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Lavage de la régénération et

renouvellement de l’Esprit Saint

 

Signification de Tite 3 v. 4 à 6

 

Arend Remmers, traduit de l’allemand. Tiré de bibelkommentare.de, Questions et réponses, sur Tite 3.

Les sous-titres d’ordre 2 ont été ajoutés par Bibliquest.

Ces versets contiennent des expressions difficiles, le « lavage de la régénération » et le « renouvellement de l’Esprit Saint ». Comment faut-il les comprendre ?

 

Tite 3:4-6 : « Mais, quand la bonté de notre Dieu sauveur et son amour envers les hommes sont apparus, il nous sauva, non sur le principe d’œuvres accomplies en justice, que nous, nous eussions faites, mais selon sa propre miséricorde, par le lavage de la régénération et le renouvellement de l’Esprit Saint, qu’il a répandu richement sur nous par Jésus Christ, notre Sauveur ».

 

Table des matières :

1      Le salut

1.1     Une œuvre pour nous

1.2     Une œuvre en nous

1.3        Similitudes et différences entre Jean 3 et Tite 3

2      Le lavage

2.1     Un lavage par la Parole de Dieu, et une fois pour toutes

2.2     Ce que le lavage opère et comment il opère

2.3     Le lavage à l’eau est nécessaire et fait partie de la régénération

2.4     Le lavage à l’eau n’est pas un simple rituel

3      La régénération

3.1     La régénération : le sens du mot

3.2        Régénération en 1 Pierre 1

3.3     Rôle respectif de la Parole et de l’Esprit dans la nouvelle naissance

3.4     La nouvelle naissance selon Jean 3

3.5        Régénération selon Matthieu 19:28

3.6        Régénération et nouvelle naissance

3.7     Né de l’Esprit (Jean 3)

4      Le renouvellement de l’Esprit Saint

4.1     Les différents passages qui en parlent

4.2     Un renouvellement une fois pour toutes

4.3     Quelque chose d’entièrement nouveau

4.4     La vie nouvelle au temps de l’Ancien Testament et maintenant. La vie éternelle

5      Répandu richement sur nous

5.1     L’Esprit répandu sur nous et dans d’autres dispensations

5.2     L’Esprit répandu en Actes 2

5.3     Le Saint Esprit répandu après que Christ a été glorifié

5.4     Répandu richement : abondance des richesses de la grâce

 

1         Le salut

1.1       Une œuvre pour nous

Dans ce passage, il s’agit du salut éternel de l’âme qu’obtiennent par la grâce de Dieu tous ceux qui croient au Seigneur Jésus. Ce salut ne repose pas sur des œuvres humaines ou sur une justice humaine, mais sur la miséricorde de Dieu. On ne peut se sauver soi-même, personne ne le peut. Nous étions perdus, nous allions droit à la perdition éternelle, et nous étions sous l’emprise de la puissance des ténèbres, c’est-à-dire le Diable. De tout cela Dieu nous a sauvés pour l’éternité par le Seigneur Jésus. Grâces Lui soient rendues pour cela !

 

1.2       Une œuvre en nous

Tite 3:5 indique le chemin par lequel nous avons été amenés au salut. Dieu n’a pas seulement fait infiniment pour nous, mais aussi en nous. Il ne nous a pas seulement donné le pardon des péchés, et mis en sécurité vis-à-vis du jugement à venir, mais Il a aussi opéré en nous le changement fondamental de la nouvelle naissance. Ceci est de la plus haute importance. Sans cette œuvre de Dieu en nous, nous ne pourrions pas venir dans Sa sainte présence. La chair et le sang ne peuvent pas hériter du royaume de Dieu, et la corruption non plus ne peut pas hériter de l’incorruptibilité (1 Cor. 15:50). Cela veut dire que quiconque veut être sauvé doit recevoir de la part de Dieu une nouvelle vie, une nouvelle nature. C’est ce point de vue important qui nous est présenté ici. Le salut est considéré ici comme entièrement accompli (« Il nous sauva »), et comme une possession présente, non pas comme quelque chose à venir comme dans d’autres passages (voir Romains 13:10 ; 1 Pierre 1:5).

