge «Qui est comme toi parmi les dieux, ô Éternel ? Qui est comme toi, magnifique en sainteté, terrible en louanges, opérant des merveilles» ? (Ex. 15:11). Ils ne comprenaient peut-être pas que le sanctuaire et ses ustensiles et ses équipements ne parlaient que de ce que Dieu est à l’égard des Siens en Christ, et de ce que Christ est pour eux en rapport avec Dieu ; mais depuis le Sinaï, personne ne pouvait ignorer que tous devaient avoir de la crainte, et que la sainteté convenait tout spécialement aux sacrificateurs s’approchant de l’Éternel (Ex. 19:11-25). «Tes témoignages sont très sûrs. La sainteté sied à ta maison, ô Éternel ! pour de longs jours» (Ps. 93:5).

Les termes hébreux pour exprimer ce que Aaron et ses fils, Eléazar et Ithamar, ne devaient pas faire (10:6) sont interprétés diversement. Il peut s’agir de laisser leurs cheveux défaits ou de découvrir leur tête ; mais dans les deux cas, c’était des signes de deuil. La version autorisée préfère la seconde interprétation, la version révisée préfère la première. Ce qui est certain c’est que le commandement interdisait toute marque de douleur chez ceux qui s’approchaient de l’Éternel. Il revendique ce qui est dû à Sa présence, et ils doivent le Lui rendre. Si la mort de Christ est la base de toute bénédiction dans cette présence, la mort du premier homme ne peut y avoir aucune place. Les douleurs et les horreurs du péché cèdent leur place au témoignage — que l’homme ne croit pas encore — de la grâce régnant par la justice pour la vie éternelle par Jésus Christ notre Seigneur (Rom. 5:21) ; c’est aux croyants d’en jouir. La justice divine brille dans le sanctuaire.

Mais, bien loin qu’il y ait un empêchement à l’expression de la douleur chez les autres, c’est toute la maison d’Israël qui était encouragée à pleurer l’embrasement allumé par l’Éternel ; c’était même ce qui était attendu d’eux devant quelque chose de si solennel. La nature est laissée libre là, d’épancher ses sentiments.

Il était donc interdit aux sacrificateurs, comme on l’a déjà vu, de sortir de l’entrée de la tente d’assignation, de peur qu’ils ne meurent, car l’onction de l’Éternel était sur eux. Ils ne s’appartenaient pas en propre, mais étaient à l’Éternel ; et ils avaient cette onction qui dirige les regards vers le don de l’Esprit et qui fait partie de la volonté de Dieu et de Sa gloire.

1 Jean 2:20 établit clairement et sans contredit, que même les petits enfants (paidia) dans la famille de Dieu sont caractérisés par cette onction : c’est le dernier des apôtres inspirés (Jean) qui le dit, alors qu’il écrivait expressément pour mettre en garde les saints contre les séductions des derniers temps. Qu’il est frappant de le voir réconforter non pas les enfants (teknia) ni la famille entière, mais les plus petits de la famille ; et il le fait en leur donnant l’assurance de posséder le grand privilège caractéristique — le don du Saint Esprit — que Christ est monté aux cieux pour leur envoyer, afin qu’Il soit en eux et avec eux (Jean 14:17) pendant le temps de l’attente de Sa venue, alors que toute la puissance du monde et les ruses de Satan se liguent contre eux. Si les petits enfants ont l’onction de la part du Saint et qu’on peut déjà dire d’eux qu’ils connaissent toutes choses en vertu de l’énergie du Saint Esprit habitant en eux, combien plus les jeunes gens et les pères de la maison de la foi ont-ils ce privilège !

Les chapitres 14 à 16 de l’évangile de Jean apportent la preuve directe qu’il ne s’agit pas simplement d’un pouvoir immense ou d’un privilège, «une onction de la part du Saint», mais c’est le Saint Esprit en personne, donné et envoyé. Quel fait de toute importance pour la foi ! Le Seigneur lui-même l’a établi de manière claire et certaine. Il appelle le Saint Esprit «un autre Consolateur — ou Avocat» (Jean 14:16) donné pour demeurer avec eux éternellement. Le Seigneur déclare aussi que, ce Consolateur, — ou Avocat — le Saint Esprit, leur enseignerait toutes choses, et leur rappellerait toutes les choses qu’Il leur avait dites (Jean 14:26). Il ne s’agit donc pas simplement d’un don, mais d’un Donateur, un Agent divin personnellement présent et actif. En Jean 15:26, 27 cela est affirmé encore avec plus de force : «Mais quand le Consolateur — ou Avocat — sera venu, lequel moi je vous enverrai d’auprès du Père, l’Esprit de vérité, qui procède du Père, celui-là rendra témoignage de moi. Et vous aussi, vous rendrez témoignage ; parce que dès le commencement vous êtes avec moi». En Jean 16:7, 8 c’est encore plus explicite, si tant est que cela soit possible : «Car si je ne m’en vais, le Consolateur — ou Avocat — ne viendra pas à vous ; mais si je m’en vais, je vous l’enverrai. Et quand celui-là sera venu, il convaincra [ou apportera la preuve] le monde de péché, et de justice et de jugement», et encore en 16:13, 14 : «mais quand celui-là, l’Esprit de vérité sera venu, il vous conduira dans toute la vérité : car il ne parlera pas de lui-même ; mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses qui vont arriver. Celui-là me glorifiera ; car il prendra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera». Les preuves de la présence personnelle et de l’action du Saint Esprit sont abondantes et déterminantes. Quoi de plus précieux et de plus consolant ?

 

 

4.3   10:8-11 — Le Sacrificateur doit être au-dessus de toutes ses émotions

Nous avons vu comment le sacrificateur est appelé par-dessus tout à respecter la présence de Dieu, même quand la mort le touche de très près : l’Éternel veut être sanctifié dans ceux qui s’approchent de Lui (10:3). Il n’est pas possible de jouir des privilèges sans assumer les obligations qui s’y rattachent. Non seulement il est permis de sentir le poids d’un deuil, mais toutes les personnes autres que les sacrificateurs avaient à pleurer (10:6), alors même qu’il était évident que c’était Dieu qui avait frappé. Dieu demeure dans sa propre majesté, au-dessus du péché et de ses conséquences. Ceux qui sont choisis pour agir dans le sanctuaire doivent rendre témoignage à la proximité où ils sont par un comportement selon Sa volonté.

Dans le même sens, les versets qui sont devant nous donnent un avertissement contre toute excitation naturelle dans l’exercice des fonctions sacerdotales. Ce qui était permis en d’autres temps, était strictement exclu dans les rapports avec le sanctuaire. Cette ordonnance est d’autant plus remarquable que c’est la première donnée à Aaron après sa consécration. «Et l’Éternel parla à Aaron, disant : Vous ne boirez pas de vin ni de boisson forte, toi et tes fils avec toi, quand vous entrerez dans la tente d’assignation, afin que vous ne mouriez pas. C’est un statut perpétuel, en vos générations, afin que vous discerniez entre ce qui est saint et ce qui est profane, et entre ce qui est impur et ce qui est pur, et afin que vous enseigniez aux fils d’Israël tous les statuts que l’Éternel leur a dits par Moïse» (10:8-11).

L’interdiction littérale faite à Aaron et à sa maison a bien sûr un sens figuré, important et de grande portée, pour le chrétien. «Le vin et les boissons fortes» recouvrent le grand domaine de tout ce qui stimule la gaieté charnelle. Les choses raffinées sont proscrites autant que les grossières, et tout ce qu’on trouve entre deux. Le premier homme n’a aucun droit à s’ingérer dans le sanctuaire, ni tout ce qui se rattache à lui, que ce soit le mal en lui ou ses conséquences, ses douleurs ou ses joies.

Il n’y a qu’Un seul homme, vraiment qu’Un, qui est propre pour la présence de Dieu : Il est le second homme. Seule l’offrande de Lui-même pour nous, nous rend propres pour cette présence. C’est son sacrifice qui est notre seul droit, suffisant et parfait, à nous approcher ; et c’est aussi le seul sacrifice qui a parfaitement plu à Dieu, Lui qui L’a donné et envoyé expressément dans ce but, quoiqu’aussi pour d’autres buts. C’est pourquoi Dieu voudrait que nous soyons remplis de Sa louange quand nous nous approchons de Lui. N’avons-nous pas une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus, par le chemin nouveau et vivant qu’il nous a consacré à travers le voile, c’est-à-dire sa chair (Héb. 10:19-20) ? Plus encore : car là, c’est Lui-même que nous y trouvons, un grand Sacrificateur établi sur la maison de Dieu (Héb. 10:21). C’est ainsi que nous avons le même objet de délices que notre Dieu et Père. Quelle communion ! Et le Saint Esprit qui rend témoignage avec notre esprit que nous sommes Ses enfants (Rom. 8:16), est la puissance de notre adoration ; comme il est écrit, nous adorons par l’Esprit de Dieu, et nous nous glorifions dans le Christ Jésus, et nous n’avons pas confiance dans la chair (Phil. 3:3). Ne demeure-t-Il pas en nous et avec nous éternellement, pour ceci comme pour tout le reste (Jean 14:16, 17) ? C’est une joie céleste.

Or c’est précisément la raison pour laquelle le plaisir charnel, l’assouvissement humain, la satisfaction terrestre, la joie de la nature, et tout ce qui correspond spirituellement à l’effet du vin et des boissons fortes sur ceux qui s’y laissent aller, tout cela est incompatible avec la présence de Dieu. Il y a, il doit y avoir, la joie dans l’Esprit. C’est ainsi que les saints à Éphèse étaient exhortés à être remplis de l’Esprit, s’entretenant par des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels, chantant et psalmodiant de leurs coeurs au Seigneur, rendant toujours grâces pour toutes choses à notre Dieu et Père au nom de notre Seigneur Jésus Christ (Éph. 5:19-20). Dieu est extrêmement vigilant à ce que le Saint Esprit soit aussi bien honoré ici-bas que Christ dans les lieux célestes. Et l’Esprit est ici-bas pour glorifier Christ. La louange doit être sainte.

Il est facile d’avoir ses émotions remuées par une foule observant une fête religieuse, ou par un grand bâtiment servant à diverses associations religieuses, ou par de la musique pathétique ou enthousiasmante, sans parler de la richesse, du rang et de la renommée. Même en commençant à agir sous l’action de l’Esprit, on glisse si facilement de l’action de grâce et de la louange à Dieu, vers l’admiration du chant ou de la musique ! Des appels élégants peuvent être une fête pour le goût, et l’éloquence un feu pour l’esprit ; mais que sont ces émotions sinon de vraies gorgées de vin et de boisson forte ? Elles sont étrangères au sanctuaire et y sont interdites.

Ces interdictions ne portent pas seulement sur ce dont on vient de parler, mais aussi sur ce qui en est les conséquences. Les sacrificateurs étaient chargés de faire la différence entre ce qui est saint et ce qui est profane, entre ce qui est impur et ce qui est pur (10:10). Certes il s’agissait au premier chef de questions de viandes et de boissons, d’ordonnances charnelles selon le terme que Héb. 9:10 utilise en rapport avec la position d’Israël, celle d’un peuple saint extérieurement. Il est non moins certain que nous chrétiens, nous sommes sanctifiés par l’Esprit pour l’obéissance et l’aspersion du sang de Christ (1 Pier. 1:2), ce qui introduit une sainteté bien plus profonde et bien plus élevée que celle dont on a le type ici. L’excitation rend incapable de discernement spirituel ; elle est la ruine tant de la vie pratique que de l’adoration. Ce n’est pas ce que l’apôtre recherchait de la part des Corinthiens, il nous le dit en 1 Cor. 2. Il ne cherchait pas non plus à assouvir la vanité des Athéniens dans l’appel qu’il lance en Actes 17, mais il parlait à leur conscience.

C’est ce dont nous voyons le type par cette mesure d’abstinence : «afin que vous enseigniez aux fils d’Israël tous les statuts que l’Éternel leur a dits par Moïse» (10:11). Il faut encore beaucoup plus de détachement spirituel pour entrer dans le domaine vaste et profond de la vérité chrétienne.

 

 

4.4   10:12-15 — Ce qui revient aux sacrificateurs

L’ordonnance suivante est positive plus que négative. Elle exprime d’abord la communion des sacrificateurs, du souverain sacrificateur et de ses fils, avec les sacrifices de l’Éternel, dans la mesure où c’était possible ; ensuite on trouve la communion des familles des sacrificateurs. Manger est le signe bien connu de la communion, sans conteste possible.

«Et Moïse dit à Aaron, à Eléazar et à Ithamar, ses fils qui restaient : Prenez l’offrande de gâteau, ce qui reste des sacrifices de l’Éternel faits par feu, et mangez-la en pains sans levain, à côté de l’autel ; car c’est une chose très sainte. Et vous la mangerez dans un lieu saint, parce que c’est là ta part et la part de tes fils dans les sacrifices de l’Éternel faits par feu ; car il m’a été ainsi commandé. Et vous mangerez la poitrine tournoyée et l’épaule élevée, dans un lieu pur, toi et tes fils et tes filles avec toi ; car elles vous sont données comme ta part et la part de tes fils dans les sacrifices de prospérités des fils d’Israël. Ils apporteront l’épaule élevée et la poitrine tournoyée (avec les sacrifices par feu, qui sont les graisses), pour les tournoyer, comme offrande tournoyée devant l’Éternel ; et cela t’appartiendra, et à tes fils avec toi, par statut perpétuel, comme l’Éternel l’a commandé» (10:12-15).

Les sacrificateurs étaient des personnes choisies pour les services du sanctuaire ; les fautes et les dangers qu’ils encourraient étaient donc déterminées par référence à ce service du sanctuaire selon une règle qui leur était propre. Parallèlement, ils avaient aussi des privilèges, ou des revenus, qu’aucun autre ne pouvait partager, et qui étaient le propre de gens ayant accès à la présence divine. La mesure de référence pour un Israélite, était ce que l’Éternel réclamait de l’homme ; pour le sacrificateur, il fallait être dans l’état convenable pour aller vers Dieu. La sainteté requise du chrétien n’est pas moindre, car il est sacrificateur plus réellement et plus pleinement que ne l’était Aaron dont la fonction n’était que cérémonielle, qu’une ombre (Héb. 10:1). Christ est la vérité, et comme à tous égards, Il l’est de manière évidente et expresse dans la sacrificature céleste qu’Il exerce maintenant, et Il le sera bientôt dans la sacrificature terrestre lorsqu’Il siégera sur son trône en Sion. C’est pourquoi Il fait de la sacrificature du chrétien une réalité tout autant que sa relation de fils, quoique l’incrédulité dans la chrétienté fasse de la fonction de sacrificateur (ou prêtre) un simple nom attribué à ce qui n’est que du clergé.

C’est ainsi qu’on confond la sacrificature et le ministère, ce qui dans les cas extrêmes revient à recommencer la contradiction de Coré, Dathan et Abiram. C’est une imposture sur laquelle l’Épître de Jude prononce le malheur et la fin. Mais l’incrédulité ne peut altérer ou effacer la vérité ; dans le Nouveau Testament, les chrétiens sont les seules personnes vues comme exerçant maintenant des fonctions sacerdotales. Ce sont eux qui ont le seul Grand Sacrificateur établi sur la maison de Dieu, et ils sont exhortés à s’approcher «avec un coeur vrai en pleine assurance de foi, ayant les coeurs purifiés, par aspersion, d’une mauvaise conscience et le corps lavé d’eau pure» (Héb. 10:21, 22). Il n’y a qu’eux pour avoir pleine liberté pour entrer dans les lieux saints dans la puissance du sang de Jésus (Héb. 10:19). Tout ministre [cultuel] qui revendique ceci comme un droit, voire le droit exclusif de sa fonction, démontre par-là même sa présomption, son ignorance et son caractère profane. C’est s’immiscer dans les droits de Christ et Sa grâce envers les Siens.

Christ comme holocauste a été ressuscité après avoir été entièrement consumé pour l’Éternel. L’homme n’y a eu aucune part : «Il sera agréé pour lui pour faire propitiation pour lui» (1:4), «le sacrificateur fera fumer le tout sur l’autel» (1:9). Avec Christ comme offrande de gâteau, c’était différent, car il s’agissait de Christ vivant dans la chair et obéissant dans un amour saint, et pourtant entièrement livré à l’Éternel. Elle était faite de fleur de farine avec de l’huile, mais tout l’encens était mis dessus ; le sacrificateur en prenait une poignée et la faisait fumer sur l’autel en odeur agréable à l’Éternel (2:2). Le reste était pour Aaron et pour ses fils, la famille sacerdotale qui symbolise «tous les saints» ici-bas. Cette offrande était «très sainte», — ce qui réfute toute pensée tendant à rabaisser la Parole faite chair — et comme telle, elle constituait la nourriture sacerdotale. L’Éternel en avait son mémorial, un sacrifice par feu tout autant que l’holocauste ; et le sacrificateur avait sa part dans ce qui restait. Si l’Éternel avait son délice dans cette vie bénie de dévouement absolu à Sa volonté, nous qui croyons et savons que nous avons été amenés à Dieu (1 Pier. 3:19) — purifiés de tout péché — n’avons-nous pas le privilège de jouir de cette offrande en paix et en actions de grâce ?

L’offrande de gâteau devait être mangée «dans un lieu saint» (10:13) car seuls les sacrificateurs y avaient droit, pas même leurs familles. Ce n’est que dans la présence de Dieu que l’on peut entrer en communion avec ce que Christ était pour Dieu sur la terre journellement et continuellement : en dehors de cela, on est dans les raisonnements ou dans l’imagination, l’un et l’autre ayant pour effet de souiller ce qui est «très saint». C’est la puissance de l’Esprit qui rend le croyant capable de s’approprier Christ de cette manière, sans y mêler ses propres pensées. Personne ne connaît le Fils si ce n’est le Père (Matt. 11:27), et devant Lui, il ne faut présumer de rien, mais recevoir ce qu’il nous donne en simplicité de foi et en adorant. Tout l’encens était pour l’Éternel.

D’un autre côté, alors que selon le verset 13, seuls les sacrificateurs «dans un lieu saint» avaient le droit de manger le reste de l’offrande de gâteau, le verset 14 ouvrait aux fils et aux filles le privilège de manger librement leur part de sacrifice de prospérités, pourvu que ce soit «dans un lieu pur». Ceci concernait la poitrine tournoyée et l’épaule élevée. Ils avaient tous droit à partager la joie de compter sur les affections et la puissance de Christ comme leur portion.

En Lév. 7 il y avait une liberté plus large de jouir de la communion, car celui qui offrait, et ses invités partageaient le reste comme une fête. Chacun avait ainsi une part appropriée : l’Éternel, le sacrificateur qui offrait, la maison sacerdotale dans son ensemble, et celui qui offrait avec les siens ; cette part de chacun était partagée dans une communion large et variée, heureusement arrangée de par Dieu. Christ, dans toute sa plénitude correspond à chacune des parts de cette communion, en contraste frappant avec le premier homme pécheur, soit étroitement égoïste, soit vainement prodigue. Seule la «pureté» était indispensable. «Comme celui qui vous a appelé est saint, vous aussi soyez saint dans toute votre conduite parce qu’il est écrit : Soyez saint car moi je suis saint» (1 Pier. 1:15-16). Le croyant le plus simple, même sans l’intelligence de ses privilèges grands et saints, est responsable de se purifier lui-même de toute souillure de chair et d’esprit pour jouir de ces privilèges (2 Cor. 7:1). La grâce, quand on y croit, produit la vigilance dans nos nouvelles responsabilités comme enfants de Dieu. Mais l’oubli ou l’abus de la grâce admet la licence et conduit à l’iniquité.

Il vaut la peine de noter l’introduction de ces ordonnances variées à ce moment-là. L’Éternel voulait que soient profondément ressentis le péché et le jugement des sacrificateurs les plus âgés au commencement du chapitre, et que de pareilles choses travaillent pour Dieu comme tout le reste. C’est pourquoi il voulait encourager à n’avoir aucun sentiments de méfiance à Son égard, et à ne pas dépendre de soi-même. Au contraire, en les préservant de toute excitation en Sa présence, Il les protégeait du piège où ils L’auraient déshonoré, se mettant eux-mêmes en péril. Et Il fait suivre cette sainte précaution du rappel du privilège spécial de ceux qui s’approchent de Lui dans le sanctuaire, à savoir que c’est à eux qu’il appartient de manger le reste de l’offrande de gâteau sans levain à côté de l’autel ; car c’est une chose très sainte (10:12). Il s’agit de Christ, tel que Dieu l’a vu, dans Son incarnation ici-bas, dans la beauté de la sainteté ; Dieu leur donne donc d’avoir communion avec Lui dans le délice qui est le Sien dans le Fils. L’humanité de Christ, une odeur continuelle de repos pour Dieu, était tout ce qu’il y avait de plus agréable. Cela explique ― sans en rendre complètement compte ― la satisfaction de Dieu dans les hommes plutôt que dans les anges, comme l’exprime la louange dépourvue de toute jalousie de la multitude de l’armée céleste (Luc 2:13-14).

Non moins admirable à sa place est le joyeux privilège, plus étendu, de ce qui était l’autre «droit» (10:14 ; «elles vous sont données comme ta part») : les fils et les filles rejoignaient alors leurs pères et sacrificateurs pour partager la poitrine tournoyée et l’épaule élevée lors de l’offrande à l’Éternel par les fils d’Israël de leurs sacrifices de prospérités ; il n’était pas nécessaire qu’ils le mangent dans un lieu saint, il suffisait d’un «lieu pur». La grâce maintient la pureté, mais prend en considération ceux qui n’entrent pas dans la plénitude des privilèges qu’elle apporte. Ils peuvent et doivent jouir de tout ce que Dieu leur donne.

 

 

4.5   10:16-20 — Ne pas manger du sacrifice pour le péché.

Au début du chapitre nous avons vu le grand déshonneur fait à Dieu par la grande transgression de l’homme, en présence d’une grâce remarquable, sans parler de la responsabilité de la créature. Les sacrificateurs y étaient exposés, et les fils aînés d’Aaron sont ainsi tombés. C’était mépriser l’holocauste et le feu de Dieu marquant son acceptation. Il y a ensuite une mise en garde contre l’expression de la douleur et la tolérance de l’excitation (10:6, 9). Les autres peuvent être laxistes dans ces domaines, mais non pas ceux qui ont le privilège de s’approcher dans le sanctuaire de Dieu. Puis on a vu leur communion avec la sainte offrande à l’Éternel (10:12-13) et avec les sacrifices de prospérités plus librement partagés (10:14-15). Il restait l’obligation solennelle de manger le sacrifice pour le péché. Leur manquement sur ce point termine le chapitre, ce qui est un sérieux appel pour nous, car, malgré notre appel céleste, nous ne sommes pas moins enclins à oublier ce que «manger le sacrifice pour le péché» veut dire pour nos âmes et ce que cela signifie devant Dieu.

«Et Moïse chercha diligemment le bouc du sacrifice pour le péché ; mais voici, il avait été brûlé ; et [Moïse] se mit en colère contre Eléazar et Ithamar, les fils d’Aaron qui restaient, et il [leur] dit : Pourquoi n’avez-vous pas mangé le sacrifice pour le péché dans un lieu saint ? car c’est une chose très-sainte ; et Il vous l’a donné pour porter l’iniquité de l’assemblée, pour faire propitiation pour eux devant l’Éternel : voici, son sang n’a pas été porté dans l’intérieur du lieu saint ; vous devez de toute manière le manger dans le lieu saint, comme je l’ai commandé. Et Aaron dit à Moïse : Voici, ils ont présenté aujourd’hui leur sacrifice pour le péché et leur holocauste devant l’Éternel, et ces choses me sont arrivées ; et si j’avais mangé aujourd’hui le sacrifice pour le péché, cela eût-il été bon aux yeux de l’Éternel ? Et Moïse l’entendit, et cela fut bon à ses yeux» (10:16-20).

Le reste de la maison sacerdotale, bien que n’étant pas coupable de l’erreur funeste de Nadab et Abihu, avait donc aussi violé une partie importante de leurs obligations ; et cela avait eu lieu au moment même où commençait leur service, c’est triste à dire. Telle est l’humiliante histoire que Dieu donne de l’homme, partout et dans tous les temps ; cela s’est vérifié depuis le premier Adam jusqu’au second Adam qui, seul, n’a jamais manqué. Combien la venue et l’oeuvre de ce second Adam est bénie, pour Dieu et pour nous qui en avions tant besoin !

Il n’est guère possible de trouver un avertissement plus salutaire pour nos âmes en relation avec nos frères ; nous aussi, nous sommes rendus libres par l’oeuvre de Christ de nous approcher de Dieu, et ayant pleine liberté pour le faire, nous sommes exhortés à entrer à travers le voile dans les lieux saints en vertu de Son sang (Héb. 10:19-22). Ce n’est pas de la présomption, mais c’est «la gloire de l’espérance» à laquelle nous sommes appelés à tenir ferme jusqu’au bout (Héb. 3:6) ; or cela fait partie de cette gloire d’être effectivement Sa maison, aussi réellement que les sacrificateurs étaient la maison d’Aaron, mais d’une manière bien plus bénie. C’est une portion réelle et riche de la moisson de bénédiction que nous récoltons par la rédemption ; car la maison d’Aaron était imparfaite par comparaison.

