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Que dit l’ÉCRITURE ? (Rom. 4:3)

 

 

Réponse à 150 questions touchant divers sujets bibliques ou de la vie chrétienne, posées par les lecteurs du périodique «le Salut de Dieu» entre 1873 et 1917 (par W.J.Lowe puis Élie Périer)

 

 

 «Sondez les Écritures, car vous, vous estimez avoir en elles la vie éternelle, et ce sont elles qui rendent témoignage de moi» Jean 5:39

 

«Toute écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute bonne œuvre» 2 Timothée 3:16, 17

 

«Et ils reçurent la parole avec toute bonne volonté, examinant chaque jour les Écritures pour voir si les choses étaient ainsi» Actes 17:11

 

Sommaire

 

69.          1 Cor. 3:9. Collaborateurs de Dieu

70.          1 Cor. 3:17. Dieu le détruira

71.          1 Cor. 8:11. Le frère périra par ta connaissance

72.          1 Cor. 10:23. Toutes choses me sont permises

73.          1 Cor. 11:10-13. La femme qui prie doit-elle se couvrir la tête ?

74.          1 Cor. 9:24-27 ; 11:30-32. Achever la course, remporter le prix

75.          1 Cor. 14:34-35. Exercice du don de prophète chez la femme.

76.          1 Cor. 15:8. Pourquoi l’apôtre se compare-t-il à un avorton ?

77.          1 Cor. 15:29. Baptême pour les morts

91.          1 Tim. 3:1 ; 1 Cor. 14:1, 3, 39. Aspirer à la surveillance, désirer des dons.

 

69.       Que veut dire cette expression : «Collaborateurs de Dieu» (1 Corinthiens 3:9) ?

On voit clairement, d’après le contexte, qu’il n’est nullement question dans ce passage de travailler avec Dieu pour gagner notre propre salut ou de faire quoi que ce soit pour aider Dieu dans ce qu’il a accompli en notre faveur d’une manière complète et absolue. Dans sa grâce, Dieu a fait annoncer son salut partout, par le moyen des apôtres et des évangélistes que Christ a envoyés et qui sont ses ambassadeurs. Paul et Apollos étaient des serviteurs de Dieu, par lesquels les Corinthiens avaient cru.

Comme Dieu, dans la personne de son Fils, avait été à l’oeuvre pour réconcilier le monde avec lui-même, ainsi, c’était réellement lui qui, par le moyen de ses apôtres, faisait entendre sa propre voix ; ceux-ci étaient donc dans ce sens «collaborateurs de Dieu», comme il est écrit : «Travaillant à cette même œuvre, (c’est-à-dire l’oeuvre de la réconciliation), nous aussi, nous exhortons à ce que vous n’ayez pas reçu la grâce de Dieu en vain» (2 Corinthiens 6:1). Recevoir la grâce de Dieu en vain, c’est l’avoir écoutée et reçue de telle manière qu’elle n’ait eu aucune puissance réelle sur le coeur et la conscience. Comparez Jacques 1:22-25. Un exemple remarquable du contraire est mentionné dans 1 Thessaloniciens 2:13 : «C’est pourquoi aussi nous, nous rendons sans cesse grâces à Dieu de ce que, ayant reçu de nous la parole de la prédication qui est de Dieu, vous avez accepté, non la parole des hommes, mais (ainsi qu’elle l’est véritablement) la parole de Dieu, laquelle aussi opère en vous qui croyez».

Ce dernier passage montre aussi très clairement comment les apôtres étaient «collaborateurs de Dieu», évidemment sous sa direction. Quiconque, aujourd’hui, prêche l’évangile en public, ou l’annonce à une autre personne est, dans la mesure de sa fidélité, occupé à travailler avec Dieu dans cette oeuvre bénie de la réconciliation.

70.       Que signifient les mots : «Dieu le détruira», en 1 Corinthiens 3:17 ?

Le passage parle de trois espèces de «travail» en rapport avec la maison de Dieu (c’est-à-dire l’Église) sur la terre. Après avoir établi qu’il s’agit seulement de ce qui est bâti sur le fondement déjà posé, «lequel est Jésus Christ» (car il n’y en a pas d’autre, pas de salut en dehors de son nom), — l’apôtre montre qu’il peut y avoir de bons et de mauvais ouvriers. L’ouvrage de chacun sera ensuite éprouvé par le feu. Tout ce qui n’est pas selon Dieu sera alors consumé.