 

1.3       Similitudes et différences entre Jean 3 et Tite 3

Le chemin vers le salut est le « lavage de la régénération » et « le renouvellement de l’Esprit Saint ». Le Seigneur Jésus utilise des notions semblables dans Son entretien avec Nicodème quand Il lui présente la nécessité de la nouvelle naissance : « Si quelqu’un n’est né d’eau et de l’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (Jean 3:5). Dans l’évangile de Jean, il est parlé d’eau, tandis qu’ici en Tite il est parlé de lavage ; dans les deux passages il est parlé de l’Esprit Saint.

 

2         Le lavage

2.1       Un lavage par la Parole de Dieu, et une fois pour toutes

Nous nous occuperons d’abord du lavage. Il ressort de Éph. 5:26 où il est question du « lavage d’eau par la Parole », que cette expression représente l’activité de la Parole de Dieu dans sa force purifiante. Le mot « lavage » (en grec « loutron ») est le même dans les deux passages de Éph 5:26 et Tite 3:5. Même s’il ne s’agit pas en Éph. 5:26 de la nouvelle naissance, mais d’une purification présente continuelle de l’assemblée par le Seigneur Jésus, le passage indique quand même clairement la signification de la Parole de Dieu comme moyen de purification spirituelle. Il y a une purification qui n’a lieu qu’un fois, et le Seigneur en parle aussi à ses disciples en disant : « Vous, vous êtes déjà nets, à cause de la parole que je vous ai dite » (Jean 15:3), et encore : « Celui qui a tout le corps lavé n’a besoin que de se laver les pieds ; mais il est tout net ; et vous, vous êtes nets, mais non pas tous. Car il savait qui le livrerait ; c’est pourquoi il dit : Vous n’êtes pas tous nets » (Jean 13:10-11). Selon ces passages de l’évangile de Jean, les disciples, sauf le traître Judas, avaient été purifiés moralement dans leur cœur et dans leur âme par la Parole du Fils de Dieu, — une purification fondamentale. C’est une purification qui n’est pas répétée et qui n’a pas besoin de l’être (voir Actes 15:9 ; 1 Cor. 6:11 ; 1 Pierre 1:22).

 

2.2       Ce que le lavage opère et comment il opère

Le lavage par l’eau de la Parole de Dieu qui n’a lieu qu’une fois au commencement de la vie nouvelle, fait disparaître les impuretés et péchés que l’homme a accumulés durant sa vie sans Dieu. Comment se passe cette purification ? L’expliquer en détail est tout à fait impossible pour nous qui sommes humains. N’oublions pas que nous avons à faire avec l’action insondable de Dieu sur les âmes d’hommes perdus. Le Seigneur Jésus ne dit-il pas en Jean 3:8 : « Le vent souffle où il veut, et tu en entends le son ; mais tu ne sais pas d’où il vient, ni où il va : il en est ainsi de tout homme qui est né de l’Esprit » ?. Nous pouvons cependant établir que le Saint Esprit utilise la Parole de Dieu dans le but de condamner le mal qui est dans l’homme, ses habitudes, ses pensées et ses désirs caractérisés par le péché. — Pour être complet, il faut mentionner ici que le sang précieux de notre Seigneur Jésus a aussi une action purificatrice, il est vrai d’une manière judiciaire et expiatoire (comparer Héb. 1:3 ; 9:14 ; 1 Jean 1:7).

 

2.3       Le lavage à l’eau est nécessaire et fait partie de la régénération

Le lavage avec l’eau de la Parole de Dieu purifie l’homme de son impureté morale. Quelqu’un qui se trouve encore dans un état d’impureté et de péché ne peut pas être un « vase » approprié pour la vie divine nouvelle (1 Cor. 2:14). C’est pourquoi en Jean 3:5 et 1 Pierre 1:22-23, mais aussi en 1 Cor. 6:11, l’eau, la purification et le lavage ont une place de premier rang. Dans l’épître à Tite « le lavage de la régénération » est mentionné en premier. Le complément « de la régénération » indique que le lavage appartient à la « régénération ». Il en fait partie, mais il n’est pas toute la régénération. Le « renouvellement de l’Esprit Saint » est le point essentiel. Cela correspond au fait que le Seigneur présente à Nicodème la nécessité de ne pas être seulement « né d’eau », mais aussi « de l’Esprit ».

