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Le Royaume de Dieu

(SLE 1:490)

1        Le royaume de Dieu

C’est la sphère où les droits de Dieu ou de Christ, le Roi, sont reconnus. Cette sphère est réelle, extérieure (les cieux et la terre) ou spirituelle, intérieure (un domaine moral).

L’histoire de l’homme sur la terre sous le gouvernement de Dieu comprend la loi et le royaume. La loi et les prophètes ont eu leur cours jusqu’à Jean le Baptiseur (Matt. 11:13) qui a annoncé la venue de Christ, le Messie et l’introduction de son royaume. La prédication de Jean était celle de l’évangile du royaume (Matt. 3:2). Après le témoignage du précurseur, Jésus lui-même commence à prêcher, dans les mêmes termes (Matt. 4:17), cet évangile (la bonne nouvelle) du royaume (Matt. 4:23). Lorsque Christ est sur la terre, le royaume s’est approché du peuple d’Israël dans la personne du Roi (Luc 9:11) ; il est au milieu d’eux (Luc 17:21).

 

2        Le royaume des cieux

Christ a été rejeté, le Messie retranché (Dan. 9:26), et le royaume n’est pas publiquement instauré. Christ, le Roi, étant dans le ciel, le royaume de Dieu sur la terre est appelé le royaume des cieux ; son existence et son développement sont mystérieux (Matt. 13). Toutefois, des effets moraux sont manifestés par ceux qui dans le royaume ont la vie de Dieu. Ces principes moraux sont établis par le Seigneur dans le discours sur la montagne (Matt. 5-7), en donnant à la loi sa vraie valeur spirituelle.

Le développement extérieur du royaume des cieux et ses caractères moraux intérieurs sont décrits par les six paraboles de Matthieu 13, qui suivent celle du semeur ; l’enseignement du Seigneur est complété par les quatre autres paraboles du royaume des cieux dans cet évangile (Matt.18 :23-35 ; 20:1-16 ; 22:1-14 ; 25:l-13).

Simon Pierre a reçu du Seigneur une mission particulière pour l’administration du royaume dans le monde : il en reçoit les clefs pour ouvrir la porte du royaume aux hommes sur la terre ; d’abord aux Juifs (Act. 2:37-41), puis aux Samaritains (Act. 8:14-17), et enfin aux nations (Act. 10:44-48). Pierre reçoit en outre l’autorité de lier et de délier sur la terre. Il en usera par exemple à l’égard de Simon le magicien (Act. 8:20-22).

Le siège du pouvoir dans le royaume est maintenant au ciel, là où Christ est assis sur le trône de son Père (Apoc. 3:21). L’administration du royaume est confiée à l’homme sur la terre (le domaine de son existence), pendant l’absence du Roi. Aussi des imperfections sont-elles apparues sous forme d’un mélange entre des personnes qui ont la vie de Dieu (les fils du royaume), et d’autres qui n’ont que l’apparence (les fils du méchant). La mise en ordre de cette confusion interviendra à la fin de la période actuelle, par le jugement de la moisson, à la consommation du siècle (Matt. 13:37-40).

 

3        L’Assemblée sur la terre

Parallèlement à l’évolution du royaume des cieux sur la terre, Dieu tire maintenant un peuple pour son nom (Act. 15:14) : l’Assemblée, «appelée hors de» (c’est le sens du mot grec ecclésia ), est mise à part pour un appel céleste. Comme corps de Christ et épouse de l’Agneau, l’Assemblée comprend tous les croyants, sauvés par la foi et possédant la vie de Dieu, amenés à lui pendant la période actuelle (entre la première venue de Christ et son retour en grâce). L’Assemblée est aussi vue comme la maison de Dieu sur la terre : - soit bâtie par Dieu lui-même et le travail est parfait (Éph. 2:22), - soit confiée à la responsabilité de l’homme, et donc entachée d’imperfections (1 Cor. 3:10-15). Dans les deux cas, le fondement est le même, Jésus Christ, roc et pierre de fondement, selon la révélation du Père à Pierre (Matt. 16:18). L’apôtre Pierre est une pierre vivante, comme tous les autres croyants formant l’édifice divin. Aucune mission ou autorité particulières ne lui sont confiées pour l’administration de l’Assemblée sur la terre. Le pouvoir de lier et de délier dans l’assemblée est donné aux deux ou trois réunis au nom du Seigneur (Matt. 18:18, 20). Cette prérogative solennelle a pour objet notamment de maintenir la sainteté qui sied à la maison de Dieu (Ps. 93 :5). La différence est d’importance par rapport à l’administration du royaume (Matt. 13:30).

