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Le chandelier d’or à sept branches

 

Remmers Arend [ajouts Bibliquest entre crochets]

Ermunterung und Ermahnung, 2012 p. 70, 107, 138

Table des matières :

1       [Rôle des types]

2       Gloires divines

2.1         [Quatre objets dans la tente]

2.2         [Taille et poids du chandelier]

2.3         [L’or partout dans le sanctuaire]

2.4         [L’or pur et le chandelier d’or pur]

2.5         [Tout d’une pièce]

2.6         [Or battu]

3       L’ornement du chandelier

3.1         [Sept branches]

3.2         [Les calices et les pommes]

3.3         [Signification de ces ornements en forme de fleur d’amandier]

4       Les sept lampes et l’huile

4.1         [Sept lampes symbolisant l’Esprit Saint, distinctes du chandelier]

4.2         [Autres passages sur le nombre sept en rapport avec le Saint Esprit]

4.3         [Image de la lampe à huile]

4.4         [Huile pure et broyée pour l’onction]

4.5         [Huile de lampes pour éclairer]

5       Lumière dans le sanctuaire

5.1         [Une source de lumière qui était pure]

5.2         [Sur la pureté en général]

5.3         [Lieux saints, lieux de la présence de Dieu]

5.4         [La vraie lumière qui vient du chandelier, Christ]

5.5         [Contempler la gloire de Christ]

5.6         [Éclairage du voile et du sol]

5.7         [Éclairage de la table des pains de proposition et des planches (ais)]

5.8         [Éclairage de l’autel d’or, de Christ et Sa gloire]

5.9         [Voir toutes choses à la lumière de Dieu, comme des sacrificateurs]

6       Confection et fonctionnement du chandelier

6.1         [La confection du chandelier]

6.2         [Les ouvriers utilisés pour la confection]

6.3         [Une responsabilité qui incombe à tous]

6.4         [Nécessité de l’action du Saint Esprit]

6.5         [Certains ont davantage de responsabilité que d’autres]

6.6         [Applications aujourd’hui de la distinction faite entre princes et sacrificateurs]

6.7         [Un éclairage permanent]

6.8         [Éléments nécessaires non mentionnés (mèches)]

6.9         [L’arrangement des lampes]

6.10      [Le transport du chandelier]

7       Un « modèle » divin

 

 

1         [Rôle des types]

Beaucoup de types de l’Ancien Testament contiennent des illustrations de la vérité du Nouveau Testament s’appliquant à la pratique de la vie de foi. Par ces types, la doctrine chrétienne d’apparence abstraite est rendue plus compréhensible et vivante. Les types ne sont que des « ombres des choses à venir » (Col. 2:17), mais ils sont concrets et visibles, tandis que la réalité spirituelle en Christ est invisible à nos yeux. C’est ce qui fait la valeur des types.

La signification typologique de la tente d’assignation et de ses accessoires est connue de bien des lecteurs de la Bible. Cette tente, construite par l’ordre de Dieu après la délivrance d’Israël de l’Égypte, est à la fois une image des « choses célestes » (Héb. 8:5 ; 9:23) et de l’assemblée de Dieu (Héb. 3:6 ; Apoc. 21:3). De plus, de nombreux détails de la tente se rapportent au Seigneur Jésus. Il y a donc beaucoup de leçons à tirer de ces types. Le Seigneur Jésus y est l’objet principal, comme presque partout dans l’Ancien Testament. Lui-même a dit : « Sondez les Écritures... ce sont elles qui rendent témoignage de moi » (Jean 5:39).

 

2         Gloires divines

2.1        [Quatre objets dans la tente]

Il n’y avait que quatre objets dans la tente elle-même. L’arche de l’alliance avec son couvercle, le propitiatoire, comme image de la personne et de l’œuvre expiatoire du Seigneur Jésus, se trouvait dans le lieu très saint, la chambre située à l’arrière de la tente. Il y avait là le trône de Dieu au milieu de Son peuple. Seul le souverain sacrificateur y avait accès, une fois par an, lors du grand jour des propitiations (Lév. 16:34 ; Héb. 9:7). Dans le lieu saint, à l’avant de la tente, il y avait l’autel d’or de l’encens, la table avec les pains de proposition et le chandelier d’or à sept branches. C’est dans ce lieu que les sacrificateurs exerçaient leur service dans le sanctuaire.

 

2.2        [Taille et poids du chandelier]

Le chandelier était en fait un candélabre à sept lampes à huile, et ces lampes devaient faire rayonner la parfaite lumière de Dieu dans le sanctuaire (Exode 25:31 et suiv.). C’était le seul objet dans la tente dont la mesure n’est donnée que par le poids : un talent d’or pur. À partir de cet or étaient confectionné, outre le chandelier lui-même, tous les ustensiles qui lui étaient associés, c’est-à-dire les lampes, les mouchettes (ciseaux pour les mèches) et les vases à cendres (Exode 25:38 ; 37:24). Un talent correspond à environ 30 ou 40 kilogrammes. Comme l’or est un métal assez « lourd » de par sa densité, le chandelier dans la tente d’assignation n’était probablement pas un objet extraordinairement grand. Il en ressort une leçon importante : ce qui est déterminant dans la vie spirituelle, n’est pas la grandeur extérieure, mais le poids moral. Un exemple : Quand Paul compare la gloire future qui nous attend, avec les tribulations présentes qui s’avèrent parfois excessivement grandes et lourdes, il dit que celles-ci opèrent, en mesure surabondante, un poids éternel de gloire » (2 Cor. 4:17).

 

2.3        [L’or partout dans le sanctuaire]

L’or dans l’Écriture sainte est un symbole de la gloire de Dieu telle qu’elle se révèle en justice, sainteté, vérité, sagesse, puissance et amour. C’est ainsi qu’à l’intérieur de la tente, on ne voyait guère que de l’or, tout autour. Tout ce qui s’y trouvait parlait de la gloire de Dieu. Une autre image de l’assemblée, la nouvelle Jérusalem, est aussi faite d’or pur, alors qu’il est dit d’elle qu’elle a la gloire de Dieu (Apoc. 21:11, 18). Enfin, nous lisons au Psaume 29 v.9 : « Dans son temple tout dit : Gloire ! ». C’est aussi la raison pour laquelle les chérubins d’or sur le propitiatoire de l’arche de l’alliance sont appelés « chérubins de gloire » (Héb. 9:5) ; ils sont, quant à eux, des symboles de l’autorité de Dieu dans l’exercice du jugement. Partout où l’on regardait dans le sanctuaire (dans la chambre antérieure), on ne voyait que de l’or, sauf sur les deux rideaux précieux, et sur les tapis qui couvraient la tente par-dessus, et sur le sable du désert sous les pieds.

