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L’ACCOMPLISSEMENT DU TEMPS — Galates 4:4

 

Remmers A

ME 2001 p. 101-107

Table des matières :

1        L’incarnation du Fils de Dieu

2        La succession des dispensations

3        Autres développements

4        L’époque fixée par le père

 

 

1        L’incarnation du Fils de Dieu

Les expressions « l’accomplissement du temps » (Gal. 4:4), « la fin des temps » (1 Pierre 1:20), « la fin de ces jours-là » (Héb. 1:2) et « la consommation des siècles » (Héb. 9:26) se rapportent toutes à la même époque : celle de la venue du Fils de Dieu dans ce monde. Ce n’est pas encore l’œuvre de la croix elle-même, mais le premier pas du Fils de Dieu sur cette terre en vue de cela. Dieu intervient ainsi dans l’histoire de ce monde en envoyant aux hommes perdus son Fils bien-aimé, comme homme. Merveilleuse grâce !

 

Note de l’auteur: Les expressions mentionnées ici ne doivent pas être confondues avec la « plénitude des temps » de Éph. 1:11. Cette dernière expression désigne le règne de mille ans comme un parachèvement de tous les âges qui ont précédé. L’« administration de la plénitude des temps », c’est le règne de mille ans de Christ sur la terre et sur toute la création. Dans ce temps-là la paix et la justice régneront, et le Seigneur Jésus recevra tous les honneurs en tant que Fils de David et que Fils de l’homme.

 

Dès avant la fondation du monde, le Fils était préconnu du Père comme l’« agneau sans défaut et sans tache ». Il était écrit à son sujet dans le rouleau du livre des conseils de Dieu. Le mobile de ses actes était : « Voici, je viens.., c’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir » (Ps. 40:7, 8). Lorsque, par la séduction de Satan, le premier homme est tombé dans le péché, le Rédempteur a été annoncé pour la première fois. Il devait être la « semence de la femme » qui briserait la tête du serpent (Gen. 3:15). Mais des millénaires devaient encore s’écouler jusqu’à « l’accomplissement du temps » où le Rédempteur descendrait sur cette terre. Pourquoi ?

Dieu voulait qu’il devienne évident qu’il n’y a pas d’autre chemin pour aller à lui que celui de la grâce de son côté et de la foi du côté de l’homme. C’est seulement lorsque ce point a été clairement établi que Dieu a envoyé son Fils. Cela ne signifie évidemment pas que tous les hommes qui sont morts avant l’œuvre de la croix soient perdus. Durant les temps de l’Ancien Testament, celui qui croyait en Dieu et se repentait était pardonné. Il en était ainsi parce que Dieu, dans sa préconnaissance, pouvait supporter « les péchés précédents » (Rom. 3:25). Les hommes de tous les temps ont pu faire l’expérience, par la foi, de ces paroles de David : « Bienheureux celui dont la transgression est pardonnée, et dont le péché est couvert ! Bienheureux l’homme à qui l’Éternel ne compte pas l’iniquité, et dans l’esprit duquel il n’y a point de fraude » (Ps. 32:1, 2).

 

2        La succession des dispensations

Jusqu’à « l’accomplissement du temps » fixé par Dieu, différentes époques de l’histoire de l’humanité devaient se succéder. Il ne s’agit pas des civilisations et des empires de l’antiquité mentionnés dans les livres d’histoire, mais des économies ou dispensations révélées dans l’Ancien Testament. Dieu ne juge pas les hommes en premier lieu selon leurs réalisations sur la terre, et encore moins selon les performances dont ils tirent leur gloire, mais selon leur attitude envers Lui. Cette appréciation de Dieu, nous la trouvons dans tout l’Ancien Testament.

