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Vue d’ensemble de l’Ancien Testament
Remmers Arend
Ed. 1998 — EBLC.ch
Note Bibliquest : « ss » après un numéro de verset signifie « et suivants », « s » signifie « et suivant ». — Certains textes sur les positions de la critique biblique ont été raccourcis. — Certaines illustrations n’ont pas été reprises.
Table des matières abrégée : (table complète)
10 Le premier et le second livre de SAMUEL
11 Le premier et le second livre des ROIS
12 Le premier et le second livre des CHRONIQUES
19 Le PRÉDICATEUR connu sous le nom de L’ECCLÉSIASTE
21 Les livres prophétiques de l’Ancien Testament
23 Le livre du prophète JÉRÉMIE
24 Le livre des LAMENTATIONS de JÉRÉMIE
25 Le livre du prophète ÉZÉCHIEL
26 Le livre du prophète DANIEL
30 Le livre du prophète ABDIAS
32 Le livre du prophète MICHÉE
34 Le livre du prophète HABAKUK
35 Le livre du prophète SOPHONIE
37 Le livre du prophète ZACHARIE
38 Le livre du prophète MALACHIE
1.1 Introduction : Les livres de la BIBLE
1.1.1.1 La loi (en hébreu : torah)
1.1.1.2 Les Prophètes (en hébreu : nebiim)
1.1.1.3 Les Écritures (en hébreu : ketubim)
1.1.3 Les apocryphes et les pseudépigraphes
1.2 Le texte des Saintes Écritures
1.2.2 La TRANSMISSION de la Bible
1.2.3 L’INSPIRATION de la Bible
1.2.4 La COMPRÉHENSION de la Bible
1.3.1 Les écritures pictographiques et cunéiforme
1.4 Le SENS et la VALEUR de l’Ancien Testament
1.4.1 L’Ancien Testament est la Sainte Écriture
1.4.2 L’Ancien Testament comme livre d’histoire
1.4.3 L’Ancien Testament comme livre d’images
1.4.4 L’Ancien Testament : un témoignage rendu à Christ
1.4.7 L’unité de l’Ancien et du Nouveau Testament
1.5 Chronologie de l’Ancien Testament
1.5.1 Comment établir la chronologie ?
1.5.2 Chronologie du Pentateuque
2.1 Auteur et date du livre de la Genèse
2.3 Particularités du livre de la Genèse
2.4 Analyse succincte du CONTENU du livre de la Genèse (*)
2.4.1 Genèse 1 à 11 : L’histoire primitive
2.4.1.1 Chapitres 1 à 5 : De la création au déluge
2.4.1.2 Chapitres 6 à 11 : De Noé à Abraham
2.4.2 Genèse 12 à 50 : L’histoire des patriarches
2.4.2.1 Chapitres 12:1 à 21:34 : Abraham, le père des croyants (Rom. 4)
2.4.2.2 Chapitres 22:1 à 26:33 : Isaac, le fils de la promesse
2.4.2.3 Chapitres 26:34 à 37:1 : Jacob-Israël ou l’enseignement de l’Esprit
2.4.2.4 Chapitres 37:2 à 50:26 : Joseph, type de Christ rejeté et glorifié
3.1 Auteur et date du livre de l’Exode
3.3 Particularités du livre de l’Exode
3.3.2 Date de la sortie d’Égypte
3.4 Analyse succincte du CONTENU du livre de l’Exode
3.4.1 Exode 1 à 13 : Israël en Égypte
3.4.2 Exode 14 à 18 : Trajet d’Israël jusqu’au Sinaï
3.4.3 Exode 19 à 24 : L’alliance et le don de la loi au Sinaï
3.4.4 Exode 25 à 31 : Ordonnances pour le sanctuaire et la sacrificature
3.4.5 Exode 32 à 34 : Chute d’Israël et grâce de Dieu
3.4.6 Exode 35 à 40 : La construction du sanctuaire
4.1 Auteur et date du livre du Lévitique
4.3 Particularités du livre du Lévitique : Les offrandes
4.4 Analyse succincte du CONTENU du livre du Lévitique
4.4.1 Lévitique 1 à 7 : Les cinq sortes d’offrandes
4.4.2 Lévitique 8 à 10 : Consécration et sainteté des sacrificateurs
4.4.3 Lévitique 11 à 15 : Lois de la purification pour le peuple d’Israël
4.4.4 Lévitique 16 : Le grand jour des propitiations (Héb. 9 et 10)
4.4.5 Lévitique 17 à 22 : Pureté et sainteté pratiques
4.4.6 Lévitique 23 : Les fêtes à l’Éternel
4.4.7 Lévitique 24 à 27 : La sainteté du peuple de Dieu
5.1 Auteur et date du livre des Nombres
5.3 Particularités du livre des Nombres
5.4 Analyse succincte du CONTENU du livre des Nombres
5.4.1.1 Nombres 1:1 à 10:10 : Le camp du peuple d’Israël au Sinaï
5.4.1.2 Nombres 10:11 à 20:29 : Les 38 années de pèlerinage dans le désert
5.4.1.3 Nombres 21 à 32 : La halte au bord du Jourdain
5.4.1.4 Nombres 33 à 36 : Rétrospective et prévision
6.1 Auteur et date du livre du Deutéronome
6.2 But du livre du Deutéronome
6.3 Particularités du livre du Deutéronome
6.4 Analyse succincte du CONTENU du livre du Deutéronome
6.4.1 Deutéronome 1 à 4 : Premier discours de Moïse (historique)
6.4.2 Deutéronome 5 à 26 : Deuxième discours de Moïse (légal)
6.4.3 Deutéronome 27 à 30 : Troisième discours de Moïse (prophétique)
6.4.4 Deutéronome 31 à 34 : Derniers discours et mort de Moïse
7.1 Auteur et date du livre de Josué
7.3 Particularités du livre de Josué
7.3.1 L’extermination des Cananéens
7.3.2 Le long jour de Josué 10:7-14
7.4 Analyse succincte du CONTENU du livre de Josué
7.4.1 Josué 1 à 12 : La conquête du pays de Canaan
7.4.1.1 Chapitres 1 à 5 : Le passage du Jourdain
7.4.1.2 Chapitres 6 à 12 : La conquête du pays de Canaan
7.4.2 Josué 13 à 22 : Le partage du pays de Canaan entre les douze tribus
7.4.3 Josué 23 et 24 : La fin de la vie de Josué
8.1 Auteur et date du livre des Juges
8.3 Particularités du livre des Juges
8.3.1 Sept périodes de déclin et de délivrance
8.3.2 Périodes de quarante années (= temps de mise à l’épreuve)
8.3.3 La chronologie du temps des Juges
8.4 Analyse succincte du CONTENU du livre des Juges
8.4.1 Juges 1:1 à 3:7 : Introduction — Le manquement d’Israël après la mort de Josué
8.4.2 Juges 3:8 à 16:31 : Partie centrale — Sept périodes d’oppression et de délivrance
8.4.3 Juges 17 à 21 : Appendice — Idolâtrie et ruine morale en Israël
9.1 Auteur et date du livre de Ruth
9.3 Particularités du livre de Ruth
9.3.1 Celui qui a le droit de rachat
9.3.2 La signification des noms
9.4 Analyse succincte du CONTENU du livre de Ruth
9.4.1 Ruth prend sa décision / Ruth l’étrangère
9.4.2 Ruth est prête pour le service / Ruth la glaneuse
9.4.3 Ruth trouve le repos / Ruth l’épouse
9.4.4 Ruth reçoit sa récompense / Ruth la bénie
10 Le premier et le second livre de SAMUEL
10.1 Auteur et date des deux livres de Samuel
10.2 But des deux livres de Samuel
10.3 Particularités des deux livres de Samuel
10.3.1 Signification typologique des livres de Samuel
10.4 Analyse succincte du CONTENU des deux livres de Samuel
10.4.1 1 Samuel 1 à 7 : Samuel, juge et prophète de Dieu
10.4.2 1 Samuel 8 à 15 : Samuel et Saül
10.4.3 1 Samuel 16 à 31 : Saül et David
10.4.4 2 Samuel 1 à 10 : Le développement du règne de David
10.4.5 2 Samuel 11 à 20 : Le déclin du règne de David
10.4.6 2 Samuel 21 à 24 : Appendice
11 Le premier et le second livre des ROIS
11.1 Auteur et date du premier et du second livre des Rois
11.2 But du premier et du second livre des Rois
11.3 Particularités du premier et du second livre des Rois
11.3.1 La pierre des Moabites (2 Rois 3)
11.3.2 les rois d’Israël et de Juda après la division du royaume
11.3.3 Origine des Samaritains (2 Rois 17)
11.4 Analyse succincte du CONTENU du premier et du second livre des Rois
11.4.1 1 Rois 1 à 11 : Le royaume de Salomon
11.4.2 1 Rois 12 à 2 Rois 17 : Le royaume divisé
11.4.3 2 Rois 18 à 25 : Le royaume de Juda jusqu’à la transportation babylonienne
12 Le premier et le second livre des CHRONIQUES
12.1 Auteur et date du premier et du second livre des Chroniques
12.2 But du premier et du second livre des Chroniques
12.3 Particularités du premier et du second livre des Chroniques : Le temple
12.4 Analyse succincte du CONTENU du premier et du second livre des Chroniques
12.4.1 1 Chroniques 1 à 9 : Les registres généalogiques
12.4.2 1 Chroniques 10 à 29 : Le règne de David
12.4.3 2 Chroniques 1 à 9 : Le règne de Salomon
12.4.4 2 Chroniques 10 à 36 : Le royaume de Juda jusqu’à la transportation
13.1 Auteur et date du livre d’Esdras
13.3 Particularités du livre d’Esdras
13.3.1 Prophètes contemporains
13.4 Analyse succincte du CONTENU du livre d’Esdras
13.4.1 Esdras 1 à 6 : Le premier retour des Juifs sous Zorobabel
13.4.2 Esdras 7 à 10 : Le deuxième retour sous Esdras
14.1 Auteur et date du livre de Néhémie
14.3 Particularités du livre de Néhémie
14.3.2 La découverte de papyrus d’Éléphantine
14.4 Analyse succincte du CONTENU du livre de Néhémie
14.4.1 Néhémie 1 et 2 : Voyage de Néhémie à Jérusalem
14.4.2 Néhémie 3 à 7 : La construction de la muraille de Jérusalem
14.4.3 Néhémie 8 à 10 : Mise en ordre de la vie spirituelle
14.4.4 Néhémie 11 à 13 : Mise en ordre de la vie dans la ville
15.1 Auteur et date du livre d’Esther
15.3 Particularités du livre d’Esther
15.3.1 Les trois fêtes du livre d’Esther :
15.4 Contenu du livre d’Esther
15.4.1 Esther 1 à 3 : Les Juifs en danger
15.4.2 Esther 4 à 10 : La délivrance des Juifs
16.1 Auteur et date du livre de Job
16.3 Particularités du livre de Job
16.4 Analyse succincte du CONTENU du livre de Job
16.4.1 Job 1 et 2 : L’épreuve de Job
16.4.2 Job 3 à 31 : Job et ses trois amis
16.4.2.1 Chapitres 3 à 14 : Premier entretien
16.4.2.2 Chapitres 15 à 21 : Deuxième entretien
16.4.2.3 Chapitres 22 à 31 : Troisième entretien
16.4.3 Job 32 à 37 : Humiliation de Job
16.4.3.1 Chapitres 32 à 37 : Le discours d’Élihu
16.4.3.2 Chapitres 38:1 à 42:6 La réponse de Dieu
16.4.3.3 Chapitre 42:7-17 : Les bénédictions de Job.
17.1 Auteurs et date du livre des Psaumes
17.2.2 Le caractère prophétique des Psaumes
17.2.3 Structure du livre des Psaumes
17.3 Particularités du livre des Psaumes
17.4 Analyse succincte du CONTENU du livre des Psaumes
17.4.1 Livre premier (Ps. 1 à 41) : Séparation des justes d’avec les injustes
17.4.2 Livre deuxième (Ps. 42 à 72) : Les souffrances des justes
17.4.3 Livre troisième (Ps. 73 à 89) : Repentance du peuple et bonté de Dieu
17.4.4 Livre quatrième (Ps. 90 à 106) : Le règne de l’Éternel pendant le Millénium
17.4.5 Livre cinquième (Ps. 107 à 150) : Résumé des voies de l’Éternel envers son peuple
18.1 Auteur et date du livre des Proverbes
18.2 But du livre des Proverbes
18.3 Particularités du livre des proverbes
18.3.1 La crainte de l’Éternel
18.4 Analyse succincte du CONTENU du livre des Proverbes
18.4.1 Proverbes 1 à 9 : Introduction
18.4.1.1 Chapitre 1:1-7 : Titre et but du livre
18.4.1.2 Chapitres 1:8 à 9:18 : L’éloge de la sagesse
18.4.2 Proverbes 10:1 à 22:16 : Proverbes de Salomon : Marche dans la crainte de Dieu et la sagesse
18.4.3 Proverbes 22:17 à 24:34 : Différents proverbes des sages
18.4.4 Proverbes 25 à 29 : Proverbes de Salomon assemblés sous Ézéchias
18.4.5 Proverbes 30 et 31 : Les paroles d’Agur et de Lemuel
19 Le PRÉDICATEUR connu sous le nom de L’ECCLÉSIASTE
19.1 Auteur et date du livre de l’Ecclésiaste
19.2 But du livre de l’Ecclésiaste
19.3 Particularités du livre de l’Ecclésiaste
19.4 Analyse succincte du CONTENU du livre de l’Ecclésiaste
19.4.1 Ecclésiaste 1:1 à 11 : Introduction — Vide de la vie sans Dieu
19.4.2 Ecclésiaste 1:12 à 6:12 : Question quant au sens des événements dans le monde
19.4.3 Ecclésiaste 7:1 à 12:10 : Bons conseils
19.4.4 Ecclésiaste 12:10 à 14 : Conclusion — La vie à la lumière de l’éternité.
20.1 Auteur et date du Cantique des cantiques
20.2 But du Cantique des cantiques
20.3 Particularités du Cantique des cantiques
20.3.1 Le langage du Cantique des cantiques
20.3.2 L’épouse dans le Cantique des cantiques
20.4 Analyse succincte du CONTENU du Cantique des cantiques
21 Les livres prophétiques de l’Ancien Testament
21.1 Place et rôle des Prophètes
21.2 Quand œuvrèrent les prophètes de l’Ancien Testament ?
22.1 Auteur et date du livre du prophète Ésaïe
22.2 But du livre du prophète Ésaïe
22.3 Particularités du livre du prophète Ésaïe
22.3.3 Prophéties messianiques
22.4 Analyse succincte du CONTENU du livre du prophète Ésaïe
22.4.1 Ésaïe 1 à 35, première grande division : L’histoire extérieure d’Israël
22.4.1.1 Chapitres 1 à 12 : Juda et Jérusalem
22.4.1.2 Chapitres 13 à 27 : Dix oracles touchant les nations
22.4.1.3 Chapitres 28 à 35 : Six fois « malheur »
22.4.2 Ésaïe 36 à 39, section historique : Ézéchias et Ésaïe
22.4.3 Ésaïe 40 à 66, seconde grande division : L’histoire intérieure d’Israël
22.4.3.1 Chapitres 40 à 48 : L’Éternel exauce son peuple
22.4.3.2 Chapitres 49 à 57 : Rejet et souffrances du serviteur de l’Éternel
22.4.3.3 Chapitres 58 à 66 : Restauration et gloire d’Israël
23 Le livre du prophète JÉRÉMIE
23.1 Auteur et date du livre du prophète Jérémie
23.2 But du livre du prophète Jérémie
23.3 Particularités du livre du prophète Jérémie
23.3.1 Les soixante-dix ans de captivité de Juda à Babylone
23.3.2 L’ordonnance des chapitres dans le livre de Jérémie
23.4 Analyse succincte du CONTENU du livre du prophète Jérémie
23.4.1 Jérémie 1 : L’appel du prophète
23.4.2 Jérémie 2 à 29 : Appel de Dieu à la conscience du peuple
23.4.3 Jérémie 30 à 33 : La nouvelle alliance et le royaume de paix
23.4.4 Jérémie 34 à 39 : Événements et prophéties avant la chute de Jérusalem
23.4.5 Jérémie 40 à 45 : Événements et prophéties après la chute de Jérusalem
23.4.6 Jérémie 46 à 51 : Prophéties sur les nations
23.4.7 Jérémie 52 : Appendice historique : La chute de Jérusalem.
24 Le livre des LAMENTATIONS de JÉRÉMIE
24.1 Auteur et date du livre des Lamentations de Jérémie
24.2 But du livre des Lamentations de Jérémie
24.3 Particularités du livre : Christ dans les Lamentations de Jérémie
24.4 Analyse succincte du CONTENU des Lamentations de Jérémie
25 Le livre du prophète ÉZÉCHIEL
25.1 Auteur et date du livre du prophète Ézéchiel
25.2 But du livre du prophète Ézéchiel
25.3 Particularités du livre du prophète Ézéchiel
25.3.1 Ézéchiel et le Nouveau Testament
25.4 Analyse succincte du CONTENU du livre du prophète Ézéchiel
25.4.1 Ézéchiel 1 à 24 : Prophéties sur la destruction de Jérusalem
25.4.2 Ézéchiel 25 à 32 : Prophéties sur sept nations voisines
25.4.3 Ézéchiel 33 à 48 : Prophéties sur la restauration d’Israël
26 Le livre du prophète DANIEL
26.1 Auteur et date du livre du prophète Daniel
26.2 But du livre du prophète Daniel
26.3 Particularités du livre du prophète Daniel
26.3.1 Les soixante-dix semaines d’années
26.3.2 Les quatre empires universels
26.4 Analyse succincte du CONTENU du livre de Daniel
26.4.1 Daniel 1, introduction : Décision de Daniel et réponse de Dieu
26.4.2 Daniel 2 à 6 : Le caractère des empires universels
26.4.3 Daniel 7 à 11 : Histoire prophétique des empires universels
26.4.4 Daniel 12, conclusion : Le résidu fidèle
27.1 Auteur et date du livre du prophète Osée
27.2 But du livre du prophète Osée
27.3 Particularités du livre du prophète Osée
27.3.1 Le mariage d’Osée avec une prostituée
27.3.2 Les citations d’Osée dans le Nouveau Testament
27.4 Analyse succincte du CONTENU du livre du prophète Osée
27.4.1 Osée 1 à 3 : Rejet et réception future d’Israël, la femme infidèle
27.4.2 Osée 4 à 14 : Messages de jugement et de miséricorde
28.1 Auteur et date du livre du prophète Joël
28.2 But du livre du prophète Joël
28.3 Particularités du livre du prophète Joël : Le jour de l’Éternel
28.4 Analyse succincte du CONTENU du livre du prophète Joël
29.1 Auteur et date du livre du prophète Amos
29.2 But du livre du prophète Amos
29.3 Analyse succincte du CONTENU du livre du prophète Amos
29.3.1 Amos 1 et 2 : Annonces de jugement sur les nations voisines, ainsi que sur Juda et Israël
29.3.2 Amos 3 à 6 : Jugement sur tout Israël
29.3.3 Amos 7:1 à 9:10 : Cinq visions sur Israël
29.3.4 Amos 9:11-15 : Conclusion : le royaume de paix à venir.
30 Le livre du prophète ABDIAS
30.1 Auteur et date du livre du prophète Abdias
30.2 But du livre du prophète Abdias
30.3 Analyse succincte du CONTENU du livre du prophète Abdias
31.1 Auteur et date du livre du prophète Jonas
31.2 But du livre du prophète Jonas
31.3 Particularités du livre du prophète Jonas
31.3.2 Le psaume de repentance de Jonas
31.4 Analyse succincte du CONTENU du livre du prophète Jonas
32 Le livre du prophète MICHÉE
32.1 Auteur et date du livre du prophète Michée
32.3 Particularités du livre de Michée
32.3.1 Les deux prophètes appelés Michée
32.4 Analyse succincte du CONTENU du livre de Michée
32.4.1 Michée 1 et 2 : Le jugement imminent de Dieu
32.4.2 Michée 3 à 5 : Jugement et restauration d’Israël
32.4.3 Michée 6 et 7 : Le chemin du salut selon Dieu
33.1 Auteur et date du livre du prophète Nahum
33.2 But du livre du prophète Nahum
33.3 Particularités du livre du prophète Nahum : Ninive et l’Assyrie
33.4 Analyse succincte du CONTENU du livre du prophète Nahum
34 Le livre du prophète HABAKUK
34.1 Auteur et date du livre du prophète Habakuk
34.2 But du livre du prophète Habakuk
34.3 Particularités du livre du prophète Habakuk
34.3.1 Citations dans le Nouveau Testament
34.3.2 Le « commentaire d’Habakuk » de la mer Morte
34.4 Analyse succincte du CONTENU du livre du prophète Habakuk
34.4.1 Habakuk 1 et 2 : Le problème d’Habakuk et la réponse de Dieu
34.4.2 Habakuk 3 : Soumission et louange d’Habakuk
35 Le livre du prophète SOPHONIE
35.1 Auteur et date du livre du prophète Sophonie
35.2 But du livre du prophète Sophonie
35.3 Particularités du livre du prophète Sophonie
35.3.2 Sophonie et les autres prophètes
35.4 Analyse succincte du CONTENU du livre du prophète Sophonie
36.1 Auteur et date du livre du prophète Aggée
36.2 But du livre du prophète Aggée
36.3 Particularités du livre du prophète Aggée
36.3.1 Les sept questions de Dieu
36.3.2 Le quintuple appel de Dieu au cœur
36.4 Analyse succincte de son CONTENU
37 Le livre du prophète ZACHARIE
37.1 Auteur et date du livre du prophète Zacharie
37.2 But du livre du prophète Zacharie
37.3 Particularités du livre du prophète Zacharie
37.4 Analyse succincte du CONTENU du livre du prophète Zacharie
37.4.1 Zacharie 1 à 8 : Prophéties datées couvrant l’époque de la construction du temple
37.4.1.1 Chapitre 1:1-6 : Introduction et appel à la repentance
37.4.1.2 Chapitres 1:7 à 6:15 : Huit visions de nuit
37.4.1.3 Chapitres 7:1 à 8:23 La question concernant les jeûnes
37.4.2 Zacharie 9 à 14 : Prophéties non datées après la construction du temple
37.4.2.1 Chapitres 9:1 à 11:17 : Premier oracle : la première venue et le rejet du Messie
37.4.2.2 Chapitres 12:1 à 14:21 : Second oracle : La deuxième venue et la réception du Messie
38 Le livre du prophète MALACHIE
38.1 Auteur et but du livre du prophète Malachie
38.2 But du livre du prophète Malachie
38.3 Particularités du livre du prophète Malachie
38.3.1 Les huit questions du peuple
38.3.2 Le messager de l’Éternel
38.4 Analyse succincte du CONTENU du livre du prophète Malachie
38.4.1 Malachie 1:1-5 : Introduction : L’amour de l’Éternel pour Israël
38.4.2 Malachie 1:6 à 2:16 : Reproche de l’Éternel
38.4.3 Malachie 2:17 à 4:3 : Avertissement de l’Éternel
38.4.4 Malachie 4:4-6 : Conclusion : Moïse et Élie.
L’Ancien Testament a été écrit en hébreu. Comme l’arabe, cette langue est d’origine sémitique. Quelques courtes portions du texte ont été rédigées en araméen (Esdras 4:8 à 6, 18 ; 7:12-26 ; Dan. 2:4 à 7, 28). Très proche de l’hébreu, venu de Syrie, l’araméen se répandit dans tout l’ouest de l’Asie et, déjà pendant l’époque assyrienne, obtint le statut de langue internationale. Il fut adopté comme langue officielle de l’empire occidental de Perse sous la désignation « araméen du royaume » ; après la captivité babylonienne, les Juifs continuèrent à utiliser ce langage.
L’Ancien Testament hébraïque, les Saintes Écritures des Israélites, contient les mêmes livres que celui dont nous disposons actuellement. Mais leur ordre diffère. L’Ancien Testament hébraïque est divisé en trois parties (comp. Luc 24:44b).
La loi comprend les cinq livres de Moïse qui, depuis la traduction grecque de la version des Septante (vers 220 av. J.C.), portent en général les titres latino-grecs suivants :
Genèse : (Formation, commencement)
Exode : (Sortie)
Lévitique : (Livre des Lévites)
Nombres : (Chiffres, dénombrement)
Deutéronome : (Seconde loi)
Pour chacun des cinq livres, la désignation hébraïque est basée sur les premiers mots du texte.
Dans la Bible hébraïque, cette catégorie ne comporte pas uniquement les livres des prophètes ; en fait, elle se divise en deux groupes :
— Les premiers prophètes (nebiim rischonim) :
Josué – Juges – 1 et 2 Samuel – 1 et 2 Rois
— Les derniers prophètes (nebiim acharonium) :
Ésaïe – Jérémie – Ézéchiel – Osée – Joël – Amos – Abdias – Jonas – Michée – Nahum – Habakuk – Sophonie – Aggée – Zacharie – Malachie
Les Psaumes — Job — Les Proverbes
Ruth, Le Cantique des cantiques, Le Prédicateur, Lamentations de Jérémie, Esther : Ces cinq livres sont réunis sous le nom hébreu megilloth (« rouleaux »). Ils sont lus lors des fêtes juives de la Pentecôte, de la Pâque, des Tabernacles, de la destruction du temple et des Purim.
Daniel
Esdras
Néhémie
1 et 2 Chroniques
Dans les éditions complètes de la Bible qui sont à notre disposition aujourd’hui, on a retenu l’ordre suivant :
1. 17 livres historiques : Genèse à Esther
2. 5 livres d’enseignements ou poétiques : Job au Cantique des cantiques
3. 17 livres prophétiques : Ésaïe à Malachie.
Sans aucun doute, à l’origine, les différentes parties du Nouveau Testament furent écrites en grec. Toutefois, les auteurs utilisèrent une forme particulière de cette langue, la koiné (« commun »). À l’époque de la rédaction des textes du Nouveau Testament au cours de la seconde moitié du 1er siècle apr. J.C., la koiné était employée pour le parler courant et les relations commerciales ; largement répandue sur le pourtour méditerranéen, elle constituait un moyen beaucoup plus efficace de propagation de l’évangile que l’araméen, la langue des Juifs et du Seigneur Jésus (Matt. 28:19 ; Marc 16:15 ; Actes 22:21). Le classement des livres de la Bible ne relève pas de l’inspiration divine. Aussi, au cours des quelque 2000 ans de l’histoire du Nouveau Testament, plusieurs classifications différentes ont été proposées. Aujourd’hui, l’ordre suivant est admis sur le plan international :
● les évangiles : Matthieu, Marc, Luc et Jean
● les Actes des apôtres
● les épîtres de Paul : Romains, 1 et 2 Corinthiens, Galates, Éphésiens, Philippiens, Colossiens, 1 et 2 Thessaloniciens, 1et 2 Timothée, Tite, Philémon, Hébreux
● les épîtres catholiques (ou : « générales ») : Jacques, 1 et 2 Pierre, 1 à 3 Jean, Jude
● l’Apocalypse
Une exception significative a pu être observée en Allemagne. Dans la bible de Luther, les épîtres de Pierre et de Jean se trouvent insérées entre l’épître à Philémon et celle aux Hébreux.
Le mot « apocryphe » signifie : caché, secret, obscur. Au cours des derniers siècles avant l’ère chrétienne, de nouveaux écrits religieux surgirent. Ils furent présentés parallèlement aux livres de l’Ancien Testament dont les Juifs avaient reconnu entre-temps la canonicité. Cette nouvelle série comprenait les textes suivants : Judith, la Sagesse de Salomon, Tobie, Jésus Sirach, Baruch, 1 et 2 Maccabées, Additions au livre d’Esther, Additions au livre de Daniel. Ces manuscrits n’ont cependant jamais été introduits dans la Bible hébraïque. Ils apparurent pour la première fois dans la Septante, la traduction grecque de l’Ancien Testament. De là, ils ont été repris pour la traduction latine de la Bible par Jérôme (la Vulgate, vers 400 apr. J.C.). Ils font par conséquent partie du texte établi de la Bible catholique.
Sans même tenir compte des nombreuses inexactitudes historiques, le niveau général de ces écrits ne peut en aucun cas être comparé à celui des livres canoniques. On a souligné à juste titre que les expressions : « Ainsi dit l’Éternel » ou autres tournures semblables, qui reviennent plus de 3800 fois dans les écrits de l’Ancien Testament, ne sont jamais employées par les rédacteurs des livres apocryphes. Dans l’Antiquité déjà, les rabbins de Palestine ne reconnaissaient aucun lien entre la parole de Dieu et les apocryphes, dont l’origine demeure obscure (peut-être ont-ils été écrits en Égypte ou en Syrie ?).
La Vulgate contient encore, en supplément, d’autres textes, qualifiés de pseudépigraphes (c’est-à-dire, écrits sous un faux nom) : la prière de Manassé, 3 et 4 Esdras, le psaume 151 et l’épître aux Laodicéens.
Très tôt déjà, plusieurs apocryphes furent aussi ajoutés au Nouveau Testament. Ils datent presque tous du 2e siècle apr. J.C. Il s’agit d’une profusion d’écrits plus ou moins fabuleux concernant le Seigneur Jésus et les apôtres, et de lettres falsifiées d’apôtres ou d’autres personnages bibliques. Ces textes laissent clairement transparaître leur origine humaine. Certains chercheurs classent encore dans cette catégorie les œuvres des auteurs nommés les « Pères apostoliques » ; les plus connus de ces écrits dits post-apostoliques sont : l’épître de Clément, l’épître de Barnabas, la Didaché (enseignement) des douze apôtres et le Berger d’Hermas.
