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Conseils pour les derniers jours
2 Timothée 2:15-19 et 3:14-17
Hocking W.J. [ajouts bibliquest entre crochets]
Substance de deux prédications de W. J. Hocking, 1909 et 1910, Ed. Hammond, 1945
Table des matières abrégée : (Table détaillée)
1 La permanence des choses divines
1.1 Le fondement et le sceau — 2 Tim. 2:15-19
2 La persévérance dans les choses divines — 2 Timothée 3:14-17
2.1 [Ces paroles adressées à Timothée nous concernent pareillement]
2.2 Déclin précoce et danger actuel
2.3 Illusions quant aux circonstances actuelles
2.5 La charge donnée à Timothée (3:14)
2.6 Le danger de la dérive (3:14)
2.7 Apprentissage et conviction personnelle (3:14)
2.8 Le Christ dans les Écritures
2.9 L’origine divine des choses (3:14)
2.10 L’autorité de l’Ancien Testament (3:14)
2.11 Instruire les enfants dans les Écritures (3:15)
2.13 La foi en Jésus Christ est nécessaire (3:15)
2.14 La direction dans l’Assemblée
2.15 L’inspiration de toute Écriture
2.17 Comment consulter la Bible
Table des matières détaillée :
1 La permanence des choses divines
1.1 Le fondement et le sceau — 2 Tim. 2:15-19
1.1.1 [Dieu nous a donné ce qui nous est nécessaire]
1.1.2 [Dieu a pourvu pour le temps actuel déjà du temps de l’apôtre]
1.1.3 [Présenter la Parole de Dieu en étant approuvé de Dieu]
1.2.1 [1 Tim. 2:19 — Ce qui est immuable]
1.2.3 [Christ dans l’évangile de Jean]
1.2.4 [Christ, le Seigneur ne change pas, demeure le Même]
1.2.5 [L’Esprit Saint notre guide]
1.2.6 [La Parole de Dieu comme fondement]
1.3.1 [Le Seigneur connaît ceux qui sont Siens]
1.3.2 [Qu’il se retire de l’iniquité…]
1.3.3 [Le fondement testé par l’obéissance à la Parole de Dieu]
2 La persévérance dans les choses divines — 2 Timothée 3:14-17
2.1 [Ces paroles adressées à Timothée nous concernent pareillement]
2.2 Déclin précoce et danger actuel
2.2.1 [État de choses où l’erreur est mêlée à la vérité]
2.3 Illusions quant aux circonstances actuelles
2.3.1 [On n’est pas dans un bon état de choses]
2.3.2 [Prendre soin de son âme comme on prend soin de son corps]
2.4.1 [Ceux qui penchent pour tout laisser aller]
2.4.2 [Responsabilité de tenir ferme le dépôt donné de Dieu = la Parole du saint livre]
2.5 La charge donnée à Timothée (3:14)
2.6 Le danger de la dérive (3:14)
2.6.1 [Besoin d’énergie : la résistance passive]
2.6.2 [Dérive ou abandon petit à petit de la vérité]
2.6.3 [L’exemple de la vérité du retour du Seigneur]
2.6.4 [Ce en quoi nous sommes appelés à demeurer]
2.7 Apprentissage et conviction personnelle (3:14)
2.7.1 [Les connaissances en dehors de la Bibles ne sont pas durables]
2.7.2 [Une conviction qui atteint le cœur]
2.7.3 [La communication de Dieu par l’Écriture est complète. En être convaincu]
2.8 Le Christ dans les Écritures
2.8.1 [Entendre la voix du Fils de Dieu]
2.8.2 [Parole reçue du Seigneur, non pas des hommes]
2.8.3 [Le déclin vient de ce qu’on se fatigue des choses de Dieu]
2.9 L’origine divine des choses (3:14)
2.9.1 [La Parole du Seigneur fait autorité à cause de son origine]
2.9.3 [Le Seigneur a des droits sur nous et nous aurons des comptes à rendre]
2.9.4 [Demeurer dans ce nous avons appris et tenons du Seigneur]
2.10 L’autorité de l’Ancien Testament (3:14)
2.10.1 [L’apôtre ne dévalorisait pas l’Ancien Testament]
2.10.2 [Christ caché dans les écritures de l’Ancien Testament]
2.10.3 [Ancien et Nouveau Testament s’éclairent mutuellement]
2.10.4 [L’Écriture est un tout indivisible]
2.11 Instruire les enfants dans les Écritures (3:15)
2.11.1 [Malgré sa profondeur, la Parole de Dieu est accessible aux enfants]
2.11.2 [Les enfants ont besoin d’être préservés de l’erreur par la communication de la vérité]
2.11.3 [Ne pas attendre que les enfants aient grandi]
2.12.1 [Besoin de progresser en sagesse]
2.12.2 [Sagesse de Dieu et sagesse du monde]
2.12.3 [La lumière de la vérité de Dieu dans les Écritures éclaire tout notre chemin]
2.12.4 [Richesse des Écritures pour nous sauver des tendances à l’égarement]
2.12.5 [Réfléchir dans le calme à ce que dit l’Écriture]
2.13 La foi en Jésus Christ est nécessaire (3:15)
2.13.1 [Ne pas s’arrêter à des difficultés secondaires]
2.13.2 [La foi dans le Christ Jésus résout des difficultés de l’Écriture]
2.13.3 [La foi dans le Christ Jésus résout des difficultés de la vie]
2.14 La direction dans l’Assemblée
2.14.1 [Le Seigneur dirige l’action publique dans l’assemblée]
2.14.2 [Le Seigneur dirige les frères et les sœurs]
2.14.3 [Concordance de l’Esprit et de l’Écriture]
2.15 L’inspiration de toute Écriture
2.15.1 [Certains écritures inspirées n’étaient pas encore écrites]
2.15.2 [Ne pas chercher une définition de l’inspiration, mais accepter celle-ci]
2.15.3 [L’inspiration a un caractère divin, elle émane de Dieu]
2.15.4 [L’inspiration divine donne un caractère tout différent des écrits humains]
2.15.5 [Profiter de l’Écriture inspirée]
2.16.1 [Hommes de Dieu suscités en temps de décadence]
2.16.2 [Contraste avec l’homme de péché]
2.16.3 [L’homme de Dieu s’attache à l’Écriture]
2.16.4 [Faut-il travailler à réunifier l’église ?]
2.17 Comment consulter la Bible
2.17.1 [Aller directement à la parole de Dieu pour être guidé dans toute la vérité]
2.17.2 [S’adresser à la Parole de Dieu aussi pour les relations collectives]
«Efforce-toi de te présenter approuvé à Dieu comme un ouvrier qui n’a pas à avoir honte, exposant justement la parole de la vérité ; mais évite les discours vains et profanes, car ceux qui s’y livrent iront plus avant dans l’impiété, et leur parole rongera comme une gangrène, desquels sont Hyménée et Philète qui se sont écartés de la vérité, disant que la résurrection a déjà eu lieu, et qui renversent la foi de quelques-uns. Mais le solide fondement de Dieu demeure, ayant ce sceau : Le Seigneur connaît ceux qui sont siens, et : Qu’il se retire de l’iniquité quiconque invoque le nom du Seigneur» (2 Tim. 2:15-19).
Dans la dernière partie de ce passage de l’Écriture, nous avons une vérité qui nous a déjà été présentée aujourd’hui. En effet, il nous a été rappelé quels sont nos devoirs et nos responsabilités dans l’état actuel de la profession chrétienne. Seulement ici, nous avons un peu plus qu’un rappel de ce qui est dû de notre part. Il est aussi nécessaire que nous sachions ce que nous avons été faits «en Christ», et ce dont nous héritons dans les choses que Dieu nous a déjà données et que nous ne pouvons jamais perdre. Si nous sommes appelés à suivre la voie d’un devoir, nous devons avoir ce qui nous donne de la force pour cette tâche. Il ne sert à rien d’aller vers une personne anémique et de lui dire simplement d’avoir de la force ; dans sa faiblesse, elle a besoin d’être fortifiée, d’avoir «les reins ceints de vérité». Au milieu des décombres de la chrétienté, que nous reste-t-il ? Ne sommes-nous pas souvent découragés parce que nous regardons ce que nous n’avons pas, au lieu de regarder à ce que nous avons parce que cela nous est assuré «en Christ» ?
Cette épître a été écrite en vue de ce qui était arrivé à l’église aux temps apostoliques. Il y avait encore ceux qui avaient vu la belle scène de Jérusalem à la Pentecôte, quand tous étaient remplis d’une seule et même Personne sainte, et étaient tous «d’un commun accord». Cette étonnante unité extérieure était vraie non seulement pour les croyants juifs de Jérusalem, mais aussi pour les païens qui étaient introduits dans l’assemblée. Tous oubliaient leurs animosités raciales, et l’amour de Dieu était répandu de la même manière dans tous les cœurs par le Saint-Esprit.