 

2.4        [L’or pur et le chandelier d’or pur]

L’or dont était fait le chandelier était de « l’or pur » (Exode 25:31, 36, 38, 39). Ce fait est également important. Deux types d’or étaient utilisés dans la construction de la tente d’assignation. Les parties parlant, en figure, des rachetés, étaient simplement d’or ou recouvertes d’or (les planches [ais] du tabernacle et leurs barres, les agrafes des tapis et les piliers du rideau). Cet or pouvait être mêlé d’autres métaux ou de scories. Par contre l’or utilisé pour les parties se référant au Seigneur Jésus, le Fils de Dieu (l’arche de l’alliance, le propitiatoire, la table des pains de proposition, l’autel de l’encens et le chandelier à sept branches) était de l’or pur, de l’or spécialement épuré.

Tandis que du bois d’acacia était aussi utilisé pour l’arche, pour la table et pour l’autel d’or, ce n’était pas le cas pour le chandelier. Le bois parle plus précisément de la nature humaine (cf. Luc 23:31). Si de l’or pur revêtait ces ustensiles, cela signifiait que la gloire de Dieu ne trouvait sa parfaite expression que dans l’homme Christ Jésus, seul médiateur entre Dieu et les hommes (1 Tim. 2:5). Lui seul, comme homme, est le resplendissement (ou : rayonnement) de la gloire de Dieu et l’empreinte de Sa substance (ou : de Son Être) (Jean 1:14 ; Héb. 1:3). La faiblesse humaine et le péché entravent souvent chez les croyants le développement de cette gloire morale, mais non pas chez Christ. Quant au chandelier, il ne contenait pas de bois, il était entièrement d’or pur : nous voyons en lui le côté divin de Son adorable Personne.

 

2.5        [Tout d’une pièce]

De plus, le chandelier était un tout, d’une seule pièce d’or (Exode 25:31,36 ; 37:22). Le veau d’or fait par Aaron à la demande du peuple rebelle était fondu (Exode 32:4,24). Le chandelier dans le sanctuaire de Dieu, par contre, a été fait d’une seule pièce d’or battu selon un travail d’art laborieux. La gloire de Dieu se révèle dans le Seigneur Jésus d’une manière parfaite, indivise et en même temps admirable. Dans le Nouveau Testament, nous trouvons un parallèle remarquable dans ce sens. Quand le Fils de Dieu était suspendu à la croix, ses vêtements furent partagés entre quatre soldats. Or « sa tunique était sans couture, tissée tout d’une pièce depuis le haut jusqu’en bas ». Elle avait été fabriquée avec art comme une seule pièce de tissu. Pour ce genre de personnes avides de butin, c’était extraordinaire de ne pas oser la déchirer (Jean 19:23-24).

 

2.6        [Or battu]

De plus la matière « battue » du chandelier parle aussi des souffrances de Christ qui a été battu par Dieu à cause de nous (Ps 69:27 ; És. 53:10). De même que l’holocauste devait être « coupé » en morceaux et que l’encens composé devait être pilé très fin, le Serviteur de Dieu a été battu et frappé par l’Éternel. Ceci est confirmé par les paroles de l’apôtre Paul devant le roi Agrippa : « il fallait que le Christ fût soumis aux souffrances, et que, le premier, par la résurrection des morts, il devait annoncer la lumière… » (Actes 26:23). Les souffrances de Christ, Sa résurrection et la lumière qui émanait de Lui en tant que glorifié — tout cela était préfiguré dans le chandelier d’or selon la sagesse divine.

 

3         L’ornement du chandelier

3.1        [Sept branches]

Le chandelier se composait d’une « tige » centrale formant le « pied » en bas (cf. Nomb. 8:4) et de trois branches latérales de chaque côté. Il avait donc en tout sept branches (Exode 25:37). Dans l’Écriture Sainte, le nombre sept est souvent une image de la perfection divine. La semaine de la création dura sept jours, et Dieu se reposa le septième jour (Genèse 2:2) ; la fête des pains sans levain durait sept jours (Exode 12:15), et dans les sacrifices le nombre sept jouait aussi un grand rôle. Il en est de même ici. Le chandelier aux sept branches est une figure divinement parfaite de la gloire de Christ ressuscité.

 

3.2        [Les calices et les pommes]

On en trouve la confirmation en regardant de plus près la décoration du chandelier à sept branches. Chacune des six branches sortant de la tige centrale comportait « trois calices (ou : coupes) en forme de fleur d’amandier, une pomme et une fleur » (Ex. 25:33). Et il y avait au chandelier (c’est-à-dire à la tige centrale) quatre calices. La fleur d’amandier avec ses cinq pétales au-dessus d’un ovaire clairement visible ressemble effectivement à un calice arrondi. Par le terme « calice en forme de fleur d’amandier » il faut donc voir toute la fleur ; ce qui est appelé la « pomme » correspond à l’ovaire ; et le terme « fleur » correspond aux pétales.

 

3.3        [Signification de ces ornements en forme de fleur d’amandier]

Pourquoi ces ornementations en forme de fleur d’amandier ? Elles contiennent une référence cachée, mais merveilleuse, à l’humanité de Christ, qui ne pouvait pas manquer dans cette image de la gloire du Fils de Dieu. Dans la Bible, l’amandier est une image de la résurrection. Il y en a deux exemples. L’un d’eux est dans le livre de Jérémie (1:11-12), où l’Éternel montre au prophète un bâton d’amandier. L’amandier est un arbre à fleurs précoces. Son nom (shaqed en hébreu) signifie « vigilant ». Après l’hiver, il fleurit en premier avant tous les autres arbres. C’est donc un symbole du réveil de la nature et de la résurrection d’entre les morts. Un autre exemple nous est montré dans le soulèvement du peuple d’Israël à la suite du jugement de Dieu sur Coré et sa bande (Nombres 17). Dieu ordonna alors aux princes des douze tribus, y compris Aaron, d’apporter une verge portant leur nom gravé à la tente d’assignation. Alors Moïse déposa ces verges devant l’Éternel.