Primitivement, « canon » signifie « règle ». Attribué d’abord au contenu des saints écrits qui étaient considérés comme « règle » de vie pour les chrétiens fidèles, ce mot a été étendu, dès le 4e siècle, aux Écritures elles-mêmes. Aujourd’hui, le terme canon désigne donc l’ensemble des écrits inspirés par l’Esprit de Dieu qui ont fait l’objet d’une reconnaissance générale, après l’exclusion des adjonctions tenues pour apocryphes ou pseudépigraphes. Cette collection a sa propre histoire, déjà déterminée par le seul fait que les écrits de la Bible ont été rédigés au cours d’une période de 1600 ans environ. Quant à la formation du canon de l’Ancien Testament, depuis les temps les plus reculés, on attribue au scribe Esdras un rôle important comme instrument employé par Dieu pour rassembler et conserver les Saintes Écritures. Le canon de l’Ancien Testament était déjà complet entre le 3e et le 2e siècle av. J.C. ; il nous a été confirmé sous la forme que nous lui connaissons actuellement par les rabbins qui vivaient en Palestine au 1er siècle apr. J.C.
Le canon du Nouveau Testament s’est aussi constitué progressivement durant plusieurs dizaines d’années. Dès le début, les évangiles, les Actes des apôtres, les épîtres et l’Apocalypse étaient considérés et respectés comme Saintes Écritures inspirées. L’action du Saint Esprit s’exerçait autant sur les auteurs que sur les destinataires et les lecteurs : ce que les uns écrivaient sous cette direction divine, les autres, influencés de la même manière, le reconnaissaient. Mais, comme autrefois ces Écritures saintes devaient toutes être copiées à la main, au début de leur diffusion elles n’étaient pas répandues uniformément dans le monde christianisé. Pourtant, au milieu du 2e siècle déjà, Justin Martyr (env. 100-165) rapporte par exemple que, dans les rassemblements des chrétiens, les évangiles et les écrits des apôtres étaient lus chaque dimanche au même titre que les livres des Prophètes de l’Ancien Testament. Une liste des livres du Nouveau Testament datant de la fin du 2e siècle, incomplètement conservée malheureusement, le fragment de Muratori, appelé aussi « canon de Muratori », contient les quatre évangiles, les treize épîtres de Paul, les Actes des apôtres, les épîtres de Jean, Jude et l’Apocalypse, et encore deux écrits non canoniques. En raison surtout du développement du gnosticisme et de la diffusion des fausses doctrines contenues dans de nombreux ouvrages s’y rapportant, les chrétiens furent contraints d’établir clairement quels écrits ils avaient reçus comme étant la Parole de Dieu. On trouve chez le Père de l’église Athanase (env. 296-373) la première énumération complète des livres du Nouveau Testament. Lors des conciles d’Hippone (en 393) et de Carthage (397 et 419), les représentants des églises occidentales les reconnurent comme la Sainte Écriture.
Avant la découverte de l’imprimerie au 15e siècle, la reproduction des textes se faisait uniquement à la main par des copistes. Dès le 3e millénaire av. J.C., les Égyptiens, les Sumériens et les Babyloniens connaissaient déjà l’art de l’écriture. Par conséquent, et personne ne songe à contester l’argument, les parties les plus anciennes de la Bible ont vraisemblablement été rédigées très tôt dans le temps. Ces écrits inspirés par l’Esprit de Dieu ont été copiés et recopiés avec le plus grand soin, puis transmis aux générations successives.
Au cours des époques, par respect pour le saint texte de la parole de Dieu, les Juifs furent amenés à observer un certain nombre de règles relativement à la manière correcte de copier. Par exemple, les scribes comptaient les lettres isolées, la fréquence de certains mots, etc. et procédaient sans cesse à de nouvelles vérifications. Ainsi le texte de l’Ancien Testament, dont les parties les plus vieilles datent de presque 3500 ans, a été fidèlement transmis et conservé jusqu’à aujourd’hui. Les quelque 3000 manuscrits anciens connus de la Bible hébraïque (et des vieilles traductions en d’autres langues) concordent d’une manière remarquable.
Quant au Nouveau Testament, on compte aujourd’hui plus de 5000 manuscrits et fragments en grec, la langue des documents originaux qui eux n’existent plus. En outre, on trouve une multitude d’anciennes traductions en syriaque, en copte et en latin (la Vulgate en particulier), etc. Datant du 4e siècle, la plus vieille version transcrite dans une langue germanique est la bible gothique de l’évêque Wulfila.
La multiplication des copies et des traductions s’explique pour deux raisons : le désir des chrétiens de posséder le plus de livres possible du Nouveau Testament, et la propagation rapide de la foi chrétienne en Asie et en Europe. Ainsi, la transmission fidèle de l’ensemble du Nouveau Testament fut assurée. Quand bien même la qualité textuelle des nombreux manuscrits était assez variable, les chercheurs purent établir et confirmer le texte original de manière pratiquement sûre en comparant les différents documents. Aucune variante de texte ne met en doute la vérité du message de Dieu dans le Nouveau Testament.
En pensant à la destruction systématique des bibles lors des persécutions dont furent victimes les chrétiens à l’époque des empereurs romains (ceux-ci administraient les contrées où se développa le christianisme à ses débuts), on est émerveillé de voir comment la Bible est sortie intacte de toutes les attaques. Elle est le livre le mieux conservé de l’Antiquité. Quelque dix manuscrits seulement, datant des 9e et 10e siècles apr. J.C., subsistent de l’œuvre célèbre du général et dictateur romain César : La guerre des Gaules, écrite vers 50 av. J.C. Et seuls deux ou trois de ces documents sont de bonne qualité. Pourtant personne ne songerait à mettre en doute l’authenticité de cet ouvrage, alors que la véracité de la Bible est très souvent contestée.
La Bible est un des livres les plus anciens du monde. Sa formation s’étend sur la période comprise entre 1500 av. J.C. et 100 apr. J.C. environ. Elle est l’écrit le plus combattu de l’Antiquité, mais aussi le mieux conservé. Plus violemment critiquée dans le monde que toutes les autres publications, la Bible reste pourtant le livre le plus largement répandu.
Les soixante-six livres de la Bible (trente-neuf pour l’Ancien Testament et vingt-sept pour le Nouveau) ont été écrits par quelque quarante personnes. Pour la plupart, ces auteurs ne mentionnent pas leur nom. Ils n’ont pas tous vécu à la même époque ni dans le même milieu culturel ; ils provenaient de différentes couches sociales et exerçaient des professions variées. Selon le témoignage des Saintes Écritures, la prophétie n’est jamais venue par la volonté de l’homme : les écrivains prophétiques de l’Ancien Testament étaient de saints hommes de Dieu, poussés par l’Esprit Saint (2 Pierre 1:21). Ces serviteurs se tenaient devant Dieu et recevaient de lui leurs prophéties. Ils prononçaient et écrivaient ensuite la parole de Dieu sous la direction de son Esprit.
Pour évoquer la communication des Saintes Écritures, on a adopté le mot inspiration, qui signifie « insuffler ». N’imaginons toutefois pas une puissance surnaturelle qui aurait simplement rempli les saints hommes quand ils écrivirent la Parole de Dieu. Dans ce cas, ils auraient bien été « inspirés » en tant qu’êtres humains, mais ils seraient demeurés seuls responsables de leurs écrits. Ceux-ci ne posséderaient ainsi pas une autorité divine.
Nous lisons dans la Bible : « Toute écriture est inspirée de Dieu » (2 Tim. 3:16). L’expression « inspirée de Dieu » pourrait également être rendue comme suit : « soufflée par Dieu » ou « donnée par l’Esprit de Dieu ». « Toute écriture », ou la Bible dans son entier, contient par conséquent ce que Dieu, selon sa volonté et ses pensées, voulait transmettre par écrit aux hommes. L’Esprit de Dieu a rempli les auteurs, mais il leur a aussi donné ce qu’ils devaient écrire.
On objecte souvent que cela ne suffit pas pour démontrer que la Bible tout entière est la Parole de Dieu, parfaite et infaillible. L’ignorance des écrivains, une « conception » erronée du monde, etc. se seraient fait sentir dans leurs écrits. On prétend que beaucoup de choses sont aujourd’hui scientifiquement insoutenables, fausses et, par conséquent, irrecevables. Il conviendrait donc d’écarter ces éléments humains pour découvrir la véritable parole de Dieu, marquée par l’autorité de « l’inspiration ». Avec une telle argumentation, on se sert de la raison humaine pour critiquer et juger la parole de Dieu. La Bible répond elle-même par cette affirmation : « La parole de Dieu est vivante et opérante, et plus pénétrante qu’aucune épée à deux tranchants, et atteignant jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; et elle discerne les pensées et les intentions du cœur. Et il n’y a aucune créature qui soit cachée devant lui, mais toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de celui à qui nous avons affaire » (Héb. 4:12, 13).
Selon une autre conception, il n’existe aucune différence entre les parties inspirées de la Bible et celles qui ne le seraient pas. La Bible contiendrait les récits de révélations que Dieu aurait faites autrefois aux hommes dans les circonstances particulières qu’ils connaissaient. Lorsque, vivant une situation analogue, l’homme moderne lit la Bible, elle devient pour lui la Parole de Dieu pour autant qu’elle le touche dans sa condition personnelle. Ainsi, dans l’expérience de sa foi, par la lecture d’une Bible en soi imparfaite, l’homme devrait discerner la voix de Dieu. En un tel cas, l’homme fait de son état d’esprit ou d’âme le juge de ce qui est la parole de Dieu ou de ce qui ne l’est pas.
Mais la Bible donne une réponse claire à ces objections et limitations humaines. Lorsqu’il écrit sa première épître aux Corinthiens, l’apôtre Paul rappelle à ces croyants qu’il ne leur avait pas annoncé l’évangile « avec excellence de parole ou de sagesse ». Sa parole et sa prédication n’avaient pas été en paroles persuasives de sagesse, mais en démonstration de l’Esprit et de puissance, afin que leur foi ne repose pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu (1 Cor. 2:1-5). Paul continue en disant que les choses qu’il annonçait étaient demeurées jusque-là un mystère divin. Personne n’avait jamais vu, entendu ou imaginé ce que Dieu, dans sa sagesse, avait préparé et qu’il révélait maintenant. Seul le Saint Esprit, qui lui-même est Dieu, était à même de révéler ces choses éternelles, divines ; lui seul également pouvait donner aux croyants de les comprendre. Aussi Paul fait-il une déclaration extrêmement importante : « Les choses... desquelles aussi nous parlons, non point en paroles enseignées de sagesse humaine, mais en paroles enseignées de l’Esprit » (1 Cor. 2:13). L’apôtre dit ici très clairement que le Saint Esprit a également donné aux serviteurs de Dieu les paroles qui contiennent la vérité du salut dans le Nouveau Testament.
Par conséquent, nous pouvons retenir trois faits bibliques importants :
1. Les auteurs prophétiques de l’Ancien Testament étaient de saints hommes de Dieu, poussés par le Saint Esprit (2 Pierre 1:21). Pierre lui-même était rempli de l’Esprit Saint, et Paul aussi (Actes 4:8 ; 9:17 ; 13:9). Il n’est certainement pas trop osé de conclure que tous les écrivains de la Bible étaient de saints hommes de Dieu qui ont été poussés par l’Esprit Saint.
2. « Toute écriture est inspirée de Dieu » (2 Tim. 3:16). Ce mot « écriture » (en grec : graphe) revient plus de cinquante fois dans le Nouveau Testament ; il désigne toujours exclusivement la parole écrite de Dieu, c’est-à-dire l’Ancien Testament. Cependant deux fois, il englobe aussi le Nouveau Testament, qui était déjà en cours de rédaction. Dans le premier cas, l’apôtre Paul introduit un passage du Deutéronome (25:4) et un autre de l’évangile selon Luc (10:7) par ces mots : « l’écriture dit » ; et, dans le second, après avoir mentionné les écrits de l’apôtre Paul, Pierre parle de l’Ancien Testament en le nommant : « les autres écritures » (2 Pierre 3:16). Les mots : « Toute écriture est inspirée de Dieu » soulignent donc l’origine divine de toutes les Saintes Écritures de l’Ancien et du Nouveau Testament.
3. Selon 1 Corinthiens 2:13, les mots mêmes de la Bible sont inspirés par le Saint Esprit. Aussi sommes-nous autorisés à parler d’une inspiration littérale (ou inspiration verbale) de la parole de Dieu. La Bible rend elle-même témoignage que chacun des mots qui la composent a été donné par l’Esprit de Dieu. Le Seigneur Jésus parle même du plus petit élément du mot, de la plus petite lettre de l’alphabet grec et hébreu, lorsqu’il dit en Matthieu 5:17, 18 : « Ne pensez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes : je ne suis pas venu pour abolir, mais pour accomplir ; car, en vérité, je vous dis : Jusqu’à ce que le ciel et la terre passent, un seul iota ou un seul trait de lettre ne passera point de la loi, que tout ne soit accompli. »
En 1 Corinthiens 1:18, l’apôtre Paul écrit : « Car la parole de la croix est folie pour ceux qui périssent, mais à nous qui obtenons le salut elle est la puissance de Dieu. » Il s’exprime encore plus clairement dans le deuxième chapitre (v. 14) : « Or l’homme animal ne reçoit pas les choses qui sont de l’Esprit de Dieu, car elles lui sont folie ; et il ne peut les connaître, parce qu’elles se discernent spirituellement ». Malgré tous ses dons et toutes ses capacités, l’homme, de par sa nature, est incapable de comprendre vraiment la parole de Dieu.
Insensé ! tel est le jugement prononcé par Dieu sur l’homme qui nie l’existence de Dieu. « L’insensé a dit en son cœur : Il n’y a point de Dieu » (Ps. 14:1 ; 53:1). Aussi l’homme n’est-il pas capable de juger la parole de Dieu, ni autorisé à le faire.
C’est plutôt l’inverse. « La parole de Dieu est vivante et opérante, et plus pénétrante qu’aucune épée à deux tranchants, et atteignant jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; et elle discerne les pensées et les intentions du cœur. Et il n’y a aucune créature qui soit cachée devant lui, mais toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de celui à qui nous avons affaire » (Héb. 4:12, 13). Seul l’homme qui se penche sur la sainte parole de Dieu en se souvenant d’une telle affirmation retirera une véritable bénédiction de sa lecture.
Au 19e siècle, lors de fouilles entreprises en Mésopotamie, sur les territoires actuels de l’Irak et de la Syrie, des archéologues découvrirent les inscriptions les plus anciennes que nous connaissions. Dès les années 3500 — 3000 av. J.C. déjà, les Sumériens se servaient d’une écriture pictographique que l’on peut considérer comme la plus vieille du monde.
Le support le plus usité de l’écriture consistait en des tablettes d’argile. Cette matière tendre se prêtant mal aux « griffures », il se développa à partir de ce procédé pictographique l’écriture cunéiforme : les signes étaient imprimés dans l’argile molle à l’aide d’un bâtonnet taillé en forme de coin. On durcissait les tablettes par séchage ou cuisson. Alors que dans l’écriture pictographique primitive chaque trait évoquait une idée, l’écriture cunéiforme comportait déjà une forme syllabique : chaque signe représentait une syllabe. L’écriture cunéiforme s’écrivait normalement de droite à gauche.
Au 3e et au 2e millénaire, ce moyen de communication se répandit largement dans le Proche-Orient, chez les Assyriens, les Babyloniens, les Hittites (qui possédaient toutefois aussi leur propre écriture pictographique) et les Élamites. Les Perses se servaient également de l’écriture cunéiforme.
Vers 3000 av. J.C., on trouvait déjà en Égypte les hiéroglyphes (« signes sacrés »), une écriture pictographique particulièrement adaptée à la gravure sur pierre. De là se développèrent plus tard des types de caractères mieux appropriés aux inscriptions sur papyrus, ceux des écritures hiératique et démotique (la pierre de Rosette, (196 av. J.C., British Museum, Londres) découverte en 1799 en Égypte, et portant une inscription gravée en hiéroglyphes, en démotique et en grec, — cette pierre permit au Français Champollion de déchiffrer les hiéroglyphes, vers 1831).
En Extrême-Orient, dès la dynastie Chang (1700-1100 av. J.C.), on utilisait en Chine également des pictogrammes, qui annonçaient déjà l’écriture chinoise actuelle. Des découvertes assez récentes semblent indiquer que l’écriture pictographique existait probablement avant 2500 av. J.C.
Tous ces moyens d’expression possédaient un trait commun : étaient composés de milliers de signes qu’il fallait maîtriser avant de commencer un travail d’écriture.
L’alphabet n’est apparu que dans une phase plus tardive de l’évolution de l’écriture. De l’écriture pictographique (dans laquelle un certain symbole correspondait à un mot déterminé) s’était dégagé un procédé syllabique (l’écriture cunéiforme), où chaque signe possédait dès lors uniquement une valeur phonétique, plus ou moins détachée de la signification primitive.
Le pas suivant fut le développement, ou plutôt la brillante découverte de l’alphabet. Les Phéniciens franchirent cette étape importante vers 1500 av. J.C., vraisemblablement grâce à l’utilisation des hiéroglyphes égyptiens. On ne peut pas exclure des relations qui auraient existé avec l’écriture linéaire crétoise et les inscriptions sinaïtiques, ou peut-être d’autres écritures, mais elles ne sont pas encore fermement établies. À part la ville d’Ougarit/Ras Shamra, celle de Byblos (à quelque 30 km au nord de la Beyrouth actuelle) joue un rôle particulier : les Grecs, qui reprirent l’alphabet des Phéniciens, donnèrent son nom aux rouleaux de papyrus, un support alors très répandu de l’écriture. Le terme grec biblos se retrouve aujourd’hui encore dans notre mot Bible.
Dans l’alphabet de vingt-deux lettres (composé de consonnes et demi-consonnes, mais sans voyelles), le symbole employé n’évoquait plus une syllabe ou toute une idée comme précédemment. Les signes représentaient désormais des lettres isolées. Grâce à l’activité commerciale des Phéniciens, ce premier alphabet se répandit rapidement à l’est de la Méditerranée et gagna ainsi la Grèce. Après quelques modifications et adjonctions (les voyelles principalement), il fut adopté dans ce pays vers 1000 av. J.C. et constitua aussi, plus tard, la base de l’alphabet latin que nous utilisons aujourd’hui encore.
À l’époque de la rédaction des premiers livres de la Bible, c’est-à-dire vers 1500 av. J.C., l’écriture était déjà très développée. Moïse, qui, selon Actes 7:22, était instruit dans toute la sagesse des Égyptiens, connaissait certainement l’art de l’écriture hiéroglyphique, et peut-être aussi l’écriture alphabétique.
En Exode 17:14 pour la première fois, nous lisons que Dieu commande à Moïse d’écrire ses paroles concernant le peuple d’Amalek. Puis au chapitre 24, verset 12, Moïse est appelé par Dieu pour recevoir les tables de la loi, écrites par Dieu lui-même ; et au chapitre 34, il reçoit encore une fois le mandat d’écrire les paroles de Dieu (v. 27). Enfin, en Nombres 33:2, nous voyons que Moïse compose un récit du pèlerinage d’Israël dans le désert.
À la fin de la vie de Moïse, dans le chapitre 31 du Deutéronome, nous lisons : « Et quand Moïse eut achevé d’écrire dans un livre les paroles de cette loi, jusqu’à ce qu’elles fussent complètes, il arriva que Moïse commanda aux Lévites qui portaient l’arche de l’alliance de l’Éternel, disant : Prenez ce livre de la loi, et placez-le à côté de l’arche de l’alliance de l’Éternel, votre Dieu ; et il sera là en témoignage contre toi » (v. 24-26). Nous avons là le début de la conservation des livres des Saintes Écritures.
Beaucoup de lecteurs de la Bible trouvent l’Ancien Testament difficile. Plusieurs pensent qu’à l’exception des Psaumes et de quelques autres passages, il ne contient que des récits concernant des époques depuis longtemps révolues ; pour nous, ces textes revêtiraient aujourd’hui tout au plus une valeur historique. D’autres considèrent bien l’Ancien Testament comme les Saintes Écritures des Israélites, mais n’y voient rien de plus. Les chrétiens n’auraient besoin que du Nouveau Testament. De telles conceptions ne rendent pas justice à la vraie signification des Saintes Écritures de l’Ancien Testament. Ce dernier est la Parole de Dieu, autant que le Nouveau Testament.
Les livres de l’Ancien Testament ne constituent pas seulement la première partie de la Bible, telle que nous la connaissons en tant que chrétiens. Ils étaient, et ils sont de nos jours encore, les Saintes Écritures du peuple d’Israël, c’est-à-dire des Juifs. La Bible des Juifs se distingue de notre Ancien Testament uniquement par l’ordre des différents livres, et non par le contenu. Les Juifs orthodoxes gardent toujours les nombreuses ordonnances de la loi de Moïse, mais ils observent en outre une multitude d’autres traditions qui vont beaucoup plus loin que les commandements de Dieu dans la loi (comp. Marc 7:1-16).
En tant que peuple, Israël ne discerne pas que le Messie, promis dans l’Ancien Testament et attendu par la nation, est déjà venu en la personne de Jésus Christ. Ce rejet eut pour conséquence que Dieu ne put plus reconnaître Israël comme son peuple terrestre ni le traiter comme tel, et qu’il le mit de côté pour un temps. Aujourd’hui, les Juifs comme les nations ne peuvent être réconciliés avec Dieu que par la foi au Seigneur Jésus Christ et à son œuvre expiatoire ; ils appartiennent alors à l’assemblée (ekklésia) du Dieu vivant (1 Cor. 12:13 ; Gal. 3:28 ; Éph. 2:11-18 ; Col. 3:11). L’endurcissement dont Dieu a frappé Israël est décrit en détail dans les chapitres 9 à 11 de l’épître aux Romains.
En fait, ayant rejeté Christ et le message du Nouveau Testament, Israël ne peut plus comprendre correctement l’Ancien Testament. Paul écrit en 2 Corinthiens 3:14-16 à ce sujet : « Mais leurs entendements ont été obscurcis, car jusqu’à aujourd’hui, dans la lecture de l’ancienne alliance, ce même voile demeure sans être levé, lequel prend fin en Christ. Mais jusqu’à aujourd’hui, lorsque Moïse est lu, le voile demeure sur leur cœur ; mais quand il se tournera vers le Seigneur, le voile sera ôté. »
L’Ancien Testament est aussi un livre d’histoire : il couvre la période s’étendant de la création du monde jusqu’à l’époque qui a suivi la captivité babylonienne, vers 400 av. J.C. environ. Mais c’est un livre d’histoire divin, et non pas humain. Les deux premiers chapitres de la Bible, où nous trouvons la description de la création du monde et des hommes, renferment des faits qui ne nous sont connus que par révélation, car aucun témoignage humain ne pouvait être alors apporté.
De même, la lecture des autres parties de l’Ancien Testament confirme que l’« histoire » dont il s’agit n’a pas été écrite selon les normes humaines. Dans ce livre, Dieu montre comment il voit les hommes. Depuis la chute, ceux-ci n’ont cessé de s’éloigner toujours davantage de Dieu. Lorsque leur péché et leur orgueil s’accrurent outre mesure, Dieu punit la race humaine d’alors par le déluge. Mais après ce jugement, les hommes ne tardèrent pas à s’éloigner de nouveau de Dieu.
Pourtant, parmi ces hommes, il s’en trouvait aussi qui craignaient Dieu et croyaient en lui. Les vies d’un Énoch, d’un Noé, d’un Abraham, n’ont peut-être pas laissé d’impression profonde dans le monde, mais Dieu a fait consigner la marche et la foi de ces croyants (comp. Héb. 11).
De nombreux rois qui jouèrent un rôle important dans l’histoire du monde sont pratiquement tombés dans l’oubli, alors que d’autres, dont la mission ne fut que « secondaire », trouvèrent leur place dans la Bible, en raison des contacts qu’ils entretinrent avec Dieu ou son peuple. Ainsi, par exemple, le nom du roi Belshatsar est mentionné en Daniel 5, mais ne figure pas sur les listes officielles des monarques de Babylone. Or l’existence de ce souverain a été confirmée par la découverte d’un cylindre portant une inscription de Nabonid d’Ur, le père de Belshatsar.
La naissance et l’histoire du peuple d’Israël occupent la majeure partie de l’Ancien Testament. Dieu a choisi ce peuple par pure grâce, afin de donner à connaître sur la terre ses principes et sa volonté. Mais l’histoire d’Israël parle aussi de déclin, parce que l’homme gâte tout ce que Dieu lui confie. Même les prophètes, que Dieu envoyait continuellement à son peuple, ne purent pas enrayer cette tendance par leur ministère, rapporté en grande partie dans les livres prophétiques.
L’Ancien Testament décrit donc l’histoire de l’humanité et du peuple d’Israël sous le juste gouvernement de Dieu comme étant une longue période de rébellion et de déclin. Mais parallèlement, Dieu fait toujours briller sa grâce dans ces circonstances, et il montre aussi la foi de ceux qui se confiaient en lui.
On trouve à plusieurs reprises, dans le Nouveau Testament, la mention selon laquelle l’Ancien Testament a été écrit également pour l’enseignement des chrétiens. Dans l’épître aux Romains, s’adressant aux croyants de Rome qui, pour la plupart, n’étaient pas issus des Juifs mais venaient d’entre les païens, l’apôtre Paul dit : « Car toutes les choses qui ont été écrites auparavant ont été écrites pour notre instruction, afin que, par la patience et par la consolation des écritures, nous ayons espérance » (Rom. 15:4). Les choses « écrites auparavant » et les « écritures » désignent clairement l’Ancien Testament. Ce fait ressort premièrement de la citation d’un psaume donnée au verset 3 de ce chapitre 15. Deuxièmement, à l’époque de la rédaction de l’épître aux Romains (vers 58 apr. J.C.), il n’existait qu’un très petit nombre des textes du Nouveau Testament. Nous ignorons dans quelle mesure ils étaient alors répandus et connus. Troisièmement, l’expression grecque hai graphai employée ici pour les « écritures » n’est utilisée dans le Nouveau Testament que pour désigner les Saintes Écritures de l’Ancien Testament.
Dans sa première épître aux Corinthiens également, Paul se réfère très souvent à l’Ancien Testament. Au chapitre 9, verset 9, il cite une ordonnance du Deutéronome (25:4) : « Tu n’emmuselleras pas le bœuf qui foule le grain ». Au verset 10, il ajoute : « Car c’est pour nous que cela est écrit... », et il met en évidence ce verset, ainsi que les coutumes de ceux qui servaient au temple (v. 13), pour démontrer que, dans le domaine spirituel aussi, tout serviteur a droit à un salaire pour son activité.
En 1 Corinthiens 10, 1 à 11, Paul rappelle, en guise d’avertissements, différents incidents datant de l’époque du pèlerinage d’Israël dans le désert. Il les commente de la manière suivante : « Or ces choses arrivèrent comme types de ce qui nous concerne, afin que nous ne convoitions pas des choses mauvaises, comme ceux-là aussi ont convoité » (v. 6). L’énumération de quatre autres péchés dans lesquels Israël tomba (l’idolâtrie, la fornication, la rébellion et les murmures) se termine par ces mots : « Or toutes ces choses leur arrivèrent comme types, et elles ont été écrites pour nous servir d’avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints » (v. 11).
Les versets 21 à 31 de Galates 4 vont encore plus loin. Paul parle dans ce passage de Sara, la femme d’Abraham, et d’Agar, sa servante, ainsi que de leurs fils Isaac et Ismaël ; et il dit expressément que ces choses doivent être prises dans un sens allégorique : ces personnes sont des images de la grâce et de la loi (v. 24). De la même manière, dans le chapitre 7 de l’épître aux Hébreux (v. 1-3), le roi Melchisédec est comparé à Christ, le Fils de Dieu. À cette occasion, la traduction et la signification de ses noms sont indiquées : roi de justice et roi de paix.
Ces passages du Nouveau Testament sont importants dans la mesure où ils nous donnent une « clé » inspirée par le Saint Esprit pour comprendre correctement l’Ancien Testament. Ce dernier renferme d’innombrables types ou « figures » qui font allusion à des personnes, des faits ou des événements du Nouveau Testament. Sous cet aspect, il est donc tout à fait justifié d’appeler l’Ancien Testament le « livre d’images » du Nouveau Testament. De nombreuses vérités, exposées doctrinalement et souvent sous une forme abstraite dans le Nouveau Testament, se trouvent déjà présentées en types dans l’Ancien Testament.
Ainsi par exemple, le sacrifice d’Isaac, au chapitre 22 de la Genèse, parle d’une manière très claire de Dieu « qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous » (Rom. 8:32). Le tabernacle dans le désert est une image appropriée de l’Assemblée (ekklésia) de Dieu aujourd’hui (Matt. 16:18 ; 1 Cor. 3:9-17). Et, comme nous l’avons vu, les quarante années de pèlerinage des Israélites dans le désert, avec toutes les tentations qu’ils rencontrèrent, parlent en figure de la vie chrétienne sur la terre et de tous les dangers qu’elle comporte.
Nous nous contenterons de ces quelques exemples. Ils montrent d’autre part différentes sortes de types dans l’Ancien Testament. On peut relever principalement les suivants :
● Les personnes : par exemple, Ève / l’Assemblée ; Joseph / Christ ; David / Christ.
● Les objets : par exemple, l’arche / Christ ; le tabernacle / l’Assemblée ; les tables de la loi / la parole de Dieu.
● Les lieux : l’Égypte / le monde ; le désert / nos circonstances terrestres ; Canaan / les lieux et les bénédictions célestes.
● Les événements : Joseph vendu par ses frères / Christ rejeté par les Juifs ; les sacrifices d’animaux / l’œuvre de rédemption de Christ, etc.
Un principe fondamental s’impose en relation avec l’étude des types de l’Ancien Testament : n’allons jamais, dans leur interprétation, au-delà de ce que le Nouveau Testament nous révèle. Les types nous sont donnés pour illustrer d’une manière appropriée l’enseignement du Nouveau Testament par la pratique et pour la pratique.
Soulignons cependant ce fait essentiel : l’Ancien Testament rend déjà témoignage du Seigneur Jésus. Le Seigneur lui-même dit aux Juifs en Jean 5:39 : « Sondez les Écritures, car vous, vous estimez avoir en elles la vie éternelle, et ce sont elles qui rendent témoignage de moi. » Il annonça ses souffrances aux disciples par ces paroles : « Voici, nous montons à Jérusalem, et toutes les choses qui sont écrites par les prophètes touchant le Fils de l’homme seront accomplies : car il sera livré aux nations ; on se moquera de lui, et on l’injuriera, et on crachera contre lui ; et après qu’ils l’auront fouetté, ils le mettront à mort ; et le troisième jour il ressuscitera » (Luc 18:31-33). Puis, le jour de sa résurrection, lorsque le Seigneur se mit à marcher avec les deux disciples accablés qui se rendaient de Jérusalem à Emmaüs, il finit par leur dire : « Ô gens sans intelligence et lents de cœur à croire toutes les choses que les prophètes ont dites ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu’il entrât dans sa gloire ? Et commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliquait, dans toutes les écritures, les choses qui le regardent » (Luc 24:25-27). Au soir de ce même jour, le Seigneur apparut à tous ses disciples. À cette occasion, il dit : « Ce sont ici les paroles que je vous disais quand j’étais encore avec vous, qu’il fallait que toutes les choses qui sont écrites de moi dans la loi de Moïse, et dans les prophètes, et dans les psaumes, fussent accomplies. Alors il leur ouvrit l’intelligence pour entendre les écritures. Et il leur dit : Il est ainsi écrit ; et ainsi il fallait que le Christ souffrît, et qu’il ressuscitât d’entre les morts le troisième jour, et que la repentance et la rémission des péchés fussent prêchées en son nom à toutes les nations, en commençant par Jérusalem » (Luc 24:44-47).
Ainsi donc, non seulement les prophètes, mais toutes les écritures de l’Ancien Testament rendent témoignage de Christ et de son œuvre ! La division dont le Seigneur se sert en Luc 24:44 pour désigner l’ensemble de l’Ancien Testament : la loi de Moïse, les prophètes et les psaumes, correspond exactement à la classification judaïque : la loi, les prophètes, les écritures (torah, nebiim, ketubim avec les Psaumes comme premier et principal livre).
Dans leurs prédications, dès le début, les apôtres aussi s’appuyaient sur le fait que les écritures de l’Ancien Testament parlaient de Christ : Pierre en Actes 2:30, 31 ; 3:18, 22, 23 ; Philippe, au chapitre 8 (v. 35), et Paul dans les chapitres 17 (v. 2, 3) et 28 (v. 23).
Les prophéties concernant le Seigneur Jésus et son œuvre commencent dans le livre de la Genèse. Elles remplissent tout l’Ancien Testament et culminent dans les prophètes. On peut discerner en elles une progression manifeste des révélations.
La première déclaration prophétique relative au Seigneur Jésus est donnée dans le ch. 3 de la Genèse (v. 15). Après la chute, Dieu lui-même dit au serpent : « Je mettrai inimitié entre toi et la femme, et entre ta semence et sa semence. Elle te brisera la tête, et toi tu lui briseras le talon » — une allusion claire à Golgotha ! (Comp. Héb. 2:14.)
Au chapitre 22 de la Genèse, Abraham reçut de Dieu la promesse suivante : « Et toutes les nations de la terre se béniront [ou : seront bénies] en ta semence » (v. 18). Selon Galates 3:16, cette semence (descendance) d’Abraham n’est personne d’autre que Christ !
Le patriarche Jacob fut l’homme qui exprima la première prophétie relative au Seigneur Jésus. Dans la bénédiction qu’il prononça sur son fils Juda, Jacob dit : « Le sceptre ne se retirera point de Juda, ni un législateur d’entre ses pieds, jusqu’à ce que Shilo [« celui qui apporte la paix » ou « Dominateur »] vienne ; et à lui sera l’obéissance des peuples » (Gen. 49:10). Déjà ici, nous trouvons l’annonce selon laquelle Christ sortirait de la famille de Juda.
Dans les Psaumes et les livres des prophètes, d’autres détails concernant la vie, les souffrances et la mort du Seigneur sont annoncés ; toutes ces prédictions ont déjà été réalisées. Michée 5:1 mentionne le lieu de sa naissance : Bethléhem, Daniel 9:25, l’époque de sa venue, et Ésaïe 7:14, sa naissance miraculeuse. De nombreux passages décrivent aussi sa gloire et son règne pendant le Millénium. Dans la dernière prophétie messianique de l’Ancien Testament, en Malachie 4:2, le Seigneur est appelé « le soleil de justice ».
Dans la section intitulée L’Ancien Testament — un livre d’images, nous avons déjà relevé un certain nombre de types, dont quelques-uns se rapportent au Seigneur Jésus. Ces types constituent un autre genre de témoignage rendu au Seigneur Jésus dans l’Ancien Testament.
Nous n’énumérerons ici que quelques-unes des innombrables figures de l’Ancien Testament dont l’explication est donnée dans le Nouveau Testament :
1. L’agneau pascal (Ex. 12 / 1 Cor. 5:7).
2. Le souverain sacrificateur (Héb. 2:17 ; 9:11 ; 10:11, 12).
3. L’arche de l’alliance et le propitiatoire (Ex. 25:l0ss / Héb. 9:4, 5 ; Rom. 3:25).
4. Le serpent d’airain (Nomb. 21:9 /Jean 3:14).
5. Jonas trois jours dans le ventre du poisson (Jonas 2:1 / Matt. 12:40).
L’Ancien Testament n’est donc pas un simple document historique. Il renferme de nombreuses prophéties, les unes ayant déjà eu leur accomplissement, les autres attendant encore d’être réalisées. Il contient en outre une quantité surprenante de figures qui présentent des vérités du Nouveau Testament. Celles-ci devaient demeurer cachées aux lecteurs de l’époque ; elles ne peuvent être comprises qu’à la lumière de la révélation du Nouveau Testament. Mais le principal reste que, du début à la fin, l’Ancien Testament rend témoignage du Seigneur Jésus.
Ainsi l’Ancien et le Nouveau Testament forment une unité indissoluble. Sans la première partie de la Bible, d’importantes portions de la seconde seraient incompréhensibles. Le Nouveau Testament contient au moins 330 citations de l’Ancien (voir l’ouvrage : « Citations de l’Ancien Testament dans le Nouveau »). Ce fait prouve, d’un point de vue purement extérieur, l’étroite relation entre les deux parties de la Bible. De plus, de nombreux passages du Nouveau Testament mentionnent des événements ou des noms de l’Ancien Testament, sans pour autant qu’il s’agisse d’une citation textuelle.
Tout ceci a été résumé dans un dicton : « Le Nouveau Testament est caché dans l’Ancien ; l’Ancien Testament est ouvert dans le Nouveau. »
Ceux qui se penchent sur la chronologie de la Bible, de l’Ancien Testament en particulier, constatent avec étonnement que les différentes dates avancées par les chercheurs ne concordent souvent pas du tout. Sans doute, les plus récentes datations de l’histoire israélienne ne sont en général pas contestées, mais à mesure qu’on remonte dans le passé, les écarts s’accentuent.
Ainsi par exemple, la destruction de Samarie par Sargon d’Assyrie en 722 av. J.C. et celle de Jérusalem par Nebucadnetsar en 586 av. J.C. sont des faits historiques. Mais là aussi, il n’existe pas de certitude absolue relativement aux dates. On trouve aussi bien 723 ou 721 que 722 pour l’anéantissement de Samarie ; et, concernant Jérusalem, les livres d’histoire indiquent également 587 et même 588 au lieu de 586.
Et si l’on remonte plus loin dans l’histoire du peuple d’Israël, jusqu’au temps des Juges, de Moïse et des patriarches, les différences selon la manière de calculer augmentent. Le lecteur de la Bible pourrait s’en étonner. Il pense peut-être que, vu le nombre élevé de dates contenues dans l’Ancien Testament, on devrait pouvoir établir sans difficulté un tableau chronologique complet. Mais qu’il essaie donc une fois, sur la base des livres des Rois et des Chroniques et en partant des dates indiquées comme marquant la fin des royaumes de Juda et d’Israël, d’additionner les années de règne des différents dominateurs qui se sont succédé, et de définir la date de la division du royaume (931/930 av. J.C.) ! On constatera que l’établissement d’une chronologie de cette période relativement claire soulève à lui seul beaucoup de questions. Et plus on recule dans le passé, plus les problèmes se multiplient.
Quiconque s’intéresse à la chronologie de l’Ancien Testament doit être conscient de l’existence de différents facteurs, dont la connaissance s’avère indispensable pour étudier au mieux la question. Nous partons bien entendu du fait que les indications de temps données dans la Bible sont, elles aussi, inspirées par l’Esprit de Dieu et que, par conséquent, elles sont vraies : correctement comprises, il est donc impossible qu’elles se contredisent. Nous énumérons ci-dessous quelques-unes des difficultés à prendre en considération :
1. Dans les indications chronologiques couvrant de vastes périodes, le point de départ n’est pas toujours fixé d’une manière précise. En Exode 12:40, nous lisons que les fils d’Israël habitèrent 430 ans dans le pays d’Égypte, tandis qu’en Galates 3:17, ce même nombre d’années concerne l’époque allant de la confirmation de l’alliance avec Abraham jusqu’au don de la loi au Sinaï. Ces 430 ans englobent-ils dès lors le temps des patriarches, comme de nombreux chercheurs le pensent, ou se rapportent-ils uniquement — ce qui est plus vraisemblable — au séjour des douze tribus d’Israël en Égypte ?
2. Dans l’Antiquité, il existait différentes méthodes de calcul pour établir la durée de règne d’un souverain. Dans certains cas, toutes les années depuis l’accession au trône étaient prises en considération ; d’autres fois (la « manière babylonienne »), la première année, appelée « année de l’intronisation », n’entrait pas dans le calcul (comp. Dan. 1:1 avec Jér. 25:1).
3. Une autre question, pratiquement insoluble aujourd’hui, est de savoir si les mois d’une année entamée (par exemple au moment de l’intronisation ou avant la mort du monarque, respectivement à la naissance d’un descendant) étaient comptés comme une année complète ou non.
Le désir d’établir une chronologie biblique sans faille se heurte donc à un certain nombre de difficultés. Par conséquent, il n’est pas facile de déterminer si les registres généalogiques et les dates que nous trouvons dans la Bible nous ont été donnés à cet effet. Cela ne met nullement en question l’inspiration littérale des livres saints. Car si la parole de Dieu est inspirée par le Saint Esprit, les indications de dates le sont également. Dès lors, il convient de se demander non pas si les différentes données chronologiques sont vraies, mais si elles sont complètes. Compte tenu des difficultés mentionnées ci-dessus, on pourrait conclure qu’en l’état actuel de nos connaissances, il n’est pas possible de dresser, sur la base de la parole de Dieu, une chronologie complète de l’humanité. (*)
(*) Cette remarque s’applique également aux autres données bibliques, qu’elles soient historiques, géographiques ou du domaine des sciences naturelles. Toutes sont vraies et exactes, parce qu’elles procèdent de Dieu, le Créateur. Mais considérées d’un point de vue scientifique, elles ne sont certainement pas complètes, dans le sens qu’elles ne permettent pas de reconstituer des arrangements parfaits, si chers à l’homme !
Pourtant de nombreux chercheurs ont tenté d’établir un « arbre généalogique » de l’humanité, remontant jusqu’à Adam. La chronologie de l’évêque anglican Ussher (1580-1656) est une des plus connues : selon celle-ci, la création d’Adam doit pouvoir être située en l’an 4175 av. J.C. [D’autres contributeurs à la critique biblique font d’autres évaluations].
Au cours des 150 dernières années, les découvertes archéologiques et le déchiffrage des textes en écritures cunéiforme et hiéroglyphique ont contribué à élargir considérablement nos connaissances de l’Antiquité. De nombreux rapprochements avec la Bible en sont résultés. Remarquons en passant que, jusqu’à présent, jamais des recherches archéologiques sérieuses ne se sont trouvées en contradiction avec les données bibliques. Au contraire, l’archéologie n’a pu que constater la précision des indications historiques de la parole de Dieu ; et plus d’une théorie qui infirmait les affirmations bibliques a été réfutée par l’archéologie et enterrée sans tambour ni trompette.
Pour ce qui concerne l’époque du Nouveau Testament, les détenteurs du pouvoir mentionnés (les empereurs Auguste, Tibère et Claude, ainsi que les gouverneurs des provinces romaines) peuvent être situés avec exactitude dans le temps, de sorte que cette période est délimitée très précisément. Il en va de même pour la dernière époque de l’Ancien Testament, c’est-à-dire le temps des royaumes de Grèce, de Perse, de Babylonie et d’Assyrie. Les estimations de l’histoire universelle correspondent exactement aux données de la chronologie biblique. Les difficultés commencent lorsqu’on remonte au-delà de 1000 av. J.C.
Avant la division du royaume d’Israël en 931/930 av. J.C., le roi Salomon régna pendant quarante ans. La quatrième année de son règne, vers 967/966 av. J.C., il posa les fondements du temple à Jérusalem. Ce moment correspond à la 480e année après la sortie du peuple hors d’Égypte (1 Rois 6:1), qui, par conséquent, se situerait aux alentours de 1446 av. J.C. Cela s’accorde avec l’indication selon laquelle, au temps du juge Jephthé, les Israélites habitaient déjà depuis 300 ans de l’autre côté du Jourdain (Juges 11:26). Les « environ quatre cent cinquante ans » dont il est parlé en Actes 13:18 à 20 peuvent aussi se rapporter à la période comprise entre la sortie d’Égypte (1446 av. J.C.) et le règne de David (vers 1000 av. J.C.) (voir « La chronologie du temps des Juges »). Toutes les autres indications de dates remontant au temps des Juges (que l’on ne peut d’ailleurs pas simplement additionner les unes aux autres), ainsi que celles concernant l’histoire d’Égypte, parlent en faveur d’une datation approximative de la sortie d’Israël hors d’Égypte vers 1446 av. J.C. déjà. D’aucuns évoquent une époque plus tardive, vers 1290 av. J.C., que l’on trouve aujourd’hui dans de nombreux livres d’histoire et ouvrages bibliques. Cette dernière hypothèse laisse beaucoup trop peu de temps à la période des Juges.
La durée du séjour du peuple d’Israël en Égypte fait également l’objet de diverses interprétations, même parmi les chercheurs fidèles à la Bible. Les principales raisons tiennent aux diverses indications de dates : tout le monde ne s’accorde pas sur leur signification et leur ordre.
En Exode 12:40, nous lisons que les fils d’Israël habitèrent 430 ans en Égypte. Cela correspond aux 400 ans indiqués en relation avec Abraham (Gen. 15:13) et avec Étienne (Actes 7:6). Dans le ch. 3 de l’épître aux Galates (v. 17), les 430 ans mentionnés entre la confirmation de l’alliance à Abraham et la loi ne peuvent pas être comptés depuis l’établissement de cette alliance avec le patriarche, mais ils doivent partir de la dernière confirmation de l’Éternel à Jacob (Gen. 46:2-4). En outre, il est presque impossible qu’une famille de soixante-dix personnes devienne, dans un laps de temps inférieur à 400 ans, un peuple de plus de deux millions de personnes.
Jacob était âgé de 130 ans (Gen. 47:9) lorsqu’il descendit en Égypte (1876 av. J.C.). Le temps des patriarches se trouve ainsi étroitement lié à la sortie d’Égypte. D’après cela, Jacob serait né en 2006 av. J.C., Isaac en 2066 et Abraham en 2166.
Concernant l’époque antérieure à la naissance d’Abraham, pour les motifs évoqués ci-dessus, il convient d’être prudent quand on calcule à partir des données chiffrées de la Bible. Les résultats de telles supputations font apparaître de nombreuses différences. De plus les conclusions des recherches archéologiques sont souvent très éloignées des chronologies que nous connaissons. Il n’est guère possible aujourd’hui d’obtenir des réponses pleinement satisfaisantes aux nombreuses questions soulevées par les faits rappelés précédemment.
Aussi ne donnerons-nous pas d’indications de dates pour la période précédant les patriarches. La parole de Dieu nous présente bien une histoire complète de l’humanité du point de vue de Dieu, mais, en premier lieu, sous un aspect moral. Nous recevons, par conséquent, les données chronologiques comme étant exactes, mais en même temps nous mettons en garde contre les conclusions trop simplistes ou hâtives.
L’année 966 av. J.C., celle de la construction du temple, servira de point de départ à ce tableau. Selon 1 Rois 6:1, la sortie d’Égypte se situerait alors en 1446 av. J.C., et le verset 40 d’Exode 12 permet de dire que Jacob, âgé de 130 ans, est descendu en Égypte en 1876 av. J.C. (comp. Gen. 47:1, 9).
Naissance d’Abraham — 2166 av. J.C. — (Gen. 21:5 ; 25:7)
Voyage vers Canaan — 2091 av. J.C. — (Gen. 12:4)
Naissance d’Isaac — 2066 av. J.C. — (Gen. 21:5)
Naissance de Jacob — 2006 av. J.C. — (Gen. 25:26)
Mort d’Abraham — 1991 av. J.C. — (Gen. 25:7)
Naissance de Joseph — 1915 av. J.C. — (Gen. 30:22-24)
Mort d’Isaac — 1886 av. J.C. — (Gen. 35:28)
Joseph devant le Pharaon — 1885 av. J.C. — (Gen. 41:46)
Jacob descend en Égypte — 1876 av. J.C. — (Gen. 47:9)
Mort de Jacob — 1859 av. J.C. — (Gen. 47:28)
Mort de Joseph — 1805 av. J.C. — (Gen. 50:26)
Naissance de Moïse — 1526 av. J.C. — (Deut. 34:7)
Fuite de Moïse en Madian — 1486 av. J.C. — (Actes 7:23)
Sortie d’Israël hors d’Égypte — 1446 av. J.C. — (Ex. 12:40 ; Actes 7:30)
Mort de Moïse ; Entrée d’Israël en Canaan — 1406 av. J.C. — (Deut. 34:7 ; 1 Rois 6:1)
50 chapitres
Selon la tradition ancienne, Moïse serait l’auteur non seulement du livre de la Genèse, mais de tout le Pentateuque (appellation des cinq livres de Moïse, dérivée du grec pente « cinq » et teuchos « récipient pour rouleaux »). Moïse fut le témoin oculaire des événements rapportés dans l’Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome, et même, en partie, le personnage central de ces livres. Concernant la rédaction de la Genèse, outre les révélations directes de Dieu (par exemple pour ce qui concerne le récit de la création du monde en Genèse 1 et 2), il disposait sans doute de documents datant du temps des patriarches (par exemple les généalogies, comp. Gen. 5 ; 10 ; 11 et 36). Moïse écrivit sous la direction du Saint Esprit de Dieu. Il était prophète ; les paroles de Pierre s’appliquent donc aussi à lui : « De saints hommes de Dieu ont parlé, étant poussés par l’Esprit Saint » (2 Pier. 1:21).
Moïse vécut vers 1500-1400 av. J.C. À cette époque, l’écriture hiéroglyphique, dont les débuts remontent au 3e millénaire av. J.C., était déjà très développée en Égypte. Les écritures pictographique sumérienne et cunéiforme assyro-babylonienne datent également de cette période reculée.
De tout temps, les mythes suméro-akkadiens et assyro-babyloniens concernant la création et le déluge (par exemple, le cycle épique Gilgamesh) ont été comparés avec les récits correspondants de la Bible, et ils sont souvent considérés comme leur ayant servi de modèles. Mais ces écrits humains, peuplés de toutes sortes de divinités, offrent un contraste absolu avec les termes simples et clairs des Saintes Écritures.
Ils montrent toutefois que les peuplades païennes en question avaient conservé un vague souvenir des commencements du monde, qu’elles consignèrent par écrit, selon leur imagination et sous l’influence de l’idolâtrie, dans la forme que nous leur connaissons maintenant encore. Ainsi, la vénération du serpent, répandue dans de nombreux cultes idolâtres du monde entier autrefois et, en partie, aujourd’hui encore, prouve également l’habileté de Satan pour attirer les hommes à lui en les détournant de l’adoration du seul vrai Dieu (comp. Gen. 3:1 ; Apoc. 12:9).
La tradition selon laquelle les cinq premiers livres de la Bible ont été écrits par Moïse tire son origine de la parole de Dieu elle-même. Le terme « loi » ne se limite pas uniquement aux commandements que Moïse reçut de Dieu au Sinaï. Dans l’Ancien Testament déjà, l’expression désigne souvent les cinq livres de Moïse, la torah, c’est-à-dire la première partie de l’Ancien Testament. Comparer Josué 1:7 ; 8:31 ; Juges 3:4 ; 1 Rois 2:3 ; 2 Chroniques 23:18 ; Esdras 3:2 ; Néhémie 8:1 ; Daniel 9:11 ; Malachie 4:4.
Dans les évangiles, le Seigneur Jésus confirme que Moïse est l’auteur de ces livres en Luc 24:27 et 44 ; Jean 5:46, 47. Et Paul, qui parle tant de la loi, l’appelle à maintes reprises la « loi de Moïse » (Rom. 10:5 ; 1 Cor. 9:9 ; Héb. 10:28).
Deux passages du Nouveau Testament montrent clairement que l’expression « loi » ou « loi de Moïse » se rapporte de fait également à la Genèse : 1 Corinthiens 14:34 ne peut se référer qu’à l’ordre divin de Genèse 2:18ss et 3:16, puisque la loi du Sinaï ne donne aucun commandement formel concernant la soumission de la femme ; et Galates 4:21ss, où Paul cite l’histoire d’Ismaël et d’Isaac (Gen. 16 et 21). Dans les deux cas, il est question de la loi.
La Genèse (Genesis : « commencement », « devenir ») est le livre des commencements. Elle contient « le germe » de toutes les voies de Dieu envers le monde, les principes des relations de Dieu avec les hommes et, en type (en figure), elle anticipe toutes les révélations divines subséquentes.
La Genèse décrit la création du monde, la chute du premier homme dans le péché et ce qui s’ensuivit ; mais à côté de la malédiction, nous trouvons aussi tout de suite la première allusion claire au Rédempteur. Nous voyons la justice de Dieu dans le jugement du déluge, mais également l’élection de la grâce et la vie de foi en Abraham. L’histoire d’Isaac place devant nous le fils bien-aimé du père, qui doit être offert en sacrifice ; celle de Joseph et de ses frères présente tout le chemin d’Israël avec son Messie. Les récits biographiques des patriarches Abraham, Isaac et Jacob montrent d’autre part la vie de foi personnelle. La tente indique que le croyant est pèlerin et étranger dans ce monde, n’ayant pas de cité permanente mais recherchant celle qui est à venir. L’autel représente la communion avec le seul vrai Dieu et l’adoration qui lui est due.
L’Orient biblique aux temps des patriarches
D’une façon générale, non seulement dans la Genèse, mais dans tout l’Ancien Testament, Dieu est appelé par deux noms : Dieu (en hébreu : Élohim) et Jéhovah (en hébreu : YHWH : l’Éternel ; prononciation probable : « Yahvé »). Contrairement à ce que pensent de nombreux critiques, l’emploi de ces deux noms n’implique pas l’existence de différents auteurs ou récits qui auraient été réunis plus tard par des chercheurs, mais témoigne de l’inspiration divine des Saintes Écritures. Partout où la toute-puissance du Créateur doit être mise en évidence, nous trouvons Dieu. Mais lorsque, dans sa grâce, Dieu se tourne vers l’homme, il est nommé l’Éternel. Ainsi nous lisons, en Genèse 7:16, après l’entrée de Noé dans l’arche : « ... comme Dieu le lui avait commandé. Et l’Éternel ferma l’arche sur lui ».
La répétition, à onze reprises, du mot hébreu toledoth (filiation, histoire) à la fin — ou comme introduction — d’un récit marque une certaine division du livre de la Genèse. On retrouve des indications stéréotypées de ce genre dans les bibliothèques de tablettes cunéiformes de Mésopotamie. Le mot toledoth revient dans les passages suivants :
1. Genèse 2:4 : Ce sont ici les générations des cieux et de la terre
2. Genèse 5:1 : C’est ici le livre des générations d’Adam
3. Genèse 6:9 : Ce sont ici les générations de Noé
4. Genèse 10:1 : Ce sont ici les générations des fils de Noé
5. Genèse 11:10 : Ce sont ici les générations de Sem
6. Genèse 11:27 : Ce sont ici les générations de Térakh
7. Genèse 25:12 : Ce sont ici les générations d’Ismaël
8. Genèse 25:19 : Ce sont ici les générations d’Isaac
9. Genèse 36:1 : Ce sont ici les générations d’Ésaü
10. Genèse 36:9 : Ce sont ici les générations d’Ésaü
11. Genèse 37:2 : Ce sont ici les générations de Jacob.
La Genèse contient les biographies de sept croyants : Adam, Hénoc, Noé, Abraham, Isaac, Jacob, Joseph. Ces récits déterminent également la division du livre.
(*) L’analyse du contenu de la Genèse est beaucoup plus complète que celle des livres suivants et doit servir de stimulant.
1. Chap. 1:1 à 2:25 : La création
Chap. 1 : Les six premiers jours de création (récit général)
Chap. 2 : La création de l’homme (récit spécial)
2. Chapitres 3:1 à 4:7 La chute et ses conséquences (Rom. 5:12)
Chap. 3 : Tentation, chute, jugement et grâce
Chap. 4:1-7 : Caïn et Abel : le premier sacrifice, le premier meurtre et la première ville
3. Chapitres 4:8 à 5:32 Caïn et Seth : deux descendants d’Adam (1 Cor. 15:46)
1. Chap. 6:1 à 8:14 : Le déluge
Chap. 6 : La construction de l’arche (Matt. 24:38, 39 ; 2 Pierre 3:3-10)
Chap. 7 : Le déluge : jugement et salut
Chap. 8:1-14 : La fin du déluge
2. Chap. 8:15 à 10:32 : Noé et ses descendants
Chap. 8:15-22 : Noé sur la « nouvelle » terre
Chap. 9 : Institution de l’autorité et chute de Noé
Chap. 10 : Le tableau des peuples : les descendants de Japheth, Cham et Sem
3. Chap. 11:1-26 : La tour de Babel ; La famille d’Abram
4. Chap. 11:27-32 : La famille de Térakh
1. Chap. 12:1 à 14:24 Appel d’Abram et vie de foi manifeste
Chap. 12 : Abram va par la foi en Canaan et connaît une chute en Égypte
Chap. 13 : Le choix de Lot et la part d’Abram
Chap. 14 : Abram délivre Lot et rencontre Melchisédec (Héb. 7:lss)
2. Chapitres 15:1 à 21:34 : Les expériences d’Abraham avec Dieu
Chap. 15 : La promesse du fils et de l’héritage
Chap. 16 : Agar et Ismaël : La loi et la chair (Gal. 4:21-31)
Chap. 17 : Renouvellement de la promesse et institution de la circoncision ; changement des noms (Abraham et Sara)
Chap. 18 : Communion avec Dieu et intercession pour Sodome
Chap. 19 : Destruction de Sodome et Gomorrhe ; délivrance de Lot ; origine de Moab et des fils d’Ammon
Chap. 20 : Manquement d’Abraham à l’égard d’Abimélec
Chap. 21 : Naissance d’Isaac et séparation d’avec Agar et Ismaël
1. Chap. 22:1 à 25:18 Abraham et Isaac : un aperçu prophétique
Chap. 22 : Le sacrifice d’Isaac (Rom. 8:32) : la mort de Christ
Chap. 23 : La mort et l’ensevelissement de Sara : la mise de côté d’Israël
Chap. 24 : Isaac épouse Rebecca : l’appel de l’épouse
Chap. 25:1-18 : Nouveau mariage d’Abraham et héritage d’Isaac : le Millénium
2. Chap. 25:19-34 : Les fils d’Isaac, Ésaü et Jacob : l’élection de la grâce (Rom. 9:6-14)
3. Chap. 26:1-33 : Isaac dans le pays des Philistins : chute et bénédiction
1. Chap. 26:34 à 28:22 : Ésaü et Jacob
Chap. 26:34, 35 : Les femmes d’Ésaü
Chap. 27 : Jacob usurpe la bénédiction
Chap. 28 : Fuite de Jacob en Mésopotamie
2. Chap. 29:1 à 31:55 Jacob chez Laban
Chap. 29 : Jacob épouse Léa et Rachel
Chap. 30 : Les fils de Jacob
Chap. 31 : Retour de Jacob en Canaan
3. Chap. 32:1 à 37:1 : Jacob en Canaan
Chap. 32 : Lutte de Jacob avec Dieu et son nouveau nom (Israël)
Chap. 33 : Rencontre de Jacob avec Ésaü
Chap. 34 : Dina et Sichem
Chap. 35 : Jacob monte à Béthel ; naissance de Benjamin et mort de Rachel
Chap. 36:1 à 37:1 : Ésaü et ses descendants ; conclusion
1. Chap. 37:2-36 : Songes de Joseph et captivité en Égypte
2. Chap. 38:1-30 : Juda et Tamar
3. Chap. 39:1 à 41:57 : Abaissement et élévation de Joseph
Chap. 39 : Joseph et la femme de Potiphar
Chap. 40 : Joseph interprète les songes des serviteurs du Pharaon
Chap. 41 : Songes du Pharaon et libération de Joseph
4. Chap. 42:1 à 47:31 : Les sept années de famine
Chap. 42 : Les frères de Joseph en Égypte
Chap. 43 : Le deuxième voyage des frères en Égypte
Chap. 44 : La conscience des frères se réveille
Chap. 45 : Joseph se fait connaître
Chap. 46 : Jacob descend en Égypte
Chap. 47 : Jacob bénit le Pharaon. — Joseph le « Sauveur du monde »
5. Chap. 48:1 à 50:26 : La fin de Jacob et de Joseph
Chap. 48 : Jacob bénit Éphraïm et Manassé
Chap. 49 : Jacob bénit ses douze fils et meurt
Chap. 50 : Ensevelissement de Jacob et mort de Joseph : L’espérance de l’héritage.