 

2.4       Le lavage à l’eau n’est pas un simple rituel

Déjà dans le livre du prophète Ézéchiel dans l’Ancien Testament, Dieu avait annoncé le retour de son peuple Israël et sa purification par l’eau, avant que commence le règne de mille ans. Ce sont des versets clés qui jettent beaucoup de lumière sur notre sujet. Il est écrit : « Et je vous prendrai d’entre les nations, et je vous rassemblerai de tous les pays, et je vous amènerai sur votre terre ; et je répandrai sur vous de l’eau pure (*), et vous serez purs : je vous purifierai de toutes vos impuretés et de toutes vos idoles » (Ézéchiel 36:24-25). Il est clair qu’il ne s’agit pas par-là d’un lavage à l’eau rituel comme cela avait lieu lors de la consécration des sacrificateurs (Exode 29:4) et dans d’autres cas. L’eau ordinaire n’a aucun effet de purification vis-à-vis des impuretés morales ou des idoles. Cela ressort aussi des versets suivants sur lesquels nous reviendrons. La purification mentionnée par Ézéchiel correspond au lavage à l’eau par la Parole du Nouveau Testament, même si la Parole de Dieu n’est pas mentionnée.

 

(*) JND utilise le pluriel « des eaux pures ». L’auteur utilise la traduction allemande Elberfeld avec « eau pure » au singulier.

 

3         La régénération

3.1       La régénération : le sens du mot

L’expression « régénération » (en grec palingennêsia) qui caractérise ici le lavage, n’est pas identique à l’expression de Jean 3:3 : « né de nouveau » (en grec gennêthê anôthen) ni non plus à celles de 1 Pierre 1:3 et 1:23 où il est question d’être « régénérés » (en grec respectivement anagennêsas et anagegennêmenoi ; le même verbe dans les deux cas). Tous ces termes ont certes en commun l’idée de base d’« engendrer » ou de « donner naissance », mais l’ajout précis n’est pas le même (adverbes palin- ou anôthen-, préfixe ana-). Dans les trois cas il s’agit de produire un état nouveau qui n’existait pas auparavant. À cet égard la Parole de Dieu a un rôle important. C’est ce que montre aussi Jacques 1:18 : « De sa propre volonté, il nous a engendrés par la parole de la vérité, pour que nous soyons une sorte de prémices de ses créatures ». Cependant il n’est pas question en Jacques de régénération ou de renaissance, mais simplement d’« engendrement ». Le verbe grec utilisé pour cela est apokyeô qu’on ne trouve qu’en Jacques, deux fois il est vrai, d’abord au verset 15 à l’égard du péché qui « produit » la mort (litt.: qui « engendre » la mort), — ensuite au verset 18 déjà vu. Il dérive du verbe kyeô qui signifie être enceinte, gravide.

 

3.2       Régénération en 1 Pierre 1

D’après 1 Pierre 1 la régénération ou renaissance remonte à la miséricorde de Dieu (1:3 ; même expression « selon sa miséricorde » en Tite 3:5). La vivante et permanente Parole de Dieu est la semence incorruptible (1 Pierre 1:23). Par elle sont « régénérés » ceux qui ont purifié leurs âmes « par l’obéissance à la vérité », c’est-à-dire par la Parole de Dieu (1 Pierre 1:22, 23). La Parole opère ici aussi bien la purification que la régénération. Cependant déjà au commencement du v. 2, Pierre parle de la « sanctification [JND en français : « sainteté »] de l’Esprit » comme Paul en 2 Thess. 2:13. Dans les deux cas il s’agit de l’activité sanctifiante de l’Esprit Saint qui sépare les hommes pour Dieu. Cela a lieu par la nouvelle naissance. Le but est le salut (2 Thess. 2:13 ; 1 Pierre 1:5).