Le lendemain matin, la verge d’Aaron avait « bourgeonné, et avait poussé des boutons, et avait produit des fleurs et mûri des amandes » (Nomb. 17:6-10). Toutes ces verges étaient du bois mort détaché de la racine qui donne la vie. Le fait que la verge d’Aaron ait produit des bourgeons, des fleurs et des amandes mûres était non seulement une référence à la résurrection, à la vie issue de la mort, mais aussi au fruit et à la récolte qui s’y rattachent.

Quelle belle leçon que celle du chandelier d’or qui, à travers ses vingt-deux « calices en forme de fleur d’amandier », fournit un témoignage multiplié à Christ ressuscité d’entre les morts ! Il est « déterminé Fils de Dieu, en puissance, selon l’Esprit de sainteté, par la résurrection des morts » (Rom. 1:4). C’est ce nous voyons dans le chandelier en or pur battu avec son ornement de fleurs d’amandiers.

 

4         Les sept lampes et l’huile

4.1        [Sept lampes symbolisant l’Esprit Saint, distinctes du chandelier]

Les sept lampes étaient aussi faites d’or pur, mais pas d’une seule pièce avec le chandelier. C’est ce qui ressort des termes d’Exode 25:37 : « Et tu feras ses sept lampes », qui suivent immédiatement l’ordonnance sur la fabrication du chandelier (cf. Exode 25:37 et Nomb. 8:2, où est déterminée l’orientation des lampes, qui devaient « éclairer sur le devant, vis-à-vis du chandelier »).

Pourquoi cette spécificité ? Parce que le chandelier est l’image du Fils de Dieu ressuscité et glorifié, tandis que les sept lampes alimentées avec de l’huile pure symbolisent l’Esprit Saint. Cela ressort clairement d’Apocalypse 4:5, où il est dit : « Et il y avait sept lampes de feu, brûlant devant le trône, qui sont les sept Esprits de Dieu » — un parallèle incontestable avec les lampes sur le chandelier dans la tente d’assignation. Le Saint-Esprit est Dieu autant que le Fils, et pourtant il n’est pas identique à ce dernier. Dans l’Apocalypse, il apparaît encore trois fois comme « les sept esprits » : dans le ch. 1 v.4, nous lisons « de la part des sept Esprits qui sont devant son trône, et de la part de Jésus Christ, le témoin fidèle » ; au ch.3 v.1 … le Christ « qui a les sept Esprits de Dieu ». Enfin, le ch. 5 v.6 donne aussi une explication du nombre sept : « Et je vis au milieu du trône et des quatre animaux, et au milieu des anciens, un Agneau qui se tenait là, comme immolé, ayant sept cornes et sept yeux, qui sont les sept Esprits de Dieu envoyés sur toute la terre ». Le nombre sept en relation avec l’Esprit de Dieu ne contredit pas le « seul Esprit », mais parle de Sa perfection et de Son omniprésence. Lui aussi est Dieu, et en tant que tel n’est pas lié au lieu et au temps ; mais il est quand même « UN Esprit » (Éph. 4:4).

 

4.2        [Autres passages sur le nombre sept en rapport avec le Saint Esprit]

Le nombre sept en rapport avec le Saint-Esprit se trouve également dans d’autres passages de l’Écriture Sainte. Le prophète Zacharie vit une fois un « chandelier tout d’or, et une coupe à son sommet ; et ses sept lampes sur lui ; sept lampes et sept conduits pour les lampes qui sont à son sommet » (Zacharie 4:2). À sa question, il lui est répondu : « ni par force, ni par puissance, mais par mon Esprit, dit l’Éternel des armées » (Zacharie 4:6). Cette vision et son interprétation nous rappellent toutes deux clairement le chandelier d’or dans la tente d’assignation.

Dans une prophétie d’Ésaïe, dans laquelle le Seigneur Jésus est décrit à l’avance comme descendant d’Isaï (le père de David), l’Esprit de Dieu qui demeure en Lui porte sept caractéristiques différentes : « Et il sortira un rejeton du tronc d’Ésaïe, et une branche de ses racines fructifiera ; et l’Esprit de l’Éternel reposera sur lui, l’Esprit de sagesse et d’intelligence, l’Esprit de conseil et de force, l’Esprit de connaissance et de crainte de l’Éternel » (És. 11:1, 2). On retrouve ici très clairement que le Saint-Esprit ne se compose pas de sept êtres différents, mais qu’Il a ces sept traits de caractère.

 

4.3        [Image de la lampe à huile]

L’image de la lampe à huile parle souvent de l’Esprit Saint. Dans la célèbre parabole de Luc 15, Christ le berger cherche la brebis perdue et le Père reçoit le fils perdu. La lampe de la femme qui cherche la drachme perdue est une image de l’Esprit Saint qui cherche les perdus pour qu’ils soient sauvés.

Il en est de même dans la parabole de Matthieu 25:1-13 sur les dix vierges sorties pour aller à la rencontre de l’époux. Leurs lampes représentent la confession du Seigneur attendu, laquelle doit servir à Sa gloire et à Sa glorification (cf. Matt. 5:14-16 ; Apoc. 2:5). L’huile ici, comme dans beaucoup d’autres passages de la Bible, est une image de l’Esprit Saint.

 

4.4        [Huile pure et broyée pour l’onction]

« L’huile d’olive pure et broyée » (Ex. 27:20 ; Lév. 24:2) symbolise aussi le Saint-Esprit, mais d’une autre manière. L’huile n’était pas seulement utilisée comme source de lumière, mais aussi comme huile pour oindre. Dans le Nouveau Testament, il est plusieurs fois question de l’onction du Saint-Esprit. Pierre dit de Christ : « Jésus, qui était de Nazareth, comment Dieu l’a oint de l’Esprit Saint et de puissance » (Actes 10:38 ; cf. Luc 4:18). Et à propos des croyants, Paul écrit : « Celui qui nous lie fermement avec vous à Christ et qui nous a oints, c’est Dieu » (2 Cor. 1:21). Jean décrit aussi la réception du Saint-Esprit comme une « onction » (1 Jean 2:20, 27).

 

4.5        [Huile de lampes pour éclairer]

L’image des sept lampes du chandelier se rapporte, cependant, à la lumière, à l’illumination que l’Esprit Saint accorde aux rachetés. C’est seulement dans cette lumière que nous pouvons reconnaître et comprendre correctement les pensées de Dieu. Puissions-nous beaucoup demeurer dans le champ d’application de cette lumière !