Mais si nous avons le droit maintenant d’avoir une liberté beaucoup plus grande et un accès en confiance par la foi en Lui, nous sommes tenus à nous identifier en grâce avec les fautes de nos frères, comme eux avec les nôtres. Personne, sinon le Sauveur, ne pouvait faire propitiation pour nous. Ses souffrances à la croix étaient seules capables de nous amener à Dieu (1 Pier. 3:18). Quoi que nous ayons été, Il nous a maintenant réconciliés dans le corps de sa chair par la mort (Col. 1:22). Dans le Christ Jésus nous qui étions loin nous avons été approchés par Son sang (Éph. 2:13) : Lui est notre paix et a fait un ceux qui étaient les plus opposés, ayant détruit le mur mitoyen de clôture et aboli dans sa chair l’inimitié afin qu’il créât les deux en lui-même pour être un seul homme nouveau (Éph. 2:14-15). Ainsi c’est par Lui que nous avons accès les uns et les autres au Père par un seul Esprit (Éph. 2:18). Cependant nous manquons tous, souvent (Jacq. 3:12), et nous sommes exhortés à confesser nos péchés ou nos offenses les uns aux autres (Jacq. 5:16). Est-ce tout ? Bien loin de là, nous avons à agir selon le type qui est devant nous, à manger le sacrifice pour le péché dans le sanctuaire, à faire sérieusement notre la faute commise par un saint, mais en grâce devant Dieu.

Cela va bien au-delà des sentiments les plus aimables, mais cela implique que nous ayons le sens profond de ce qui est dû à Dieu, et que nos sentiments soient comme si nous avions nous-même commis la faute. C’est porter l’iniquité de l’assemblée, goûtant les choses qui sont de Christ non pas celles des hommes qui cherchent des palliatifs et des excuses. C’est pourquoi il fallait manger ce sacrifice pour le péché, non pas dans un lieu pur seulement, comme le sacrifice de prospérités, mais dans un lieu saint. La propitiation a une importance essentielle, mais la grâce sacerdotale a aussi une place qui lui est propre et un moment pour s’exercer, dans la proximité de Dieu.

Les sacrificateurs étaient donc appelés à manger aussi bien le reste de l’offrande de gâteau que le sacrifice pour le péché ; les deux leur étaient clairement réservés, à l’exclusion de leurs fils et de leurs filles. Les vrais croyants ont maintenant le titre de sacrificateurs (c’est un droit que l’oeuvre expiatoire du Seigneur Jésus donne sans aucun doute à tous ceux qui sont Siens), mais combien d’entre eux manquent à réaliser ce que ce droit implique sur le plan tant de la communion que de la pratique ! C’est la raison pour laquelle ils ne peuvent pas s’approprier l’esprit de ces commandements de l’Éternel aux sacrificateurs. Ils sont reconnaissants pour la grâce de Dieu dans la mort de Christ, bien qu’ils y voient et ressentent plutôt la nécessité du sacrifice pour le péché ou pour le délit, et moins l’holocauste qui est agréable. Cette faiblesse de la foi fait qu’ils ne connaissent pas ce qui, pour eux, correspond au fait de manger, d’une part l’offrande de gâteau et d’autre part le sacrifice pour le péché. Les deux ne pouvaient être mangés que dans un lieu saint, mais ils n’ont appris ni à y entrer ni la réalité personnelle et présente de cette entrée. À cet égard, ils sont plus comme des fils et des filles d’Aaron que comme des sacrificateurs proprement dits. Ils participent pourtant, si faiblement que ce soit, au témoignage d’amour et de puissance de Christ, et ceci dans la communion des saints selon le sens du sacrifice de prospérités. Mais il y a une bénédiction pour ceux qui savent s’approcher de Dieu par Christ, et peuvent s’identifier eux-mêmes avec Lui au profit de quelqu’un qui s’est laissé surprendre par une faute (Gal. 6:1).

Ainsi quand en Jean 13, au moment de partir vers le Père, le Seigneur montrait par un lavage symbolique l’oeuvre de grâce indispensable qu’il allait opérer pour les saints, Il leur faisait aussi savoir qu’eux aussi auraient à se laver les pieds les uns les autres. C’est une question de communion pratique avec Lui-même. Mais nous sommes enclins à manquer dans ce domaine, par ignorance ou négligence : Pierre a manqué sous ces deux rapports.

Plus tard, obligé de censurer l’insensibilité des saints à Corinthe (1 Cor. 5), l’apôtre Paul eut la joie d’apprendre qu’ils avaient eu de la tristesse selon Dieu (2 Cor. 7:9) : «Car voici, ce fait même que vous avez été attristés selon Dieu, quel empressement il a produit en vous, mais quelles excuses, mais quelle indignation, mais quelle crainte, mais quel ardent désir, mais quel zèle, mais quelle vengeance : À tous égards, vous avez montré que vous êtes purs dans l’affaire» (2 Cor. 7:11). Et aux saints de Galatie, Paul écrit : «Portez les charges les uns des autres, et ainsi accomplissez la loi du Christ» (Gal. 6:2) au lieu de faire du mélange avec la loi de Moïse, ce qui les opposait les uns aux autres. La responsabilité individuelle subsiste : chacun porte son propre fardeau ; mais la grâce veut porter le fardeau d’un autre (Gal. 6:5, 2).

L’intercession auprès de notre Dieu et Père est un précieux privilège ; c’est une honte de la négliger. Elle garde les droits de Dieu intacts, et exerce le coeur dans l’amour des saints. N’oublions pas que la grâce condamne le mal bien plus profondément que la loi ne le faisait ni ne pouvait le faire ; mais elle tient ferme à Christ, dans la vie et la mort, et elle maintient par là les droits du croyant qui s’écarte ; elle est ici-bas à l’unisson avec ce que Christ fait dans le ciel comme Avocat auprès du Père. La grâce délivre tant de l’esprit de dureté que de la simple indulgence humaine, qui l’un et l’autre sont incompatibles avec Christ. Seule la grâce de Christ a fait propitiation ; mais Lui ressent le mal et le confesse ; et dans notre passage, en rapport avec le péché d’un frère, nous sommes appelés dans la présence de Dieu comme sacrificateurs, à en porter le fardeau sur nos âmes et à mener deuil comme s’il était le nôtre.

 

 

5                        Lévitique 11

5.1   11:1-8 — La loi sur les bêtes qui sont sur la terre : les pures et les impures

On a vu au chapitre précédent que les sacrificateurs avaient à faire la différence entre ce qui était sain et ce qui était profane, entre ce qui était impur et ce qui était pur. Dans ce nouveau chapitre nous avons des détails sur toutes sortes de créatures vivantes, en commençant par les bêtes qui sont sur la terre. Ceux qui avaient le privilège de s’approcher de Dieu habituellement devaient décider selon la parole divine.

«Et l’Éternel parla à Moïse et à Aaron, leur disant : Parlez aux fils d’Israël, en disant : Ce sont ici les animaux dont vous mangerez, d’entre toutes les bêtes qui sont sur la terre. Vous mangerez, d’entre les bêtes qui ruminent, tout ce qui a l’ongle fendu et le pied complètement divisé. Seulement de ceci vous ne mangerez pas, d’entre celles qui ruminent, et d’entre celles qui ont l’ongle fendu : le chameau, car il rumine, mais il n’a pas l’ongle fendu ; il vous est impur : et le daman (*), car il rumine, mais il n’a pas l’ongle fendu ; il vous est impur : et le lièvre, car il rumine, mais il n’a pas l’ongle fendu ; il vous est impur : et le porc, car il a l’ongle fendu et le pied complètement divisé, mais il ne rumine nullement ; il vous est impur. Vous ne mangerez pas de leur chair, et vous ne toucherez pas leur corps mort ; ils vous sont impurs» (11:1-8)

 

(*) «Daman» selon JND, «blaireau des rochers» selon WK

Ici comme ailleurs, manger est une figure de la communion. La personne qui mange s’approprie ce qu’elle absorbe. Mais le péché étant entré avec tous les désordres qui s’en sont suivis, il a été donné au peuple de Dieu ces directions pleines de sagesse et de grâce au lieu d’être laissé à lui-même et à tous les caprices d’un jugement indépendant. Comme principe général, la différence entre ce qui était pur et ce qui était impur était déjà connue bien auparavant. C’est ainsi que, pour entrer dans l’arche, l’Éternel avait dit à Noé de prendre avec lui sept de tous les animaux purs, et deux seulement des animaux impurs, un mâle et sa femelle. Après le déluge, le premier acte de Noé dont on ait le récit, a été de construire un autel où il a offert en holocauste de tout animal pur et de tout oiseau pur. La jouissance de la terre après le déluge dépendait du sacrifice.

Maintenant qu’il y avait des sacrificateurs consacrés, il était possible d’entrer dans les détails. Israël ne devait pas avoir communion avec ce qui n’avait pas une marche extérieure ferme, et une telle marche devait être associée avec un travail intérieur de digestion complète. Ces deux exigences pour les animaux terrestres étaient donc les suivantes : d’abord il ne fallait pas que l’ongle (ou sabot) soit fendu partiellement, mais le pied devait être complètement divisé, et d’autre part il fallait que l’animal mastique ou rumine. Une seule de ces deux caractéristiques ne suffisait pas, il fallait que les deux coexistent selon la pensée de Dieu à l’égard de Son peuple. Les cas particuliers d’animaux qui leur étaient familiers sont alors expliqués.

Le chameau leur était impur car il n’avait pas l’ongle fendu (11:4), bien qu’il rumine. Le blaireau des rochers, ou daman (11:5), que la version du roi Jacques appelle un lapin, entrait dans la même catégorie, ainsi que le lièvre (11:6). À l’opposé, il y avait le porc (11:7) qui ne mastique pas sa nourriture, mais l’avale avec voracité ; bien qu’il ait l’ongle fendu et le pied complètement divisé, il devait donc être considéré comme impur. Ils ne devaient pas manger sa chair ni même toucher leur corps mort (11:8).

L’Écriture est explicite sur ces qualités. Il est indispensable d’avoir une marche selon l’Esprit, et non pas selon la chair, pour ceux que la loi de l’Esprit de vie qui est dans le Christ Jésus a affranchis de la loi du péché et de la mort (Rom. 8:2). Le fait que l’Esprit de Dieu demeure dans le chrétien est une grande vérité, et elle est certaine ; mais c’est justement la raison pour laquelle il doit glorifier Dieu dans son corps. Nous sommes exhortés à nous purifier de toute souillure de chair et d’esprit, achevant la sainteté dans la crainte de Dieu (2 Cor. 7:1) ; ceci est lié au fait d’avoir la promesse que son Esprit demeure en nous, et que nous sommes reçus comme des enfants le sont par leur Père, et que nous sommes séparés de ceux qui ne sont pas de Lui, séparés pour Lui, ne touchant pas à ce qui est impur (2 Cor. 6:14-18). Ainsi la réception intérieure de la vérité et son effet sur nous, vont de pair avec une décision sainte et extérieure, de manière à réaliser et à manifester ce que Dieu approuve.

Ceux qui sont du Christ Jésus ont crucifié la chair avec les passions et les convoitises (Gal. 5:24). Mais est-ce tout ce qui est requis ? Certainement pas. «Si nous vivons par l’Esprit marchons aussi par l’Esprit» (Gal. 5:25) ; «Ne soyez pas séduits, on ne se moque pas de Dieu, car ce qu’un homme sème cela aussi il le moissonnera ; car celui qui sème pour sa propre chair moissonnera de la chair la corruption, mais celui qui sème pour l’Esprit moissonnera de l’Esprit la vie éternelle ; or ne nous lassons pas en faisant le bien car au temps propre nous moissonnerons si nous ne défaillons pas» (Gal. 6:7-9). Ici aussi, nous voyons la nécessité absolue de combiner une marche dans la pureté avec les principes intérieurs d’une vie nourrie de la Parole de vérité, par laquelle Dieu nous a engendrés de Sa propre volonté, pour Lui (Jacq. 1:18). Seule la nouvelle création a de la valeur aux yeux de Dieu, car l’ancienne création est déchue à cause du péché, dont elle ne peut être sauvée que par la croix de Christ qui proclame l’amour et la lumière de Dieu dans Celui que le monde y a crucifié ; mais cette croix proclame aussi, bien haut, le mal terrible et la ruine inévitable du monde à la fin, pour avoir traité Christ pareillement.

C’est pourquoi il est aussi vain de se borner à s’appuyer sur la méditation intérieure, que sur la mortification extérieure. En soi, l’une ou l’autre ne sont que le «moi», une vaine vanterie dans la chair, ignorant entièrement ce qu’est Dieu et ce qu’est l’homme. Mais la grâce de Dieu va au-devant de l’homme impur, volontaire et orgueilleux, dans et par Son propre Fils, l’Homme sans péché, au point de mourir pour lui et de souffrir pour ses péchés. Une nouvelle condition est introduite en résurrection, dans laquelle Il donne à ceux qui croient de vivre de Sa vie et de recevoir l’Esprit de Dieu, afin que nous puissions marcher en conséquence, en attendant Sa venue pour nous prendre dans sa propre demeure, la Maison du Père, à Sa venue.

Chez ceux qui croient, cet amour en Dieu est non seulement la source de la foi, mais aussi celle de la vie. C’est ainsi que l’apôtre priait pour que l’amour des Philippiens abonde de plus en plus en connaissance et toute intelligence pour qu’ils discernent les choses excellentes afin qu’ils soient purs et qu’ils ne bronchent pas jusqu’au jour de Christ étant remplis du fruit de la justice qui est par Jésus Christ à la gloire et à la louange de Dieu (Phil. 1:9-11). Rien moins que cela ne peut satisfaire le coeur qui connaît Christ ; et cela est entièrement opposé à la marche — selon la nature — de ceux dont le dieu est le ventre et dont la gloire est dans leur honte et qui ont leurs pensées aux choses terrestres (Phil. 3:19). Il s’agit de gagner Christ dans le ciel — la seule chose à faire, oubliant les choses qui sont derrière et tendant avec effort vers celles qui sont devant, afin de saisir ce pourquoi on a été saisi par le Christ (Phil. 3:14, 12).

De la même manière l’apôtre ne cessait pas de prier pour les Colossiens, bien qu’ils n’aient pas vu son visage dans la chair, afin qu’ils soient remplis de la connaissance de la volonté de Dieu en toute sagesse et intelligence spirituelles (Col. 1:9 ; 2:1). Mais la finalité était-elle seulement cette jouissance intérieure ? Non pas ; elle était de «marcher d’une manière digne du Seigneur pour Lui plaire à tous égards portant du fruit en toute bonne oeuvre et croissant par la connaissance de Dieu» (Col. 1:10). Ainsi le croyant doit à la fois s’approprier la vérité par une digestion intérieure, et à la fois marcher d’un pas ferme et vigilant dans le sentier de Christ, dans un monde où tout est fait pour glisser hors du chemin et se souiller de bien des manières. Nous avons besoin d’être fortifiés en toute force selon la puissance de Sa gloire (et non pas seulement de Sa grâce) pour toute patience et constance avec joie, rendant grâces au Père qui nous a rendus capables de participer au lot des saints dans la lumière, et qui nous a délivrés du pouvoir des ténèbres et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour, en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés (Col. 1:11-14).

La vérité est vraiment merveilleuse et bénie. Comment pourrait-il en être autrement quand on voit qu’il s’agit de Christ, dont les gloires de deux types sont déployées dans les versets qui suivent (Col. 1:15-19). C’est pourquoi l’ayant reçu Lui, le Christ, Jésus le Seigneur, l’exhortation est : Marchez en Lui, enracinés et édifiés en Lui, et affermis dans la foi, selon que vous avez été enseignés, abondant en elle avec des actions de grâce (Col. 2:6, 7). Ici il est clairement indiqué que Dieu veut avoir non seulement que la marche soit sainte, mais qu’elle soit basée sur la foi de Son Fils. C’est cela seul qui est une marche solide, ferme et pure, expression de la vie découlant de Celui qui est la vérité, et nourrie d’elle.

 

 

5.2   11:9-12 — La loi sur les créatures qui sont dans les eaux.

La seconde classe de liberté ou d’interdiction est en rapport avec les créatures qui peuplent les eaux salées ou douces, de mer ou de rivière.

«Vous mangerez de ceci, d’entre tout ce qui est dans les eaux : vous mangerez tout ce qui a des nageoires et des écailles, dans les eaux, dans les mers et dans les rivières. Et tout ce qui n’a point de nageoires et d’écailles, dans les mers et dans les rivières, de tout ce qui fourmille dans les eaux et de tout être vivant qui est dans les eaux, — vous sera une chose abominable. Cela vous sera une chose abominable ; vous ne mangerez pas de leur chair, et vous aurez en abomination leur corps mort. Tout ce qui, dans les eaux, n’a point de nageoires et d’écailles, vous sera une chose abominable» (11:9-12).

Ici le principe est clair. L’Israélite était libre de manger de tout ce qui abonde dans la mer et qui a des nageoires et des écailles ; tels étaient les poissons sains. Il était facile de les identifier, comme pour les animaux terrestres. Mais le croyant ne doutera pas que, derrière ce qui est écrit, il y a une portée plus profonde. On peut bien dire comme l’apôtre en 1 Cor. 9:10 : «Dieu prend-il soin des bœufs, ou bien parle-t-Il pour nous ?». Bien sûr, ce qui est écrit l’est pour nous. Et nous pouvons être assurés qu’il en est de même ici. La vérité morale figurée par ces règles, voilà ce que Dieu avait avant tout à coeur, l’esprit non pas la lettre (sauf à appliquer la loi à ceux qui sont sans loi, les iniques ; 1 Tim. 1:9).

Ici aussi, il fallait tracer la frontière entre ce que le Juif pouvait manger librement, et ce qu’il ne pouvait pas. C’est une nouvelle leçon à tirer de ce qui fourmille dans les eaux. Israël ne pouvait pas manger de tout poisson de mer ou de rivières, et le croyant en retire instruction sur ce qu’il doit éviter. Il fallait la présence de deux caractéristiques spécifiques sans lesquelles il était interdit de manger. Sans nageoires ni écailles, le poisson n’était pas pour eux. La direction et la protection divines sont toutes deux requises en tout et à chaque pas.

Les nageoires sont les organes qui dirigent et équilibrent les mouvements du poisson : il est facile discerner le sens spirituel lié à leur présence ou leur absence. Il semble que les deux aspects de ces prescriptions sur les poissons correspondent à l’application de la Parole au chemin dans la prière de foi. Il ne suffit pas en effet d’être né de Dieu, ni même d’être justifié par la foi. Il est indiscutable qu’il est absolument nécessaire d’avoir une nouvelle nature de Dieu et d’être délivré du fardeau d’une conscience oppressée par le péché. Mais nous avons aussi besoin constamment d’une puissance vivante pour nous diriger afin de connaître et faire Sa volonté, pour aller, ou ne pas aller, là où Il veut, selon Son commandement. Qui ou quoi est suffisant pour ces choses (2 Cor. 2:16) ?. Ce n’est que dans la soumission à Sa parole que nous pouvons rester obéissants, comme le Seigneur Jésus l’était. Et c’est pour cette obéissance que nous sommes sanctifiés par le Saint Esprit (1 Pier.1:2). «Comment le jeune homme rendra-t-il pure sa voie ? Ce sera en y prenant garde selon ta parole» (Ps. 119:9).

C’est pourquoi il est de toute importance de se servir de l’Écriture avec prière, comme on le voit en Luc 10:39 jusqu’à 11:4 et Act. 6:4. «Que mon cri parvienne devant toi, ô Éternel ! Rends moi intelligent, selon ta parole» (Ps.119:169). Cela est nécessaire pour glorifier le Seigneur dans nos âmes aussi bien que dans le service pour Son nom. «Ta parole est une lampe à mon pied, et une lumière à mon sentier» (Ps. 119:105). Sans cela, le zèle et l’énergie exposent constamment au danger. En tant qu’hommes de Dieu, nous ne devons nous confier ni à notre propre coeur ni aux directions données par d’autres. Nous devons obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes (Act. 4:29). Ceci Lui est dû afin que nous L’honorions ainsi. En regardant au Seigneur nous pouvons être sûrs de pouvoir compter sur le Saint Esprit pour nous accorder Son aide dans notre faiblesse. N’est-Il pas un esprit de puissance, d’amour et de conseil (2 Tim. 1:7) ? Il ne manquera pas à guider les fils de Dieu qui se défient d’eux-mêmes et crient à notre Dieu et Père au nom du Seigneur. Mais cela doit avoir lieu selon Sa Parole, et non pas selon nos sentiments et nos idées. «J’ai gardé mes pieds de toute mauvaise voie afin que je garde ta parole» (Ps. 119:101).

La Parole de Dieu est incomparable contre l’ennemi. «Par la Parole de tes lèvres je me suis gardé des voies de l’homme violent» (Ps. 17:4). Elle seule est l’épée de l’Esprit ; mais pour la manier avec efficacité, nous avons besoin de toutes sortes de prières et de supplications par l’Esprit, veillant en elles avec toute persévérance (Éph. 6:18). C’est «par la foi» que nous sommes gardés par la puissance de Dieu pour un salut qui est prêt à être révélé au dernier temps (1 Pier. 1:5). Mais la foi suppose toujours qu’on s’appuie sur la Parole. Sinon on est enclin à se tromper soi-même. Autant Satan est fort, autant nous, nous sommes faibles ; or il est malgré tout écrit «Résistez lui, étant fermes dans la foi» (1 Pier. 5:9). Car la Parole nous assure que, si nous croyons, le Seigneur se tient près de nous pour nous délivrer de toutes mauvaises oeuvres et nous préserver pour son royaume céleste (2 Tim. 4:17, 18). «Les princes même se sont assis et parlent contre moi ; ton serviteur médite tes statuts. Tes témoignages sont aussi mes délices, les hommes de mon conseil» (Ps. 119:23-24).

Se nourrir de quelque chose qui laisse Christ de côté, se nourrir sans Sa direction ni Ses soins attentifs, voila qui est et doit être une abomination pour nos âmes. C’est ainsi que l’Israélite devait mettre de côté les créatures sans nageoires ni écailles qui sont dans les eaux et s’y meuvent ; vivants ou morts, ils devaient lui être en abomination (11:11). Si de telles créatures sont démunies de leurs moyens normaux pour se diriger et se protéger, selon les deux dispositions que cela représente, l’Israélite devait non seulement ne pas en manger, mais les avoir en horreur (11:11, 12). Tout ce qui est pourvu des moyens divins de se diriger et de se protéger, l’Israélite pouvait en faire usage librement et se l’approprier sans crainte. «Je suis à toi, sauve-moi ; car j’ai recherché tes préceptes. Les méchants m’attendent pour me faire périr ; mais je suis attentif à tes témoignages. J’ai vu la fin de toute perfection ; ton commandement est fort étendu» (Ps. 119:94-96). «Mes persécuteurs et mes oppresseurs sont en grand nombre ; je n’ai point dévié de tes témoignages» (Ps. 119:157).

 

5.3   11:13-19 — Les oiseaux impurs

La section suivante traite des oiseaux proscrits, les autres étant libres d’usage en Israël.

«Et d’entre les oiseaux, vous aurez ceux-ci en abomination ; on n’en mangera point, ce sera une chose abominable : l’aigle, et l’orfraie, et l’aigle de mer, et le faucon, et le milan, selon son espèce ; tout corbeau, selon son espèce ; et l’autruche femelle, et l’autruche mâle, et la mouette, et l’épervier, selon son espèce ; et le hibou, et le plongeon, et l’ibis, et le cygne, et le pélican, et le vautour, et la cigogne, et le héron, selon son espèce, et la huppe, et la chauve-souris (*)» (11:13-19). Bien sûr la traduction de ces termes n’est souvent qu’approximative, certains de ces noms ne se retrouvant nulle part ailleurs. Mais le but n’est point l’exactitude de la terminologie scientifique, seulement des directions pratiques pour le peuple de l’Éternel, et leur application morale actuelle pour la foi.

 

(*)La chauve souris termine la liste des créatures volantes qui fréquentent l’air, non pas la mer ou la terre, bien qu’elle n’ait pas de plumes et ne soit pas strictement un oiseau.