1) Le bon ouvrier recevra une récompense.

2) Le mauvais ouvrier peut être réellement chrétien, et dans ce cas il sera sauvé comme à travers le feu, tandis que son travail sera perdu.

3) Celui qui fait l’oeuvre de l’Ennemi, en cherchant à corrompre ou à détruire le temple de Dieu, tombera lui-même sous le jugement de Dieu, et sera finalement détruit. Un tel homme n’est pas un chrétien. Le fait d’être «détruit» est évidemment en contraste avec «sauvé». Celui qui n’est pas sur le bon fondement ne peut rien y bâtir.

Le moment viendra où toutes choses seront manifestées dans la pleine lumière. «Dieu amènera toute oeuvre en jugement, avec tout ce qui est caché, soit bien, soit mal» (Écclésiaste 12:14). Et l’apôtre déclare quant à son service fervent pour le salut des âmes : «Connaissant donc combien le Seigneur doit être craint, nous persuadons les hommes, mais nous avons été manifestés à Dieu, et j’espère aussi que nous avons été manifestés dans vos consciences» (2 Corinthiens 5:11).

71.       «Le frère pour lequel Christ est mort, périra par ta connaissance» (1 Corinthiens 8:11). Dans quel sens l’apôtre entend-il le mot «périra» ?

Le mot périr (1 Cor. 8:11) est le même que celui qui est traduit par «détruire» (Rom. 14:15). «Ne détruis pas par ta viande celui pour lequel Christ est mort». Il se retrouve en Luc 6:9, où il est rendu par «perdre», dans le passage : «Je vous demanderai s’il est permis... de sauver la vie ou de la perdre». Dans tous ces cas le mot est en contraste avec sauver.

Il nous semble que l’apôtre veut faire ressortir ici avec une très grande force l’effet désastreux produit sur un frère faible par une marche qui lui serait en piège et qui aurait pour résultat de blesser et de rendre insensible sa conscience.

C’est l’entraîner dans le péché, et en tant que cela dépend de celui qui agit ainsi, c’est détruire un frère pour lequel Christ est mort... Christ est mort pour lui, et toi, tu agis de manière à amener sa destruction, si cela ne dépendait que de ton acte.

72.       Comment faut-il comprendre ce que dit l’apôtre Paul en 1 Cor. 10:23 : «Toutes choses sont permises, mais toutes choses ne sont pas avantageuses» ?

Il est bon d’abord de noter que ces paroles ont déjà été dites au chap. 6:12. Là, il s’agit de la liberté chrétienne qui, dans les choses licites, ne se laisse pas aller aux pratiques mondaines ni aux habitudes généralement adoptées, lorsque la vie spirituelle n’a rien à y gagner, ni l’édification d’autrui. Dans ce cas, le pronom «me» est introduit après «toutes choses». — Dans le second cas, la proposition est plus générale, il s’agit de l’édification des chrétiens en général ; les pensées étant arrêtées sur ce qui pourrait avoir une influence sur la conscience d’autrui, pour le gêner, même dans un cas où il y aurait de bonnes raisons à avancer pour justifier l’usage d’une chose dont on se prive. Car, dit l’apôtre : «Pourquoi ma liberté est-elle jugée par la conscience d’autrui» ? Néanmoins, il ajoute : «Ne devenez une cause d’achoppement ni aux Juifs, ni aux Grecs, ni à l’assemblée de Dieu ; comme moi aussi je complais à tous en toutes choses, ne cherchant pas mon avantage propre, mais celui du grand nombre, afin qu’ils soient sauvés». Voyez la fin de ce chapitre 10.

73.       Dans quelles circonstances la femme qui prie doit-elle se couvrir la tête, d’après 1 Corinthiens 11:10-13 ?

Evidemment la pensée de l’Esprit est que la femme fasse de son propre mouvement un acte par lequel elle reconnaît l’autorité à laquelle elle est soumise. La chevelure en est le signe ; mais pour elle, sa chevelure fait sa gloire, elle n’aimerait pas en être privée. Cela étant établi, il faut qu’elle se montre satisfaite de l’ordre divin et qu’elle ne regimbe pas contre la subordination dont le signe selon la nature est une gloire pour elle. Si elle ne fait qu’orner sa chevelure, elle fait étalage de sa gloire, sans qu’il soit question de sa soumission à l’autorité que Dieu a établie sur elle. Si elle se couvre, elle montre que sa première pensée est de maintenir de bon coeur la soumission qui convient à sa position relative.