À la période vraisemblablement courte de l’innocence de l’homme, laquelle a pris fin à la chute, a succédé le temps de la responsabilité, dans lequel il a été manifesté « que la méchanceté de l’homme était grande sur la terre, et que toute l’imagination des pensées de son cœur n’était que méchanceté en tout temps » (Gen. 6:5). C’est pourquoi, à l’exception de la famille de Noé — « un homme juste,... parfait parmi ceux de son temps » — qui « trouva grâce » devant Dieu, toute chair a été détruite par le déluge.

Cependant, à peine ce jugement était-il passé que les hommes ont résolu de se faire un nom et de se bâtir une tour dont le sommet devait atteindre jusqu’aux cieux, de peur qu’ils ne soient dispersés sur la terre. Voulaient-ils ainsi se prouver à eux-mêmes ce dont ils étaient capables, établir l’unité humaine et atteindre le ciel par leurs propres efforts ? En fait, c’est précisément la dispersion qu’ils voulaient éviter, que Dieu a fait venir sur eux comme châtiment (Gen. 11).

C’est alors qu’intervient l’élection d’Israël, le peuple terrestre de Dieu, dont l’origine apparaît déjà dans l’appel d’Abraham (Gen. 12). L’histoire de ce peuple occupe la plus grande partie de l’Ancien Testament. C’est l’histoire d’un peuple qui, de façon extérieure, était placé dans la faveur de Dieu. Mais au lieu de faire appel à la grâce de Celui qui les avait délivrés d’Égypte, les Israélites ont pensé pouvoir accomplir Sa volonté par leurs propres efforts — cette volonté qu’il leur avait donnée à connaître par la loi du Sinaï. Dans l’épître aux Romains, Paul nous enseigne quel a été le résultat d’une telle prétention : Les Juifs, aussi bien que les Grecs, sont « tous sous le péché » (Rom. 3:9).

Tout au long de la période d’environ 1500 ans qui s’écoule depuis le don de la loi en Sinaï, il est clairement manifesté que la connaissance de la volonté de Dieu ne peut à elle seule préserver l’homme du péché et, par là, de la perdition éternelle. Certes, l’Israélite qui aurait pleinement observé la loi aurait été justifié devant Dieu (Deut. 6:25) ; mais cela était impossible. Non parce que la loi n’aurait pas été en mesure de conduire l’homme — elle qui est expressément déclarée « sainte », et le commandement « saint, et juste, et bon » (Rom. 7:12) — mais parce que l’homme, dans sa nature pécheresse, est incapable d’accomplir la loi divine.

Ce n’est que dans le Nouveau Testament que nous recevons la réponse à la question : « Pourquoi donc la loi ? » — « Elle a été ajoutée à cause des transgressions » (Gal. 3:19). En d’autres termes : « Or la loi est intervenue afin que la faute abondât » (Rom. 5:20). Le temps d’Israël sous la loi a donc servi, entre autres, à manifester l’incapacité de l’homme d’accomplir la volonté de Dieu par ses propres efforts.

 

3        Autres développements

Parallèlement à l’appel et à l’histoire du peuple terrestre de Dieu, l’Ancien Testament dépeint le développement de l’idolâtrie des peuples païens — idolâtrie sur laquelle le jugement de Dieu est révélé dans le Nouveau Testament. Sa puissance éternelle et sa divinité se discernent dans la création. Mais bien que les hommes aient ainsi pu connaître Dieu, ils ont préféré changer « la gloire du Dieu incorruptible en la ressemblance de l’image d’un homme corruptible et d’oiseaux et de quadrupèdes et de reptiles » (Rom. 1:18-25). L’idolâtrie, ainsi que toutes les religions imaginées par l’homme sont, selon la parole de Dieu, des égarements inexcusables.