Beaucoup d’oiseaux dans les cieux sont caractérisés par des traits que Dieu hait pour ceux qui sont en relation avec Lui. D’autres sont impropres à la nourriture des humains. Qu’y a-t-il de plus opposé à Son caractère que la rapacité orgueilleuse à l’encontre des êtres vivants, et l’avidité insatiable à se nourrir des êtres morts ? L’utilité de ces derniers oiseaux comme éboueurs, dans la condition présente du monde déchu, peut avoir une grande valeur pour les hommes qui s’établissent sur la terre telle qu’elle est, niant le paradis originel de nos premiers parents, ou s’efforçant d’effacer les preuves de leur exil après leur rébellion contre Dieu. S’il était interdit à l’Israélite de se nourrir de tels animaux, le chrétien ne doit pas non plus avoir communion avec des voies qui sont moralement analogues ; il doit au contraire les éviter et les réprouver. Si certains de ces oiseaux ne craignent pas de chercher leur proie de jour, d’autres poursuivent leurs victimes dans les ténèbres de la nuit. Autant certains oiseaux sont remarquablement dénués d’affection pour leur famille, autant d’autres se distinguent par des soins pleins d’amour. Mais même ce dernier caractère, a-t-il de la valeur chez l’homme sans la crainte de Dieu ? Certains ont un orgueil démesuré, d’autres des convoitises hideuses recherchant ce qui est impur ; certains sont connus par leur extérieur simple, d’autres par leur beauté attirante ; certains ont des habitudes tranquilles et une gentillesse naturelle, d’autres sont turbulents, retors ou agressifs. Mais tout cela symbolise des traits avec lesquels nous devons éviter toute communion. C’est Christ qui doit être notre nourriture.

«Ayant les uns envers les autres, un même sentiment ; ne pensant pas aux choses élevées, mais vous associant aux humbles. Ne soyez pas sages à vos propres yeux, ne rendant à personne mal pour mal ; vous proposant ce qui est honnête, devant tous les hommes ; s’il est possible, autant que cela dépende vous, vivant en paix avec tous les hommes ; ne vous vengeant pas vous-mêmes, bien-aimés ; mais laissez agir la colère» (Rom. 12:16-19).

«Et quelques-uns de vous, vous étiez tels ; mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus, et par l’Esprit de notre Dieu» (1 Cor. 6:11).

«Que celui qui dérobait ne dérobe plus, mais plutôt qu’il travaille en faisant de ses propres mains ce qui est bon, afin qu’il ait de quoi donner à celui qui est dans le besoin. Qu’aucune parole déshonnête ne sorte de votre bouche, mais celle-là qui est bonne, propre à l’édification selon le besoin, afin qu’elle communique la grâce à ceux qui l’entendent. Et n’attristez pas le Saint Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption. Que toute amertume, et tout courroux, et toute colère, et toute crierie, et toute injure, soient ôtés du milieu de vous, de même que toute malice ; mais soyez bons les uns envers les autres, compatissants vous pardonnant les uns aux autres comme Dieu aussi, en Christ, vous a pardonné. Soyez donc imitateurs de Dieu comme de bien-aimés enfants, et marchez dans l’amour, comme aussi le Christ nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous, comme offrande et sacrifice à Dieu, en parfum de bonne odeur. Mais que ni la fornication, ni aucune impureté ou cupidité, ne soient même nommées parmi vous, comme il convient à des saints ; ni aucune chose honteuse, ni parole folle ou plaisanterie, lesquelles ne sont pas bienséantes, mais plutôt des actions de grâces» (Éph. 4:28 à 5:4), «n’ayez donc pas de participation avec eux ; car vous étiez autrefois ténèbres, mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur ; marchez comme des enfants de lumière» (Éph. 5:7-8), «et n’ayez rien de commun avec les oeuvres infructueuses des ténèbres, mais plutôt reprenez-les aussi…» (Éph. 5:11).

Mais pourquoi citer encore d’autres passages quand l’Écriture reprend si souvent le même langage ? Christ étant notre vie, nous sommes enseignés à nous nourrir de ce pain céleste, et même à manger sa chair et à boire son sang ; car sa chair est en vérité un aliment, et son sang est en vérité un breuvage. Celui qui mange Sa chair et qui boit Son sang demeure en Christ et Christ en lui. Comme le Père qui est vivant a envoyé Christ, et que Christ vit à cause du Père, de même celui qui Me mange vivra à cause de Moi, dit-Il (Jean 6:55-57, 50). Telle est la communion qui maintient le chrétien. Ce qui est du premier homme n’est qu’une ordure (Phil. 3:8), totalement impropre et nocif pour le nouvel homme.

Par ailleurs, c’est une erreur, source de ruine et de souillure parmi les chrétiens, que de substituer les sacrements à Christ lui-même et au précieux sacrifice de Lui-même, Lui qui ne s’est pas seulement incarné, mais est entré dans la mort pour la gloire de Dieu et pour notre rédemption. Le baptême et la cène du Seigneur ont leur place bénie : l’un se situe au début de la vie chrétienne, et l’autre est collectif et se répète dans la communion avec ceux qui sont de Christ. Mais c’est Christ Lui-même (selon l’enseignement qu’Il a donné en Jean 6:32-58) qui donne et garde de la valeur à toute chose à sa place, et c’est Lui qui préserve de la tromperie qui transforme les institutions chrétiennes en idoles. Ceci serait se nourrir d’ordure, à Son déshonneur.

 

5.4   11:20-25 — Les reptiles ailés

Nous avons ici une courte interdiction des créatures volantes et qui marchent. L’interdiction est tellement générale qu’il y a seulement besoin de spécifier quelques exceptions dont l’Israélite pouvait quand même manger : tout le reste était une abomination pour eux.

«Tout reptile volant qui marche sur quatre pieds, vous sera une chose abominable. Seulement de ceci vous mangerez, d’entre tous les reptiles volants qui marchent sur quatre pieds, ceux qui ont, au-dessus de leurs pieds, des jambes avec lesquelles ils sautent sur la terre. Ce sont ici ceux d’entre eux dont vous mangerez : la sauterelle [arbeh, ou locuste] selon son espèce, et le solham selon son espèce, et le khargol selon son espèce, et le khagab selon son espèce. Mais tout reptile volant qui a quatre pieds vous sera une chose abominable ; et par eux vous vous rendrez impurs : quiconque touchera leur corps mort sera impur jusqu’au soir ; et quiconque portera quelque chose de leur corps mort lavera ses vêtements, et sera impur jusqu’au soir» (11:20-25).

 

Note Bibliquest : dans cette section, nous avons gardé le terme «reptile volant» utilisé par la version JND. W. Kelly traduit systématiquement par «insecte ailé», tout en indiquant, dans une parenthèse, qu’on peut traduire par reptile.

Dans la version autorisée du roi Jacques les quatre espèces du verset 22 sont traduites par locuste, jeune locuste, coléoptère et sauterelle. Nous pouvons être certains que le terme coléoptère, traduit par criquet dans la version révisée, n’est pas correct car il ne faut mélanger les coléoptères avec les orthoptères saltatoria. Les termes locuste et jeune locuste ne sont pas non plus satisfaisants car il y a de bonnes raisons de penser que les quatre espèces mentionnées dans ce verset 22 sont des variétés de locustes sur lesquelles nous n’avons pas assez d’informations pour les distinguer avec un degré raisonnable de certitude. Ici comme ailleurs dans l’Ancien Testament, il semble moins risqué de s’en tenir au terme hébreu. Pour le premier d’entre eux, «arbeh» est l’appellation la plus commune ; elle dérive de ce que ces insectes sont en grand nombre (voir Jérémie 46:23). Le second terme dérive de la voracité de l’insecte car il signifie «dévoreur». Le troisième nom dérive de l’aptitude de l’insecte à sauter et son nom est équivalent à sauterelle ; et le dernier nom semble dériver de la capacité à voiler la lumière du soleil. C’est tout ce que nous avons pour définir les espèces. En Joël 1:3, 4 la version autorisée du roi Jacques parle de criquet pèlerin au stade de ver rongeur, de ver ou chenille qui lèche, et de chenille qui consomme ; mais il semble plutôt qu’il s’agisse de locustes ou sauterelles en général, probablement à différents stades de croissance, tous ayant une grande capacité de destruction de la vie végétale : ce sont des fléaux de Dieu.

Il n’y a pas le moindre doute que les locustes ou sauterelles sont mangeables, même si les Palestiniens ont voulu faire des efforts pour y substituer le fruit du caroubier. Elles ont toujours été estimées et le sont encore comme un mets délicat en Orient. Les docteurs Kitto et Tristram disent qu’elles sont bonnes à manger quand on les cuit simplement : elles ressemblent un peu à nos crevettes. C’est pourquoi le sens tout simple du texte est à accepter sans le moindre doute. Le croyant n’a pas besoin de plus de preuve confirmative que Matt. 3:4 et Marc 1:6. Ces insectes si voraces se nourrissent de végétaux, et n’étaient pas impurs ; tandis que les autres insectes qui volent ou marchent sur leurs pieds étaient impropres comme nourriture ; ils étaient une abomination pour Israël.

Il n’est pas très facile de dégager la leçon spirituelle qui est derrière ces permissions de manger certaines espèces de locustes ou sauterelles. Il ne serait pas convenable que le présent auteur prétende faire valoir son point de vue là où d’autres serviteurs de Dieu ont préféré garder le silence. Le fait de manger représente certainement la communion, ici comme ailleurs. Et voilà que Dieu emploie ces créatures comme un fléau non seulement à l’encontre de Ses ennemis comme nous le voyons en Égypte (Exode 10), mais aussi pour châtier Son peuple si souvent ingrat et rebelle. Ne pouvons-nous pas voir dans le fait de manger ces locustes la signification suivante : bien que nous soyons appelés normalement à montrer une grâce patiente dans notre marche au travers d’un monde totalement incurable et opposé à Dieu, nous pouvons avoir communion avec les châtiments qu’Il inflige de temps en temps, comme une réprobation de la propre volonté audacieuse et de l’hostilité contre le nom du Seigneur, contre sa Parole et contre ceux qui Le suivent ?

Lorsque des chrétiens se sont mêlés à gouverner le monde, cela a été toujours au déshonneur de Dieu et à leur propre honte. Ils sont appelés maintenant à souffrir avec Christ (Phil. 1:29) ; bientôt ils règneront avec Lui (2 Tim. 2:12). Christ n’a pas encore pris sa grande puissance pour régner (Apoc. 11:17), et Il est encore assis sur le trône de Son Père, rejeté de la terre et attendant la parole de Son Père (Marc 13:32) pour exécuter le jugement et s’asseoir sur Son propre trône (Apoc. 3:21). Cela nous fait comprendre, que quelles que soient les actions providentielles de Dieu (et elles sont admirables), c’est une erreur de parler du règne du Seigneur pour le temps présent. Quand ce temps sera là — et Christ l’attend — aucune âme n’aura le moindre doute de la réalité et de la puissance de ce règne. Quand Christ règnera au sens où les Psaumes l’entendent, toute la création se réjouira au lieu de soupirer ou gémir comme dans le temps présent (Rom. 8:22 ; 2 Cor. 5:4). Mais même dans le temps présent, Dieu châtie de temps en temps, et il le fera de manière de plus en plus ouverte quand les jugements apocalyptiques suivront l’enlèvement des saints célestes, selon Apoc. ch. 6 à ch. 18. Assurément les saints qui connaissent les fléaux de Dieu, joignent leur Amen et leur adoration, bien qu’eux-mêmes ne contribuent aucunement à infliger le fléau. Mais c’est déjà actuellement, et ce le sera aussi plus tard (Apoc. 4:10 ; 7:11-12 ; 19:4), une forme permise et appropriée de communion. Nous laissons à chaque croyant de juger devant Dieu quels peuvent être le sens et l’intention de l’instruction donnée ici.

Il n’y a par contre aucune obscurité quant à ce qui souille (11:24, 25). Toucher les corps morts rendait impur jusqu’au soir ; porter quoi que ce soit de leur corps mort obligeait à laver les vêtements et rendait impur jusqu’au soir. La mort est entrée par le péché (Rom. 5:12) et l’Éternel voulait que son peuple le ressente. C’est un sentiment païen que de chercher à cacher la mort sous des fleurs, et Israël était enseigné à l’égard de la souillure qu’elle produit. Pareillement, nous sommes exhortés à ne rien toucher d’impur et à nous retirer et être séparés pour le Seigneur selon les relations nouvelles de proximité avec Lui qui sont les nôtres (2 Cor. 6:17-18). Christ s’est donné lui-même pour nous, afin qu’Il nous rachetât de toute iniquité et qu’Il purifiât pour Lui-même un peuple acquis, zélé pour les bonnes oeuvres (Tite 2:14), et ces bonnes oeuvres ne sont pas seulement des oeuvres charitables mais des oeuvres honorables aux yeux de Dieu. C’est pourquoi ayant les promesses de Son amour et de Sa bénédiction, purifions-nous nous-mêmes de toute souillure de chair et d’esprit achevant la sainteté dans la crainte de Dieu (2 Cor. 7:1).

 

 

5.5   11:26-31 — La souillure par contact et les reptiles

Le début de l’interdiction, ici, n’est pas une copie de ce que nous avons vu aux versets 3 et 4 ; ce sont des cas autonomes selon le verset 24 ; voir aussi les versets 27 et 28.

«Toute bête qui a l’ongle fendu, mais qui n’est pas complètement divisé et ne rumine pas, vous sera impure ; quiconque les touchera sera impur. Et tout ce qui marche sur ses pattes, parmi tous les animaux qui marchent sur quatre pieds, vous sera impur ; quiconque touchera leur corps mort sera impur jusqu’au soir ; et celui qui aura porté leur corps mort lavera ses vêtements, et sera impur jusqu’au soir. Ils vous seront impurs» (11:26-28).

La mort était la grande source de souillure, et la mort comme salaire du péché est la plus grande de toute. Mais cela ne restait pas à l’état de principe général ; l’Israélite apprenait dans ces versets que le contact avec un corps mort de ce type le rendait impropre à la communion ordinaire de ses privilèges sous la loi. Personne n’échappait aux conséquences dès l’instant où il avait eu le moindre contact, car on ne pouvait impunément passer par-dessus aucun contact. Porter «un corps mort» était peut-être nécessaire pour le sortir du chemin, sans qu’il y ait le moindre désir de gain ou aucun but égoïste. Mais même celui qui avait ainsi porté un corps mort devait prendre la place de la souillure, laver ses vêtements et être lui-même impur jusqu’au soir. L’exigence de la loi était inflexible.

Pour le chrétien il ne s’agit pas d’une question de manger ou de boire ; «ne prends pas, ne goûte pas, ne touche pas» sont des ordonnances légales que cite Col. 2:21 pour appuyer la déclaration péremptoire de l’apôtre que nous ne sommes pas sujets à de telles injonctions. Le chrétien n’appartient pas à un Messie juif vivant selon la chair. Les Juifs sont un peuple vivant dans le monde, alors que nous sommes morts avec Christ aux éléments du monde (Col. 2:20). Ces ordonnances avaient tout à fait leur place quand l’Éternel gouvernait son peuple terrestre mis à l’épreuve sous la loi. Le résultat de ces épreuves a été leur culpabilité et leur ruine, au point même qu’ils ont crucifié leur propre Messie — le messie de l’Éternel — par la main d’hommes iniques (Act. 2:23). Il a donc été montré que ces ordonnances charnelles ne sont pas à l’honneur de Dieu ni pour le bien réel de l’homme. Le peuple si distingué par ces ordonnances, a été le plus distingué par sa haine du Saint serviteur de Dieu, le Serviteur juste, l’Oint de l’Éternel. Pourtant Sa mort sur la croix ne se limite pas à être le sommet de la réjection par l’homme méchant ; elle est aussi la base de l’expiation, comme Sa résurrection a été le point de départ du christianisme. L’institution initiale, le baptême d’eau, est le symbole non seulement de Sa mort, mais que nous, Gentils ou Juifs qui le confessons, nous sommes aussi morts avec Christ. C’est pourquoi les restrictions, quant aux contacts, à ce qu’il était permis de manger et autres choses semblables, ont disparu pour nous. Par la foi nous nous tenons du côté de la résurrection par rapport au tombeau de Christ. Pourtant, nous n’en sommes pas moins, mais d’autant plus, exhortés à nous purifier nous-mêmes, comme des enfants de Dieu ici-bas, de toute souillure de chair et d’esprit achevant la sainteté dans la crainte de Dieu (2 Cor. 7:1 ; 1 Pierre 1:16-17).

 

«Et ceci vous sera impur parmi les reptiles qui rampent sur la terre : la taupe, et la souris, et le lézard selon son espèce ; et le lézard gémissant, et le coakh et le letaa, et le khometh, et le caméléon. Ceux-ci vous seront impurs parmi tous les reptiles ; quiconque les touchera morts sera impur jusqu’au soir» (11:29-31). [Traduction JND]

Note Bibliquest :La traduction selon W. Kelly est la suivante :

«Et ceci vous sera impur parmi les reptiles qui rampent sur la terre : la taupe, la souris, et la tortue selon son espèce ; le gecko et le crocodile terrestre, et le lézard, et le lézard des sables et le caméléon. Ceux-ci vous seront impurs parmi tous les reptiles ; quiconque les touchera morts sera impur jusqu’au soir» (11:29-31).

 

Dans cette ordonnance, les reptiles sans ailes étaient proscrits. Les créatures qui vivent sous terre étaient impures pour le peuple de Dieu d’autrefois, séparé pour Dieu ; étaient également impurs les animaux qui dévorent et détruisent dans les champs ; ceux qui voltigent au soleil, en silence ou en faisant du bruit ; ceux qui se cachent dans le sable ou qui se meuvent dans leur saleté naturelle. Certains peuvent préférer l’herbe ou les arbustes ou les arbres, tout en recherchant activement les insectes comme proies ; ils peuvent être beaux par leur couleur ; ce ne sont pas nécessairement des animaux se traînant dans la boue de la terre. Mais tous étaient pareillement impurs. Quiconque les touchait lorsqu’ils étaient morts, était impur jusqu’au soir.

C’est ainsi qu’Israël devait apprendre combien la souillure introduite par le péché de l’homme a souillé toutes les créatures de manière universelle. Israël était enseigné de Dieu à cet égard comme aucune autre nation ne l’était, et comme même le penseur le plus créatif parmi les philosophes n’a jamais pu le deviner. Jusqu’à que cela soit connu, tout n’était que ténèbres devant nous, et l’homme marchait dans un mensonge permanent au milieu des souillures de la mort. Seul Israël a pu le sentir, d’une manière externe, grâce aux ordonnances qui en faisaient peser le fardeau sur eux ; toutefois, même parmi eux, des hommes ont été endurcis, et au lieu de ressentir ce que Dieu leur montrait, ils ont transformé le joug de la loi dans une prétention à être plus justes que les autres, et à se glorifier au-dessus d’eux.

Nous, chrétiens, nous sommes sanctifiés d’une manière plus excellente, et nous n’avons pas les simples restrictions de la loi pour rejeter les choses impures et malsaines. La vérité nous est pleinement révélée, dans tout son caractère positivement objectif et dans toute la puissance de pénétration de ses principes : cela s’applique à tous les détails de notre vie et de nos relations. C’est pourquoi notre Seigneur demandait au Père : «Sanctifie les par la vérité : Ta parole est la vérité» (Jean 17:17) ; mais Il ajoutait aussi «et je me sanctifie moi-même pour eux afin qu’eux aussi soient sanctifiés par [ou : dans] la vérité» (Jean 17:19). Christ ne s’est pas borné à apporter la vérité aux Siens ici-bas dans sa propre personne et à l’enseigner, mais Il lui a donné un couronnement en se mettant lui-même à part dans le ciel, afin que les Siens puissent entrer plus profondément dans cette vérité et dans la forme et le caractère célestes que Son ascension lui a imprimé. Car comme Il est Le Céleste, ainsi aussi nous sommes Les Célestes, bien qu’encore sur la terre, et ne portant pas encore, bien sûr, l’image du Céleste (1 Cor. 15:48-49).

 

 

5.6   11:32-40 — Souillure par les créatures mortes

Dans les versets qui suivent, une instruction était donnée aux Israélites concernant une autre catégorie de contamination : celle par contact avec des créatures mortes. Ceci a dû rendre pesant le joug de la loi sur leur cou, car il n’y avait pas faute morale, mais cérémonielle seulement, et de plus inévitable et très fréquente. Telle était pourtant la loi de l’Éternel sous laquelle ils vivaient et qui demandait leur obéissance. Rien ne pouvait délivrer de cette loi en justice, sauf la mort de Celui (Christ) qui a honoré cette loi jusqu’au bout. Car Il n’est pas seulement mort pour nous quand nous étions de simples pécheurs perdus, mais nous sommes morts avec Lui, et par là, quand bien même nous serions Hébreux des Hébreux (Phil. 3:5), nous sommes morts à la loi par le corps de Christ (Rom. 7:4). C’est pourquoi nous Lui appartenons dans une autre condition, à Lui qui a été ressuscité d’entre les morts pour que nous puissions porter du fruit pour Dieu (Jean 15).

«Et tout ce sur quoi il en tombera quand ils seront morts, sera impur : ustensile de bois, vêtement, peau, ou sac, — tout objet qui sert à un usage quelconque, sera mis dans l’eau, et sera impur jusqu’au soir ; alors il sera net ; et tout vase de terre dans lequel il en tombe quelque chose, tout ce qui est dedans, sera impur, et vous casserez le vase ; et tout aliment qu’on mange, sur lequel il sera venu de cette eau, sera impur ; et tout breuvage qu’on boit, dans quelque vase que ce soit, sera impur ; et tout ce sur quoi tombe quelque chose de leur corps mort, sera impur ; le four et le foyer seront détruits : ils sont impurs, et ils vous seront impurs ; mais une fontaine ou un puits, un amas d’eaux sera net. Mais celui qui touchera leur corps mort sera impur. Et s’il tombe quelque chose de leur corps mort sur une semence qui se sème, elle sera pure ; mais si on avait mis de l’eau sur la semence, et qu’il tombe sur elle quelque chose de leur corps mort, elle vous sera impure. — Et s’il meurt une des bêtes qui vous servent d’aliment, celui qui en touchera le corps mort sera impur jusqu’au soir ; et celui qui mangera de son corps mort lavera ses vêtements, et sera impur jusqu’au soir ; et celui qui portera son corps mort lavera ses vêtements, et sera impur jusqu’au soir» (11:32-40).

Ce que nous lisons ici, c’est l’application des trois règles de Col. 2:21 «Ne prends pas, ne goûte pas, ne touche pas». La première de ces interdictions va même encore plus loin que ce que nous avons déjà vu, car si un corps mort quelconque venait à tomber sur autre chose, celle-ci devenait impure : ce pouvait être des ustensiles de bois ou un vêtement ou un sac ou un ustensile de travail, il fallait tout mettre dans de l’eau et c’était impur jusqu’au soir. Il y avait souillure même par contact involontaire avec ces corps morts ; les ustensiles décrits au verset 32 devaient être mis dans l’eau pour être purifiés, ceux du verset 33 devaient être cassés complètement. Ce n’est pas les rabbins mais l’apôtre Pierre qui nous dit la vérité : C’est un joug que ni eux ni leur pères n’ont pu porter. Toute forme de service, et les moyens de vivre, contractent la souillure dans une scène où règne la mort.

Les versets 36 et 37 nous parlent de deux exceptions. D’abord une fontaine ou un puits ou un amas d’eaux ne subissaient pas la contamination par des corps morts, mais ce qui touchait le corps mort était impur. Ensuite la semence pour semer n’était pas souillée si quelque chose de mort tombait dessus. La purification par la Parole et la vie qui vivifie, sont supérieures à la mort, ce dont nous avons une figure spéciale dans Christ et les Siens. Mais si la semence servait à tout autre chose, elle était rendue impure.

En outre, il n’y avait pas seulement contamination par les créatures interdites dont beaucoup étaient fort petites, mais même les créatures qui pouvaient être mangées provoquaient la souillure si elles étaient «mortes». Cela n’avait pas lieu si elles étaient dûment tuées, mais si elles mouraient simplement : celui qui touchait leur corps mort, celui qui en mangeait et celui qui le portait pour l’évacuer, chacun individuellement était rendu impur jusqu’au soir (11:39, 40).

Notre pureté a sa source en Christ qui n’est pas seulement notre vie par la foi (Col. 3:4), mais qui nous lave par la Parole (Jean 13), et nous purifie par l’espérance de Sa venue (1 Jean 3:3). Le Saint Esprit glorifie Christ en nous Le montrant, Lui et les choses qui le concernent, dans le but de nous préserver du mal, et de nous faire croître jusqu’à ce que nous soyons comme Lui quand il sera manifesté (1 Jean 3:2). C’est alors seulement que nous serons conformes à Son image (Rom. 8:29), cependant nous qui demeurons en Lui, nous devons marcher comme Lui a marché (1 Jean 2:6). Ses commandements ne sont pas pénibles (1 Jean 5:3). Nous vivons de Sa vie et avons à marcher dans la dépendance, l’obéissance, et la confiance dans son amour. Mais le Saint Esprit nous avertit catégoriquement contre toute participation à l’iniquité, contre la communion avec les ténèbres, contre l’accord avec Bélial, et contre avoir une part commune avec les incroyants (2 Cor. 6:14-16). Babylone est la caricature de l’Épouse, la femme de l’Agneau ; elle est le grand centre, le siège de la corruption mêlant les choses saintes et les choses profanes. L’Épouse n’a qu’un mari, dans la foi, l’amour, et la séparation céleste, — attendant d’être présentée comme une vierge chaste à Christ (2 Cor. 11:2).

