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Plus que vainqueurs


la foi dans la vie quotidienne

 

Michael Hopp [ajouts bibliquest entre crochets]

Folge Mir Nach 2020-10 p. 8-11

Table des matières :

1        [L’expression sur laquelle nous nous interrogeons]

2        Vainqueurs

3        Plus que vainqueurs

4        Paul et Silas à Philippes — Actes 16

5        Paul et Silas : plus que vainqueurs – Actes 16:25

6        Et nous ?

 

 

1         [L’expression sur laquelle nous nous interrogeons]

L’apôtre Paul nous nomme, nous les croyants, des vainqueurs. Nous sommes même plus que vainqueurs par le Seigneur Jésus qui nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous. En Rom. 8:37, nous lisons :

 

« Mais dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés ».

 

Je voudrais m’arrêter sur l’expression « plus que vainqueurs » de ce verset, Cette expression est très remarquable pour au moins deux raisons :

●    Tout d’abord, elle ne figure dans la Bible que dans ce passage.

●    Ensuite, une lecture superficielle pourrait laisser penser qu’il s’agit d’une déclaration superflue. Un vainqueur n’a-t-il pas déjà maîtrisé le danger avec l’aide de Dieu ? N’a-t-il pas déjà franchi une muraille avec son Seigneur (Ps. 18:30) ?

 

2         Vainqueurs

Le mot « vainqueur » résonne comme quelque chose passé de mode. Il a maintenant presque disparu de notre vocabulaire ordinaire. Un vainqueur est quelqu’un qui se trouve dans ou devant une situation difficile, et qui la maîtrise avec le secours du Seigneur. Il franchit une muraille avec son Dieu selon l’expression de 2 Sam. 22:30.

Le mot grec « nikao » pour « vainqueur » figure 28 fois dans la Bible. Le Seigneur Jésus lui-même utilise le terme à plusieurs reprises : « Ayez bon courage, j’ai vaincu le monde » (Jean 16:33) (*).

 

(*) Quelques autres occurrences : « Et c’est ici la victoire qui a vaincu le monde : notre foi » (1 Jean 5:4,5). « À celui qui vaincra » est dans les diverses lettres aux assemblées d’Apoc. 2. Rom. 12:21 : « Ne sois pas surmonté par le mal, mais surmonte le mal par le bien ». Dans le domaine profane, le sens de nikao est « vaincre ».

 

3         Plus que vainqueurs

Mais que signifie être « plus que vainqueur » ? En premier lieu, Paul était surement saisi par les délivrances du Seigneur. Combien de fois le Seigneur l’avait-Il secouru dans des situations presque désespérées ! Dans cette mesure, il ne lui suffisait pas de parler d’être « vainqueur », mais il fallait davantage.

Il y a une deuxième pensée : En Rom. 8, à partir du v. 31, il s’agit de la grandeur de l’amour de Dieu, qui s’est montré avant tout en ce qu’Il n’a pas épargné Son propre Fils, mais qu’Il L’a livré pour nous tous. Comme preuve de Son amour, Dieu a payé le prix le plus élevé possible, et ce à l’égard d’objets absolument indignes, à savoir des pécheurs et des ennemis (cf. 1 Jean 4:9 ; Rom 5:8). Cet amour est donc si grand que nous pouvons nous reposer dessus complètement. Même les accusations (Rom. 8:33), les persécutions (Rom. 8:35) et d’autres circonstances, ne nous en séparent pas. C’est pourquoi nous ne sommes pas seulement des vainqueurs dans ces circonstances, mais nous sommes plus que vainqueurs, c’est-à-dire que nous ne sommes pas ceux qui se battent dans les circonstances (pour vaincre), mais nous sommes ceux qui se reposent dedans et peuvent tout remettre à Dieu et à Son amour (c’est pourquoi nous sommes « plus que » vainqueurs).

 

4         Paul et Silas à Philippes — Actes 16

Actes 16 nous montre aussi un exemple de ce que Paul entend par « plus que vainqueurs ».

Le v. 25 de ce ch. 16 est crucial en rapport avec Rom. 8:37 : « Aux environs de minuit, Paul et Silas priaient et chantaient les louanges de Dieu, et les prisonniers les écoutaient » (Actes 16:25).

Examinons d’abord les circonstances entourant cette déclaration, car nous comprendrons alors mieux pourquoi Paul et Silas étaient ici « plus que vainqueurs ».

Dans ce second voyage missionnaire, Paul et ses compagnons vivaient spécialement en étroite communion avec le Seigneur : Ils avaient plusieurs fois reçu des directives quant aux lieu où aller ou ne pas aller (Actes 16:6,7). Ils ne voulaient pas faire un seul pas hors de la dépendance de leur Seigneur. Ils avaient alors reçu un appel à l’aide d’un homme macédonien dans une vision de nuit : « Venez nous aider ! » (Actes 16:9,10) et ils se mirent donc en route. Cela se déroula en deux étapes à travers la mer Égée : d’abord vers l’île de Samothrace, puis vers Neapolis en Macédoine. De là, ils marchèrent à pied environ 20 km jusqu’à Philippes (Actes 16:11,12).