À la suite de la première annonce faite par Dieu lui-même dans le jardin d’Éden, la venue du Rédempteur a été constamment prédite prophétiquement. Lors de la bénédiction de ses douze fils, Jacob fait mention de la venue du Prince de la tribu de Juda qui dominera sur les peuples (Gen. 49:10). Ésaïe dit : « Il sortira un rejeton du tronc d’Isaï, et une branche de ses racines fructifiera » (És. 11:1). Michée désigne Bethlehem, la ville de David, comme le lieu de la naissance du Rédempteur annoncé (Michée 5:2). Daniel prédit le temps précis de l’apparition du Messie (Dan. 9:25). Ce ne sont là que quelques-unes des très nombreuses prophéties de l’Ancien Testament concernant la venue de Christ. Ainsi, c’est aussi au point de vue prophétique qu’il peut être dit que « l’accomplissement du temps est venu ».

Celui qui tient entre ses mains « les lois des cieux » (Job 38:33) avait tout préordonné pour que, le moment venu, une étoile apparaisse et annonce la naissance du « roi des Juifs ». Des mages de l’orient l’ont vue et sont venus de loin pour rendre hommage au roi nouveau-né (Matt. 2).

Dieu avait aussi veillé à ce que les circonstances extérieures soient préparées pour la propagation de l’Évangile à tous les peuples de la terre. L’empire romain s’étendait sur le bassin méditerranéen ainsi que sur une grande partie de l’Europe. L’ensemble de l’empire était remarquablement desservi par les célèbres routes romaines. La langue parlée dans le bassin méditerranéen n’était cependant pas le latin, mais le grec, la langue quasiment universelle de l’époque, et c’est dans celle-ci que le Nouveau Testament a été écrit par la suite. C’est ainsi que tout a été préparé pour la venue du Fils de Dieu et pour la propagation universelle de l’Évangile.

 

4        L’époque fixée par le père

Puis est arrivée, selon l’image de l’épître aux Galates, « l’époque fixée par le père » (4:2). Cette époque a mis fin, pour Israël, au temps de la servitude de la loi. Le moment était arrivé où il avait été démontré que personne ne pouvait observer la loi et être justifié par elle. Cependant, ce moment de la naissance du Seigneur Jésus avait déjà été fixé, dans l’éternité passée, par les desseins souverains de Dieu.

« Mais, quand l’accomplissement du temps est venu, Dieu a envoyé son Fils » (Gal. 4:4). Dans la parabole des cultivateurs, le Seigneur Jésus évoque ainsi son envoi par le Père : « Ayant donc encore un unique fils bien-aimé, il le leur envoya, lui aussi, le dernier » (Marc 12:6). Cette expression révèle d’une façon saisissante que l’activité de Dieu envers ses créatures avait atteint son point culminant. Tous les autres moyens ayant été épuisés, le moment était venu pour que le Fils de Dieu soit envoyé. Le Fils était le don suprême ; Dieu le Père n’avait rien de plus élevé et il l’envoyait maintenant dans ce monde enveloppé de ténèbres.

La venue du Fils de Dieu est un événement unique dans l’histoire de l’humanité, quant au fait lui-même aussi bien qu’à ses résultats. Le Fils « a été manifesté une fois pour l’abolition du péché par son sacrifice » ; il a « été offert une fois pour porter les péchés de plusieurs » (Héb. 9:26, 28).

Il était le Fils de l’amour du Père de toute éternité, son « nourrisson » et ses délices. Il ne devint pas Fils de Dieu lorsqu’il naquit comme homme à Bethlehem, mais il l’était de toute éternité. Il était en forme de Dieu, mais il « n’a pas regardé comme un objet à ravir d’être égal à Dieu, mais s’est anéanti lui-même ».

Christ est venu jusqu’à nous, devenant homme (« né de femme ») et Juif (« né sous la loi »). Il fallait qu’il devienne homme pour pouvoir être médiateur entre Dieu et les hommes, et Juif pour accomplir la loi et les promesses. Il est venu pour manifester Dieu dans ce monde et pour accomplir l’œuvre de la rédemption qui seule peut réconcilier des hommes perdus avec Dieu. Merveilleuse sagesse et insondable amour de Dieu ! « Grâces à Dieu pour son don inexprimable ! »