Mais ce serait se tromper soi-même que de supposer que ceux qui ont pris la bonne place de séparation pour le nom du Seigneur ne sont pas exposés à ce danger. En fait personne n’est plus tenté qu’eux par l’ennemi dont le grand but est de se servir de ceux qui professent la vérité pour ternir l’excellence du Nom du Seigneur. Satan surveille en permanence comment il pourrait piéger, miner, corrompre et détruire ; imaginer que les chrétiens, et en particulier les chrétiens réunis à Son nom, ne peuvent pas être attirés dans de tels maux, est une illusion qui ouvre la voie à toutes les autres défaillances.

 

 

5.7   11:41-47 — Les reptiles qui ne doivent pas être mangés

On a ici les animaux qui rampent sur la terre et dont il n’est pas permis de manger. C’est un niveau inférieur à celui des versets 20 et 29 ; car ceux-là volaient ou sautaient. Ceux que nous avons maintenant devant nous marchent ou avancent sur leur ventre. Il ne fallait ni les toucher ni en manger.

«Et tout reptile qui rampe sur la terre sera une chose abominable ; on n’en mangera pas. De tout ce qui marche sur le ventre, et de tout ce qui marche sur quatre pieds, et de tout ce qui a beaucoup de pieds, parmi tous les reptiles qui rampent sur la terre, vous n’en mangerez pas ; car c’est une chose abominable. Ne rendez pas vos âmes abominables par aucun reptile qui rampe, de sorte que vous soyez impurs par eux. Car je suis l’Éternel, votre Dieu : et vous vous sanctifierez, et vous serez saints, car je suis saint ; et vous ne rendrez pas vos âmes impures par aucun reptile qui se meut sur la terre. Car je suis l’Éternel qui vous ai fait monter du pays d’Égypte, afin que je sois votre Dieu : et vous serez saints, car je suis saint.» (11:41-45).

Nous passons du contact avec la mort au fait de manger les reptiles dont il est dit que c’était une abomination, totalement interdite. L’homme dépravé par le péché est conduit facilement à manger ce qui est repoussant. L’Éternel prend note des plus misérables des créatures, comme celles qui rampent sur la terre, mais c’est pour interdire qu’elles servent de nourriture à Son peuple. Les créatures qui marchent sur leur ventre ou sur quatre pieds ou avec de nombreuses pattes ont leur place et leur fonction dans le royaume de la nature mais elles sont interdites à l’usage par Israël : les reptiles qui rampent sur la terre nous n’en mangerez pas car c’est une chose abominable (11:42). «Ne rendez pas vos âmes abominables par aucun reptile qui rampe, de sorte que vous soyez impurs par eux» (11:43). La nature n’a aucun pouvoir contre la chute et ses conséquences ; et la loi non plus n’a aucun pouvoir, sauf pour interdire et condamner ceux qui ont violé ses interdictions. Telle était l’attitude de l’Éternel en mettant ainsi Israël à l’épreuve de la loi. «Car je suis l’Éternel, votre Dieu : et vous vous sanctifierez, et vous serez saints, car je suis saint ; et vous ne rendrez pas vos âmes impures par aucun reptile qui se meut sur la terre. Car je suis l’Éternel qui vous ai fait monter du pays d’Égypte, afin que je sois votre Dieu : et vous serez saints, car je suis saint» (11:44, 45). Mais la loi ne donne aucune puissance, pas plus qu’elle ne donne la vie : elles ne sont données qu’en Christ reçu par la foi. C’est pourquoi tout restait caché pour Israël dans l’incrédulité, et eux-mêmes étaient la chose la plus impure de tout.

C’est un changement immense et fondamental qu’a apporté Celui qui est venu en amour, et est descendu pour des coupables et des perdus jusque dans la poussière de la mort, sous le jugement divin au-delà de ce que personne ne peut voir ou réaliser. Cela a été montré de manière significative à l’apôtre de la circoncision (Act. 10), spécifiquement en rapport avec les Gentils incirconcis. Il lui a été donné de contempler le ciel ouvert, et un certain vase descendant comme une grande toile, dont les quatre coins touchaient à la terre et dans laquelle se trouvaient tous les quadrupèdes et les reptiles de la terre et les oiseaux des cieux ; une voix s’est alors adressée à lui : Lève-toi, Pierre, tue et mange. Mais Pierre dit : Non point, Seigneur ; car jamais je n’ai rien mangé qui soit impur ou immonde. Et une voix lui fut adressée encore, pour la seconde fois, disant : Ce que Dieu a purifié, toi, ne le tiens pas pour impur. Et cela eut lieu par trois fois, et la vase fut aussitôt élevé au ciel (Act. 10:11-16). Le témoignage le plus complet avait été donné.

C’est ainsi que la grâce a accompli ce qui était impossible à la loi, et ceci parce que Dieu a condamné le péché dans la chair en donnant son propre Fils en sacrifice pour le péché (Rom. 8:3). Le plus abominable peut être sanctifié dans la puissance purifiante du sang de Jésus ; Il le proclame à toute créature afin que quiconque croit soit sauvé. Alors que la loi n’était qu’une affaire terrestre à Sinaï (mais le Sauveur était du ciel), le résultat du sang de Jésus est céleste. Dieu en Christ a ainsi opéré pour Sa propre gloire là où l’homme avait démontré sa ruine totale, car dès le commencement Il savait qu’il devait en être ainsi.

C’est pourquoi tandis que la sanctification est une vérité immuable de Dieu depuis que le péché est entré dans le monde, maintenant elle a un caractère divin en grâce, au lieu d’être une exigence morale inefficace sous la loi. C’est pourquoi nous voyons en 1 Pier. 1:2 la sainteté de l’Esprit pour l’obéissance et l’aspersion du sang de Jésus, comme le principe de l’œuvre vitale dès le commencement ; et l’exhortation pratique des versets suivant 15 à 21 (1 Pier. 1) aboutit à une sainteté de tous les aspects de la conduite, cette sainteté étant fondée sur la rédemption. Car il ne s’agit plus simplement d’une sainteté externe ou charnelle, mais d’une réalité vivante, qui prend l’homme tel qu’il est, coupable et pécheur, et est capable d’atteindre les plus éloignés et les plus enfoncés dans les ténèbres ; car Dieu agit en grâce souveraine par notre Seigneur Jésus Christ et par Son Esprit qui vivifie.

 

 

6                        Lévitique 12 — L’impureté de naissance

L’Éternel donne ici une leçon morale d’une grande importance. Depuis la chute l’homme est radicalement impur. Personne n’était plus lent à l’apprendre ou plus prêt à l’oublier qu’Israël et pourtant aucun de leurs fils ou fille ne naissait sans que le rappel continuel en soit fait. La mère était immédiatement concernée et devait en sentir la conséquence ; il lui était aussi rappelé la contribution de la femme à l’entrée du péché dans le monde, par le moyen du commandement supplémentaire en cas de bébé-fille.

Le péché n’est point du tout limité au crime ou au mal manifeste. La version autorisée du roi Jacques donne de 1 Jean 3:4 une version mauvaise et fausse, incontestablement : «le péché est la transgression de la loi» dit-elle. C’est ce qui a façonné la notion du péché pour des millions de personnes, et cela les a égarés dans une grande erreur, d’une part en ignorant une vaste quantité de péchés très réels, et d’autre part en prétendant que tous les hommes doivent être sous la loi, pour qu’il soit certain que tous ont péché. Mais de tels raisonnements dérivent d’un principe faux. Car le vrai sens de l’affirmation de l’apôtre est que «le péché est l’iniquité» (iniquité = marche sans loi), c’est à dire un mal beaucoup plus étendu et plus subtil qui consiste à faire sa propre volonté sans le contrôle d’une autorité divinement imposée. Dans la version révisée il est traduit correctement que «le péché est l’iniquité» (une marche sans loi), ce qui est absolument vrai et s’applique à toute l’humanité, qu’ils connaissent la loi ou non.

Toute transgression de la loi est péché, mais tout péché est bien loin d’être une transgression de la loi. C’est pourquoi les Juifs sont appelés «transgresseurs», car ils étaient positivement sous la loi. Tandis que l’Écriture traite les Gentils de «pécheurs», non pas de «transgresseurs», ce qu’ils auraient dû être si tous les hommes étaient pareillement sous la loi. La preuve contraire est donnée expressément en Rom. 2:12 où les Gentils sont distingués des Juifs précisément sur ce point : «Car tous ceux qui ont péché sans loi, périront aussi sans loi ; et tous ceux qui ont péché sous la loi seront jugés par la loi» (Rom. 2:12) «au jour où Dieu jugera par Jésus Christ les secrets des hommes, selon mon évangile» (Rom. 2:16). S’il est vrai que les Gentils n’avaient pas la loi, ils avaient quand même la conscience, qui leur faisait sentir la culpabilité dans la négligence de leur devoir naturel : c’est ce que montre le contexte.

Dans le passage que nous avons sous les yeux il est plutôt question d’impureté devant Dieu comme l’effet universel du triste héritage du péché. On ne pouvait pas parler d’avoir péché dans le cas des bébés, soit garçons soit filles, mais il y avait impureté dans tous les cas. L’Éternel prend soin qu’Israël le sache de Lui-même en rapport avec leurs propres enfants. Il ne parle pas ici des nations mais du peuple choisi, afin qu’aucune chair ne se glorifie (1 Cor. 1:29).

«Et l’Éternel parla à Moïse, disant : Parle aux fils d’Israël, en disant : Si une femme conçoit et enfante un fils, elle sera impure sept jours ; elle sera impure comme aux jours de l’impureté de ses mois. Et au huitième jour on circoncira la chair du prépuce de l’enfant. Et elle demeurera trente-trois jours dans le sang de sa purification ; elle ne touchera aucune chose sainte, et ne viendra pas au sanctuaire, jusqu’à ce que les jours de sa purification soient accomplis. Et si c’est une fille qu’elle enfante, elle sera impure deux semaines, comme dans sa séparation, et elle demeurera soixante-six jour dans le sang de sa purification. Et quand les jours de sa purification seront accomplis, pour un fils ou pour une fille, elle amènera au sacrificateur, à l’entrée de la tente d’assignation, un agneau âgé d’un an pour holocauste, et un jeune pigeon ou une tourterelle pour sacrifice pour le péché ; et il présentera ces choses devant l’Éternel, et fera propitiation pour elle, et elle sera purifiée du flux de son sang. Telle est la loi de celle qui enfante un fils ou une fille. Et si ses moyens ne suffisent pas pour trouver un agneau, elle prendra deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, l’un pour l’holocauste, et l’autre pour le sacrifice pour le péché ; et le sacrificateur fera propitiation pour elle, et elle sera pure» (12:1-8).

C’est ainsi qu’il était divinement tiré parti de l’impureté de l’homme, pour faire en même temps valoir la grâce de Dieu. Le mal était reconnu devant l’Éternel. Le huitième jour, l’enfant mâle était séparé pour Lui par le signe de la mort à la chair. Tel était le gage de l’alliance, avant même la loi (Gen. 17:10), et la loi a maintenu ce signe jusqu’à ce que vienne une meilleure circoncision qui n’est pas faite de main (Col. 2:11). Mais au-delà des sept jours, la mère continuait pendant trente trois jours à être séparée des choses saintes et des lieux saints, et ce n’est qu’à l’expiration de ce terme qu’elle apportait son holocauste et son sacrifice pour le péché, que le sacrificateur offrait en expiation, et elle était purifiée. Dans le cas où l’enfant était une fille, le temps où elle demeurait impure était doublé. L’apôtre lui-même n’a pas voulu que nous oubliions que Adam a été formé le premier, puis Ève ; et Adam n’a pas été trompé, mais la femme a été trompée et est tombée dans la transgression (1 Tim. 2:13-14). La grâce règne par la justice pour la vie éternelle par Jésus Christ notre Seigneur (Rom. 5:21). Un meilleur sacrifice, une sainteté plus complète, une vie plus élevée, voilà ce qui devait être donné en grâce souveraine, à tous ceux qui croient, Grecs ou Juifs ; car tous ont démontré pareillement être des pécheurs perdus, et tous sont maintenant sauvés pareillement par la foi en Jésus.

Quel contraste forme ce chapitre avec la loi corrompue par la tradition de l’homme sous sa présentation rabbinique ! Quel mépris des femmes et des enfants, sans parler des esclaves ! On trouve en Deut. 31:12 : «Tu réuniras le peuple, hommes et femmes, et enfants, et ton étranger qui sera dans tes portes, afin qu’ils entendent, et afin qu’ils apprennent, et qu’ils craignent l’Éternel, votre Dieu, et qu’ils prennent garde à pratiquer toutes les paroles de cette loi». Ceci est renié par la loi orale. Selon Rabbi Éliézier dans le Talmud (Joma, fol. 66, col. 2), «la sagesse d’une femme n’est bonne que pour la quenouille», et le pire est qu’il cite Ex. 35:25 pour appuyer cette folie incrédule et présomptueuse. A-t-il oublié les si nombreuses femmes tant favorisées, qui ont même été des moyens de transmission de la puissance du Saint Esprit ? La femme est sujette à des souffrances spéciales dans le gouvernement moral de Dieu. L’Éternel démontre ici sa considération pleine de grâce dans une ordonnance qui marque expressément le soin qu’Il prend pour qu’elle soit purifiée de ce qui rappelle le péché et occasionne l’impureté. Seul un sacrifice pouvait avoir cet effet, non pas simplement un sacrifice pour le péché, mais il fallait un holocauste pleinement agréé.

Les tendres soins de Dieu avaient égard à la pauvreté, et la consolait en ce qu’Il acceptait un pigeon ou une tourterelle comme holocauste, tandis que les plus riches ne pouvaient pas se glorifier d’apporter plus qu’un pigeon ou une tourterelle en sacrifice pour le péché. Ce qui était impératif était la purification expiatoire du mal, et à cet égard, le sacrifice était le même pour tous. Riches et pauvres étaient mis sur le même niveau. S’agissant de la joie d’être agréé, le pigeon du pauvre avait autant de valeur que la brebis de la femme riche. Quel blâme pour ceux qui seraient tentés de faire acception de personnes ! Quelle grâce que le Seigneur de gloire soit d’une mère vierge dont la pauvreté se montrait dans son offrande ! C’est un véritable gouffre immense qui sépare «les prières journalières» du Juif d’avec l’Écriture ! «Béni sois-tu, ô Seigneur notre Dieu, Roi de l’univers, qui ne m’a pas fait un païen» ; «Béni sois-tu, ô Seigneur notre Dieu, Roi de l’univers, qui ne m’a pas fait un esclave» ; «Béni sois-tu, ô Seigneur notre Dieu, Roi de l’univers, qui ne m’a pas fait une femme». À l’opposé, le plus sage des hommes inspirés déclare que l’insensé méprise sa mère (Prov. 15:20) ; et les dix commandements ordonnaient bien d’honorer son père et sa mère (Ex. 20:12).

Avec un tel mépris pour les femmes, les esclaves et les Gentils, il ne faut pas s’étonner que les fils d’Israël aient revendiqué pour eux-mêmes un honneur extraordinaire. Ainsi dans la prière de Pentecôte de leur liturgie, on leur enseigne de croire qu’au Sinaï se trouvaient toutes les générations du peuple (c’est-à-dire leurs âmes) en même temps que ceux qui se tenaient devant la montagne, et de dire «qu’en eux il n’y avait pas de tache, car ils étaient entièrement parfaits». Le Talmud cherche à expliquer cette fameuse fable par les mots suivants : «pourquoi est-ce que les Gentils étaient souillés ? parce qu’ils ne se sont pas tenus sur le mont Sinaï ; car à l’heure où le serpent est venu à Ève, il lui a communiqué une souillure dont Israël a été débarrassé quand ils se sont tenus sur le mont Sinaï ; mais la souillure des Gentils n’a pas été ôtée, parce qu’ils ne se tenaient pas sur le mont Sinaï».

Selon les Évangiles, la loi orale était impudente et mauvaise aux jours du Seigneur, et Il la dénonçait comme anéantissant la Parole de Dieu ; mais la chrétienté n’a pas manqué d’aller plus loin dans l’impiété, avec les gnostiques et autres hérétiques. C’est bien la même génération qui se tenait devant la montagne et avait entendu les dix commandements, qui immédiatement après a établi le veau d’or et l’a adoré, avant même que Moïse ait descendu les tables de la loi ; et bien loin de les regarder comme «guéris de toute tache», Moïse a déclaré dans ses dernières paroles (Deut. 31:27-29) : «Je connais ton esprit de rébellion et ton cou roide. Voici, aujourd’hui, tandis que je suis encore vivant avec vous, vous avez été rebelles à l’Éternel ; combien plus le serez-vous après ma mort ! … Car je sais qu’après ma mort vous vous corromprez certainement, et vous vous détournerez du chemin que je vous ai commandé».

C’est en vain que les rabbins ont inventé de telles fables et enseigné les Juifs à croire en eux-mêmes, et non pas dans le Sauveur et dans la rédemption par Son sang. Il n’y a que la foi pour supposer et produire la repentance ; le coeur naturel l’a en horreur. Il n’y a rien que l’homme fuit autant que de reconnaître en vérité son propre état mauvais ; mais Dieu l’y conduit et Jésus donne le repos aux âmes qui sont fatiguées et chargées (Matt. 11:28). Nier l’impureté d’un bébé ou de sa mère, c’est nier l’universalité de cette impureté, c’est un mensonge de Satan, aussi opposé à la loi et aux prophètes qu’au christianisme. La grâce demandait un sacrifice ici, et elle en a donné un infiniment meilleur en Christ ; mais même un bébé est impur en lui-même par la faute de nos premiers parents.

N’est-ce pas une leçon de toute importance pour ceux enclins à suivre les Juifs et à tirer profit de leur terrible erreur selon laquelle se tenir sur le mont Sinaï aurait pu ôter la souillure tant d’Israël que de quiconque ? Or la vérité évidente établie à Sinaï était qu’aucun pécheur ne pouvait s’y tenir devant Dieu. Il y a fait savoir à Israël qu’ils ne devaient pas monter sur la montagne, ni en toucher le bord, car «quiconque touche la montagne sera certainement mis à mort» (Ex. 19:12). Rien d’étonnant à ce que tout le peuple dans le camp tremblait, car la montagne de Sinaï était toute fumante parce que l’Éternel descendait sur elle en feu ; et sa fumée montait comme la fumée d’une fournaise ; et toute la montagne était secouée de grands tremblements (Ex. 19:18 ; 20:18). Et quand le peuple vit les tonnerres et les flammes et le son de la trompette qui augmentait et devenait excessivement fort, il n’est pas étonnant qu’ils tremblaient et qu’ils se tenaient loin, disant à Moïse : Parle avec nous et nous écouterons, mais que Dieu ne nous parle pas de peur que nous ne mourions (Ex. 20:19).

Hélas ! les rabbins qui soutiennent ces fables sont plus insensibles et ont moins de sens que le peuple qui n’osait pas toucher la montagne de Sinaï : ce dernier ne se reposait sur aucune connaissance consciente et consolante d’avoir leur souillure ôtée. Malheureusement, il n’en est pas ainsi pour les hommes vains et pour les aveugles conducteurs d’aveugles. Vous avez lu votre propre loi de travers : sinon vous trembleriez plus que jamais au souvenir de Sinaï. Car la loi produit la colère (Rom. 4:15), et n’ôte pas la souillure, sauf provisoirement et pour la chair ; elle laisse la conscience non purifiée. C’est sur une autre montagne, au Calvaire, que la seule oeuvre véritablement efficace a été opérée par le Messie sur la croix, pour clore la transgression, et pour en finir avec les péchés, et pour faire propitiation pour l’iniquité, et pour introduire la justice des siècles [ou : éternelle] (Dan. 9:24). Mais au Calvaire, vos pères, en voyant, ne L’ont pas vu (És. 6:9), étant plus dans les ténèbres et plus coupables que les Gentils ; n’avaient-ils pas demandé auparavant : «et nous, sommes-nous aussi aveugles ?» ; or Jésus avait répondu : Si vous étiez aveugles vous n’auriez pas de péché ; mais maintenant vous dîtes : nous voyons ! — votre péché demeure (Jean 9:40-41) .

 

 

 

7                        Lévitique 13 — La lèpre identifiée

7.1   13:1-8 — La lèpre, généralités

Quelle parole solennelle pour tous dans le type suivant, type effrayant du péché, comme une mort vivante, une impureté à laquelle seul Dieu peut remédier ! Car on n’en guérissait pas naturellement. Les sacrificateurs avaient à se prononcer à son sujet, mais on ne trouve pas un seul mot sur un possible traitement contre la lèpre : par contre, s’il y avait guérison par des moyens surnaturels, des sacrifices étaient prescrits pour la purification, selon un processus merveilleusement précis et détaillé. La lèpre est, dans la loi, un type constant du péché ; les évangiles y ajoutent la paralysie, qui détruit toute force. Luc, le grand moraliste des évangiles synoptiques, réunit ces deux types du péché au ch. 5:12-26, selon la manière qui lui est propre et par l’inspiration du Saint Esprit. Ici ce sujet est présenté sous une forme plus complète que tout autre sujet particulier du Lévitique ; ce n’est pas étonnant, car le péché dans le premier homme envahit tout, et porte ses tristes conséquences jusque dans son environnement et sa maison.

 

«Et l’Éternel parla à Moïse et à Aaron, disant : Si un homme a dans la peau de sa chair une tumeur, ou une dartre, ou une tache blanchâtre, et qu’elle soit devenue, dans la peau de sa chair, une plaie [comme] de lèpre, on l’amènera à Aaron, le sacrificateur, ou à l’un de ses fils, les sacrificateurs ; et le sacrificateur verra la plaie qui est dans la peau de sa chair ; et si le poil dans la plaie est devenu blanc, et si la plaie paraît plus enfoncée que la peau de sa chair, c’est une plaie de lèpre ; et le sacrificateur le verra, et le déclarera impur. Et si la tache dans la peau de sa chair est blanche, et si elle ne paraît pas plus enfoncée que la peau, et si le poil n’est pas devenu blanc, le sacrificateur fera enfermer pendant sept jours [celui qui a] la plaie ; et le sacrificateur le verra le septième jour : et voici, la plaie est demeurée à ses yeux au même état, la plaie ne s’est pas étendue dans la peau ; alors le sacrificateur le fera enfermer pendant sept autres jours. Et le sacrificateur le verra pour la seconde fois, le septième jour : et voici, la plaie s’efface, et la plaie ne s’est pas étendue dans la peau ; alors le sacrificateur le déclarera pur : c’est une dartre ; et il lavera ses vêtements, et sera pur. Mais si la dartre s’est beaucoup étendue dans la peau, après qu’il aura été vu par le sacrificateur pour sa purification, il sera vu une seconde fois par le sacrificateur ; et le sacrificateur le regardera : et voici, la dartre s’est étendue dans la peau ; alors le sacrificateur le déclarera impur : c’est une lèpre» (13:1-8).

 

Même dans le type il s’agissait plus d’une question de sainteté que d’une question médicale. La lèpre n’était pas tant une maladie qu’une sorte d’attaque ou une plaie ; et le sacrificateur devait examiner le suspect selon les directions minutieuses de l’Éternel ; mais ce n’était pas un diagnostic de médecin. Comme les conséquences de ce diagnostic étaient très graves pour l’Israélite, le sacrificateur devait faire son examen de manière très scrupuleuse. L’impureté de naissance (ch. 12) était un fait indiscutable, et l’Éternel avait parlé à Moïse en rapport avec toute mère et tout enfant. Mais en rapport avec la lèpre, l’Éternel a parlé à Moïse et à Aaron. Le lépreux représente non pas un chrétien, mais l’homme dans la chair, et Israël sous la première alliance. Le péché opère et se manifeste lui-même ; mais la hâte à se prononcer au sujet du mal manifeste ou actif, est aussi loin de Dieu que l’indifférence ; l’une comme l’autre sont l’opposé de la grâce. Le sacrificateur, ou l’homme spirituel habitué à la présence de Dieu juge selon l’Écriture.

Ce qui apparaît dans la peau de la chair peut être une tumeur, ou une dartre, ou une tache blanchâtre. Les manifestations de lèpre varient dans leur apparence comme les mouvements du péché, mais dans tous les cas, elles indiquent ce qui est haïssable pour Dieu, et il faut un examen attentif de l’homme par Aaron ou l’un de ses fils. Pour nous c’est la pensée de Christ, et comme le jugement appartient à ceux qui sont dans le secret divin, il implique la responsabilité de plaire à Dieu. Nous ne sommes pas dans la chair comme Israël, mais la chair est en nous ; c’est pourquoi nous devons mortifier nos membres qui sont sur la terre (Col. 3:5). Toute écriture nous est utile même si elle ne traite pas de nous directement (2 Tim. 3:16).