 

3.3       Rôle respectif de la Parole et de l’Esprit dans la nouvelle naissance

Les passages mentionnés dans les épîtres de Jacques et de Pierre décrivent la part importante que la vivante Parole de Dieu a dans la nouvelle naissance. Dans d’autres passages cette Parole est mentionnée au premier rang. En 1 Cor. 6:11 nous lisons : « mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus, et par l’Esprit de notre Dieu ». Le lavage a lieu par la Parole, la sanctification a lieu par l’Esprit de Dieu qui produit la vie nouvelle. Il en est de même en Jean 3 et Tite 3.

 

3.4       La nouvelle naissance selon Jean 3

Sans doute c’est en Jean 3 que la révélation de la pensée de Dieu par le Seigneur va le plus loin. « Être né de nouveau » est quelque chose qui provient « d’en haut » (en grec anôthen), mais c’est en même temps un commencement entièrement nouveau (en Luc 1:3 l’expression « depuis le commencement » dans le membre de phrase « suivi exactement depuis le commencement » rend également le grec anôthen). « Né de nouveau » (Jean 3:3) est équivalent à « né d’eau et de l’Esprit » (Jean 3:5) et à « né de Dieu » (1 Jean 4:7 et 5:1). Cette dernière expression se trouve 8 fois dans Jean (Jean 1:13 ; 1 Jean 3:9 (2 fois) ; 1 Jean 4:7 et 5:1,4, 18 (2 fois)). 8 est le nombre de la nouvelle création. Le résultat de la nouvelle naissance est une nouvelle vie, une nouvelle nature qui porte le caractère de Celui qui l’a produite : « ce qui est né de l’Esprit est esprit », tout comme pour la nature humaine : « ce qui est né de la chair est chair » (Jean 3:6). À la nouvelle naissance, nous recevons par le moyen de l’Esprit Saint la participation à la nature divine (2 Pierre 1:4), et en même temps la capacité de reconnaître les pensées de Dieu, de les comprendre et d’y trouver notre joie. Quelle part merveilleuse !

 

3.5       Régénération selon Matthieu 19:28

Le mot régénération (palingennêsia) utilisé en Tite 3:5 se retrouve dans le Nouveau Testament en Matthieu 19:28. Dans ce dernier passage le Seigneur Jésus dit à ses disciples : « vous qui m’avez suivi, — dans la régénération, quand le fils de l’homme se sera assis sur le trône de sa gloire, vous aussi, vous serez assis sur douze trônes, jugeant les douze tribus d’Israël ». Il s’agit là du commencement du règne millénaire (comp. Matt. 25:31-33 ; Luc 22:30). La liaison entre le royaume et la régénération ne doit pas nous surprendre. Le Seigneur Jésus n’avait-il pas dit à Nicodème : sans la nouvelle naissance personne ne peut entrer dans le royaume de Dieu ? (Jean 3:3-5). Nicodème connaissait le royaume de Dieu comme le règne à venir, visible, du Messie sur la terre, et il aurait dû savoir que seuls ceux qui sont nés de nouveau y entreront. C’est pourquoi le Seigneur lui demande : « Tu es le docteur d’Israël, et tu ne connais pas ces choses ? » (Jean 3:10), ce qui est un reproche évident. Car comme nous l’avons vu, le prophète Ézéchiel en avait déjà parlé : « Et je vous prendrai d’entre les nations, et je vous rassemblerai de tous les pays, et je vous amènerai sur votre terre ; et je répandrai sur vous de l’eau pure et vous serez purs : je vous purifierai de toutes vos impuretés et de toutes vos idoles. Et je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai au-dedans de vous un esprit nouveau ; et j’ôterai de votre chair le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair ; et je mettrai mon Esprit au-dedans de vous, et je ferai que vous marchiez dans mes statuts, et que vous gardiez mes ordonnances et les pratiquiez. Et vous habiterez dans le pays que j’ai donné à vos pères et vous serez mon peuple, et moi je serai votre Dieu » (Éz. 36:24-28).

Les paroles adressées à Nicodème aussi bien que la prophétie d’Ézéchiel fournissent une indication de la raison pour laquelle le Seigneur Jésus applique le terme « régénération » au règne de mille ans. Ézéchiel, certes, ne s’adresse qu’à la maison d’Israël, tandis que le Seigneur Jésus inclut tous les hommes dans Ses paroles (« il en est ainsi de tout homme qui est né de l’Esprit », Éz. 36:22 ; Jean 3:8b). Effectivement, au commencement du règne de mille ans, les « frères » du Seigneur (Matt. 25:40) aussi bien que les « brebis » (les justes ; Matt. 25:31-33, 37), c’est-à-dire tous ceux qui hériteront du royaume et qui entreront dans la vie éternelle, seront nés de nouveau (Matt. 25:34-40). Les incrédules, par contre, iront dans les peines éternelles (voir Matt. 25:41-46). À côté du plus important, c’est-à-dire la domination de notre Rédempteur comme Roi des rois, une caractéristique essentielle du millénium (à son début) sera le fait que tous les hommes seront nés de nouveau. C’est la seule raison pour laquelle la régénération peut être mentionnée. Car fondamentalement, le reste de la création restera comme précédemment. Certes, dans la nature des changements considérables auront lieu (Ésaïe 11:6-8 ; 35:1 ; 65:17 ; 66:22), mais la création comme telle sera encore la vieille création. Le type du déluge montre déjà le croyant Noé entré sur une terre certes purifiée, mais qui n’était pas fondamentalement nouvelle. Les nouveaux cieux et la nouvelle terre ne surgiront qu’après le règne de mille ans (Apoc. 21:1). La notion de « régénération » dans Matthieu 19:28 ne se rapporte donc pas aux circonstances extérieures prédominant durant le temps du millénium, mais elle se rapporte à l’état moral renouvelé de ceux qui y entreront. Ils seront tous nés de nouveau [note Bibliquest : pas ceux qui naîtront par la suite]. Voilà quelque chose qui n’aura encore jamais eu lieu. C’est pourquoi il est très compréhensible que le Seigneur Jésus utilise cette caractéristique comme une sorte d’incarnation du règne de mille ans.

 

3.6       Régénération et nouvelle naissance

Cependant les notions de régénération et de règne de mille ans ne sont pas identiques. La régénération est la part de tous ceux qui sont sauvés dans le temps présent, mais aussi de tous ceux qui, à un moment quelconque, ont cru ou croiront en Dieu, y compris dans le règne de mille ans. La régénération n’est pas quelque chose de différent du fait d’être né de nouveau ou d’une renaissance. Il n’y a pas différentes sortes de renouvellement du cœur humain. La première caractéristique de la nouvelle naissance est le « lavage », la purification du cœur et de l’âme par la Parole de Dieu. C’est ce qu’avait annoncé Ézéchiel au peuple d’Israël par les paroles déjà citées : « je répandrai sur vous de l’eau pure, et vous serez purs : je vous purifierai de toutes vos impuretés et de toutes vos idoles » (Éz. 36:25). Cette purification par l’eau pure correspond à l’expression « être né d’eau » de Jean 3 et au « lavage de la régénération » de Tite 3. L’autre partie essentielle est le renouvellement de l’Esprit Saint.

 

3.7       Né de l’Esprit (Jean 3)

À cet égard, il est très remarquable que le Seigneur Jésus a certes parlé à Nicodème de ce ou celui qui est né « de l’Esprit » (Jean 3:6,8), mais non pas de ce ou celui qui est « né d’eau ». Par cela nous voyons que ce qui se passe d’essentiel lors de la nouvelle naissance n’est pas la purification par l’eau, mais la réception de la vie nouvelle par l’Esprit. On ne peut pas dire que « ce qui est né d’eau est de l’eau », mais on peut tout à fait dire : « ce qui est né de l’Esprit, est esprit ». Cependant l’eau est absolument indispensable pour cela. Ce fait est mis en évidence par le Saint Esprit en Tite 3 par le fait qu’il ne parle pas simplement du « lavage », mais du « lavage de la régénération ». Le lavage est la première partie de la régénération.