Mais combien l’unité brillante et visible des chrétiens s’est vite estompée ! En un demi-siècle, elle avait disparu. Lorsque Paul écrivit ses dernières épîtres, combien de choses étaient venues attrister son cœur ! C’était une épreuve et une douleur pour un homme aussi énergique que lui d’être enfermé à Rome alors que les nouvelles arrivaient de toute part dans le monde que les assemblées s’écartaient de la foi, et que les saints oubliaient l’amour mutuel. Les disciples se détournaient de lui, négligeaient son enseignement, et avaient honte de sa chaîne ! S’il en était ainsi à cette époque, qu’en est-il aujourd’hui ? Les hommes s’écartaient alors de la vérité et le pire était à venir. Mais la providence de Dieu a surmonté cela pour notre bénéfice, afin que, dans les conseils donnés pour ce jour-là, nous puissions être guidés dans des sentiers de difficulté similaire.
C’est pourquoi nous trouvons dans cette épître des paroles qui envoient un éclair de lumière sur les eaux sombres des querelles et de la confusion. Les hommes de ce temps-là interprétaient mal la parole de Dieu, et il était nécessaire qu’un ouvrier, s’il ne voulait pas avoir honte, la manie correctement, et se présente «approuvé par Dieu» (2 Tim. 2:15). C’est une chose solennelle que de prendre des ciseaux et de la pâte et de chercher à améliorer la parole de Dieu en enlevant ici et en ajoutant là. Prenons garde à l’avertissement de l’apôtre, et veillons à découper droit et exposer justement la parole de la vérité. Certains, que Paul connaissait, avaient manqué le but. Les gens aiment la nouveauté, et c’était le cas d’Hyménée et Philète. Ils parlaient de la résurrection comme ayant déjà eu lieu, et leurs «discours vains et profanes» renversaient la foi de quelques-uns. Un homme qui parle aux autres sur n’importe quel sujet assume une grande responsabilité, mais combien plus quand on parle de la parole de Dieu ?
Or l’apôtre a une parole d’encouragement et de réconfort, qu’on trouve dans le dernier verset lu. «Toutefois, le solide fondement de Dieu demeure». Je pense que c’est une parole d’assurance valable pour tous les temps ; et il est clair que cet encouragement est hautement nécessaire en notre temps. Face à l’apostasie inquiétante, l’apôtre se tournait vers ce qui est inébranlable et impérissable. Qu’importe, Timothée, les fables d’Hyménée et Philète ! tu as le solide fondement que Dieu a établi et qui demeure pour toujours. En dépit de tout ce qui est déroutant à l’heure actuelle, ce fait est aussi vrai et frais aujourd’hui que jamais ; et il y a autant de puissance que jamais en ce fondement. Nous n’avons pas besoin de revenir à la Pentecôte. Qu’avons-nous maintenant ? Le fondement de Dieu. Qu’est-il ? Parce qu’il n’est pas défini dans le passage, les gens se sont mis à spéculer. Il suffit de passer en revue les commentateurs pour voir la confusion qui en est résulté. Certains vous renvoient à une concordance. Une concordance est excellente quand on l’utilise à propos, mais elle ne remplace pas la Bible. Elle aide à trouver des références parallèles à un texte, mais elle n’en donne pas le sens, ni son interprétation.
Le fondement, je crois, fait référence ici à ce que Dieu a établi pour la consolation de nos âmes. Il ne s’agit pas de telle ou telle chose en particulier, mais d’un terme général qui recouvre tout ce qu’Il nous a donné dans le Christ Jésus. Mais trois choses sont particulièrement importantes parmi celles qui nous sont assurées de nos jours. En Aggée 2:4, nous avons la promesse de l’Éternel : «Je suis avec vous». Ce qui correspond à cela dans le Nouveau Testament, c’est la personne du Seigneur Jésus Christ dans toute Sa plénitude et Sa suffisance, dont la présence perpétuelle est garantie aux Siens. Et, Dieu soit loué, l’éclat de la promesse de Sa présence n’est pas atténué aujourd’hui. Le prophète parlait également de l’Esprit et de la parole de Dieu (Aggée 2:5). Et nous avons toujours les trois — le Fils de Dieu, l’Esprit de Dieu, la parole de Dieu.
Pensez maintenant à ce que cela implique pour moi et pour vous. Nous avons Christ tel qu’Il a été donné à l’Église au commencement. Prenons un exemple dans l’évangile de Jean. En Jean 5, le Seigneur est décrit comme Celui qui donne la vie, tandis qu’au ch. 6, Il est Celui qui soutient cette vie, son pain. Et le croyant dont la faim a été satisfaite est celui qui sait comment continuer à manger Sa chair et à boire Son sang (Jean 6:56). S’approprier Christ qui est mort, y a-t-il autre chose qui puisse donner un soutien à l’âme dans des jours tels que le nôtre ? Nous regardons en arrière vers Celui qui était sans cesse actif quand Il était ici au milieu d’une «génération incrédule et perverse», tout en demeurant dans une communion ininterrompue avec le Père ; et nous avons le privilège d’entendre Ses paroles et de voir Ses actes envers toutes sortes d’hommes et de conditions d’hommes. En lisant ces choses, nos âmes sont nourries, encouragées et éclairées. En Jean 10, nous voyons le berger qui prend soin de la brebis excommuniée de Jean 9, ainsi que de Son «seul troupeau» (10:16). Lorsque, par fidélité envers Lui, nous nous retrouvons exclus et seuls, n’est-Il pas tout prêt à nous accueillir ? Il est le même Bon Berger aujourd’hui comme hier.
En Jean 13, nous avons une consolation infinie. Juste avant d’être crucifié, le Seigneur Jésus Christ est au milieu des Siens. Ils sont très peu nombreux, avec au milieu d’eux un Judas tout à fait insensible, et un Pierre très sûr de lui. Pourtant, Ses paroles d’amour sont-elles affectées par ce qu’Il voit dans leur cœur ? Il parle pour les conduire dans la connaissance de Lui-même, alors qu’ils sont vulnérables à la tentation charnelle et mondaine ; et Il parle par des paroles et une illustration destinée à graver la vérité dans leurs cœurs, Il leur lave les pieds, en enlevant les souillures du chemin. Au milieu de toute la confusion et des défaillances du temps présent, nous avons Celui qui agit dans la gloire pour nous, comme Il le fit figurativement dans la chambre haute. Il est encore à notre service de cette manière, car au milieu de tout le naufrage des choses ecclésiastiques, ce solide fondement demeure.
Tel est le récit de Jean. Il y en a qui prennent plaisir à opposer Paul aux autres apôtres, mais ce n’est pas ainsi qu’on le voit dans les Écritures, si on les lit correctement. Il ne l’est pas non plus en ce qui concerne notre sujet. Cet apôtre a beaucoup à dire aux Hébreux sur le fait que le système mosaïque était mis de côté pour faire place à Christ. Mais bien que l’alliance juive soit montrée en train de devenir caduque, il nous est rappelé au premier et au dernier chapitre que Jésus Christ ne passe jamais. «Tu es le même» ; «Jésus Christ est le même hier, aujourd’hui et éternellement» (Héb. 1:12 ; 13:8). Il est vrai que nous voyons aussi les conditions et les institutions chrétiennes s’éclipser ; mais nous avons dans la personne de Christ Celui qu’aucun changement ne peut jamais atteindre ; et qui demeure comme au commencement quant à la supervision et au ministère. Dans la vision des églises d’Apocalypse, où Jean voit-il le Seigneur ? Il est toujours là, marchant parmi les sept lampes ou chandeliers d’or.
Mais nous avons aussi l’Esprit de Dieu. Le Seigneur a promis d’envoyer un autre Consolateur, ou Paraclet, qui serait pour eux, ici, dans ce monde, aussi important que Lui-même l’avait été. Il devait descendre et doit rester jusqu’à ce que l’épouse de Christ soit prête et que le Seigneur vienne à sa rencontre en l’air. Une belle image de cela est celle de Gen. 24 où Eliezer conduisait Rebecca à travers le désert vers Isaac. N’est-ce pas l’office béni de l’Esprit que d’encourager les progrès de notre marche par le ministère de Christ ? Le grand péché de la chrétienté est la négation pratique de la présence du Saint-Esprit. Si nous nous réalisions Sa présence lors des réunions de culte, combien nous avancerions avec prudence, comme nous serions lents à parler, prompts à écouter, comme nous craindrions de rompre le silence de l’Esprit ou de manquer ses communications ! Il reste avec nous dans toute l’activité souveraine qu’Il avait au début. Pourquoi ne voyons-nous pas davantage Son activité ? Parce que nous regardons mal ; nous cherchons quelque grand spectacle, et nous oublions la petite voix tranquille. Deux caractéristiques se retrouvent toujours dans l’œuvre de l’Esprit : Il est là pour glorifier Christ, et Il est la puissance par laquelle nous adorons le Père et le Fils. Une marque absolue du ministère de l’Esprit est qu’il glorifie le Christ. Mais ceci en soi peut être trompeur. C’est pourquoi nous avons un critère dans les Écritures. L’Esprit de vérité agit toujours en accord avec la Parole de Dieu. La vérité est une corde triple indissociable
● le Fils pouvait dire : «Je suis ... la vérité» (Jean 14:6) ;
● de même, «l’Esprit est vérité» (1 Jean 5:6) ; et
● «Ta parole [celle du Père] est la vérité» (Jean 17:17).