Le sacrificateur devait donc regarder à la partie suspecte, la plaie ou attaque localisée, dans la peau de la chair de l’homme. Si le poil dans la plaie était devenu blanc et si les apparences de la plaie n’étaient pas superficielles mais plus profondes que la peau de sa chair, c’était l’indication sûre qu’il y avait la lèpre. L’Éternel demandait non pas un rapport, mais une inspection personnelle de la part du sacrificateur. S’il y avait la preuve d’une énergie présente du mal en activité, et qu’il y avait plus qu’une simple éruption passagère, mais un mal persistant, délibéré et pénétrant en profondeur, le doute était exclu, et il fallait prononcer l’impureté de l’homme. Il pouvait s’agir d’une «tache blanchâtre», sans profonde intention par-dessous : aucun mal actif n’en résultait. Dans ce cas, le sacrificateur faisait enfermer le cas pendant sept jours, car il ne pouvait pas prononcer un non-lieu comme si le cas était clair, car il y avait apparence assez nette de mal ; mais comme il n’y avait rien de plus, il fallait attendre patiemment. Le septième jour il regardait à nouveau, et s’il n’y avait pas extension dans la peau mais stagnation de la plaie, il enfermait à nouveau l’homme pendant sept jours. Puis il regardait ; si la plaie s’effaçait ou n’était pas plus enfoncée et qu’il n’y avait pas extension dans la peau, l’homme était prononcé pur. Ce n’était qu’une dartre, il fallait qu’il lave ses vêtements et il était pur. Mais si la dartre s’étendait après qu’il se soit montré lui-même au sacrificateur pour sa purification, il devait se montrer à nouveau au sacrificateur et celui-ci devait constater l’extension ; il fallait dire la vérité car le mal était en activité ; alors le sacrificateur devait prononcer qu’il était impur. C’était une lèpre. Il ne fallait pas la cacher. «Que ta volonté soit faite» (Matt. 6:10).

En tant que personne ayant accès devant Dieu, nous sommes enseignés à juger selon la lumière de Son sanctuaire ; mais dans ce jugement il est nécessaire d’avoir la patience convenable, pour deux raisons : à cause des soins ou égards envers l’homme, il ne fallait pas d’exagération, — à cause de la révérence envers Dieu, il fallait que Ses droits soient maintenus fidèlement.

 

7.2   13:9-17 — La lèpre mise à l’épreuve et la lèpre couvrant tout

 

Nous avons maintenant des cas où le sacrificateur n’avait qu’à regarder et prononcer l’impureté, tellement les symptômes étaient caractéristiques, et d’autre part des cas ayant très mauvaise apparence, mais où le sacrificateur, après y avoir regardé de près, devait prononcer que la personne était pure. Combien il est important d’avoir l’instruction non équivoque d’en-haut ! Juger selon l’apparence et non selon l’Écriture, est le sûr moyen d’être injuste et dépourvu de sagesse. Il nous faut marcher par la foi, ce qui ne peut avoir lieu que par la Parole de Dieu et par l’Esprit.

 

«S’il y a une plaie [comme] de lèpre dans un homme, on l’amènera au sacrificateur, et le sacrificateur le verra : et voici, il y a une tumeur blanche dans la peau, et elle a fait devenir blanc le poil, et il y a une trace de chair vive dans la tumeur, — c’est une lèpre invétérée dans la peau de sa chair ; alors le sacrificateur le déclarera impur ; il ne le fera pas enfermer, car il est impur. Et si la lèpre fait éruption sur la peau, et que la lèpre couvre toute la peau de [celui qui a] la plaie, de la tête aux pieds, autant qu’en pourra voir le sacrificateur, le sacrificateur le verra : et voici, la lèpre a couvert toute sa chair ; alors il déclarera pur [celui qui a] la plaie : il est tout entier devenu blanc ; il est pur. Et le jour où l’on verra en lui de la chair vive, il sera impur. Et le sacrificateur regardera la chair vive, et le déclarera impur : la chair vive est impure, c’est de la lèpre. Mais si la chair vive change et devient blanche, il viendra vers le sacrificateur ; et le sacrificateur le verra : et voici, la plaie est devenue blanche ; alors le sacrificateur déclarera pur [celui qui a] la plaie : il est pur» (13:9-17).

 

Dans le premier des cas, la combinaison de preuves de la lèpre rendait la sentence du sacrificateur indubitable. Il y avait une tumeur blanche dans la peau, le poil était devenu blanc, et une trace de chair vive ou nue était dans la tumeur. Tout concourait à montrer la présence du mal fatal dans l’homme, avec une activité effective du mal. Attendre ne servait à rien dans de pareilles circonstances. C’était trop clairement une plaie invétérée et opérante. Enfermer la personne aurait été une erreur : il était impur et le sacrificateur devait le déclarer tel. Attendre quand le mal est manifesté c’est de la légèreté en rapport avec Dieu et avec l’homme.

Immédiatement après vient un cas que la plupart aurait estimé totalement désespéré ; pourtant l’Éternel prescrivait un jugement tout à fait différent. Dans ce cas la lèpre avait largement éclaté dans la peau, et elle couvrait l’homme en entier, des pieds à la tête, en sorte qu’aux yeux du sacrificateur la lèpre avait tout recouvert l’extérieur et tout était devenu blanc. Aussi surprenant soit-il, devant un état aussi déplorable le sacrificateur avait l’instruction de le déclarer pur, et il l’était en effet. Là où le péché abondait la grâce a surabondé (Rom. 5:20). Ce qui enlève tout espoir, c’est quand on nie le péché et qu’on affirme sa propre justice ; mais quand on ne cache rien, et que le péché est manifesté à l’extérieur, et que les péchés sont mis à nu partout, Dieu se plait à sauver. C’est ainsi que la croix a manifesté à la fois toute l’iniquité de l’homme et l’amour de Dieu le plus complet. Le brigand sur la croix donne une application vivante de ce grand principe : «nous nous y sommes justement» (Luc 23:41), nous sommes justement condamnés à une mort par la torture ; c’est cet homme qui n’a rien caché de ses péchés qui est allé le jour même au Paradis avec le Sauveur, le Fils de Dieu.

La situation était radicalement différente quand «la chair» apparaissait dans l’homme (13:14). Car le mal était alors actif et indiquait une source profondément enracinée. Le péché règnait encore à l’intérieur, ce qui est un signe de ruine plus sûr que tout ce qu’on pourrait trouver en surface. «Il sera impur» dit la Parole ; et le sacrificateur qui regardait la chair vive ne pouvait que le déclarer impur ; car quand il en est ainsi, il y a lèpre sans erreur possible.

Après ceci, nous voyons au v. 16 le cas où la chair vive change à nouveau, et tourne au blanc. Ceci est suffisamment encourageant pour que l’homme vienne vers le sacrificateur ; celui-ci doit le voir et constater que la plaie est réellement devenue blanche, sur la base de quoi il déclare la personne pure. Au lieu qu’il y ait une énergie de la plaie opérant à l’intérieur, la plaie est devenue blanche à l’extérieur ; et c’est dans la conscience d’être pur qu’il est venu lui-même faire certifier son état selon la volonté de Dieu. La guérison divine produit la liberté de l’esprit.

«Ne savez-vous pas que les injustes n’hériteront point du royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : ni fornicateurs, ni idolâtres, ni adultères, ni efféminés, ni ceux qui abusent d’eux-mêmes avec des hommes, ni voleurs, ni avares, ni ivrognes, ni outrageux, ni ravisseurs, n’hériteront du royaume de Dieu. Et quelques-uns de vous, vous étiez tels ; mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus, et par l’Esprit de notre Dieu» (1 Cor. 6:9-11). Combien réelle et grande est la dépravation de l’homme laissé à lui-même et à Satan ! Combien réelle et plus grande encore est la grâce de Dieu en délivrance au nom du Seigneur Jésus et par Son Esprit ! En Jésus, Dieu s’est révélé Lui-même à nous ; et alors que nous étions esclaves des convoitises et des passions sous le pouvoir de Satan, Dieu a opéré par Jésus une oeuvre pour sauver tous ceux qui croient en leur donnant un droit certain et en l’appliquant à nos âmes par Son Esprit. Car là où est l’Esprit du Seigneur, il y a la liberté, aussi bien que la puissance, l’amour et le sobre bon sens (2 Cor. 3:17 et 2 Tim. 1:7).

 

 

7.3   13:18-28 — Les occasions de lèpre

Nous avons maintenant à considérer comment la lèpre se manifestait elle-même, et le soin qu’il fallait prendre pour ne pas confondre d’autres symptômes avec ce mal effrayant. Le zèle pour Dieu ne doit pas éteindre la douceur envers l’homme : c’est l’Éternel lui-même qui maintient et exige ces deux caractères.

 

«Et si la chair a eu dans sa peau un ulcère, et qu’il soit guéri, et qu’il y ait, à l’endroit de l’ulcère, une tumeur blanche, ou une tache blanche roussâtre, [l’homme] se montrera au sacrificateur ; et le sacrificateur la verra : et voici, elle paraît plus enfoncée que la peau, et son poil est devenu blanc ; alors le sacrificateur le déclarera impur : c’est une plaie de lèpre, elle a fait éruption dans l’ulcère. Et si le sacrificateur la voit, et voici, il n’y a pas en elle de poil blanc, et elle n’est pas plus enfoncée que la peau, mais elle s’efface, le sacrificateur le fera enfermer pendant sept jours. Et si elle s’est beaucoup étendue dans la peau, alors le sacrificateur le déclarera impur : c’est une plaie. Mais si la tache est demeurée à sa place au même état, [et] ne s’est pas étendue, c’est la cicatrice de l’ulcère : le sacrificateur le déclarera pur.

Ou si la chair a dans sa peau une brûlure de feu, et que la marque de la brûlure soit une tache d’un blanc roussâtre ou blanche, le sacrificateur la verra : et voici, le poil est devenu blanc dans la tache, et elle paraît plus enfoncée que la peau, — c’est une lèpre ; elle a fait éruption dans la brûlure ; et le sacrificateur le déclarera impur : c’est une plaie de lèpre. Et si le sacrificateur la voit, et voici, il n’y a pas de poil blanc dans la tache, et elle n’est pas plus enfoncée que la peau, et elle s’efface, le sacrificateur le fera enfermer pendant sept jours ; et le sacrificateur le verra le septième jour : — si la [tache] s’est beaucoup étendue dans la peau, alors le sacrificateur le déclarera impur : c’est une plaie de lèpre. Mais si la tache est demeurée à sa place au même état, [et] ne s’est pas étendue dans la peau, et qu’elle s’efface, c’est une tumeur de la brûlure, et le sacrificateur le déclarera pur ; car c’est la cicatrice de la brûlure» (13:18-28).

 

Une explosion d’humeur ou telle autre excitation extrême, peuvent, après être passées, laisser quand même des traces dans des voies et des paroles mauvaises, et bien des personnes seraient disposer à en juger sévèrement. Mais ici le critère de jugement est le sanctuaire de l’Éternel, et le juge est celui qui est familier avec Sa présence. Dans le premier cas nommé, l’ulcère est guéri ; mais à l’endroit de l’ulcère il peut y avoir une tumeur blanche ou une tache blanc roussâtre. C’est trop sérieux pour l’ignorer. Il faut la soumettre au sacrificateur. Il n’y avait pas besoin de faire l’examen de l’ulcère, mais celui-ci peut donner occasion à la lèpre, latente jusque-là, de se trahir elle-même. C’est une raison suffisante pour faire appel à l’examen du sacrificateur : car pour Dieu, l’indifférence est aussi intolérable que l’introduction de ce qui n’a pas l’approbation divine.

De simples considérations humaines sont hors de question ; le fait d’être un Israélite ne pouvait pas être un obstacle à l’intervention exigée par la loi : c’était même le contraire. La Parole et la volonté de l’Éternel doivent être la règle dans la voie qu’Il a choisie. Le sacrificateur devait se soumettre aux instructions divines aussi soigneusement que l’Israélite. L’apparence du mal paraissait-elle plus enfoncée que la peau ? Le poil était-il devenu blanc ? Si oui, c’est que l’énergie active du mal était encore là et opérait, et le sacrificateur devait déclarer l’homme impur. C’est la plaie de lèpre qui a fait une éruption dans l’ulcère. D’un autre côté, si l’examen par le sacrificateur ne décelait aucun poil blanc, et rien d’autre qu’une apparence superficielle, il n’était pas possible de lever la suspicion sur-le-champ, mais le cas était renvoyé pour sept jours en vue d’un réexamen de la personne suspecte. S’il y avait alors beaucoup d’extension dans la peau, la plaie était clairement manifestée, et le sacrificateur ne devait pas hésiter à le dire ; mais s’il n’y avait pas d’extension et si la tache demeurait au même état que précédemment, ce n’était que la cicatrice de l’ulcère, et le sacrificateur devait déclarer la personne pure.

Le cas suivant n’était pas celui d’un ulcère, dont on peut être guéri. Il s’agissait d’une brûlure et la marque de la brûlure avait une tache, blanc roussâtre ou blanche, car les symptômes peuvent varier quelque peu. Ici à nouveau l’inflammation ou brûlure, n’était pas plus de la lèpre que l’ulcère ; la suspicion de quelque chose de grave est dans la tache. Ici aussi, le sacrificateur devait regarder en suivant le commandement de l’Éternel. Est-ce qu’il y a une énergie active à l’oeuvre qui fasse devenir le poil blanc ? Est-ce que la marque de brûlure paraît plus enfoncée que la peau ? Ces observations conduisaient directement à la sentence fatale. S’il en était ainsi, il y avait une lèpre ayant fait éruption dans la brûlure ou inflammation. La justice ne permettait pas au sacrificateur de se dérober à son obligation douloureuse mais inévitable. Dans un tel cas la magnanimité était complètement déplacée, et n’aurait consistée qu’en des concessions faites au diable. C’est la plaie de lèpre, et l’homme doit être déclaré impur. Mais si à l’examen par le sacrificateur, il n’apparaissait aucun signe d’activité ou de siège du mal sous-jacent à la surface, mais le mal s’estompait plutôt, alors le sacrificateur avait le droit d’attendre dans l’espoir que le mal ne soit que passager, non pas une habitude persistante. Au bout de sept jours où le suspect avait été enfermé, il était à nouveau examiné, et si il y avait eu extension du mal dans la peau, c’était clairement la plaie et l’homme était impur. Tandis que s’il n’y avait pas cette extension, si la tache demeurait au même état, alors le sacrificateur devait déclarer l’homme pur.

Comparez avec ces cas, celui du frère qui a péché «contre toi» (Matt. 18:15-17). Il peut s’agir d’une faute inconnue à toute autre âme ; et la grâce va et cherche le bien de l’homme qui s’est égaré. Mais le voilà qui refuse d’écouter non seulement une personne, mais une ou deux de plus, et finalement l’assemblée. Même si l’affaire était initialement de faible importance, la question était de démontrer que le Moi régnait, que le péché n’était pas jugé et se développait, et que l’homme était disqualifié pour toute communion avec les saints. «Qu’il te soit comme un homme des nations ou un publicain». C’est une affaire totalement différente de celle de 1 Cor.5 où la méchanceté était démontrée sans ambiguïté et connue, et où il ne s’agissait pas du péché contre un autre ni d’une affaire que les autres ne suspectaient pas.

 

 

7.4   13:29-44 — La lèpre dans la tête ou dans la barbe

Voilà maintenant un nouveau cas où les signes du mal sont sur la tête ou sur la barbe. Ceci attire tout de suite l’attention, car ce qui est digne devenait repoussant, et le mal mortel assombrissait ce qui aurait dû être un endroit manifestant la beauté.

 

«Et si un homme ou une femme a une plaie à la tête ou à la barbe, le sacrificateur verra la plaie : et voici, elle paraît plus enfoncée que la peau, ayant en elle du poil jaunâtre et fin, alors le sacrificateur le déclarera impur : c’est la teigne, c’est une lèpre de tête ou de la barbe. Et si le sacrificateur voit la plaie de la teigne, et voici, elle ne paraît pas plus enfoncée que la peau, et elle n’a pas de poil noir, alors le sacrificateur fera enfermer pendant sept jours [celui qui a] la plaie de la teigne. Et le sacrificateur verra la plaie le septième jour : et voici, la teigne ne s’est pas étendue, et elle n’a pas de poil jaunâtre, et la teigne ne paraît pas plus enfoncée que la peau, alors l’homme se rasera, mais il ne rasera pas [l’endroit de] la teigne ; et le sacrificateur fera enfermer pendant sept autres jours [celui qui a ] la teigne. Et le sacrificateur verra la teigne le septième jour : et voici, la teigne ne s’est pas étendue dans la peau, et elle ne paraît pas plus enfoncée que la peau, alors le sacrificateur le déclarera pur ; et l’homme lavera ses vêtements et il sera pur. Et si la teigne s’est beaucoup étendue dans la peau, après sa purification, le sacrificateur le verra ; et si la teigne s’est étendue dans la peau, le sacrificateur ne cherchera pas de poil jaunâtre : il est impur. Et si la teigne est demeurée au même état, à ses yeux, et que du poil noir y ait poussé, la teigne est guérie : il est pur, et le sacrificateur le déclarera pur.

Et si un homme ou une femme a dans la peau de sa chair des taches, des taches blanches, le sacrificateur le verra ; et voici, dans la peau de leur chair, il y a des taches blanches, ternes, c’est une simple tache qui a fait éruption dans la peau : il est pur. Et si un homme a perdu les cheveux de sa tête, il est chauve : il est pur ; et s’il a perdu les cheveux de sa tête du côté du visage, il est chauve par devant : il est pur. Et s’il y a, dans la partie chauve du haut ou devant, une plaie blanche roussâtre, c’est une lèpre qui a fait éruption dans la partie chauve du haut ou de devant ; et le sacrificateur le verra : et voici, la tumeur de la plaie est d’un blanc roussâtre dans la partie chauve du haut ou du devant, comme une apparence de lèpre dans la peau de la chair ; c’est un homme lépreux, il est impur ; le sacrificateur le déclarera entièrement impur ; sa plaie est en sa tête» (13:29-44).

 

Le mal suspect infectait ici des parties du corps ne concernant la femme qu’en partie, mais l’homme en totalité. Le sacrificateur devait le voir et discerner. Le mal suspect apparaissait-il plus enfoncé que la peau ? S’y rajoutait-il du poil jaunâtre ? Si oui c’est qu’il y avait une énergie mauvaise en activité, contraire à la normale. S’il y avait présence de poil noir c’était une indication de santé ; un poil jaunâtre et fin montrait le mal funeste dans une forme active, et le sacrificateur ne pouvait que déclarer la personne impure. Ce n’était pas seulement une teigne mais une lèpre de la tête ou de la barbe. Mais si le sacrificateur lors de l’examen voyait la plaie en surface, bien qu’il n’y eût pas de poil noir en elle, il y avait espoir. Il fallait alors enfermer la personne pour une durée d’attente complète ; si au septième jour lors de l’examen par le sacrificateur, il n’y avait pas extension et pas de poil jaunâtre, et si la teigne n’était pas plus enfoncée que la peau alors il devait se raser lui-même (sauf l’endroit de la teigne) et il devait être à nouveau enfermé pour sept jours. Si après ce nouveau temps de réclusion, le sacrificateur examinait et ne trouvait pas d’extension de la plaie ni d’enfoncement, la personne avait le droit d’être déclarée pure et elle avait à laver ses vêtements et elle était pure.

Il est clair que tout souligne la sainteté que l’Éternel demandait à son peuple ; et ceci non pas selon l’estimation d’un homme sur son propre état, ni non plus selon l’opinion superficielle d’un concitoyen ordinaire. Ce qui était une offense aux yeux de l’Éternel et ne convenait pas pour Sa congrégation où que ce soit, cela devait être soumis à l’appréciation d’un habitué du sanctuaire de l’Éternel, lequel était tenu de juger par la Parole et selon les règles qu’elle donne ; car c’est là que l’Éternel habitait. Le même principe s’applique encore, et encore plus pleinement depuis que Christ est venu et a accompli la rédemption. Il est aussi le sacrificateur toujours accessible et vigilant, qui ne peut pas manquer de discerner et d’agir à la gloire de Dieu.

Mais il y a aussi des dispositions contre un jugement maladif ou la tendance au désespoir — que Satan sait bien actionner pour causer des dommages et pour ruiner — et contre le danger plus commun d’un examen trop superficiel ou indulgent quant à soi-même. Un homme ou une femme peut avoir dans la peau de leur chair «des taches, des taches blanches». Comme d’habitude, c’est le discernement du sacrificateur qui est prescrit. Si les taches étaient ternes, ce n’était pas une lèpre, mais une éruption de caractère différent qui avait éclaté dans la peau. La personne était pure. La grâce est autant opposée à la sévérité qu’au laxisme. La grâce est sainte, mais n’est ni dure ni négligente ni prête aux compromis. Dieu est Lumière et Dieu est Amour.

Dans le cas suivant, il y avait encore moins de raison de faire une confusion avec de la lèpre. La faiblesse n’est pas du tout une lèpre. Les cheveux d’un homme peuvent tomber de sa tête en général, ou des parties de sa tête qui sont du côté du visage. Il peut être chauve, ou chauve par-devant ; mais dans tous les cas ce n’est rien de plus qu’une infirmité, et une infirmité n’est pas péché, pas plus que le péché ne doit être appelé une infirmité, ce qu’on fait trop souvent. L’apôtre se glorifiait dans ses infirmités, ses épreuves et ses souffrances. Aucun saint ne doit passer légèrement sur le moindre péché, et encore bien moins se glorifier dans ses péchés. Quiconque agirait ainsi, se proclamerait lépreux ipso facto, et sa prétention à être un saint serait une tromperie complète.

Mais là où il y a faiblesse, comme ici dans une tête chauve ou sur le devant d’une tête chauve, il peut surgir quelque chose de plus mauvais, «une plaie blanche roussâtre». Alors le cas est plus sérieux et n’est rien d’autre qu’une lèpre qui éclate ; le sacrificateur l’examine et regarde s’il en est vraiment ainsi. «C’est un homme lépreux, il est impur : le sacrificateur le déclarera entièrement impur ; sa plaie est dans sa tête». C’est un cas sans espoir. Il n’y a pas lieu de retarder les délais ; attendre ne serait qu’une forme d’oisiveté. La grâce humaine ou la magnanimité, ne serait que de Satan dans un tel cas. «La sainteté convient à ta maison ô Éternel pour toujours» (Ps. 93:5).

 

 

7.5   13:45-46 — La lèpre à l’extérieur

Dans ces versets on trouve la condition malheureuse de celui qui a été convaincu de lèpre. Bien que vivant, sa condition était une condition de mort à tous les privilèges du peuple de Dieu ; c’est le type même du pécheur, non seulement devant Dieu, mais sous l’obligation de le déclarer aux autres hommes.

 

«Et le lépreux en qui sera la plaie aura ses vêtements déchirés et sa tête découverte, et il se couvrira la barbe, et il criera : Impur ! Impur ! Tout le temps que la plaie sera en lui, il sera impur ; il est impur ; il habitera seul, son habitation sera hors du camp» (13:45-46).

 

En prescrivant cette séparation solennelle de l’Israélite atteint de cette maladie dans sa peau, l’Éternel avait en vue à l’avance la découverte de ce qu’est tout homme à la lumière de Christ. Car Lui seul nous donne la pleine vérité de ce qu’est tout homme et toute chose. Certes la loi, et encore plus les prophètes, donnaient déjà beaucoup d’indications de ce qui en était véritablement. Mais comme Jean 1:9 nous le dit, la Parole, Jésus lui-même, est la vraie lumière qui venant dans le monde éclaire tout homme. Elle n’est pas une lumière limitée, comme la loi pour Israël. Elle brille sur le Gentil comme sur le Juif. Ce n’est point un éclair de lumière ou de mort, tel le résultat de cette loi. En effet elle découvre pleinement et d’un coup le véritable état de chacun. Aucun prince ne peut s’élever au-dessus de son pouvoir de pénétration, pas plus qu’aucun esclave ne peut y échapper par-dessous. Cette lumière était la Parole incarnée ici-bas, une lumière divine bien que dans un homme ; une lumière de portée universelle sur toute la race humaine ici-bas. Bien loin qu’on se glorifie de L’avoir comme la Lumière de l’est, de l’ouest, du nord ou du sud, l’incrédulité était telle que pas même la Palestine ne L’a reconnu, bien que dès sa naissance il fut leur Roi, selon un droit pur, parfait et incontestable, tant humain que divin — Emmanuel. Il était dans le monde et le monde fut fait par lui et le monde ne l’a pas connu. Il vint chez soi et les siens ne l’ont pas reçu (Jean 1:9-10) : ils étaient plus coupables que le monde dégradé. Pourtant Il était Amour aussi bien que Lumière ; la grâce et la vérité (en contraste avec la loi) vinrent par Jésus Christ (Jean 1:17) ; c’est pourquoi «tout homme» était d’autant plus inexcusable (Rom. 2:1). Personne ne l’a reçu sinon ceux qui étaient nés de Dieu, car ceux-là seuls sont éclairés de Lui (Jean 1:12).