La tendance chez chacun est de sortir de la relation établie de Dieu : le mari de laisser sa responsabilité à sa femme, la femme de conduire au lieu de se laisser diriger. Cette tendance naturelle demande qu’on la combatte pour la gloire du Seigneur et pour notre bien spirituel.

Quand aux moments où il convient de se couvrir, si le coeur est bien pénétré du grand principe que nous venons de rappeler, selon les Écritures, il n’y aura pas de difficulté relativement aux détails des circonstances. On éprouve un sentiment pénible lorsqu’on voit quelqu’un faire étalage d’une soumission volontaire ; on se demande alors si la soumission est réellement acceptée dans le coeur ? Lorsque le coeur est en règle, on n’a pas à faire des efforts pour éviter d’attirer sur soi les regards ou les pensées d’autrui. Plus on pense à Christ, moins on pense à soi ; mais on s’exerce devant Dieu à être fidèle en maintenant la place qu’il a départie à chacun.

Le commencement du passage (versets 4, 5) suppose bien que celui qui prie n’est pas seul, car le mot «prophétiser» est attaché à celui de «prier». Il y a donc des auditeurs. Cela peut être dans le sein de la famille, comme dans le cas des quatre filles de Philippe (Actes 21:8, 9). Mais le passage semble supposer que l’acte de «prier» dont il est question, se fait à haute voix. Lorsqu’il y a d’autres yeux qui nous regardent, il y a aussi d’autres consciences qui demandent qu’on fasse attention à ne pas leur faire du tort. Plus on est en évidence, plus on doit avoir soin d’être en règle à tous égards. Si quelqu’un manque de sagesse, il n’a qu’à la rechercher auprès de Dieu qui donne à tous libéralement sans faire de reproches.

74.       Tous les enfants de Dieu remportent-ils le prix ? (1 Corinthiens 9:24). Tous achèvent-ils leur course, ou peuvent-ils être retranchés par la discipline du Seigneur avant l’achèvement de la course ? (1 Corinthiens 11:30-32).

À la fin de 1 Cor. 9, nous trouvons une exhortation et un avertissement. Il est vrai que le passage concerne surtout les ouvriers du Seigneur qui sont avancés dans sa connaissance (comparez Hébr. 5:12) ; mais, en principe, il s’applique à chacun. Il montre au croyant que, placé dans l’arène, il doit courir selon les règles ; on peut aussi en conclure qu’il est inutile de courir si l’on est en dehors de l’arène ; autrement dit, qu’un pécheur ne peut pas faire son salut, tandis que celui qui est sauvé (par la grâce, par la foi) doit vivre et agir en conséquence.

Comme point de comparaison, l’apôtre parle d’un stade (ou lice, arène) dans lequel un seul reçoit le prix ; faisant ainsi ressortir de quelle manière le chrétien doit courir. Il ne dit pas que c’est celui qui devancera les autres chrétiens qui remportera seul le prix ; au contraire, s’adressant à tous les croyants, il leur dit : «Courez de telle manière que vous le remportiez» ;c’est-à-dire, ne vous laissez influencer par aucune considération qui pourrait vous empêcher d’arriver le premier au but. Le modèle qui est devant vous, c’est Christ. Imitez-le. C’est dans la mesure où vous avez les yeux arrêtés sur Lui, le coeur occupé de lui, que vous vous conduirez d’une manière digne de lui.

Le point capital dans cette image de la course dans le stade (v. 24), c’est qu’il n’y a qu’un seul prix, non pas deux (comparez Philippiens 3:14) ; l’idée importante dans l’image suivante (v. 25), savoir le combat (toujours dans les compétitions du stade), c’est que le combattant vit de régime en toutes choses. Celui qui, courant ainsi, combattant ainsi, parviendra au but, remportera le prix.