40 chapitres
Les remarques générales concernant le livre de la Genèse s’appliquent également à celui de l’Exode. Mais tandis que, pour la Genèse, Moïse dépendait des révélations divines et, probablement, des traditions de ses prédécesseurs, il put écrire, sous la direction du Saint Esprit, la plus grande partie des événements des quatre livres suivants comme les ayant vus et vécus personnellement (comparer Ex. 17:14 ; Deut. 31:22, 24).
Dans le Nouveau Testament, Moïse est désigné à plusieurs reprises comme étant l’auteur de l’Exode (par ex. Luc 20:37 ; Marc 7:10).
Une période de quelque trois cents ans sépare les événements rapportés à la fin de la Genèse de ceux qui sont évoqués au début de l’Exode.
Dans l’Exode (Exodus : « sortie »), nous ne trouvons plus exclusivement le récit des voies de Dieu envers des individus. Ce livre nous révèle un peuple de Dieu racheté. Il décrit la formation et la délivrance du peuple terrestre de Dieu, Israël, qui est racheté par l’Éternel de l’esclavage en Égypte et conduit par lui sur le chemin menant à Canaan, le pays promis. L’Exode est, par conséquent, le livre de la rédemption, dont les faits marquants sont la pâque et la traversée de la mer Rouge (voir l’explication en 1 Cor. 5:7 ; 10:1, 2).
Après la sortie d’Égypte, les fils d’Israël reçurent la loi de l’Éternel et dressèrent, sur son commandement, la tente d’assignation (le « tabernacle »). Les nouvelles relations du peuple avec l’Éternel se trouvaient ainsi établies :
● Dieu habitait désormais au milieu des siens,
● Israël pouvait s’approcher de Dieu et lui rendre culte (offrir des sacrifices),
● en type (en figure) la gloire de Christ était manifestée.
On peut comparer à l’Exode les épîtres aux Romains et aux Galates, qui traitent de la rédemption et de la relation du chrétien avec la loi.
L’Exode est particulièrement riche en enseignements typiques. Il est important de retenir que l’Égypte est une image du cours actuel du monde (Gal. 1:4), la mer Rouge, une figure de la mort et de la résurrection de Christ, et de la mort du vieil homme avec Christ (Rom. 6:6). Le séjour dans le désert décrit les circonstances terrestres au milieu desquelles le racheté doit faire ses preuves dans la foi (Jean 17:14, 15).
La plupart des spécialistes actuels situent la sortie d’Israël au 13e siècle av. J.C., c’est-à-dire à l’époque de la 19e dynastie (de Ramsès 1er à Merenphthah ; c’est sous le règne de ce dernier roi que le nom Israël se trouve mentionné pour la première fois en Égypte). Cette « datation tardive » laisse beaucoup trop peu de place pour la période de la conquête du pays et le temps des Juges. Et les différentes indications données dans la Bible (par ex. Juges 11:26 ; 1 Rois 6:1 ; Actes 13:20) deviendraient ainsi peu dignes de foi. Si toutefois on se fonde sur ces données bibliques, on obtient comme date de la sortie d’Égypte 1446 av. J.C. environ.
Chapitre 1 : Oppression d’Israël
Chapitre 2 : Naissance de Moïse, éducation et fuite à Madian
Chapitre 3 : Dieu se révèle à Moïse en Horeb comme l’Éternel (Yahvé)
Chapitre 4 : Mission confiée par Dieu à Moïse
Chapitre 5 : Moïse parle au Pharaon
Chapitre 6 : Dieu encourage Moïse
Chapitre 7 : 1ère plaie : l’eau changée en sang ; le Pharaon s’endurcit
Chapitre 8 : 2e plaie : les grenouilles & 3e plaie : les moustiques & 4e plaie : les mouches venimeuses
Chapitre 9 : 5e plaie : la peste & 6e plaie : les ulcères ; Dieu endurcit le cœur du Pharaon & 7e plaie : la grêle
Chapitre 10 : 8e plaie : les sauterelles & 9e plaie : les ténèbres
Chapitre 11 : Annonce de la 10e plaie et de la sortie d’Israël
Chapitre 12 : Institution de la pâque et mort des premiers-nés d’Égypte
Chapitre 13 : Sanctification des premiers-nés en Israël et début de la sortie
Chapitre 14 : L’Éternel délivre Israël à la mer Rouge
Chapitre 15 : Le cantique de la délivrance
Chapitre 16 : La manne (Jean 6:31-59)
Chapitre 17 : L’eau du rocher (1 Cor. 10:4) & le combat contre Amalek
Chapitre 18 : Le conseil de Jéthro à Moïse
Le voyage des Israélites à travers le désert
Chapitre 19 : L’alliance de l’Éternel avec Israël
Chapitre 20 : Les dix commandements
Chapitre 21 : La loi : les droits des personnes
Chapitre 22 : La loi : le droit de propriété
Chapitre 23 : La loi : le droit dans la vie sociale et religieuse
Chapitre 24 : L’alliance est conclue
Chapitre 25 : L’offrande élevée ; l’arche de l’alliance, la table et le chandelier
Chapitre 26 : La tente d’assignation
Chapitre 27 : L’autel d’airain et le parvis
Chapitre 28 : Les vêtements des sacrificateurs
Chapitre 29 : La consécration des sacrificateurs et l’holocauste continuel
Chapitre 30 : L’autel d’or ; la cuve ; l’huile de l’onction et l’encens
Chapitre 31 : Betsaleël et Oholiab
Chapitre 32 : Le veau d’or et les tables de la loi brisées
Chapitre 33 : Moïse comme médiateur
Chapitre 34 : La seconde loi
Chapitre 35 : L’offrande élevée
Chapitre 36 : La construction de la tente d’assignation (« tabernacle »)
Chapitre 37 : L’arche de l’alliance, la table, le chandelier et l’autel d’or
Chapitre 38 : L’autel d’airain et le parvis
Chapitre 39 : Les vêtements des sacrificateurs
Chapitre 40 : Le tabernacle dressé comme maison de l’Éternel.
La tente d’assignation
1. Entrée du parvis
2. Le parvis (Ex. 27:9-19)
3. L’autel d’airain (Ex. 27:1-8)
4. La cuve (Ex. 30:17-21)
5. Le lieu saint (Ex. 26)
6. Le lieu très saint (Ex. 26)
7. Le chandelier d’or (Ex. 25:31-40 ; 27:20, 21)
8. La table des pains de proposition (Ex. 25:23-30
9. L’autel d’or (Ex. 30:1-10)
10. L’arche de l’alliance avec le propitiatoire (Ex. 25:10-22)
27 chapitres
Le Lévitique commence par les mots : « Et l’Éternel appela Moïse, et lui parla, de la tente d’assignation. » Des paroles d’introduction semblables reviennent plus de trente-cinq fois dans ce livre. Elles attestent que Moïse reçut personnellement ces nombreuses révélations et communications pour pouvoir les mettre par écrit (comp. Deut. 31:9). Dieu parlait de la tente d’assignation, mais aussi sur la montagne de Sinaï (voir Lév. 25:1). Ainsi Moïse put consigner les déclarations divines et les communiquer au peuple d’Israël (comp. Josué 1:7, 8).
Dans le chapitre 8 de l’évangile selon Matthieu (v. 4), le Seigneur Jésus confirme que Moïse est l’auteur du Lévitique (comp. Lév. 13:49 ; 14:2-32).
Le Lévitique (Leviticus : livre des Lévites) est le livre de la communion. Dans l’Exode, Dieu a délivré son peuple et s’est uni à lui. Le Lévitique présente les principes nécessaires pour s’approcher de Dieu. Par conséquent, l’Éternel parle principalement depuis la tente d’assignation (Lév. 1:1).
Dans les sept premiers chapitres, nous trouvons les sacrifices que le peuple d’Israël devait offrir à Dieu. Ces offrandes sont l’expression de la communion dans l’adoration, en vertu de l’expiation. Puis les chapitres 8 à 10 traitent de la consécration des sacrificateurs, qui étaient les médiateurs de cette communion. Les obstacles à celle-ci constituent le sujet des chapitres 11 à 15. Le grand jour des expiations (ou propitiations), au chapitre 16, forme le cœur du livre. L’épître aux Hébreux (chap. 9 et 10) montre que ce jour parle en figure de l’offrande de Christ faite une fois pour toutes. Les chapitres 17 à 22 donnent encore différentes ordonnances concernant la pureté pratique du peuple d’Israël. Les sept fêtes israélites sont décrites au chapitre 23 ; elles ont une signification spirituelle et prophétique. Enfin, nous trouvons des prescriptions concernant le tabernacle, l’application des lois pénales, l’année sabbatique et le jubilé, toujours avec une signification prophétique (chap. 24 à 26). Le livre se termine par un appendice relatif aux vœux et aux choses sanctifiées à l’Éternel (chap. 27).
Au Lévitique correspond, dans le Nouveau Testament, l’épître aux Hébreux, qui a également pour sujet l’homme s’approchant de Dieu.
Beaucoup de lecteurs de la Bible éprouvent des difficultés à comprendre les sacrifices de l’Ancien Testament. Pourtant Dieu lui-même plaça cette pensée devant Adam et Ève déjà, lorsqu’il les revêtit de vêtements de peau (Gen. 3:21). Il leur indiquait ainsi qu’ils ne pouvaient pas couvrir leur nudité coupable par leurs propres efforts : il fallait qu’un animal meure à leur place.
Dans le livre du Lévitique, Dieu montre à son peuple Israël que le sang de la victime, signe du don de la vie, est le seul chemin pour l’expiation des péchés commis (Lév. 17:11). Les sacrifices remplissaient par conséquent un rôle significatif dans la vie du peuple. On peut distinguer deux sortes d’offrandes :
● D’une part, les sacrifices répétés à date fixe. Ils parlent en image des différents aspects de l’œuvre de Christ à la croix (par exemple, la pâque, 1 Cor. 5:7 ; le grand jour des propitiations, Héb. 9:6-12).
● D’autre part, des sacrifices que tout Israélite pouvait présenter individuellement, soit comme offrande volontaire : l’holocauste, l’offrande de gâteau et le sacrifice de prospérités (Lév. 1 à 3), soit quand un péché avait été commis, le sacrifice pour le péché et le sacrifice pour le délit (Lév. 4 et 5). Ici, l’existence de différents degrés montre que dans ces offrandes nous avons une image de l’appréciation personnelle du sacrifice de Christ. Les chrétiens sont eux aussi invités à présenter à Dieu des sacrifices spirituels et matériels, et même à s’offrir eux-mêmes en sacrifice à Dieu. Mais toutes ces offrandes ne sont agréables à Dieu qu’en vertu du sacrifice de Christ (comp. 1 Pierre 2:5 ; Phil. 4:18 ; Rom. 12:1).
Chapitre 1 : L’holocauste (1 Pierre 2:5)
Chapitre 2 : L’offrande de gâteau
Chapitre 3 : Le sacrifice de prospérités (1 Cor. 10:16-18)
Chapitre 4 : Le sacrifice pour le péché (1 Jean 2:1, 2)
Chapitre 5 : Le sacrifice pour le délit
Chapitre 6 : La loi de l’holocauste, de l’offrande de gâteau et du sacrifice pour le péché
Chapitre 7 : La loi du sacrifice pour le délit et du sacrifice de prospérités
Chapitre 8 : La consécration des sacrificateurs (1 Pierre 2:5, 9 ; Apoc. 1:6)
Chapitre 9 : Le huitième jour de la consécration des sacrificateurs
Chapitre 10 : Le péché de Nadab et Abihu
Chapitre 11 : Aliments purs
Chapitre 12 : Pureté de la femme qui enfante
Chapitres 13 et 14 : La lèpre
Chapitre 15 : L’impureté chez un homme ou une femme (2 Cor. 7:1, 2)
Chapitre 17 : La valeur du sang (1 Pierre 1:19)
Chapitre 18 : Impureté morale
Chapitres 19 et 20 : Différentes prescriptions en vue de la sainteté
Chapitres 21 et 22 : Position et état des sacrificateurs
Chapitre 24 : Le chandelier dans le sanctuaire ; blasphème au milieu du peuple de Dieu
Chapitre 25 : L’année sabbatique et le jubilé
Chapitre 26 : Obéissance et désobéissance
Chapitre 27 : Vœux et choses sanctifiées.
36 chapitres
Comme le livre du Lévitique, celui des Nombres se rattache directement à l’Exode. Il commence de la manière suivante : « Et l’Éternel parla à Moïse... le premier jour du second mois de la seconde année après leur sortie du pays d’Égypte » (comp. Ex. 40:17).
Le Seigneur inclut le livre des Nombres, lorsqu’il explique aux disciples « dans la loi de Moïse, et dans les prophètes, et dans les psaumes » les choses qui étaient écrites de lui (Luc 24:44).
Le livre des Nombres (Numeri : « nombres », « dénombrement ») décrit l’histoire d’Israël pendant les quarante ans de la traversée du désert entre l’Égypte et Canaan. C’est le triste récit de manquements continuels. La longue période de quarante ans était la punition infligée par Dieu au peuple en raison de sa désobéissance ; elle ne faisait pas partie du conseil divin.
Le pèlerinage d’Israël à travers le désert est présenté dans le Nouveau Testament comme avertissement aux chrétiens (1 Cor. 10:1-22 ; Héb. 3 et 4). Le désert est une image des circonstances terrestres au milieu desquelles la foi est mise à l’épreuve.
Les Lévites et leur service jouent un rôle important dans ce livre. Cela doit nous montrer que le chrétien est responsable, lui aussi, de manifester le témoignage de Christ, son Seigneur, dans le monde.
Après le don de la loi au Sinaï, le peuple d’Israël avait été dénombré une première fois, puis un second dénombrement eut lieu à la fin de la traversée du désert (chap. 1 et 26). Des prescriptions concernant le service et la consécration des Lévites ainsi que du nazaréen précèdent la description du départ du peuple (chap. 1 à 10). Israël atteint en peu de temps la frontière sud de Canaan, d’où sont envoyés les douze espions. Dix de ces hommes ont si peu de foi qu’ils découragent le peuple et suscitent sa rébellion. Dieu répond par un jugement : les Israélites devront errer encore trente-huit années dans le désert, jusqu’à ce que tous ceux qui sont sortis d’Égypte (à l’exception de Josué et de Caleb) soient morts (chap. 13 et 14). Suivent la révolte du Lévite Coré et de ses compagnons (chap. 16 et 17), le manquement de Moïse et d’Aaron (chap. 20), de nouveaux murmures parmi le peuple et la plaie des serpents ; à cette occasion, Moïse est appelé à élever le serpent d’airain (chap. 21), dont le Seigneur Jésus parle, en Jean 3:15, comme d’une image de sa mort sur la croix. Israël entre maintenant en contact avec les ennemis, d’abord dans la personne du devin Balaam (chap. 22 à 25) ; invité par les Moabites à maudire Israël, il est contraint de le bénir. Différents peuples sont vaincus ensuite sur la rive orientale du Jourdain ; à la fin du livre des Nombres, le peuple arrive enfin au bord de ce fleuve frontière.
Dans le Nouveau Testament, les épîtres aux Corinthiens, qui décrivent l’ordre et la marche de l’Assemblée de Dieu, correspondent au livre des Nombres.
1. Très peu de détails sont donnés à propos des quelque quarante ans passés par le peuple d’Israël dans le désert. Le chapitre 10 indique le premier départ du camp, « en la seconde année, au second mois, le vingtième jour du mois » après la sortie d’Égypte (v. 11). Le premier verset du chapitre 20 nous transporte déjà à la quarantième année (comp. la mort d’Aaron en Nomb. 20:28 avec le v. 38 du chap. 33).
Plusieurs péchés graves d’un individu ou du peuple entier sont rapportés :
● Les plaintes du peuple (Nomb. 11:1, 2)
● Les murmures du ramassis du peuple à cause de la manne (Nomb. 11:4-9)
● Les paroles de Marie et d’Aaron contre Moïse (Nomb. 12:1-16)
● Le rapport négatif des dix espions concernant Canaan (Nomb. 13:31 à 14:10)
● La révolte de Coré contre Moïse (Nomb. 16)
● Les murmures du peuple à Meriba (Nomb. 20)
● Le serpent d’airain (Nomb. 21)
● La fornication avec Moab (Nomb. 25).
2. Les ordonnances légales, dans les Nombres, sont en relation avec la marche dans le désert et les manquements du peuple, par exemple :
● La loi du nazaréen (chap. 6) témoigne du désir d’une consécration complète à Dieu au milieu d’un peuple qui s’est détourné de Lui.
● L’eau de séparation (ou le sacrifice de la génisse rousse, chap. 19) est nécessaire, parce que l’homme est toujours en danger de se souiller.
Chapitre 1 : Dénombrement du peuple d’Israël
Chapitre 2 : L’ordre de campement et de marche du peuple d’Israël
Chapitre 3 : Mise à part et revue de la tribu de Lévi
Chapitre 4 : Instructions de service pour les Lévites
Chapitre 5 : Lois concernant l’impureté, le délit et la femme infidèle
Chapitre 6 : La loi du nazaréen
Chapitre 7 : Les offrandes des douze princes d’Israël pour la dédicace du tabernacle
Chapitre 8 : La lumière du sanctuaire et la consécration des Lévites
Chapitre 9 : La Pâque dans le désert ; la nuée comme guide du peuple
Chapitre 10:1-10 : Les deux trompettes d’argent
Chapitre 10:11-36 : Le premier départ du camp
Chapitre 11 : Murmures d’Israël au sujet de la manne et punition de Dieu ; établissement des soixante-dix anciens
Chapitre 12 : La lèpre de Marie en raison de ses paroles contre Moïse
Chapitre 13 : Envoi des douze espions
Chapitre 14 : Murmures du peuple et châtiment de Dieu : les quarante années de pèlerinage
Chapitre 15 : Diverses lois : prescriptions des sacrifices à offrir en Canaan ; le profanateur du sabbat ; le cordon de bleu
Chapitre 16 : La révolte de Coré et sa punition (comp. Jude 11)
Chapitre 17 : Aaron confirmé comme souverain sacrificateur
Chapitre 18 : La position de la sacrificature en Israël
Chapitre 19 : La loi de la génisse rousse ou l’eau de séparation
Chapitre 20 : La faute de Moïse ; la mort de Marie et d’Aaron
Chapitre 21 : Le serpent d’airain (comp. Jean 3:14) ; victoire sur Sihon et Og
Chapitre 22 : Balak fait appel à Balaam pour maudire Israël
Chapitres 23 et 24 : Les quatre bénédictions prononcées par Balaam sur Israël
Chapitre 25 : La fornication et l’idolâtrie d’Israël, et le zèle de Phinées pour l’Éternel
Chapitre 26 : Le second dénombrement du peuple d’Israël
Chapitre 27 : Les filles de Tselophkhad ; Josué appelé à succéder à Moïse
Chapitres 28 et 29 : Les sacrifices lors des fêtes à l’Éternel
Chapitre 30 : Lois sur les vœux
Chapitre 31 : La vengeance sur les Madianites
Chapitre 32 : Les deux tribus et demie (Ruben, Gad, Manassé) en deçà du Jourdain
Chapitre 33 : Les étapes du pèlerinage du peuple Israël
Chapitre 34 : Les frontières du pays de Canaan
Chapitre 35 : Les villes des Lévites et les villes de refuge
Chapitre 36 : Les filles de Tselophkhad et le droit d’héritage des femmes.
34 chapitres
Le Deutéronome est le dernier livre du Pentateuque (en grec : « cinq livres ») ou de la torah (en hébreu : « loi »). Dès le 19e siècle, l’unité des cinq premiers livres de la Bible et leur attribution à Moïse ont souvent été contestées. La critique s’en prend particulièrement au Deutéronome, qui aurait, soi-disant, été écrit seulement au temps de Josias ou plus tard encore.
Partant du fait que « toute écriture est inspirée de Dieu » (2 Tim. 3:16), nous voyons, dans l’Ancien Testament aussi bien que dans le Nouveau, que Moïse est considéré comme étant l’auteur du Deutéronome ; par là même, la date de ce livre se trouve confirmée. Au chapitre 31, il est dit que Moïse acheva cet écrit et qu’il le confia à la garde des Lévites (v. 9 et 24 à 26). Les versets 32-35 de Josué 8 parlent expressément de Deutéronome 27:8-12 comme de la loi de Moïse, serviteur de l’Éternel. Enfin, en 2 Chroniques 34:14 et en Néhémie 8:1, lorsque le livre de la loi (torah) de Moïse est mentionné, le Deutéronome en fait également partie.
Dans le Nouveau Testament, les pharisiens invoquent le premier verset de Deutéronome 24 lorsqu’ils disent, en Matthieu 19:7 : « Pourquoi donc Moïse a-t-il commandé ... ? » Dans sa réponse au verset suivant, le Seigneur Jésus confirme que le commandement avait été donné par Moïse. Les passages du Nouveau Testament que nous indiquons ci-après mentionnent Moïse comme étant l’auteur du Deutéronome : Matthieu 22:24 (Deut. 25:5) ; Actes 3:22 ; 7:37 (Deut. 18:15, 16) ; Hébreux 12:21 (Deut. 9:19). En lisant la description de la mort et de l’ensevelissement de Moïse en Deutéronome 34, certains se demandent parfois comment ce chapitre a pu être rédigé ? L’auteur en est sans doute l’ami et le successeur de Moïse, Josué (Deut. 34:9) ; sous la conduite et l’inspiration du Saint Esprit, il aura ajouté ce court appendice à l’œuvre de son prédécesseur.
Les faits rapportés dans le Deutéronome ont pour point de départ le premier jour du onzième mois de la quarantième année après la sortie d’Égypte (Deut. 1:3). Les événements se déroulent dans les « plaines de Moab », sur la rive orientale du Jourdain.
Le nom Deutéronome signifie « seconde loi ». Mais ce livre contient davantage qu’une simple répétition des commandements consignés dans l’Exode, le Lévitique et les Nombres, que Dieu avait donnés à son peuple Israël au Sinaï. Il est vrai que, de la génération des Israélites âgés de plus de vingt ans lors de la sortie d’Égypte, à part Moïse, seuls Josué et Caleb vivaient encore (Nomb. 14:29, 30). Par conséquent, après une si longue période, une répétition de la loi devant le peuple entier était tout à fait justifiée et nécessaire. Cependant, le Deutéronome a pour objet principal de préparer le peuple d’Israël à la traversée du Jourdain et à l’entrée en Canaan, le pays promis par Dieu. Le sujet de l’Exode et du Lévitique était la rencontre avec Dieu dans son sanctuaire. Le but du Deutéronome est de préparer les Israélites à la possession des bénédictions que l’Éternel voulait leur donner dans le pays. Aussi l’obéissance joue-t-elle un rôle très important dans ce livre. L’obéissance aux commandements de Dieu conduit à la bénédiction, la désobéissance entraîne la malédiction et le jugement.
Dans le Nouveau Testament, l’épître aux Philippiens correspond au Deutéronome. De même que le peuple d’Israël, encore dans le désert, avait les regards dirigés vers les bénédictions du pays de Canaan, Paul, ici-bas déjà, sur la terre, était occupé de Christ, le Seigneur, dans la gloire.
1. Le Nouveau Testament contient plus de trente citations littérales du Deutéronome, ainsi que de nombreuses allusions à des faits décrits uniquement dans ce livre. Après les Psaumes et le prophète Ésaïe, le Deutéronome compte parmi les livres de l’Ancien Testament les plus souvent cités.
2. Les mots : « le lieu que l’Éternel choisira », pour désigner l’endroit de l’adoration, reviennent 21 fois à partir du chapitre 12, verset 5. Ce lieu était Jérusalem, bien que le nom de la ville ne paraisse pas dans le Pentateuque. Il devait s’écouler encore plus de quatre cents ans avant que David et Salomon trouvent l’emplacement où Dieu serait adoré, et le préparent (comp. 1 Chron. 21:30 ; 22:1 ; chap. 28).
3. Lors de la tentation dans le désert, à trois reprises le Seigneur Jésus répondit à Satan par les mots : « Il est écrit » (Matt. 4:4, 7, 10). Chaque fois, il cita un verset tiré du Deutéronome (Deut. 8:3 ; 6:16 ; 6:13). Ne sont-ce pas autant de preuves divines de l’authenticité du Deutéronome ?
Chapitre 1 : Rétrospective de la traversée du désert (du Sinaï à Kadès)
Chapitre 2 : Rétrospective de la traversée du désert (de Kadès jusqu’à la victoire sur Sihon)
Chapitre 3 : Rétrospective des événements en deçà du Jourdain
Chapitre 4 : Sérieuses exhortations de Moïse au peuple
Chapitre 5 : Répétition des dix commandements
Chapitre 6 : « Écoute, Israël »
Chapitre 7 : Séparation d’avec les Cananéens
Chapitre 8 : Les leçons de la traversée du désert
Chapitre 9 : Rappel du veau d’or
Chapitre 10 : Rappel de la deuxième loi et invitation à l’obéissance
Chapitre 11 : L’obéissance comme condition de la bénédiction de Dieu
Chapitre 12 : Le lieu de l’adoration de Dieu en Canaan
Chapitre 13 : Traitement de l’idolâtrie au milieu du peuple d’Israël
Chapitre 14 : Aliments purs ; la dîme
Chapitre 15 : L’année sabbatique
Chapitre 16 : Les trois fêtes principales en Israël
Chapitre 17 : La loi pour le roi
Chapitre 18 : Les sacrificateurs et le prophète
Chapitre 19 : La grâce pour l’homicide
Chapitre 20 : Lois pour la guerre
Chapitre 21 : Meurtre et droit de la famille
Chapitre 22 : Avertissement contre le mélange et l’impureté
Chapitre 23 : La pureté comme condition de la communion du peuple avec Dieu
Chapitres 24 et 25 : Diverses lois pour la répression de la méchanceté humaine
Chapitre 26 : L’offrande des prémices et de la dîme
Chapitre 27 : Garizim et Ébal : bénédiction et malédiction
Chapitre 28 : Gouvernement de Dieu : L’obéissance apporte la bénédiction, la désobéissance entraîne la malédiction
Chapitre 29 : Moïse parle à la conscience du peuple
Chapitre 30 : Prédiction de la repentance et retour du peuple
Chapitre 31 : Installation de Josué et transmission de la loi
Chapitre 32 : Le cantique de Moïse
Chapitre 33 : Moïse bénit les douze tribus d’Israël
Chapitre 34 : Mort de Moïse.
24 chapitres
Aucun passage ne mentionne Josué comme étant l’auteur du livre qui porte son nom. Pourtant, dès les temps anciens, les Juifs lui en ont attribué la rédaction. Selon le Talmud, le texte entier serait de la main de Josué, sauf les derniers versets (29-33 du chap. 24) qui auraient été ajoutés par Phinées.
En Josué 24, nous lisons : « Et Josué écrivit ces paroles dans le livre de la loi de Dieu » (v. 26) ; en d’autres termes, il écrivit un document et le joignit au livre de la loi donné par Moïse au peuple. Ajouté au fait que de nombreux événements ont vraisemblablement été rapportés par un témoin oculaire, ce verset atteste la qualité d’auteur de Josué (comp. Josué 6:25 et 15:63).
Josué (son nom signifie : « l’Éternel est sauveur ») était le mieux qualifié pour succéder à Moïse dans le pays de Canaan. Comme jeune homme déjà, il se tenait au côté de Moïse ; c’est lui qui mena le combat contre Amalek (Ex. 17:9), qui monta avec Moïse sur la montagne de Horeb (Ex. 24:13) ; Josué compta parmi les douze espions envoyés pour explorer Canaan (Nomb. 13) et enfin, sur le commandement de Dieu, il fut appelé à la succession de Moïse (Nomb. 27:18ss ; Deut. 31:1-8).
Le livre de Josué couvre la période s’étendant de l’entrée dans le pays de Canaan (vers 1406 av. J.C.) à la mort de Josué quelque dix années plus tard.