Si je me mets à adopter une certaine ligne de conduite, comment puis-je tester si elle est selon l’Esprit ? J’ai la parole de Dieu comme guide. Et ainsi nous pouvons toujours nous appliquer ce test, — seulement nous préférons trop l’appliquer aux autres !
Un mot maintenant sur le trésor que nous avons dans la parole de Dieu comme base fondamentale sur laquelle nous pouvons nous reposer. Ce caractère de l’Écriture ne nous rassure et ne nous rafraîchit que si nous l’abordons en mettant de côté les théories humaines. Certains viennent avec l’idée fixe de soutenir ce qu’ils ont imaginé, et cherchent des textes en conséquence. Or nous avons besoin de la parole de Dieu comme d’une puissance de soutien continuel dans nos âmes, et ce lien vivant par l’Esprit avec Dieu Lui-même est le seul qui puisse maintenir nos âmes en communion avec le Père et le Fils.
Si nous établissons une routine religieuse de notre propre chef, il est possible que des personnes y adhèrent et aient la confiance que cette routine sera bénéfique pour leur âme. Une personne peut aller à la réunion de culte pour y chercher une parole de prédication, et, s’il n’y en a pas, elle s’en va à vide : c’est bien fait pour elle ! Nous devons aller directement à la parole de Dieu pour nous-mêmes. Pourquoi ne le faisons-nous pas ? Parce que nous savons qu’elle opérera pour nous redresser et nous faire découvrir ce qui ne va pas en nous ; or la chair recule devant ce traitement. Mais ce solide fondement demeure, quelles que soient nos circonstances et nos erreurs.
Nous devons la considérer comme la parole du Seigneur, dont pas un seul iota ne peut fauter. Elle est établie dans le ciel, et par elle nous sommes admis dans les conseils du Très-Haut. Beaucoup de gens pensent que le Seigneur peut leur parler et leur parle effectivement de leur vie personnelle, mais apparemment elles pensent qu’Il n’a pas le droit de se mêler des affaires ecclésiastiques. Certains disent : «Je crois que le Seigneur veut que je reste là où je me suis converti». Dans nos associations ecclésiastiques, nous ne devrions être que là où nous pouvons obéir, et où nous obéissons, aux commandements du Seigneur.
Personne ne peut, ni ne veut, renverser le solide fondement de Dieu. Mais il a un sceau. Un fondement est censé être hors de vue, mais un sceau est visible. Nous avons ici les deux métaphores. Un fondement est ce qui est établi de manière inaltérable, et un sceau est l’emblème de l’autorité, et le signe d’un but immuable (Dan. 6:17). Pensez à ce sceau en rapport avec Celui qui l’a apposé. Le sceau est ouvert à l’inspection de tous. Il y a deux grandes vérités exprimées clairement dans le sceau et le contre-sceau de Dieu, que tous peuvent saisir, et qui devraient, en fait, nous saisir tous : (1) «Le Seigneur connaît ceux qui sont Siens», et (2) «Qu’il se retire de l’iniquité quiconque prononce le nom du Seigneur».
Sans discuter du lien entre le sceau et le fondement, n’éprouvons-nous pas comme une force qui nous affermit et nous console, que, qui que soient ceux qui comprennent à tort nos associations ecclésiastiques, le Seigneur connaît chacun de nous. La connaissance du Seigneur est la ressource sur laquelle nous avons à compter au sein de la masse actuelle de forces confuses et opposées.
Pierre a été particulièrement instruit quant à la connaissance du Seigneur. Il avait prêté au Seigneur sa barque pour prêcher, et le Seigneur connaissait ses circonstances de pêcheur, car il n’ignorait pas les soucis de travail d’un homme. «Jetez vos filets pour la pêche» (Luc 5:4). «À ta parole je lâcherai le filet» — juste un filet (Luc 5:5). Le Seigneur connaissait l’incident en entier, mais Pierre n’imaginait pas à quel point le Seigneur savait (Luc 5:1-11). Le filet fut rempli d’une grande multitude de poissons, mais le filet se rompit. Le Seigneur avait dit «vos filets», mais Pierre n’en a lâché qu’un seul. En Jean 21, il y a l’écho d’une scène plus triste — le reniement de Pierre. Lorsque le Seigneur sonda son cœur à fond, il s’écria : «Tu sais». Combien cela restaure l’âme d’être ramené à cette inscription sur le sceau ! Nous pouvons être seuls, et même méprisés par la communauté chrétienne, mais «le Seigneur connaît ceux qui sont Siens». Quand tous doutent de nous, Lui nous connaît dans la totalité de son amour omniscient.
L’apôtre ajoute une autre parole comme contrepartie du sceau : «Qu’il se retire de l’iniquité quiconque prononce le nom du Seigneur». Cela ne peut pas signifier simplement l’injustice dans la conduite personnelle, car si un homme est chrétien, il a renoncé à l’injustice. Devons-nous donc nous ériger en juges de l’injustice chez les autres ? Nous avons à la fois Un Guide et un manuel de conduite au sujet de ce qui est droit dans nos associations et il nous incombe de nous retirer de ce qu’Il condamne, en nous rappelant que la colère de Dieu est révélée contre ceux qui «possèdent la vérité tout en vivant dans l’iniquité» (Rom. 1:18).
Chacun de nous est en train de construire, selon la parabole du Seigneur (Matt. 7:24-27). Cela ne se fait pas en prêchant, mais en obéissant à la parole de Dieu. L’homme qui creuse profondément est celui qui fait la volonté du Seigneur. Nous dressons un édifice au cours de nos vies individuelles, et voilà que de temps en temps il y a des tempêtes : c’est ainsi qu’il est testé sur quel fondement nous construisons. Si nous ne construisons pas sur la parole du Seigneur, l’édifice va trembler, vaciller et s’écrouler.
Quand nous avons reçu une vérité du Seigneur, retenons-la fermement pour Lui. Il va bientôt venir, et Il aura alors quelque chose à nous dire sur notre conduite. Tout ce qui n’aura pas été de Lui disparaitra, et disparaitra pour toujours. Nous n’avons pas à faire notre propre mode de vie, ni à construire nos propres associations. La voie du bon plaisir de Dieu nous est prescrite dans l’Écriture. Puissions-nous garder Sa parole pour l’amour de Son nom.
«Mais toi, persévère dans les choses que tu as apprises et dont tu as été pleinement convaincu, sachant de qui tu les as apprises, et que, dès l’enfance, tu connais les saintes lettres qui peuvent te rendre sage à salut par la foi qui est dans le Christ Jésus.
Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute bonne œuvre».
Il ne fait aucun doute que ces paroles que nous venons de lire ont une application directe pour nous à l’heure actuelle, et que nous pouvons les prendre comme une exhortation directe du Saint Esprit à nos âmes, aussi bien qu’une instruction nécessaire quant au caractère béni de la parole de Dieu. Nous savons que ces paroles étaient adressées spécialement à Timothée ; et Timothée était un homme qui, à la différence de Paul, Pierre, Jean ou Jacques, n’avait, pour autant que nous le sachions, reçu aucune révélation directe de la vérité de la part du Seigneur. Les apôtres étaient des hommes qui avaient reçu directement du Seigneur, comme les prophètes d’autrefois ; et les apôtres comme les prophètes communiquaient à l’Église de Dieu et dans la puissance de l’Esprit, ce qu’ils avaient reçu. Mais voici une personne, Timothée, qui ne recevait pas elle-même en direct du Seigneur ; il recevait ce qu’il savait des apôtres, spécialement de Paul ; et en cela, il correspond exactement à nous-mêmes, car ce que nous avons reçu de connaissance spirituelle, nous l’avons reçu par les écrits des apôtres et des prophètes. Je parle en particulier des vérités du Nouveau Testament, bien sûr, et c’est pourquoi nous pouvons bien nous appliquer à nous-mêmes l’exhortation qui lui est faite ici, et l’obligation qui lui est imposée, — pour notre profit et peut-être notre correction.