Celui qui est retranché par la mort corporelle avant le temps, après une mauvaise marche, ne peut certes pas dire avec l’apôtre : «J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course...» S’il est croyant, il n’est pas perdu quant à son âme, bien qu’il ait été atteint par une dispensation du Seigneur en jugement, car nous lisons dans le même passage (1 Cor. 11:32) : «Quand nous (les chrétiens) sommes jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde». Il est aussi parlé (1 Cor. 3:15) du mauvais ouvrier, dont l’ouvrage sera consumé, tandis que lui-même sera sauvé, — toutefois comme à travers le feu, — éprouvant ainsi une perte, qui est mise en contraste avec la récompense du bon ouvrier, au verset précédent.

En 2 Tim. 4:8, l’apôtre Paul passe en revue sa carrière ; il a devant Dieu conscience d’avoir achevé la course et gardé la foi. Son coeur se tourne vers le Seigneur, juste juge, en dépit de toutes les appréciations que les hommes auraient pu faire de son travail. Il mentionne la couronne de justice qui lui est réservée, et que le Seigneur lui donnera ainsi qu’à tous ceux qui aiment son apparition (Comparez 1 Cor. 4:1-5). Assurément, à la fin, ces derniers seront trouvés s’être purifiés comme Lui aussi est pur ; car le coureur, lutteur ou combattant, n’obtiendra aucune rémunération spéciale pour avoir dit : J’ai combattu, j’ai vaincu, j’ai attendu — mais il y aura un contrôle pratique.

Dans 1 Cor. 9:26, 27, le même apôtre fait clairement ressortir comment il s’est conduit tout le long de la route. Il ne voulait pas tourner la grâce de Dieu en dissolution ; il se traitait lui-même très durement, afin qu’il n’y ait aucune contradiction entre sa conduite extérieure et cette position de justice et de sainteté parfaite, qui était son partage, comme racheté et purifié par le sang précieux de Christ. Il poussait aussi loin que possible ce traitement, il agissait vis-à-vis de lui-même, comme si son salut même était en jeu, afin d’ôter à sa chair la moindre occasion de se manifester. C’était là la meilleure réponse à donner à ces vains professants dont la conduite démentait les paroles. En effet, le salut n’est pas une affaire d’intelligence, mais de coeur.

On n’est pas sauvé parce qu’on connaît les saintes Écritures ; on n’est pas sauvé parce qu’on est un habile prédicateur. Le salut de notre âme ne dépend nullement de nos oeuvres, encore moins de notre profession de lèvres, — mais uniquement du sacrifice de Christ. Car, par une seule offrande, Dieu a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés (Hébr. 10:14). Aussi, lorsqu’il est question du salut de son âme, c’est sur une telle déclaration que se repose le coeur de l’apôtre (2 Tim. 1:12) ; mais il voulait qu’en toutes choses sa marche fût conséquente avec sa position de sauvé, selon ce qui est écrit : «Celui qui dit demeurer en lui, doit lui-même aussi marcher comme lui (Christ) a marché» (1 Jean 2:6).

Beaucoup de passages de la parole de Dieu nous avertissent du danger qu’il y a dans une marche légère qui n’est pas en accord avec la position du croyant. (Voyez par exemple, Philippiens 3:18, 19). Si je dis que, comme croyant, possédant la vie éternelle, ces passages ne me touchent pas, il est évident que je me prive du profit de l’exhortation. La chair existe au dedans de moi ; elle a besoin d’être continuellement bridée. Faisons une comparaison. Je dis à un patineur : Ne vous approchez pas de cette borne ; au delà la glace ne vous supportera pas, et si vous la dépassez vous ne manquerez pas de vous noyer ; il est évident que celui qui me croirait se dirigerait d’un autre côté ; seul celui qui mépriserait mon avertissement pourrait répondre : «Non, je ne me noierai pas».

Que Dieu nous accorde de mettre toute notre confiance en Lui pour toutes choses, et de marcher ou de courir comme sachant vers quel but glorieux tendent nos efforts !