Le livre de Josué décrit la traversée du Jourdain par le peuple d’Israël, puis la conquête de Canaan et le partage du pays entre les douze tribus. Israël reçut la terre promise selon la parole que Dieu avait dite à Abraham (Gen. 13:14-17 ; 15:7, 16). Mais pour la posséder, le peuple devait manifester l’obéissance et la puissance de la foi.
Ce récit nous montre en figure comment, dans la puissance du Saint Esprit, les croyants s’approprient les bénédictions de Dieu. Le passage du Jourdain ne donne pas seulement, comme le fait celui de la mer Rouge, une image de la mort et de la résurrection de Christ pour le croyant ; nous pouvons encore y voir en type la résurrection du croyant avec Christ (Éph. 2:6 ; Col. 3:1). Le pays de Canaan est une figure des bénédictions spirituelles dans les lieux célestes (Éph. 1:3). Par conséquent, les guerres d’Israël contre les Cananéens païens présentent en image le combat du chrétien contre les puissances spirituelles de méchanceté dans les lieux célestes (Éph. 6:12).
Dès lors, il ressort clairement que, dans le Nouveau Testament, l’épître aux Éphésiens répond au livre de Josué.
En lisant le commandement de l’Éternel à Israël d’exterminer tous les Cananéens, de nombreuses personnes éprouvent des difficultés, tant cet ordre paraît cruel et incompréhensible. Pourtant, dans le chapitre 15 de la Genèse déjà, Dieu avait dit à Abraham : « L’iniquité des Amoréens n’est pas encore venue à son comble » (v. 16). Les Amoréens constituaient un des peuples principaux de Canaan. L’idolâtrie des Cananéens avec leurs divinités Baal (« Seigneur »), Moloc (« Roi ») et Astaroth (« Épouse ») était liée à de terribles débordements moraux, tels que les sacrifices d’enfants et la prostitution. Malgré cela, pendant quatre cents ans, Dieu usa encore de grâce envers ces nations. Mais lorsque Israël entra en Canaan, l’extermination de ces peuples idolâtres s’imposa comme un devoir spirituel. D’une part, Dieu se servit d’Israël pour punir la méchanceté de ces nations (comp. Deut. 9, 4, 5 ; 18, 10-12) ; les Israélites furent l’instrument dans la main de Dieu pour la réalisation de ses buts moraux (Sodome et Gomorrhe avaient également été anéanties autrefois par Dieu pour des motifs semblables, néanmoins sans intervention humaine). D’autre part, pour que le peuple de Dieu soit préservé d’adopter des habitudes coupables et soit gardé pur, la destruction des nations idolâtres était nécessaire. Malheureusement, la désobéissance des Israélites à cet égard eut pour conséquence l’introduction de l’idolâtrie au milieu d’eux. Le chrétien est lui aussi appelé à ôter tout mal de sa vie (1 Cor. 5:7 ; 2 Cor. 7:1 ; Col. 3:5 ; 2 Tim. 2:21).
Lors du combat contre les Amoréens, à la demande de Josué, l’Éternel arrêta le soleil et la lune un jour entier, jusqu’à ce que les ennemis eurent été vaincus. En même temps, de grosses pierres de grêle tombèrent du ciel. On a donné diverses explications de ce miracle :
● À tort, certains exégètes évoquent la prolongation seulement apparente d’un jour. Au cours de celui-ci, les Israélites, qui ne possédaient évidemment pas de montres, auraient accompli une performance nécessitant normalement un plus long temps d’exécution. Dès lors, le miracle aurait été uniquement de nature psychologique, et les fils d’Israël auraient été avantagés par un orage de grêle.
● Dans de vieux récits chinois, indiens et égyptiens, on trouve la mention d’un jour particulièrement long, et les légendes des Indiens sud-américains font état de la durée inhabituelle d’une nuit. Si la grêle a véritablement consisté en pierres, on pourrait penser à une catastrophe cosmique ayant provoqué un ralentissement ou un changement dans la rotation de la terre ; il en serait résulté un jour pendant lequel le soleil aurait brillé plus longtemps que d’habitude (alors que l’autre moitié de la terre restait plongée dans la nuit).
Pour ceux qui croient à l’inspiration de toute la parole de Dieu, il n’existe pas le moindre doute quant au caractère divin de ce miracle. La pensée que le Créateur et le Conservateur de toutes choses ne serait pas capable d’accomplir un tel miracle — car c’était un miracle — relève de l’incrédulité. « Tout ce qu’il lui a plu de faire, l’Éternel l’a fait, dans les cieux et sur la terre » (Ps. 135:6).
Un fait caractéristique et digne de remarque ressort de la lecture du livre de Josué : le retour continuel du peuple à Guilgal, le lieu de la circoncision. Lors de la circoncision dans le pays de Canaan, l’opprobre de l’Égypte fut roulée de dessus Israël. Dans le Nouveau Testament, la signification spirituelle de la circoncision pour le chrétien est expliquée en Philippiens 3:3 et en Colossiens 3:5-11. Le retour à Guilgal parle de la réalisation pratique, chaque jour renouvelée, du fait que la chair de péché ne possède plus aucun droit d’existence dans le croyant ressuscité avec Christ. Voir Josué 5:1-10 ; 9:6 ; 10:6, 7, 9, 15, 43 ; 14:6.
Chap. 1 : Josué, le nouveau conducteur d’Israël
Chap. 2 : Rahab et les deux espions
Chap. 3 : La traversée du Jourdain
Chap. 4 : Les pierres dressées en mémorial
Chap. 5 : La circoncision à Guilgal et la pâque
Chap. 6 : La prise de Jéricho
Chap. 7 : Le péché d’Acan et ses suites
Chap. 8 : La victoire sur Aï ; l’autel sur la montagne d’Ébal
Chap. 9 : La ruse des Gabaonites
Chap. 10 : La défaite des rois au sud de Canaan
Chap. 11 : La défaite des rois au nord de Canaan
Chap. 12 : L’énumération des rois vaincus des deux côtés du Jourdain
Chap. 13 : L’ordre de Dieu et les deux tribus et demie
Chap. 14 : Caleb reçoit Hébron en héritage
Chap. 15 : L’héritage de la tribu de Juda
Chap. 16 et 17 : L’héritage des fils de Joseph (Éphraïm et Manassé)
Chap. 18 : La tente d’assignation dressée à Silo ; l’héritage de Benjamin
Chap. 19 : L’héritage de Siméon, Zabulon, Issacar, Aser, Nephthali et Dan
Chap. 20 : Les six villes de refuge pour l’homicide
Chap. 21 : Les quarante-huit villes pour les Lévites
Chap. 22 : Retour des deux tribus et demie et l’autel en deçà du Jourdain
Chap. 23 : Exhortation de Josué aux chefs des tribus
Chap. 24 : Alliance de Josué avec le peuple à Sichem et mort de Josué.
Canaan divisé entre les douze tribus d’Israël
21 chapitres
Comme beaucoup d’autres livres de l’Ancien Testament, le livre des Juges ne porte pas de mention d’auteur. Selon la tradition juive ancienne, il s’agirait de Samuel, le prophète, qui vivait au temps de Saül et de David, vers l’an 1000 av. J.C.
Le livre des Juges décrit la période commençant après la mort de Josué (Juges 1:1 ; 2:8) et allant jusqu’à la fin de Samson (Juges 16:31).
Les indications suivantes, fournies par le livre des Juges lui-même, montrent que le texte date du début de la royauté sous Saül :
● Au chapitre 1, nous lisons : « Le Jébusien a habité avec les fils de Benjamin à Jérusalem jusqu’à ce jour » (v. 21). Selon 2 Samuel 5:6-8, c’est par David seulement que Jérusalem fut prise. Le verset 21 de Juges 1 doit donc avoir été écrit antérieurement.
● La mention, plusieurs fois répétée, qu’en ces jours-là, il n’y avait pas de roi en Israël (Juges 17:6 ; 18:1 ; 19:1 ; 21:25) indique que le livre a été rédigé au début de la royauté en Israël.
Après la mort de Josué, le péché du peuple apparut toujours plus nettement. En effet, contrairement au commandement de Dieu, les Israélites n’exterminèrent pas les Cananéens et, s’éloignant de plus en plus de l’Éternel, allèrent même jusqu’à adopter leur idolâtrie. L’unité du peuple en souffrit.
Dieu punit les tribus d’Israël en permettant qu’elles soient subjuguées par leurs ennemis. Mais en réponse aux cris des siens, il leur envoya douze juges ou libérateurs. Toutefois, eux aussi manifestèrent des manquements toujours plus nombreux.
Si le livre des Juges est une chronique de la faillite humaine, il évoque aussi des délivrances et des réveils suscités par Dieu. Le livre de Josué décrit en figure les bénédictions du peuple de Dieu et ses conquêtes. Dans le livre des Juges, nous assistons au premier déclin de ce peuple. De même l’Église, après une courte période de prospérité, a vite connu la chute en raison de péchés et d’erreurs. Pourtant à elle également Dieu a souvent envoyé des « délivrances » qui ont produit de courts réveils spirituels.
● Juges 3:8-11 : Oppression de Cushan-Rishhathaïm et délivrance par Othniel
● Juges 3:12-31 : Ehud et Shamgar délivrent Israël des Moabites et des Philistins
● Juges 4 et 5 : Debora et Barak remportent la victoire sur Jabin
● Juges 6:1 à 8:32 : Gédéon vainc Madian
● Juges 8:33 à 10:5 : Thola et Jaïr
● Juges 10:6 à 12:15 : Jephthé, Ibtsan, Elon et Abdon
● Juges 13 à 16 : Samson et les Philistins
● Quarante ans de repos sous Othniel (Juges 3:11)
● Quatre-vingts (2 x 40) ans de repos sous Ehud (Juges 3:30)
● Quarante ans de repos sous Debora (Juges 5:31)
● Quarante ans de repos sous Gédéon (Juges 8:28)
● Quarante ans de détresse sous les Philistins (Juges 13:1)
● (À cela s’ajoutent les quarante ans de déclin sous Éli ; 1 Samuel 4:18.)
Concernant la période des Juges, les différentes indications de dates s’expliquent au mieux de la manière suivante :
— On ne peut pas simplement additionner les années indiquées dans le livre des Juges, en raison de nombreux événements qui s’y déroulent parallèlement (comp. Juges 10:7-9 et 13:1).
— Au temps de Jephthé, Israël habitait depuis déjà environ trois cents ans à Hesbon, en deçà du Jourdain (Juges 11:26) ; c’est-à-dire le territoire situé à l’est du Jourdain (Ed.).
— La période de 480 ans évoquée en 1 Rois 6:1 commence à la sortie d’Égypte et s’achève lors de la quatrième année du règne de Salomon. Si l’on en retranche les quarante ans de la traversée du désert, le temps de Josué et les années des règnes de Saül et de David (quarante ans chacun), il reste à peine 350 ans pour l’époque des Juges.
— Selon les données fournies par les meilleurs manuscrits du Nouveau Testament, les 450 ans d’Actes 13:19, 20 ne se rapportent pas au temps des Juges, mais à l’époque qui a précédé. Le Nouveau Testament grec (Nestle-Aland, 27e éd.) a le texte suivant : « Et ayant détruit sept nations au pays de Canaan, il leur en donna le pays en héritage au cours de 450 ans environ. Et après ces choses, il leur donna des juges, jusqu’à Samuel le prophète. » Cela signifie que la période de 450 ans prit fin au début du temps des Juges, commençant dès lors à l’époque des patriarches. Une autre possibilité consiste à fixer le début de cette période de 450 ans environ au moment de la sortie d’Égypte, et de la considérer terminée à la mort de Samuel.
Chapitre 1 : La faiblesse croissante d’Israël dans ses combats contre les Cananéens
Chapitre 2 : La chute d’Israël après la mort de Josué
Chapitre 3:1-7 : Israël se mêle aux Cananéens
Chapitre 3:8-11 : Oppression de Cushan-Rishhathaïm et délivrance par Othniel
Chapitre 3:12-31 : Ehud et Shamgar délivrent Israël des Moabites et des Philistins
Chapitres 4 et 5 : Debora (avec Barak) remporte la victoire sur Jabin
Chapitres 6:1 à 8:32 : Gédéon vainc les Madianites
Chapitres 8:33 à 10:5 : Despotisme d’Abimélec ; Thola et Jaïr
Chapitres 10:6 à 12:15 : Jephthé bat les Ammonites ; Ibtsan, Elon et Abdon
Chapitres 13 à 16 : Samson et les Philistins
Chapitres 17 et 18 : Idolâtrie de Michée et de la tribu de Dan
Chapitres 19 à 21 : Immoralité à Guibha et guerre fratricide d’Israël avec la tribu de Benjamin.
4 chapitres
Le livre de Ruth sert de lien entre celui des Juges et ceux de Samuel. Le premier verset de Ruth fait allusion au temps des Juges, le dernier se rapporte au roi David.
Le nom de l’auteur du livre de Ruth n’est pas mentionné. La table généalogique du chapitre 4 (v. 17, 22) remontant jusqu’à David, on peut affirmer que ce court livre de Ruth a été écrit au temps de David (c’est-à-dire vers 1000 av. J.C.). D’après le Talmud babylonien des Juifs, Samuel en aurait été le rédacteur. De nombreux exégètes de la Bible partagent cet avis.
Le livre de Ruth décrit la grâce de Dieu. Malgré la chute et la ruine du peuple d’Israël au temps des Juges, L’Éternel agit en vue de l’accomplissement de ses promesses concernant le Messie annoncé.
En tant que païenne, selon la loi (Deut. 23:3), Ruth la Moabite ne pouvait posséder aucun droit au peuple de Dieu.. Elle cherche par la foi protection auprès du Dieu d’Israël, et est reçue, par sa grâce, au sein du peuple. Le mariage de Ruth avec Boaz, « celui qui a le droit de rachat » (en hébreu : go’el), confère une place à cette femme dans l’arbre généalogique du roi David et, par là même, du Messie, Jésus de Nazareth (Ruth 4:22 ; Matt. 1:5).
Considéré sous l’aspect des types, le livre de Ruth montre : comment Dieu, au temps de la fin, recevra le résidu croyant du peuple d’Israël. Naomi représente le peuple d’Israël qui a quitté son pays et a tout perdu. Ruth est une image du résidu des derniers temps qui, semblable aux païens, ne possède aucun droit aux promesses de Dieu. Le proche parent (Ruth 3:12 ; une image de la loi du Sinaï) ne peut pas racheter Ruth. Mais Boaz, le précurseur et type de Jésus Christ, a pitié d’elle.
D’un autre côté, le livre de Ruth décrit les étapes de la foi et les progrès d’une âme sauvée par la grâce de Dieu, nourrie, conduite et introduite dans la pleine communion avec Christ.
En fait, le personnage central du livre de Ruth est Boaz, celui qui a le droit de rachat. Son nom se retrouve presque deux fois plus souvent (21 fois) que celui de Ruth (12 fois) ! En Israël, celui qui avait le droit de rachat jouait un rôle important ; il est un type de Christ, le Rédempteur.
Trois devoirs incombaient à celui qui avait le droit de rachat :
● Il pouvait racheter la possession d’un Israélite tombé dans la pauvreté (Lév. 25:25).
● Il pouvait racheter son frère devenu pauvre (Lév. 25:47-49).
● Il devait exécuter le jugement sur le meurtrier (Nomb. 35:19).
Toutefois nous trouvons ici, dans le livre de Ruth, une quatrième obligation concernant celui qui avait le droit de rachat. Le devoir pour un Israélite d’épouser la veuve de son frère mort sans enfant, afin que son nom ne soit pas effacé (voir Deut. 25:5), s’étendait, semble-t-il, aussi au go’el, qui pouvait être un parent éloigné. Par la suite, cette pratique du judaïsme tomba en désuétude.
Du point de vue spirituel, le vrai go’el, le Seigneur Jésus Christ, s’est acquitté de tous ces devoirs. Il est celui qui délivre de la servitude du diable (Héb. 2:15), qui donne la vie éternelle (Jean 1:4, 12, 13), qui rachète l’héritage (Éph. 1:11-14), mais un jour, il sera aussi le divin « vengeur du sang », le juste juge (Jean 5:27). En hébreu, la notion de « (r)achat » (ga’al, go’el) revient 21 fois dans le livre de Ruth.
La connaissance de la signification des noms hébreux constitue une aide particulièrement précieuse pour la compréhension du livre de Ruth :
Élimélec : « Mon Dieu est roi »
Makhlon : « Maladie »
Kilion : « Languissant »
Boaz : « En lui est la force »
Naomi : « Mes délices »
Mara : « Amère »
Orpa : « Sa nuque »
Ruth : « Beauté » ou « satisfaction »
Chapitre 1 : Le départ pour Moab et le retour à Bethlehem
Chapitre 2 : Ruth glane et rencontre Boaz
Chapitre 3 : Ruth s’adresse par la foi à Boaz, celui qui a le droit de rachat
Chapitre 4 : Par son mariage avec Boaz, Ruth devient une ancêtre de David.
31 et 24 chapitres
Les deux livres de Samuel formaient à l’origine une seule œuvre historique. Ce sont les auteurs de la version des Septante (la traduction grecque de l’Ancien Testament, vers 200 av. J.C.) qui introduisirent la séparation en deux livres. Le premier se terminait avec la mort de Saül, et le second commençait par le règne de David. Cette division proposée par les rédacteurs de la Septante fut reprise dans la Vulgate (la traduction latine de la Bible entière au 4e siècle apr. J.C.), et enfin, depuis Daniel Bomberg (1517), elle se trouve également dans les éditions imprimées de la Bible hébraïque. Dans la Septante et la Vulgate, les livres de Samuel font partie intégrante de ceux des Rois. Ce dernier titre se justifie dans une certaine mesure, car les livres de Samuel décrivent la royauté sous Saül et David, et ceux des Rois, les règnes des monarques d’Israël et de Juda. Toutefois le titre hébreu primitif, Samuel, convient mieux, car les deux livres retracent la vie de Samuel le prophète, ainsi que le règne des deux rois qui ont été oints par lui.
Tout ceci ne renseigne pas sur l’auteur, dont nous ne trouvons aucune mention dans ces livres. Selon la tradition juive du Talmud, Samuel est le rédacteur des chapitres 1 à 24 du premier livre, c’est-à-dire du récit concernant son époque. Les chapitres 25 à 31 ainsi que tout le second livre ont peut-être été écrits par les prophètes Gad et Nathan. Le verset 29 de 1 Chroniques 29 y fait allusion : « Et les actes du roi David, les premiers et les derniers, voici, ils sont écrits dans le livre de Samuel, le voyant, et dans le livre de Nathan, le prophète, et dans le livre de Gad, le voyant ». Toutefois, en 1 Samuel 27:6, la mention du fait que Tsiklag a appartenu aux rois de Juda « jusqu’à ce jour » est considérée par certains comme un indice permettant de situer la rédaction de ces livres après la division du royaume sous Roboam.
Le premier livre de Samuel couvre une période d’environ 90 ans, depuis la naissance de Samuel vers 1100 av. J.C. jusqu’à la mort de Saül vers 1010 av. J.C. Le second livre de Samuel décrit le règne de David (env. 1010-970 av. J.C.).
Les livres de Samuel présentent la transition entre la période des juges et celle des rois. Samuel, le personnage central du premier livre, est à la fois le dernier juge et le premier prophète (Actes 3:24 ; 13:20).
De la même façon que dans le livre des Juges, le récit commence par la description du manquement d’Israël quant à sa responsabilité. Les juges faillirent en exerçant leur fonction sous Éli et ses fils (1 Sam. 2:22-25 ; 4:17, 18), mais aussi à l’époque des deux fils de Samuel (1 Sam. 8:1, 2). La faute dans la maison d’Éli est d’autant plus grave qu’elle touche ici également la sacrificature, qui devait servir de médiatrice entre Dieu et le peuple. Même l’arche de l’alliance, l’ustensile le plus saint du tabernacle et le symbole du trône de l’Éternel, fut prise par l’ennemi.
Au milieu d’une telle situation, Dieu envoie, dans la personne de Samuel, le premier prophète, qui se présente pour l’Éternel auprès du peuple d’Israël. Samuel est également celui qui introduit la royauté : d’abord, sur la demande du peuple, le roi Saül, l’homme selon la chair, puis David, l’homme selon le cœur de Dieu (1 Sam. 13:14).
David fait de Jérusalem le centre politique et religieux d’Israël (2 Sam. 5:6-12 ; 6:1-17). Les paroles de l’Éternel en 2 Samuel 7 (v. 4-16) et celles de David au chapitre 23 du même livre (v. 1-7), mettent en évidence la signification de la royauté telle qu’elle a été instituée par Dieu. De plus, elles annoncent prophétiquement le règne millénaire du Messie.
Le service prophétique de Samuel avant l’introduction de la royauté donne une image de la manière d’agir de Dieu dans l’économie présente de la grâce. Saül, l’homme selon la chair, obtient d’abord le pouvoir, tandis que David, le roi oint selon les pensées de Dieu comme type de Christ, est rejeté et persécuté. David ne reçoit l’autorité suprême qu’après la mort de l’adversaire. Toutefois, son règne est caractérisé par le combat, et non pas encore par la paix, comme le sera celui de son fils Salomon. Alors que Salomon est un type du Seigneur pendant le règne millénaire de paix, David représente Christ comme celui qui est rejeté maintenant, mais qui exercera le jugement lors de sa venue (comp. Ps. 110). L’expression « oint » revient presque aussi souvent au long des deux livres de Samuel que dans l’ensemble des autres livres de l’Ancien Testament. La première mention (1 Sam. 2:10) fait déjà allusion au Messie.
Dans le premier livre de Samuel en particulier, la prière joue un rôle important.
● Le nom Samuel déjà signifie : « demandé à Dieu » ou « Dieu a exaucé » (peut-être aussi : « nom de Dieu »). Anne, la mère de Samuel, pria pour avoir un enfant (1 Sam. 1:10-18, 26, 27) et, lorsqu’un fils lui fut accordé, elle remercia Dieu (1 Sam. 2:1-10).
● Exauçant la prière de Samuel, l’Éternel donna à Israël la victoire sur les Philistins (1 Sam. 7:5, 9).
● Lorsque, de sa propre volonté, Israël réclama un roi, Samuel pria Dieu qui aussi lui répondit (1 Sam. 8:6-9).
● Samuel, l’homme de prière, reçoit des révélations de Dieu (1 Sam. 9:15).
● Samuel aurait considéré comme un péché de cesser de prier pour son peuple Israël (1 Sam. 12:19, 23).
● Samuel pria pour Saül et le peuple (1 Sam. 15:11).
L’arche de l’alliance avec le propitiatoire était le trône de l’Éternel au milieu de son peuple, c’est-à-dire le témoignage de sa présence. Dans les livres de Samuel, l’histoire de cette arche montre clairement l’état du peuple aux yeux de Dieu. En 1 Samuel 3:3, l’arche se trouvait à Silo, et Samuel résidait là. Au chapitre 4, afin d’opérer la victoire contre les Philistins, l’arche fut transférée de Silo au campement militaire d’Israël. Mais elle tomba entre les mains de l’ennemi ; Éli mourut à l’ouïe de cette nouvelle, et les Philistins furent punis par Dieu (1 Sam. 5). En 1 Samuel 6:1 à 7:2, l’arche est transportée à Kiriath-Jéarim, où elle reste vingt ans. Il faut attendre David pour qu’elle soit ramenée à Sion, le lieu que l’Éternel avait choisi pour y faire habiter son nom (2 Sam. 6 ; comp. Deut. 12:5 ; Ps. 132), l’endroit où plus tard Salomon bâtit le temple (1 Rois 6 à 8).
Chap. 1:1 à 2:11 : Naissance de Samuel
Chap. 2:12-36 : Chute de la sacrificature
Chap. 3 : Appel de Samuel comme prophète
Chap. 4 : L’arche de l’alliance prise par les Philistins
Chap. 5 : L’arche de l’alliance dans le pays des Philistins
Chap. 6 : Retour de l’arche de l’alliance en Israël
Chap. 7 : Repentance d’Israël et victoire
Chap. 8 : Israël réclame un roi
Chap. 9 et 10 : Saül établi roi sur Israël
Chap. 11 : La victoire de Saül sur les Ammonites
Chap. 12 : Le dernier discours de Samuel à Israël
Chap. 13 : La première faute de Saül
Chap. 14 : La victoire de Jonathan et une nouvelle faute de Saül
Chap. 15 : Désobéissance et rejet de Saül
Chap. 16 : David est oint comme roi
Chap. 17 : Victoire de David sur Goliath
Chap. 18 : La jalousie de Saül à l’égard de David
Chap. 19 : Saül cherche à tuer David
Chap. 20 : David fuit devant Saül
Chap. 21 : Fuite de David chez le sacrificateur à Nob et à Gath
Chap. 22 : David dans la caverne d’Adullam et la vengeance de Saül sur les sacrificateurs
Chap. 23 : David à Kehila et dans le désert de Ziph
Chap. 24 : David épargne la vie de Saül à En-Guédi
Chap. 25 : Nabal et Abigaïl
Chap. 26 : David épargne une seconde fois Saül
Chap. 27 : Fuite de David auprès d’Akish, roi des Philistins
Chap. 28 : Saül chez la femme qui évoque les esprits à En-Dor
Chap. 29 : Faute de David chez les Philistins
Chap. 30 : Tsiklag : punition et restauration de David
Chap. 31 : Mort de Saül et de Jonathan.
Chap. 1 : Le deuil de David sur Saül et Jonathan
Chap. 2 à 4 : Le combat de David contre Ish-Bosheth et Abner
Chap. 5 : David prend Jérusalem
Chap. 6 : L’arche de l’alliance est amenée à Jérusalem
Chap. 7 : La promesse et l’alliance de Dieu avec David
Chap. 8 : La victoire de David sur les Syriens
Chap. 9 : David use de grâce envers Mephibosheth
Chap. 10 : Nouvelles victoires sur Ammon et la Syrie
Chap. 11 : Le péché de David avec Bath-Shéba
Chap. 12 : Repentance de David et discipline
Chap. 13 : Péché et mort d’Amnon
Chap. 14 : Retour d’Absalom
Chap. 15 et 16 : Soulèvement d’Absalom et fuite de David
Chap. 17 : Akhitophel et Hushaï
Chap. 18 : La fin d’Absalom
Chap. 19 : Le retour de David
Chap. 20 : Soulèvement de Shéba
Chap. 21 : David et les Gabaonites ; guerres des Philistins
Chap. 22:1 à 23:7 : Psaume de la victoire et dernières paroles de David
Chap. 23:8-39 : Les hommes forts de David
Chap. 24 : Dénombrement du peuple, punition et grâce.
22 et 25 chapitres
Dans la Bible hébraïque, les livres des Rois formaient à l’origine un seul écrit. Les auteurs de la version des Septante (la traduction grecque de l’Ancien Testament vers 200 av. J. C.) introduisirent la division en deux livres, qui fut également adoptée plus tard dans la Vulgate (la traduction latine de la Bible vers 400 apr. J.C.). Pour les manuscrits en hébreu de l’Ancien Testament, cette partition apparaît à partir du 15e siècle. Daniel Bomberg fut le premier à la reprendre dans une édition hébraïque de la Bible en 1517. Dans la version des Septante et la Vulgate, ces deux textes sont intitulés le troisième et le quatrième livre des Rois (ou : des Royaumes).
L’auteur des livres des Rois n’est pas mentionné. Selon la tradition juive du Talmud, ce fut le prophète Jérémie. Relevons ce fait frappant : les versets 18 à 25 et 30 de 2 Rois 24 sont répétés presque textuellement dans le chapitre 52 de Jérémie.
On peut aussi remarquer à propos du second livre des Rois l’absence du nom de Jérémie dans les biographies de Jéhoïakim et Sédécias. Pourtant, on trouve des mentions d’Ésaïe et d’autres prophètes, qui ont exercé leur ministère plus tôt.
Selon différents passages, il apparaît que d’autres récits, portant sur la vie de tel ou tel souverain, ont peut-être servi de références à l’auteur des livres des Rois. Il est parlé, par exemple, du « livre des actes de Salomon » (1 Rois 11:41), puis plusieurs fois du « livre des chroniques des rois d’Israël » (1 Rois 14:19 à 2 Rois 15:31) et du « livre des chroniques des rois de Juda » (1 Rois 14:29 à 2 Rois 24:5). En outre, l’histoire de la vie d’Ézéchias rapportée dans les chapitres 36 à 39 d’Ésaïe est largement reproduite en 2 Rois 18 à 20. Sous la direction du Saint Esprit, l’auteur des livres des Rois a pu se servir de ces « sources » existantes pour la rédaction de son texte divinement inspiré.
Les événements décrits dans les deux livres des Rois couvrent la période s’étendant des derniers jours de David (vers 970 av. J.C.) jusqu’à la trente-septième année de la captivité de Jéhoïakin à Babylone (vers 561 av. J.C.), soit environ quatre cents ans. Ces livres furent donc vraisemblablement rédigés ou achevés au plus tôt pendant la captivité babylonienne.
Après les livres de Josué, des Juges, de 1 et 2 Samuel, les deux livres des Rois constituent la suite chronologique de l’histoire du peuple d’Israël en Canaan (Palestine). La description de la royauté en Israël, commencée dans les livres de Samuel, est poursuivie jusqu’à la captivité babylonienne. Toutefois les livres des Rois retracent davantage l’histoire du royaume des dix tribus (Israël), alors que le second livre des Chroniques présente plutôt celle du royaume des deux tribus (Juda).