Dans ces versets 45 et 46 nous avons une figure assez claire, donnée par Dieu pour nous montrer que le pécheur est le plus misérable de tous les hommes ; telle est l’estimation de Dieu à l’égard de tous les hommes si nous lisons ce type à la lumière de Christ. C’est pourquoi la tenue même du lépreux devait déclarer sa misère et sa douleur : «ses vêtements seront déchirés et sa tête découverte et il se couvrira la barbe et il criera Impur ! Impur» ! Ce n’est pas l’expression de douleur à l’égard d’autrui ou du mal d’autrui, c’est un deuil des plus profonds pour soi-même. La bonté de Dieu conduit le pécheur à la repentance. Il ne faut pas mépriser les richesses de Sa bonté, et de Sa patience et de Sa longue attente (Rom. 2:4) : voudrait-on périr pour toujours en présence de telles richesses — même si jusqu’à présent on ne s’est pas senti concerné ? Pourquoi selon sa dureté et selon son coeur sans repentance, s’amasserait-on la colère pour le jour de la colère (Rom. 2:5) ? Ne pas mépriser ces richesses de bonté et de patience est le chemin de la grâce, parce que c’est le chemin de la vérité. Si l’on se trouve dans la vérité, humiliante à propos de ses péchés devant Dieu, ne va-t-on pas trouver Dieu dans la vérité de Sa grâce ? Le Seigneur Jésus donne à l’âme à la fois la repentance et la foi. Être un pécheur et refuser de le reconnaître quand Dieu appelle, c’est se mettre en grand danger. La présence de Jésus le fils de Dieu met à nu le mal réel qui est le mien ; le fait qu’Il soit retourné au Père après avoir été Le rejeté, démontre que la justice n’est que là (auprès du Père), et il ne reste plus rien pour le monde sinon le péché (Jean 16:8-10). Si je veux tenir compte de la Parole de Dieu, je cesserai de nier ou d’excuser mes péchés, mais je confesserai franchement ma ruine avec le cri : impur ! impur ! aux oreilles de Dieu.

Rester superficiel ou indifférent dans ces conditions, c’est défier la juste sentence de Dieu (Rom. 1:32). Il ne sert non plus à rien de se livrer à des signes extérieurs de malheur. Nous ne sommes pas juifs : les rites et les cérémonies ne sont que la lettre (2 Cor. 3:6), et n’ont pas d’utilité. L’évangile donne un remède au pécheur reconnu expressément comme perdu, sans force, impie, et ennemi de Dieu ; tout ceci n’est que la triste réalité, non pas une façon de parler. Si nous sommes insensibles à notre état, c’est pire que de suivre des formes, c’est de l’hypocrisie. Christ n’est pas venu pour appeler des justes (Marc 2:17), et Il veut que les pécheurs sentent et reconnaissent leurs péchés ; s’ils ne le font pas, il leur arrivera pire qu’à ceux qui n’ont pas professé d’être chrétiens. C’est pourquoi il est de toute importance d’avoir la vie, la vie éternelle ; et quand on la possède, elle rend notre mal intolérable ; que ce soit au commencement de notre vie de croyant en rapport avec notre état, ou ensuite, en rapport avec des actes particuliers, la vie (éternelle) conduit le croyant à s’affliger dans la repentance. Car la tristesse selon Dieu opère une repentance à salut dont on n’a pas de regret, tandis que la tristesse du monde opère la mort (2 Cor. 7:10).

Quand la conscience répond à l’appel de Dieu, ce qui, pour le lépreux était des signes extérieurs de détresse, se reproduit dans les profondeurs de l’être moral. Dans l’affaire du péché honteux qui les avait atteints, les Corinthiens furent brisés et se purifièrent eux-mêmes ; s’ils ne l’avaient pas jugé, leur péché les aurait exclus comme reniant collectivement le nom de Christ ; pareillement et comme individu, le chrétien ne porte à bon droit le nom de Christ que par une véritable renonciation intérieure au mal, chacun pour soi. Là où la foi est véritable, la repentance l’est aussi ; et c’est ce qui rend la vérité enseignée par la conduite du lépreux claire, frappante, et importante. Elle montre l’état du coeur de l’âme convertie, plutôt que son extérieur ; elle montre une acceptation réelle de la honte de ses péchés, bien que cela soit amer, et elle ne réclame pas de l’honneur pour sa «tête» ; la «barbe» n’est plus un moyen de manifester la vigueur de l’homme, mais spirituellement elle était couverte de honte. On se reconnaît irrémédiablement souillé quant à soi même. On s’occupe de sa confession, tout seul, au lieu d’aller se mêler aux fidèles ; on a le sentiment de n’être qu’un chien (Matt. 15:27) et non pas une brebis. C’est la simple vérité que, par grâce, la femme cananéenne de Matt. 15 avait été amenée à reconnaître, et le résultat en a été une bénédiction au-delà de toutes ses espérances. C’est le virage nécessaire pour être établi dans la grâce et dans la spiritualité des pensées, bien qu’une dépendance complète de Dieu soit toujours nécessaire.

 

7.6   13:47-59 — La lèpre dans le vêtement

La tache du péché est tellement prête à se répandre partout, que le dernier paragraphe de notre chapitre est consacré à la lèpre dans le vêtement, quel que soit le matériau qui le constitue, ou à une peau servant à ce même usage.

 

«Et s’il y a une plaie de lèpre en un vêtement, en un vêtement de laine ou en un vêtement de lin, ou dans la chaîne ou dans la trame du lin ou de la laine, ou dans une peau, ou dans quelque ouvrage [fait] de peau, et si la plaie est verdâtre ou roussâtre dans le vêtement, ou dans la peau, ou dans la chaîne, ou dans la trame, ou dans quelque objet [fait] de peau, c’est une plaie de lèpre, et elle sera montrée au sacrificateur. Et le sacrificateur verra la plaie, et il fera enfermer pendant sept jours [l’objet où est] la plaie ; et le septième jour, il verra la plaie : — si la plaie s’est étendue, dans le vêtement, soit dans la chaîne, soit dans la trame, soit dans la peau, dans un ouvrage quelconque qui a été fait de peau, la plaie est un lèpre rongeante : la chose est impure. Alors on brûlera le vêtement, ou la chaîne, ou la trame de laine ou de lin, ou tout objet [fait] de peau dans lequel est la plaie ; car c’est une lèpre rongeante ; la chose sera brûlée au feu. Et si le sacrificateur regarde, et voici, la plaie ne s’est pas étendue dans le vêtement, ou dans la chaîne, ou dans la trame, ou dans quelque objet [fait] de peau, alors le sacrificateur commandera qu’on lave l’objet où est la plaie, et le fera enfermer pendant sept autres jours. Et le sacrificateur verra, après que la plaie aura été lavée : et voici, la plaie n’a pas changé d’aspect [litt. : oeil], et la plaie ne s’est pas étendue, — la chose est impure, tu la brûleras au feu : c’est une érosion à son envers ou à son endroit [litt. : chauve sur sa tête ou sur son front]. Et si le sacrificateur regarde, et voici, la plaie s’efface après avoir été lavée, alors on l’arrachera du vêtement, ou de la peau, ou de la chaîne, ou de la trame. Et si elle paraît encore dans le vêtement, ou dans la chaîne, ou dans la trame, ou dans quelque objet [fait] de peau, c’est une [lèpre] qui fait éruption ; tu brûleras au feu l’objet où est la plaie. Et le vêtement, ou la chaîne, ou la trame, ou tout objet [fait] de peau que tu auras lavé, et d’où la plaie s’est retirée, sera lavé une seconde fois, et il sera pur. Telle est la loi touchant la plaie de la lèpre dans un vêtement de laine ou de lin, ou dans la chaîne ou dans la trame, ou dans quelque objet [fait] de peau, pour le purifier ou le déclarer impur» (13:47-59).

 

Ainsi selon la loi de l’Éternel, la lèpre pouvait se déclarer ou se manifester dans les circonstances externes d’un homme, typifiées par ses vêtements quels qu’ils soient, aussi bien que dans sa personne. Où qu’elle se déclare, il faut s’en occuper, mais non pas avec les mêmes fondements moraux que ceux des Israélites. C’est un sacrificateur qui devait discerner les apparences. C’était à lui à regarder et à se prononcer selon la loi de l’Éternel qu’il devait suivre tant quant à lui-même que quant à la chose suspecte. Une simple apparence de lèpre externe dans les vêtements aussi bien que dans la personne était quelque chose de trop sérieux pour être ignoré ou mis de côté. En Israël, le sacrificateur devait être consulté sans faute et sans délai ; mais il devait y regarder comme étant devant Dieu, et il devait se prononcer en conséquence.

Le livre inspiré de Jude (v. 23) nous autorise à donner à ce type une application présente. En effet n’est-ce pas à ce type que Jude fait allusion dans l’expression «haïssant même le vêtement souillé par la chair» ? Bien sûr le langage de l’épître est un langage figuré, mais dans l’Écriture comme dans toutes les autres communications, les figures sont utilisées non pas pour en affaiblir le sens mais pour la rendre plus vivante et frappante. Il en est ainsi des phrases de l’Écriture dérivées des types de l’Ancien Testament relatifs à notre lavage, soit dans l’eau soit dans le sang : les deux sont utilisés et soigneusement distingués, et la vérité traduite par chacun de ces types est des plus importantes. Le solennel avertissement [Jude 23] quant à ceux qui s’écartent, non seulement de la justice mais aussi de la grâce et de la foi une fois enseignées aux saints (Jude 4), contient une allusion qui peut aider les âmes à voir que toute écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner comme dit l’apôtre (2 Tim. 3:16).

L’environnement d’un homme met à nu sa lèpre. Nos voies en disent plus que nos paroles. Les gens disent que tout va bien du côté du coeur comme une excuse pour ce qui, dans l’oeil, dans la main ou dans le pied, nous fait trébucher. Or le Seigneur, qui sonde les coeurs et peut seul juger comme bientôt Il va le faire, c’est Lui qui dit que l’on doit se débarrasser de tout cela plutôt que de  garder les membres source de trébuchement, et d’être jeté dans le feu éternel, la géhenne de feu (Marc 9:43-47). Les habitudes dévoilent très clairement la tache mortelle ; mais seul l’homme spirituel peut la discerner en vérité. Ceux qui peuvent se prononcer de manière absolue sont ceux qui ont les pensées de Christ, qui sont véritablement «le sacrificateur». Chez Christ lui-même, il n’y a pas de hâte, quoiqu’Il ne manque pas à son devoir. Il ne parlait pas de lui-même mais Il disait les choses qu’Il avait entendues de son Père (Jean 12:49). Le Seigneur voudrait nous inculquer l’autorité divine de la Parole, afin que ce que nous disons ou faisons soit dit ou fait par obéissance. Si des circonstances mauvaises persistent, il faut absolument les juger. Le sacrificateur avait pour instruction de la part de Dieu de brûler ce qui avait la lèpre, rien moins que cela. Si un lavage suffisait à corriger (13:54), un nouvel examen devait être effectué, et si le changement se confirmait, le sacrificateur devait prononcer la pureté. Mais en l’absence de changement, tout était mauvais, car c’était de la lèpre. Le type constant du péché, au moins sous l’aspect de l’Ancien Testament, va donc au-delà de la personne, et s’étend à son environnement qui, lui, peut révéler la tache fatale. Où que ce soit que l’oeil spirituel discernait la lèpre (1 Cor. 2:15 ; Héb. 5:14), il fallait un jugement immédiat sans rien épargner.

 

8                        Lévitique 14 — La purification du lépreux

8.1   14:1-7 — Le lépreux déclaré pur

Nous arrivons maintenant à l’autre côté, celui de la grâce qui peut purifier le lépreux, et qui le fait. Quelle miséricorde de la part de Dieu dans un monde de misère et de souffrance à cause du péché ! L’homme ne mérite rien ; l’amour est en Dieu. Oui, Dieu est amour. On le voit apparaître ici dans les dispositions de l’Éternel à l’égard d’Israël. Le peuple est sans aucun doute semblable au lépreux. Leur incrédulité ne reconnaît pas la vérité, sinon ils crieraient impur ! impur ! comme ils le feront certainement dans un jour prochain (Zach. 12). Ils n’ont pas d’héritage, alors que l’Éternel le leur avait donné. Leurs péchés et leurs iniquités, en un mot leur impureté, ont rendu nécessaire à cause de la justice, qu’ils soient chassés de leur héritage, privés entièrement de leur pays et de leur existence nationale, et mis hors du sanctuaire, le lieu que l’Éternel avait choisi pour y faire habiter son nom (Deut. 12). Aucun jugement d’expulsion n’est plus certain et plus clair que celui qui pèse encore maintenant sur le peuple de Dieu d’autrefois. Leur orgueil se rebelle là contre ; leur éloignement de Lui cherche à déguiser leur état, même à leurs propres yeux, mais il est écrit de façon indélébile dans leur histoire passée et présente, quoique pas pour toujours, grâce à Dieu. Assurément Israël lépreux sera purifié comme la prophétie le déclare par des témoignages surabondants et ardents.

Le type est ici présenté de manière si abstraite que nous n’avons pas le droit d’en rétrécir le champ d’application, mais nous pouvons y voir la grâce qui s’adapte aux besoins d’absolument tous les pécheurs ruinés.

 

«Et l’Éternel parla à Moïse, disant : C’est ici la loi du lépreux, au jour de sa purification : il sera amené au sacrificateur ; et le sacrificateur sortira hors du camp ; et le sacrificateur le verra : et voici, le lépreux est guéri de la plaie de la lèpre ; alors le sacrificateur commandera qu’on prenne, pour celui qui doit être purifié, deux oiseaux vivants et purs, et du bois de cèdre, et de l’écarlate, et de l’hysope ; et le sacrificateur commandera qu’on égorge l’un des oiseaux sur un vase de terre, sur de l’eau vive. Quant à l’oiseau vivant, il le prendra, et le bois de cèdre, et l’écarlate, et l’hysope, et il les trempera, ainsi que l’oiseau vivant, dans le sang de l’oiseau égorgé sur l’eau vive ; et il fera aspersion, sept fois, sur celui qui doit être purifié de la lèpre, et il le purifiera ; puis il lâchera dans les champs l’oiseau vivant» (14:1-7).

 

En type, le sacrificateur est le Médiateur, le Sauveur. Comme le lépreux ne pouvait pas venir vers le sacrificateur là où il était, c’était au sacrificateur à sortir du camp vers le lépreux. En effet «le fils de l’homme est venu pour sauver ce qui était perdu» (Matt. 18:11). Ce n’était pas seulement que le pécheur a besoin d’un tel amour pour atteindre un coeur pétri d’égoïsme et de méfiance produits par le péché dans l’homme, outre la rébellion contre Dieu et la culpabilité de conscience, ce triste annonciateur du jugement à venir. La miséricorde infinie est la part de Dieu, et qui pourrait la manifester mieux que Son propre Fils qui «s’est anéanti lui-même, prenant la forme d’esclave, étant fait à la ressemblance des hommes ; et, étant trouvé en figure comme un homme, Il s’est abaissé lui-même, étant devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix» (Phil. 2:6-8) ? Ainsi c’est en Lui que toute la plénitude s’est plu à habiter et par Lui à réconcilier…, ayant fait la paix par le sang de sa croix (Col. 1:20).

Le sacrificateur devait regarder le lépreux, «et voici le lépreux est guéri de la plaie de lèpre» (14:3). Comment cette guérison avait eu lieu, cela n’entre pas «dans la loi du lépreux au jour de sa purification» ; seul le fait est notifié. Dans l’application au pécheur, il s’agit du don de la vie nouvelle, mais le temps n’était pas venu de révéler un pareil bienfait. Il fallait attendre Christ la Vraie Lumière, dans lequel était la vie, et la vie était la lumière des hommes (Jean 1:4). C’est Lui qui a fait luire la vie et l’incorruptibilité par l’évangile (2 Tim. 1:10). L’explication était laissée en suspens, mais l’arrêt de la plaie était manifeste devant celui qui la regardait selon Dieu, à la suite de quoi figuraient les moyens ordonnés pour la purification du lépreux. C’était une oeuvre extrêmement sérieuse, et la figure ou ombre que nous avons ici porte en germe quelque chose du plus haut intérêt et une vérité de poids.

À l’évidence, l’oeuvre était faite pour le lépreux, et en aucune manière par lui. Le sacrificateur commandait de prendre pour celui qui devait être purifié deux oiseaux vivants, du bois de cèdre, de l’écarlate, et de l’hysope. Ensuite il commandait qu’un des oiseaux soit égorgé sur un vase de terre, sur de l’eau vive. Il prenait l’oiseau vivant avec le bois de cèdre, l’écarlate et l’hysope, et les trempait tous dans le sang de l’oiseau égorgé au-dessus de l’eau vive. Et finalement il faisait aspersion sept fois sur l’homme qui devait être purifié de la lèpre, le déclarant pur, et laissait aller l’oiseau vivant.

Les deux oiseaux purs nous présentent Christ mort et ressuscité : l’un est égorgé, l’autre laissé libre en plein air. Mais il y a beaucoup plus, ici ; car l’oiseau était égorgé sur un vase de terre sur de l’eau vive. Quelle présentation claire de Celui qui s’est offert lui-même par l’Esprit éternel sans tache à Dieu (Héb. 9:14) ayant daigné être crucifié en infirmité (2 Cor. 13:4) ! Il est ensuite frappant de voir la peine prise pour identifier l’oiseau vivant avec l’oiseau égorgé, le plongeant dans le sang de ce dernier sur de l’eau vive. N’est-ce pas un type des plus évidents de Christ livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification, comme dit l’apôtre en Rom. 4:25.

Cette cérémonie, comme modèle des choses à venir, présente encore d’autres vérités. Le bois de cèdre, l’écarlate et l’hysope qu’il fallait prendre et tremper dans le sang de l’oiseau égorgé, tout cela a une signification de haute valeur, et comme le reste, est écrit pour notre avertissement (1 Cor. 10:11). Pour l’homme qui est purifié, la mort de Christ déclare la mort sur tout ce avec quoi l’homme est en relation. Tout est trempé dans le sang, aussi bien les emblèmes de ce qui est le plus grand dans la nature comme de ce qui est le plus bas, comme aussi de ce qui figure de manière habituelle la gloire de ce monde ; comme en Nomb. 19:6, où tout cela était jeté au milieu du feu qui consumait la génisse rousse. En effet l’homme s’est bien corrompu en toutes choses quant à lui-même, pervertissant également tout ce que Dieu a donné, entraînant le déshonneur à l’égard de Dieu. Mais pour le croyant, il est remédié à tout ce mal par la mort expiatoire de Christ. Il était fait aspersion avec le sang sept fois sur le lépreux lui-même comme démonstration d’une purification complète, et le lépreux était alors déclaré formellement pur par le sacrificateur, avec la marque significative constituée par l’oiseau vivant — et trempé dans le sang — qu’on laissait s’envoler en plein air.

Mais il y a encore beaucoup plus après. Combien l’Écriture s’applique à inculquer le coté solennel des voies de Dieu, même pour les âmes supposées converties, et malgré l’inactivation et l’arrêt du mal mortel du péché, avant que l’âme puisse jouir pleinement de la position et des privilèges du salut ! Combien peu cela est compris dans les atmosphères de Réveil et même dans les milieux évangéliques !

En effet pour nous qui sommes sous la grâce, il nous faut sentir volontiers la grande importance des voies de Dieu avec l’âme. Dans les prédications courantes et la foi chrétienne ordinaire, on comprend peu la vérité enseignée si précisément et avec tant de soin depuis la deuxième moitié de Rom. 5 jusqu’à la fin de Rom. 8 ! Pourtant dans la discussion du chapitre 7, avec quel soin le Saint Esprit se donne la peine de ramener le besoin de cette vérité chez l’individu d’une manière sans pareille dans tout le Nouveau Testament ! Or cette vérité est attaquée d’une part par les Arminiens, qui essaient de se persuader et d’autres avec eux, que le «Je» de Rom. 7:7-25 ou au moins 7:24 concerne un homme inconverti que Paul personnifie ; — et d’autre part par les Calvinistes pour qui, au contraire, c’est l’état normal de l’apôtre et de tous les chrétiens qui est décrit là.

Mais pour que nous ayons le pardon, Dieu veut que non seulement nous confessions nos péchés, notre culpabilité, mais il nous conduit dans un sentiment plus ou moins profond de ce que nous sommes, du péché qui habite en nous ; or sans ce sentiment la moitié des privilèges chrétiens est inconnue, alors que c’est la meilleure moitié et la plus positive, non pas Christ mort pour nos péchés seulement, mais nous-mêmes morts avec Lui au péché. Et bien qu’il s’agisse d’une question à saisir par la foi, il faut la prendre expérimentalement pour que notre être soit affranchi de l’esclavage et introduit dans la liberté et dans le sentiment béni que nous sommes «en Christ» où il n’y a «aucune condamnation» (Rom. 8:1).

 

8.2   14:8, 9 — Le lépreux se lave

Nous avons donc vu qu’en premier lieu, tout était fait pour le lépreux et non pas par lui. C’est une autre personne qui était active, non pas lui-même. Il fallait que quelqu’un l’amène au sacrificateur, et le sacrificateur devait sortir hors du camp. La chose de toute importance était que le sacrificateur — non pas le lépreux — regarde et s’assure que la plaie de lèpre était arrêtée, ou plutôt guérie chez le lépreux. Ce que le sacrificateur avait à faire ensuite était de diriger les moyens à employer pour la purification ; et quand l’un des oiseaux purs était égorgé sur un vase de terre sur de l’eau vive, c’était lui qui prenait l’autre oiseau vivant avec les différents éléments accompagnateurs qu’il avait prescrits ; c’était aussi lui qui les trempait avec l’oiseau vivant dans le sang de l’oiseau égorgé, et qui faisait aspersion sur le lépreux, et le prononçait pur, laissant ensuite l’oiseau vivant s’envoler librement. Ce n’est qu’alors, et non pas avant, qu’il commence à nous être parlé de l’activité du lépreux lui-même.

 

«Et celui qui doit être purifié lavera ses vêtements et rasera tout son poil, et se lavera dans l’eau ; et il sera pur. Et après cela, il entrera dans le camp, et il habitera sept jours hors de sa tente. Et il arrivera que, le septième jour, il rasera tout son poil, sa tête et sa barbe et ses sourcils ; il rasera tout son poil ; et il lavera ses vêtements, et il lavera sa chair dans l’eau, et il sera pur» (14:8, 9).

 

Certes il était bien précieux et efficace que le sang soit versé et qu’il en soit fait aspersion, cette efficacité ayant une portée judiciaire à l’égard de l’impur ; mais ce n’était pas tout. Il y a et il faut qu’il y ait une purification morale également par l’eau de la Parole appliquée au pécheur. Du côté percé de Jésus sur la croix, il a coulé non pas seulement du sang mais aussi de l’eau, et le témoin inspiré l’a noté dans le récit biblique ; c’est à cela aussi que Jean se réfère au chapitre 5 de sa première épître : «C’est lui qui est venu par l’eau et par le sang ; non par l’eau seulement mais par l’eau et par le sang». Le pécheur a besoin pour avoir la bénédiction, non pas seulement de l’expiation mais aussi de la purification.

C’est ce qui est présenté en type ici. Nous savons que tout est vain si nos coeurs ne sont pas purifiés par la foi ; mais, comme d’habitude, ces ombres ne dépassent pas le stade d’actions externes. «Et celui qui doit être purifié lavera ses vêtements et rasera tout son poil et se lavera dans l’eau ; et il sera pur» (14:8). Cela peut paraître fort étrange pour le sacrificateur qui a prononcé la pureté du lépreux au verset 7, mais c’est cela qui est le fondement sûr et heureux qui permet au lépreux de commencer le travail pratique de purification de lui-même selon les versets 8 et 9. Être déclaré pur par une autorité divine fournit la plus haute assurance ; mais cela ne remplace pas la purification morale que l’Éternel requiert à tous égards. Au contraire elle donne un encouragement sans pareil pour commencer et continuer dans tous les détails. Il faut d’abord traiter «ses vêtements», ce qui est visible à l’oeil, et l’Esprit applique la Parole pour les purifier. Ces premiers éléments doivent être jugés selon la volonté expresse de Dieu. Mais il faut tenir compte de bien autre chose. Il devait raser «tout son poil». Cela appartient à sa personne ; le caractère agréable, naturel, propre à la tête de l’homme doit être rasé, et lui-même doit se plonger dans l’eau. Il ne faut épargner aucun endroit où l’impureté pourrait se cacher. La mort et la résurrection de Christ par lesquelles seules quelqu’un peut être déclaré pur devant Dieu, sont efficaces, mais cela ne fait que renforcer la responsabilité de se purifier de toute souillure de chair et d’esprit, achevant la sainteté dans la crainte de Dieu (2 Cor. 7:1). C’est alors qu’il est ajouté : «et il sera pur» (14:9).

