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La gratitude – une attitude de vie
Les cinq passages de l’épître aux Colossiens qui invitent
à la gratitude :
Col. 1:12-13 + 2:7 + 3:15 + 3:16-17 + 4:2
Hartmut Mohncke [ajouts bibliquest entre crochets]
Folge Mir Nach, 2020-10, p. 24-27
Table des matières :
1 Rendre grâces : La gratitude comme attitude de vie
1.1 [Cela dépend du cœur, pas des circonstances]
1.2 Méfiez-vous du mécontentement !
1.3 Des cœurs brûlants rendent reconnaissants
2 1er passage : Col. 1:12-13 — Rendre grâces pour des bénédictions grandioses
3 2ème passage : Col. 2:7 — Abondant dans la foi avec des actions de grâces
4 3ème passage : Col. 3:15 — La gratitude aide dans les relations mutuelles
5 4ème passage : Col. 3:17 — Rendre grâces / Remercier — une attitude fondamentale
6 5ème passage : Col. 4:2 — Ne pas oublier de rendre grâce en priant
Nous risquons de perdre notre reconnaissance ou gratitude. Est-ce parce que nous sommes dans le besoin sur le plan extérieur ? Certainement pas ! La plupart d’entre nous avons plus qu’assez — non seulement de nourriture, de vêtements, de maison ou d’habitation, mais aussi de nombreuses choses dont nous n’avons même jamais besoin. Par rapport à de nombreux pauvres sur cette terre, nous sommes plutôt bien lotis. Cependant, nous constatons que les pauvres sont souvent beaucoup plus reconnaissants et satisfaits que les riches ou que ceux qui vivent dans une société de bien-être. Ce n’est donc pas dû à nos circonstances si nous sommes reconnaissants. En fin de compte, c’est une attitude du cœur et une décision du cœur. Les chrétiens du début avaient dû l’apprendre également.
«Il est remarquable de constater à quel point le contentement fait non seulement le bonheur d’une âme, mais va aussi de pair avec la sainteté. Il n’y a presque rien qui perturbe autant notre relation avec Dieu et avec les gens que l’insatisfaction. Elle ouvre la voie à tous les maux. Elle contribue dans une grande mesure aux révolutions et autres ruptures sociales. Dans les petites unités, il n’y a guère autre chose qui fasse autant sortir de l’équilibre à la fois des familles entières et des dispositions intérieures des individus. Ce n’est pas par hasard que l’Esprit Saint juxtapose «ingrats» et «sans piété» (cf. 2 Tim. 3:2). Nous constatons également que l’ingratitude peut conduire à l’idolâtrie : Non seulement les païens ont refusé de donner gloire à Dieu (Rom. 1:21), mais ils ont aussi été ingrats (même v. 21) et sont tombés dans toutes sortes d’immoralités (Rom. 1).
Il n’y a guère de chose plus importante que de nourrir la gratitude du cœur et de sanctifier le Seigneur dans nos cœurs (cf. 1 Pierre 3:15), en faisant confiance à Sa bonté et en étant conscient qu’Il a donné à chacun exactement ce qu’il y a de mieux. Mais la seule façon d’être satisfait en toutes circonstances est de regarder comment Dieu a agi envers nous en Christ — pour toute l’éternité». (*)
(*) Citation de W. Kelly, Exposé sur l’évangile de Luc
Après ces réflexions introductives, voyons les cinq passages de l’épître aux Colossiens qui invitent à la gratitude. Comme on peut le voir dans l’épître, les Colossiens étaient en danger d’être détournés en devenant la proie de certains «éléments du monde». À l’époque, c’était la philosophie, les traditions juives et la superstition ; aujourd’hui, ce sont peut-être d’autres «éléments» qui présentent un danger spirituel pour nous. S’ils ne sont pas «selon Christ» (Col. 2:8), c’est-à-dire s’ils nous éloignent de Lui, notre cœur se refroidit. Rien d’étonnant alors, si nous devenons ingrats. C’est ce qui était arrivé aux croyants de Colosses : ils étaient soumis à des influences néfastes et commençaient à ne plus être assurés dans leur vie de foi. C’est pourquoi Paul s’efforce de les remettre d’aplomb sur une base solide, où l’on trouve au premier rang la vérité révélée au sujet de Jésus Christ. Cela confirme que notre gratitude en tant que chrétiens a toujours son origine en dehors de nous : en Dieu Lui-même et dans ce qu’Il a fait et fait encore pour nous. L’égoïsme, d’ailleurs, est l’un des plus grands ennemis de la gratitude !