C’est à nous de continuer, de demeurer dans les choses que nous avons entendues. Or, cette seconde épître à Timothée envisage un état de choses terrible — un état de choses futur dont l’apôtre discernait le commencement de son temps, car déjà à cette époque le témoignage de l’Église à un Christ céleste avait été corrompu. La vérité était encore là comme elle avait été donnée par le Saint-Esprit, mais par l’inattention des saints et par leur défaillance quant à la responsabilité, l’erreur était entrée et s’était mêlée à la vérité. Le levain était caché dans la farine. Cet état de mélange était figuré d’avance ; et de fait, il avait déjà commencé quand l’apôtre écrivait sa première épître ; dans la seconde, la situation générale parmi les diverses assemblées avait empiré. — Je ne me propose pas maintenant de souligner le mal particulier, ni les aspects particuliers de ce déclin et de cette apostasie. Mais la difficulté particulière d’alors, me semble-t-il, était la même que maintenant, la difficulté venant de ce que, partout où nous allons, où que nous observions sérieusement ce qui est associé au nom du Seigneur Jésus Christ, nous trouvons constamment la même chose : ce qui n’est pas la vérité se trouve mêlé à la vérité de Dieu, et lui est même intimement associé ; or, si nous réalisons nos responsabilités envers le Seigneur, si nous réalisons le danger pour nos propres âmes d’un tel méli-mélo, nous devons sentir quel grave opprobre cela porte sur le saint nom de Christ.
Personne sain d’esprit ne souhaite s’empoisonner avec une doctrine mauvaise ; personne ne veut délibérément courir un danger spirituel ; personne ne désire corrompre son âme avec ce qui est de l’ennemi, et non de Dieu. Mais, chers amis, le danger que nous devons tous plus ou moins craindre, est de nous trouver associés, ou imprégnés de ce que, dans notre simplicité, nous supposons être de Dieu, alors qu’en même temps, cela contient des éléments subtils venant de l’ennemi ; ces éléments tendent à ruiner la paix et la joie de nos cœurs, et à détruire notre communion personnelle avec le Seigneur Jésus Christ. Je suppose que notre expérience nous a tous fait constater ce danger à un certain degré.
Il est triste de constater que certaines personnes vivent dans ce que nous pourrions appeler un «paradis des fous», se plaisant dans l’illusion que tout va bien autour d’elles. Non, chers amis, tout ne va pas bien. Un homme vivant entièrement dans le monde et ne professant aucune allégeance à Christ peut s’écrier : «Qu’est-ce qui ne va pas avec le monde où nous vivons ?» Il croit que c’est le meilleur état de choses possible, et que, grâce aux efforts et aux interventions de l’homme, tout s’achemine progressivement vers une félicité parfaite. Un homme du monde peut parler ainsi, mais nous, nous ne devrions pas nous tromper ; nous devrions regarder en face le fait que nous sommes dans un environnement de grand danger spirituel.
Nous sommes en général assez attentifs quant à notre corps ; nous évitons soigneusement de porter atteinte à notre vie ou à nos membres. En ce qui concerne le corps, nous sommes très prudents, et nous prenons toutes les précautions nécessaires pour éviter que les vicissitudes physiques de la vie ne nous atteignent. Or l’âme n’est-elle pas plus grande que le corps ? N’est-il pas vrai que la nouvelle nature que j’ai par l’Esprit de Dieu, cette nouveauté née de Dieu, est plus précieuse que mon corps mortel ? N’est-elle pas ce que Dieu a engendré en moi par Sa parole et Son Esprit, et qui me permet d’avoir communion avec le Très-Haut, et avec Celui qui est assis à la droite du Très-Haut ?
Si une erreur se glisse dans mon cœur et me prive de cette jouissance, n’est-ce pas un danger ? — C’est un danger très grave, car si je perds la communion présente, je risque de perdre encore plus de biens spirituels. Je suis sûr que vous êtes tous d’accord avec moi pour penser que c’est un danger auquel nous sommes exposés chaque jour et à chaque heure.
D’autres personnes sont imprégnées d’un sens si fort de la nature extraordinaire du temps où nous vivons qu’elles pensent que les choses sont tellement sans espoir qu’il n’est pas facile ni ne vaut la peine de prendre aucune précaution. Ils disent : «Laissons les choses suivre leur cours ; allons de l’avant et faisons confiance à Dieu pour que tout finisse par s’arranger». Or, en prêchant l’Évangile, nous exposons la vérité de façon très catégorique aux incroyants qui parlent ainsi. C’est l’incroyant qui dit : «Ne nous préoccupons pas de l’avenir ; allons de l’avant ; mangeons, buvons et soyons joyeux, car demain nous mourrons» (És 22:13 ; 1 Cor. 15:32). Il y a des croyants qui, sans aller jusqu’à parler de la même manière, agissent pourtant de cette manière. Ils disent : « Tout le témoignage a disparu ; la vérité est renversée ; elle est foulée aux pieds dans nos rues ; et, par conséquent, toute notre responsabilité est finie, nous pouvons faire ce qui nous plaît, nous irons tous au ciel, et là tout sera en ordre».
Chers amis, un tel découragement est mauvais, absolument mauvais ; c’est de la lâcheté pure et simple, pour ne pas le qualifier plus durement. Non, la vérité de Dieu est inaltérable, et notre responsabilité à son égard est inchangée. Nous sommes ici dans le monde, et, comme nous le savons sûrement, nous avons ce saint livre comme un dépôt sacré. L’ancien peuple de Dieu ne considérait-il pas les oracles vivants comme un grand dépôt ? N’était-ce pas pour eux un sujet de fierté nationale que Dieu n’ait parlé de Sa propre voix à aucun autre peuple, ni ne leur ait communiqué Ses propres paroles ? Chers amis qui représentez l’Église de Dieu, nous avons cette parole comme elle a été donnée au commencement ; ne devrions-nous pas l’aimer ? ne devrions-nous pas la révérer ? et ne devrions-nous pas chercher en tout temps à être liés et guidés par elle ?
Dans les paroles que l’apôtre adresse à son fils dans la foi, nous avons d’abord ce qui s’applique directement à Timothée (2 Tim. 3:14-15), et en second lieu ce qui est d’ordre plus général (2 Tim. 3:16-17). Dans les deux premiers versets, Timothée est particulièrement visé, mais ce qui est dit s’applique aussi à nous. L’apôtre lui dit en particulier : «Mais toi, persévère dans les choses que tu as apprises et dont tu as été pleinement convaincu, sachant de qui tu les as apprises, et que dès l’enfance tu connais les saintes lettres qui peuvent te rendre sage à salut par la foi qui est dans le Christ Jésus». Timothée apprenait des apôtres, et il avait particulièrement appris de Paul la doctrine sur l’Église de Dieu, car c’est au temps des apôtres que ces vérités ont été données à connaître ; l’apôtre Paul a été l’instrument spécialement honoré de Dieu pour faire connaître la révélation que depuis la Pentecôte il y avait «un seul homme nouveau», non plus Juif et Gentil, mais l’Église de Dieu unie par l’Esprit de Dieu à Christ, la Tête vivante dans le ciel. L’apôtre avait communiqué ces choses à Timothée, et d’autres encore ; et Timothée était exhorté à conserver le sens de leur origine et de leur nature.
Pour le cas général (3:16-17), nous avons l’exhortation donnée à Timothée et aux autres de tenir ferme ce qu’ils avaient. Pour ce faire, il faut un fonds d’énergie. On trouve ailleurs aussi une exhortation à présenter la parole de vie (Phil. 2:16). Ceci requiert aussi de l’énergie. Ici, il nous est dit de demeurer dans les choses que nous avons entendues ; cela requiert aussi de l’énergie, mais une énergie d’un genre différent. Il s’agit plutôt de ce que nous pourrions appeler de la résistance passive, résister à la puissance du mal qui tend à nous faire dévier de la vérité. La vérité ne s’altère jamais, chers amis. La vérité ne s’éloignera jamais de nous, mais nous pouvons imperceptiblement nous éloigner de la vérité ; et c’est notre tendance naturelle.
Ce que nous savions l’année dernière, ce que nous savions hier, nous sommes peut-être en train de l’abandonner. Insensiblement, nous commençons par avancer ; le premier pas est facile, et il est si près du bon chemin que nous n’hésitons guère à le faire. Mais après l’avoir fait, nous n’avons pas continué dans la vérité. La vérité était là, nous l’avions dans notre cœur, nous en jouissions, mais maintenant nous la quittons. Vous savez tous à quoi je fais allusion. Je ne fais pas allusion à quelque chose de particulier, à une doctrine spéciale du Nouveau Testament plus qu’à une autre ; mais je suis certain de ceci, que chacun ici doit avoir réalisé dans son cœur que ces vérités enseignées dans les Écritures sont incontestablement de Dieu. Vous les avez reçues d’après les Écritures, et elles ont opéré avec beaucoup de force dans votre âme.
Prenons par exemple la vérité du retour du Seigneur. Lorsque la lumière a commencé à éclairer vos âmes en vous montrant que les Écritures promettaient le retour du Seigneur Jésus Christ sur cette terre, et que Son apparition personnelle était imminente, et que nous étions appelés à attendre le Fils de Dieu du ciel, cette vérité ne nous est-elle pas apparue avec une puissance qui s’est emparée de nos cœurs et de nos affections et a remué tout notre être ? Nous savions que c’était une révélation de Dieu ; nous savions que ce n’était pas une fable ingénieusement imaginée. Nous sommes allés à la rencontre de l’Époux. À quoi en sommes-nous aujourd’hui ? Nous sommes-nous mis à l’écart de la puissante influence de cette vérité, ou demeurons-nous dans les choses que nous avons entendues ?