Nous saisissons cette occasion pour ajouter qu’il y a des bénédictions qui sont la part commune de tous les chrétiens (par exemple Matthieu 25:21, 23) ; d’autres qui dépendent de la souveraineté de Dieu et de la fidélité du serviteur (Luc 19:17, 19) ; il y a la félicité et la joie communes (Romains 8:29, 39) ; et ce qui est individuel selon Matthieu 20:23. Il y a d’un côté la parfaite connaissance qui sera accordée à tous les enfants de Dieu (1 Corinthiens 13:12 ; 1 Jean 3:2), et de l’autre, la connaissance personnelle exprimée dans Apocalypse 2:17. Béni soit le Seigneur pour toutes ces révélations ! Béni soit son nom de ce qu’il a ainsi voulu arrêter nos coeurs sur les choses qui sont en haut, où Christ est assis ; sur les choses invisibles et éternelles.

75.       Puisqu’il n’est pas permis aux femmes de parler «dans les assemblées» (1 Corinthiens 14:34, 35), dans quel sens faut-il entendre le don de «prophétiser», et de quelle façon peut-il être exercé ? Car plusieurs passages des Écritures attribuent ce don aux femmes comme aux hommes.

Un «prophète» selon l’Écriture, c’est quelqu’un qui possède et qui fait connaître la parole de Dieu (Jérémie 23:28). On peut même ajouter que c’est quelqu’un qui a été envoyé de Dieu dans ce but (vers. 21). Le même chapitre nous fait voir que beaucoup de personnes prétendaient faussement avoir reçu des communications de Dieu, se revêtant de son autorité sans avoir aucun droit de le faire, et en vue de fourvoyer le peuple. Voyez aussi Ésaïe 9:15, 16 ; Jérémie 5:31. Un cas très sérieux du don de prophétie et de son abus se trouve dans l’histoire du vieux prophète habitant à Béthel, qui réussit à séduire l’homme de Dieu venant de Juda (1 Rois 13) ; c’est un récit solennel d’une actualité saisissante.

Toute l’Écriture montre que ce don a été conféré aux femmes aussi bien qu’aux hommes. Il suffit de rappeler Marie, soeur de Moïse (Exode 15:20), Débora (Juges 4:4), qui «jugeait Israël», Hulda reconnue prophétesse du temps du roi Josias (2 Rois 22:14) et Anne (Luc 2:36). On pourrait citer comme exemples de la fausse prétention à ce don, Noadia (Néhémie 6:14), et Jézabel (Apocalypse 2:20). Plusieurs de ces passages de même que l’aveu de la femme samaritaine (Jean 4:19), servent à faire comprendre que le vrai «prophète» venait avec l’autorité de Dieu et que, selon ce que disait la veuve de Sarepta, la parole de l’Éternel dans sa bouche était la vérité (1 Rois 17:24). Et c’est là au fond la grande importance de ce précieux don. Il met le coeur et la conscience dans la présence de Dieu. La parole d’un prophète qui me serait adressée, viendrait à mon âme avec l’autorité de Dieu. C’est comme si Dieu me parlait directement, sans intermédiaire. Par conséquent, si le prophète n’agit pas avec la conscience de la présence de Dieu, il ne peut faire une impression sérieuse sur la conscience de celui auquel il s’adresse. Élie et Élisée disaient : «L’Éternel, le Dieu d’Israël, devant qui je me tiens, est vivant» (1 Rois 17:1 ; 18:15 ; 2 Rois 3:14 ; 5:16), paroles pleines de valeur pour nos âmes. Le Seigneur Jésus mettait toujours ceux avec lesquels il parlait, devant Dieu et sous l’autorité de sa parole écrite.

Un examen attentif des Écritures montrera également qu’il n’est pas du tout nécessaire que le don de prophétiser soit exercé en public, encore moins dans une «assemblée» quelconque. Dans le cas des hommes, c’était une affaire de circonstance. Jérémie ne fut envoyé comme prophète dans le temple «qu’au commencement du règne de Jéhoïakim», c’est-à-dire environ dix-neuf ou vingt ans après qu’il avait commencé d’écrire (comparez chapitre 26, avec chap. 1 v.2, 3). Du temps du roi Josias, il ne semble pas qu’il fût connu comme «prophète», car les serviteurs du roi se sont adressés à la prophétesse Hulda qui demeurait à Jérusalem. Comme sacrificateur, Jérémie habitait à Anathoth, dans le pays de Benjamin.