 

4         Le renouvellement de l’Esprit Saint

4.1       Les différents passages qui en parlent

La deuxième caractéristique également essentielle de la nouvelle naissance est le « renouvellement de l’Esprit Saint » (Tite 3:5). Il correspond à la parole du Seigneur en Jean 3:5, « être né de l’Esprit ». Le Saint Esprit produit en nous une vie nouvelle, une nouvelle nature qui Lui correspond et qui, par là, correspond à Dieu : « ce qui est né de l’Esprit est esprit » (Jean 3:6 ; comp. Gal. 5:25). « C’est l’Esprit qui vivifie ; la chair ne profite de rien » (Jean 6:63). Ce fait est aussi mentionné par le prophète Ézéchiel en rapport avec le peuple d’Israël quand il reviendra dans sa terre avant le commencement du règne de mille ans et qu’il se retournera vers son Dieu : « Et je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai au-dedans de vous un esprit nouveau ; et j’ôterai de votre chair le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair » (Éz. 36:26).

 

4.2       Un renouvellement une fois pour toutes

Le « renouvellement de l’Esprit Saint » est quelque chose qui n’a lieu qu’une fois, par lequel Dieu, le Saint Esprit, donne à l’homme une vie nouvelle, une vie divine. Certes le même mot est utilisé en Romains 12:2 pour décrire un processus continu de « renouvellement » (en grec anakainôsis) de l’entendement du croyant, mais ici il en va autrement. C’est le contexte qui en décide. N’oublions pas qu’au commencement du v. 5 de Tite 3, il est dit « …il nous sauva ». Le salut de l’âme n’est pas un processus qui se poursuit, mais c’est un fait accompli pour tout vrai croyant.

 

4.3       Quelque chose d’entièrement nouveau

Dieu ne peut rien faire du vieil homme et de la vieille nature. Nous n’aurions aucune possibilité d’entrer en relation avec Lui, s’Il ne mettait pas de côté ce qui est ancien et s’il ne créait pas quelque chose d’entièrement nouveau. Les deux choses figurent dans l’expression « le lavage de la régénération et le renouvellement de l’Esprit Saint ». L’essentiel dans cela est l’activité du Saint Esprit qui, avec la vie nouvelle, crée en nous quelque chose d’entièrement nouveau. En même temps il remplit nos pensées des choses de la nouvelle création.

La nouvelle naissance correspond chez Pierre à la « sanctification de l’Esprit » (1 Pierre 1:2 ; [JND traduit : « sainteté de l’Esprit »]). Paul dit aux Corinthiens qu’ils n’ont pas été seulement « lavés », mais « sanctifiés » (1 Cor. 6:11). Par le lavage ils sont purifiés de toutes les impuretés de la vie sans Dieu, et par la sanctification ils sont mis à part pour Lui. Par cela, ils sont devenus des personnes nées de nouveau et ayant une vie nouvelle.

 

4.4       La vie nouvelle au temps de l’Ancien Testament et maintenant. La vie éternelle

Tous les vrais croyants de tous les temps ont reçu la vie de Dieu. Sans cela ils n’auraient pas pu être en communion avec Lui, ni entrer dans Sa gloire éternelle. Mais après que le Fils de Dieu comme homme sur la terre ait révélé la vie éternelle (1 Jean 1:1-4) et que l’œuvre de la rédemption ait été accomplie, sur la base de laquelle tous ceux qui croient ont aussi part à cette vie, celle-ci a reçu un caractère plus élevé : c’est la « vie en abondance » de Jean 10:10. Par le renouvellement de l’Esprit Saint nous avons reçu cette vie éternelle dont Paul nous parle au début de l’épître à Tite, disant :. « …dans l’espérance de la vie éternelle que Dieu, qui ne peut mentir, a promise avant les temps des siècles ; mais il a manifesté au temps propre sa parole dans la prédication qui m’a été confiée à moi selon le commandement de notre Dieu Sauveur » (Tite 1:2-3). Auparavant personne ne pouvait la posséder sous cette forme riche et pleine, parce que c’est seulement l’œuvre rédemptrice de Christ qui a posé la base nécessaire pour que nous puissions la recevoir. Car nous ne possédons la vie éternelle qu’en Lui, et Lui est notre vie (Col. 3:4 ; 1 Jean 5:11, 20b). Quand nous Le considérons, soit comme Homme humble sur la terre, ou comme Homme glorifié à la droite de Dieu, nous voyons la vie éternelle dans toute sa plénitude, — notre vie. C’est une richesse inexprimable, une bénédiction insondable. Cette plénitude de vie éternelle ne pouvait pas être possédée par les croyants du temps de l’Ancien Testament, parce ce qu’ils ne connaissaient pas Christ en qui elle a été révélée, parce qu’ils ne pouvaient pas croire en une œuvre de rédemption accomplie, et parce qu’ils ne possédaient pas le Saint Esprit habitant en eux. Certes, ils avaient la même vie — car il n’y a pas plusieurs sortes de vie divine, — mais ils ne la possédaient pas dans la plénitude dans laquelle elle est révélée aujourd’hui, et connue et goûtée.

D’un côté la vie éternelle est une existence éternelle (Gen. 3:22). Mais c’est aussi une vie nouvelle de Dieu et auprès de Dieu, que les croyants avant la croix connaissaient déjà (Ps. 133:3 ; Dan. 12:2). Dans le temps présent, elle est cependant liée à la foi au Fils de Dieu (Jean 3:16, 36 ; 6:40, 47, 54 ; 10:28 ; 17:2 ; 1 Jean 5:13). Elle est le don de grâce de Dieu dans le Christ Jésus notre Seigneur (Romains 6:23). Le Fils est le Dieu véritable et la vie éternelle (1 Jean 5:20). « Et c’est ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ » (Jean 17:3). C’est la part merveilleuse de tous les rachetés dans la période présente du temps de la grâce que Dieu, le Père, nous a donnée par le Saint Esprit.

 

5         Répandu richement sur nous

5.1       L’Esprit répandu sur nous et dans d’autres dispensations

L’œuvre de Dieu chez ceux qui sont sauvés, ne se termine pourtant pas avec le renouvellement de l’Esprit Saint lié à la nouvelle naissance. Dieu, le Saint Esprit, ne produit pas simplement une nouvelle vie en ceux qui étaient morts spirituellement, mais il fait aussi son habitation chez ceux qui sont nés de nouveau. Ces deux activités du Saint Esprit doivent être bien différenciées. Elles ne sont pas identiques l’une à l’autre. L’expression utilisée ici (Tite 3:6) selon laquelle le Saint Esprit a été répandu sur les croyants remonte également à l’Ancien Testament. Dans le livre du prophète Ézéchiel, Dieu annonce : « Et je ne leur cacherai plus ma face, parce que [JND traduit : « quand »] j’aurai répandu mon Esprit sur la maison d’Israël, dit le Seigneur, l’Éternel » (Ézéc. 39:29 ; comparer à És. 44:3 ; Ézéc. 36:17 ; Zach. 12:10). Au commencement du règne millénaire Dieu ne répandra cependant pas son Esprit Saint seulement sur ceux qui appartiendront au peuple d’Israël, mais sur tous les hommes sur la terre : « Et il arrivera, après cela, que je répandrai mon Esprit sur toute chair » (Joël 2:28).

 

5.2       L’Esprit répandu en Actes 2

C’est ce dernier passage que Pierre a cité au jour de la Pentecôte en Actes 2. Il explique par-là les conséquences merveilleuses de la descente du Saint Esprit : « Ayant donc été exalté par la droite de Dieu, et ayant reçu de la part du Père l’Esprit Saint promis, il a répandu ce que vous voyez et entendez » (Actes 2:33). C’est pourquoi l’événement de la Pentecôte est nommé à juste titre l’effusion [litt.: l’action de répandre, ou épandage] du Saint Esprit. C’était un accomplissement partiel de la prophétie de l’Ancien Testament aux croyants du temps présent, à l’assemblée. Car par la venue de l’Esprit sur les croyants, ceux-ci n’ont pas été, et ne sont pas seulement bénis personnellement, mais ils ont aussi été baptisés ensemble en un seul corps (1 Cor. 12:13). C’est de cette manière que l’assemblée de Dieu a pris naissance sur la terre.