Après la mort de David, Salomon (en hébreu : « pacifique »), type de Christ, le vrai Roi de paix, est établi souverain sur Israël. Ensemble, David et Salomon parlent de Christ tant dans sa réjection que dans le glorieux règne de paix qui y fait suite. Après la mort de Salomon, le royaume d’Israël est divisé en deux. Au nord de la Palestine, le royaume des dix tribus (Israël) se constitue sous Jéroboam ; et au sud, les deux tribus de Juda et de Benjamin avec la ville de Jérusalem (Juda) subsistent avec Roboam, le fils de Salomon, pour roi.
L’histoire des dix-neuf rois d’Israël et des dix-neuf rois de Juda (sans compter la reine Athalie) correspond au deuxième déclin du peuple de Dieu. Après la délivrance d’Israël hors d’Égypte et son introduction en Canaan sous la conduite de Moïse, Aaron et Josué, le peuple s’était toujours plus éloigné de Dieu malgré la sacrificature et l’office des juges. Par l’établissement de la royauté sous David, Dieu fit un nouveau commencement avec son peuple, mais il fallut peu de temps avant que la chute s’amorce une fois encore. Si la première période s’acheva avec le rejet de l’Éternel par le peuple (1 Sam. 8:7 ; Ps. 78:60), à la fin de la seconde période, Israël dut être rejeté par Dieu (2 Rois 17:20 ; 2 Chron. 36:16).
Dieu ne cessait d’envoyer des prophètes au peuple pour l’appeler à la repentance. Nous citerons principalement Élie, le prophète du jugement, dont huit miracles sont rapportés ; Élisée, le prophète de la grâce, qui opéra seize miracles, et Ésaïe, le prophète du Messie. L’expression « homme de Dieu » revient plus de cinquante fois dans les deux livres des Rois.
Par conséquent, ces livres portent, d’une manière particulière, un sceau prophétique, alors que les livres des Chroniques revêtent un caractère sacerdotal.
Sur chacun des dix-neuf rois du royaume septentrional des dix tribus, Dieu dut prononcer ce jugement : « Il fit ce qui est mauvais » ; tandis que parmi les souverains de Juda, quelques-uns demeurèrent encore fidèles à l’Éternel, surtout Josaphat, Ézéchias et Josias. Les réveils qu’ils suscitèrent parmi le peuple de Dieu peuvent être comparés avec ceux que connut la chrétienté (pendant la Réforme et au cours des 18/19e siècles, par exemple).
En 1868, le missionnaire allemand Klein découvrit, dans le territoire situé à l’est du Jourdain près de la ville moabite de Dibon, une pierre portant une inscription de Mésha, roi de Moab (voir 2 Rois 3). En lettres hébraïques anciennes, Mésha exposait par écrit le différend qui l’opposait au roi Joram d’Israël. Conservée actuellement au musée du Louvre à Paris, cette pierre date de 840 av. J. C. environ. Il s’agit certainement du témoignage écrit non biblique le plus ancien qui atteste la rigoureuse exactitude des récits de l’Ancien Testament concernant des faits historiques.
Rois d’Israël |
Dates |
Rois de Juda |
Dates |
Autres royaumes |
Jéroboam I |
931-910 |
Roboam |
931-913 |
Shishak, env. 924 (Égypte) |
Nadab |
910-909 |
Abija(m) |
913-911 |
|
Baësha |
909-886 |
Asa |
911-870 |
Ben-Hadad I, env. 900(Syrie) |
Ela |
886-885 |
|
|
|
Zimri |
885 |
|
|
|
Omri |
885-874 |
|
|
|
Achab |
874-853 |
Josaphat* |
872-848 |
|
Achazia |
853-852 |
|
|
Shalmanéser III 859-824 (Assyrie) |
Joram |
852-841 |
Joram |
848-841 |
|
Jéhu |
841-814 |
Achazia |
841 |
|
|
|
Athalie |
841-835 |
|
Joakhaz |
814-798 |
Joas |
835-796 |
|
Joas |
798-782 |
Amatsia |
796-767 |
Ben-Hadad II 796-770 (Syrie) |
Jéroboam II* |
793-753 |
Azaria* (Ozias) |
791-740 |
|
Zacharie |
753-752 |
|
|
|
Shallum |
752 |
|
|
|
Menahem |
752-742 |
Jotham* |
750-732 ( ? 751-735) |
Tiglath-Piléser III 745-727 (Assyrie) |
Pekakhia |
742-740 |
|
|
|
Pékakh* |
740-732 ( ? 752-732) |
Achaz |
735-716 ( ? 742-726) |
Shalmanéser V 727-722 (Assyrie) |
Osée |
732-722 |
Ézéchias |
716-687 ( ? 728-697) |
Sargon II 722-705 (Assyrie) |
722/721 : Transportation en Assyrie |
|
Manassé* |
697-642 |
Sankhérib 704-681 (Assyrie) |
|
|
Amon |
642-640 |
Ésar-Haddon 680-669 (Assyrie) |
|
|
Josias |
640-609 |
|
|
|
Joakhaz |
609 |
Nebucadnetsar 605-562 (Babylone) |
|
|
Jehoiakim |
609-598 |
1re transportation à Babylone 605 |
|
|
Jehoiakin |
598-597 |
2e transportation à Babylone 597 |
|
|
Sédécias |
597-586 |
3e transportation à Babylone 586 |
|
|
|
586 |
Destruction de Jérusalem |
* = Selon la datation, royauté contemporaine avec celle de son prédécesseur, respectivement son successeur.
Après la transportation des dix tribus d’Israël en Assyrie, en 722 av. J.C., le roi d’Assyrie fit venir des peuplades étrangères dans le pays pour qu’elles habitent les villes de Samarie (2 Rois 17:24ss). Ces populations se mêlèrent bien aux Israélites restés sur place, mais conservèrent leur culte idolâtre. Sur l’ordre du roi d’Assyrie, un sacrificateur israélite fut ramené de la déportation pour enseigner aux colons païens comment ils devaient craindre l’Éternel. Toutefois ces habitants n’abandonnèrent pas leurs dieux, et conservèrent le caractère de peuple mélangé. Plus tard, les Samaritains bâtirent sur la montagne de Garizim leur propre sanctuaire et firent du Pentateuque leur écrit sacré.
À la fin de la captivité babylonienne, les Samaritains voulurent coopérer à la reconstruction du temple ; mais les Juifs refusèrent (Esdras 4:2, 3). Dans le Nouveau Testament, les évangiles font également souvent état du rejet et de l’inimitié entre les Juifs et les Samaritains.
Aujourd’hui, quelque quatre cents « Samaritains » vivent près de Naplouse (ou : Nabulus, le nom arabe de l’antique Sichem).
Chap. 1 et 2 : Salomon devient roi et David meurt
Chap. 3 : Prière de Salomon demandant la sagesse
Chap. 4 : Pouvoir de Salomon
Chap. 5 : Préparatifs pour la construction du temple
Chap. 6 et 7 : La construction du temple et de ses ustensiles
Chap. 8 : Consécration du temple et prière de Salomon
Chap. 9 : Grandeur de Salomon
Chap. 10 : La reine de Sheba
Chap. 11 : Manquement et mort de Salomon
Chap. 12 : La division du royaume sous Roboam et Jéroboam
Chap. 13 : L’homme de Dieu de Juda et le prophète de Béthel
Chap. 14 : Les règnes de Jéroboam et de Roboam
Chap. 15 : Les règnes d’Abijam et d’Asa en Juda, de Nadab et de Baësha en Israël
Chap. 16 : Les règnes d’Éla, de Zimri, d’Omri et d’Achab en Israël
Chap. 17 : Élie au torrent du Kerith et chez la veuve à Sarepta (comp. Luc 4:25, 26)
Chap. 18 : Élie sur le Carmel
Chap. 19 : Élie à Horeb
Chap. 20 : Les guerres d’Achab contre les Syriens
Chap. 21 : Achab et la vigne de Naboth
Chap. 22 : La dernière guerre d’Achab contre les Syriens et sa mort
2 ROIS
Chap. 1 : Élie et Achazia
Chap. 2 : L’ascension d’Élie
Chap. 3 : La guerre de Joram contre Moab
Chap. 4 : Quatre miracles d’Élisée
Chap. 5 : Élisée guérit la lèpre de Naaman
Chap. 6 et 7 : La guerre des Syriens contre Israël
Chap. 8 : Élisée et Hazaël
Chap. 9 et 10 : Le règne de Jéhu
Chap. 11 : Le règne d’Athalie en Juda
Chap. 12 : Le règne de Joas en Juda
Chap. 13 : Les règnes de Joakhaz et de Joas en Israël
Chap. 14 : Les règnes d’Amatsia en Juda et de Jéroboam II en Israël
Chap. 15 : Les règnes d’Azaria (Ozias) et de Jotham en Juda ; de Zacharie, Shallum, Menahem, Pekakhia et Pékakh en Israël
Chap. 16 : Le règne d’Achaz en Juda
Chap. 17 : Le règne d’Osée et le déclin du royaume du nord
Chap. 18 et 19 : Le règne d’Ézéchias et le siège par les Assyriens
Chap. 20 : La maladie et la mort d’Ézéchias
Chap. 21 : Les règnes de Manassé et d’Amon
Chap. 22 : Le règne de Josias et la découverte de la loi dans le temple
Chap. 23 : Josias purifie le pays de l’idolâtrie
Chap. 24 : Les derniers rois de Juda assujettis par Babylone
Chap. 25 : La destruction de Jérusalem.
Le royaume divisé (Israël et Juda)
29 et 36 chapitres
Dans l’Ancien Testament hébraïque, les deux livres des Chroniques occupent la dernière place. Ils ne formaient primitivement qu’un seul livre, comme Samuel et les Rois. La version des Septante, la traduction grecque de l’Ancien Testament, est à l’origine de la division. Celle-ci fut reprise pour les traductions ultérieures des Saintes Écritures, puis introduite finalement aussi dans la Bible en hébreu (par Daniel Bomberg le premier, en 1517).
Il ressort de 1 Chroniques 3:19ss et 9:1, 2 et de 2 Chroniques 36:22, 23 que ces livres ne furent écrits ou achevés qu’après la captivité babylonienne. En raison de la similarité des derniers versets du second livre des Chroniques et des premiers du livre d’Esdras, et de la suite historique constituée par le livre d’Esdras après celui des Chroniques, les érudits juifs rédacteurs du Talmud reconnaissaient déjà Esdras en tant qu’auteur des Chroniques. Les registres généalogiques complets figurant au début du premier livre (1 Chron. 1 à 9) confirment cette déduction. Ils étaient particulièrement importants pour les Juifs rentrés de l’exil (comp. Esdras 2:62).
Cependant, comme dans la plupart des écrits de l’Ancien Testament, le nom de l’auteur n’est pas mentionné. Le caractère sacerdotal de ces livres s’accorde toutefois bien avec Esdras, qui était lui-même un sacrificateur (Esdras 7:1-5, 11). L’époque de la rédaction des Chroniques se situerait alors vers les années 450-400 av. J.C.
De nombreux ouvrages historiques, auxquels l’auteur a pu avoir recours, sont mentionnés au long des récits (1 Chron. 5:17 ; 9:1 ; 23:27 ; 27:24 ; 29:29 ; 2 Chron. 9:29 ; 12:15 ; 13:22 ; 24:27 ; 26:22 ; 27:7 ; 33:19 ; 35:25). Pour quiconque reconnaît la Bible comme la parole inspirée de Dieu, l’essentiel ne réside pas dans ces signes extérieurs, mais dans le fait que Dieu lui-même a voulu que ces livres des Chroniques soient écrits sous cette forme pour notre instruction (comp. 1 Cor. 10:6, 11).
Les deux livres des Chroniques ne sont pas une répétition de ceux des Rois. Dieu poursuivait un but particulier en les donnant. L’intention ressort déjà de la présence des longs registres généalogiques d’Israël placés au début, et plus particulièrement ceux de la maison de David : ils remontent jusqu’à Adam, le premier homme. Les livres des Chroniques présentent une rétrospective divine de l’histoire d’Israël et de l’humanité, ainsi que des voies de Dieu envers eux. Une comparaison avec le Deutéronome s’impose : ce dernier n’est pas non plus une simple répétition des livres précédents.
Les livres des Chroniques décrivent particulièrement le royaume de Juda, c’est-à-dire celui des deux tribus, au sud du pays, après la division du peuple. Dans les livres des Rois, le royaume septentrional des dix tribus occupait la première place. Il n’est mentionné ici que quand Juda est concerné.
La royauté de David et de Salomon, puis de leurs successeurs, forme le sujet principal de ces livres. Ensemble, ces deux hommes présentent une figure (un type) de Christ, le Roi rejeté et souffrant, glorifié et régnant. Cela explique que, dans les Chroniques, les fautes de ces rois ne sont pas mentionnées, par exemple l’adultère de David avec Bath-Shéba et le meurtre d’Urie, ou l’idolâtrie de Salomon. Les livres des Rois donnent plutôt des enseignements moraux et soulignent la responsabilité de l’homme. En revanche, les Chroniques contiennent davantage d’instructions typologiques en relation avec la grâce de Dieu.
Un autre thème important est celui du temple et de sa construction. Le sujet est beaucoup plus développé dans les Chroniques que dans le premier livre des Rois. Les chapitres 21 à 29 de 1 Chroniques décrivent l’intérêt de David pour le temple, le lieu d’habitation de Dieu au milieu de son peuple ; en 2 Chroniques 2 à 7, nous trouvons la construction et la consécration du temple sous le roi Salomon. Plus tard aussi, le rétablissement du culte dans le temple est mentionné à plusieurs reprises (Josias, Ézéchias). Les livres des Chroniques montrent le côté spirituel, ou cultuel, de la vie dans le royaume de Juda, et portent par conséquent un caractère sacerdotal. Les livres des Rois sont davantage marqués par un sceau prophétique.
Les livres des Chroniques comme ceux des Rois décrivent la chute du peuple, une chute sur le point d’être consommée. Dans le royaume de Juda, elle fut toutefois interrompue par de nombreux réveils suscités par des rois fidèles (en particulier sous Josaphat, Ézéchias et Josias). Quant à l’histoire du peuple de Dieu, le récit s’achève par le rejet des Juifs de la part de l’Éternel, et par la transportation et la captivité à Babylone dans les années 605-586 av. J.C. Babylone est la figure de la puissance du monde parée de vêtements religieux (comp. Gen. 11 et Apoc. 17 et 18).
Mais tout à la fin de ces deux livres, nous voyons comment Dieu réveille le cœur du roi Cyrus de Perse, afin qu’il encourage les Juifs à rentrer en Palestine. La grâce de Dieu apparaît encore en cela.
Outre les points mentionnés ci-dessus, de remarquables différences entre les livres des Chroniques et ceux des Rois apparaissent aussi dans la description du temple.
Les chambres latérales dont il est parlé en 1 Rois 6:5-10 manquent dans 2 Chroniques. Le voile du temple (2 Chron. 3:14) et l’autel d’airain (2 Chron. 4:1) ne sont pas mentionnés par l’auteur du premier livre des Rois. Ces exemples ainsi que d’autres petites divergences montrent que le premier livre des Rois présente l’habitation de Dieu et la communion intime de son peuple avec lui, tandis que le second livre des Chroniques dépeint le lieu où l’on s’approche de Dieu pour l’adorer.
Chap. 1 : D’Adam à Édom
Chap. 2:1 à 4:23 : Juda, spécialement la maison de David
Chap. 4:24 à 8:40 : Les autres tribus d’Israël
Chap. 9 : Les habitants de Jérusalem
Chap. 10 : La fin du règne de Saül
Chap. 11 : Le roi David et ses hommes forts
Chap. 12 : Les fidèles partisans de David
Chap. 13 : David et l’arche de l’alliance
Chap. 14 : La victoire de David sur les Philistins
Chap. 15 et 16 : L’arche de l’alliance amenée à Jérusalem
Chap. 17 : Le désir de David de bâtir un temple
Chap. 18 à 20 : Les guerres de David
Chap. 21 : Le dénombrement et la punition qui s’ensuit
Chap. 22 : Préparatifs pour la construction du temple
Chap. 23 : Les charges des Lévites
Chap. 24 : Les charges des sacrificateurs
Chap. 25 : Les charges des chantres
Chap. 26 : Les charges des gardiens des portes et autres serviteurs
Chap. 27 : Les chefs de l’armée et les préposés au service public
Chap. 28 : La présentation de Salomon
Chap. 29 : Les dernières paroles de David et sa mort
Chap. 1 : Début du règne de Salomon
Chap. 2 à 4 : La construction du temple
Chap. 5 à 7 : La consécration du temple
Chap. 8 et 9 : La gloire et la mort de Salomon
Chap. 10 à 12 : Division du royaume et règne de Roboam
Chap. 13 : Abija
Chap. 14 à 16 : Asa
Chap. 17 : Josaphat
Chap. 18 : Alliance de Josaphat avec Achab
Chap. 19 : L’établissement de juges par Josaphat
Chap. 20 : Délivrance de Moab (Josaphat)
Chap. 21 : Joram
Chap. 22 : Achazia
Chap. 23 : Athalie
Chap. 24 : Joas : zèle et chute
Chap. 25 : Amatsia
Chap. 26 : Ozias (Azaria)
Chap. 27 : Jotham
Chap. 28 : Achaz
Chap. 29 : Ézéchias purifie le temple
Chap. 30 : La pâque d’Ézéchias
Chap. 31 : Autres réformes d’Ézéchias
Chap. 32 : L’attaque du roi d’Assyrie Sankhérib
Chap. 33 : Manassé et Amon
Chap. 34 : Josias : purification du temple et découverte de la loi
Chap. 35 : La pâque de Josias
Chap. 36 : Joakhaz, Jehoïakim, Jehoïakin, Sédécias et la prise de Jérusalem.
10 chapitres
En comparant le dernier paragraphe du second livre des Chroniques (v. 22, 23 du chap. 36) avec les trois premiers versets d’Esdras 1, on constate que les deux passages sont pratiquement identiques. Ainsi le texte d’Esdras (son nom signifie « aide ») se rattache directement au second livre des Chroniques, tant du point de vue historique que quant au contenu. Pourtant, entre ces deux écrits s’intercalent les soixante-dix ans de la captivité babylonienne (comp. Jér. 25). Commencé lors de la première transportation d’une partie des Juifs sous le règne de Jéhoïakim en 606/605 av. J.C., l’exil s’acheva avec l’édit du roi Cyrus de Perse en 537/536 av. J.C., permettant le retour des Israélites en Palestine pour rebâtir à Jérusalem le temple en ruine.
Dans les bibles hébraïques et dans la version des Septante, les livres d’Esdras et de Néhémie présentent une certaine unité. Toutefois, les rédacteurs de la Septante, et par la suite ceux de la Vulgate aussi, séparèrent, voire distinguèrent les deux textes. Aujourd’hui, les versions de la Septante et de la Vulgate contiennent en partie deux autres livres, non inspirés et n’appartenant pas au canon des Saintes Écritures, appelés du nom d’Esdras. Il pourrait en résulter chez certains lecteurs une confusion, que le petit tableau ci-dessous aidera à éviter.
Français |
Vulgate (latin) |
Septante (grec) |
Esdras |
I Esdras |
II Esdras |
Néhémie |
II Esdras |
II Esdras |
3e livre d’Esdras (apocryphe) |
III Esdras |
I Esdras |
4e livre d’Esdras (pseudépigraphe) |
IV Esdras |
Esdras-Apocalypse |
Dès les temps les plus reculés, la rédaction du livre d’Esdras a été attribuée au scribe du même nom. Esdras remonta à Jérusalem avec le deuxième groupe d’exilés rentrant de la captivité, vers 458 av. J.C. (chap. 7). Aussi l’auteur emploie-t-il à partir du chapitre 7 de son livre le pronom « je » (Esdras 7:1, 28). Les chapitres 4 (depuis lev 18) à 6 (jusqu’au v. 18) et 7 (v. 12 à 26) sont écrits non pas en hébreu mais en araméen. Langue sémitique comme l’hébreu, l’araméen était employé en Perse dans le domaine des affaires administratives et internationales. Les passages mentionnés contiennent des documents officiels qui étaient destinés plutôt à la cour royale perse.
Les prophètes Aggée et Zacharie, nommés en Esdras 5:1 et 6:14, étaient des contemporains de Zorobabel et de Jéshua. Ils confirment et complètent par leurs écrits les faits décrits dans le livre d’Esdras.
La chute du royaume israélite du nord (les dix tribus) en 722 av. J.C. et la transportation des fils d’Israël en Assyrie, ainsi que la fin du royaume du sud (Juda) avec la captivité à Babylone en 605-586 av. J.C. marquèrent le terme de la théocratie au sein du peuple de Dieu. Le trône de l’Éternel n’était plus à Jérusalem (1 Chron. 29:23). La gloire de l’Éternel avait quitté le temple avant qu’il soit détruit (comp. 2 Chron. 7:2 avec Ézéch. 9:3 ; 10:18 ; 11:23). Dieu avait remis le gouvernement entre les mains de monarques païens (Jér. 27:6 ; Dan. 2:37, 38 ; Esdras 1:2). Les « temps des nations » (Luc 21:24) commençaient. Dès lors, Dieu ne demeure ni ne règne plus à Jérusalem, mais, dans sa providence, il confie le pouvoir aux quatre grands empires : babylonien, perse, grec et romain, qui font plus particulièrement l’objet de la prophétie de Daniel.
Après soixante-dix ans d’exil, l’Éternel produit dans sa grâce un réveil au milieu d’une petite partie de son peuple, le résidu. Cyrus, le monarque de l’empire perse, est utilisé dans ce but. Le roi autorise la reconstruction du temple à Jérusalem et la reprise du culte. Le célèbre cylindre de Cyrus, qui décrit la victoire du souverain perse sur Babylone, porte en lettres cunéiformes les mots : « ... J’ai ramené en leurs lieux les dieux qui vivaient en elles (les villes) ..., j’ai rassemblé tous les habitants et leur ai permis de retourner dans leurs villes... »
La Bible parle de trois groupes de personnes qui remontèrent de la transportation. Le premier retour se situe en 536 av. J.C. Il eut lieu sous la conduite de Zorobabel, un descendant du roi David, et de Jéshua, de la lignée du souverain sacrificateur Aaron (Esdras 1 à 6). D’abord l’autel de l’holocauste fut reconstruit dans le parvis du temple, puis le temple lui-même.
En 458 av. J.C., le deuxième groupe d’exilés revint avec le sacrificateur et scribe Esdras (chap. 7). Celui-ci s’était consacré d’une manière particulière à l’étude et à l’observation de la loi de l’Éternel, de la parole de Dieu, et souhaitait ramener le peuple à cette parole.
Le troisième retour s’accomplit sous Néhémie, en 445 av. J.C. Ces événements sont rapportés dans le livre du même nom. Néhémie voyait son devoir dans la reconstruction des murs et des portes de la ville de Jérusalem en ruine.
Les livres d’Esdras et de Néhémie décrivent le réveil produit par Dieu au milieu de quelques Juifs, qui remontèrent alors dans le pays de la promesse et se rassemblèrent de nouveau à Jérusalem, dans le lieu que l’Éternel avait choisi pour y faire habiter son nom (Deut. 12:5 ; 1 Rois 11:36). Pour cela, ils durent se détacher de Babylone, la sphère de la puissance et de la domination mondaine et religieuse. Toutefois, pour ces Israélites, il ne suffisait pas de se trouver au bon endroit ; ils devaient être animés de l’état d’esprit qui convenait, de la crainte de Dieu. Or celle-ci faisait défaut à plusieurs d’entre eux. En outre, il fallait vaincre l’opposition venant de l’extérieur.
L’histoire du réveil de ces Juifs et de leur retour, après la captivité, de Babylone en Palestine (Canaan) contient un enseignement important et solennel pour les chrétiens. Combien de réveils Dieu n’a-t-il pas suscités dans la chrétienté, spécialement au 19e siècle ! L’autel : la table du Seigneur (comp. Mal. 1:7, 12 ; 1 Cor. 10:21) et le temple : l’Assemblée (ekklésia) comme maison et habitation de Dieu (1 Cor. 3:10-17) devraient également avoir un grand prix pour les croyants d’aujourd’hui.
Les livres des prophètes Aggée et Zacharie furent écrits à l’époque de la reconstruction du temple ; ils complètent le livre d’Esdras sous deux aspects. Aggée reprend les Juifs, parce qu’ils ne servaient pas l’Éternel de tout leur cœur. Zacharie part de là pour annoncer la venue du Messie.
Dans le livre d’Esdras, le réveil du résidu juif est marqué par sept caractères :
● La conscience de sa propre faiblesse (Esdras 2 et 9)
● L’obéissance à la parole de Dieu (Esdras 7)
● Le retour au centre divin (Esdras 3)
● La séparation du monde (Esdras 4)
● L’esprit de consécration et de sacrifice (Esdras 2:68, 69)
● La conscience de l’unité du peuple (Esdras 3:1 ; 6:17 ; 8:35)
● Le service prophétique et l’attente du Messie (Esdras 5:1 ; 6:14).
Le royaume de Perse |
Le peuple juif |
558-529 Cyrus II, le Grand (Esdras 1:1) |
|
539 Conquête de Babylone |
538/537 Édit autorisant la construction du temple (Esdras 1:2) |
|
536 Début de la construction du temple (Esdras 3:8) |
529-523 Cambyse II (Assuérus ; Esdras 4:6) |
|
523-522 Smerdis/Bardiya (Artaxerxès ; Esdras 4:7 ; considéré en général comme un usurpateur) |
|
522-485 Darius I, le Grand (Esdras 4:5) |
520 Aggée et Zacharie (Aggée 1:1 ; Zach. 1:1) |
|
516 Achèvement de la construction du temple (Esdras 6:15) |
485-464 Xerxès I (Artaxerxès) |
La reine Esther (Esther 1:1)
|
464-424 Artaxerxès I, Longue-Main (Esdras 7:1) |
458 Retour d’Esdras (Esdras 7:1, 8) |
|
445 Retour de Néhémie (Néh. 2:1) |
|
vers 435 Ministère de Malachie (probablement) |
Chap. 1 : Le réveil par l’édit du roi Cyrus
Chap. 2 : Le recensement des exilés revenus
Chap. 3 : Reconstruction de l’autel et du temple
Chap. 4 et 5 : Opposition des ennemis de Juda ; interruption de la construction du temple
Chap. 6 : Lettre du roi Darius et achèvement du temple
Chap. 7 : Esdras et la lettre du roi Artaxerxès
Chap. 8 : Le voyage d’Esdras à Jérusalem
Chap. 9 : L’humiliation d’Esdras
Chap. 10 : Les Juifs se séparent du mal.
13 chapitres
Dans la Bible hébraïque, le livre de Néhémie (« l’Éternel console ») forme une unité avec celui d’Esdras qui le précède (comparer les indications données en relation avec Esdras). Bien que portant des titres différents, les deux livres y sont placés à la suite l’un de l’autre, sans interruption, et les indications numériques des Massorètes figurent, pour leur ensemble, à la fin de Néhémie. Cependant, l’existence dès le début d’un seul livre regroupant les deux textes n’a pas pu être établie. Les chapitres 2 d’Esdras et 7 de Néhémie contiennent un recensement presque identique des hommes du peuple d’Israël qui rentrèrent de l’exil ; cette répétition serait difficilement compréhensible dans le cadre d’un seul ouvrage. En revanche, si les deux textes étaient d’abord distincts, l’importance des registres généalogiques après l’exil justifie pleinement une mention dans chacun des écrits. Plus tard, les livres furent de nouveau distingués et séparés, sous la forme que nous leur connaissons dans les éditions modernes de la Bible.
Le premier verset de Néhémie commence ainsi : « Les paroles de Néhémie, fils de Hacalia ». Au cours du livre, le rédacteur emploie le plus souvent le pronom « je » (Néh. 1:1 à 7:5 ; 12:31 à 13:31). Les chapitres 7 et 10 à 12 contiennent des listes de noms auxquelles l’auteur, Néhémie, pouvait avoir recours.
Selon ses propres indications, Néhémie se rendit deux fois de Suse à Jérusalem. Il entreprit le premier voyage la vingtième année du roi Artaxerxès I de Perse, et le prolongea jusqu’à la trente-deuxième année du règne de ce monarque (Néh. 2:1 ; 5:14 ; 13:6). Plus tard, Néhémie retourna encore une fois à Jérusalem (Néh. 13:6, 7). Le roi Artaxerxès régna de 464 à 424 av. J.C. Le premier séjour de Néhémie eut donc lieu dans les années 445 à 433 ; le second suivit certainement de près. La rédaction du livre de Néhémie peut ainsi être située jusqu’en 400 av. J.C.
Faisant suite au livre d’Esdras, celui de Néhémie parle du troisième retour à Jérusalem, en 445 av. J.C. Esdras fait ressortir la restauration religieuse du résidu, quand il traite du redressement de l’autel, de la construction du temple, et de la loi de l’Éternel, c’est-à-dire de la Parole de Dieu.
La tâche de Néhémie consistait à rebâtir les murailles et les portes de la ville de Jérusalem. La ville est une image de la vie communautaire du peuple de Dieu. De même, la vie quotidienne des croyants doit toujours être dirigée par la parole et la volonté de Dieu. Des ennemis venus de l’extérieur et des opposants à l’intérieur se dressent contre le fidèle serviteur, Néhémie. Mais celui-ci ne se laisse pas détourner de son but : établir de nouveau clairement la séparation entre ce qui est saint et ce qui est profane (en figure : les murailles ; comp. Ézéch. 42:20), et définir les principes concernant l’entrée et la sortie, c’est-à-dire la marche (en figure : les portes : comp. Jean 10:9). La muraille de Jérusalem gardait, protégeait et séparait les habitants de la ville contre toutes attaques et influences de l’extérieur. — La plupart des exhortations pratiques qui terminent les épîtres du Nouveau Testament revêtent la même signification.
