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La Table des Pains de propositon

Arend Remmers [ajouts bibliquest entre crochets]

 

Ermunterung und Ermahnung, 2012 p. 177 et suiv.

 

Table des matière abrégée :

1        [Rappel sur le tabernacle et sa signification]

2        La table

3        Les douze pains

4        Le rebord et les couronnements en or

5        Les récipients d’or

6        Les récipients pour les libations

7        Les barres pour porter la table

 

Table des matières détaillée :

1        [Rappel sur le tabernacle et sa signification]

2        La table

2.1     [En bois d’acacia (sittim)]

2.2     [Recouverte d’or]

2.3     [Dimension par fraction : une connaissance partielle]

2.4     [Communion avec le Père et le Fils]

2.5     [Autres applications du nom « table du Seigneur »]

3        Les douze pains

3.1     [Deux dixièmes de fleur de farine chacun]

3.2     [L’encens dessus les pains]

3.3     [Pains mangés par les sacrificateurs comme les offrandes de gâteau]

3.4     [DOUZE pains, image de tout le peuple]

3.4.1          [Le nombre douze comme symbole]

3.4.2          [La parfaite acceptation des croyants devant Dieu. — Le pain continuel]

3.4.3          [Les douze pierres après la traversée du Jourdain]

3.4.4          [L’autel d’Élie au Carmel]

3.4.5          [L’unité de l’assemblée de Dieu révélée seulement dans le Nouveau Testament]

4        Le rebord et les couronnements en or

4.1     [Solidarité ou cohésion, même durant le transport]

4.2     [Les couronnements : une beauté et une valeur spéciales]

4.3     [Une beauté et une valeur réservées à ceux qui sont dans le sanctuaire]

5        Les récipients d’or

5.1     [Le service a le sanctuaire pour point de départ et d’arrivée]

5.2     [La communion se manifeste dans l’obéissance à la Parole de Dieu]

5.3     [Le mélange est nuisible]

6        Les récipients pour les libations

6.1     [Gobelets et vases gardés dans la tente, mais utilisés dans le parvis]

6.2     [La libation, image de la joie dans le Seigneur qui provient du sanctuaire]

6.3     [L’apôtre Paul servant de libation]

7        Les barres pour porter la table

7.1     [Les Lévites qui portaient sont des figures des serviteurs du Seigneur]

7.2     [L’élément humain distinguait les barres]

7.3     [Pour les choses très saintes, les fils de Kehath n’avaient pas d’allègement]

7.4     [« Porter » la vérité de l’Assemblée]

7.5     [Tout devait être gardé, traité soigneusement]

7.6     [La tente et les ustensiles : Un intérieur glorieux, un extérieur sans apparence]

 

 

1         [Rappel sur le tabernacle et sa signification]

Selon Colossiens 2:16-17, les ordonnances religieuses de la loi de Sinaï sont « l’ombre des choses à venir, mais le corps [c’est-à-dire la réalité selon le Nouveau Testament] est du Christ ». La tente d’assignation, dont la construction et l’érection sont décrites dans la dernière partie de l’Exode (ch. 25 à 40), doit également être considérée de cette manière. C’est une image du vrai sanctuaire dans le ciel (Héb. 9:24), mais en même temps une image de l’assemblée de Dieu (Héb. 3:6). Les objets dans la tente renvoient en outre au Seigneur Jésus. En nous occupant d’eux, nous pouvons donc recevoir une précieuse instruction spirituelle, surtout en ce qui concerne la vie pratique de l’assemblée. « Car toutes les choses qui ont été écrites auparavant ont été écrites pour notre instruction, afin que par la patience et par la consolation des Écritures, nous ayons espérance » (Rom. 15:4).

La tente d’assignation était la demeure de Dieu au milieu de Son peuple Israël sauvé d’Égypte. La tente elle-même se composait de deux salles : le « lieu saint » et le « lieu très-saint ». Dans le lieu très-saint, il n’y avait que l’arche de l’alliance avec le propitiatoire et les deux chérubins. Là se trouvait le trône, la demeure proprement dite de Dieu au milieu de Son peuple (Exode 25:8 ; 1 Sam 4:4). Dans la salle de devant, le lieu saint, il y avait trois objets : le chandelier d’or à sept branches, la table des pains de proposition et l’autel de l’encens en or. Nous allons nous occuper un peu de la table et voir quels enseignements spirituels elle contient pour nous.

 

2         La table

2.1        [En bois d’acacia (sittim)]

Les prescriptions pour la confection de la table des pains de proposition sont données en Exode 25:23-30. En Exode 37:10-16 sa confection est décrite selon le modèle décrit précédemment. Elle se composait de bois d’acacia. L’acacia (en hébreu : sittim) mentionné dans la Bible ne doit pas être confondu avec l’arbre du même nom connu sous nos latitudes. Ce dernier est proprement un robinier ; il a été importé d’Amérique en Europe il y a quelques siècles seulement. L’acacia de la Bible pousse dans des régions sèches. Son bois est plus dur que le chêne et est très durable. Comme tous les arbres qui poussent de la terre, l’acacia est une image de la nature humaine terrestre (cf. Luc 23:31).