Nous sommes appelés à demeurer en Christ ; nous sommes appelés à demeurer dans la doctrine de Christ ; en fait, nous devons demeurer, chers amis, dans le lieu et dans les associations et dans la jouissance des vérités que Dieu nous a fait connaître.
Il y a dans ce passage une distinction qu’il est bon de considérer. L’apôtre dit : «Demeure dans les choses que tu as apprises et dont tu as été pleinement convaincu». Or «la conviction personnelle» n’implique pas du tout que nous étudions les Écritures et que, par cette étude, nous arrivions à une conclusion mentale qu’elles sont vraies. Nous devons étudier la Bible d’une manière tout à fait différente de celle avec laquelle, par exemple, on étudie la science. On étudie la science pour découvrir des phénomènes, et tous ceux qui connaissent tant soit peu l’histoire de la science savent que son chemin a été jonché des débris de théories volatilisées que ceux qui les soutenaient ont dû abandonner. Ils commencent par défendre leurs hypothèses au prix de leur vie, puis le temps passe, d’autres chercheurs apparaissent et ce que l’on croyait être une vérité scientifique s’est avéré être une hypothèse fausse, une conviction sans fondement.
Chers amis, dans notre connaissance de la parole de Dieu, il n’y a rien de ce genre. Nous ne venons pas à la parole de Dieu comme aux théories provisoires d’un manuel scientifique. Nous venons à la parole de Dieu comme à un livre qui est une autorité infaillible, immuable et incontestable pour nos âmes. Nous y venons comme à la parole venant de Dieu ; nous y venons comme à un Livre qui a une exigence primordiale sur toutes nos personnes, et en y venant de cette manière nous recevons ses déclarations par la foi ; cet état d’esprit est, me semble-t-il, ce que signifie la «conviction». C’est une chose d’apprendre la doctrine de l’Écriture. Il y a des personnes qui apprennent la vérité de Dieu presque par nécessité. Elles ont eu la chance de se trouver directement dans la sphère où se proclame continuellement la vérité spéciale de Dieu telle que révélée dans le Nouveau Testament, et ainsi l’enseignement trouve insensiblement son chemin dans leur cœur. Ai-je dit les cœurs ? Espérons que oui — dans leurs pensées en tout cas, et cela les familiarise avec les faits et la doctrine du Nouveau Testament. Beaucoup ont peut-être appris la vérité de cette manière, mais je pense que le terme «conviction» utilisé par l’apôtre va beaucoup plus loin qu’une simple réception extérieure.
Il faut en effet que vous receviez d’abord la vérité de cette manière. Dieu ne nous communiquera rien directement comme Il le faisait autrefois aux prophètes et aux rois. Nous ne pouvons pas nous attendre aujourd’hui à une vision ou une révélation. Tout est complet dans la Parole écrite — tout ce qu’il est bon que nous sachions ; et nous sommes laissés dans le monde pour apprendre ces choses. Chers amis, la question que chacun d’entre nous doit se poser est la suivante : en apprenant l’Écriture, en avons-nous été pleinement «convaincus», y avons-nous adhéré de tout notre être, la somme de nos affections s’est-elle concentrée sur la Personne vivante qui est le centre, le sujet et la substance de la révélation de la sainte parole de Dieu ?
En fait, seul le Christ personnel peut s’emparer de nos affections et nous donner cette conviction. Nous ne vénérons pas ni n’adorons le Livre de Dieu en tant que livre. Nous portons très haut le Livre parce qu’il est le moyen par lequel nous connaissons notre Sauveur et Seigneur ; et en venant à Lui comme notre Seigneur, nous avons dans les Écritures Son guide pour nous. Nous avons le Livre de Ses commandements, qui ne nous sont pas pénibles, mais qui n’en sont pas moins Ses commandements ; et Il nous y transmet Sa parole qui fait autorité sur ce ton d’amour doux et victorieux qui trouve son chemin dans nos cœurs, chers amis ; et cela nous donne l’entière conviction que nous entendons la voix du Fils de Dieu dans les Écritures.
C’est ainsi seulement que nous sommes «convaincus» de la vérité de Dieu, et non pas par aucune autre manière. Chers amis, il ne sert à rien de se familiariser simplement avec un ensemble de doctrines, aussi judicieusement qu’on nous les ait sélectionnées. Nous devons venir à l’Écriture comme à la source de toute sagesse, et avons à apprendre nos leçons aux pieds de Celui qui peut nous enseigner comme nul autre ne le fait. Il a enseigné Timothée, mais Il lui a enseigné le christianisme par le moyen de Son apôtre. La parole écrite pour l’église n’a pas été la première donnée ; c’était alors la parole orale, mais c’était encore la parole du Seigneur. «J’ai reçu du Seigneur ce que je vous ai aussi enseigné» dit Paul. Les Corinthiens, comme tous les saints du début, ont reçu la volonté du précieux Seigneur par la bouche des apôtres ; mais les apôtres prenaient soin que leur personnalité ne s’interpose pas entre eux et leur Maître ; et ainsi ceux à qui leurs communications étaient faites ne se faisaient aucune illusion sur leur origine. À travers les apôtres, ils regardaient vers le Dieu vivant qui leur donnait toute instruction nécessaire par le moyen de Ses serviteurs.
Eh bien, nous voyons que le cœur a besoin de cette conviction personnelle ; et, chers amis, permettez-moi de dire que le déclin commence toujours par le sentiment de fatigue à l’égard des choses de Dieu dans le cœur. Ayant perdu la communion avec Lui, nous perdons notre appétit pour les choses divines, et il devient d’autant plus difficile de demeurer dans les choses que nous avons apprises.
En exhortant Timothée à demeurer dans les choses apprises, l’apôtre donne deux raisons de persévérer. La première est «sachant de qui tu les as apprises». Quelle était l’origine de cette vérité qu’il avait connue et dont il était convaincu ? Il l’avait reçue par autorité apostolique ; il l’avait reçue par la parole des apôtres qui lui avaient transmis la parole et la volonté du Seigneur ; Timothée avait donc une garantie divine quant à ce qu’il croyait être la vérité, et cette certitude qu’elle était donnée de Dieu était la raison pour ne pas s’en écarter. Il ne lui était pas demandé d’adhérer à un système par raison de son ancienneté, de la splendide rétrospective qu’il fournissait, et des preuves miraculeuses du passé. Il n’y avait aucun argument de ce genre, aucun appel fait aux sens, mais le fondement était simplement l’autorité de la parole du Seigneur.
Chers amis, je ne pense pas que nous ayons besoin de plus que cela aujourd’hui. Nous sommes dans un jour d’extrême difficulté, et la question «Qu’est-ce que la vérité ?» est la question généralement débattue, à la fois dans le monde et dans la chrétienté. Mais nous n’avons pas besoin de discuter des mérites relatifs des opinions religieuses rivales. Il nous suffit d’ouvrir nos oreilles et d’apprendre la vérité en consultant les Écritures. Nous y trouvons la vérité de la part du Seigneur Lui-même. Puis, ayant reçu cette parole, l’ayant reçue directement du Seigneur Lui-même par Sa parole, comment pouvons-nous faire autrement que d’y demeurer ?
Chers amis, que dirons-nous le jour où il nous faudra tous nous tenir devant le tribunal de Christ ? Le Seigneur a des droits sur nous ; nous sommes dans le monde pour Lui. Il a ouvert nos yeux pour voir un peu ici et un peu là de Sa vérité révélée. Mais si peu que ce soit, elle est précieuse — trop précieuse pour être abandonnée ; et l’ayant reçue de Lui, que Lui dirons-nous au jour de rendre des comptes si nous nous sommes permis de nous en écarter ? Ce n’est pas que nous fuyons nos devoirs ; ce n’est pas que nous faisons un effort violent et que nous nous enfuyons simplement de nos responsabilités. Non, chers amis, mais il s’agit de ce que nous nous éloignons lentement en glissant, de ce que nous nous déplaçons peu à peu dans la direction opposée ; les influences soporifiques du moment envahissent notre cœur et nous font quitter les positions qui nous sont assignées en tant que soldats de Jésus Christ dans la grande bataille de la foi ; et ainsi nous devenons les victimes piégées par le grand ennemi de nos âmes.
Non, il reste que nous avons à demeurer dans les choses que nous avons entendues et dont nous avons été convaincus, sachant de qui nous les avons apprises. Les théories et les opinions des hommes ne pourront jamais résister à la lumière du tribunal, mais ce que nous tenons du Seigneur, nous savons qu’Il le soutiendra en ce jour-là. S’Il nous a dit ceci ou cela, nous savons qu’Il ne nous reprochera jamais d’y avoir tenu ferme pour Lui. Il nous a donné un dépôt sacré ; c’est à nous de le produire sans tache dans le jour qui vient.