Il y a, cependant, une grande différence, facilement négligée, par rapport aux sept lampes du livre de l’Apocalypse. Il est dit d’elles : « Les sept lampes sont sept assemblées » (Apoc. 1:13, 20). Tout d’abord, il ne s’agit pas d’un seul chandelier avec sept lampes, mais de sept lampes ou chandeliers différents, représentant les sept assemblées d’Asie Mineure : Éphèse, Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie et Laodicée. Ensuite ces lampes ne sont pas dans le sanctuaire, mais dans le monde pour y répandre la lumière divine. Si l’une de ces lampes ne répond pas à son appel, le Seigneur peut l’ôter de son lieu (Apoc. 2:5).

 

5         Lumière dans le sanctuaire

5.1        [Une source de lumière qui était pure]

Le chandelier à sept branches est appelé trois fois le « chandelier pur » (Exode 31:8 ; 39:37 ; Lév. 24:4). Il ne se composait pas seulement d’or « pur », mais ses lampes ne pouvaient être alimentées qu’avec de l’huile d’olive « pure ». C’était donc une source de lumière qui était pure. Hormis la table des pains de proposition (Lév. 24:6), c’est le seul objet de la tente qui est mis en valeur de cette façon. Comment aurait-il pu en être autrement ? Le Fils de Dieu, que le chandelier représente, est vraiment et essentiellement saint et pur.

 

5.2        [Sur la pureté en général]

Déjà dans l’Ancien Testament, le concept de pureté avait la plupart du temps une signification spirituelle. Un Israélite savait par la loi si quelque chose était impur ou pur pour Dieu, et donc aussi pour lui. Ce sont surtout les sacrificateurs qui avaient la tâche d’instruire les enfants d’Israël pour qu’ils sachent distinguer « entre ce qui est saint et ce qui est profane, et entre ce qui est impur et ce qui est pur » (Lév. 10:10 ; Ézé. 44:23). Avant d’entrer dans le sanctuaire pour exercer leur service, les sacrificateurs devaient se laver les mains et les pieds dans la cuve d’airain. Ce n’est qu’alors qu’ils étaient autorisés à entrer dans la sainte présence de Dieu et à y commencer leur service à la lumière du chandelier pur. Puissions-nous, nous aussi, être conscients de la sainteté de notre Seigneur en un temps marqué par l’impureté morale ? Qu’il en soit ainsi tout spécialement pour les réunions des croyants en tant qu’assemblée.

 

5.3        [Lieux saints, lieux de la présence de Dieu]

Une figure de la manière dont, nous croyants, avons libre accès au sanctuaire par le sang de Jésus, se trouve en pratique dans la représentation de l’assemblée et du sanctuaire céleste au moyen de la tente d’assignation (Héb. 10:19). Bien que nous soyons maintenant encore sur la terre, nous avons pourtant déjà une pleine liberté pour entrer par l’Esprit dans le sanctuaire céleste. Dans les réunions en tant qu’assemblée, nous avons le droit de nous trouver ensemble dans la présence immédiate de Dieu. C’est un privilège incommensurable. Mais en sommes-nous toujours conscients ? Le centurion romain Corneille l’avait déjà compris dans une mesure lorsqu’il dit à Pierre : « Nous sommes tous présents devant Dieu, pour entendre tout ce qui t’a été ordonné de Dieu » (Actes 10:33). Nous voyons dans cet exemple que l’accès à Dieu dépend de l’état de l’individu. Le lieu où nous nous réunissons n’est pas en soi un lieu saint. À l’heure actuelle, il n’y a pas de « lieux saints » sur terre. Mais tout lieu où les croyants se rassemblent au nom du Seigneur Jésus dans la conscience de la présence de Dieu, est sanctifié par Sa présence et devient ainsi un sanctuaire (cf. Ézé. 11:16).

Alors qu’à l’époque de l’Ancien Testament, le souverain sacrificateur était le seul à être autorisé à entrer dans le lieu très-saint, et cela une fois par an, la mort de notre Seigneur a ôté pour toujours le voile de séparation. Le déchirement du voile du temple à Jérusalem a indiqué symboliquement que, quiconque croit au Seigneur Jésus, peut entrer en pleine liberté dans le vrai sanctuaire maintenant ouvert, c’est-à-dire « dans le ciel même » (Héb. 9:24 — Lév. 16 ; Matt. 27:51 ; Héb. 10:19-22). Pour ceux qui croient en Lui, le « chemin nouveau et vivant » a été frayé par la mort et le sang de Christ. Pour nous le « lieu très-saint », lieu de la présence de Dieu, a été joint au « lieu saint » (cf. Héb. 9:2, 3). Nous avons le droit d’entrer dans ce lieu unique en tant que sacrificateurs, alors que nous sommes encore sur la terre avec nos corps.

 

5.4        [La vraie lumière qui vient du chandelier, Christ]

À la lumière du « chandelier », nous voyons non seulement la « table des pains de proposition » et l’« autel d’or » dans le lieu saint, mais aussi l’« arche de l’alliance » avec le « le propitiatoire » dans le lieu très-saint, ces deux lieux saints réunis étant devenus pour nous le sanctuaire. Tout y parle de Christ comme base et comme objet de notre adoration, comme nous le verrons encore. Mais nous ne les reconnaissons, au sens figuré, qu’à la lumière du « chandelier d’or ». Le chandelier était donc extrêmement important, et même indispensable. Christ ressuscité et glorifié est le seul qui, par le Saint Esprit, nous donne la vraie lumière.

Le chandelier se trouvait du côté sud du sanctuaire. Cette direction est généralement celle de la position la plus haute du soleil et donc de la plus grande luminosité. Ce n’est pas le cas dans le sanctuaire. Il y aurait fait nuit si les sept lampes d’or n’avaient pas été là pour donner leur calme lumière. Et cette lumière brillait aussi justement dans la nuit quand toute la lumière de la nature s’était éteinte ou ne donnait qu’une lueur blafarde. La lumière de Christ glorifié que Paul vit en plein midi devant Damas, surpassait l’éclat du soleil (Actes 26:13) ! — L’absence de toute lumière dans le lieu très-saint, en revanche, indique qu’à cette époque Dieu habitait encore « dans l’obscurité profonde » (1 Rois 8:12). Par ce fait aussi bien que par l’accès restreint, « l’Esprit Saint indiquait ceci : le chemin des lieux saints n’a pas encore été manifesté, tandis que le premier tabernacle a encore sa place » (Héb. 9:8).

 

5.5        [Contempler la gloire de Christ]

« Tu feras ses sept lampes ; et on allumera ses lampes, afin qu’elles éclairent vis-à-vis de lui » (Exode 25:37 ; Nomb. 8:2, 3). Ceci est compris par certains commentateurs comme signifiant que les lampes doivent d’abord éclairer le chandelier lui-même. Une telle pensée est pleinement confirmée par les paroles du Seigneur Jésus sur l’activité de l’Esprit Saint : « Il me glorifiera ; car il prendra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera » (Jean 16:14). C’est bien la tâche la plus glorieuse que le « Consolateur » ou « Avocat » ait entreprise : présenter aux rachetés le Fils de Dieu dans toute Sa gloire, le rendant ainsi de plus en plus grand dans leur cœur ! Le résultat en est donné par les paroles inspirées de l’apôtre Paul : « Or nous tous, contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit » (2 Cor. 3:18).

N’était-ce pas déjà le désir de David de contempler cette gloire ? Bien que l’accès au sanctuaire terrestre lui fût interdit, il y était pourtant de cœur : « j’ai demandé une chose à l’Éternel, je la rechercherai : c’est que j’habite dans la maison de l’Éternel tous les jours de ma vie, pour voir la beauté de l’Éternel et pour m’enquérir diligemment de lui dans son temple » (Ps 27:4). Sans doute c’est justement l’une des raisons pour lesquelles David est le seul que Dieu ait qualifié d’« homme selon Son cœur » (1 Sam. 13:14 ; Actes 13:22). Que ce soit aussi notre désir profond de contempler la gloire de notre Seigneur Jésus à la lumière que l’Esprit Saint nous donne.

 

5.6        [Éclairage du voile et du sol]

La lumière du chandelier illuminait tout le sanctuaire. Seul le lieu très-saint était encore dans l’obscurité, caché par le voile de séparation. Après être entré, le sacrificateur voyait devant lui le voile de séparation d’avec le lieu très-saint et, au-dessus de lui, les tapis du tabernacle. Tous deux étaient faits de byssus (ou : fin coton) blanc, torsadés, bleu et rouge pourpre et écarlate, orné de chérubins — à tous égards une image des traits essentiels de Christ. Mais le sable du désert, sur lequel toute la tente était dressée, était aussi illuminé. Il rappelait que le peuple de Dieu était en route et que le but du voyage n’était pas encore atteint.

 

5.7         [Éclairage de la table des pains de proposition et des planches (ais)]

Le chandelier servait aussi à éclairer la table des pains de proposition, car il était justement vis-à-vis d’elle (Exode 26:35 ; 40:24). La table avec les douze pains était située vers la paroi nord de la tente. Elle était faite de bois d’acacia et recouverte d’or pur — une image du Fils de Dieu en tant qu’homme, qui représente maintenant tout Son peuple devant la face de Dieu. Les planches (ais) du tabernacle, couvertes d’or, parlent des croyants individuels qui sont fermement unis l’un à l’autre et forment ensemble la maison de Dieu. Elles brillaient aussi à la lumière du chandelier pur. Malgré tous leurs manquements, Dieu voit les Siens à la lumière du sanctuaire. Nous ne recevons cette manière divine de voir que quand nous nous tenons dans Sa présence par l’Esprit.

 

5.8        [Éclairage de l’autel d’or, de Christ et Sa gloire]

Enfin, la lumière du chandelier illuminait l’autel d’or qui se trouvait juste devant le voile du lieu très-saint (Exode 30:5-8). L’autel était fait de bois d’acacia recouvert d’or pur comme la table. On y faisait fumer dessus deux fois par jour l’encens précieux et saint en parfum en l’honneur de Dieu (Exode 30:1-10). Cet autel parle aussi de Christ et de Sa gloire ; il fait monter vers Dieu les prières et l’adoration des Siens d’une manière parfaite.

Peu avant Son départ, le Seigneur Jésus dit à ses disciples : « Mais quand celui-là, l’Esprit de vérité, sera venu, Il vous conduira dans toute la vérité ; car Il ne parlera pas de par Lui-même ; mais Il dira tout ce qu’Il aura entendu, et Il vous annoncera les choses qui vont arriver. Celui-là me glorifiera ; car Il prendra de ce qui est à moi et vous l’annoncera » (Jean 16:13,14). Paul écrivait aux Corinthiens : « …Mais Dieu nous l’a révélé par son Esprit ; car l’Esprit sonde toutes choses, même les choses profondes de Dieu. ... Personne ne connaît les choses de Dieu non plus, si ce n’est l’Esprit de Dieu » (1 Cor. 2:10, 11). Ces paroles indiquent l’une des tâches essentielles dont le Saint Esprit de Dieu a la charge : La représentation et la glorification de Dieu et de Son Fils Jésus-Christ, ainsi que de tout ce qui a été produit à Son honneur et pour notre bénédiction par la grande et merveilleuse œuvre de Christ.

 

5.9        [Voir toutes choses à la lumière de Dieu, comme des sacrificateurs]

La contemplation et la connaissance de ces choses étaient réservées aux sacrificateurs. Aujourd’hui, tous les croyants sont sacrificateurs quant à leur position (1 Pierre 2:5 ; Apoc. 1:6), mais exerçons-nous tous pareillement le service sacerdotal ? Malheureusement, cela ne s’applique pas à tous les croyants, car pour être de vrais sacrificateurs dans la pratique, il faut avoir l’habitude de se tenir constamment dans la présence de Dieu. Puissions-nous avoir ce désir plus profond dans notre cœur !

Dans la pratique, le peuple d’Israël dans ses tentes était souvent loin de l’image merveilleuse que les sacrificateurs voyaient dans le sanctuaire. Un état triste régnait souvent dans le camp. Et pourtant, c’était le peuple de Dieu. Ce n’est que lorsque les sacrificateurs entraient dans le sanctuaire et par-là dans la présence de Dieu, qu’ils voyaient les choses dans Sa lumière. Il devrait en être de même pour nous. Nous ne devons certes pas fermer les yeux au mal ; mais nous devons toujours, dans la communion avec notre Dieu et Père, voir les Siens dans la lumière que nous donne Christ, le vrai « chandelier ». Sinon, nous ne serons pas en mesure de réaliser Ses pensées sur Son assemblée d’une manière convenable.

 

6         Confection et fonctionnement du chandelier

6.1        [La confection du chandelier]

Le chandelier avec tous ses accessoires devait être confectionné par les Israélites selon le modèle céleste. Cela évoque la responsabilité qui pèse sur tous les rachetés aujourd’hui pour la réalisation de tous les principes concernant cette partie de l’habitation de Dieu qui est Son assemblée.

L’or pour le chandelier provenait de tout ce qui se trouvait dans les tentes des Israélites, comme nous lisons en Exode 35:22 : « Et les hommes vinrent avec les femmes ; …tous ceux qui avaient un esprit libéral apportèrent des anneaux de nez, et des pendants d’oreille, et des anneaux, et des colliers, toutes sortes d’objets d’or ; et tout homme qui tissa une offrande tissée en or à l’Éternel » (*). Le chapitre entier nous montre combien sont importants l’intérêt et le dévouement de chacun pour l’assemblée. Nous avons ici un exemple du fait que nous pouvons apporter ce qui nous apparait important et précieux, en offrande tissée à notre Seigneur pour l’édification de Son assemblée. Paul écrit à tous les croyants de Corinthe : « Mais que chacun considère comment il édifie dessus. Car personne ne peut poser d’autre fondement que celui qui est posé, lequel est Jésus Christ. Or si quelqu’un édifie sur ce fondement de l’or, de l’argent, des pierres précieuses... » (1 Cor 3:10-12). Si l’un compte sur l’autre, rien ne se fait pour le Seigneur dans la vie spirituelle commune. Mais si chacun apporte sa part, si petite soit-elle, alors il y a les matériaux nécessaires pour la construction pratique de la maison de Dieu.

 

(*) Note Bibliquest : Le morceau de phrase du début du v. 22 (Exode 35), dans la Bible Darby française, « tout homme qui offrit une offrande tournoyée d’or à l’Éternel », est transposé dans la Bible allemande Elberfeld-CSV, et est mis à la fin de ce v. 22 sous la forme « tout homme qui tissa une offrande tissée en or à l’Éternel ».

 

6.2         [Les ouvriers utilisés pour la confection]

Ensuite, le chandelier devait être confectionné selon le modèle céleste. Dieu avait rempli de Son Esprit deux hommes, Betsaleël (« dans l’ombre/sous la protection de Dieu ») et Oholiab (« tente du Père »), afin qu’ils puissent confectionner avec sagesse, intelligence et connaissance, tout ce qui convenait à la tente d’assignation. De plus, Il voulait aussi que d’autres, les « sages de cœur », soient capables d’utiliser leur sagesse pour faire tout ce qu’Il avait commandé à Moïse (Exode 31:1-11). Betsaleël et Oholiab représentent des frères doués et qualifiés pour exposer l’enseignement de Christ. Il est très encourageant qu’à quiconque est sage de cœur, Dieu accorde davantage de sagesse s’il est prêt à se laisser utiliser par Lui. Quand Moïse appela « tout homme qui était sage de cœur, tout homme dans le cœur duquel l’Éternel avait mis de la sagesse, tous ceux que leur cœur portait à se mettre à l’œuvre pour la faire », — alors l’Esprit Saint mentionne deux conditions préalables : avoir un cœur « sage » et avoir un cœur « porté à agir » (Exode 36:2). Ces deux qualités parlent d’aptitude et de volonté de servir Dieu. Les deux à la fois sont nécessaires. On ne peut se passer ni de l’une ni de l’autre !

 

6.3        [Une responsabilité qui incombe à tous]

L’huile pure et broyée pour le chandelier devait être apportée par le peuple (Exode 27:20, 21 ; Lév.24:1-4). Cela nous rappelle une fois de plus que la réalisation pratique de la volonté de Dieu à l’égard de Son assemblée incombe à tous les rachetés. Combien la chrétienté s’est vite éloignée de ce principe simple mais important ! Chez ceux qui confessent et désirent que tout soit fait dans l’assemblée selon le « modèle » divin, n’y a-t-il pas aussi le danger de se consacrer à leurs propres intérêts et de penser que quelques frères suffiront pour tout gérer ? N’en était-il pas de même à l’époque d’Aggée, lorsque Dieu dut faire le reproche : « Est-ce le temps pour vous d’habiter dans vos maisons lambrissées, tandis que cette maison est dévastée ? » (Aggée 1:4).

 

6.4        [Nécessité de l’action du Saint Esprit]

Il y avait de l’huile d’olive dans la tente de chaque Israélite. Il n’en était pas de même pour les autres éléments de l’offrande élevée pour la tente d’assignation (Exode 25:1-7). Cela nous rappelle que le Saint Esprit habite dans chaque croyant : « Car aussi nous avons tous été baptisés d’un seul Esprit, pour être un seul corps, soit Juifs ou Grecs, soit esclaves, soit hommes libres ; et nous avons tous été abreuvés pour l’unité d’un seul Esprit » (1 Cor. 12:13), et : « mais si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, celui-là n’est pas de lui » (Rom. 8:9). Seuls ceux qui ont reçu le Saint-Esprit peuvent servir par l’Esprit.

Contrairement aux autres dons pour la construction de la tente, qui étaient volontaires, Moïse devait « ordonner » aux enfants d’Israël d’apporter de l’huile d’olive pure et broyée (Exode 27:20 ; Lév. 24:2). Cette particularité nous rappelle que dans l’assemblée de Dieu, l’Esprit Saint, qui habite en chaque racheté, est absolument seul à pouvoir être la source de toute lumière. Lui seul peut faire jaillir la sainte lumière dans le sanctuaire. Redisons-le encore une fois : toute connaissance, toute idée qui ne porte pas cette caractéristique ne peut servir à la bénédiction, mais elle a pour effet la destruction de tout ce que Dieu a confié à Son assemblée en matière de grâce et de sagesse. Combien devons-nous être attentifs qu’en tout, nous nous laissions guider seulement par le Saint-Esprit qui habite en nous !

 

6.5        [Certains ont davantage de responsabilité que d’autres]

Quand il s’agit de la bonne volonté du peuple à rassembler les éléments pour la tente, il est écrit : « Et les princes apportèrent... l’huile pour le luminaire... » (Exode 35:27,28). Au moins au début, ce sont les « princes » du peuple qui ont précédé le peuple dans cette affaire et qui, en plus d’autres choses précieuses, ont aussi apporté de l’huile pour la lumière dans le sanctuaire.

Les princes d’Israël étaient à la tête des douze tribus et de tout le peuple (Nomb. 1:44). Ils servaient Dieu et le peuple, comme on peut le voir par les riches dons qu’ils apportèrent à la dédicace de la tente (Nomb.7). Les princes se réunissaient quand une seule des deux trompettes d’argent retentissait (Nomb.10:4), c’est-à-dire qu’ils étaient soigneusement attentifs au message de la Parole de Dieu. Mais quand ils avaient péché, ils devaient apporter un sacrifice spécial pour le péché (Lév. 4:22). Les Israélites devaient cependant les reconnaître et ne pas les maudire (Ex 22:27). Dans l’ensemble, ils occupaient une position de premier plan, mais ils avaient aussi une responsabilité plus élevée que celle du peuple. De ces détails, nous pouvons déduire qu’au sens figuré, ils représentent des chrétiens conscients de leur responsabilité, spirituellement mûrs, qui marchent devant les autres comme des modèles (cf. Lév. 4:22 ; Nomb.7 ; 10:4, etc.)

 

6.6        [Applications aujourd’hui de la distinction faite entre princes et sacrificateurs]

Contrairement aux sacrificateurs, qui parlent en figure du privilège d’entrer dans le sanctuaire et d’avoir la conscience de la sainteté de Dieu, on voit dans l’image des princes davantage la responsabilité, mais aussi le dévouement et la conduite sous l’action de l’Esprit. Dans le peuple d’Israël, ils tenaient leur position à cause de leur ascendance. Ce n’est pas le cas aujourd’hui pour de vrais conducteurs spirituels. Aucun croyant ne peut se faire conducteur ou être nommé conducteur. Mais si un frère a les qualités déjà nommées, comme celle d’avoir conscience de sa responsabilité, et s’il a le dévouement et l’exemplarité dans le domaine spirituel, alors ce sont là les caractéristiques d’un conducteur que les autres suivront. Dans le Nouveau Testament, nous pouvons faire la comparaison avec le ministère des anciens (cf. 1 Tim. 5:17-21).

Quant à leur dévouement pour Dieu, les princes d’Israël qui apportèrent l’huile pour le luminaire, étaient des modèles à imiter. Puisque les modèles de l’Ancien Testament nous montrent habituellement la concrétisation pratique de la doctrine, ce fait nous rappelle qu’aujourd’hui encore tous ne mettent pas « l’huile au luminaire » et que ceux qui le font sont aux yeux de Dieu des « princes » parmi Son peuple. Par leur comportement spirituel, ils contribuent à ce que, dans la maison de Dieu, l’assemblée, la lumière de l’Esprit Saint illumine tout ce qui concerne l’entrée dans la sainte présence de Dieu. Ne nous manque-t-il pas aussi souvent de tels « princes » ?

 

6.7        [Un éclairage permanent]

L’arrangement et l’allumage des lampes incombait par contre au souverain sacrificateur Aaron et à ses fils, les sacrificateurs (Exode 27:21). Selon Lévitique 24:3-4, les lampes devaient être arrangées « du soir au matin » et « chaque matin » selon Exode 30:7 ; elles devaient être allumées « entre les deux soirs » (Exode 30:8). Du fait que le service des sacrificateurs dans le sanctuaire avait aussi besoin de lumière pendant le jour, les lampes brûlaient probablement jour et nuit. La nuit est simplement mise spécialement en avant. Au Psaume 134 v.1, nous voyons des sacrificateurs qui se tiennent debout « durant les nuits dans la maison de l’Éternel » pour veiller sur elle. La mention de la nuit nous rappelle l’état moral du monde qui nous entoure. « Vous êtes tous des fils de la lumière et des fils du jour ; nous ne sommes pas de la nuit ni des ténèbres » (1 Thes. 5:5).

 

6.8        [Éléments nécessaires non mentionnés (mèches)]

Les lampes d’or qui devaient diffuser la lumière du chandelier ne pouvaient cependant fonctionner que si des mèches étaient là pour amener l’huile aux flammes depuis les réservoirs. Les mèches des sept lampes ne sont pas mentionnées du tout, mais elles étaient indispensables à l’adduction d’huile. Elles étaient le seul élément du chandelier qui exigeait un entretien et des soins réguliers. Ne peut-on pas voir en elles des outils humains qui — petits et discrets — se dépensent ou même se consomment pour le service ? Jean le Baptiseur, comme précurseur au service du Seigneur Jésus, a dit de lui-même : « Il faut que lui croisse, et que moi je diminue » (Jean 3:30).

 

6.9        [L’arrangement des lampes]

La préparation ou arrangement des lampes comprenait l’enlèvement des portions consumées des mèches et leur renouvellement nécessaire de temps en temps. C’est ce à quoi servaient les mouchettes (ciseaux pour couper les mèches brûlées) et les vases à cendres (Exode 25:38). Ces derniers ne servaient pas à éteindre la flamme, mais comme récipients pour recevoir les parties brûlées des mèches. Le même mot est utilisé en Exode 27:3 en rapport avec l’autel d’airain et en Nomb. 16:37 à propos des « encensoirs » des insurgés de Coré.

La préparation ou arrangement des lampes incombait au souverain sacrificateur, qui est également une figure du Seigneur Jésus (cf. Héb. 2:17), cet arrangement étant essentiellement une activité de purification. Les mèches discrètes, qui ne sont même pas mentionnées, sont consommées et consumées dans le service à l’honneur de Dieu. Elles sont l’objet de la surveillance du vrai souverain sacrificateur qui, avec une sagesse et un amour divins, enlève tout ce qui est superflu, afin que la lumière qui Le glorifie puisse briller d’autant plus. Ce qu’Il élimine est justement ce par quoi la lumière a été précédemment diffusée. L’apôtre Paul l’avait compris lorsqu’il écrivait : « Oubliant les choses qui sont derrière et tendant avec effort vers celles qui sont devant... » (Phil. 3:14). L’écharde pour la chair, qu’il reçut après avoir été ravi au paradis de Dieu, n’était-elle pas aussi un coup de ciseaux porté par les divines « mouchettes » pour l’empêcher de s’énorgueillir en raison de ce qui lui avait été accordé (2 Cor. 12:1-7 ; 10:17) ?

Les lampes devaient être « continuellement » arrangées. C’était une activité récurrente. Même si cela peut être parfois douloureux pour nous en tant que « mèches » humaines, c’est néanmoins nécessaire. Il a souvent été dit à juste titre que Paul n’avait pas besoin au ciel de l’écharde pour la chair, mais seulement après être revenu sur terre ! Mais il y a une chose que le Seigneur ne fait pas : « Il n’éteindra pas le lumignon qui fume » (Matt. 12:20).

 

6.10   [Le transport du chandelier]

Jetons un coup d’œil au chandelier quand il était prêt pour être transporté à travers le désert. Nombres 4:9,10 dit : « Ils prendront un drap de bleu, et en couvriront le chandelier du luminaire, ses lampes, et ses mouchettes, et ses vases à cendre, et tous ses vases à huile, dont on fait usage pour le service ; et ils le mettront, avec tous ses ustensiles, dans une couverture de peaux de lamantins (*) ; et le mettront sur une perche ».

 

(*) La version allemande Elberfeld-CSV de la Bible traduit « lamantin » ce que Darby en français a traduit par « taisson ». Voir détails ci-dessous

 

Quand le peuple de Dieu se préparait pour le départ, la tente devait être démontée par les sacrificateurs et les lévites selon des instructions précises. Puis tout était transporté par les Lévites pendant le voyage et reconstruit à l’étape suivante (Nomb. 4:4-15 ; 10:17,21). Le souverain sacrificateur Aaron et ses fils, les sacrificateurs, ne couvraient pas seulement le chandelier, mais aussi ses lampes, ses mouchettes, ses vases à cendres et tous ses récipients (vases) à huile (qui ne sont mentionnés qu’ici, Nomb. 4:9), c’est-à-dire tous les ustensiles avec lesquels ils s’acquittaient du service ; ils couvraient tout cela avec un drap de bleu. Cette étoffe de la couleur du ciel parle du caractère céleste du Fils de Dieu et de l’Esprit Saint. Ce caractère devait être préservé durant le voyage et ne devait pas tomber dans l’oubli. Nous aussi, nous devrions nous en souvenir toujours à nouveau. Combien il est facile de perdre ce fait des yeux et du cœur au cours de la vie quotidienne ! Nous ne sommes pas en contact avec le sanctuaire seulement quand nous y sommes, mais tout le long de notre chemin sur cette terre.

Or la couleur bleu n’était vue que par les serviteurs de Dieu et du sanctuaire. Seuls les vrais sacrificateurs vivent constamment dans la conscience que tout ce qui nous est confié par la grâce de Dieu, et tout ce que nous possédons comme bénédictions, est d’ordre spirituel et céleste.

Le chandelier recouvert de tissu bleu était ensuite placé dans une couverture de peau de lamantin, de même que l’arche de l’alliance, la table des pains de proposition, l’autel de l’encens et l’autel des holocaustes. Le lamantin est un mammifère marin présent dans l’océan Pacifique et dans la mer Rouge. La plupart des mammifères vivent sur la terre ferme, mais le Créateur a équipé certains d’entre eux pour être en mesure de vivre en permanence dans l’eau. Cependant l’eau reste au fond un élément étranger pour eux car, contrairement aux vrais animaux aquatiques, ils doivent toujours remonter à la surface pour respirer. La couverture faite de peau de lamantin, plutôt disgracieuse, parle aussi du caractère d’étranger du Seigneur et des Siens. Il n’avait ni forme ni éclat (És. 53:2), et Son assemblée devrait aussi être consciente qu’elle n’occupe pas une position élevée dans ce monde, mais une position sans apparence. Le précieux chandelier et tous les ustensiles du sanctuaire ne déploient leur beauté que devant ceux qui y ont accès. Mais du dehors, pour le monde, tout est discret et sans apparence.

Le chandelier d’or, comme la cuve d’airain, n’avait ni anneaux ni barres pour le porter. Il n’y avait rien qui puisse perturber ou altérer leur perfection. Le chandelier était donc placé sur une perche pour le transport (Nomb. 4:10). Cela nous rappelle le soin et la précaution particuliers à avoir à l’égard de la vérité représentée par le chandelier. Puissions-nous, nous aussi, porter ce précieux « fardeau » avec le plus grand sérieux et dévouement à travers le désert de ce monde !

 

7         Un « modèle » divin

Nous avons déjà considéré l’absence de toute donnée de mesure autre que le poids pour l’or. Justement avec le chandelier, Dieu rappelle à Moïse de tout faire exactement selon le « modèle » qui lui a été montré sur la montagne (Exode 25:40). Selon Nombres 8:4, Moïse avait même vu la « forme » (ou : image) du chandelier d’or à sept branches. Dans l’épître aux Hébreux, il y a la citation en entier du verset qui traite du chandelier d’or : « Prends garde... à faire toutes choses selon le modèle qui t’a été montré sur la montagne » (Héb. 8:5). L’écrivain du Nouveau Testament rapporte certes ces paroles de Exode 25:40 à la construction de la tente entière, mais il est remarquable qu’il cite celles-ci de Exode 25:40 [qui se rapport au chandelier] et non pas Exode 25:9 : « Selon tout ce que je te montre, le modèle du tabernacle et le modèle de tous ses ustensiles, ainsi vous ferez ». La différence essentielle entre les versets 9 et 40 est que ce dernier (v.40) souligne la responsabilité personnelle de Moïse, à qui Dieu avait montré le modèle ou l’image.

Paul, qui avait entendu au Paradis des paroles qu’il n’est pas permis à l’homme d’exprimer, n’était-il pas rempli d’un saint zèle pour tout ce qui concerne la personne du Seigneur Jésus et l’assemblée de Dieu ? Il lui avait été révélé le mystère qui n’avait pas été donné à connaître aux croyants des temps anciens : Christ glorifié dans le ciel est, comme tête, en unité parfaite avec Son corps, l’assemblée, même si elle est encore sur la terre (Éph. 2-3). Et il a tout fait pour venir à bout de la mission d’annoncer et administrer ce mystère !

Ne devrions-nous pas aussi être conscients de l’importance de reconnaître et de suivre les principes bibliques dans les questions concernant l’assemblée, surtout quand nous ne trouvons pas d’instructions précises dans la Parole de Dieu sur certaines questions ou situations extraordinaires ? L’intelligence spirituelle du « modèle » divin et le désir de plaire au Seigneur sont alors nos principes directeurs. L’assemblée est la maison de Dieu, pas la nôtre.