 

2.2        [Recouverte d’or]

La table faite de ce bois était entièrement recouverte d’or pur. L’or pur est une image de la gloire de Dieu révélée en Christ, le Fils de Dieu devenu homme : « Et nous vîmes sa gloire, une gloire comme d’un fils unique de la part du Père » (Jean 1:14). La combinaison de bois et d’or pur nous montre l’humanité du Seigneur Jésus. Il était homme et Dieu dans la même personne : vrai Dieu et vrai homme. Cette vérité est exprimée non seulement par la table des pains de proposition, mais aussi par l’autel de l’encens et par l’arche de l’alliance. Tous les trois étaient faits de bois d’acacia recouvert d’or pur. Le chandelier à sept branches, en revanche, était entièrement d’or pur battu.

 

2.3        [Dimension par fraction : une connaissance partielle]

La table avait deux coudées de long, une coudée de large et une coudée et demie de haut. Pourquoi la mesure de la hauteur contenait-elle une fraction ? N’y aurait-il pas là une indication que la grandeur de notre Seigneur ne peut être représentée qu’imparfaitement en figure, et que, nous aussi, nous ne pouvons maintenant la saisir que par fragments ? « Personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père » (Matt. 11:27). La parole suivante va dans le même sens : « Car nous connaissons en partie... ; mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est en partie aura sa fin ». Or il n’en sera pas toujours ainsi. Avec Paul, nous pouvons ajouter, en pensant à la gloire future du ciel, où nous serons éternellement avec notre Seigneur : « Mais alors je connaîtrai à fond comme aussi j’ai été connu » (1 Cor. 13:9, 10, 12). Et l’Écriture sainte va encore plus loin : « Nous Le verrons comme il est » (1 Jean 3:2). Quelle joie, quelle bénédiction se rattacheront à cette contemplation éternelle de notre Rédempteur et au fait que nous Le reconnaitrons !

 

2.4        [Communion avec le Père et le Fils]

Sur la table il devait y avoir toujours douze pains, dans lesquels nous pouvons facilement reconnaître un symbole des douze tribus d’Israël. On en reparlera plus tard. La table avait la même hauteur que l’arche de l’alliance (sans le propitiatoire). Une table dans la Bible est souvent l’image de la communion et de la bénédiction qui s’y rattache. La communion signifie avoir une part en commun, un but commun et des intérêts communs. Par conséquent, l’égalité de hauteur de la table et de l’arche souligne le caractère élevé de notre communion : « Dieu... par qui vous avez été appelés à la communion de son Fils Jésus Christ notre Seigneur » (1 Cor. 1:9). « Or notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ » (1 Jean 1:3). N’est-ce pas un privilège incommensurable que d’avoir une part commune avec notre Rédempteur, le Fils de Dieu ? Puissions-nous nous en réjouir davantage ! C’est ce qu’il y a de plus élevé qu’un être humain puisse posséder sur terre. Cependant l’œuvre divine de l’expiation du péché dépasse tout : c’est ce que nous voyons dans le propitiatoire qui couronnait l’arche de l’alliance. Il surpassait tous les autres objets de la tente.

 

2.5        [Autres applications du nom « table du Seigneur »]

La Table du Seigneur dans le Nouveau Testament est aussi l’expression visible de notre communion avec le Seigneur Jésus sur la base de son œuvre de rédemption (1 Cor. 10:21). Cependant, la table des pains de proposition dans le sanctuaire ne doit pas être assimilée à la table du Seigneur du Nouveau Testament. La Parole de Dieu nous enseigne aussi à ce sujet. En Malachie 1 v. 7 et 12, c’est l’autel d’airain, ou autel des holocaustes dans le parvis du temple, qui est appelé « Table de l’Éternel » (Yahweh) et « Table du Seigneur » (Adonaï). Cet autel était le lieu où les Israélites pouvaient avoir communion avec leur Dieu. Cela s’exprimait surtout dans les sacrifices de prospérités auxquels avaient part non seulement Dieu, mais aussi les sacrificateurs ; en outre celui qui offrait le sacrifice et tout Israélite pur avaient le droit de manger des sacrifices de prospérités. Paul s’y réfère lorsqu’il mentionne la table du Seigneur dans le temps présent (comparer Lév. 7:15-21 avec 1 Cor. 10:18).

Dans la description du temple futur du royaume millénaire (Éz. 40 à 48), c’est, par contre, l’autel de l’encens dans le sanctuaire que le prophète Ézéchiel appelle la « table qui est devant l’Éternel » (Éz. 41:22), sans qu’il soit mentionné aucune table pour les pains de proposition. Cette « équivalence » de l’autel de l’encens avec la table est remarquable. Dans la période du règne millénaire de Christ, le peuple d’Israël, c’est-à-dire le résidu fidèle, sera pour la première fois représenté au complet dans le pays (Ézé. 37:21-22). Ce n’est qu’alors que l’unité d’Israël deviendra une réalité. Une présentation au moyen des douze pains ne sera alors plus nécessaire. L’autel de l’adoration ne fera alors, pour ainsi dire, plus qu’un avec la table de l’unité et de la communion.