Or ce que Timothée avait reçu de l’apôtre, n’était qu’une partie de l’ensemble de la vérité. Il y avait plus. Il y avait aussi ce que, dès son enfance, il savait provenir du Seigneur. Timothée avait le très grand avantage d’avoir été élevé par des instructrices pieuses. Sa mère et sa grand-mère l’avaient instruit dès l’enfance dans les vérités de l’Ancien Testament ; et ainsi nous voyons ici que l’autorité divine de l’Ancien Testament est pleinement maintenue par l’apôtre. L’apôtre Paul, bien que lui-même fût le moyen de transmission d’une très grande révélation, n’était pas jaloux de la valorisation de l’Ancien Testament. Il le plaçait sur le même pied que le Nouveau. Tous les deux composent ensemble les saintes Écritures ; et tous deux étaient ce que Timothée connaissait.
«Mais, direz-vous, le Nouveau Testament n’est-il pas tout à fait différent de l’Ancien ? Les églises n’avaient-elles pas abandonné le judaïsme et ne s’étaient-elles pas détournées des institutions et des cérémonies mosaïques ?» Bien sûr que si. Elles avaient ce qui était meilleur, mais ce qui était meilleur était en parfait accord avec ce qui était ancien. Il n’y avait aucune contradiction. L’Ancien Testament contenait l’essence du Nouveau. Il y avait une chose qui manquait pour mettre en lumière les secrets cachés de l’Ancien Testament. Quelle était cette chose ? Le Seigneur Jésus Christ Lui-même. Comme Il le disait aux Pharisiens : «Sondez les Écritures» (celles de l’Ancien Testament), «car vous estimez avoir en elles la vie éternelle, et ce sont elles qui rendent témoignage de moi» (Jean 5:39). Lors de la marche mémorable vers Emmaüs, lorsque le Seigneur se révéla au cœur des deux étaient partis de Jérusalem, pensant que tous leurs espoirs et leurs idées chéries étaient anéantis, Il leur ouvrit les yeux et l’intelligence et leur dévoila les Écritures de l’Ancien Testament qui rendent témoignage de Lui (Luc 24). Dès qu’ils apprirent que la loi, les prophètes et les psaumes témoignent des souffrances et des gloires du Messie, leurs difficultés disparurent. Car Lui est la clé de toutes ces portes fermées de l’interprétation scripturaire.
Ainsi, Timothée, qui disposait des Écritures de l’Ancien Testament et qui avait été amené par la foi à la connaissance de Christ, n’avait rien à abandonner, rien à désapprendre. Il avait plutôt à explorer pour son âme un nouveau champ de vérité, où il voyait maintenant que le Seigneur Jésus Christ était révélé de diverses manières, et que Ses beautés étaient mises en évidence par la loi et les types, ainsi que par les promesses et les prophéties, selon les caractères variés que nous avons pareillement trouvé dans l’Ancien Testament à la lumière du Nouveau.
Timothée avait donc ces choses précieuses dès l’enfance, et s’il ne demeurait pas désormais dans les choses apprises, il les abandonnerait. Vous ne pouvez pas abandonner une partie de l’Écriture sans l’autre, car l’Écriture est un tout indivisible ; c’est une unité complète. Comme on l’a dit, le Nouveau Testament est caché dans l’Ancien, et l’Ancien Testament est ouvert dans le Nouveau. Mettez-les ensemble, et vous avez une révélation parfaite de la part de Dieu. Séparez-les et vous êtes dans le brouillard, dans la brume ; et vous ne pouvez comprendre ni l’un ni l’autre. Timothée était donc exhorté à demeurer autant dans ce qui est du Nouveau Testament que dans ce qui est de l’Ancien.
Il y a un autre point en rapport avec ce sujet que l’on ne peut s’empêcher de noter en passant. Il est clair que ces Saintes Écritures que Dieu a données par communication personnelle, par le Saint-Esprit, aux prophètes d’autrefois, ce Livre incomparable avec toute sa splendeur sacrée, avec sa sagesse profonde et illimitée, — ce Livre peut être communiqué à un enfant. «Dès l’enfance, tu connais les saintes lettres». N’avons-nous pas aujourd’hui une responsabilité envers les jeunes à cet égard ? Ce qui était vrai pour l’Ancien Testament est aussi vrai à la fois pour l’Ancien et le Nouveau ; et si Timothée a tiré un avantage incomparable de l’instruction de l’Écriture qu’il a reçue dans sa plus tendre enfance, ne devrions-nous pas veiller à ce que les enfants d’aujourd’hui, nos propres enfants en particulier, les enfants de nos familles, de nos foyers, soient de la même manière instruits des vérités de la sainte Écriture ?
Chers amis, c’est une grande miséricorde de Dieu qu’un livre sur la vérité aussi profond que l’Écriture sainte, dont les instructions et les révélations échappent à l’esprit le plus agile, puisse, comme nous le voyons ici, être enseigné à un enfant, et qu’en l’enseignant à un enfant, nous lui conférons un privilège inestimable. En considérant que tout le monde de l’éducation autour de nous est mer de confusion et d’erreur, et que dans les écoles publiques générales on communique ce qui n’est pas de Dieu, en même temps sinon à la place, ne devrions-nous pas être d’autant plus attentifs à ce que les enfants qui sont à notre charge soient instruits de ce qui est vrai et de ce qui est de Dieu ? Ce qui est de Dieu est vrai, et la communication de la vérité est le meilleur préservatif contre l’erreur.
Il y a des gens qui disent : «Laissez les enfants grandir, laissez-les arriver à l’âge de comprendre ; il y a des parties de l’Écriture que je ne comprends pas moi-même : comment puis-je les communiquer à mes enfants ?». Mais, chers amis, nous avons ici ces saintes femmes d’autrefois, Eunice et Loïs qui prirent le petit garçon Timothée, et semèrent dans son cœur les graines d’une vie nouvelle, et lui communiquèrent ces écritures saintes que, lorsqu’il fut avancé dans la connaissance supérieure du christianisme, il n’eut pas à abandonner, mais à maintenir lui aussi. Elles devaient être un guide encore pour lui. C’est pourquoi nous devons, et c’est une sérieuse responsabilité, instruire nos enfants des vérités de l’Écriture sainte puisqu’elles sont capables de les rendre «sages à salut».
On peut remarquer que l’apôtre ne suppose pas que Timothée était déjà sage à salut. Pourquoi cela ? Parce que, je pense qu’il avait besoin, comme nous, de la sagesse pour le moment présent. La sagesse est progressive : la sagesse que nous avions l’année dernière ne suffit pas pour aujourd’hui. Nous nous trouvons continuellement dans de nouvelles situations difficiles, et dans ces situations difficiles, il nous faut une nouvelle provision qui nous instruira pour l’occasion.
«Capable de te rendre sage». Qu’est-ce que cela veut dire ? Un homme sage est un homme qui ne se borne pas à agir correctement. Il agit correctement, bien sûr. Mais le vrai sage est celui qui agit pour Dieu ; le sage est celui qui est contrôlé par la pensée de Dieu, ayant été rendu sage par les écrits sacrés. Qu’est-ce que la sagesse du monde ? C’est la sagesse qui, dans sa perspective et sa rétrospective, est limitée à ce monde ; elle ne regarde jamais au-delà des limites de l’époque actuelle. Qu’a fait la sagesse de ce monde ? Elle a crucifié le Seigneur de gloire. Ils ont considéré le Nazaréen méprisé comme sans valeur, voire comme un danger pour l’État et pour leur religion, et ils L’ont crucifié entre deux malfaiteurs. Voilà la sagesse du monde. Regardant le Seigneur Jésus, c’est tout ce qu’ils ont vu !
Qu’est-ce que la «sagesse cachée» des Écritures ? Qu’est-ce que la sagesse de Dieu ? C’est la sagesse qui vient d’en haut ; c’est la sagesse qui nous rend capables de regarder aux petites choses de cette vie avec les yeux de Dieu, c’est-à-dire comme Lui les a révélées dans Sa sainte parole. C’est une grande chose d’être capable de le faire ; c’est une grande chose d’avoir la lumière céleste sur le chemin terrestre, et, chers amis, c’est là que réside la valeur particulière des Écritures pour nous. Pourquoi faisons-nous souvent des erreurs ? Si nous sommes honnêtes et sincères avec nous-mêmes, je pense que nous devrions confesser que chaque erreur du passé a toujours été parce que nous n’avons pas suivi les simples instructions de l’Écriture. Nous nous trompons parce que nous agissons selon la lumière de nos propres yeux. Chers amis, il n’y a rien dans la vie d’un homme — vous le savez aussi bien que moi, mais permettez-moi de vous le rappeler — il n’y a aucune petite circonstance de notre vie quotidienne, que ce soit à la maison ou au travail — il n’y a rien, bon ou mauvais, grand ou petit, qui ne puisse être éclairé par la lumière de la vérité de Dieu.