«Et après cela il entrera dans le camp, et il demeurera hors de sa tente sept jours». Avec tout ce qui a été fait, et même qu’il soit libéré de sa position publique, l’ancien lépreux ne peut jouir de sa position individuelle tant que la purification n’est pas achevée. C’est avec un soin aussi remarquable quant à toutes les moindres sources de souillure, que la purification complète du lépreux est assurée. Pareillement maintenant, il y a dans l’évangile ce qui répond aux besoins de tous, beaucoup plus complètement qu’aucune des exigences de la loi ; et ceci par une rédemption qui est éternelle (Héb. 9:12) et donc supérieure à tout ce qui était exigé par la loi à l’époque. Le brigand sauvé sur la croix en est une preuve et un témoignage clairs ; car son cas est réellement exemplaire, bien que l’incrédulité quant à la grâce de Dieu et à l’oeuvre de Christ le traite comme une exception, ce qui la prive d’une immense partie des bénédictions. Il est vrai que les saints aussi s’écartent bien naturellement de la lumière qui brille déjà, pour revenir aux ombres de la loi.

Le verset 9 montre clairement que la purification continue jusqu’au bout. «Et il arrivera que le septième jour, il rasera tout son poil, sa tête et sa barbe et ses sourcils ; il rasera tout son poil ; et il lavera ses vêtements et il lavera sa chair dans l’eau, et il sera pur» (14:9). On peut noter qu’au dernier jour du temps fixé, le lavage était ordonné avec encore plus de minutie que jamais, et pour que le bain soit bien explicite, il est indiqué qu’il devait s’appliquer à la barbe et aux sourcils aussi bien qu’à la tête et à «sa chair». Combien il est béni pour nous que nous ayons Christ pour appliquer la Parole à nos âmes et à nos voies, dans la puissance de l’Esprit Saint ! Si les pères de notre chair nous ont châtié pendant peu de jours selon qu’il leur semblait bon, combien plus le Père des esprits le fait pour notre profit afin que nous participions à sa sainteté (Héb. 12:9-10).

 

8.3   14:10-20 — Le lépreux au huitième jour

Nous avons ici une figure, ou ombre de la vérité, à la fois très importante et en même temps ignorée depuis le temps des apôtres, — quand ils ont eu pour successeurs des hommes dont la foi bien maigre était malheureusement éloignée du dépôt inspiré. Soyons donc particulièrement sur nos gardes, et regardons en haut pour être divinement guidés, afin que nous lisions cette parole écrite avec le discernement que seul le Saint Esprit peut donner.

 

«Et le huitième jour, il prendra deux agneaux sans défaut, et une jeune brebis âgée d’un an, sans défaut, et trois dixièmes de fleur de farine pétrie à l’huile, en offrande de gâteau, et un log d’huile. Et le sacrificateur qui fait la purification placera l’homme qui doit être purifié, et ces choses, devant l’Éternel, à l’entrée de la tente d’assignation ; et le sacrificateur prendra l’un des agneaux, et le présentera comme sacrifice pour le délit, avec le log d’huile, et les tournoiera en offrande tournoyée devant l’Éternel ; puis il égorgera l’agneau au lieu où l’on égorge le sacrifice pour le péché et l’holocauste, dans un lieu saint ; car le sacrifice pour le délit est comme le sacrifice pour le péché, il appartient au sacrificateur : c’est une chose très sainte. Et le sacrificateur prendra du sang du sacrifice pour le délit, et le sacrificateur le mettra sur le lobe de l’oreille droite de celui qui doit être purifié, et sur le pouce de sa main droite, et sur le gros orteil de son pied droit. Et le sacrificateur prendra du log d’huile, et en versera dans la paume de sa main gauche, à lui, le sacrificateur ; et le sacrificateur trempera le doigt de sa [main] droite dans l’huile qui est dans sa paume gauche, et fera aspersion de l’huile avec son doigt, sept fois, devant l’Éternel. Et du reste de l’huile qui sera dans sa paume, le sacrificateur en mettra sur le lobe de l’oreille droite de celui qui doit être purifié, et sur le pouce de sa main droite, et sur le gros orteil de son pied droit, sur le sang du sacrifice pour le délit ; et le reste de l’huile qui sera dans la paume du sacrificateur, il le mettra sur la tête de celui qui doit être purifié ; et le sacrificateur fera propitiation pour lui devant l’Éternel. Et le sacrificateur offrira le sacrifice pour le péché, et fera propitiation pour celui qu doit être purifié de son impureté ; et après, il égorgera l’holocauste. Et le sacrificateur offrira l’holocauste et le gâteau sur l’autel ; et le sacrificateur fera propitiation pour celui [qui doit être purifié] et il sera pur» (14:10-20).

 

Le cérémonial du huitième jour préfigure l’oeuvre de Christ dans la lumière de Sa résurrection, avec la riche appropriation que le chrétien en fait, et le don du Saint Esprit qui a suivi. Il ne s’agit pas simplement de l’efficace générale et indispensable du sang de Christ accompagnée de l’action du Saint Esprit comme eau vive pour nous purifier aussi bien moralement que judiciairement. Ici nous avons la conscience purifiée des oeuvres mortes pour que nous servions (ou adorions) le Dieu vivant (Héb. 9:14), et que nous nous sentions comme chez nous, ne venant pas simplement dans le camp mais entrant jusque dans la tente, selon l’image de ce chapitre 14. Dans une mesure c’est une consécration comme celle des sacrificateurs. Seulement ici elle est fondée non pas sur un sacrifice pour le péché (comp. 8:14 ; 9:2) mais sur un sacrifice pour le délit (14:12, 13) ; car il s’agissait de remédier à une violation d’une relation sainte. Et le sacrificateur appliquait le sang sur l’oreille droite, le pouce droit et le gros orteil droit (14:14). L’homme en entier est mis sous l’efficace du sang très saint, tant quant à ce qu’il entend, que quant à ce qu’il fait et quant à sa marche ; il appartient totalement à Dieu, en pensée, en oeuvre et dans ses voies. Dans le cas de la consécration des sacrificateurs, il y avait le sang du sacrifice de prospérités.

Ensuite vient l’onction de la part du Saint (14:15-18 ; 1 Jean 2:20). Le tournoiement de l’offrande était fait devant l’Éternel comme lors de la consécration des sacrificateurs. L’huile était mise là où le sang avait été mis. Combien cela préfigure clairement la pleine bénédiction premièrement réalisée au jour de la Pentecôte. Non seulement il s’agissait de la mort de Christ pour ôter le mal, mais on entre dans toute la plénitude de cette mort de Christ qu’elle a devant Dieu, et dans la puissance de l’Esprit Saint — pour donner une conscience personnelle et une jouissance de cette plénitude, ayant la rédemption en Christ par son sang (Éph. 1:7), aussi bien que l’accès sacerdotal au sanctuaire (Héb. 10:19). Nous sommes considérés comme déjà dans une relation connue et de proximité avec Dieu. Quelle que soit l’efficacité intrinsèque de l’oeuvre de Christ (elle est vue ici dans ses effets variés, qui sont réellement infinis), combien nous sommes redevables au Saint Esprit envoyé personnellement pour habiter en nous et avec nous (Jean 14:16-17) ! C’est par Lui que nous demeurons en Dieu et Dieu en nous comme 1 Jean 4:13 le dit pour le chrétien. Le coeur est ainsi libre de réaliser avec intelligence la justice de Dieu et la grâce dans l’oeuvre de Christ pour Sa gloire, puisque ceux qui rendent le culte étant une fois purifiés n’ont plus aucune conscience de péché (Héb. 10:2). Mais cela ne peut jamais avoir lieu en toute justice ou de manière valable tant que la conscience n’a pas été premièrement travaillée et purifiée, dans la lumière de Dieu.

Le verset 18 est un couronnement des détails des versets précédents, et il y a une grande force dans l’état qu’il décrit figurativement. Mais si le caractère complet de l’oeuvre puissante du Saint Esprit est ainsi mis en évidence, combien Dieu prend le soin le plus extrême de souligner ensuite, au v. 19, l’offrande du sacrifice pour le péché et l’holocauste et l’offrande de gâteau qui l’accompagnait : chacun était essentiel pour faire propitiation pour celui qui devait être purifié de son impureté, et tout était offert de manière qu’il soit pur et qu’il le sache avec une assurance absolue. En ce qui concerne la vertu expiatoire, Christ est Tout ; pourtant le Saint Esprit a encore Sa propre fonction bénie. Quel témoignage à ce que Dieu est en grâce, en vérité et en justice en faveur de ceux qui sont perdus et dans le mal !

 

8.4   14:21-32 — Le lépreux pauvre

Ici comme ailleurs apparaissent les égards pleins de grâce de Dieu, non seulement envers le pauvre, mais aussi pour ce que le pauvre représente en type. L’Éternel a le plus grand soin à l’égard de ceux qui n’ont pas de ressources terrestres, et ceci est très fortement attesté pour ceux-là qui avaient souffert de ce si grand mal qu’est la lèpre ou que la lèpre représente en figure. N’a-t-Il pas non plus compassion de celui qui est pauvre en foi, à la suite d’un enseignement généralement défectueux ?

 

«Et s’il est pauvre, et que sa main ne puisse atteindre jusque là, il prendra un agneau comme sacrifice pour le délit, pour offrande tournoyée, afin de faire propitiation pour lui, et un dixième de fleur de farine pétrie à l’huile, pour offrande de gâteau, et un log d’huile, et deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, selon ce que sa main pourra atteindre : l’un sera un sacrifice pour le péché, l’autre un holocauste. Et le huitième jour de sa purification, il les apportera au sacrificateur, à l’entrée de la tente d’assignation, devant l’Éternel ; et le sacrificateur prendra l’agneau du sacrifice pour le délit, et le log d’huile, et le sacrificateur les tournoiera en offrande tournoyée devant l’Éternel ; et il égorgera l’agneau du sacrifice pour le délit ; et le sacrificateur prendra du sang du sacrifice pour le délit, et le mettra sur le lobe de l’oreille droite de celui qui doit être purifié, et sur le pouce de sa main droite, et sur le gros orteil de son pied droit. Et le sacrificateur versera de l’huile dans la paume de sa main gauche, à lui, le sacrificateur ; et avec le doigt de sa [main] droite, le sacrificateur fera aspersion de l’huile qui sera dans la paume de sa main gauche, sept fois, devant l’Éternel. Et le sacrificateur mettra de l’huile qui sera dans sa paume, sur le lobe de l’oreille droite de celui qui doit être purifié, et sur le pouce de sa main droite, et sur le gros orteil de son pied droit, sur l’endroit où [aura été mis] le sang du sacrifice pour le délit ; et le reste de l’huile qui sera dans la paume du sacrificateur, il le mettra sur la tête de celui qui doit être purifié, pour faire propitiation pour lui devant l’Éternel. Et de ce que sa main aura pu atteindre, il offrira l’une des tourterelles, ou l’un des jeunes pigeons : de ce que sa main aura pu atteindre, l’un sera un sacrifice pour le péché, l’autre un holocauste, avec l’offrande de gâteau ; et le sacrificateur fera propitiation pour celui qui doit être purifié, devant l’Éternel. — Telle est la loi touchant celui en qui il y a une plaie de lèpre, et dont la main n’a pas su atteindre [ce qui était ordonné] pour sa purification» (14:21-32).

 

Le degré de latitude autorisé par la grâce ici ne dépasse pas les cas où il manquait du nécessaire pour le huitième jour ; c’est bien là aussi qu’il y a pauvreté, maintenant et depuis bien longtemps : peu nombreux sont les chrétiens qui s’élèvent jusqu’aux richesses de la grâce de Dieu dans leur forme et leur plénitude chrétiennes. Mais le principe doit être maintenu même si la mesure de réalisation pratique est déficiente. Si le lépreux n’était pas en mesure de prendre deux agneaux mâles sans tache, et une jeune brebis également sans tache avec trois mesures de fleur de farine et l’huile pour l’offrande et le log d’huile à côté, il fallait que le pauvre lépreux prenne un agneau avec un dixième de fleur de farine mêlé à de l’huile pour l’offrande et un log d’huile. Ceci était indispensable aussi bien pour le riche que pour le pauvre. Le sacrificateur commençait par l’agneau égorgé en sacrifice pour le délit, et non pas simplement un sacrifice pour le péché, et encore moins un bélier de consécration en odeur agréable. C’est de ce sang-là qu’il était fait aspersion sur chaque organe caractéristique de son corps ; rien d’autre et rien moins que cela n’était permis. La souillure doit être ressentie et il faut qu’il y soit remédié convenablement. La purification intrinsèque par l’aspersion du sang au-dessus de l’eau vive ne suffisait pas.

Dans l’aspersion du sang du sacrifice pour le délit, il y a une purification judiciaire : elle est la consécration du lépreux à Dieu et convient à la nouvelle création, et de là s’applique à l’esprit renouvelé aussi bien qu’au service et à la marche. Ce n’est qu’alors et pas avant, pour le pauvre comme pour le riche, qu’il y a l’onction de la part du Saint (1 Jean 2:20). L’huile appliquée à la suite du sang n’était pas une figure de la vie ni de la rédemption — ou plutôt de la purification — par le sang qui dédie à Dieu, mais c’était une figure de la puissance divine. L’aspersion de cette huile était faite d’une manière complète devant l’Éternel avant d’en mettre sur chaque membre du lépreux pauvre, et le reste était versé sur sa tête. Ce qui était à faire pour le lépreux pauvre par le sacrificateur était aussi minutieux que pour le plus riche. Mais les deux tourterelles ou les deux jeunes pigeons — selon ce qu’il pouvait avoir — étaient suffisants, l’un en sacrifice pour le péché et l’autre en holocauste. Sa pauvreté ne devait pas empêcher une purification complète ni son acceptation devant Dieu.

Ce qui pour un lecteur superficiel peut paraître étrange, voire une répétition fastidieuse, est en réalité le témoignage de la riche grâce de Dieu et de Son grand amour envers les plus pauvres. Mais de tels passages sont en même temps une sérieuse mise en garde contre la légèreté, que les réveils modernes ont accentuée, bien qu’elle ait toujours été un piège pour ceux qui ont tendance à ne voir qu’un côté, celui de la liberté de la grâce en oubliant sa plénitude. Certains ont voulu réagir contre le fait de mettre systématiquement les âmes sous la loi à titre de préparation à la réception de l’évangile, et ils ont confondu la conversion avec le salut — c’est comme si on argumentait avec l’âme intéressée pour qu’elle croie et dise : je suis sauvée ! je suis sauvée ! avant que cette âme n’ait aucun sens réel du péché devant Dieu. Ce n’est pas ceux qui sont forts qui ont besoin d’un médecin, mais ceux qui sont malades ; et si la blessure est profonde, c’est mieux de commencer par l’explorer plutôt que de se hâter à la couvrir. La repentance est importante au plus haut point, sinon on récolte une foi du genre de celle que Jacques 2 refuse de reconnaître. Considérez le fils prodigue dans Luc 15, et vous verrez que ce chapitre s’occupe aussi bien du péché intérieur que des péchés.

Le geôlier de Philippes en Actes 15 bien qu’il se soit converti rapidement et véritablement, n’a pas été déclaré comme une âme sauvée immédiatement et sur-le-champ ; l’Écriture ne parle jamais de course de vitesse comme cela est si populaire chez bien des personnes, par ailleurs excellentes, et chez certains évangélistes ardents. Ce que Paul et Silas lui ont dit, c’est : «crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé toi et ta maison» (Actes 16:31). Pareillement le pieux Corneille qui était continuellement en prière, a dû attendre les paroles par lesquelles il devait être sauvé lui et sa maison. Sans aucun doute quand Corneille reçut l’Esprit d’adoption, il fut rendu capable de connaître que, par grâce, il était sauvé et que c’était un fait continu. Il est bon que les prédicateurs ne se précipitent pas et que l’oeuvre dans les âmes soit assise en profondeur et en sûreté. Ceci n’est pas seulement en vue du pardon, mais aussi de la délivrance et de la communion avec Dieu, et avec le Père et avec Son fils Jésus Christ (1 Jean 1:3). Il y a tout un ensemble de vérités que le croyant doit apprendre — une vérité céleste qui n’avait pas été révélée avant que Christ monte au ciel, et qui s’étend jusqu’à Son retour pour nous recevoir et nous présenter là où Il est. L’évangile a en réalité une profondeur beaucoup plus grande que celle ordinairement prêchée et connue, même si l’on ne va pas plus loin que la première moitié de l’épître aux Romains, et cela concorde avec tout le reste des choses meilleures (Héb. 6:9) qui sont notre portion.

 

8.5   14:33-53 — La lèpre dans la maison et sa purification

Ce que nous avons vu jusqu’à présent est la lèpre dans l’homme et dans ses vêtements, et la purification du lépreux. Un autre cas est réservé à juste titre pour la fin, c’est la lèpre dans la maison. Les cas précédents concernaient la personne et les circonstances l’entourant immédiatement. Ici où il nous faut regarder à l’assemblée ainsi typifiée, non pas dans son plein aspect céleste en union avec Christ, mais comme formée sur la terre par l’habitation du Saint Esprit. De manière bien appropriée, cette ordonnance est mise en rapport avec la possession du pays, non pas avec la traversée du désert. Ces aspects de l’Assemblée et les relations qui s’y rattachent ne pouvaient pas avoir lieu avant la Pentecôte.

 

«Et l’Éternel parla à Moïse et à Aaron, disant : Quand vous serez entrés dans le pays de Canaan, que je vous donne en possession, si je mets une plaie de lèpre dans une maison du pays de votre possession, celui à qui sera la maison viendra et le fera savoir au sacrificateur, en disant : Il me semble voir comme une plaie dans ma maison ; et le sacrificateur commandera qu’on vide la maison avant que le sacrificateur entre pour voir la plaie, afin que tout ce qui est dans la maison ne soit pas rendu impur ; et après cela, le sacrificateur entrera pour voir la maison. Et il regardera la plaie : et voici, la plaie est dans les murs de la maison, des creux verdâtres ou roussâtres, et ils paraissent plus enfoncés que la surface du mur ; alors le sacrificateur sortira de la maison, à l’entrée de la maison, et fera fermer la maison pendant sept jours. Et le septième jour, le sacrificateur retournera, et regardera : et voici, la plaie s’est étendue dans les murs de la maison ; alors le sacrificateur commandera qu’on arrache les pierres dans lesquelles est la plaie, et qu’on les jette hors de la ville, dans un lieu impur. Et il fera râcler la maison au dedans, tout autour, et la poussière qu’on aura râclée, on la versera hors de la ville, dans un lieu impur ; et on prendra d’autres pierres, et on les mettra au lieu des [premières] pierres, et on prendra d’autre enduit, et on enduira la maison. Et si la plaie revient et fait éruption dans la maison après qu’on aura arraché les pierres, et après qu’on aura râclé la maison, et après qu’on l’aura enduite, le sacrificateur entrera et regardera : et voici, la plaie s’est étendue dans la maison, — c’est une lèpre rongeante dans la maison : elle est impure. Alors on démolira la maison, ses pierres et son bois, avec tout l’enduit de la maison, et on les transportera hors de la ville, dans un lieu impur. Et celui qui sera entré dans la maison pendant tous les jours où elle aura été fermée, sera impur jusqu’au soir ; et celui qui aura couché dans la maison lavera ses vêtements ; et celui qui aura mangé dans la maison lavera ses vêtements. Mais si le sacrificateur entre, et regarde, et voici, la plaie ne s’est pas étendue dans la maison après que la maison a été enduite, le sacrificateur déclarera la maison pure, car la plaie est guérie.

Et il prendra, pour purifier la maison, deux oiseaux, et du bois de cèdre, et de l’écarlate, et de l’hysope ; et il égorgera l’un des oiseaux sur un vase de terre, sur de l’eau vive ; et il prendra le bois de cèdre, et l’hysope, et l’écarlate, et l’oiseau vivant, et les trempera dans le sang de l’oiseau égorgé, et dans l’eau vive ; et il fera aspersion sur la maison, sept fois ; et il purifiera la maison avec le sang de l’oiseau et avec l’eau vive, et avec l’oiseau vivant, et avec le bois de cèdre, et avec l’hysope, et avec l’écarlate ; et il lâchera l’oiseau vivant hors de la ville, dans les champs. Et il fera propitiation pour la maison, et elle sera pure» (14:33-53).

 

Sur un plan strictement littéral, comme les Israélites habitaient dans des tentes et n’avaient pas proprement de maisons avant d’être entrés dans le pays promis, il est clair que ces dispositions ne pouvaient s’appliquer tant qu’ils étaient dans le désert. Mais la force des types que nous avons ici s’applique aux chrétiens encore ici bas, parce qu’ils sont associés avec Christ dans le ciel avant d’y aller eux-mêmes. Il n’y avait pas une telle association tant que Christ était avec Ses disciples sur la terre : ceux-ci étaient bien des pierres vivantes, mais non pas des pierres bâties ensemble. «Sur ce roc» dit-il «je bâtirai mon assemblée» (Matt. 16:18). Mais après Son ascension, les hommes ont aussi bâti, et par conséquent il y a eu place pour ce qui souille et ce qui corrompt, aussi bien que pour ce qui est précieux et saint. Il y a un mal collectif aussi bien qu’un mal individuel ; c’est pourquoi Dieu insiste sur la pureté sous l’aspect collectif tout autant que sous l’aspect individuel. Permettre du mal, voilà la tache de la plaie de lèpre pour l’assemblée. La sainteté convient non pas seulement au croyant mais aussi «à Ta Maison, ô Éternel, pour toujours» ! (Ps. 93:5). N’importe quel mal peut entrer à l’occasion, sans être flagrant ou mortel ; mais s’il est jugé selon Dieu et ôté, les saints démontrent qu’ils sont purs dans l’affaire ( 2 Cor. 7:11).

C’est une situation entièrement différente quand un mal connu demeure au milieu de l’assemblée. Alors il y a la plaie de lèpre dans la maison. Mais même dans ce cas, c’est au «sacrificateur» qu’il faut regarder pour se prononcer. Il est établi sur la maison de Dieu. L’homme est susceptible de se hâter et de ne pas être fiable, comme il peut être laxiste ou sévère. Christ ne fait jamais défaut, et Il fait en sorte que Son jugement soit senti par le chrétien spirituel, et Il sait comment avertir par l’Esprit tous ceux qui sont concernés.

Si la souillure est ôtée par les moyens convenables prescrits par Sa Parole, cela est bien : la maison peut de nouveau être reconnue comme telle, bien que l’oeuvre expiatoire de Christ soit tout autant nécessaire que s’il s’agissait d’un pécheur individuel. Mais si le mal subsiste malgré les mesures selon l’Écriture pour l’extirper, alors il n’y a rien d’autre à faire pour le fidèle que de démolir. Les fidèles doivent à tout prix et de manière absolue abandonner ce qui est incurablement impur. Il y a une responsabilité des plus solennelles à cause du nom du Seigneur. Tout compromis est fatal.

N’est-il pas frappant et instructif de voir combien la vérité sur la maison lépreuse est complètement ignorée par ceux qui ne reconnaissent pas l’Église ou l’Assemblée telle qu’elle est enseignée dans le Nouveau Testament ? On n’a pas besoin de citer des noms ou des livres, ce serait détestable, d’autant plus que la plupart du temps, dans de tels écrits, on ne trouve simplement rien sur le sujet ; chez les auteurs les plus renommés, c’est bien pire quand on le compare avec l’Écriture.

 

8.6   14:54-57 — Résumé sur la lèpre

Le sujet se conclut par un résumé général :

 

«Telle est la loi touchant toute plaie de lèpre, et la teigne, et touchant la lèpre des vêtements et des maisons, et les tumeurs, et les dartres, et les taches blanchâtres, pour enseigner en quel temps il y a impureté et en quel temps il y a pureté : telle est la loi de la lèpre» (14:54-57).

 

Dieu nous indique comment le péché pénètre la personne, son environnement immédiat, et la responsabilité collective qui lui revient. Il n’est pas seulement destructeur, mais il souille, en sorte qu’aucune pureté terrestre n’est d’aucun profit : il n’y a de remède qu’en Dieu et selon Sa parole, par le moyen du saint sacrifice de Christ. Ceux qui croient sont tenus de ne pas l’épargner à aucun degré, et à aucun égard. Il y a une provision divine de grâce à laquelle Il nous demande de nous conformer. Notre propre opinion ou celles des autres hommes n’est rien. «Ayant donc un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, tenons ferme notre confession ; car nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse sympathiser à nos infirmités, mais nous en avons un qui a été tenté en toutes choses comme nous, à part le péché. Approchons-nous donc avec confiance du trône de la grâce, afin que nous recevions miséricorde et que nous trouvions grâce pour avoir du secours au moment opportun» (Héb. 4:14-16). Là où le péché a fait son mauvais travail, et où il ne s’agit pas seulement d’infirmité, il y a non seulement un Sauveur pour ceux qui sont perdus, mais le croyant a un avocat auprès du Père, Jésus Christ le Juste (1 Jean 2:1).