Le verset 3 du chapitre 14 de la première épître aux Corinthiens donne un résumé très simple et précieux du don de prophétie : «Celui qui prophétise parle aux hommes pour l’édification et l’exhortation, et la consolation». Cela peut se faire partout et dans toutes les circonstances, dans la famille, auprès du lit d’un malade, et dans une quantité de lieux où les femmes ont plus facilement l’accès que les hommes. L’essentiel, comme nous l’avons vu, est que celui qui parle, soit dans la présence de Dieu quant à sa propre conscience, et qu’il présente seulement les pensées et les paroles de Dieu et non les siennes propres. C’était le plus précieux de tous les dons dont parle l’apôtre comme étant ceux que l’on pourrait «désirer» et recevoir par la grâce de Dieu (1 Corinthiens 14:1).

Dans le siècle qui vient, Dieu versera son Esprit en abondance sur ses fils et sur ses filles (Joël 2:28-29). Et l’apôtre Pierre cite ce passage pour expliquer les effets merveilleux de la descente du Saint Esprit, le jour de la Pentecôte (voyez Actes 2:1-21).

D’après 1 Chroniques 25:1-8, on peut constater qu’il y avait plusieurs des fils de ceux qui dirigeaient le chant, Asaph, Héman et Jéduthun, qui «prophétisaient» avec la harpe «pour célébrer et louer l’Éternel». Les paroles qu’ils répétaient en chantant leur étaient, sans doute, fournies par les auteurs inspirés des Psaumes, mais nous pouvons conclure que dans leur cas, il y avait quelque chose de plus que la simple répétition d’un chant appris. C’étaient des hommes de foi. Ils étaient dévoués de coeur et d’âme à ce service sacré. La louange de Dieu en était le but principal ; tout le peuple qui les écoutait en recevait de l’édification.

En résumé, nous pouvons donc comprendre que le don de prophétiser dans quelqu’une de ses acceptions variées a été, est, et sera souvent conféré aux femmes ; mais que rien dans les Écritures ne les autorise à l’exercer en public, et que dans les assemblées chrétiennes une telle action est formellement défendue comme chose «honteuse». Manquer sur ce point capital détruirait la valeur spirituelle du don exercé (1 Timothée 2:11-15).

76.       Pourquoi l’apôtre dit-il, en parlant de lui-même, «comme d’un avorton» (1 Corinthiens 15:8) ?

Parce que n’ayant pas vu le Seigneur Jésus ressuscité sur la terre, il avait pourtant eu le privilège de le voir dans la gloire, et était ainsi devenu un exemple de ceux qui le verront de leurs propres yeux lorsqu’il reviendra. Dans ce sens, il est né pour ainsi dire avant terme. Paul l’a déjà vu sur le chemin de Damas, tandis que les croyants qu’il représente ne le verront que lorsqu’il apparaîtra en gloire. Et nous sommes appelés à l’attendre ainsi, tous les jours. Comparez avec l’expression «espéré à l’avance dans le Christ» (Éphésiens 1:12). En le voyant, tous seront transformés à son image, et seront par conséquent «à la louange de sa gloire».

77.       Quelle est la signification d’être «baptisé pour les morts» (1 Corinthiens 15:29) ?

Plusieurs passages de l’Écriture montrent que le baptême est le signe de la mort, (non comme si l’on ne devait plus sortir de la mort), mais la mort telle qu’on la voit à la croix de Christ, c’est-à-dire, suivie de la résurrection. Les versets 1 et 2 de 1 Corinthiens 10, en précisent le sens. L’apôtre dit que le peuple d’Israël en sortant du pays d’Égypte a été «baptisé pour Moïse dans la nuée et dans la mer». La mer Rouge, où les Égyptiens furent engloutis, était le salut pour le peuple d’Israël, un lieu de passage de la servitude d’Égypte dans une relation établie avec l’Éternel, connu dorénavant comme leur Dieu. Un peu plus tard Moïse rapporte au peuple les paroles de l’Éternel : «Vous avez vu ce que j’ai fait à l’Égypte, et comment je vous ai portés sur des ailes d’aigle, et vous ai amenés à moi» (Exode 19:4). Cela ne veut pas dire que tous les Israélites aient été réellement «convertis» à Dieu. La suite de leur histoire citée par l’apôtre montre tout le contraire. Mais ils ont tous été placés extérieurement dans la position que la souveraine grâce de Dieu leur avait assignée. Ils avaient été sauvés par leur passage baptismal à travers la mer (comparez 1 Pierre 3:20, 21 : sauvés à travers l’eau). Leurs liens avec l’Égypte avaient été pour ainsi dire brisés par la mort ; dorénavant ils appartenaient à Dieu. Il en est de même pour le chrétien. Par le baptême il prend la position qui lui est imposée par la croix de Christ, celle de «mort» au péché et au monde.

Commencer ainsi sa carrière par un rite solennel qui représente la mort, est évidemment une chose sérieuse pour un chrétien. Et les terribles persécutions auxquelles un grand nombre des premiers chrétiens furent exposés, avaient rendu la chose d’autant plus sensible à leurs coeurs. Ils étaient comme des soldats engagés dès le début dans le service actif, occupant la place de leurs camarades déjà frappés de mort et journellement exposés au même sort. En prenant place dans les rangs, ils acceptaient volontairement la responsabilité qui s’y rattachait. C’est dans ce sens que les néophytes étaient «baptisés pour les morts», à la place des morts, pour les remplacer. La persécution ne manquait que très rarement de les atteindre. L’apôtre Pierre les exhortait à ne pas s’en étonner, quand même ils devraient passer par le feu du martyre, et, pour les fortifier, il leur rappelait les souffrances de Christ, et la gloire qui les attendait au jour où le Seigneur serait révélé en gloire. De même l’apôtre Paul insiste sur l’espérance glorieuse qu’inspire la résurrection ; sans elle, en devenant chrétien, on n’aurait que les souffrances et la mort devant soi ; on se laisserait priver des jouissances que le monde convoite, et on n’aurait pas de récompense dans la vie à venir. Mais «Christ a été ressuscité», et «comme nous avons porté l’image de celui qui est poussière, nous porterons aussi l’image du céleste» (1 Cor. 15:20, 49).

 

91.       1) Nous lisons dans 1 Timothée 3 : «Si quelqu’un aspire à la surveillance, il désire une oeuvre bonne». Que faut-il entendre par là ? Est-ce qu’un chrétien, possédant toutes les qualités requises ici, n’est pas surveillant par le seul fait qu’il les possède ? Alors, pourquoi aspirer et désirer ? Ou bien s’agit-il de désirer ces qualités si l’on aspire à être surveillant ?

2) Dans 1 Corinthiens 14, il est dit de désirer «avec ardeur les dons spirituels, mais surtout de prophétiser», parce que «celui qui prophétise parle aux hommes pour l’édification, et l’exhortation, et la consolation» (vers. 1, 3, 39). La pensée est-elle bien que l’on avait à désirer que Dieu donnât à l’assemblée des dons, surtout celui de prophétiser pour l’édification, Puisqu’il est dit au chapitre 1, verset 7, qu’ils ne manquaient d’aucun don de grâce ? De plus, si l’on désire ces choses, doit-on les demander à Dieu ? Le verset 12 n’est-il pas en opposition avec ce que les Corinthiens recherchaient surtout, c’est-à-dire des dons brillants comme les langues, et cela pour leur propre satisfaction, et non pour l’édification de l’assemblée ?

Il y avait dans l’Église des dons et des charges ou fonctions. Les «dons» désignent quelquefois les hommes donnés par le Seigneur pour un service ou ministère dans l’Église ; service qui n’était pas limité à une église locale, mais qui était pour l’Église entière. Nous les trouvons indiqués dans l’épître aux Éphésiens, au chapitre 4. Ce sont les apôtres, les prophètes, les évangélistes, les pasteurs et docteurs. Nous les retrouvons en partie en 1 Corinthiens 12:22 : «Dieu a placé les uns dans l’assemblée : — d’abord des apôtres, en second lieu des prophètes, en troisième lieu des docteurs». Les évangélistes qui sortent dans le monde pour y proclamer la bonne nouvelle et amener les âmes au Sauveur ne sont pas nommés ici, vu qu’il s’agit de l’action au sein de l’assemblée.

Mais par «dons» il faut entendre aussi ce qui est donné aux personnes en question pour accomplir leur service : c’est-à-dire la qualification qui convient, et que l’Esprit saint opère dans l’âme, et c’est l’énergie produite par l’Esprit en vue des effets extérieurs. Les dons dans ces deux cas sont nommés «dons de grâce» ou charismes. Les uns étaient pour l’édification, l’exhortation, l’instruction et l’encouragement des saints ; les autres étaient des dons de puissance, miracles, signes, guérisons, langues.