L’effusion de l’Esprit n’a pas été limitée au jour de la Pentecôte, car après la conversion de Corneille et de sa maison, il est dit que des croyants d’entre les Juifs s’étonnèrent quand ils reconnurent « que le don du Saint Esprit était répandu aussi sur les nations » (Actes 10:45). Paul écrit pareillement à Tite que « le Saint Esprit a été répandu richement sur nous ». Certes la venue du Saint Esprit à la Pentecôte reste un événement majeur et unique, et cependant tous ceux qui plus tard auront cru au Seigneur Jésus, sont considérés comme ceux-là sur lesquels le Saint Esprit est répandu.

 

5.3       Le Saint Esprit répandu après que Christ a été glorifié

Avant que le Seigneur Jésus accomplisse son œuvre de rédemption, aucun croyant ne pouvait posséder le Saint Esprit. Certes, le Saint Esprit agissait bien occasionnellement dans des personnes particulières, mais Il n’a été répandu qu’après que le Seigneur Jésus ait achevé Son œuvre à la croix, et même seulement après qu’Il ait été glorifié à la droite de Dieu. C’est ce qui est dit en Jean 7:39 : « il disait cela de l’Esprit qu’allaient recevoir ceux qui croyaient en lui ; car l’Esprit n’était pas encore, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié ». Le Seigneur Jésus Lui-même a aussi parlé plusieurs fois de la perspective de l’envoi du Saint Esprit sur les croyants (Jean 14:16 ; 15:26 ; 16:7-13 ; Actes 1:4, 5, 8). Dans le passage qui est devant nous (Tite 3:6), ceci est confirmé par la Parole qui affirme que : « le Saint Esprit a été répandu richement sur nous par Jésus Christ, notre Sauveur ». Ce n’est que par Lui que nous sommes en possession et en jouissance de cette bénédiction.

 

5.4       Répandu richement : abondance des richesses de la grâce

Pour terminer, encore un mot sur le mot « richement ». Ne nous montre-t-il pas combien sont grandes les richesses de la grâce de Dieu en Christ pour nous ? Sommes-nous toujours conscients à quel point nous avons été richement bénis par notre Rédempteur et Seigneur, aussi bien que par le Saint Esprit ? Le Saint Esprit répandu richement sur nous est une partie des bénédictions spirituelles dans les lieux célestes que nous avons reçues en Christ notre Seigneur (Éph. 1).

Ø      Nous sommes scellés du Saint Esprit et par là nous sommes marqués comme étant la propriété inviolable de Dieu (2 Cor. 1:22 ; Éph. 1:13 ; 4:30).

Ø      Le Saint Esprit est les arrhes données de Dieu pour notre possession à venir (2 Cor. 1:22 ; 2 Cor. 5:5 ; Éph. 1:14).

Ø      Il est aussi l’onction par lequel nous sommes rendus capables d’accomplir tout bon service (2 Cor. 1:21 ; 1 Jean 2:20, 27 ; comp. Actes 10:38).

Ø      Il habite dans le croyant individuellement, mais aussi collectivement dans l’assemblée (Rom. 8:9, 11 ; 1 Cor. 3:16 ; 6:19 ; 2 Tim. 1:14 ; Jacq. 4:5).

Ø      Le Saint Esprit est le témoignage de Dieu en nous que nous sommes enfants de Dieu et que nous pouvons appeler Dieu « Abba Père » (Rom. 8:15, 16 ; Gal. 4:6 ; comp. 1 Jean 3:24).

Ø      Il glorifie le Seigneur Jésus en nous, car il reçoit tout ce qui est de Lui, et nous le communique (Jean 16:14).

Ø      Il nous conduit dans toute la vérité (Jean 16:13).

Ø      Il nous conduit comme fils de Dieu, qui ne sommes pas sous la loi, mais sous la grâce, et nous marchons « par l’Esprit » (Rom. 8:14 ; Gal. 5:18).

Ø      Il nous donne la pleine liberté d’accès à Dieu, le Père (Éph. 2:18).

Ø      Par Lui nous rendu un vrai culte à Dieu (Phil. 3:3).

 

Voilà quelques-uns des effets résultant de ce que le Saint Esprit a été « répandu richement sur nous ». Quelles bénédictions ce serait pour toute l’assemblée de Dieu, si nous apprenions à mieux les connaître, et à nous en réjouir, et à les vivre davantage pratiquement !