 

3         Les douze pains

3.1        [Deux dixièmes de fleur de farine chacun]

« Et tu mettras, sur la table, le pain de proposition, devant moi, continuellement » (Exode 25:30). La préparation des pains et leur disposition sur la table sont décrites en Lév. 24:5-9. Douze gâteaux (en hébreu : challa « pain circulaire ») devaient être cuits à partir de deux dixièmes d’épha de fleur de farine chacun, soit environ huit litres (ou quatre, selon d’autres informations) (voir Lév. 5:11). Habituellement, cependant, le terme « épha » est omis. Les deux dixièmes de fleur de farine servaient aussi à faire les deux pains tournoyés qui devaient être offerts à la fête des semaines, la « Pentecôte » ; ces deux pains sont une image de l’assemblée qui est justement apparue en ce jour de fête de Pentecôte (Lév. 23:17 ; Actes 2). Le plus souvent, il est mentionné une offrande de gâteau de deux dixièmes en liaison avec un bélier offert en holocauste (Nomb. 15:6 ; 28:12, 20, 28 ; 29:3, 9, 14). Ce fait est également significatif. Le bélier était le sacrifice offert lors de la consécration des sacrificateurs. Il est donc une image de la consécration et du dévouement. C’est ainsi que Dieu considérait Israël : comme un peuple racheté, séparé et consacré pour Lui.

 

3.2        [L’encens dessus les pains]

Les douze pains étaient disposés sur la table, en deux couches ou deux rangées de six pains chacune. Nous ne savons pas s’ils étaient disposés en deux rangées de six l’une à côté de l’autre, ou l’une sur l’autre, ou même en deux piles de six pains. Sur chaque couche ou rangée était placé de l’encens pur, qui servait « de mémorial », « un sacrifice par feu à l’Éternel » (Lév. 24:7). L’encens pur était un des éléments de l’encens composé qui était offert sur l’autel d’or du sanctuaire, et qui parlait en figure du caractère unique du Seigneur Jésus et de Sa gloire (Exode 30:34). Il fallait mettre de l’encens pur sur chaque offrande de gâteau (image de la perfection et de la pureté de Christ en tant qu’homme), puis faire fumer ensuite sur l’autel avec la partie mémorial (Lév. 2:1-2 ; exceptions : Lév. 5:11 ; Nomb. 5:15). L’encens pur était l’un des dons des mages venus rendre hommage au roi des Juifs nouveau-né (Matt. 2:11). C’est pourquoi l’encens doit être considéré comme une image de l’extraordinaire gloire du Seigneur Jésus, qui est un parfum de bonne odeur pour le Père. L’encens pur sur les gâteaux parle du parfum de la personne et de l’œuvre de Christ, dans lequel les croyants sont vus devant Dieu. Ils sont tous, sans exception, « rendus agréables [ou : comblés de grâce] dans le Bien-aimé » (Éph. 1:6). Les pains eux-mêmes, comme l’offrande de gâteau, témoignaient de la pureté et de la perfection de Christ ; ils étaient portés — pour ainsi dire exposés à la vue — par la table, qui est une image de la gloire du Fils de Dieu devenu homme ; ils étaient couverts de l’encens pur qui illustrait Son caractère agréable et Son parfum devant Dieu. Quelle image merveilleuse de notre union spirituelle avec notre Seigneur et de notre parfaite acceptation devant Dieu le Père !

 

3.3        [Pains mangés par les sacrificateurs comme les offrandes de gâteau]

Chaque sabbat, les pains devaient être renouvelés. Les pains ôtés de la table servaient de nourriture aux sacrificateurs ; ils devaient être mangés dans un lieu saint, « comme une chose très-sainte d’entre les sacrifices par feu à l’Éternel » (Lév. 24:9). Cette expression nous rappelle l’offrande de gâteau, dont il est dit trois fois presque la même chose : « Le reste de l’offrande de gâteau, sera pour Aaron et pour ses fils : c’est une chose très-sainte d’entre les sacrifices par feu à l’Éternel » (Lév. 2:3,10 ; 10:12). Lév. 10:12 indique aussi le « lieu saint » où le pain devait être mangé : Il était à côté de l’autel des holocaustes dans le parvis. Les pains de proposition sont donc à considérer comme une sorte d’offrande de gâteau. Une partie, qualifiée de « mémorial », en était tirée et offerte à Dieu sur l’autel des holocaustes, tandis que le reste, « une chose très-sainte d’entre les sacrifices par feu à l’Éternel », était mangé par les sacrificateurs. Pareillement, les pains de proposition ôtés de la table le jour du sabbat, servaient de nourriture aux sacrificateurs, mais non pas chaque jour, seulement une fois par semaine le jour du sabbat.

 

3.4        [DOUZE pains, image de tout le peuple]

3.4.1        [Le nombre douze comme symbole]

Le nombre de pains (12) est le nombre de la totalité du peuple d’Israël vu ensemble, mais en même temps aussi le nombre de la parfaite administration ou du parfait gouvernement de Dieu. Pensons seulement aux douze apôtres, et surtout à la nouvelle Jérusalem avec ses douze portes et les douze fondements de sa muraille. Les trois côtés de la ville en forme de cube ont chacun une longueur de 12000 stades, et la hauteur de sa muraille est de 144 (12 x 12) coudées (Apoc. 21:10-21). Les douze pains représentent donc les douze tribus d’Israël dans leur perfection et leur beauté immuables aux yeux de Dieu, mais en même temps aussi sous Son gouvernement parfait.

 

3.4.2        [La parfaite acceptation des croyants devant Dieu. — Le pain continuel]

Appliquée au jour d’aujourd’hui, cette image montre la parfaite acceptation de tous les croyants devant Dieu. Christ est la « table » sur laquelle les pains sont présentés devant notre Dieu et Père comme représentant symboliquement tout le peuple de Dieu en pureté et en perfection. Quand nous pensons aux vêtements du souverain sacrificateur qui portait, devant Dieu dans le sanctuaire, les noms des douze tribus d’Israël sur deux pierres d’onyx sur ses épaules et sur douze pierres précieuses sur son pectoral, nous voyons dans le sanctuaire le peuple de Dieu « représenté » devant Lui de trois manières :

●    dans sa valeur, comme des pierres précieuses, sur les épaules fortes du souverain sacrificateur,

●    dans sa valeur, comme des pierres précieuses, sur le cœur du souverain sacrificateur,

●    en tant que pains de proposition, dans son acceptation et sa consécration à Dieu, sur la table (cf. Exode 28:12,29).

 

Or Dieu n’était pas seul à voir cette représentation parfaite du peuple ; le sacrificateur qui se tenait dans le sanctuaire la voyait lui aussi. Il voyait une perfection et une beauté immuables malheureusement tellement au-dessus de la triste réalité du camp d’Israël dans le désert et en Canaan plus tard. Le « pain continuel » (Nomb. 4:7) était et restait toujours devant la face de Dieu et devant les yeux de ceux qui pouvaient entrer dans le sanctuaire. Les sacrificateurs ne pouvaient le voir qu’à la lumière du chandelier d’or.

 

3.4.3        [Les douze pierres après la traversée du Jourdain]

Rappelons d’abord que dans l’Ancien Testament, il n’y a ni image ni figure de l’unité de l’assemblée de Dieu, le seul corps de Christ. Les hommes spirituels étaient certes toujours conscients de l’unité du peuple d’Israël, mais il n’y avait aucune expression de cette unité, et encore moins de l’unité future de l’assemblée. Après que Josué ait traversé le Jourdain avec le peuple d’Israël, il dressa douze pierres sur le rivage du fleuve, sur l’ordre de Dieu. Chacune représentait l’une des douze tribus, bien que neuf tribus et demie seulement se soient effectivement installées dans le pays, tandis que les deux autres tribus et demie restèrent au-delà du Jourdain (Josué 4:1-8). Ainsi, les douze pierres rappelaient la « totalité » d’Israël, mais elles ne parlaient pas « d’unité ».

 

3.4.4        [L’autel d’Élie au Carmel]

À l’époque du prophète Élie, le peuple d’Israël n’existait plus en tant qu’unité. Après la mort de Salomon, le royaume des dix tribus au nord, sous la houlette de Jéroboam, s’était séparé du royaume des deux tribus de Juda et Benjamin au sud. L’idolâtrie fut immédiatement introduite dans le royaume du nord, et deux veaux d’or en étaient le cœur. Afin de contrecarrer l’idolâtrie, le prophète Élie fut ultérieurement chargé par Dieu de rassembler les représentants du peuple sur la montagne du Carmel. Il y répara l’autel de l’Éternel qui avait été renversé, en utilisant douze pierres « selon le nombre des tribus des fils de Jacob » (1 Rois 18:31). Aussi impressionnante et agréable à Dieu que fut, dans cette situation, cette lueur d’espoir pour l’ensemble, on ne peut pas y voir une expression d’unité. On retrouve la même pensée chez les chrétiens hébreux Paul et Jacques qui avaient toujours les douze tribus devant leurs yeux, bien que depuis la captivité assyrienne, seules deux tribus restaient connues (Actes 26,7 ; Jacques 1:1). Israël est certes un type du peuple de Dieu du Nouveau Testament, mais on ne trouve nulle part aucune indication d’unité existante. Seul le prophète Ézéchiel a pu présenter une fois l’unité future des deux royaumes au moyen de deux bâtons de bois qu’il a réunis dans sa main (Éz. 37:16-22).

 

3.4.5        [L’unité de l’assemblée de Dieu révélée seulement dans le Nouveau Testament]

L’unité de l’assemblée de Dieu, les croyants du temps présent, unis dans le seul corps de Christ, était un mystère, un secret, qui n’a été ni révélé ni présenté en figure dans l’Ancien Testament. Même à la fête des semaines qui est une figure de la naissance de l’assemblée, les deux pains qu’on offrait, représentaient non pas l’unité, mais bien plutôt les deux « éléments » qui forment maintenant l’assemblée : les Juifs et les nations (Lév. 23:17 ; Éph. 2:11-17).

L’unité du corps de Christ n’a été révélée que dans le Nouveau Testament. Elle a été juste mentionnée avant l’œuvre de rédemption de Christ à la croix : Dieu a utilisé le souverain sacrificateur Caïphe pour prononcer les paroles mémorables au sujet du Seigneur Jésus : « Étant souverain sacrificateur cette année-là, il prophétisa que Jésus allait mourir pour la nation, mais aussi pour rassembler en un les enfants de Dieu dispersés » (Jean 11:51, 52).

La dernière nuit avant Sa mort en sacrifice sur la croix, le Seigneur Jésus a prié pour l’unité de tous ceux qui croiraient en Lui (Jean 17:21,23). Mais l’existence effective « d’un seul corps » n’a été créée dans toute sa grandeur et sa signification qu’après la mort et la résurrection du Seigneur Jésus et la descente du Saint-Esprit, et ce n’est qu’ensuite qu’elle a été révélée comme doctrine (Actes 2 ; 1 Cor. 12:13 ; Éph. 2 à 4). C’est la raison pour laquelle un seul pain ne pouvait pas reposer sur la table des pains de proposition, mais il fallait douze pains.

 

4         Le rebord et les couronnements en or

4.1        [Solidarité ou cohésion, même durant le transport]

« Et tu y feras un rebord d’une paume (largeur d’une main) tout autour, et tu feras un couronnement d’or à son rebord tout autour » (Ex. 25:25). Le mot « rebord » (hébreu : misgeret) est traduit ailleurs par « panneaux » (1 Rois 7:28 ; 2 Rois 16:17) ou « lieux cachés » (2 Sam 22:46 ; Mich 7:17). La signification de base du verbe sous-jacent (hébreu : sagar) est « clore, inclure ». Le rebord était haut de la largeur d’une main (environ 7,5 cm) et servait probablement à empêcher les pains de glisser sur la surface et de tomber de la table. C’était particulièrement le cas durant le transport dans la traversée du désert. Il est expressément précisé que lors du départ du camp, les pains et les ustensiles associés devaient rester sur la table (Nomb. 4:7). Par ce rebord qui était aussi probablement en or, Dieu veillait à ce que la belle image de la solidarité et de la communion de Son peuple terrestre ne soit pas perturbée. Même si l’unité qui caractérise les rachetés d’aujourd’hui aux yeux de Dieu, ne pouvait pas encore être représentée, les douze pains étaient quand même maintenus ensemble en cohésion par le rebord, et ils étaient en même temps délimités et séparés de l’extérieur. « Ils ne sont pas du monde, comme je ne suis pas du monde. Sanctifie-les par la vérité ; Ta parole est la vérité », dit le Seigneur au sujet des Siens dans Sa dernière grande prière (Jean 17:16-17).

 

4.2        [Les couronnements : une beauté et une valeur spéciales]

Le rebord était surmonté par un couronnement d’or (Exode 25:25), tandis qu’un autre couronnement d’or encerclait toute la table (Exode 25:24). Les deux couronnements servaient à orner et décorer. Le mot « couronnement » (hébreu : ser) n’apparait dans l’Ancien Testament qu’en relation avec l’arche de l’alliance (Exode 25:11), avec l’autel de l’encens en or (Exode 30:3) et avec la table des pains de proposition. C’est donc quelque chose d’extraordinaire qui ne pouvait être vu que dans le sanctuaire de Dieu. Ces couronnements sont donc probablement les signes d’une beauté qui ne peut être vue qu’en Christ, mais qui souligne et exalte aussi la valeur de Son peuple. Moïse dit dans son dernier discours : « Et l’Éternel t’a fait promettre aujourd’hui que tu seras pour lui un peuple qui lui appartienne en propre, comme il t’a dit, et que tu garderas tous ses commandements, pour qu’il te place très-haut en louange et en renommée et en beauté, au-dessus de toutes les nations qu’il a faites ; et que tu seras un peuple saint, consacré à l’Éternel, ton Dieu, comme il l’a dit » (Deut. 26:18, 19). Et ce, malgré tous les manquements chez ce peuple dès le début de son existence !

 

4.3        [Une beauté et une valeur réservées à ceux qui sont dans le sanctuaire]

Il en va de même avec l’Assemblée qui, à bien des égards, est préfigurée par Israël. Elle est comparée dans la parabole à une « perle de très-grand prix » pour laquelle le marchand a vendu tout ce qu’il avait pour la posséder (Matt. 13:45, 46). Quand l’assemblée apparaîtra avec Christ d’auprès de la gloire céleste comme la nouvelle Jérusalem, elle sera « comme une épouse ornée pour son mari » (Apoc. 21:2). En pratique elle aussi est loin de cette image merveilleuse, mais aux yeux de Dieu, elle est déjà aujourd’hui ce qu’elle manifestera à tous dans la gloire future. Cette manière de voir était alors réservée aux sacrificateurs qui se tenaient dans le sanctuaire, et il en est de même maintenant. Ce n’est qu’en présence de Dieu que nous pouvons voir et comprendre l’assemblée dans son unité et sa valeur précieuse pour Dieu. Puissent tous les rachetés connaître ce privilège !

 

5         Les récipients d’or

5.1        [Le service a le sanctuaire pour point de départ et d’arrivée]

La table comportait des plats, des coupes, des gobelets et des vases (Exode 25:29). Les plats servaient probablement à transporter les pains, et les coupes pour l’encens à déposer sur les pains. Nous verrons plus loin les gobelets et les vases pour la libation. Ces précieux récipients d’or dans le sanctuaire ne nous rappellent-ils pas en quelque sorte les « vases à honneur » de 2 Tim. 2:21 ? Ils servent dans la « grande maison » pour l’honneur de leur Seigneur, non pas parce qu’ils sont faits d’or ou d’argent, mais parce qu’ils sont sanctifiés et purifiés, c’est-à-dire, séparés des vases à déshonneur. C’est la seule manière pour être « préparés à toute bonne œuvre ». Les plats, les coupes, les gobelets et les vases du sanctuaire étaient sur la « table pure » (Lév. 24:6 ; 2 Chron. 13:11). De là, les sacrificateurs les emportaient pour s’en servir soit dans la tente, soit dehors dans le parvis. Et ils étaient toujours ramenés à leur place dans le sanctuaire quand ils avaient accompli leur tâche. Cette image ne contient-elle pas un enseignement sérieux pour tout croyant qui voudrait être utilisé par le Seigneur Jésus dans le service dans Sa maison ? Le service avait le sanctuaire comme point de départ, et l’instrument y revenait une fois le travail achevé, sauf si le service s’exécutait tout simplement à la « table pure » dans le sanctuaire.

 

5.2        [La communion se manifeste dans l’obéissance à la Parole de Dieu]

Si la table avec les pains de proposition symbolise la communion (et l’unité) divine des croyants formée par Christ et Son œuvre expiatoire, les récipients qui s’y rattachent correspondent au service qui lui est associé. Ces récipients étaient d’« or pur » (Exode 25:29). Ici aussi, tout est d’origine divine. Dieu veille au service à l’égard des Siens. Les mesures humaines sont tout à fait hors de place. Et pourtant, combien d’efforts et d’activités humaines voyons-nous dans la chrétienté, justement en rapport avec l’unité des chrétiens ? Pensons seulement à l’œcuménisme et à l’Alliance évangélique. Pourtant, l’unité de tous les croyants, l’unité du corps de Christ, existe depuis longtemps : « Il n’y a qu’un seul corps » (Éph. 4:4). Il n’y a qu’une seule façon de présenter cette unité : l’obéissance inconditionnelle à la Parole de Dieu dans tous les détails de notre cheminement de foi personnel et collectif, cette obéissance étant jointe à l’amour pour tous les saints. Et c’est justement ce qui manque. Ce triste état pourrait-il aussi être une conséquence de ce que nous nous tenons trop peu dans le sanctuaire de Dieu où, à Sa lumière, nous voyons Son peuple comme Lui le voit ?

 

5.3        [Le mélange est nuisible]

On n’arrive à rien par des actions en commun. Depuis toujours le mélange a été l’un des plus grands dangers pour l’unité des enfants de Dieu. Cela peut couvrir temporairement des différences existantes, souvent graves, dans la doctrine et la pratique, mais cela ne les élimine pas. Une adaptation extérieure n’a pas non plus d’effet positif, mais c’est plutôt le contraire. Car la règle établie dans la Parole de Dieu est que l’union de ce qui est pur avec l’impur aboutit à l’impur. Déjà à l’époque de l’Ancien Testament, Dieu disait au prophète Aggée : « Ainsi dit l’Éternel des armées : Interroge les sacrificateurs sur la loi, disant : Si un homme porte de la chair sainte dans le pan de sa robe, et qu’il touche avec le pan de sa robe du pain, ou quelque mets, ou du vin, ou de l’huile ou quoi que ce soit qu’on mange, ce qu’il a touché sera-t-il sanctifié ? Et les sacrificateurs répondirent et dirent : Non. Et Aggée dit : Si un homme qui est impur par un corps mort touche quelqu’une de toutes ces choses, est-elle devenue impure ? Et les sacrificateurs répondirent et dirent : Elle est impure » (Aggée 2:11-13). Et Paul écrivait aux croyants de Corinthe : « Ne soyez pas séduits : Les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs » (1 Cor. 15:33). Ces deux exemples montrent clairement que l’association de l’obéissance avec la désobéissance, de la sainteté avec la mondanité, de la pureté avec l’impureté est impossible selon la pensée de Dieu. Le bien est toujours corrompu par le mal ou par le « moins bien ». Tout mélange spirituel aboutit inéluctablement à la décadence.

Le service à la table des pains de proposition se faisait à l’aide d’ustensiles en or pur. Conformément à cela, l’unité et la communion de tous les croyants en Christ et par Christ ne peuvent être préservées et réalisées qu’en accord avec Dieu et avec Ses pensées. Dans ce contexte, nous comprenons mieux aussi que la table soit qualifiée de « table pure » (Lév. 24:6). Sinon, seul le chandelier d’or porte ce caractère. Combien de soins Dieu a-t-il exercés envers Son sanctuaire terrestre, là où Il habitait au milieu de Son peuple Israël ! Peut-il en être autrement à l’heure actuelle ? Absolument pas. Les principes établis dans l’Ancien Testament sont encore valables aujourd’hui.

 

6         Les récipients pour les libations

6.1        [Gobelets et vases gardés dans la tente, mais utilisés dans le parvis]

En plus des coupes et des plats utilisés pour le pain et l’encens, il est aussi mentionné des gobelets et des vases pour le vin des libations (Nomb. 4:7). On ne s’en servait pas à l’intérieur de la tente. Il est expressément dit à l’égard de l’autel d’or pour l’encens : « Vous n’y verserez pas de libation » (Exode 30:9). Les gobelets et les vases étaient utilisées à l’extérieur dans le parvis, à l’autel des holocaustes (cf. Exode 29:40). Néanmoins, ils étaient gardés dans le sanctuaire sur la table des pains de proposition. Comme les autres ustensiles, ils sont appelés « ses gobelets et ses vases » (Exode 25:29). Eux aussi appartenaient donc à cet objet saint (la table pure) à l’intérieur de la tente de l’assemblée.

 

6.2        [La libation, image de la joie dans le Seigneur qui provient du sanctuaire]

La libation, qui consistait en vin, était versée à la fin d’un sacrifice par feu sur le tout. Dans l’Écriture sainte, le vin est souvent une image de joie terrestre (Ps. 104:15). Le vin de la libation est cependant une image de la joie dans le Seigneur, dont il est parlé spécialement dans l’épitre aux Philippiens : « Au reste, mes frères, réjouissez-vous dans le Seigneur ! ... Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ! » (Phil. 3:1 ; 4:4). Bien des chrétiens se sont demandé comment il est possible d’avoir « toujours » cette joie dans le cœur, même quand ça va mal extérieurement. Ici, il nous est montré la source et la voie pour cela : La joie dans le Seigneur vient du sanctuaire ! Seul un vase, c’est-à-dire un serviteur, qui vient du sanctuaire et qui y a une place bien établie, peut jouir de cette joie dans le Seigneur et la répandre.

 

6.3        [L’apôtre Paul servant de libation]

L’apôtre Paul était un tel « vase » ou « gobelet » d’or. Peu après sa conversion, le Seigneur Jésus dit à son sujet : « Cet homme m’est un vase d’élection » (Actes 9:15). Paul se voyait non seulement comme un vase dans la main de son Seigneur, mais aussi comme une libation, tellement il s’identifiait complètement à son service. À la fin de sa vie, il écrivait : « Mais si même je sers d’aspersion (c’est-à-dire de libation) sur le sacrifice et le service de votre foi, j’en suis joyeux et je m’en réjouis avec vous tous » (Phil. 2:17). « Car, pour moi, je sers déjà de libation, et le temps de mon départ est arrivé » (2 Tim 4:6). La joie dans son Seigneur bien-aimé a rempli ce serviteur jusqu’à la fin, extérieurement amère, de son service. Il considérait sa mort imminente en martyr comme une libation en l’honneur de Christ.

 

7         Les barres pour porter la table

« Et tu lui feras quatre anneaux d’or, et tu mettras les anneaux aux quatre coins qui seront sur ses quatre pieds. Les anneaux seront près du rebord, pour recevoir les barres, pour porter la table. Et tu feras les barres de bois de sittim (acacia), et tu les plaqueras d’or ; et avec elles on portera la table » (Exode 25:26-28).

 

7.1        [Les Lévites qui portaient sont des figures des serviteurs du Seigneur]

Dieu avait confié à Son peuple non seulement la construction de Son habitation sur la terre, mais aussi son transport à travers le désert. Cette tâche faisait partie du service des Lévites. Ils étaient les serviteurs de la tente d’assignation, tandis que les sacrificateurs étaient les serviteurs du sanctuaire (Éz. 45:4). Dieu dit des Lévites : « Et moi, voici, j’ai pris vos frères les Lévites du milieu des fils d’Israël ; ils vous sont donnés en don pour l’Éternel, afin qu’ils s’emploient au service de la tente d’assignation » (Nomb. 18:6). Les Lévites sont une figure des serviteurs du Seigneur qui s’occupent spécialement de la maison de Dieu, de l’assemblée. Aujourd’hui, tous les croyants sont par position sacrificateurs et serviteurs du sanctuaire (1 Pierre 2:5 ; Apoc. 1:6) ; ils sont tous aussi des Lévites.

 

7.2        [L’élément humain distinguait les barres]

Quand la nuée de la gloire de Dieu s’élevait au-dessus de la tente d’assignation pour conduire le peuple sur leur chemin à travers le désert, la tente et ses ustensiles devaient être d’abord démontés. C’était la tâche des Lévites sous la direction d’Aaron, le souverain sacrificateur (Nomb. 4:4-33). À l’exception du chandelier d’or et de la cuve d’airain, tous les ustensiles de la tente étaient munis d’anneaux d’or dans lesquels de longues barres s’enfilaient. Comme la table, ces barres étaient en bois d’acacia, mais elles n’étaient pas recouvertes « d’or pur » comme la table, mais « d’or » tout court (sans le qualificatif de « pur »). C’est une marque de l’élément humain caractérisant ces barres. « L’or pur », dans la tente d’assignation, est l’image de la gloire de Dieu en Christ (sur l’arche de l’alliance, sur le chandelier et sur l’autel). « L’or » sans le qualificatif de « pur » parle de la position des croyants (par exemple les planches ou ais du tabernacle). À cause de leur faiblesse, ils ne peuvent pas présenter la pureté parfaite de Christ.

 

7.3        [Pour les choses très saintes, les fils de Kehath n’avaient pas d’allègement]

Tous les ustensiles du sanctuaire étaient portés par les membres de la famille de Kehath. Après la dédicace de la tente d’assignation, les princes du peuple d’Israël apportèrent en dons aux Lévites, six chariots répartis par Moïse selon l’ordre de Dieu (Nomb. 7:1-10). La famille de Guershon, qui devait porter les couvertures, les tentures et rideaux de la tente et du parvis, reçut deux chariots ; la famille de Merari, qui était responsable des planches (ais) du tabernacle et des piliers du parvis, reçut quatre chariots. Quant à la troisième famille des Lévites qui était chargée du transport des ustensiles saints, il est dit : « Mais il ne donna rien aux fils de Kéhath, car le service du lieu saint leur appartenait : Ils portaient sur l’épaule » (Nomb. 7:9). Pour les choses les plus saintes, il n’y avait pas d’allègement, pas d’aide durant la traversée du désert. Elles devaient être portés sur les épaules des Kéhathites dans des circonstances souvent difficiles.

 

7.4        [« Porter » la vérité de l’Assemblée]

N’en est-il pas de même aujourd’hui au point de vue spirituel ? Dieu a confié aux Siens les différents côtés de la vérité de l’Assemblée comme un bien précieux. Nous les trouvons dans le Nouveau Testament, mais aussi comme figures dans l’Ancien Testament. La vérité du lien de l’Assemblée avec Christ comme tête, et de son unité comme Son corps, reste indépendante de notre comportement ; elle est un fait divin qui existe à toujours. Le Seigneur Jésus « se présentera l’assemblée à lui-même, glorieuse, n’ayant ni taches, ni rides, ni rien de semblable, mais afin qu’elle fût sainte et irréprochable » (Éph. 5:27). La nouvelle Jérusalem, « le tabernacle (habitation ou tente) de Dieu parmi les hommes » resplendira de la gloire de Dieu dans tout l’éternité (Apoc. 21:3,11). Cependant dès maintenant tous les croyants sont appelés à réaliser pratiquement sur la terre les instructions données dans le Nouveau Testament, et à les garder et à en rendre témoignage. En figure, ils portent ainsi la table des pains de proposition vue à travers le désert.

Combien il est important qu’en tant qu’enfants de Dieu, non seulement nous connaissions cette vérité, mais que nous la portions « à travers le désert » à l’honneur du Seigneur, pour notre propre bénédiction et en témoignage pour d’autres, — ce qui veut dire que nous gardions cette vérité dans notre cœur dans notre vie quotidienne ! Est-ce que la conscience du caractère élevé de cette vérité, de sa gloire et de sa sainteté, est encore présente en nous, ou est-elle souvent un fardeau que nous voudrions éviter ? Certains Lévites ont pu trouver le poids des ustensiles lourd et pesant lorsque le soleil brûlait et que le chemin à travers le désert était pierreux et difficile. Mais c’était les choses très-saintes de leur Dieu qui les avaient sauvés d’Égypte, et qui voulait les conduire dans le pays promis ! Cela leur donnait du courage et de l’énergie. Ne devrions-nous pas voir cela aussi de cette façon aujourd’hui ?

L’apôtre Paul ordonnait à Timothée : « Aie un modèle des saines paroles que tu as entendues de moi, dans la foi et l’amour qui est dans le Christ Jésus. Garde le bon dépôt par l’Esprit Saint qui habite en nous » (2 Tim. 1:13, 14). Nous avons aussi besoin aujourd’hui de cet encouragement au service de Lévites.

 

7.5        [Tout devait être gardé, traité soigneusement]

Avant le transport, un drap de bleu était étendu sur la table. On y plaçait les plats, les coupes, les gobelets et les vases pour les libations. Les douze pains, aussi, devaient être posés sur la table. Là-dessus était étendu un drap d’écarlate, et ils couvraient le tout d’une couverture de peaux de lamantin (Nomb. 4:7 et suiv. ; [la traduction allemande donne « lamantin » au lieu de « taisson » selon Darby en français]). Les objets de valeur étaient donc emballés avec de très-grandes précautions pour le transport, et d’abord dans des tissus précieux. Le bleu parle de la gloire céleste de Christ ; l’écarlate parle de Sa gloire messianique. Rien ne pouvait être perdu durant la longue et pénible pérégrination à travers le désert. Tout ce qui allait ensemble ne pouvait pas être séparé, mais devait être surveillé avec le plus grand soin à la place indiquée par Dieu. Tout devait garder sa place et en même temps tout devait être traité avec la plus grande estime. Cela nous rappelle une autre ordonnance que Timothée reçut de Paul : « Souviens-toi de Jésus-Christ, ressuscité d’entre les morts, de la semence de David, selon mon Évangile » (2 Tim. 2: 8).

 

7.6        [La tente et les ustensiles : Un intérieur glorieux, un extérieur sans apparence]

Avant que les barres de transport ne soient enfilées dans les anneaux, le tout était recouvert d’une couverture de peaux de lamantins. La peau du lamantin est robuste, mais discrète. Le lamantin est un mammifère marin qui, pour respirer, doit remonter à la surface de l’eau où il vit. Ainsi notre Seigneur était un étranger sur la terre, et les Siens aussi. Notre vrai « chez nous » est en haut, non pas sur la terre. Ce « caractère d’étranger » était la seule chose que les gens voyaient de la table et des autres objets de la tente. Toute la tente était toujours recouverte d’une couverture de peaux de lamantin. Tous ceux qui n’avaient pas le droit d’entrer dans le sanctuaire comme les sacrificateurs, ne pouvaient rien voir de plus que cet extérieur sans apparence. La gloire à l’intérieur répondait à un extérieur discret. Ne perdons jamais ces deux côtés des yeux et du cœur !