Se dérober à la vérité humiliante à propos du péché, c’est manquer de sagesse et faire preuve de caractère profane et incrédule. «Mais Dieu constate son amour à lui envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous» (Rom. 5:8). Si nous sommes debout par la grâce, ne nous trompons pas nous-mêmes mais soumettons-nous à la lumière de Dieu dans laquelle se manifeste le vrai caractère de toutes choses : car ce qui manifeste tout c’est la lumière (Éph. 5:13). «Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est pas en nous» (1 Jean 1:8) ; si nous étions séduits de cette manière, il nous faudrait apprendre rapidement que nous avons encore une nature qui, si elle n’est pas discernée et désapprouvée, nous entraînera jusqu’à imposer sa volonté qui n’est rien d’autre que le péché. Nous avons une nouvelle nature qui ne pèche pas et qui trouve ses délices dans la volonté de Dieu, et c’est cela qui nous rend responsables, comme enfants, de plaire à notre Père. Il nous faut cependant tenir compte de la vieille nature qui est encore là, et la juger comme un mal incurable.

Il nous faut ni nous hâter ni nous confier dans nos propres pensées. Nous avons à faire au plus disponible des sacrificateurs. Ni Aaron ni aucun autre sacrificateur n’est comparable à notre Seigneur Jésus. Si nous acceptons de nous juger entièrement selon Sa parole, nous verrons que nous avons bien tort de nous désespérer de Son secours. S’il y a un danger courant d’égoïsme et la tendance à se dérober au jugement de soi-même, il y a aussi la tendance, à l’occasion, à exagérer ce qui n’est pas la vérité. Nous avons besoin de Christ comme garant de la vérité ; et c’est pourquoi la grâce nous L’a donné. C’est à nous, tant à notre sujet qu’en rapport avec les autres, de nous en remettre à Son jugement infaillible ; Lui sait comment nous le faire sentir. Car Il n’est plus mort, mais Il est de nouveau vivant, et pour toujours. Il est toujours vivant pour intercéder pour nous dans notre faiblesse.

Nous sommes faibles : il peut ne pas y avoir de plaie de lèpre, mais une teigne. Nous pouvons aussi errer quant à notre vêtement ou à la maison. Ce peut-être rien de plus qu’une tumeur, ou une dartre ou une tache blanchâtre — sans lèpre, — et cela nous alarme ; pour en juger selon la réalité, nous ne sommes pas compétents sans Christ. Si nous nous confions à notre propre jugement, il sera bientôt démontré non seulement hâtif, mais injuste. Lui travaille en nous par Sa Parole et par Son Esprit, en sorte que si nous sommes dépendants du Seigneur, nous pouvons compter sur Sa grâce aussi bien au jour de l’impureté qu’au jour de la pureté. Or dans le présent jour mauvais, on trouve les deux. Nous attendons encore le jour béni où Sa présence et Sa puissance seront manifestées dans le monde à venir, la terre habitable ; alors l’habitant du pays ne dira pas : «je suis malade ; l’iniquité du peuple qui demeure là sera pardonnée» (És. 33:24). La justice régnera alors.

Aussi mauvais que soit notre temps, nous avons la certitude que la grâce règne par la justice pour la vie éternelle par Jésus Christ notre Seigneur (Rom. 5:21). Néanmoins Satan est le dieu de ce siècle, aveuglant les pensées des faibles pour qu’ils voient pas la lumière de l’évangile de la gloire de Christ qui est l’image de Dieu (2 Cor. 4:4) ; il fait cela de toutes les manières possibles, entravant les serviteurs de Dieu et calomniant les saints. Ceux-ci sont bénis par Sa rédemption et ont part avec Lui à toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes ; c’est pourquoi ils sont exhortés d’autant plus péremptoirement à se purifier eux-mêmes de toute souillure de chair et d’esprit, achevant la sainteté dans la crainte de Dieu (2 Cor. 7:1). C’est la possession de la bénédiction qui est le fondement même de l’obligation de se purifier.

 

 

9                        Lévitique 15

9.1   15:1-12 — Le flux chez l’homme, et sa souillure

 

En 2 Thes. 1:8, quand le Seigneur apparaît pour exercer la vengeance sur les hommes vivants et coupables, il est distingué entre les Gentils qui ne connaissent pas Dieu, et les Juifs qui n’obéissent pas à l’évangile de notre Seigneur Jésus. C’était le privilège des Juifs — les Gentils ne l’avaient pas — d’avoir Dieu dans ce monde entrant dans tous leurs besoins et toutes leurs difficultés, toutes leurs responsabilités et tous leurs dangers. Les Juifs avaient même le signe visible de Sa gloire dans le tabernacle avant leur apostasie. C’est pourquoi aussi Dieu leur prescrivait ce qui était dû à Sa présence au milieu d’eux, quoique ce fût d’une manière absolument inférieure à ce dont jouit le chrétien individuellement et dans l’Église.

Même si tout cela était terrestre et temporel, cela explique les exigences telles que celles que nous lisons ici et ailleurs. Nous en avons vu l’application à la naissance humaine (ch. 12), et (ch. 13) au péché au cours de la vie, — une chose mortelle et qui souille, une mort vivante, qui nécessite l’exclusion de la tente, du camp et du culte, — et (ch. 14) les moyens extraordinaires pour le purifier quand il était guéri, sans qu’il nous soit dit comment cette guérison pouvait avoir lieu. Ici (ch. 15) nous avons d’autres sources de souillure, mais moindres ; nous pouvons en dire quelques mots. Elles indiquent les effets tristes et honteux du péché.

Il y a là un grand principe : Tout est jugé selon la présence de Celui qui daigne demeurer là, même pour l’homme déchu. Une norme humaine, si quelqu’un prétendait en avoir, suffirait bien pour un païen ; mais un Israélite devait se soumettre au Dieu d’Israël qui gouvernait toute la vie de Son peuple terrestre, qu’elle soit publique ou privée. Si l’Éternel était leur Dieu et si eux étaient Son peuple, il était impossible d’échapper à ces règles. Mais la piété les accueillait de bon cœur.

C’est ce qui aura lieu finalement au temps du Messie et de la nouvelle alliance quand Il écrira Sa loi dans leurs cœurs ; du plus petit au plus grand, ils Le connaîtront, car Il pardonnera leur iniquité et ne souviendra plus de leur péché (Héb. 8:10-12). Hélas ! ignorant leur péché, ils ont oublié au Sinaï de plaider en faisant valoir Ses promesses, et ils ont accepté que leur position devant Lui soit basée sur leur obéissance. C’est pourquoi la ruine les a bientôt atteints, et tout est allé de mal en pis, jusqu’à ce qu’il n’y eut plus de remède (2 Chr. 36:16) sur ce pied-là. La seule espérance qui leur restait [Christ] a été ensuite rejetée. Des jours plus lumineux les attendent quand leur cœur se tournera vers le Seigneur (2 Cor. 3:16), et Il les sauvera d’un salut divin.

 «Et l’Éternel parla à Moïse et à Aaron, disant : Parlez aux fils d’Israël, et dites-leur : Tout homme qui a un flux découlant de sa chair, — son flux le rend impur. Et ceci sera son impureté, dans son flux : soit que sa chair laisse couler son flux, ou que sa chair retienne son flux, c’est son impureté. Tout lit sur lequel aura couché celui qui est atteint d’un flux sera impur ; et tout objet sur lequel il se sera assis sera impur. Et l’homme qui aura touché son lit lavera ses vêtements, et se lavera dans l’eau ; et il sera impur jusqu’au soir. Et celui qui s’assiéra sur un objet sur lequel celui qui a le flux sera assis, lavera ses vêtements, et se lavera dans l’eau ; et il sera impur jusqu’au soir. Et celui qui touchera la chair de celui qui a le flux, lavera ses vêtements, et se lavera dans l’eau ; et il sera impur jusqu’au soir. Et si celui qui a le flux crache sur un homme qui est pur, celui-ci lavera ses vêtements, et se lavera dans l’eau ; et il sera impur jusqu’au soir. Tout char [WK : ou : selle] sur lequel sera monté celui qui a le flux sera impur. Et quiconque touchera quelque chose qui aura été sous lui, sera impur jusqu’au soir ; et celui  qui portera une de ces choses lavera ses vêtements, et se lavera dans l’eau ; et il sera impur jusqu’au soir. Et quiconque aura été touché par celui qui a le flux et qui n’aura pas lavé ses mains dans l’eau, lavera ses vêtements, et se lavera dans l’eau ; et il sera impur jusqu’au soir. Et les vases de terre que celui qui a le flux aura touchés seront cassés ; et tout vase de bois sera lavé dans l’eau» (15:1-12).

L’homme n’est pas tel que Dieu l’a créé : il est déchu ; nous lisons ici comment Dieu enseignait l’Israélite d’autrefois à juger son état. Il ne s’agissait pas de la nature, mais de la nature ruinée et impure ; telles sont ses émotions impures. Elles sont infectées et souillent. C’est ce que l’Éternel disait à Moïse et à Aaron. L’impureté physique nous parlait d’un mal plus profond. C’est ainsi que le Seigneur enseignait aussi aux foules : «Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme ; mais ce qui sort de la bouche, c’est là ce qui souille l’homme» (Matt. 15:11). Et quand Pierre, sentant l’opposition des Pharisiens, insistait sur le sujet, le Seigneur lui répond : «N’entendez-vous pas encore que tout ce qui entre dans la bouche va dans le ventre, et passe ensuite dans le lieu secret ? Mais les choses qui sortent de la bouche viennent du cœur, et ces choses-là souillent l’homme. Car du cœur viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les fornications, les vols, les faux témoignages, les injures : ce sont ces  choses qui souillent l’homme» (Matt. 15:17-20). L’extérieur suffit à ceux qui n’ont pas la foi et qui mettent Dieu à leur niveau. Mais le Seigneur souligne : «Toute plante que mon Père céleste n’a pas plantée sera déracinée. Laissez-les ; ce sont des aveugles conducteurs d’aveugles : et si un aveugle conduit un autre aveugle, ils tomberont tous deux dans une fosse» (Matt. 15:13-14).

Le Dieu saint veut que nous tenions compte de la vérité humiliante découlant de ce que l’impureté se répand au-dehors, ou même qu’elle est retenue au-dedans de jour ou de nuit (15:3-4), tant en rapport avec les choses qu’avec les personnes (15:5-12). La purification est requise dans tous les cas. Pour le Juif, c’était par de l’eau ; pour nous, c’est le lavage d’eau par la Parole (Jean 13:3-11 ; Éph. 5:26), l’eau qui découle de Christ dans la mort, et dont l’apôtre qui l’a vu rend témoignage dans l’évangile (Jean 19:34) et dans l’épître (1 Jean 5:6).

C’est à Dieu qu’il faut exprimer notre confession, mais c’est la parole de Christ qui est efficace par le moyen de l’Esprit et du service d’avocat de Christ. C’est ainsi que la communion est maintenue. Être né de nouveau et être pardonné ne suffit pas. Nous sommes introduits dans une communion divine, et tout ce qui n’est convenable en nous, Dieu doit le juger. Ce serait dur s’Il n’avait pas pourvu à tout pour soutenir et restaurer. Maintenant qu’Il a tout pris en charge pour notre bénédiction, c’est être négligent ou profane que de ne pas en profiter consciencieusement. Il est toujours nécessaire d’être vigilant aussi bien que dépendant de Lui, et soumis de cœur à Sa Parole, et confiant en Son amour en Christ. Étant faibles et sans protection par nature, l’ennemi subtil étant toujours là pour chercher à en tirer parti, nous ne sommes gardés que par la puissance de Dieu par la foi pour un salut qui est prêt à être révélé au dernier temps (1 Pierre 1:5).

Mais le chemin à suivre est prescrit par Dieu aussi sûrement que la fin en est assurée. Il ne suffit pas de mortifier nos membres qui sont sur la terre, la fornication, l’impureté, les affections déréglées, la mauvaise convoitise, et la cupidité (ou le débridement) qui est de l’idolâtrie ; à cause desquelles la colère de Dieu vient sur les fils de la désobéissance ; parmi lesquels vous aussi vous avez marché autrefois, quand vous viviez dans ces choses. Mais maintenant, renoncez, vous aussi, à toutes ces choses : colère, courroux, malice, injures, paroles honteuses venant de votre bouche. Ne mentez point l’un à l’autre, ayant dépouillé le vieil homme avec ses actions et ayant revêtu le nouvel homme qui est renouvelé en connaissance, selon l’image de celui qui l’a créé, où il n’y a pas Grec et Juif, circoncision et incirconcision, barbare, Scythe, esclave, homme libre ; mais où Christ est tout et en tous» (Col. 3:7-11).

Le principe est aussi simple que sûr. Comme celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite ; parce qu’il est écrit : «Soyez saints, car moi je suis saint» (1 Pierre 1:15-16). La grâce nous a introduit dans une nouvelle relation de proximité avec Dieu, et nous a même donné Sa nature (2 Pierre 1:4) dans la vie que nous avons en Christ. Dorénavant c’est donc un Père qui s’occupe de nous, et Il juge sans acception l’œuvre de chacun (1 Pierre 1:17).

 

9.2   15:13-15 — L’expiation pour le flux

 

Il est très important et instructif de voir comment Israël était enseigné à considérer ces expériences repoussantes selon leur relation avec l’Éternel. Les autres nations s’occupent de causes secondes, mais eux étaient enseignés à avoir à faire avec Dieu comme Dieu avait à faire avec eux dans ces marques d’humiliation. En entrant dans tous les petits détails de leurs mouvements de jour aussi bien que de leur repos de nuit, Il condescendait à leur faire connaître comment Il voyait leur condition souillée, pour leur faire sentir ce que le péché avait occasionné sur le coupable. Leur sagesse était de tenir compte de ces leçons, même si ceux qui sont étrangers à Dieu méprisaient Sa parole, et les méprisaient eux-mêmes dans la mesure où ils s’y soumettaient.

Quand le jour de l’Éternel sera là, combien se réjouiront-ils dans ce que la grâce leur donnera ! Alors Israël chantera : «Mon âme, bénis l’Éternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits. C’est lui qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes infirmités, qui rachète ta vie de la fosse, qui te couronne de bonté et de compassions, qui rassasie de biens ta vieillesse ; ta jeunesse se renouvelle comme celle de l’aigle» (Ps. 103:2-5). Comme peuple terrestre de l’Éternel, ils se réjouiront de ce que toutes leurs anciennes impuretés et infirmités seront annulées, et leurs âmes bénies, et que la puissance extérieure leur sera donnée. En tant que peuple céleste, le chrétien est maintenant appelé à souffrir, sachant pourtant qu’il est un seul esprit avec le Seigneur (1 Cor. 6:17), et qu’il attend Sa venue pour être avec Lui dans les demeures de la maison du Père (Jean 14:2), et pour partager Son exaltation sur toutes choses. Le contraste est grand : Dieu a préparé pour nous des choses meilleures, non seulement meilleures que la place milléniale d’Israël, mais même meilleures que celle des anciens qui recevront en ce jour-là ce qui avait été promis (Héb. 10:39), bien qu’ils soient rendus parfaits ensemble dans le jour éclatant de la bénédiction générale.

«Et lorsque celui qui a le flux sera purifié de son flux, il comptera sept jours pour sa purification ; puis il lavera ses vêtements, et il lavera sa chair dans l’eau vive ; et il sera pur. Et le huitième jour, il prendra deux tourterelles, ou deux jeunes pigeons, et il viendra devant l’Éternel, à l’entrée de la tente d’assignation, et les donnera au sacrificateur ; et le sacrificateur les offrira, l’un en sacrifice pour le péché, et l’autre en holocauste ; et le sacrificateur fera propitiation pour lui devant l’Éternel, à cause de son flux» (15:13-15).

La reconnaissance de ce qu’est l’Éternel s’accentue quand le flux cesse. Cette cessation est suivie d’une période à caractère complet [7 jours]. Ses vêtements sont lavés, et sa chair lavée [WK : baignée] dans de l’eau vive. Ce n’est qu’ainsi qu’il devient vraiment pur. Puis au huitième jour, il prend une offrande qui en d’autres cas est prévue expressément pour le pauvre en Israël ; mais ici cette offrande est identique pour tous ceux qui avaient à être purifiés de cette souillure. Il prenait deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, et venait devant l’Éternel à l’entrée de la tente d’assignation, et les donnait au sacrificateur. Le sacrificateur avait des instructions sur la manière de les offrir malgré la petitesse de ces offrandes — ceci étant dit en toute révérence — l’une en sacrifice pour le péché, l’autre en holocauste. Celui qui offrait n’avait pas à avoir des doutes quant au résultat : le sacrificateur faisait propitiation pour lui, devant l’Éternel, à cause de son flux. Cette propitiation était due à l’Éternel, et était disponible pour la purification de la chair en attendant le moment où l’ombre ferait place à la propitiation inépuisable et éternelle que seule le Seigneur Jésus peut réaliser. La foi doit L’attendre. Mais quand l’accomplissement [WK : la plénitude] du temps sera venue, Dieu a envoyé son Fils, né de femme, né sous la loi, afin que nous [les Juifs qui croyons] nous reçussions l’adoption comme fils. Et parce que vous [les Galates ou autres Gentils croyants] êtes fils, Dieu a envoyé l’Esprit de Son Fils dans nos cœurs [c’est-à-dire les cœurs des deux, Juifs et Gentils], criant : Abba, Père (Gal. 4:4-6).

Combien il était approprié que le jour de la résurrection [8° jour] fût l’époque de la délivrance ! Dorénavant la souillure était une chose du passé. Si d’un côté, il nous faut sentir les jours de honte de l’impureté, d’un autre côté Dieu veut que celui qui se repose sur Christ — tant pour son propre péché que pour l’acceptation de Christ — entre dans la joyeuse assurance d’une pureté achevée. Mais ce qui ressort en premier de l’ordonnance, c’est que, même si nous avons le lavage d’eau par la parole que seul le Saint Esprit rend efficace en nous rappelant Christ, d’un autre côté rien n’est possible sans le seul grand sacrifice. Les deux servent à effacer le mal et à conférer une pleine acceptation selon toute la valeur de Christ. Quelle grâce que cette grâce de Dieu qui retourne ce qui est si humiliant en un sentiment approfondi de ce que l’œuvre de Christ assure à la foi !

 

9.3   15:16-33 — Autres impuretés

 

Il reste encore une portion plus vaste de ces impuretés que la sagesse divine ne s’est pas fait scrupule de noter, alors qu’elles sont humiliantes tant pour les hommes que pour les femmes ; car le second sexe fait suite au premier. L’Éternel voulait forcer Son peuple à sentir ce dont Il tient compte, non pas seulement le péché selon le type de sa forme la plus destructive [lèpre], ni non plus dans l’introduction d’un enfant dans le monde, garçon ou fille, — mais Il tient aussi compte de ces impuretés de nature plus ordinaire et plus fréquentes, qui procèdent des hommes et des femmes tels qu’ils sont, et qui sont liées à ce qui est légitime et nécessaire. Ces ordonnances étaient pour le peuple terrestre, et les chrétiens ont le droit d’appliquer spirituellement ces ordonnances extérieures. Toutes choses sont pures pour ceux qui sont purs ; mais pour ceux qui sont souillés et incrédules, rien n’est pur, mais leur entendement et leur conscience sont souillés (Tite 1:15).

 «Et lorsque la semence sort d’un homme, il lavera [WK, ici et ailleurs pour les pesonnes : baignera] dans l’eau toute sa chair ; et il sera impur jusqu’au soir. Et tout vêtement ou toute peau sur lesquels il y aura de la semence, sera lavé dans l’eau, et sera impur jusqu’au soir. Et une femme avec laquelle un homme aura couché ayant commerce avec elle ; ils se laveront dans l’eau, et seront impurs jusqu’au soir.

Et si une femme a un flux, et que son flux en sa chair soit du sang, elle sera dans sa séparation sept jours, et quiconque la touchera sera impur jusqu’au soir. Et toute chose sur laquelle elle aura couché durant sa séparation sera impure ; et toute chose sur laquelle elle aura été assise sera impure ; et quiconque touchera son lit lavera ses vêtements, et se lavera dans l’eau ; et il sera impur jusqu’au soir. Et quiconque touchera un objet, quel qu’il soit, sur laquelle elle sera assise, lavera ses vêtements, et se lavera dans l’eau ; et il sera impur jusqu’au soir. Et s’il y a quelque chose sur le lit, ou sur l’objet, quel qu’il soit, sur lequel elle se sera assise, quiconque l’aura touché sera impur jusqu’au soir. Et si un homme a couché avec elle, et que son impureté soit sur lui, il sera impur sept jours ; et tout lit sur lequel il se couchera sera impur. Et lorsqu’une femme a un flux de sang qui coule plusieurs jours hors le temps de sa séparation, ou lorsqu’elle a le flux au-delà du temps de sa séparation, tous les jours du flux de son impureté elle est impure, comme aux jours de sa séparation. Tout lit sur lequel elle couchera tous les jours de son flux sera pour elle comme le lit de sa séparation ; et tout objet sur lequel elle se sera assise sera impur, selon l’impureté de sa séparation. Et quiconque aura touché ces choses sera impur, et il lavera ses vêtements, et se lavera dans l’eau ; et il sera impur jusqu’au soir.

Et si elle est purifiée de son flux, elle comptera sept jours, et après, elle sera pure ; et le huitième jour, elle prendra deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, et les apportera au sacrificateur, à l’entrée de la tente d’assignation. Et le sacrificateur offrira l’un en sacrifice pour le péché, et l’autre en holocauste ; et le sacrificateur fera propitiation pour elle devant l’Éternel, à cause du flux de son impureté.

Et vous séparerez les fils d’Israël de leurs impuretés, et ils ne mourront pas dans leurs impuretés, en souillant mon tabernacle qui est au milieu d’eux.

Telle est la loi pour celui qui a un flux ou pour celui duquel sort de la semence qui le rend impur, et pour la femme qui souffre à cause de ses mois, pendant sa séparation, et pour toute personne qui a un flux, soit homme, soit femme, et pour celui qui couche avec une femme impure» (15:16-33)

Par la loi est la connaissance — la juste connaissance — du péché (Rom. 3:20), bien que Christ et la croix nous l’ait donnée, comme tout le reste, à un degré plus élevé et plus parfait. C’était en vue du bien d’Israël. Dieu n’a pris la peine pour aucun autre peuple de leur montrer à quoi en est la race sous l’effet du péché. Sans aucun doute, la loi était un joug pesant : comment pouvait-il en être autrement avant qu’un Sauveur soit donné pour sauver des péchés ? Ceux qui se confiaient en Dieu, sentant leur complète souillure, volontaire et involontaire, regardaient selon Sa parole vers Celui qui devait venir (Rom. 5:14), qui allait obtenir à tout prix la défaite de l’ennemi, et expier le péché devant Dieu, et introduire la justice éternelle ; ceux-là étaient entre temps les objets de Sa miséricorde et de Ses soins pleins de grâce. À l’opposé, ceux qui ne sentaient rien au-delà du présent, et ne voyaient rien de plus que leur impureté et les sacrifices offerts par le moyen du sacrificateur, — ceux-là ne dépassaient pas la purification de la chair.

Mais il y a un profit qui demeure pour ceux qui, par la foi, lisent Christ dans ce qui, sans Lui, ne serait que des ordonnances charnelles (Héb. 9:9, 10). Ils peuvent plaindre et déplorer l’incrédulité qui se choque de ce qu’une révélation divine dévoile que l’Éternel note les œuvres viles et offensantes de notre nature déchue. Mais il y avait au moins ici un témoignage au mal inné de l’homme, même s’il n’était ni complet ni final. Israël était dans une relation avec l’Éternel qui exigeait une reconnaissance sérieuse de faits tristes, mais avec Ses ressources pour les purifier dans le temps présent, en attendant que la grâce et la vérité viennent en perfection.

Quel amour infini et quelle œuvre infinie qui a porté nos péchés en Son corps sur le bois (1 Pierre 2:24) ! Pour la foi, Sa mort a complètement effacé le mal et rendue nette la conscience ; Sa résurrection nous a donné une vie nouvelle et une place où le mal ne peut entrer et que le Saint Esprit affermit quand nous nous appuyons sur Christ pour marcher comme Lui a marché, jugeant toutes les œuvres de la vieille nature comme étant la chair — à laquelle nous sommes morts avec Christ.