À Philippes, ils se demandèrent peut-être où étaient les gens qui attendaient de l’aide de leur part. Ils ne rencontrèrent que quelques femmes craignant Dieu au bord de la rivière, ainsi que Lydie qui les hébergea. Puis Satan entra en scène, d’abord par ruse par le biais de la diseuse de bonne aventure, puis par violence comme un lion rugissant en faisant traîner Paul et Silas vers les autorités de la ville par les maîtres de la diseuse de bonne aventure. Leurs accusateurs prétendirent que Paul et ses compagnons mettaient tout sens dessus dessous, qu’ils dressaient les païens et les Juifs les uns contre les autres et qu’ils proclamaient des coutumes étrangères inacceptables. Les magistrats crurent ces accusations injustifiées sans rien vérifier ; ils n’écoutèrent pas la partie adverse. Il n’y eut ni procès ni verdict. Et cela, remarquez bien, en vertu du droit romain !

Paul et Silas furent dépouillés de leurs vêtements : on peut difficilement imaginer plus grande honte ! Et pas seulement cela : ils furent battus et fouettés. L’expression « de nombreux coups » (Actes 16:23) souligne la pratique cruelle et arbitraire des Romains : tandis que les Juifs comptaient 40 coups moins un, les Romains ne comptaient pas. Quelle injustice criante !

Le chef de la garde devait veiller très sûrement sur les prisonniers Paul et Silas, c’est-à-dire qu’il mettait sa vie en garantie d’eux. On en a la confirmation plus tard lorsqu’il voulut se suicider à la vue des portes ouvertes.

En apparence, la situation des serviteurs du Seigneur était désespérée : innocents, ils étaient enfermés dans la prison intérieure, la plus sombre, les pieds enserrés dans des fers, blessés, dans de grandes douleurs, incapables de se libérer. De plus, n’imaginons pas les prisons de l’époque comme les établissements européens d’aujourd’hui. Autrement dit, la cellule de prison était le dernier endroit où l’on pouvait penser que le Seigneur puisse travailler par Ses serviteurs.

 

5         Paul et Silas : plus que vainqueurs – Actes 16:25

Dans le cadre de cette situation désespérée, on comprend alors effectivement ce que signifie « plus que vainqueurs ». La première attaque avait été surmontée : oui, ils étaient encore en vie et n’avaient pas renoncé à rendre témoignage à leur Seigneur. Malgré l’injustice criante et la grande douleur, ils avaient été vainqueurs.

Mais ce n’était pas tout : quand ils commencèrent à prier et à chanter à minuit, ils devinrent plus que vainqueurs ! Qu’est-ce qui les tenait éveillés ? La douleur, la colère ? Comment cela se pourrait-il ? Ils étaient si proches du Seigneur et ne voulaient rien faire sans Lui (Actes 16:6,7) ! On peut bien le comprendre ! Mais avant tout, il y avait quelque chose d’autre, quelque chose de plus élevé. Ils n’ont pas tout de suite commencé à chanter, ils étaient des vainqueurs, oui, mais pas des surhommes ! Même la tribulation ne pouvait pas les séparer de l’amour de Christ (Rom. 8:35). Ils se sont reposés dans l’amour de Dieu !

Nous pouvons encore comprendre qu’ils aient prié tous les deux. Peut-être que dans cette situation, nous nous serions également mis à prier Dieu après un certain temps. Mais chanter ! Cela ne semblait-il pas complètement impossible ? Or pourtant oui, ils pouvaient maintenant chanter, car ils avaient accepté les voies de Dieu envers eux. Ils les prenaient de Sa main tout simplement. Ils ne pouvaient demander la délivrance qu’à Dieu seul. Peut-être pensaient-ils aussi au Seigneur et étaient-ils heureux de pouvoir vivre quelque chose de semblable à Lui.

Et qui leur a donné la force de chanter ? Qui les a conduits à cette reconnaissance ? Nul autre que le Seigneur Jésus. Oui, ils étaient plus que vainqueurs, par celui qui les avait aimés.

La confirmation suit sur le champ. Paul et Silas sont immédiatement récompensés de leur confiance, car : « Les prisonniers les écoutaient ». C’était quelque chose de complètement nouveau et inattendu pour les détenus ! Les gens qui se trouvaient en prison n’auraient jamais, humainement parlant, entendu l’évangile dans des circonstances normales. Il n’y avait jamais eu de chrétiens dans la prison de Philippes. Si l’on entendait quelque chose dans cette prison, c’était des malédictions, non pas des chants (Job 35:10). En outre les prières et les chants ne dérangèrent pas les détenus ; on aurait pu s’attendre à ce que les malfaiteurs interrompent les chants. Mais rien de tout cela, au contraire : ils écoutaient ! Peut-être reverrons-nous l’un ou l’autre d’entre eux au paradis ?

 

6         Et nous ?

Nous ne sommes plus persécutés aujourd’hui, du moins en Europe occidentale. Mais il y a d’autres difficultés dans notre vie, entre autres le coronavirus. Comment pouvons-nous être « plus que vainqueurs » ? Nous devrions arriver à voir les choses de cette terre comme d’en haut, et mettre notre confiance en ce que notre Dieu et Père doit d’abord tout passer en revue. Nous pouvons avoir confiance que Dieu tient tout dans Sa bonne main. Nous pouvons avoir confiance qu’Il s’occupe, plus que nous ne nous en rendons compte, de ce que toutes choses concourent pour notre bien (Rom. 8:28). Nous pouvons accepter Ses voies. Nous pouvons nous reposer dans Son amour, et avoir confiance qu’Il voit tout et qu’Il nous aime.

Le Seigneur a dit : « Oui, Père, car c’est ce que tu as trouvé bon devant toi » (Matt. 11:26).

En Ésaïe 55:9, nous lisons : « car [comme] les cieux sont élevés au-dessus de la terre, ainsi mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées ».