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Alimentation chrétienne

Remmers Arend (ajouts bibliquest entre crochets)

 

Im Glauben leben, 2022-6 p.11 + 2022-7, p. 15 + 2022-8, p. 15 + 2022-9, p. 21

1        Le corps et l’âme

2        Nourriture terrestre et spirituelle

3        Que signifie «manger et boire» ?

4        Jean 6

4.1      [Le pain venant du ciel]

4.2      [Jean 6:32-50]

4.3      [Jean 6:51-58]

4.4      [Jean 6:54-58]

4.5      [Ce n’est pas la participation au repas du Seigneur (Cène)]

5        Pourquoi «la chair et le sang» de Christ ?

6        S’occuper de la croix de Christ

7        Devenir adulte spirituellement

8        Libération (ou : affranchissement) de la culpabilité et du péché

9        Les bénédictions de la croix

9.1      [Selon Éphésiens 2 et 1]

9.2      [Selon Colossiens : paix et réconciliation]

9.3      [Selon Hébreux : sanctifiés, en plein liberté pour entre dans la présence de Dieu]

9.4      [Selon 1 Pierre : sous l’aspersion du sang]

9.5      [L’assemblée aimée et acquise au prix du sang de Son Fils]

10     Conséquences pour notre vie

10.1          [La croix qui met en garde contre la chair. Le cas des Corinthiens et des Galates]

10.2          [Les œuvres de la chair et le jugement de Dieu porté sur elles]

10.3          [Se nourrir de Christ et crucifier la chair]

10.4          [Appliquer à notre vie la croix de Christ. Elle est la fin de notre ancienne vie]

11     Manger = apprendre

11.1          Phil. 2:5-8

11.2          Héb. 12:2,3

11.3          1 Pierre 2:21-24

11.4          2 Cor. 4:10

12     Pensées finales

 

 

«Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous-mêmes. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est en vérité un aliment, et mon sang est en vérité un breuvage. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui» (Jean 6,53-56).

 

1        Le corps et l’âme

Les questions d’alimentation sont très actuelle aujourd’hui. Dans le monde occidental, manger et boire ne servent pas seulement à maintenir en vie, mais aussi, dans de nombreux cas, à se faire plaisir sans restriction. Et ceci, bien que les sondages d’opinion établissent régulièrement que le plaisir et la santé ne vont pas toujours de pair. Les uns aiment ce qui est malsain et négligent ce qui est sain. D’autres font du «bien manger» une question quasi religieuse. Ce sont là des problèmes majeurs dans les pays occidentaux industrialisés.

La Parole de Dieu nous donne sur ce sujet des instructions simples et claires :

●    «Si nous avons de quoi nous nourrir et de quoi nous couvrir, nous serons satisfaits» (1 Tim. 6:8).

●    «Car toute créature de Dieu est bonne, et il n’y en a aucune qui soit à rejeter, si elle est prise avec action de grâces ; car elle est sanctifiée par la parole de Dieu et par la prière» (1 Tim. 4:4,5).

 

Tout comme le corps, l’âme de l’homme a besoin de sa nourriture. La nourriture spirituelle de l’homme naturel ne peut pas être le sujet ici. Mais on peut constater une chose : L’inondation par les médias numériques sert en grande partie à distraire les gens et à les divertir, et donc à les éloigner de Dieu et de la question de l’éternité.

Les constats qu’on a rappelés au début ci-dessus peuvent être transposées à la vie spirituelle des chrétiens. Il y a aussi dans ce domaine un grand risque que le plaisir passe au premier plan et que la bonne nourriture spirituelle ne vienne qu’en tout dernier — si tant est qu’elle vienne ! Notre âme a pourtant besoin d’une bonne nourriture pour croître dans la foi et pour conserver sa force spirituelle. Mais comme pour l’alimentation naturelle, le danger existe aussi ici de faire passer le plaisir apparent avant une saine alimentation spirituelle.

Une bonne «nourriture» spirituelle se reconnaît au fait que la parole de Dieu et la personne de Christ en constituent la base et en sont le centre. Si c’est le cas, l’âme est revigorée et la foi est fortifiée. Seule la Parole de Dieu «est vivante et opérante, plus pénétrante qu’aucune épée à deux tranchants, atteignant jusqu’à la séparation de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; elle juge des pensées et des intentions du cœur ; et aucune créature n’est invisible devant elle, mais tout est à nu et découvert aux yeux de celui à qui nous avons affaire» (Héb. 4:12,13). Seule l’occupation de Christ nous conduit à une véritable croissance «dans la grâce et la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ. À Lui soit la gloire, maintenant et pour le jour de l’éternité ! Amen» (2 Pierre 3:18).

 

2        Nourriture terrestre et spirituelle

Le sujet de l’alimentation occupe dans la Parole de Dieu une place plus importante qu’on ne tend à admettre. L’alimentation est fondamentale pour la croissance, l’affermissement et aussi le plaisir. Cela vaut aussi bien pour le domaine naturel, terrestre, que pour le domaine intellectuel et spirituel.

Très tôt, Dieu a attiré l’attention des hommes sur des détails particuliers relatifs à l’alimentation. Il leur a d’abord donné «toute herbe verte», les plantes de la terre, puis, après le déluge, «tout ce qui se meut, tout ce qui vit», c’est-à-dire tous les animaux (Gen. 9:2-5). La seule exception était la consommation de sang. Ce n’est que plus tard qu’Il en donna toute l’explication à son peuple Israël. Le sang est le symbole de l’âme et de la vie naturelle, et c’est pourquoi le sang versé lors de l’abattage des victimes était destiné à faire l’expiation pour le péché (Lév. 17:11).

Le sang versé parle donc de l’offrande de la vie. Il est évident que cela faisait référence à l’œuvre rédemptrice du Christ, encore à venir à l’époque (cf. Rom. 3:25). À chaque morceau de viande consommé, l’homme peut reconnaître que la mort doit survenir pour qu’il puisse vivre.

Dans le désert, Israël a reçu de Dieu des commandements alimentaires qui avaient une signification spirituelle. Nous ne savons pas dans quelle mesure cela a été compris à l’époque. Seuls les animaux purs pouvaient être mangés, principalement des ruminants à ongle fendu (ou à deux ongles, artiodactyles). Ces deux caractéristiques indiquent un pas ferme et une démarche droite, mais aussi que manger ne suffit pas tout seul : Il faut «ruminer». Les signes distinctifs des animaux mangés devaient également être retrouvés chez ceux qui mangeaient leur viande. Ici aussi, la règle vaut et valait : «L’homme est ce qu’il mange». Pour nous aujourd’hui, cela signifie que ce que l’on a entendu et lu doit aussi être «ruminé» spirituellement, c’est-à-dire qu’il faut s’occuper plusieurs fois, et longtemps, de la parole de Dieu, afin que les fruits en soient aussi reconnaissables dans une marche droite, orientée vers un but précis et rendant témoignage (Lév. 11 ; cf. Jos. 1:8 ; Ps. 119:97).

Dieu a également donné au peuple d’Israël plusieurs lois concernant les sacrifices d’animaux qui devaient ou pouvaient Lui être offerts (Lév. 1 à 7). Ces sacrifices constamment répétés faisaient référence au sacrifice unique de Jésus Christ (Héb. 7:27 ; 9:11-14,22-26). La particularité de ces sacrifices est que les parties offertes sur l’autel des holocaustes étaient appelées par Dieu «ma nourriture» ou «mon pain» (en hébreu, c’est le même mot lechem «pain» ; cf. Lév. 3:16 ; 21:6 ; Nomb. 28:2). Il s’agit bien sûr d’un langage imagé. Le Dieu éternel, élevé au-dessus de tout, n’a pas besoin de nourriture. Cependant, «l’odeur agréable» qui s’élevait vers Lui à partir des sacrifices causait Son bon plaisir. Il en était ainsi pour l’holocauste qu’on faisait entièrement fumer sur l’autel, pour la partie mémorial de l’offrande de gâteau, ainsi que pour la graisse du sacrifice de prospérités et du sacrifice pour le péché du peuple. Dieu sentait ce parfume qui, des siècles à l’avance, évoquait l’œuvre expiatoire de Son Fils accomplie une fois pour toutes, et dont il est dit : «comme le Christ nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous comme offrande et sacrifice à Dieu, en parfum de bonne odeur» (Éph. 5:2).

Mais ces sacrifices (à l’exception de l’holocauste) pouvaient aussi être partiellement consommés par des hommes. C’était le cas pour les parties qui n’étaient pas offertes sur l’autel, à savoir l’offrande de gâteau et la chair du sacrifice de prospérités, du sacrifice pour le péché et du sacrifice pour le délit. Tout cela constituait une nourriture pour les sacrificateurs ; le sacrifice de prospérités pouvait également être mangé par celui qui l’offrait, et même par tout Israélite qui était pur. Même s’ils ne comprenaient pas encore le sens profond des sacrifices, les Israélites pouvaient avoir conscience, en mangeant, qu’ils avaient le droit d’avoir part à ce qu’ils offraient à Dieu et dans lequel Il était le premier à trouver Sa nourriture.

Nous savons aujourd’hui que les sacrifices sont des figures de la Personne et de l’œuvre de Son Fils. Dieu est le seul à pouvoir apprécier pleinement cette œuvre merveilleuse sur la croix. Mais nous aussi, nous pouvons trouver une nourriture spirituelle et de la joie dans ce que Dieu, dans l’Ancien Testament, appelle Sa nourriture, Son pain.

Cependant, la principale nourriture qu’Israël a reçue au cours de ses pérégrinations de l’Égypte à Canaan à travers le désert, fut la manne. Pendant quarante ans, Dieu leur a donné cette nourriture physique et pourtant surnaturelle (voir Exode 16). Cette nourriture n’était pas donnée seulement en certaines occasions, par exemple les sacrifices, mais journellement. Grâce au «pain du ciel», les Israélites apprenaient tout le temps comment Dieu les maintenait en vie non pas avec du pain terrestre, mais avec de la nourriture céleste. Le fait qu’il s’agisse là aussi d’une image du Fils de Dieu devenu homme, Jésus Christ, est expliqué en détail par Lui-même en Jean 6 (cf. Exode 16:4 ; Jean 6:31-58).

 

3        Que signifie «manger et boire» ?

Dans la Bible, manger et boire sont des expressions courantes pour dire que la parole de Dieu et sa vérité sont acceptées. L’Ancien Testament parle déjà de «manger» la parole de Dieu. En Deut. 8:3, Moïse a dit en se référant à la manne pendant les quarante ans de traversée du désert par Israël : «Il t’a humilié et t’a fait avoir faim ; et Il t’a fait manger la manne que tu ne connaissais pas et que tes pères n’avaient pas connue, pour te faire connaître que l’homme ne vit pas de pain seulement, mais que l’homme vivra de tout ce qui sort de la bouche de l’Éternel». Le pain est la nourriture naturelle, et «ce qui sort de la bouche de l’Éternel» est la parole de Dieu, qui exige obéissance et dépendance, mais qui est en même temps le signe de Son amour plein de sollicitude. Nous n’avons pas seulement besoin de nourriture terrestre, mais aussi de nourriture spirituelle. Jérémie a dit à Dieu : «Tes paroles se sont-elles trouvées… je les ai mangées ; tes paroles ont été pour moi l’allégresse et la joie de mon cœur» (Jér. 15:16).

Dans plusieurs passages du Nouveau Testament, le fait de manger est une expression imagée de l’acceptation par la foi de la vérité de la Parole de Dieu :

●    Selon 1 Pierre 2:2, tous les chrétiens, comme des enfants nouveau-nés, doivent désirrer ardemment le lait de la parole de Dieu. Ici, c’est toute la Parole de Dieu qui est appelée lait.

●    Il en va différemment en 1 Cor. 3:1-3, où le lait est la nourriture simple des croyants encore immatures spirituellement, tandis que la nourriture solide est destinée aux adultes spirituellement parlant.

●    Selon Héb. 5:12-14, la régression dans la croissance spirituelle nécessite la même chose qu’en 1 Cor. 3 : seule la nourriture spirituelle simple est encore comprise, tandis que la «nourriture solide» est destinée aux «adultes, spirituellement parlant, qui, par suite de l’habitude, ont les sens exercés à discerner le bien et le mal».

 

Manger et boire sont des activités que tout le monde connaît et comprend. Si nous ne mangeons pas et ne buvons pas tous les jours, nous devenons faibles et malades. Cela vaut également pour la lecture de la Parole de Dieu et pour le fait de s’occuper du Seigneur Jésus et de Son œuvre sur la croix. Si nous sommes négligents dans ce domaine, notre vie de foi s’affaiblit. Il y a toutefois une différence. Si nous ne mangeons pas suffisamment de nourriture, nous aurons faim. Mais dans le domaine spirituel, ce n’est pas toujours le cas. C’est pourquoi il n’est généralement pas nécessaire de dire à un petit enfant : «Bois» — mais si nous ne nous occupons pas assez de Christ et de Sa parole, nous avons souvent besoin d’être relancés.

Lorsque nous nous occupons, dans la prière et à l’aide de la parole de Dieu, des souffrances et de la mort de Christ, nous sommes nourris et fortifiés spirituellement. Lorsque Paul écrit à son jeune collaborateur en 2 Tim. 2:1 : «Toi donc, mon enfant, fortifie-toi dans la grâce qui est dans le Christ Jésus», cela va dans le même sens : avoir Christ devant nos yeux et dans notre cœur et nous fortifier par ce moyen. Si nous le faisons, nous croîtrons dans la grâce et la connaissance du Christ Jésus, notre Seigneur (2 Pierre 3:18). La croissance a besoin de nourriture. Cela est vrai dans le domaine naturel comme dans le domaine spirituel.

Tout ce que nous absorbons spirituellement, que ce soit par des lectures ou des conversations, pénètre en nous et nous influence en quelque manière. Malheureusement, nous laissons parfois nos âmes recevoir de la mauvaise nourriture. Combien de fois nous occupons-nous de choses inutiles qui ne servent qu’à distraire la chair, sans parler des spectacles moralement mauvais qui s’imposent littéralement à nous jour après jour. Puissions-nous veiller à notre santé spirituelle et nous méfier de la fausse nourriture.

 

4        Jean 6

Le ch. 6 de l’évangile de Jean est la section qui traite du «pain» et de la «nourriture». À l’époque le pain était, plus qu’aujourd’hui, l’aliment principal des gens, dont dépendaient la vie et la mort. Au début des enseignements du Seigneur Jésus dans ce chapitre, on a la nourriture donnée à 5000 hommes, outre les femmes et les enfants, avec cinq pains et deux poissons (Jean 6:1-15 ; cf. Matt. 14:21). Ce signe est si important qu’il est rapporté par les quatre évangélistes. Pourquoi ? Parce que nous y voyons le fait fondamental que seul Christ peut donner une véritable nourriture à l’âme.

 

4.1        [Le pain venant du ciel]

La partie principale du chapitre est consacrée à la nourriture spirituelle. Tout d’abord, le Seigneur Jésus attire l’attention des gens sur le fait qu’au-delà du pain quotidien, ils doivent travailler pour «la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle» (Jean 6:27). Les Juifs ne comprennent pas cela et rappellent la manne, le «pain venant du ciel», que le peuple d’Israël a mangé durant les quarante ans de voyage dans le désert (Jean 6:31).

Alors le Seigneur Jésus se met à parler du «véritable pain qui vient du ciel». Il explique aux gens ce qu’il en est de ce pain (Jean 6:32-58). Ce pain, c’est Lui-même qui «descend du ciel et donne la vie au monde».

 

4.2        [Jean 6:32-50]

Ce passage se compose de deux parties. Dans la première, le Seigneur Jésus parle de Lui-même comme le Fils de Dieu devenu chair (incarné). Ici, Il se nomme Lui-même «le pain». Par trois fois, Il dit qu’Il est descendu «du ciel» (Jean 6:33,50,51). Cela signifie que le Fils de Dieu est devenu homme pour devenir la vraie nourriture spirituelle donnée par le Père aux hommes (Jean 6:32-50).

Mais la foi en la vie merveilleuse et exemplaire du Seigneur Jésus en tant qu’homme ne peut sauver personne. Pour les pécheurs, il ne peut y avoir aucun relation avec le Christ vivant sur la terre. Christ était «saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs» (Héb. 7:26) et Il a dit de Lui-même : «Si le grain de blé tombant en terre, ne meurt, il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit» (Jean 12:24). C’est sur la base de ce «qu’Il a annulé la mort, et a fait luire la vie et l’incorruptibilité», que l’évangile, la bonne nouvelle du salut, a pu être annoncé (2 Tim. 1:10). Le péché et la mort ont ainsi été abolis par cela, et la vie éternelle les a remplacés. Tout cela s’est produit par la mort sur la croix et la résurrection de Jésus Christ. En tant que morts spirituellement, nous avions besoin de vie, et en tant que pécheurs perdus, nous avions besoin de rédemption. Les deux ne sont possibles que par la croix. C’est pourquoi le Seigneur Jésus se tourne maintenant vers ce sujet.

 

4.3        [Jean 6:51-58]

Dans les v. 51-58, Il ne parle plus seulement du pain, mais de Sa chair et de Son sang. C’est une référence claire à Sa mort à la croix. Le v. 51 constitue une transition, car Il dit ici : «Le pain que je donnerai, c’est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde» (comp. Jean 6:33). Il ne mentionne pas encore Son sang, mais bien l’offrande de Sa chair. Il entend par là Sa mort en sacrifice. Les Juifs ne le comprennent pas, et disputent sur le sens de Ses paroles (Jean 6:52).

Dans Sa réponse, à partir du v. 53, Il explique que pour avoir la vie venant de Dieu, ils ne doivent pas seulement manger Sa chair, mais aussi boire Son sang. S’ils ne le font pas, ils n’ont «pas la vie en eux-mêmes». On ne peut comprendre correctement ces versets que si l’on voit que, pour «manger» et «boire» aux v. 50, 51 et 53, le temps du verbe dans l’original grec est un temps (aoriste) qui exprime une action ponctuelle, qui donc n’a lieu qu’une fois. Il s’agit donc ici d’une action qui n’a pas besoin d’être répétée. Celui qui a mangé une fois de ce «pain descendu du ciel» sera sauvé de la seconde mort, l’étang de feu, et vivra éternellement. Celui qui ne fait pas ce pas, n’a pas la vie en lui. Il s’agit donc ici de la foi salvatrice en notre Rédempteur Jésus Christ.

 

4.4        [Jean 6:54-58]

Dans les versets suivants (Jean 6:54-58), il est aussi question à plusieurs reprises de manger la chair et de boire le sang de Christ, le Fils de l’homme. En revanche, le temps utilisé pour le verbe est différent (temps présent) (*), ce qui signifie qu’il s’agit ici d’une action générale, non limitée à un moment précis. Le fait de manger et de boire une seule fois au début de la vie de foi est suivi d’un manger et d’un boire constants pendant tout le reste de notre chemin sur la terre. Si, en tant que croyants, nous nous occupons constamment de l’œuvre insondable de l’amour de notre Seigneur Jésus et de Sa mort, non seulement nous possédons la vie éternelle et serons ressuscités à Sa venue, mais nous restons alors aussi en étroite communion avec Lui et vivons avec Lui parce que Lui vit. Toutes ces bénédictions sont les conséquences de Son dévouement pour nous.

 

(*) En outre, un autre verbe est désormais utilisé : trogein au lieu de phagein

 

Combien la Parole de Dieu est précise à tous égards ! Plus nous la lisons à fond, plus nous l’étudions en détail sous la conduite du Saint-Esprit, plus nous reconnaissons clairement les profondeurs et la perfection des paroles divines !

 

4.5        [Ce n’est pas la participation au repas du Seigneur (Cène)]

Une chose n’est cependant pas visée dans ces versets : la participation au repas du Seigneur (Cène). Le pain et la coupe sont certes aussi des images du corps et du sang de Christ, mais les raisons suivantes montrent qu’il s’agit d’autre chose.

●    En Jean 6, il est question d’un manger et d’un boire spirituels, alors que dans le repas du Seigneur, il est question de rompre et manger le pain et de boire la coupe dans un sens physique, concret (1 Cor. 10:16,17).

●    La chair et le sang dans Jean 6 sont une nourriture spirituelle pour le chrétien, mais le pain et la coupe ne le sont pas. Lors du repas du Seigneur, nous mangeons et buvons en mémoire, en souvenir de notre Seigneur et de Son œuvre rédemptrice. De plus, nous annonçons ainsi Sa mort, et cela jusqu’à ce qu’Il vienne (1 Cor. 11:24-26).

●    Quiconque mange la chair de Christ et boit Son sang reçoit ainsi la vie éternelle (Jean 6:50-53). Il est impossible que cela se rapporte au fait de manger et de boire lors de la Cène. Car il est impensable que quelqu’un reçoive la vie éternelle par un acte extérieur. Cela ne peut se faire que par la foi au Seigneur Jésus et par la nouvelle naissance (Jean 3:3-8,16). Pourtant, dans les grandes églises du monde, on enseigne souvent que la vie éternelle est communiquée par la participation à la «Cène», tout comme la nouvelle naissance est communiquée par le baptême (d’enfants).

 

5        Pourquoi «la chair et le sang» de Christ ?

Si nous nous penchons plus attentivement sur la signification des termes importants «manger la chair et boire le sang de Christ», nous serons étonnés des riches bénédictions qui en ressortent. Le Seigneur Jésus et Son œuvre nous apparaissent alors plus grands et plus glorieux. C’est précisément ce que le Saint Esprit s’efforce de faire. Il glorifie Christ en prenant les choses qui Le concernent et en nous les annonçant (Jean 16:14). Ici, dans Jean 6, il s’agit du fait énorme et insondable que nous recevons la vie éternelle en Christ et nous en jouissons. Cette vie n’est pas seulement une existence glorieuse éternelle, mais une Personne. Christ Lui-même est notre vie, et en Lui nous possédons la vie éternelle (Col. 3:4 ; 1 Jean 5:20). La vie éternelle que nous possédons inclut la connaissance du seul vrai Dieu en tant que notre Père et Son Fils Jésus Christ (Jean 17:3). Par conséquent, nous ne jouirons pleinement de la vie éternelle que lorsque, libérés de notre chair, nous serons auprès de Lui dans la maison du Père. Ne s’agit-il pas là de bénédictions incommensurables pour nous qui étions autrefois des pécheurs perdus ?

Dans la Bible, la chair et le sang sont souvent utilisés pour exprimer la nature et la forme de l’homme naturel (voir 1 Cor. 15:50 ; Gal. 1:16 ; Héb. 2:14, etc.). La chute a fondamentalement changé la condition de l’homme (cf. Rom. 5:12-14). Depuis, la «chair» est devenue, entre autres, l’incarnation de la nature humaine pécheresse. En lisant le Nouveau Testament, il faut donc distinguer si le mot «chair» désigne la nature humaine au sens neutre (cf. Rom. 9:3,5,8 ; 1 Cor. 1:26,29 ; 7:28) ou la nature pécheresse de l’homme (cf. Rom. 7:5,18 ; 8:3-9).

Dans le cas du Christ, il en va tout autrement : Il a certes participé au sang et à la chair en devenant homme, mais totalement sans péché. La Parole de Dieu est très précise. Il est dit en Héb. 2:14 qu’Il a eu part au sang et à la chair «semblablement, ou en ressemblance» (d’une manière proche ; en grec paraplēsiōs ; le seul autre passage où cette expression apparaît est Phil 2.27 «fort près de la mort» : paraplēsion thanatō). Même s’il est dit en Rom. 8:3 que «Dieu... ayant envoyé Son propre Fils en ressemblance de chair du péché et pour le péché, a condamné le péché dans la chair», il ne faut pas comprendre le mot «ressemblance» ou «similitude» comme signifiant « identité », mais plutôt « grande ressemblance ». En tant que parfaitement sans péché, Christ a été «manifesté en chair» (1 Tim. 3:16 ; cf. Jean 1.14), Il est «venu en chair» (1 Jean 4:2 ; 2 Jean 7), Il a connu les «jours de Sa chair» (Héb. 5:7), Il a «souffert dans la chair» (1 Pierre 4:1) et a été «mis à mort en chair» (1 Pierre 3:18).

Sur la même terre où Adam, le premier homme, a déshonoré Dieu par la désobéissance, Christ, le dernier Adam, a parfaitement honoré Dieu par Son obéissance. Le jugement que le premier homme avait attiré sur lui et toute sa descendance par son péché, n’était pas seulement la mort corporelle, mais la perdition éternelle en enfer. Au cours des trois dernières heures sur la croix, Christ, le second homme, a pleinement porté le jugement divin. Là, dans la mort, Il a offert Son corps et Son sang en sacrifice pour Dieu, comme Il l’avait annoncé lors de l’institution de la Cène (cf. Luc 22:19,20). C’est par ce sacrifice que passe le seul chemin vers Dieu.

En Jean 6, la chair est donc l’Être de la personne de Christ, de l’homme parfait, qui s’est offert Lui-même en sacrifice pour les pécheurs. Le mot «chair» évoque également, là, le fait qu’Il s’est offert en parfait sacrifice (cf. Héb. 9:14), de même que le mot «corps» (Col. 1:22 ; Héb. 10:10 ; 1 Pierre 2:24 ; cf. les mots «lui-même» en Gal. 1:4 ; Éph. 5:2, etc.). Ce faisant, Il a parfaitement glorifié Dieu le Père (Jean 13:31 ; 17:4).

Son sang versé est en revanche le symbole du don de Sa vie à la croix, par lequel toutes les saintes exigences de Dieu ont été pleinement satisfaites. Le sang est le moyen d’expiation donné par Dieu, le fondement de notre justification et de notre paix avec Dieu, le prix de notre rédemption et le moyen de purification de notre conscience (Lév. 17:11 ; Rom. 3:25 ; 5:9 ; Col. 1:20 ; 1 Pierre 1:18,19 ; Héb. 9:14 ; Apoc. 1:5), pour ne citer que les principaux résultats de la mort de Christ. Vu globalement, nous avons la vie éternelle par la chair et le sang de Christ (Jean 6:54).

La mention séparée de la chair et du sang fait référence à la mort corporelle du Seigneur, qu’Il a subie à la croix. En acceptant cette réalité par la foi, nous mangeons Sa chair et buvons Son sang. Croire en Lui, mort sur la croix pour nous, est la première nourriture spirituelle de l’âme d’un homme. Mais ce n’est que le début, car s’occuper du Rédempteur souffrant qui est mort pour nous, ne cesse jamais — ici sur terre par la foi, bientôt en Le contemplant dans la gloire avec une compréhension parfaite. Nous Le verrons éternellement en tant «l’agneau comme immolé». Dans la gloire Il portera encore dans Son corps les traces de Sa souffrance, et dans le cantique nouveau, les rachetés L’acclameront en disant : «Tu as été immolé, et tu as acheté pour Dieu, par ton sang ...» (Apoc. 5:9). Ce sera encore la nourriture du cœur et de l’âme dans la gloire éternelle.

 

6        S’occuper de la croix de Christ

Manger la chair de Christ et boire son sang pour la première fois, c’est croire en Lui comme le crucifié et croire en Son œuvre de rédemption. Cela suffit pour recevoir la vie éternelle : «Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle» (Jean 3:16). «Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui ne croit pas au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui» (Jean 3:36). C’est avec ce manger et ce boire une fois, que commence la vie de la foi.

Pour notre vie de foi normale, nous avons besoin d’une alimentation continue et permanente au moyen de la merveilleuse Personne de Christ et de Son immense œuvre d’amour à la croix. En effet, dans la vie naturelle, se nourrir en permanence va tellement de soi que l’apôtre Paul peut écrire, par exemple en Éph. 5:29 : «Car personne n’a jamais haï sa propre chair, mais il la nourrit et la chérit, comme aussi le Christ le fait pour l’assemblée». Tout comme l’homme normal nourrit son corps et en prend soin, le Seigneur Jésus, en tant que tête de Son corps, l’assemblée, est constamment occupé à nourrir Son assemblée et à en prendre soin (et donc aussi tous ses membres, les croyants) ! Ne devrions-nous pas accepter Ses efforts avec reconnaissance ? Combien nous sommes souvent peu disposés à le faire — à notre propre détriment !

Nous sommes ainsi renvoyés à notre propre responsabilité de nous nourrir spirituellement de manière correcte. Le Seigneur nous offre, dans Sa Parole et avec l’aide du Saint-Esprit qui veut Le glorifier, la bonne nourriture spirituelle nécessaire (cf. Jean 16:14). Mais la reconnaissons-nous aussi avec gratitude — et surtout : la recevons-nous aussi chaque jour de Sa main aimante ? Il n’y a rien dans la Parole de Dieu qui puisse autant nous fortifier dans la foi que d’être occupé de notre Seigneur et de Son œuvre grandiose et insondable à la croix.

 

7        Devenir adulte spirituellement

Cela nous permet de croître spirituellement et de devenir des chrétiens «adultes». Le fait que cela se fasse au moyen de la nourriture spirituelle, ressort de 1 Pierre 2:2 : «Et comme des enfants nouveau-nés, désirez avec ardeur le pur lait intellectuel (ou : réfléchi, raisonnable), afin que par lui vous croissiez vers le salut». En Éph. 4:13-16, il est écrit : «jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme adulte, à la mesure de la stature de la plénitude du Christ ; afin que nous ne soyons plus de petits enfants, jetés çà et là et ballottés par tout vent de doctrine dans la tromperie des hommes, dans leur habileté à user de voies détournées pour égarer ; mais que, étant vrais dans l’amour, nous croissions en toutes choses jusqu’à celui qui est la tête, le Christ, de qui tout le corps, bien ajusté et lié ensemble par chaque jointure de l’équipement, produit, selon l’opération de chaque partie dans sa mesure, l’accroissement du corps pour l’édification de lui-même dans l’amour». Il s’agit ici de la croissance spirituelle personnelle et commune. Sa source et son but sont Christ. Dans sa deuxième et dernière épitre, Pierre nous exhorte : «Mais croissez dans la grâce et la connaissance de notre Seigneur et Rédempteur Jésus Christ. À lui soit la gloire, maintenant et pour le jour de l’éternité ! Amen» (2 Pierre 3:18). Ici aussi, nous voyons que la Personne de notre Seigneur et Sauveur est au centre, même s’il n’est pas explicitement question de Sa croix dans ces passages. Plus nous Le contemplons dans Sa grande œuvre insondable à la croix, plus nous sommes spirituellement fortifiés et sommes ainsi protégés des influences fausses et dangereuses. L’inverse est tout aussi vrai, comme nous le montre un rapide coup d’œil sur la chrétienté qui nous entoure — et dans notre propre cœur.

En bref : la véritable nourriture pour les âmes des rachetés, c’est Christ seul. Les différents aspects et effets de Son œuvre sont à la fois une nourriture et une jouissance pour l’âme du croyant — et toujours la base de notre adoration. Ce n’est que «sous la croix» que nous apprenons à toujours mieux nous connaître, et connaître notre Rédempteur et Seigneur, et que nous sommes préservés des égarements. Nous allons maintenant nous pencher sur quelques-uns de ces aspects.

 

En vérité, en vérité, je vous dis : À moins que le grain de blé tombant en terre ne meurt, il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit (Jean 12:24)

 

8        Libération (ou : affranchissement) de la culpabilité et du péché

La première nourriture que nous recevons quand, par la foi, nous mangeons la chair du Rédempteur et buvons Son sang, c’est que le Seigneur Jésus a porté tous nos péchés en Son corps sur le bois (1 Pierre 2:24 ; cf. Ésaïe 53:5,12). C’est en même temps une grande joie, un grand plaisir. Mais suffit-il de ne s’occuper qu’une seule fois de l’œuvre de la rédemption — et ensuite de se «recaler dans le repos» ? Si quelqu’un pensait ou parlait ainsi, on devrait douter qu’il soit même sauvé. La vie nouvelle, la gratitude et l’amour qui sont déversés dans le cœur des croyants, tout cela conduit pourtant à Le connaître toujours mieux, afin d’apporter davantage d’adoration à Lui et au Père. Un cœur qui connaît vraiment le Seigneur, parce qu’il a «goûté que le Seigneur est bon», cherche à Le connaître toujours plus et à croître dans Sa connaissance (Rom. 5:5 ; 1 Pierre 2:3 ; 2 Pierre 3:18).

Pouvons-nous jamais mesurer ce que signifie le fait qu’Il ait porté dans Son corps et dans Son âme, nos actes et la culpabilité qui en résulte, et qu’Il ait pris sur Lui la punition implacable et juste de Dieu pour cela ? Pouvons-nous sonder ce qu’a signifié pour Lui le «travail de son âme» à la croix ? Pouvons-nous comprendre que «Il a livré Son âme en sacrifice pour le péché» et qu’il a «livré Son âme à la mort» (És. 53:11,10,12) ? Par le sacrifice du corps de Jésus Christ, fait une fois pour toutes, nous avons été rendus parfaits à perpétuité (Héb. 10:10,14). Le sang de Christ, l’agneau sans défaut et sans tache, nous purifie de toute iniquité (1 Pierre 1:18,19 ; 1 Jean 1:7). La paix avec Dieu qui en résulte n’est-elle pas une nourriture permanente pour notre âme, pour laquelle nous ne pourrons jamais assez rendre grâce ?

Pouvons-nous oser approuver les mauvaises choses ou les excuser comme étant de la «faiblesse», étant donné que notre Rédempteur, le juste, a souffert et est mort à cause de cela, pour nous, les injustes (cf. 1 Cor. 15:3 ; 1 Pierre 3:18) ? Le fait d’être nourris par le Rédempteur crucifié pour nous ne nous conduit-il pas à être reconnaissants d’être «morts aux péchés, et vivants pour la justice», c’est-à-dire en harmonie avec la volonté de Dieu, guidés et fortifiés par le Saint-Esprit qui habite en nous (cf. 1 Pierre 2:24) ?

Mais Christ est aussi venu en ressemblance de chair de péché et pour le péché, afin de prendre sur lui le jugement de Dieu sur le péché présent dans notre chair (Rom. 8:3). Les péchés sont des actes mauvais dont l’origine est le péché qui habite en nous. Pour les péchés, il y a pardon ; pour le péché, il n’y a que le jugement. Le jugement de la racine des péchés en nous, le péché dans la chair, signifiait la mort. Ce n’est qu’ainsi que la chair pouvait être jugée et que le vieil homme pouvait être éliminé. «Le salaire du péché [et non : des péchés], c’est la mort ; mais le don de la grâce de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus Christ notre Seigneur» (Rom. 6:23). Le salaire du péché a été porté par le Rédempteur lorsqu’Il est mort sur la croix. Selon Romains 6:6, notre «vieil homme», c’est-à-dire notre ancienne position de pécheur, a été crucifié avec Christ et ainsi éliminé devant Dieu. Comprenons-nous que, dans notre vie, en conséquence de cela, les vieilles choses sont passées et toutes choses sont faites nouvelles (2 Cor. 5:17) ? Combien cela libère, par la foi au Seigneur Jésus, d’avoir crucifié par la foi notre chair avec ses passions et ses convoitises (Gal. 5:24). Lorsque nous nous occupons de cela, nous sommes nourris et fortifiés spirituellement. Le fondement en est Christ crucifié, avec qui nous avons été identifiés dans Sa mort (Rom. 6:5).

Ce n’est qu’en regardant à la croix de Christ que nous reconnaissons ce que sont notre vieil homme, la chair et notre propre moi aux yeux de Dieu : à savoir, rien (cf. Gal. 6:3). C’est une déclaration bouleversante pour l’homme. Parce que Dieu a les yeux trop purs pour voir le mal et que nous sommes si mauvais par nature qu’il n’y a rien de bon en nous, Dieu ne peut rien faire de nous, créatures pécheresses (Hab. 1:13 ; Rom. 7:18). C’est pourquoi il ne pouvait y avoir pour le vieil homme et la chair rien d’autre que le jugement et la mort. C’est aussi pour cela que le Fils de Dieu s’est livré pour nous et a eu part au sang et à la chair, pour prendre notre place comme pur et innocent, afin que Dieu puisse juger en Lui, c’est-à-dire dans Sa chair, le péché qui nous caractérise (mais pas Lui).

Lorsque nous contemplons le Christ suspendu à la croix, nous y voyons aussi notre vieil homme — crucifié avec Lui. Nous voyons alors ce que nous sommes par nature aux yeux de Dieu. Tenons-nous encore à quelque chose chez nous ? Alors regardons Christ à la croix, où nous voyons l’estimation que Dieu fait de notre vieille nature d’homme. Pour cela, il n’y avait et il n’y a que la mort. Nous ne nous en occupons pas en tant que pécheurs perdus, mais en tant que rachetés qui se savent un avec leur Rédempteur. Nous demeurons en Lui lorsque nous nous en occupons dans notre cœur et que nous nous en nourrissons (Jean 6:56).

 

9        Les bénédictions de la croix

En outre, la croix de Christ contient pour nous d’autres faits merveilleux. Dieu n’était pas satisfait que seules Sa sainteté et Sa justice trouvent leur parfait accomplissement à la croix. Cela signifiait en effet un jugement — un jugement sur Son propre Fils. Non, par la croix Il nous a aussi révélé toute la richesse de Son amour et de Sa grâce.

 

9.1        [Selon Éphésiens 2 et 1]

L’épître aux Éphésiens nous montre que nous avons été «approchés par le sang de Christ», que Christ a aboli «dans sa chair» l’inimitié entre les Juifs et les nations, que des deux Il a créé «en Lui-même un homme nouveau, en faisant la paix» et qu’Il a «réconcilié les deux en un seul corps avec Dieu par la croix». Nous sommes rapprochés de Dieu au point d’avoir accès à Dieu en tant que Père par Christ et par l’unique Esprit Saint (Éph. 2:13-18). Dieu nous a fait grâce (ou : rendus agréables) dans Son Fils bien-aimé, parce que Son sacrifice est pour Lui un parfum de bonne odeur (Éph. 1:6 ; 5:2).

 

9.2        [Selon Colossiens : paix et réconciliation]

L’épître aux Colossiens nous apprend que notre Seigneur «a fait la paix par le sang de Sa croix» et qu’Il «nous a réconciliés dans le corps de Sa chair par la mort, pour nous présenter devant Lui saints, irréprochables et irrépréhensibles» (Col. 1:20,22). Cette paix et notre nouvelle position devant Lui vont bien au-delà du pardon des péchés ou de la condamnation du péché qui habite en nous. Notre paix repose sur le sang de Christ versé à la croix et notre réconciliation avec Dieu sur le don et l’offrande de Son corps ou de Sa chair. Parce que Dieu a accepté cette œuvre à la croix, nous pouvons nous aussi trouver un repos parfait, car nous nous tenons devant Dieu «en Christ», c’est-à-dire en Celui qui a accompli cette œuvre. Ce n’est pas notre faible foi qui est déterminante pour cela, mais le bon plaisir de Dieu le Père dans Son Fils qu’Il transfert sur nous qui croyons en Lui. Quel plaisir le Père éprouve-t-Il à l’égard de Son Fils ?

 

9.3        [Selon Hébreux : sanctifiés, en plein liberté pour entre dans la présence de Dieu]

L’épitre aux Hébreux nous apprend que, par la volonté de Dieu, nous sommes «sanctifiés par l’offrande du corps de Jésus Christ, faite une fois pour toutes» (Héb. 10:10), mais aussi que nous avons «la pleine liberté d’entrer dans le sanctuaire par le sang de Jésus, par le chemin nouveau et vivant qu’Il nous a ouvert à travers le voile qui est Sa chair» (Héb. 10:19,20). Nous ne sommes pas seulement sanctifiés, c’est-à-dire rendus aptes à la proximité immédiate et à la présence de Dieu, mais nous avons aussi toute liberté d’entrer dès maintenant dans le lieu saint — là où trône le Dieu saint. Et tout cela grâce à l’offrande de la chair et du sang de notre Rédempteur ! Oui, tout ce que nous avons et sommes, trouve son origine dans le sacrifice et la mort de Christ à la croix ! Sa chair et Son sang sont la véritable nourriture pour nous.

 

9.4        [Selon 1 Pierre : sous l’aspersion du sang]

Selon les paroles de l’apôtre Pierre, nous sommes, en tant que croyants, sous «l’aspersion du sang de Jésus Christ» (1 Pierre 1:2). Au premier abord, cela semble être une pensée difficile. Pourtant, nous trouvons déjà dans l’Ancien Testament qu’à la montagne de Sinaï tout le peuple d’Israël, ainsi que l’autel des holocaustes, ont été aspergé du sang des holocaustes et des sacrifices de prospérités (Ex. 24:5-8 ; Héb. 9:19). En d’autres occasions, le sang du sacrifice était apporté dans le lieu très saint et aspergé sur le propitiatoire de l’arche de l’alliance, le trône de Dieu (Lév. 16:14 ; Exode 25:22 ; 1 Sam. 4:4). Si nous considérons les deux ensemble, il en résulte une pensée merveilleuse et réjouissante. Dieu voit le sang de Christ, qui a parfaitement satisfait à Ses saintes exigences concernant le péché, également sur ceux qui ont accepté ce sacrifice par la foi. Il les considère tous selon la valeur unique du sang de Son Fils (cf. 1 Jean 1:7). N’y a-t-il pas là de quoi fortifier extraordinairement notre foi ?

 

9.5        [L’assemblée aimée et acquise au prix du sang de Son Fils]

L’Assemblée aussi remonte finalement à la croix. Elle n’est certes née qu’au jour de la Pentecôte par le baptême du Saint-Esprit (Actes 2 ; 1 Cor. 12:13). Mais Dieu en a posé le fondement à la croix de Christ. Il s’est «acquis l’Assemblée ... par le sang de Son propre Fils» (Actes 20:28). Nous lisons en Éph. 5:2 que «le Christ nous a aimés et s’est livré Lui-même pour nous en offrande et sacrifice, en parfum de bonne odeur à Dieu». Or Il n’a pas seulement aimé les membres individuels de l’assemblée, mais aussi «l’assemblée et s’est livré Lui-même pour elle» (Éph. 5:25 ; cf. la perle de grand prix en Matt. 13:46). Lorsque nous sommes réunis à Sa table, nous voyons dans le seul pain à la fois Son corps qu’Il a donné pour nous, et le corps spirituel, l’assemblée qui est une. Son existence remonte également à l’œuvre de notre Seigneur à la croix, à Son sang et à Son sacrifice.

Quand nous nous occupons de la croix de notre Seigneur et de toutes les conséquences merveilleuses qui en découlent, cela ne sert pas seulement à nous fortifier et nous réjouir spirituellement, mais aussi à nous conduire davantage à l’adoration. Il en était ainsi pour le peuple d’Israël : plus les sacrifices étaient nombreux, plus les sacrificateurs recevaient de nourriture. De même pour nous, l’adoration est encouragée quand nous nous occupons beaucoup du Rédempteur. L’inverse est également vrai. Si nous ne nous occupons pas régulièrement de l’œuvre et de la personne de notre Rédempteur, nous ne devons pas nous étonner que nos cœurs soient de moins en moins disposés à l’adoration.

 

Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui (Jean 6:56)
Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour (Jean 6:54)

 

10 Conséquences pour notre vie

La connaissance croissante du Seigneur Jésus et la compréhension de l’œuvre qu’Il a accomplie à la croix sont la base de l’adoration. Mais ce n’est pas le seul résultat. Ce n’est pas seulement notre louange qui doit être augmentée par le fait de manger et de boire spirituellement la chair et le sang de Christ. Notre vie quotidienne doit également en être influencée, et même dirigée par cela. Notre vie, nos relations avec nos frères et sœurs en la foi et avec nos semblables doivent avoir l’empreinte de la Personne de notre Seigneur. Ce n’est que dans la mesure où nous nous nourrissons de Christ que nous pouvons Lui ressembler davantage. C’est ce que nous apprenons à travers différents exemples du Nouveau Testament.

 

10.1   [La croix qui met en garde contre la chair. Le cas des Corinthiens et des Galates]

Dans la première épitre aux Corinthiens et dans l’épitre aux Galates, les mots «croix» ou «crucifier» apparaissent plus souvent que dans toutes les autres épitres. Il est facile d’en découvrir la raison. Les destinataires de ces lettres avaient particulièrement besoin d’un enseignement sur la croix de notre Seigneur et sur les conséquences qui en découlent pour la vie de foi. Les raisons étaient, chez les Corinthiens, différentes formes de conformité au monde, et chez les Galates, l’attachement à la loi du Sinaï. Dans les deux cas, Paul a adressé de sérieuses mises en garde. Dans les deux cas, la cause première était la chair, la vieille nature, qui agissait plus ou moins librement chez les croyants.

Chez les croyants de Corinthe, la chair se manifestait de différentes manières. Ils se révélaient ainsi être des «petits enfants en Christ». L’apôtre Paul ne pouvait donc pas leur donner de la «nourriture» spirituelle «solide» à manger, mais il devait s’en tenir à du «lait». Il ne pouvait pas leur présenter des sujets difficiles, mais seulement les choses les plus simples (1 Cor. 3:1.2). Dans leur état d’esprit charnel, les Corinthiens pensaient pouvoir tolérer le mal au milieu d’eux, et ne voyaient pas que, de ce fait, l’assemblée tout entière était imprégnée du mal comme d’un levain. Il leur rappelle donc qu’ils avaient pris un nouveau départ par la foi en Christ, comme autrefois le peuple d’Israël en Égypte. Là aussi, la mise à mort de l’agneau pascal se trouvait au «début des mois» (Ex. 12:2). La fête des pains sans levain était étroitement liée à ce nouveau départ. On ne pouvait pas manger de pâte levée, mais seulement des pains sans levain (azymes). Paul appelle ces pains sans levain «des pains sans levain de sincérité et de vérité», ce qui, à son tour, parle de la nature de la Personne de Christ, qui est d’abord mort pour nous comme le véritable agneau pascal, et qui est ensuite devenu la nourriture permanente de notre âme (1 Cor. 5). Les Corinthiens avaient négligé cette nourriture, et à la place s’étaient «nourris» de choses charnelles.

Chez les Galates, la raison était différente. Ils étaient en grand danger d’être influencés par un faux enseignement par l’introduction de la loi du Sinaï, et d’être détournés de l’évangile de la grâce. À eux aussi Paul donne l’avertissement : «Un peu de levain fait lever toute la pâte» (Gal. 5:9). Tant à Corinthe qu’en Galatie, la chair mauvaise et active sans retenue chez les croyants est comparée à du levain, aussi bien qu’elle se manifeste sous forme de mal moral que par de faux enseignements.

 

10.2   [Les œuvres de la chair et le jugement de Dieu porté sur elles]

Si nous voulons voir à quel point la chair est mauvaise, il nous suffit de nous reporter à 1 Cor. 6:9,10 et Gal. 5:19-21. Les œuvres de la chair y sont en effet énumérées : «Ne savez-vous pas que les injustes n’hériteront pas du royaume de Dieu ? Ne vous trompez pas ! Ni les fornicateurs, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni ceux qui abusent d’eux-mêmes avec des hommes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les insulteurs, ni les ravisseurs n’hériteront du royaume de Dieu». — «Or les œuvres de la chair sont manifestes : La fornication, l’impureté, la débauche, l’idolâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les colères, les intrigues, les sectes, les envies, les meurtres, l’ivrognerie, les orgies et les choses semblables...». Comme l’indiquent les derniers mots «et les choses semblables», ces «listes» ne sont pas exhaustives (ce qui vaut d’ailleurs pour toutes les listes de péchés de ce genre dans le Nouveau Testament, y compris 1 Cor. 5:11 – Col. 3:5,8 – 1 Tim. 1:9,10).

Les péchés cités se retrouvent malheureusement aussi chez les chrétiens. Ils sont présents dans la chair de tout être humain, y compris de tout croyant. Le grand apôtre Paul a dit de lui-même : «Car je sais qu’en moi, c’est-à-dire dans ma chair, il n’habite rien de bien» (Rom. 7:18). C’est pourquoi personne ne peut dire : «Chez moi, il n’en est pas ainsi». Celui qui parlerai ainsi ne se connaîtrai pas lui-même et n’aurait pas compris ou accepté le jugement que Dieu porte sur la chair.

 

10.3   [Se nourrir de Christ et crucifier la chair]

Cependant, si nous nous nourrissons de la chair et du sang de notre Seigneur, si nous nous occupons de Sa mort à la croix, nous reconnaissons qu’Il devait souffrir et mourir pour ces péchés. Nous reconnaissons en outre qu’Il a également été jugé sur la croix et a dû mourir pour la nature qui produit tout cela. Nous voyons aussi que notre vieil homme a été crucifié avec Lui, de sorte que nous aussi, qui Lui appartenons par la foi, «avons crucifié la chair avec les passions et les convoitises» qui en découlent (Gal. 5:24). Telle est la vraie position et pratique chrétienne. Nous ne l’apprenons qu’en nous occupant de la croix de Christ.

En 1 Cor. 6:11, l’apôtre réagit aux péchés énumérés en leur donnant cette assurance : «Et quelques-uns d’entre vous, vous étiez tels ; mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus et par l’Esprit de notre Dieu». Par la nouvelle naissance («lavé» – «sanctifié», cf. Jean 3:5 ; Tite 3:5) et la justification par la foi, un changement énorme s’est produit. Les choses vieilles sont passées et une nouvelle vie a commencé. Le tournant est la croix du Christ !

En Gal. 5:22-24, les mauvaises œuvres de la chair sont mises en contraste avec le beau fruit de l’Esprit : «Or, le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la longanimité, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance ; contre de telles choses, il n’y a pas de loi. Or, ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair avec les passions et les convoitises». C’est l’un des quatre passages du Nouveau Testament où le mot «crucifié» au sens figuré est appliqué aux croyants. Dans les trois autres passages (Rom. 6:6 ; Gal. 2:19 ; 6:14), la crucifixion est présentée comme l’œuvre de Dieu. Mais ici, il s’agit d’une action active de notre part, soulignée par l’ajout «avec les passions et les convoitises» (c’est-à-dire les manifestations pratiques de la chair). Il s’agit donc ici de notre foi personnelle à cet égard et de la responsabilité qui s’y rattache. En tant que croyants, nous n’avons plus besoin de nous considérer comme de «pauvres pécheurs», mais nous pouvons consciemment exécuter le jugement de Dieu sur notre vieille nature pécheresse. C’est un résultat de se nourrir de la chair et du sang de Christ, la réalisation pratique de ce que Dieu a fait pour nous en Christ. Notre vie n’est plus déterminée par la chair, mais guidée par l’Esprit.

 

10.4   [Appliquer à notre vie la croix de Christ. Elle est la fin de notre ancienne vie]

Cependant, si nous nous laissons entraîner à de telles «œuvres» détestables «de la chair» ou si nous vivons dedans, nous montrons que ce qui s’est passé à la croix n’est pas notre nourriture. Si nous appliquons à notre vie la croix où notre Seigneur a emmené la chair dans la mort, nous mépriserons et éviterons ces choses. Si Christ a dû mourir pour cela, comment pouvons-nous vivre là-dedans ? La croix nous donne la réponse !

La croix de Christ met également de l’ordre quant à notre comportement vis-à-vis du monde où nous vivons. En Gal. 6:14,15, il est dit que, pour nous, le monde est à considérer comme crucifié, et nous comme crucifiés vis-à-vis du monde. En outre, nous sommes désormais une nouvelle création. Comment pourrions-nous aimer ce qui est condamné par Dieu ? Comment nous rapprocher de ceux qui haïssent Dieu et rechercher leur amitié ? L’amitié avec le monde nous positionne en ennemis de Dieu (cf. Jacq. 4:4 ; 1 Jean 2:15-16). Le monde et Satan, son prince, sont sous le jugement de Dieu (Jean 12:31 ; 16:11). Par Christ, qui s’est livré pour nous à la croix, nous sommes retirés du monde mauvais actuel (Gal. 1:4). Comment peut-il encore y avoir une quelconque relation avec lui ? La croix de Christ est entre nous et le monde. Cela aussi fait partie de notre nourriture spirituelle en tant que chrétiens.

Gal. 2:19,20 nous montre que la croix de Christ est la fin de notre ancienne vie. Nous avons été crucifiés avec Christ, et maintenant ce n’est plus notre vieil homme qui vit, mais Christ dans Sa nature humaine parfaite qui vit en nous. Ce que nous vivons maintenant dans la chair, c’est-à-dire ici-bas comme êtres humains sur la terre, nous le vivons par la foi en Celui qui nous a aimés et s’est livré Lui-même pour nous. En 2 Cor. 5:15, il est dit à ce sujet : «Il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour Celui qui, pour eux, est mort et ressuscité».

 

11 Manger = apprendre

Si nous considérons Christ dans Sa vie et en particulier à la croix, nous voyons comment Il s’est comporté. En Matt. 11:29 Il nous invite : «Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de cœur, et vous trouverez du repos pour vos âmes». Nous apprenons de Lui lorsque nous Le mangeons comme notre «pain quotidien» et que nous sommes ainsi formés à devenir, comme Lui, débonnaires et humbles de cœur. Combien peu réalisons-nous ces qualités de notre Seigneur et Rédempteur, qui se présente comme notre modèle, non seulement dans ce passage, mais aussi dans la suite.

 

11.1   Phil. 2:5-8

En Phil. 2:5-8, nous sommes invités à avoir en nous la pensée de Christ qui est descendu de la hauteur la plus élevée et s’est anéanti en devenant homme, mais qui, en tant qu’homme, s’est abaissé encore plus bas et est devenu obéissant jusqu’à la mort, et même la mort sur la croix. À la croix, Il a atteint le point le plus bas de Son abaissement et c’est précisément là qu’Il est notre plus grand modèle. Là aussi, nous avons tous à apprendre. Celui qui s’abaisse lui-même, sera un jour élevé par Lui (Matt. 23:12).

 

11.2   Héb. 12:2,3

Un autre passage de l’Écriture est Héb. 12:2,3, où il est dit : «... fixant les yeux sur Jésus, Celui qui a commencé et a achevé (le chef et le consommateur de) la foi, qui, à cause de la joie qui était devant lui, a méprisé la honte et enduré la croix, et est assis à la droite du trône de Dieu. Car considérez Celui qui a enduré une telle contradiction des pécheurs contre lui, afin que vous ne vous soyez pas las, étant découragé dans vos âmes». Ici, nous sommes invités à fixer les yeux sur Jésus et à contempler Celui qui a souffert à la croix et qui est maintenant glorifié à la droite du trône de Dieu. Le fait de regarder et de contempler doit nous encourager à persévérer sur le chemin de la foi et nous donner le courage pour ne pas nous fatiguer ni nous lasser.

 

11.3   1 Pierre 2:21-24

En 1 Pierre 2:21-24, nous sommes dirigés vers la croix de notre Seigneur : «Car c’est à cela que vous avez été appelés ; car Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un exemple, afin que vous suiviez ses traces ; Lui qui n’a pas commis de péché et dans la bouche duquel il n’a pas été trouvé de fraude ; Lui qui, lorsqu’on L’outrageait n’a pas rendu l’outrage ; Lui qui, quand Il souffrait ne menaçait pas, mais se remettait à Celui qui juge avec justice ; Lui qui a porté Lui-même nos péchés en son corps sur le bois, afin que, morts aux péchés, nous vivions pour la justice ; Lui par les meurtrissures duquel vous avez été guéris». Voilà les «traces de pas» de notre Seigneur que nous avons à suivre.

On pourrait certainement citer d’autres passages de l’Écriture qui nous renvoient au modèle de notre Seigneur et à Son œuvre à la croix. Ils ont tous pour but de nous rendre cette œuvre et Sa Personne plus grands et d’en tirer des leçons pour notre vie.

 

11.4   2 Cor. 4:10

Paul nous fait part, dans un court verset, du résultat dans sa propre vie : «portant toujours dans le corps le mourir de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps» (2 Cor. 4:10). Le Seigneur Jésus a supporté dans Sa mort le jugement de Dieu sur le péché dans la chair (Rom. 8:3). Si nous appliquons cela à nous-mêmes par la foi, nous voyons que notre vieil homme a été crucifié avec Lui et que nous sommes morts avec Christ. Dans la pratique, cela signifie un jugement total de soi-même sur la vieille nature en nous. Sans la conscience que nous possédons la vie éternelle, ce serait un tourment mortel sans fin. Mais en réalité, c’est une libération afin que la vie de Jésus, la vie éternelle que nous possédons en Lui, puisse être manifestée sans entrave dans notre chair mortelle. Plus nous cédons à nos désirs naturels, moins nous manifestons ce qui est de Christ et de la vie éternelle. Mais plus nous les réprimons, plus Il peut vivre et agir en nous.

Ne devrions-nous pas désirer davantage manger Sa chair et boire Son sang, afin de demeurer en Lui et Lui en nous ?

 

12 Pensées finales

Lorsque nous serons avec notre Seigneur dans la gloire, Il ne cessera pas de nous nourrir et de nous soigner. «Bienheureux ces serviteurs que le Seigneur, quand Il viendra, trouvera en train de veiller ! En vérité je vous dis qu’Il se ceindra, et les fera se mettre à table et s’avançant Il les servira» (Luc 12:37). Quand il n’y aura plus de péché, plus de faiblesse, plus de combat de la foi, le Seigneur fera connaître et apprécier toute Sa gloire aux Siens — et tout cela sur la base de Son œuvre à la croix !

 

Ma chair est en vérité un aliment, et mon sang est en vérité un breuvage (Jean 6:55)