Les Saintes Écritures sont capables de nous rendre sages à salut, et ce salut, je comprends que cela signifie plus que le salut de nos âmes. Ne rétrécissons pas les grands mots de l’Écriture ; ne prenons pas les termes grandioses et vastes pour les taillader jusqu’à une petite définition misérable selon ce qu’il nous plaît de les réduire. Non, mes chers amis, nous voulons avoir les paroles exactes de Dieu comme elles nous ont été données, et en méditant sur elles et en les considérant à la lumière de la Genèse à l’Apocalypse, nous trouverons qu’elles contiennent des choses auxquelles nous n’avions jamais songé auparavant. Le fait est que nous avons besoin du salut chaque jour ; nous avons besoin d’être sauvés des tendances à l’égarement que nous trouvons en nous-mêmes, et des difficultés dans lesquelles nous nous jetons, souvent par notre propre folie.
Quel déshonneur nous apportons parfois au nom du Seigneur Jésus par notre folie sans frein, parce que nous n’avons pas réfléchi assez tôt, parce que le texte approprié de l’Écriture n’est pas venu à notre esprit, ou plutôt parce que nous avons agi avant qu’il ne soit venu à notre esprit ; nous étions trop pressés et n’avons pas attendu. Chers amis, ne nous pressons pas ; la hâte n’est pas de Dieu ; la hâte est du monde. Quand nous quittons le tourbillon des rues et que nous nous retrouvons dans la paix du sanctuaire, combien tout y est calme et silencieux ; pas un bruit de pas en présence de Dieu ; tout n’est que silence sacré ; tout autour de nous est signe de la grandeur et de la majesté de Celui en présence duquel nous sommes. Non, chers amis, il n’y a pas de hâte, et «celui qui croit ne se hâte pas» (És. 28:16).
Les Écritures sont capables de nous rendre «sages à salut par la foi qui est dans le Christ Jésus». Je pense que le «Christ Jésus» est la clé de toutes nos difficultés. Beaucoup de personnes se chargent du fardeau d’immenses problèmes à cause des difficultés qu’elles trouvent dans les Écritures. Elles en ont un long catalogue, et elles s’attardent toujours sur ces problèmes non résolus. Lorsque vous les rencontrez pour un entretien pieux, elles vous confrontent à une si longue liste de questions sur ceci, cela et encore cela, que vous avez l’impression qu’il vous faut consulter une grande encyclopédie, et que même avec cela, vous ne trouverez pas la réponse à leurs questions. Ils vous demandent, et vous dites que vous ne savez pas ; et ils demandent à quelqu’un d’autre, et ils ne savent pas ; et ainsi ils passent leur temps à se nourrir de ces balivernes. Non, mes chers amis, il y a toujours des difficultés dans les Écritures, et il y en aura toujours. Un homme qui n’en a pas trouvé est un bien piètre spécimen de chrétien. Bien sûr, mes difficultés surgissent parce que je lis la parole de Dieu, et à cause de mon petit esprit, de mon petit cœur. Oh, mes chers amis, vous ne pouvez pas mettre l’océan dans une tasse à thé - et la parole infinie de Dieu me dépasse tout à fait, moi et ma faible compréhension. Il y aura donc toujours des difficultés.
Mais il existe une clé d’or qui déverrouille un grand nombre des difficultés les plus pratiques du croyant, et cette clé est Jésus Christ, comme il est dit ici, «la foi dans le Christ Jésus». Bien sûr, il ne s’agit pas de la foi personnelle pour le salut, mais de la foi qui voit le Christ Jésus, et l’honneur et la gloire du Christ Jésus en rapport avec les affaires de cette vie. Pourquoi suis-je ici ? Pourquoi est-ce que je fais ceci, cela ou cela, si ce n’est pas que la foi dans le Christ Jésus me pousse à agir ?
Croyez-le bien, sans cette foi en Jésus Christ qui nous permet de résoudre les nombreuses difficultés de la vie, il n’y a jamais aucune sagesse dans notre conduite, même pas en étant ici ce soir. Je ne parle pas des difficultés de l’Écriture, mais des difficultés de cette vie — c’est-à-dire des difficultés à décider ce que nous devons être et ce que nous devons faire pour Dieu. Il y a toujours de nouvelles perspectives qui s’ouvrent devant nous, et elles semblent si agréables de loin ! et la question se pose : allons-nous y aller ? Il y a tant d’attraits ; parfois, le nom de Christ y est même associé extérieurement ; il y a un grand champ de service qui s’y rattache ; il y a beaucoup de privilèges et d’associations saintes qui s’y rattachent ; tout cela semble, oh, si agréable et attirant. Est-ce la distance qui rendrait la vue enchanteresse ? Que puis-je faire ? Qu’est-ce qui me donnera une lumière divine sur le chemin et m’ôtera les difficultés quand tant de voix m’appellent dans toutes les directions, et beaucoup utilisent le nom du Seigneur ? Que dois-je faire ? Il faut une foi personnelle dans le Seigneur Jésus Christ Lui-même pour être guidé par Sa parole. N’a-t-Il pas dit aux Siens : «Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie» ?
On a posé une question de cette nature ici cet après-midi. Il s’agissait de savoir comment quelqu’un dans l’assemblée peut savoir s’il est dirigé par l’Esprit de Dieu pour prendre la parole. Je pense que le principe que nous examinons résout le problème : la réponse est «la foi dans le Christ Jésus». Lorsque nous sommes réunis en assemblée, le Seigneur Jésus Christ est là ; Il est Seigneur, Il est Seigneur de tous, et combien plus est-Il notre Seigneur lorsqu’Il est au milieu de nous ! Chers amis, Il est le Seigneur du blasphémateur ; n’est-il pas alors le Seigneur du croyant ? Le jour vient où même les moqueurs se courberont devant Lui ; ne devons-nous pas nous courber devant Lui maintenant ? Et si je suis dans l’assemblée et que je sais que le Seigneur est là, ce fait même, qui ne peut être réalisé que par la foi dans le Christ Jésus, ce fait même me ramènera à ma juste place de soumission et me fera adopter cette attitude juste et révérante en Sa présence, qui convient tant aux frères qu’aux sœurs.
Beaucoup de frères et sœurs pensent que, dans une réunion d’assemblée, seuls les frères ont à être conduits par l’Esprit. C’est une erreur. Les frères doivent être conduits par l’Esprit pour ouvrir leur bouche, mais toute l’assemblée doit être conduite par l’Esprit pour ouvrir son cœur au Seigneur, et l’Esprit est là pour produire dans le cœur de ceux qui sont assemblés tout ce qui est approprié pour la circonstance.
Il y a un guide infaillible par lequel nous pouvons savoir ce qui vient de l’Esprit. Si «l’Esprit est la vérité» (1 Jean 5:6), et si «Ta parole est la vérité» (Jean 17:17), il ne peut y avoir de contradiction entre eux ; ainsi ce qui est de l’Écriture est de l’Esprit, et ce qui est fait à la gloire du Seigneur qui est au milieu est aussi de l’Esprit — sachant que le Christ Jésus Lui-même est la Vérité (Jean 14:6). La révérence à l’égard de Sa présence invisible est un élément indispensable de ce culte en esprit et en vérité que le Père cherche chez Ses adorateurs.
Nous arrivons maintenant à une vérité plus générale, mais d’une importance vitale (2 Tim. 3:16-17), mais le temps qui nous reste fait que je ne peux y faire référence que brièvement. N’oublions pas l’exhortation précédente ; nous avons ici ce qui est vrai de l’Écriture dans son ensemble et également de ses parties. L’apôtre avait déjà mentionné les écrits saints de l’Ancien Testament. Il en vient maintenant à ce qui est général, car en ce temps-là, certaines des Écritures du Nouveau Testament n’avaient pas encore été écrites. Certaines vérités apostoliques n’avaient pas encore été communiquées par écrit, et par conséquent, elles n’étaient pas encore une «écriture». C’est pourquoi l’Esprit de Dieu a amené l’apôtre à écrire en des termes qui devraient nous apporter la plus grande conviction et le plus grand réconfort en ces jours de critique biblique.
«Toute écriture», dit-il, «est inspirée de Dieu». Nous savons que c’est (ou tout au moins c’était) un article commun du credo de la chrétienté que les Écritures sont inspirées de Dieu. Mais, chers amis, nous ne devons pas penser uniquement au fait général que l’Écriture a été donnée par Dieu de manière providentielle, comme la pluie et le soleil. Nous devons avoir dans nos cœurs la vérité centrale à ce sujet, et cette vérité est que dans les Écritures nous pouvons être absolument certains que nous avons la voix de Dieu pour nos âmes. Beaucoup de gens ont torturé leur esprit et celui des autres pour fournir une définition adéquate de ce qu’est l’inspiration, où elle commence, où elle finit, ce qu’elle implique vraiment, etc. Chers amis, nous pouvons laisser de côté toutes ces questions et nous limiter au seul fait que lorsque nous ouvrons nos Bibles et que nous les lisons, nous avons là ce qui est de Dieu. Dieu a insufflé dans ses mots ce qui vient de Lui-même, ce qui leur donne un caractère que rien d’autre ne possède.