Néhémie était un homme de prière : voir Néhémie 1:5-11 ; 2:4 ; 4:4, 9 ; 5:19 ; 6:9, 14 ; 13:14, 22, 29, 31.
Lors de l’exil à Babylone, une colonie militaire juive était établie à Éléphantine, une ville proche d’Assouan en Haute Égypte. C’est là que furent découverts, en 1903, les papyrus dits d’Éléphantine, qui comportent des fragments d’une correspondance entre les Juifs établis sur place et leurs compatriotes restés au pays. Un de ces papyrus en écriture araméenne, datant des années 408/407 av. J.C., porte la mention de Sanballat, le gouverneur de Samarie, et de Jokhanan, un descendant d’Éliashib, le souverain sacrificateur. Les deux noms paraissent également dans le livre de Néhémie (Néh. 2:10 ; 4:1, 2 ; 12:23).
Chap. 1 : Humiliation de Néhémie : la préparation intérieure du serviteur
Chap. 2 : Le voyage et l’arrivée de Néhémie : la préparation extérieure
Chap. 3 : Construction des murailles et des portes
Chap. 4 : Opposition de l’extérieur
Chap. 5 : Obstacles à l’intérieur
Chap. 6 : La ruse des ennemis et la réponse de Néhémie
Chap. 7 : Registre de ceux qui étaient remontés de la captivité
Chap. 8 : Lecture publique de la loi
Chap. 9 : Humiliation du peuple
Chap. 10 : Décision pour Dieu
Chap. 11 : Liste des habitants
Chap. 12 : Consécration de la muraille
Chap. 13 : Seconde visite de Néhémie et nouveau retour du peuple.
10 chapitres
Comme pour la plupart des autres livres de l’Ancien Testament, l’auteur du livre d’Esther (ce nom signifie « étoile ») n’est pas mentionné. L’historien juif Josèphe désigne Mardochée comme étant le rédacteur. Mais les versets 2 et 3 du chapitre 10 contredisent une telle attribution : l’auteur n’aurait certainement pas parlé de lui-même en ces termes. De plus, il est dit expressément au chapitre 9 que Mardochée « écrivit ces choses » (v. 20). Selon d’autres sources, Esdras ou Néhémie aurait rédigé le texte.
Quoi qu’il en soit, l’auteur du livre d’Esther était un Juif qui avait très à cœur le destin du peuple de Dieu. En outre, il possédait une parfaite connaissance des particularités de la cour royale perse ; celles-ci ont été pleinement confirmées par l’historien grec Hérodote et par les fouilles entreprises ces cent dernières années.
Les événements du livre d’Esther se sont déroulés pendant le règne du roi Assuérus (en perse : Khschayarscha), ou Xerxès 1 (485-464 av. J.C.). Celui-ci eut pour prédécesseur le roi Darius (522-485 av. J.C.), qui se trouve mentionné en Esdras 4:5. Le successeur d’Assuérus fut Artaxerxès I, le roi nommé en Esdras 7:1 et en Néhémie 2:1. Les faits décrits dans le livre d’Esther se situent donc pendant la période comprise entre les chapitres 6 et 7 d’Esdras. Par conséquent, de nombreux chercheurs admettent que le livre d’Esther a été écrit au cours de la seconde moitié du 5e siècle av. J.C.
Dans la bible hébraïque, le livre d’Esther appartient au troisième grand groupe, les « Écritures » (en hébreu : ketubim). Il fait partie de ce qu’on appelle les cinq « rouleaux » (en hébreu : megilloth) qui sont utilisés aujourd’hui encore dans les synagogues à l’occasion de certaines fêtes. Le livre d’Esther est lu à la fête des Purim, le quatorzième et le quinzième jour du mois d’Adar (février/mars). Dès lors, il compte parmi les portions de l’Ancien Testament les plus familières aux Juifs, celles aussi dont il existe le plus grand nombre de copies anciennes. Le livre d’Esther a soutenu le peuple juif dans son espérance nationale jusqu’à nos jours, et cela surtout durant les périodes de persécution.
D’une manière particulière, ce livre nous montre les soins invisibles de Dieu pour ceux d’entre son peuple qui ont préféré demeurer dans le pays de leur bannissement, quand bien même, depuis le roi Cyrus de Perse (cf. le livre d’Esdras), la possibilité de rentrer en Canaan (la Palestine) existait. Avec une grande bonté et beaucoup de soins, l’Éternel veillait également sur cette partie importante des Juifs qu’il ne pouvait plus reconnaître devant le monde comme étant son peuple. Dieu se cachait en quelque sorte devant eux. Aussi n’est-il pas mentionné une seule fois dans ce livre. Au cours de l’Antiquité déjà, les Juifs eux-mêmes avaient vu dans cette particularité remarquable un accomplissement de la prophétie de Deutéronome 31:18.
Dans sa providence, Dieu conduit la jeune Juive Hadassa (Esther) à la cour perse, où elle réussit à empêcher la destruction de tout son peuple ; celle-ci avait été fomentée par Haman, l’homme le plus élevé du royaume. Haman est pendu, et l’oncle d’Esther, Mardochée, le Juif pieux et l’adversaire d’Haman, prend sa place. Après la vengeance des Juifs sur leurs ennemis, la fête des Purim (du perse pur = le sort) fut instituée pour commémorer ces événements.
Sous l’aspect typique, la reine Vasthi représente l’épouse d’entre les nations (les païens) qui est rejetée, parce qu’elle ne se conduit pas d’une manière conforme à sa position. Esther devient alors l’épouse et la reine juive et obtient la place d’honneur (comp. Romains 11). En Mardochée, nous avons une figure de Christ, qui est d’abord méprisé et haï, mais qui, plus tard, devient la tête de son peuple Israël et du monde entier.
● La fête d’Assuérus, au cours de laquelle Vasthi est rejetée (chap. 1)
● La fête d’Esther, au cours de laquelle Haman est rejeté (chap. 7)
● La fête des Juifs, les Purim, le rappel de la délivrance du peuple juif (chap. 9).
Selon Nombres 24:7 et 1 Samuel 15, Agag était, semble-t-il, le titre des rois d’Amalek. — Saül, fils de Kis épargna Agag, le roi des Amalékites, et, à cause de sa désobéissance, Dieu le rejeta (1 Sam. 15). Mardochée, un fils de Kis également (Esther 2:5), fut à l’origine de la mort de Haman, l’Agaguite (Esther 3:1). Il exécuta de cette manière le jugement de Dieu et fut grandement honoré.
Chap. 1 : Assuérus rejette Vasthi
Chap. 2 : Assuérus fait d’Esther la reine
Chap. 3 : Élévation d’Haman et son plan pour l’anéantissement des Juifs
Chap. 4 : Mardochée fait intervenir Esther
Chap. 5 : Invitation d’Esther pour le festin
Chap. 6 : Haman doit honorer Mardochée
Chap. 7 : Chute et exécution d’Haman
Chap. 8:1 à 9:16 : Vengeance des Juifs
Chap. 9:17-32 : La fête des Purim
Chap. 10 : Court épilogue.
42 chapitres
Le livre de Job (le nom signifie « persécuté, haï ») ne contient aucune date et donne très peu d’indications de lieux. Par conséquent, il est pratiquement impossible de situer avec précision dans l’histoire cet écrit si particulier.
Au cours des temps, les noms de divers auteurs ont été avancés : Job lui-même, Moïse, Salomon, Ésaïe, Ézéchiel et Baruc. Mais ce ne sont là que des suppositions. La conception la plus ancienne fait remonter la date de rédaction du livre au temps de Moïse ou même plus en arrière. Quoi qu’il en soit, le livre de Job, ou plutôt les événements qui y sont décrits, parle en faveur d’une époque très reculée. On évoque principalement les faits suivants :
● l’âge élevé de Job (Job 42:16),
● le fait que le peuple d’Israël n’est pas mentionné,
● la coutume d’offrir les sacrifices (uniquement des holocaustes !) chez soi,
● la mention du « késita » (Job 42:11) comme monnaie, que l’on ne retrouve qu’en Genèse 33:19 et Josué 24:32,
● semblablement à Abraham, Job et ses amis connaissaient Dieu comme le « Tout-Puissant ».
Ces détails et d’autres encore nous reportent au temps des patriarches.
On situe généralement le pays d’Uts (Job 1:1) à l’est du Jourdain, sur la frontière de l’Arabie, plus exactement dans le territoire d’Édom (comp. Lament. 4:21) ou à proximité de celui-ci. La version des Septante (la traduction grecque de l’Ancien Testament) nous présente même Job identifié avec Jobab, le deuxième roi d’Édom (Gen. 36:33).
L’histoire de Job est confirmée par le Saint Esprit. En effet, tant l’Ancien Testament (Ézéch. 14:14, 20) que le Nouveau (Jacq. 5:11) font mention de Job comme d’un personnage historique.
Dans les versions actuelles de la Bible, le livre de Job est compté parmi les « livres poétiques » (Job, les Psaumes, les Proverbes, l’Ecclésiaste et le Cantique des cantiques). Selon la bible hébraïque, ce texte fait partie des « Écritures » (en hébreu : ketubim), la troisième section de l’Ancien Testament.
Le livre de Job est un récit dont le début (Job 1 et 2) et la fin (Job 42:7-17) sont écrits en prose ; pour les discours qui constituent la partie centrale, le rédacteur a utilisé, en hébreu, la forme poétique. Or une telle poésie est très différente de ce que nous connaissons en Occident. Elle est caractérisée, non par le nombre de syllabes et les rimes des vers, mais par le langage imagé, les parallélismes et, en partie, par le rythme et l’allitération ou la répétition de sonorités (comp. avec le chapitre « Les Psaumes », « La poésie hébraïque »). Le livre de Job a pour thème les voies de Dieu en gouvernement envers les hommes, dans un monde où Satan, l’adversaire de Dieu, a introduit le péché, la souffrance et la mort. Ces voies de Dieu poursuivent cependant toujours un bon but (comp. Rom. 8:28).
Job était un homme riche, mais juste et pieux. Dieu permit à Satan de retirer à Job ses richesses, sa famille et sa santé. Avec ses trois amis, Job évoque le problème suivant : pourquoi un Dieu juste permet-il la souffrance d’un être juste et innocent ? Les trois amis, Éliphaz, Bildad et Tsophar, ne comprenaient pas ces voies de Dieu. Selon eux, Dieu punissait Job à cause de quelque péché ; ces hommes ne voyaient pas que Dieu se sert aussi de la souffrance pour purifier et pour instruire les croyants.
Dans ses trois discours, Éliphaz, moralisateur, se réfère à l’expérience humaine (Job 4:8).
Bildad, qui s’adresse également trois fois à Job, fonde ses déclarations philosophiques sur la tradition (Job 8:8).
Enfin, d’une manière quelque peu hautaine et légaliste, Tsophar voit l’origine des souffrances de Job dans son manque de soumission aux exigences de Dieu (Job 11:5-16).
Désespéré, Job oppose à ses trois amis sa propre justice et sa droiture. Il estime qu’il est traité injustement, mais espère que Dieu, finalement, le recevra.
Élihu intervient alors. Il est le messager et le type du Seigneur (Job 32:8 ; 33:4). Il explique que Dieu use de discipline envers l’homme afin de le purifier et le rapprocher de lui. Par ses paroles, Élihu fait luire la lumière dans les ténèbres et conduit Job dans la présence de Dieu. Toutes les conclusions de Job étaient erronées, parce qu’il ne comprenait pas que Dieu voulait l’amener à se sonder jusqu’au plus profond de lui-même.
Lorsque Dieu parle ensuite directement à Job, celui-ci finit par reconnaître : « Mon oreille avait entendu parler de toi, maintenant mon œil t’a vu : C’est pourquoi j’ai horreur de moi, et je me repens dans la poussière et dans la cendre » (Job 42:5, 6). Dieu peut alors bénir Job à nouveau.
Texte intemporel en ce qu’il traite de la souffrance humaine, un problème universel et propre à tous les temps, le livre de Job concerne tout spécialement les croyants. Soulignons que le sujet n’est pas limité à une époque ou à un lieu ; en effet, comme nous l’avons dit plus haut, aucune date historique ne figure dans ce livre.
Le livre de Job a toujours été compté parmi les chefs d’œuvre de la littérature mondiale. Martin Luther l’aurait présenté de la manière suivante : « grand et élevé comme aucun autre livre des Écritures ». D’innombrables personnes souffrantes y ont puisé consolation et force dans leur détresse.
« Comment l’homme sera-t-il juste devant Dieu ? » Aujourd’hui, nous savons qu’il faut attendre le Nouveau Testament pour trouver la réponse à cette question de Job (chap. 9, v. 2 ; 25, v. 4). Toutefois, il est très remarquable que différents passages du livre de Job présentent déjà des allusions claires au Rédempteur qui allait venir :
● Job 9:33 : l’arbitre
● Job 16:19 : le témoin
● Job 19:25 : le rédempteur
● Job 33:23 : le messager et l’interprète
Satan, l’ennemi de Dieu et des hommes, paraît plusieurs fois sur la scène aux chapitres 1 et 2. Comme prince déchu des anges (comp. 1 Tim. 3:6 ; És. 14:12-15 ; Ézéch. 28:14-19), il a encore accès au trône de Dieu dans les cieux. Il est l’« accusateur de nos frères » (Apoc. 12:10). Sa puissance a toutefois été brisée par la croix de Golgotha (Héb. 2:14). Pendant le règne millénaire, Satan sera lié et, à la fin, il sera jeté dans l’étang de feu pour l’éternité (Apoc. 20:1-3, 10). Concernant l’Ancien Testament, à part les mentions dans le livre de Job, on ne trouve le nom de Satan qu’en 1 Chroniques 21:1 et Zacharie 3:1, 2.
Chapitre 1 : Job perd tout
Chapitre 2 : Job tombe malade
Chap. 3 : Premier discours de Job
Chap. 4 et 5 : Premier discours d’Éliphaz
Chap. 6 et 7 : Première réponse de Job
Chap. 8 : Premier discours de Bildad
Chap.9 et 10 : Deuxième réponse de Job
Chap.11 : Premier discours de Tsophar
Chap. 12 à 14 : Troisième réponse de Job
Chap. 15 : Deuxième discours d’Éliphaz
Chap. 16 et 17 : Quatrième réponse de Job
Chap. 18 : Deuxième discours de Bildad
Chap. 19 : Cinquième réponse de Job
Chap. 20 : Deuxième discours de Tsophar
Chap. 21 : Sixième réponse de Job
Chap. 22 : Troisième discours d’Éliphaz
Chap. 23 et 24 : Septième réponse de Job
Chap. 25 : Troisième discours de Bildad
Chap. 26 : Huitième réponse de Job
Chap. 27 à 31 : Job se justifie
Chap. 32 : Introduction d’Élihu
Chap. 33 : Critique d’Élihu
Chap. 34 et 35 : Réfutation des plaintes de Job par Élihu
Chap. 36 et 37 : La grandeur de Dieu
Chap. 38 et 39 : La grandeur de la création
Chap. 40 et 41 : La grandeur de Dieu
Chap. 42:1-6 : Job se juge lui-même
150 psaumes
Le livre des Psaumes est certainement la partie la plus connue de l’Ancien Testament. Il s’agit d’une collection de cent cinquante poèmes ou cantiques, de différents auteurs, répartis en cinq livres comme le Pentateuque (les cinq livres de Moïse).
Septante-trois psaumes, des premier, deuxième et cinquième livres principalement, sont dus à David. Douze autres portent le nom d’Asaph, le chef des chantres du temple sous David (1 Chron. 16:7 ; 2 Chron. 29:30). Il s’agit des psaumes 50 et 73 à 83. Dix ont été composés par les fils de Coré (Ps. 42 ; 44 à 49 ; 84 ; 85 ; 87), un par Salomon (Ps. 127). Moïse (Ps. 90), Éthan (Ps. 89) et Héman (Ps. 88) en ont écrit chacun un. Les cinquante et un psaumes restants ne portent pas de nom d’auteur.
Dans le Nouveau Testament, les psaumes 2 (Actes 4:25) et 95 (Héb. 4:7) sont également attribués à David. Si on les ajoute à ceux qui portent le nom de David, on obtient le nombre 75 ; cela signifie que David a composé lui-même exactement la moitié des psaumes.
David était particulièrement qualifié pour cette tâche. Poète, joueur de harpe et chantre doué (1 Sam. 16:18 ; 2 Sam. 23:1), il était aussi rempli de l’Esprit de Dieu (1 Sam. 16:13 ; 2 Sam. 23:2) et avait fait de nombreuses expériences avec Dieu dans sa vie de foi. Plusieurs passages des Saintes Écritures témoignent de la grande activité de David dans le domaine de la poésie et de la musique spirituelles (par exemple : 1 Sam. 18:10 ; 2 Sam. 1:17, 18 ; 6:5 ; 1 Chron. 6:31 ; 16:7 ; 25:1 ; 2 Chron. 7:6 ; 29:30 ; Esdras 3:10 ; Néh. 12:24, 36, 45 ; Amos 6:5).
David indique parfois le motif ou l’occasion de la composition d’un psaume dans le titre : Psaumes 3 ; 7 ; 18 ; 34 ; 51 ; 52 ; 54 ; 56 ; 57 ; 59 ; 60 ; 63 ; 142. Une de ces occasions est décrite en 2 Samuel 22. Ce passage offre un parallèle presque littéral avec le psaume 18.
« Prière de Moïse, homme de Dieu », le psaume 90 est certainement le plus ancien. Moïse vécut au 15e siècle av. J.C. Mais la plupart des psaumes datent du temps de David, qui introduisit le chant dans le temple (1 Chron. 25). À l’époque d’Ézéchias (2 Chron. 29:25-30), il est fait allusion à cette institution, ainsi qu’aux psaumes de David et d’Asaph. Ceux-ci étaient donc déjà rassemblés en une sorte de recueil. Puis les derniers psaumes furent composés aux jours d’Esdras (5e siècle av. J.C.). Le psaume 137 parle clairement de la captivité babylonienne. Selon de nombreux chercheurs, ce fut le sacrificateur et scribe Esdras lui-même qui, sous la direction du Saint Esprit, établit la collection définitive des psaumes (comp. Esdras 3:10).
Les Psaumes constituent le premier et principal livre de la troisième section de la Bible hébraïque, les « Écritures » (en hébreu : ketubim). En Luc 24:44, l’expression « les psaumes » désigne toute la troisième partie de l’Ancien Testament. Le titre hébreu, tehillim (de l’hébreu hillil « louer » ; comp. Alléluia), signifie « louanges ». Le nom « psaume » employé pour un cantique isolé vient du grec ; il a le sens de « chant avec accompagnement » ou « jeu de lyre ».
Les Psaumes exercent un attrait particulier sur le lecteur de la Bible. En effet, nous y trouvons présentés, plus qu’ailleurs, les sentiments d’hommes pieux. Ceux-ci s’expriment aussi bien dans la prière, que dans la confession, la louange ou la souffrance. Connaissant nous-mêmes plusieurs de ces situations, nous nous sentons particulièrement interpellés par les psaumes.
Mais la valeur des psaumes ne se limite pas à cela. Les psalmistes ne décrivaient pas seulement leurs sentiments personnels. En eux agissait l’Esprit de Christ, qui prenait part à leurs afflictions et à leurs joies, et s’identifiait à eux dans leurs circonstances (comp. És. 63:9 ; 1 Pierre 1:11). Cela nous explique pourquoi nous trouvons Christ partout dans ce livre, et non pas seulement dans les psaumes dits « messianiques » (par exemple, les psaumes 16 ; 22 ; 24 ; 40 ; 68 ; 69 et 118). Il est vrai que, dans ces derniers, Christ apparaît d’une manière toute spéciale, mais, dans le Nouveau Testament, plusieurs psaumes sont appliqués à Christ bien qu’ils ne soient pas signalés comme étant messianiques. Citons en particulier :
Psaume 2:7 : « Tu es mon Fils ; aujourd’hui, je t’ai engendré » (Actes 13:33).
Psaume 8:6 : « Tu as mis toutes choses sous ses pieds » (Héb. 2:6-10).
Psaume 41:9 : « Mon intime ami aussi... qui mangeait mon pain, a levé le talon contre moi » (Jean 13:18).
Psaume 45:6 : « Ton trône, ô Dieu, est pour toujours et à perpétuité » (Héb. 1:8).
Psaume 110:1 : « L’Éternel a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite... » (Matt. 22:44).
Nous pourrions ajouter de nombreux autres passages à ce tableau. De toutes les citations messianiques dans le Nouveau Testament, presque la moitié est tirée des Psaumes.
En considérant la relation spirituelle de Christ avec les Israélites pieux qui écrivirent les psaumes, on voit se dégager le vrai sens du livre, qui est prophétique. L’Esprit de Christ s’identifie avec les expériences et les sentiments de ces Juifs pieux. C’est pourquoi les souffrances du Seigneur et ses sentiments comme Homme vrai et parfait y sont décrits d’une manière aussi saisissante : ils démontrent l’intérêt manifesté par le Seigneur pour son peuple terrestre.
Le caractère prophétique des psaumes apparaît aussi dans la description de l’histoire du résidu juif de la fin : là de nouveau, les sentiments intimes sont mis en évidence plutôt que les événements extérieurs. Dès lors, on saisit mieux le pourquoi des demandes de châtiment ou de vengeance sur les ennemis (par exemple, Ps. 137:9), que plusieurs lecteurs ont de la peine à comprendre. Les sentiments exprimés dans ces psaumes sont bien ceux de croyants, mais non pas de chrétiens vivant pendant la période de la grâce (comp. Rom. 12:17-21) ; ce sont les sentiments — vus prophétiquement de Juifs croyants du temps futur de la fin, qui attendront la délivrance de Dieu et le juste châtiment de leurs oppresseurs, de l’Antichrist spécialement.
Une division très claire du livre des Psaumes se dégage du point de vue prophétique. Tous les autres découpages sont plus ou moins insatisfaisants. La ressemblance entre la structure du livre des Psaumes et celle du Pentateuque est également frappante ; on peut constater certains parallèles. Dans chacun des livres, le premier psaume contient en quelque sorte le « titre », et le dernier termine par la louange.
Livre premier
Le premier livre des Psaumes présente le principe de la séparation des justes d’avec les injustes au milieu du peuple de Dieu. En relation avec ce qui précède, le Messie est vu comme Fils de Dieu (Ps. 2), Fils de l’homme (Ps. 8), Serviteur souffrant (Ps. 22) et vraie Offrande (Ps. 40). Le nom de Dieu qui apparaît le plus souvent dans ce livre est son nom d’alliance, l’Éternel (il revient environ 275 fois).
Livre deuxième
Dans le deuxième livre, nous trouvons les souffrances des justes ; privés de toute bénédiction, ils vivent dans de grandes tribulations et invoquent Dieu du sein de leur détresse (Élohim revient environ 200 fois).
Livre troisième
Le troisième livre décrit le retour d’Israël comme peuple, et la bonté de Dieu envers ce peuple qui est le sien.
Livre quatrième
Le quatrième livre commence par le règne de l’Éternel (environ 100 mentions) après l’introduction du Premier-né dans le monde. Cette venue de Christ marque le début de la domination du Fils de l’homme glorifié dans le Millénium, après la délivrance de tout Israël.
Livre cinquième
Le cinquième livre contient le résumé de toutes les voies de l’Éternel envers son peuple Israël, ainsi que la louange qui lui est due en raison de sa bonté (Ps. 111 à 113 ; 146 à 150).
Dans la poésie européenne classique, des notions telles que les rimes, le rythme et les pieds jouent un rôle important. La même remarque est valable, partiellement, pour la division en strophes. La poésie hébraïque est très différente. Les rimes et les pieds sont totalement inconnus. Il n’existe pas de répartition en strophes selon le mode actuel. Pourtant, on trouve une certaine division dans le psaume 119, dont les vingt-deux paragraphes, comptant chacun huit versets, commencent toujours par la même lettre de l’alphabet hébraïque ; en d’autres termes, les versets 1 à 8 commencent par la lettre aleph, les versets 9 à 16, par beth, etc.
Avec cela, nous venons de mentionner un des effets de style de la poésie hébraïque : l’allitération, avec le retour d’un même son, non pas à la fin, mais au commencement des mots. Une variante de cette méthode (présente dans les psaumes 9 et 10 ; 25 ; 34 ; 37 ; 111 ; 112 ; 145, de même qu’en Proverbes 31:10-31 et dans les chapitres 1 à 4 des Lamentations de Jérémie), consiste à faire commencer les vers par les lettres de l’alphabet hébraïque prises l’une après l’autre (comp. aussi Ps. 119). Un autre élément de l’art poétique hébraïque réside dans les comparaisons souvent très imagées (voir Ps. 1 ; 3 ; 22:12-16).
Néanmoins, le caractère le plus important demeure le parallélisme. Il exprime l’accentuation ou l’amplification d’un énoncé par la répétition. On distingue trois sortes de parallélisme :
● Le parallélisme de même nature (synonyme), par exemple, Psaume 49:1 : « Vous, tous les peuples, entendez ceci ; vous, tous les habitants du monde, prêtez l’oreille. » La même pensée est exprimée deux fois en des mots différents.
● Le parallélisme de contraste (antithèse), par exemple, Psaume 1:6 : « Car l’Éternel connaît la voie des justes ; mais la voie des méchants périra. » Ici la pensée de la première partie de la phrase est renforcée par le contraste établi dans la seconde partie.
● Le parallélisme de liaison (synthétique), par exemple, Psaume 22:4 : « Nos pères se sont confiés en toi ; ils se sont confiés, et tu les as délivrés. » La seconde proposition complète et étend les pensées exprimées dans la première.
Tous les psaumes, à quelques exceptions près, portent un titre. Les trente-quatre qui n’en ont pas sont les suivants : 1 ; 2 ; 10 ; 33 ; 43 ; 71 ; 91 ; 93 à 97 ; 99 ; 104 à 107 ; 111 à 119 ; 135à 137 ; 146 à 150 (placés en tête de certains psaumes, les mots « Louez Jah » ne sont en fait pas un titre, mais ils appartiennent au texte).
Les principaux titres sont :
● Maskil : Treize psaumes portent ce titre (Ps. 32 ; 42 ; 44 ; 45 ; 52 à 55 ; 74 ; 78 ; 88 ; 89 ; 142). Maskil signifie probablement instruction ou pour instruire.
● Poésie : Les psaumes 16 et 56 à 60 ont pour titre Mictam, le mot hébreu correspondant à poésie.
● Cantique des degrés : Les psaumes 120 à 134 sont des cantiques des degrés, c’est-à-dire des cantiques de la montée. On suppose qu’ils devaient être chantés lorsque les Israélites se rendaient à Jérusalem pour les grandes fêtes, ou encore quand ils montaient sur la montagne du temple.
● Au chef de musique : Cette indication figure dans le titre de cinquante-cinq psaumes du temps de David. Le chef de musique était certainement le directeur du chœur dans le temple. Nous pouvons y voir une allusion au Seigneur Jésus qui entonne lui-même la louange au milieu des siens (comp. Ps. 22:22 ; Héb. 2:12).
Les autres expressions ne demandent pas d’éclaircissement particulier ou sont expliquées dans les différentes versions de la Bible.