Quant aux charges ou fonctions, dont il n’est point parlé dans les épîtres aux Éphésiens et aux Corinthiens, il y avait les «surveillants» ou évêques, appelés aussi «anciens» (Actes 20:17, 28), et les «serviteurs» ou diacres. Nous trouvons ces deux charges mentionnées dans Philippiens 1:1. Les uns et les autres remplissaient leurs fonctions dans les assemblées locales : les anciens s’occupant de l’assemblée au point de vue spirituel, les diacres de l’administration des choses temporelles. Venons-en maintenant aux questions posées.

1) Citons d’abord quelques lignes tirées des Etudes sur la Parole (J.N. D). : «L’apôtre suppose, chez quelqu’un, le désir d’entreprendre cette oeuvre de surveillant. C’était une bonne oeuvre. Soigner les âmes, et avoir l’oeil ouvert en amour sur la marche des fidèles ; veiller sur ceux-ci afin qu’ils répondent à l’amour du Sauveur et ne perdent aucun des privilèges chrétiens ; faire cela en maintenant cet ordre heureux et cette unité précieuse qui se réalisaient au milieu de l’Église dans ce temps-là, et garder le troupeau du Seigneur contre les loups ravisseurs qui cherchaient à l’envahir, c’était bien une oeuvre précieuse ; on comprend que celui qui, de la part du Seigneur, avait à coeur le bien des âmes, pouvait avoir le désir de s’y dévouer». Ce désir tendait donc vers une oeuvre bonne en elle-même, nécessaire pour le bien des fidèles et qui avait pour fin la gloire de Dieu. Mais être surveillant entraînait une grave responsabilité et demandait, pour que la charge fût bien remplie, des qualités morales en même temps qu’une conduite qui, ne laissant aucune prise à l’ennemi ni au monde, donnât du poids et de l’autorité au surveillant. L’apôtre trace pour Timothée le tableau de ces qualités, et Timothée devait veiller à ce que les surveillants les possèdent. Mais il n’est pas dit que tout chrétien chez qui elles se trouvaient, fût par là-même surveillant. Dans ces premiers temps, les apôtres ou leurs délégués établissaient les anciens. De là, pour ces délégués, l’utilité de connaître ce qui devait caractériser les anciens. Nous savons que de nos jours nous n’avons aucune autorité pour établir quiconque dans une charge. Nous avons, dans un temps de ruine, à nous attendre uniquement au Seigneur qui donnera, selon sa grâce, ce qui convient à ceux qui se rassemblent autour de Lui. Si l’on aspirait à la surveillance, il fallait non pas désirer les qualités, mais les avoir. On ne se préparait pas à cela comme à une charge humaine. En vivant près de Dieu, dévoué au Seigneur, on pouvait désirer servir l’assemblée, et si le Seigneur le jugeait bon, il y mettait son sceau en appelant effectivement à remplir cette charge. En toute chose, ce qui plaît au Seigneur et rend propre au service, c’est l’abnégation de soi et le dévouement entier à Christ.

2) Quant à 1 Corinthiens, il semble bien clair que l’apôtre exhorte à demander pour l’assemblée des dons spirituels, bien qu’ils n’en fussent pas dépourvus. Mais il n’y a point là de contradiction. Nous pouvons désirer avoir une toujours plus grande abondance de ce que Dieu veut bien nous communiquer. Mais il faut que ce soit en vue de sa gloire, et non pour nous faire valoir. Et si nous sommes exhortés à désirer, comment se traduira notre désir ? N’est-ce pas en demandant à Celui qui peut y répondre ? Toute exhortation dans la Parole à posséder une chose devient un sujet de prière pour l’obtenir, puisque nous ne pouvons rien de nous-mêmes, et que «tout ce qui nous est donné de bon et tout don parfait descendent du Père des lumières». Mais il est certain qu’entre tous ces dons de grâce, ceux qui étaient destinés directement au bien et à l’édification de l’assemblée devaient occuper la première et la plus grande place. Et pour nous qui n’avons plus les dons de puissance, quelle grâce de pouvoir désirer et demander ceux qui édifient, encouragent et consolent !