 

4        Relation entre l’Assemblée et le Royaume des cieux

L’Assemblée est dans le royaume, mais ne doit pas être confondue avec lui. Le royaume est gouverné par son roi, Christ, bien que l’administration présente en soit confiée à l’homme. L’Assemblée, au contraire, est l’épouse du roi, elle est une avec lui. Ses membres ne sont donc pas à proprement parler des sujets du royaume ; ils se soumettent néanmoins, de cœur, aux lois qui le régissent. Ceux qui font partie actuellement du royaume comme croyants appartiennent aussi à l’Église et partiront avec Christ à sa venue. Le royaume se poursuit après la venue de Christ pour prendre Son Assemblée.

L’Assemblée et le Royaume des cieux ont donc une identité et un développement distincts. Toutefois, l’histoire de l’assemblée confiée à la responsabilité de l’homme (la chrétienté), décrite prophétiquement par les épîtres aux sept assemblées d’Asie (Apoc. 2 et 3), présente une solennelle analogie avec l’histoire du royaume des cieux sur la terre (annoncée par les six paraboles de Matthieu 13). L’un et l’autre présentent à la fois un aspect extérieur (lié à la responsabilité de l’homme), et un aspect intérieur (fruit du travail du Seigneur, promesse au vainqueur), qui ne peut être altéré par l’homme.

 

5        La sphère morale du Royaume de Dieu

Le royaume de Dieu est aussi la sphère morale dans laquelle les droits de Dieu et de son Christ sont reconnus. Il faut la nouvelle naissance pour voir moralement le royaume (Jean 3:3), comme pour y entrer (Jean 3:5).

Ses caractères moraux sont ceux de Dieu lui-même : justice, paix et joie dans l’Esprit Saint (Rom. 14:17). Là s’exerce la puissance de Dieu (1 Cor. 4:20).

En prêchant l’évangile de la grâce et de la gloire du Christ (2 Cor 4:4), l’apôtre Paul prêchait aussi le royaume de Dieu (Act. 20:25 ; 28:31). Il ne s’agit pas de l’évangile du royaume, prêché par Christ sur la terre, et annoncé de nouveau après la période actuelle de l’Église (Matt. 24:14), sous le caractère de l’évangile éternel (Apoc. 14:6) pour introduire un bonheur terrestre. En annonçant le salut par la foi en Christ comme Sauveur, Paul prêchait aussi ses droits comme Seigneur. Cette soumission effective du croyant aux droits de Christ sur sa vie prouve la réalité de sa foi, et lui assure l’héritage du royaume (1 Cor. 6:10 ; Éph. 5:5).

Le propos de Dieu est de nous appeler, nous les chrétiens, à son propre royaume et à sa propre gloire (1 Thes. 2:12). Mais, dès maintenant, nous avons été transportés dans le royaume du Fils de son amour (Col. 1:13). Quelle merveilleuse grâce !

 

6        Le royaume à venir

Le royaume en mystère fera place au royaume en gloire, à la fin de la période actuelle. Les disciples en ont eu une préfiguration fugitive sur la montagne de la transfiguration. Alors le royaume sera établi dans les deux sphères céleste et terrestre.

— Le royaume céleste (appelé aussi le royaume du Père) : tous les croyants des dispensations antérieures y auront part (Dan. 12:3 ; Matt. 13:43). Le Seigneur en parle à ses disciples comme le lieu de la joie à venir (Matt. 26:29). C’est l’espérance placée devant les croyants hébreux (Héb. 12:28 ; 2 Pi. 1:11) ; celle qui soutenait la foi de Paul, au moment où il allait connaître le martyre (2 Tim. 4:18).

— Le royaume terrestre (appelé aussi le royaume du Fils de l’homme) : reporté à un temps à venir par le rejet du Messie, ce royaume est maintenant instauré par le retour en gloire de Christ, Fils de l’homme. Il suit immédiatement les temps des nations, et remplace sans transition l’empire romain, qui s’est reconstitué pour être jugé. Christ jugera et régnera avec les saints (Dan. 7:22 ; 1 Cor. 6:2). Les apôtres y auront une place particulière, car ils avaient partagé le rejet de leur Maître sur la terre (Luc 22:30).

 

7        La fin (1 Cor. 15:24)

Le royaume terrestre durera mille ans, pour amener à son terme l’histoire de l’humanité sur la terre.

À la fin des mille ans, Dieu envoie le feu du ciel pour réprimer la dernière révolte de l’homme contre lui, et Satan est jeté dans l’étang de feu et de soufre (Apoc. 20:10). Alors ont lieu la résurrection et le jugement des morts (ceux qui n’avaient pas la vie de Dieu) et l’abolition du dernier ennemi, la mort. Tout entre alors dans une stabilité immuable : c’est l’état éternel. Christ, Homme parfait, remet le royaume à son Père, et «Dieu est tout en tous» (1 Cor. 15:28).

Pendant la période actuelle, la grâce règne par la justice pour la vie éternelle par Jésus Christ, notre Seigneur (Rom. 5:21). « Christ est tout et en tous » (Col. 3:11). Dans le millénium, Christ règne en justice (És. 32:1).

Dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre, la justice habite (2 Pi. 3:13).