La première invitation (indirecte) se trouve au ch. 1 :
«...rendant grâce au Père, qui nous a rendus capables de participer au lot des saints dans la lumière ; qui nous a délivrés du pouvoir des ténèbres et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour» (Col. 1:12,13).
Ce n’est évidemment pas Paul qui rend grâces ici au premier chef, mais il souhaite que les destinataires de sa lettre le fassent. Paul priait pour qu’ils aient une marche digne dont les résultats seraient de produire du fruit et de la croissance — mais aussi une attitude de «gratitude» (où ils rendraient grâces) (*).
(*) Les expressions «portant du fruit», «croissant», «étant fortifiés» et «rendant grâce» ont la même forme verbale en grec.
Et pour quoi les destinataires de l’épître devaient-ils rendre grâces ? De ce que le Père leur avait accordé une vie nouvelle et divine, et les avait ainsi rendus capables d’être dans Sa présence, en dehors de la création, et de comprendre les choses éternelles et d’en jouir. Cet héritage ou ce lot ne doit pas être confondu avec l’héritage que nous posséderons avec Christ dans le royaume millénaire (cf. Rom. 8:17 ; Éph. 1:14, 18 ; Col. 3:24 ; 1 Pierre 1:4). L’héritage dont Paul parle en Colossiens 1 n’est pas le Royaume, mais la part éternelle de tous les croyants du temps de la grâce dans la présence immédiate de Dieu. Cela ressort particulièrement de la référence aux «saints dans la lumière» (Col. 1:12 ; cf. Actes 26:18).
Juste ensuite, Paul décrit un changement énorme : auparavant les Colossiens appartenaient à un domaine d’autorité caractérisé par les ténèbres ; le péché et le diable y régnaient. Or maintenant, eux et nous, chrétiens d’aujourd’hui, sommes placés sous une toute autre autorité. Nous sommes dans le «royaume du Fils de son amour». Là où notre Seigneur est l’incarnation de l’amour du Père, c’est là que nous servons le Fils. Là, l’amour règne et domine tout. L’amour qui a existé éternellement entre le Père et le Fils s’est maintenant tourné vers nous aussi. — N’avons-nous pas beaucoup de raisons de rendre grâces, de remercier Dieu, notre Père, chaque jour ?
La deuxième invitation (indirecte) figure au ch. 2 :
«...enracinés et édifiés en Lui, et affermis dans la foi, selon que vous avez été enseignés, abondant en elle avec des actions de grâces» (Col. 2:7).
Les croyants de Colosses avaient cru en Christ. Cependant il y avait des gens qui voulaient leur faire croire que la vie de la foi devait être approfondie par d’autres éléments. Non ! ils devaient poursuivre maintenant comme ils avaient reçu le Seigneur Jésus et comme ils avaient été enseignés : marcher en Lui, en se laissant enraciner et édifier en Lui (Col. 2:6,7). Il est également important d’être affermis dans le contenu de la foi. Nous devons le connaître et l’apprécier, et «y abonder». Ce faisant, nous n’oublions pas que la révélation de la vérité de la foi est un grand don pour lequel nous sommes reconnaissants de cœur à Dieu. Et cela devrait alors aussi se traduire sur nos lèvres sous forme de prières d’actions de grâces. Plus nous rendons grâce pour les bénédictions spirituelles, plus nous apprécions et prenons possession de ces dons de manière très pratique, et moins le monde a de l’emprise pour nous gagner à ses sollicitations.
Nous en arrivons maintenant à une invitation concrète dans la partie pratique de l’épître :
«Que la paix du Christ, à laquelle vous avez été appelés en un seul corps, préside dans vos cœurs et soyez reconnaissants» (Col. 3:15).
Le contexte où se trouve ce verset montre clairement que l’accent est mis sur ce que les croyants vont ensemble (cf. «l’un l’autre», «les uns aux autres», Col. 3:13,16). Or comme de nombreux conflits peuvent justement surgir dans la sphère des relations mutuelles, des qualités telles que l’humilité, la douceur et la longanimité sont d’une grande importance (Col. 3:12). L’amour est également mentionné comme étant «le lien de la perfection» (Col. 3:14). Enfin, Paul parle de la paix du Christ, qui doit avant tout nous caractériser personnellement. La paix en toutes circonstances, voilà ce qui a marqué Christ. Cette paix devrait être la base pour décider dans toutes les situations de notre vie.
D’ailleurs, nous avons justement été appelés à cette paix «en un seul corps» (Col. 3:15). On peut bien se le représenter : Les membres et organes du corps humain ne travaillent jamais les uns contre les autres, mais toujours ensemble. Tout est disposé en parfaitement harmonie — sinon le corps est malade. À partir de la tête (Christ), nous recevons beaucoup de bénédictions les uns des autres en tant que membres du seul corps. En sommes-nous reconnaissants ? Rendons-nous grâce pour les frères et sœurs dans la foi que le Seigneur a placés à nos côtés ? Certes, dans le peuple de Dieu il y a beaucoup à critiquer — et à juste titre ! Mais si je veux contribuer à ce qui est positif, alors la gratitude personnelle doit me caractériser. Car une attitude de base d’insatisfaction ne ferait que détruire la communion des croyants — et ne guérira jamais. Quelle importance alors a l’invitation : «Soyez reconnaissants !» (Col. 3:15).
Peu après l’invitation concrète «soyez reconnaissants», l’apôtre mentionne à nouveau l’action de grâces (remerciement) comme une attitude de vie :
«Et quoi que vous fassiez, en parole ou en acte, faites tout au nom du Seigneur Jésus, rendant par lui des actions de grâces à Dieu le Père» (Col. 3:17).
C’est un verset pour la vie de tous les jours, qui incite, il est vrai, à la réflexion : tout ce que nous disons et faisons ne doit pas seulement être en harmonie avec le Seigneur (ce qui nous parait déjà difficile parfois), mais doit être fait, dans une certaine mesure, en Son nom. Nous parlons alors et agissons en tant que Ses représentants. Quelle haute responsabilité — et en même temps quel grand privilège ! Qui d’autre pourrait répondre à cette exigence, sinon ceux qui sont préparés pour le faire : des élus, saints et bien-aimés ? (Col. 3:12). Et plus nous réfléchirons à la grâce que Dieu nous a accordée en Christ, plus nous rendrons grâces à notre Père. Faisons-le ! Le faisons-nous ?
La dernière invitation à la gratitude ou à l’action de grâces est en relation avec notre vie de prière :
«Persévérez dans la prière, veillant en elle avec des actions de grâce» (Col. 4:2).
Il est étonnant de constater à quel point le Nouveau Testament nous rappelle souvent la prière. C’est manifestement nécessaire, car nous sommes enclins à prendre les choses en main par nous-mêmes au lieu de nous laisser conduire par Dieu et de recevoir Ses dons. Celui qui prie cherche la communion avec Dieu et exprime en même temps qu’il est dépendant de Dieu et de Son aide, — même si, bien sûr, il ne doit pas toujours s’agir de nous et de nos besoins. Le verset qui suit immédiatement montre clairement combien la prière est nécessaire pour les autres : pour les serviteurs dans l’œuvre du Seigneur (Col. 4:3). En outre, il existe de nombreuses occasions de prières — et même «pour tous les hommes» (1 Tim 2:1).
Prier est en fait tout simple et devrait aller de soi pour tout croyant. La difficulté, cependant, est de persévérer dans la prière, c’est-à-dire de faire preuve de constance. En plus de cela, il est également nécessaire d’être vigilant. Cela inclut de ne pas faire des «bavardages» (Matt. 6:7) ni de se lancer dans des exposés généraux, mais de prier consciemment et concrètement. Ne pas oublier «avec des actions de grâces». Cela ne s’applique pas seulement aux demandes de prières que Dieu a déjà exaucées ; nous devons bien sûr Le remercier pour cela. Mais dans toutes les demandes que nous exprimons, il nous faut réfléchir à tout ce qui nous est accordé sans même que nous ayons prié pour. Il y a de nombreuses raisons de rendre grâces : depuis la rédemption, en passant par les bénédictions célestes, jusqu’à la famille, la santé et le travail. Et que faire si nous restons dans l’attente d’un exaucement ? Même dans ce cas, nous pouvons rendre grâces à Dieu de ce qu’Il est toujours bon envers nous et qu’Il nous aime infiniment.