Nous pouvons voir une illustration de ce caractère divin dans la formation d’Adam. Dieu a formé le corps du premier homme à partir du sol, poussière, et il y avait une forme bien conformée — non pas celle d’un sauvage grossier et poilu, comme beaucoup de gens le pensent aujourd’hui, — mais celle d’un bel homme, un homme que Dieu avait destiné à occuper une place de souveraineté dans Son monde ici-bas. Mais c’était là une masse inerte, sans vie, belle à regarder, mais une chose sans vie, sans mouvement, pas de son, juste une partie de la poussière de ce monde ici-bas, un grand et beau corps de poussière seulement. Puis Dieu communiqua quelque chose de Lui-même à cette masse inanimée : «Il souffla dans ses narines une respiration de vie, et l’homme devint une âme vivante» (Gen. 2:7). C’est ainsi que l’âme et l’esprit furent communiqués par l’inspiration directe du Tout-Puissant, et c’est ainsi que l’homme fut placé à une distance immense du reste du monde vivant. Les bêtes qui périssent ont leur âme et leur esprit ; elles retournent à la poussière d’où elles sont sorties. L’homme a reçu son origine d’en haut. Cette émanation de Dieu constitue la différence entre l’homme et la création inférieure.
Il en est de même pour le saint livre. Les gens vous diront que les œuvres de Shakespeare, ou des poètes et philosophes anciens grecs et latins, ont leur mesure d’inspiration, et ils placent certaines parties de la Bible un peu au-dessus de ces livres, mais seulement un peu. Sans trop tarder, ils ramènent tout le volume au même niveau, et il va alors dans la corbeille à papier, sans aucune utilité en tant que message infaillible de Dieu à l’homme.
La grande vérité, cependant, est que dans toute l’Écriture, nous avons quelque chose de différent, par son genre et sa nature, de tout autre livre sur la surface de la terre ; et l’essence de cette différence réside en ceci : elle est inspirée de Dieu ; et même si je suis la personne la plus simple sur la terre, je peux m’y plonger et obtenir une direction divine. Je ne suis peut-être qu’un petit enfant tout juste capable de babiller, mais je peux être instruit à ma mesure des vérités de l’Écriture. Ce Visiteur du ciel, saint et béni, le Seigneur Jésus Christ, lorsqu’il était ici-bas, s’est plu à prendre les petits enfants dans Ses bras et à les bénir, et la lumière et le rayonnement célestes en lui n’ont pas inquiété ou effrayé les esprits enfantins, mais leur ont donné un doux contentement.
Oh, chers amis, c’est une grande miséricorde de Dieu qu’en ce jour de grandes erreurs théologiques, nous ayons nos Bibles, que nous ayons l’Écriture inspirée de Dieu, et que rien ne puisse nous l’arracher. Nous la possédons, mais le point crucial est de savoir si nous en faisons l’usage que nous devrions en faire. Elle est profitable — profitable dans un quadruple sens — mais selon ce qui est déclaré ici, en particulier à Timothée, elle l’est spécialement «afin que l’homme de Dieu soit accompli, et parfaitement équipé (accompli) pour toute bonne œuvre».
Maintenant, remarquez cette expression «homme de Dieu», qui apparaît ici, ainsi que dans la première épître. Je pense que c’est une expression à retenir dans notre esprit comme un sujet de méditation avec prière, tandis que nous considérons sa signification particulière dans le contexte où il est utilisé. Nous trouvons également cette expression dans l’Ancien Testament. Nous la voyons appliquée aux prophètes d’Israël dans une période particulière. Elle était utilisée dans un temps de décadence du peuple, de déclin national par rapport au culte de l’Éternel, lorsque la semence élue d’Abraham avait été entraînée dans la bassesse de l’idolâtrie, spécialement chez les dix tribus. Le prophète de Dieu est alors appelé «homme de Dieu». Pourquoi ? Parce qu’il était l’homme qui se tenait pour Dieu au milieu de la masse de ses semblables caractérisés par l’erreur. L’homme de Dieu se tenait debout pour Dieu, seul s’il le fallait.
Selon la prophétie, un homme va venir, portant un titre fâcheux : «l’homme de péché» (2 Thess. 2:3) ; il condensera en lui l’impiété sous toutes ses pires formes. Il est l’homme qui sera le défenseur du péché. Chacun de nous est appelé aujourd’hui, comme les prophètes d’autrefois et comme Timothée, à tenir la défense de Dieu. Oh, chers amis, c’est certainement un privilège d’être du côté de Dieu, et de savoir que nous sommes dans le courant des pensées de Dieu en un jour de dérive et de déclin général. Nous pouvons voir l’erreur tout autour de nous. Certains disent : «Vous ne devriez pas parler de ces choses ; elles ne produisent pas de sentiments heureux dans nos pensées». Bien sûr que non, elles ne sont pas destinées à éveiller un sentiment agréable ; elles sont destinées à susciter en nous l’inverse, une répulsion afin que nous ne soyons jamais pris au piège des tendances mauvaises.
Il y a des gens pris au piège. Vous ne voulez pas être piégé, n’est-ce pas ? Soyez donc au contraire un homme de Dieu. Vous demandez comment on peut être un homme de Dieu ? Ce n’est qu’en s’attachant simplement à l’Écriture. N’essayez pas d’être fidèle à Dieu autrement.
Il y a des gens qui regardent les divisions de la chrétienté et lèvent les mains en signe d’horreur devant le nombre de sectes. Certaines personnes qu’elles connaissent ont été des agents du mal pour générer encore de nouvelles sectes. Ne pouvons-nous pas les réduire ? disent-ils. S’il y en a, disons 500, ne pouvons-nous pas en faire 499 en regroupant deux sectes, ou même réduire le total à 498 ? Chers amis, même dans ce cas, pas grand-chose de bon ne serait fait finalement. Non, ce n’est pas ce à quoi nous sommes appelés. Ce n’est pas à vous de choisir l’objectif de nombre auquel il faut réduire, de les réunir et de laisser les autres suivre leur propre chemin. Si vous voulez faire le travail de réunification, vous devez chercher à réunir tous les 500 ensemble. Vous n’y parviendrez jamais ; c’est trop tard pour le faire dans la période de l’église.
Ce que nous avons à faire, c’est d’être des hommes de Dieu, et la seule façon d’être instruits parfaitement pour le devenir dans ces temps périlleux, c’est d’avoir devant nous la parole de Dieu, et de nous en approcher comme d’une communication inspirée à nos âmes. La raison pour laquelle nous ne profitons pas de la parole de Dieu comme nous le pourrions, c’est que nous ne nous en approchons pas d’une manière pratique. Par pratique, j’entends que nous nous adressons à elle pour obtenir de la lumière sur des points spécifiques de conduite, de service ou d’association. Il y a des personnes qui, dans la difficulté, disent : «Je vais en parler à untel ou untel, il m’aidera». Ils écrivent, ou attendent que le frère vienne, qui l’envoie à un autre, et ainsi la question circule, et quand elle revient finalement, la question en est exactement là où elle était au début, comme aussi celui qui a posé la question. Nous devrions, bien sûr, chercher à nous aider l’un l’autre. Je ne suis pas en train de parler contre cette pratique, mais, chers amis, vous n’obtiendrez jamais une aide utile d’autrui à moins d’aller soi-même directement à la parole de Dieu, et d’honorer l’Esprit de Dieu qui a été donné expressément pour vous guider dans toute la vérité.
De nos jours, c’est une nécessité absolue d’avoir recours directement à la parole de Dieu. Il peut s’agir d’une affaire personnelle ou d’une affaire d’assemblée (église), et nous devons toujours nous rappeler la distinction entre les deux. Nous avons une relation personnelle en tant qu’enfants de Dieu, et l’Écriture nous donne la lumière pour nous en acquitter. Mais face à la terrible confusion, au naufrage et aux ravages causés au témoignage extérieur de l’église de Dieu, nous restons toujours des membres individuels du corps unique dont Christ est la Tête. Or, en tant que membres de ce corps, n’avons-nous pas aussi une responsabilité particulière dans nos relations collectives ? Y a-t-il quelque chose que le Seigneur, auquel nous sommes attachés par ce lien d’amour, voudrait que nous essayions de faire pour Lui en attendant Sa venue ? Je ne connais pas d’autre moyen d’obtenir la réponse à une telle question que de se référer à la Sainte Écriture. Vous y trouverez ce qui est inspiré de Dieu, ce qui vous enseignera tout ce qu’il est bon que vous sachiez, et qui vous instruira en toutes bonnes œuvres. Que Dieu bénisse sa parole de ce but pour nous tous.