Psaume 1 : Le juste et l’impie
Psaume 2 : Le Roi de Dieu : le Messie
Psaume 3 : Confiance de David dans le Dieu qui ne change pas
Psaume 4 : Confiance de David dans les soins particuliers de Dieu
Psaume 5 : L’Éternel entend le cri des siens
Psaume 6 : Appel à la miséricorde
Psaume 7 : Prière pour demander le juste châtiment de l’oppresseur
Psaume 8 : La domination du Fils de l’homme
Psaume 9 : Louange à Dieu pour la victoire sur les ennemis
Psaume 10 : Appel pour être délivré de l’inique
Psaume 11 : Le juste au milieu de l’iniquité
Psaume 12 et 13 : La confiance du juste en Dieu et dans sa Parole
Psaume 14 : La corruption générale de l’humanité
Psaume 15 : Les caractéristiques de l’homme pieux véritable
Psaume 16 : Christ comme l’homme parfait
Psaume 17 : La prière du juste demandant à être protégé
Psaume 18 : La louange de Dieu
Psaume 19 : Le témoignage de Dieu dans la création
Psaume 20 : Le secours venant du sanctuaire
Psaume 21 : Le chant de victoire royal
Psaume 22 : Les souffrances et la gloire de Christ
Psaume 23 : Christ, le bon Berger
Psaume 24 : Christ, le Roi de gloire
Psaume 25 : Appel pour demander la délivrance et le pardon
Psaume 26 : Prière d’un juste
Psaume 27 : Désir de la présence de Dieu
Psaume 28 : Cri du sein de la détresse
Psaume 29 : La puissance de Dieu est au-dessus de tout
Psaume 30 : Louange pour le secours de Dieu
Psaume 31 : Délivrance de l’ennemi
Psaume 32 : La bénédiction du pardon
Psaume 33 : Louange due au Créateur
Psaume 34 : Expérience de ceux qui aiment Dieu
Psaume 35 : Cri de détresse de l’opprimé
Psaume 36 : Les pensées de l’impie et la bonté de Dieu
Psaume 37 : Confiance en Dieu dans un monde mauvais
Psaume 38 : Les souffrances des croyants à cause de leurs péchés
Psaume 39 : Le néant de toute chair
Psaume 40 : Christ, le serviteur obéissant
Psaume 41 : Confiance, trahison et triomphe
Psaume 42 : La soif de Dieu éprouvée par l’homme pieux
Psaume 43 : Suite du psaume 42
Psaume 44 : Le peuple de Dieu crie dans la détresse à Dieu
Psaume 45 : Christ, le Roi et l’Époux
Psaume 46 : Dieu est le refuge et la force
Psaume 47 : La domination de Dieu comme Roi
Psaume 48 : La ville de Dieu
Psaume 49 : Vanité des richesses terrestres
Psaume 50 : Juste jugement de Dieu
Psaume 51 : Confession des péchés et repentance
Psaume 52 : La condamnation de l’impie
Psaume 53 : La chute des impies
Psaume 54 : L’homme pieux demande la délivrance
Psaume 55 : Protection dans l’oppression
Psaume 56 : Confiance dans la fidélité de Dieu
Psaume 57 : Confiance dans la délivrance de Dieu
Psaume 58 : Dieu se manifeste dans le jugement
Psaume 59 : Du secours pour les désespérés
Psaume 60 : Lamentations au sein d’une grande tribulation
Psaume 61 : Dieu est le vrai refuge
Psaume 62 : Dieu seul sauve
Psaume 63 : Soif après Dieu
Psaume 64 : Le sort des ennemis
Psaume 65 : La riche bénédiction de Dieu
Psaume 66 : Reconnaissance de la juste intervention de Dieu
Psaume 67 : Perspective de bénédiction
Psaume 68 : L’achèvement de la délivrance
Psaume 69 : La plainte du Messie rejeté
Psaume 70 : Appel pour la délivrance
Psaume 71 : La renaissance du peuple de Dieu
Psaume 72 : Annonce du règne de paix
Psaume 73 : Une énigme et sa solution
Psaume 74 : La destruction du sanctuaire
Psaume 75 : L’intervention de Dieu en jugement
Psaume 76 : La puissance victorieuse de Dieu
Psaume 77 : Rétrospective avec foi
Psaume 78 : Voies de Dieu dans l’histoire d’Israël
Psaume 79 : Prière lors de la dévastation de Jérusalem
Psaume 80 : Prière du peuple dans sa détresse
Psaume 81 : Le peuple prend espoir
Psaume 82 : Dieu juge les juges
Psaume 83 : Prière lors de l’attaque de l’ennemi
Psaume 84 : La joie dans le sanctuaire de l’Éternel
Psaume 85 : Le peuple de Dieu jouit de la bénédiction promise
Psaume 86 : L’âme pieuse prie humblement (seul psaume de David dans le troisième livre)
Psaume 87 : Sion, la ville de Dieu
Psaume 88 : Une prière du sein de la détresse la plus profonde
Psaume 89 : L’alliance de Dieu et sa fidélité
Psaume 90 : Le Dieu éternel et les hommes mortels (de Moïse, sans doute le plus ancien psaume)
Psaume 91 : Confiance exemplaire de l’homme en Dieu
Psaume 92 : Louange dans le sanctuaire
Psaume 93 : L’Éternel règne en majesté
Psaume 94 : Appel à la justice et à la vengeance
Psaume 95 : Invitation à louer l’Éternel en tant que créateur et rédempteur de son peuple
Psaume 96 : Invitation à louer l’Éternel en tant que créateur et juge de la terre
Psaume 97 : L’apparition de l’Éternel comme roi
Psaume 98 : Invitation à louer l’Éternel, le roi
Psaume 99 : Règne de l’Éternel
Psaume 100 : Invitation universelle à adorer l’Éternel
Psaume 101 : Les principes du gouvernement de l’Éternel
Psaume 102 : Dieu manifesté en chair
Psaume 103 : Louange d’Israël à l’égard des voies de Dieu
Psaume 104 : Louange du Dieu Créateur
Psaume 105 : Rétrospective historique : La fidélité de Dieu envers Israël
Psaume 106 : Rétrospective historique : L’infidélité d’Israël à l’égard de Dieu
Psaume 107 : L’Éternel délivre de toutes les difficultés
Psaume 108 : La délivrance à venir
Psaume 109 : Le Christ persécuté
Psaume 110 : Christ comme Sacrificateur et Roi
Psaume 111 : Célébration des œuvres merveilleuses de l’Éternel
Psaume 112 : La bénédiction de l’Éternel pour les hommes pieux
Psaume 113 : Célébration du nom de l’Éternel
Psaume 114 : La puissance du Dieu de Jacob
Psaume 115 : À Dieu seul revient l’honneur
Psaume 116 : Louange de Dieu pour son secours dans la détresse
Psaume 117 : La louange des nations (le psaume le plus court)
Psaume 118 : Israël reconnaît la véritable tête de l’angle (le psaume le plus souvent cité dans le Nouveau Testament)
Psaume 119 : Célébration de la parole de Dieu (le psaume le plus long)
Psaume 120 : La solitude de l’homme pieux
Psaume 121 : Dieu en tant que protecteur d’Israël
Psaume 122 : La maison et la ville de Dieu
Psaume 123 : La ressource d’Israël dans la tribulation
Psaume 124 : Délivrance dans la détresse
Psaume 125 : Sécurité parfaite
Psaume 126 : Semailles dans les larmes et moisson avec joie
Psaume 127 : Bénédiction sur la maison
Psaume 128 : Bénédiction sur la famille
Psaume 129 : La main puissante de Dieu
Psaume 130 : Repentance et pardon
Psaume 131 : Repos et satisfaction
Psaume 132 : La demeure de l’Éternel en Sion
Psaume 133 : La bénédiction de la communion fraternelle
Psaume 134 : Adoration dans le sanctuaire
Psaume 135 : Reconnaissance et adoration du vrai Dieu
Psaume 136 : Célébration de la bonté éternelle de Dieu
Psaume 137 : Souvenir de l’exil
Psaume 138 : Louange à Dieu pour sa délivrance
Psaume 139 : La présence scrutatrice de Dieu
Psaume 140 : L’Éternel, la ressource des justes
Psaume 141 : Prière du juste au milieu des impies
Psaume 142 : L’Éternel, le refuge des solitaires
Psaume 143 : Prière du sein d’une profonde détresse
Psaume 144 : La véritable source d’énergie
Psaume 145 : Louange à Dieu pendant le Millénium
Psaume 146 : Louange personnelle des justes
Psaume 147 : Louange du peuple de Dieu
Psaume 148 : Louange de toute la création
Psaume 149 : Louange par un cantique nouveau
Psaume 150 : Fin : résumé de la louange de Dieu.
31 chapitres
Le livre des Proverbes porte le titre inspiré : « Proverbes de Salomon, fils de David » (Prov. 1:1). Salomon apparaît aussi comme compositeur au premier verset des chapitres 10 et 25.
Les proverbes des chapitres 22 (v. 17ss) et 24 (v. 23ss) sont appelés « paroles (choses) des sages ». Et, dans les chapitres 30 (v. 1) et 31 (v.1), Agur et Lemuel sont mentionnés comme auteurs de proverbes. Nous ne savons toutefois rien d’autre quant à leur identité.
De même que David est connu comme le psalmiste par excellence, Salomon fut le plus grand rédacteur de proverbes. Nous lisons en 1 Rois 4:29-34 : « Et Dieu donna à Salomon de la sagesse et une très grande intelligence, et un cœur large comme le sable qui est sur le bord de la mer. Et la sagesse de Salomon était plus grande que la sagesse de tous les fils de l’orient et toute la sagesse de l’Égypte. Et il était plus sage qu’aucun homme, plus qu’Éthan, l’Ezrakhite, et qu’Héman, et Calcol, et Darda, les fils de Makhol. Et sa renommée était répandue parmi toutes les nations, à l’entour. Et il proféra trois mille proverbes, et ses cantiques furent au nombre de mille et cinq. Et il parla sur les arbres, depuis le cèdre qui est sur le Liban, jusqu’à l’hysope qui sort du mur ; et il parla sur les bêtes, et sur les oiseaux, et sur les reptiles, et sur les poissons. Et de tous les peuples on venait pour entendre la sagesse de Salomon, de la part de tous les rois de la terre qui avaient entendu parler de sa sagesse. »
Des proverbes prononcés par Salomon, quelque mille seulement sont assemblés dans ce livre et nous ont été conservés par l’inspiration et la providence divines. Plusieurs d’entre eux ne furent transcrits que deux cents ans plus tard environ, par les gens d’Ézéchias (voir Prov. 25:1). Salomon n’a certainement pas non plus composé lui-même tous les proverbes, mais il a repris certaines paroles de sages déjà connues (comp. Prov. 22:17 ; 24:23). La même remarque s’applique à l’« appendice » des chapitres 30 et 31, où paraissent les noms d’Agur et de Lemuel. On admet plutôt que Salomon a rassemblé les paroles de ces hommes ; elles n’ont pas été simplement ajoutées plus tard. Salomon régna de 970 à 931 av. J.C. environ, et Ézéchias (qui réhabilita beaucoup de choses anciennes), de 716 à 687 av. J.C. environ. Les dates de ces deux règnes marquent le début et la fin de la période de rédaction du livre des Proverbes.
La sagesse proverbiale jouait un rôle significatif dans l’Antiquité. En Orient, c’est encore le cas aujourd’hui. Dans un temps où la lecture et l’écriture n’étaient pas à la portée de chacun, la mémorisation et la connaissance de proverbes constituaient une forme particulière d’instruction.
On a relevé ainsi une certaine ressemblance entre Proverbes 22:17 à 23:11 et le livre de la sagesse égyptien d’Amenemope. Une telle constatation confirme la propagation et la vogue des recueils de proverbes dans l’ancien Orient. Mais parallèlement, une différence d’une portée immense se dégage aussi : la sagesse proverbiale païenne du monde résulte d’un mélange de morale et de réflexions fortuites, alors que, dans les Saintes Écritures, le but poursuivi par le livre des Proverbes de Salomon est la crainte de l’Éternel, qui est le commencement de toute vraie sagesse.
Le livre des Proverbes montre ce que l’homme pieux doit chercher et ce qu’il doit éviter dans ce monde. Il enseigne encore que, sous le gouvernement de Dieu, l’homme (indépendamment de ses bénédictions spirituelles) moissonne ce qu’il a semé. Les Proverbes contiennent les conseils de la sagesse divine pour la vie quotidienne d’un homme pieux dans toutes les difficultés, les épreuves, les dangers et les joies de son chemin sur cette terre.
Écrit par Salomon, le roi de paix, ce livre des Proverbes présente également des parallèles évidents avec les principes du royaume de Dieu, tels que le Seigneur Jésus les a exposés en Matthieu 5 à 7, dans ce qu’on appelle le Sermon sur la montagne. Mentionnée si souvent dans le livre des Proverbes, la sagesse divine, qui s’adresse même au lecteur sous une forme personnifiée (chapitres 8 et 9), trouve dans le Nouveau Testament sa pleine expression dans la personne de Christ, le Fils de Dieu (1 Cor. 1:30).
La crainte de l’Éternel est le mot clé de ce livre. Elle est le commencement de la connaissance (Prov. 1:7) et de la sagesse (Prov. 9:10 ; 15:33), elle implique l’horreur du mal (Prov. 8:13 ; 16:6), et elle est une fontaine de vie (Prov. 14:27 ; 19:23). Comparer en outre les passages suivants : Prov. 1:29 ; 2:5 ; 3:7 ; 10:27 ; 14:2, 26 ; 15:16 ; 22:4 ; 23:17 ; 24:21 ; 31:30.
Le nom de Dieu (Élohim) ne paraît que cinq fois dans les Proverbes, celui de l’Éternel (Yahvé), environ quatre-vingt-cinq fois. Le nom « l’Éternel » exprime la relation de Dieu avec ses créatures, les hommes, mais en particulier avec son peuple Israël (voir : Le livre de la Genèse, Ses particularités, les noms de Dieu).
Le livre des Proverbes est également écrit dans une forme poétique (voir les remarques sous : Le livre des Psaumes, La poésie hébraïque). Les versets 10 à 31 de Proverbes 31 sont composés en acrostiche, c’est-à-dire que la première lettre de chacun des versets suit l’ordre de l’alphabet hébraïque.
Chap. 1:8-33 : Avertissement contre les pécheurs et appel de la sagesse
Chap. 2 : Le chemin de la sagesse
Chap. 3 : Les enseignements de la sagesse
Chap. 4 : La recherche de la sagesse
Chap. 5 : La pureté dans la marche
Chap. 6 : Avertissement en relation avec différents péchés
Chap. 7 : Avertissement quant à la prostitution
Chap. 8 : La sagesse personnifiée
Chap. 9 : Sagesse et folie
Chap. 10 à 17 : Le contraste entre la marche du juste et celle de l’impie
Chap. 18 et 19 : La relation avec son prochain
Chap. 20:1 à 22:16 : Conduite personnelle
Chap. 22:17-29 : Introduction et avertissements personnels
Chap. 23 : Avertissements personnels
Chap. 24 : Sagesse et folie
Chap. 25 : Recommandation à l’égard de la crainte de Dieu et de la sagesse
Chap. 26 : Avertissement contre la folie, la paresse et la méchanceté
Chap. 27 : Comportement sage dans les relations avec les autres
Chap. 28 et 29 : Caractéristiques des iniques et des justes
Chap. 30 : Confession et enseignements d’Agur
Chap. 31 : Instruction de Lemuel ; la femme vertueuse.
12 chapitres
On ne trouve pas de nom d’auteur dans l’Ecclésiaste. Pourtant la tradition judaïque ancienne parle déjà du roi Salomon comme étant le rédacteur de ce livre. Il est vrai que cette attribution à Salomon est le plus souvent mise en doute, premièrement pour des motifs de langue, et deuxièmement, parce que le nom de l’Éternel ne paraît pas dans ce livre. Mais ces deux raisons ne sont pas solides et ne s’imposent pas (voir à cet effet ce que nous disons sous Ses particularités).
En Ecclésiaste 1:1, 12, l’auteur se nomme lui-même fils de David et roi à Jérusalem. Au verset 16, il parle de sa grande sagesse : d’après 1 Rois 3:12 ; 4:2ss ; 10:1, seul le roi Salomon la possédait. Le rédacteur mentionne au chapitre 12 (v. 9) qu’il a composé beaucoup de proverbes. Ce fait aussi ne s’applique qu’à Salomon (voir 1 Rois 4:32 ; Prov. 1:1).
Différentes expressions du livre de l’Ecclésiaste indiquent que Salomon n’a écrit ce livre que dans sa vieillesse (Eccl. 1:12 à 2:11 ; 11:9 à 12:7). Ici donc, l’auteur jette un regard rétrospectif sur une longue vie et repasse toutes ses pensées et ses actes, il avertit la jeunesse, et évoque la vieillesse.
Le roi Salomon régna de 970 à 931 av. J.C. environ. Le livre de l’Ecclésiaste date ainsi de la fin de cette période.
L’Ecclésiaste appartient à la dernière partie de la bible hébraïque, les « Écritures » (en hébreu : ketubint) et, plus précisément, à ce qu’on a appelé « les cinq rouleaux » (en hébreu : megilloth). Ceux-ci sont utilisés, aujourd’hui encore, lors des jours de fête judaïques. L’Ecclésiaste est lu dans les synagogues pendant la fête des tabernacles.
Les versets 2 et 3 du premier chapitre indiquent le contenu et le but du livre de l’Ecclésiaste : « Vanité des vanités, dit le prédicateur ; vanité des vanités ! Tout est vanité. Quel profit a l’homme de tout son labeur dont il se tourmente sous le soleil ? » Le mot « vanité » (hevel) revient trente-cinq fois dans ce livre ! Ce terme hébraïque hevel se retrouve également dans le nom qu’Adam et Ève donnèrent à leur deuxième fils, Abel (Gen. 4:2), après que, par leur désobéissance, le péché fut entré dans le monde. L’expression « sous le soleil » revient, quant à elle, vingt-neuf fois. Elle souligne le caractère de ce livre, qui décrit la vie sur cette terre du point de vue de l’homme déchu ; on y a vu donc, avec raison, une présentation de la malédiction, conséquence de la chute (comp. Gen. 3:17-19).
La question fondamentale à la base du livre de l’Ecclésiaste pourrait être formulée de la manière suivante : Comment l’homme passe-t-il au mieux sa vie ? — Les réponses apportées à cette interrogation sont la plupart du temps présentées d’un point de vue humain. Aussi donnent-elles l’impression que le rédacteur demeurait bien éloigné de la vérité divine. Nous trouvons quelques exemples de telles conclusions erronées dans les passages suivants : Ecclésiaste 3:19-22 ; 7:16, 17 ; 8:15 ; 9:6, 10.
Des déclarations de cette sorte pourraient amener le lecteur du livre de l’Ecclésiaste à demander : Comment est-il possible que des choses semblables aient leur place dans la parole de Dieu ? L’explication n’est pas difficile à donner. Ces raisonnements humains ne relèvent pas d’une révélation divine (comme, par exemple, l’épître aux Éphésiens dans le Nouveau Testament), mais ils ont été consignés dans la Bible par l’inspiration divine. Les expériences et les pensées de Salomon sont rapportées comme les paroles d’un être déçu par la vie, même si l’homme n’y est pas vu dans une relation de foi vivante avec Dieu (quoique, comme créature, tout homme soit responsable envers son créateur). Ainsi on a souvent conféré au livre de l’Ecclésiaste un caractère sceptique ou pessimiste. Effectivement, on ne trouve pas un mot de louange à Dieu dans l’Ecclésiaste, et rien concernant la grâce et la rédemption. Lorsque le nom de Dieu est mentionné, il ne l’est jamais en tant que l’Éternel, mais seulement comme Élohim (plus d’une quarantaine de fois en tout).
L’enseignement direct de l’homme par Dieu ne paraît dans ce livre qu’aux versets 11 à 14 du chapitre 12. Ces paroles qui terminent l’Ecclésiaste peuvent aussi être considérées comme une bonne introduction au livre des Proverbes. Ceux-ci précèdent, il est vrai, le texte de l’Ecclésiaste dans les bibles en langue française ; mais, du point de vue spirituel, les premiers représentent un progrès par rapport au second.
L’Ecclésiaste est un des rares livres de l’Ancien Testament à ne pas être cité une seule fois dans le Nouveau Testament ; on trouve néanmoins de nombreuses pensées parallèles (par exemple, Eccl. 5:1 et Matt. 6:7 ; Eccl. 12:14 et 2 Cor. 5:10 ; Eccl. 7:9 et Jacq. 1:19).
Le titre « Prédicateur » est la reproduction du terme hébraïque, de genre féminin, qohelet, lui-même dérivé du verbe qahal : « assembler ». Le mot qohelet revient sept fois dans l’Ecclésiaste (voir Eccl. 1:1, 2, 12 ; 7:27 ; 12:8-10), mais ne se trouve nulle part ailleurs dans la Bible. Les traducteurs de la version des Septante l’ont rendu par ekklésiastes (de : ekklesia : « rassemblement »). Le premier, Martin Luther a employé « Prédicateur » en relation avec ce terme difficile à traduire qohelet. Mais cette expression a été contestée. Une autre explication est donnée en partant du sens premier de ce mot : « assembler ouvertement ». La sagesse décrite dans le livre du Prédicateur est alors la sagesse accessible à tout le monde, c’est-à-dire celle qui est enseignée dans le parvis du temple, par opposition à la sagesse cachée du sanctuaire (comp. Ps. 73:17), connue du croyant seulement. La seconde est décrite dans les Proverbes qui, comme nous l’avons mentionné, constituent, quant à leur enseignement, la « continuation » de l’Ecclésiaste.
On peut relever que le nom Éternel n’est pas cité une seule fois dans ce livre, alors que Élohim (Dieu) revient plus de quarante fois.
Lors de nos considérations sur le Pentateuque et les Psaumes, nous avons déjà vu que le nom Élohim désigne Dieu dans son absolu et sa toute-puissance comme créateur. En revanche, Éternel exprime sa grâce et sa relation avec les hommes, mais en particulier avec son peuple Israël. Le nom Éternel ne paraît pas dans l’Ecclésiaste parce que ce livre ne présente pas un homme ou un peuple dans une relation précise d’alliance ou de foi avec Dieu ; l’homme est plutôt considéré en tant que tel, quoique responsable envers son Dieu créateur (Eccl. 11:9 ; 12:1).
Chap. 1:12 à 18 : Celui qui cherche
Chap. 2 : Le résultat de la recherche : l’inutilité de toute peine
Chap. 3 : La certitude de la mort
Chap. 4 : Comparaison entre différentes situations de vie
Chap. 5 : Comportement correct de l’homme envers Dieu et envers ses semblables
Chap. 6 : Néant des situations de vie les plus diverses.
Chap. 7 : Différents aspects de la sagesse
Chap. 8 : L’occupation des hommes
Chap. 9 : Un même destin pour tous
Chap. 10 : L’activité humaine et ses résultats
Chap. 11:1 à 12:10 : Le néant de la vie humaine depuis la jeunesse jusqu’à la vieillesse
8 chapitres
Le Cantique des cantiques est un des livres les plus particuliers et les plus difficiles de l’Ancien Testament. Le nom de Dieu ne s’y trouve qu’une seule fois (Cant. 8:6 : Jah), et le Nouveau Testament ne mentionne pas cet écrit. La description expressive de l’amour entre un homme (Salomon) et une femme (la Sulamithe) a conduit de nombreux érudits, de l’époque moderne surtout, à des conclusions très négatives. On met en doute que Salomon soit l’auteur de ce livre, on ne veut pas reconnaître l’unité de cet écrit, et on va même jusqu’à demander si le texte mérite vraiment de figurer dans le canon des Saintes Écritures.
De telles questions n’ont toutefois jamais été soulevées parmi les Juifs. Il est vrai que, selon la tradition talmudique, l’auteur serait Ézéchias (sans doute parce que de nombreuses coutumes anciennes, datant de la première période des rois, furent remises en honneur à l’époque de ce souverain, comp. 2 Chron. 30:26 ; Prov. 25:1). Mais dans le canon hébraïque de l’Ancien Testament, le Cantique des cantiques fait partie, depuis toujours, de la troisième grande division, les « Écritures » (en hébreu : ketubim). Il est rattaché aux « cinq rouleaux » (en hébreu : megilloth) destinés à des jours de fête précis, et on le lit le huitième jour de la fête de la Pâque.
La dénomination « Cantique des cantiques » est un superlatif absolu en hébreu et signifie : le plus beau cantique. Le nom de Salomon, comme auteur du livre, est cité déjà dans le premier verset ; et on le retrouve sept fois au total (Cant. 1:1, 5 ; 3:7, 9, 11 ; 8:11, 12) ; en outre, le titre « roi » revient trois fois (Cant. 1:4, 12 ; 7:5). Selon 1 Rois 4:32, 33, Salomon composa mille cinq cantiques, et il possédait une vaste connaissance de la nature. Le Cantique des cantiques est le seul qui ait été conservé ; vingt-deux noms de plantes y sont mentionnés et quinze d’animaux. Salomon régna de 970 à 931 av. J.C. environ, aussi peut-on situer la date de ce cantique au milieu du 10e siècle av. J.C.
D’un point de vue purement extérieur, on peut déduire que le Cantique des cantiques a été écrit par un seul auteur en raison déjà de la présence, tout au long du livre, des mêmes personnes : l’époux, l’épouse et les filles de Jérusalem. Des « refrains » similaires paraissent au début ou à la fin de certains paragraphes (Cant. 2:7 ; 3:5 ; 8:4 et 3:6 ; 6:10 ; 8:5). La septuple mention du nom de Salomon s’ajoute aussi à ces constatations.
Les commentateurs anciens et modernes soutiennent des opinions divergentes quant au caractère du Cantique des cantiques. Certains pensent que ce livre donne la description de l’amour du roi (Salomon) pour une pauvre bergère ; selon une variante, la jeune fille était déjà promise à un berger, et elle lui demeura fidèle malgré la pression exercée par le roi. D’autres estiment qu’il s’agit de l’assemblage d’une trentaine (!) de poèmes d’amour et de mariage différents. Enfin, relevons l’interprétation selon laquelle l’origine du Cantique des cantiques se trouve dans des hymnes du culte babylonien de Tammuz : des chants idolâtres.
Les suppositions les plus diverses circulent également sur la personne de la Sulamithe (Cant. 6:13) ; mais elles manquent toutes d’une base scripturaire solide. Les informations contenues dans les Saintes Écritures permettent toutefois de conclure que, malgré ses mille femmes (1 Rois 11:3), Salomon n’avait pas un cœur satisfait. Une seule bergère, toute simple, donna au roi l’amour, la joie et la satisfaction qui, selon la pensée de Dieu, doivent caractériser et régir la relation entre la femme et l’homme (Gen. 2:18, 24).
Cela nous amène à la question suivante : quel est le but du Saint Esprit dans ce livre ? À cet égard aussi il existe de nombreuses interprétations, que nous mentionnerons brièvement. Dès les temps les plus reculés, les Juifs ont vu dans le Cantique des cantiques une description de l’amour de l’Éternel pour son peuple Israël. Au début de la période du christianisme, les Pères de l’église ont transposé cette explication à l’amour de Christ pour son Assemblée ou Église (ekklésia). Selon une autre conception, il s’agirait de différents chants célébrant l’amour conjugal.
Cependant, tout à fait indépendamment des diverses explications, le thème de ce livre ne peut être que la description de la relation du résidu croyant d’Israël avec son roi, le Messie. Il est vrai que l’Assemblée de Dieu est aussi une épouse, mais elle est l’épouse, la femme, de l’Agneau (Apoc. 19:7 ; 21:2, 9). Dès le début, il existe entre elle et l’époux une relation fermement établie en raison de l’œuvre de Christ et de l’habitation du Saint Esprit, quand bien même la perfection extérieure ne sera réalisée que lors des noces de l’Agneau.
Dans le Cantique des cantiques, Salomon comme roi est cependant une figure (un type) de Christ, le vrai Roi de paix. Le contenu du Cantique des cantiques montre précisément que l’épouse décrite ne jouit pas encore d’une communion assurée avec le roi, mais qu’elle la souhaite ardemment et languit après l’amour de l’époux.
Le Cantique des cantiques consiste essentiellement en une série de dialogues entre l’époux et l’épouse. D’autres personnes sont également introduites : les filles de Jérusalem, les gardes de la ville, les frères et la petite sœur de l’épouse ; mais elles ne jouent qu’un rôle secondaire.
L’amour de l’époux est d’abord décrit, puis celui croissant de l’épouse, dont le lien avec l’époux se renforce de plus en plus, jusqu’à ce qu’elle entre finalement dans la pleine jouissance de son amour. Ce développement de l’amour et de la confiance, comme aussi l’approfondissement de l’expérience, sont clairement exprimés dans les paroles suivantes de l’épouse :
1. « Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui » (Cant. 2:16).
2. « Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi ; il paît parmi les lis » (Cant. 6:3).
3. « Je suis à mon bien-aimé, et son désir se porte vers moi » (Cant. 7:10).
Il est évident que ce livre contient aussi des enseignements pour notre époque. Il peut donc être appliqué pratiquement à la relation personnelle d’un croyant avec son Seigneur.
Les Juifs orthodoxes maintiennent l’ancienne tradition selon laquelle les hommes âgés de moins de trente ans ne doivent pas lire le Cantique des cantiques. Simultanément, les Juifs ont mis cet écrit au rang des livres les plus saints et lui portent, par conséquent, une haute estime ; pour ce qui nous concerne, il nous convient d’adopter la même attitude. Il s’agit précisément d’un poème oriental, caractérisé par un style particulièrement riche en images. Le langage imagé de l’amour abonde ici en déclarations fleuries, sentimentales et en partie très expressives. Mais un Oriental ou un Hébreu ne considérerait pas ce livre comme la description d’une passion voluptueuse ! Un tel jugement n’a été porté que par la civilisation occidentale dite chrétienne, pour qui, jusqu’au milieu du 20e siècle, tout ce qui touchait à la sexualité était tabou (comp. ici « La poésie hébraïque »).
Dans les livres des prophètes de l’Ancien Testament, le peuple Israël est très souvent appelé la femme de l’Éternel (Jér. 31:32) ; elle lui a été infidèle et a été, de ce fait, rejetée (comp. És. 54:6, 7 ; Jér. 3:1-5 ; Osée 1 à 3). Après la mort de Salomon, la division d’Israël a suscité la naissance de deux royaumes : celui du sud, avec Jérusalem pour capitale, et celui du nord, avec Samarie. Ézéchiel (chap. 23) parle de ces deux entités issues d’un seul royaume comme de « filles d’une même mère » (comp. Jér. 3:6-14). Dans le Cantique des cantiques, la mère de l’épouse (Cant. 1:6 ; 3:4 ; 8:2) et aussi les sœurs (Cant. 8:8) sont mentionnées.
Israël est donc présenté sous deux images différentes dans l’Ancien Testament. D’une part, la conversion de tout le peuple d’Israël à l’Éternel aux derniers jours est comparé au retour d’une femme infidèle (És. 54:6). D’autre part, le résidu croyant de Juda est vu comme une épouse jeune et belle, qui est unie au Roi, le Messie. Dans le livre de Ruth aussi, la mère Naomi est une image du peuple Israël infidèle, tandis que la jeune Ruth qui devient la femme de Boaz, l’ancêtre du roi de paix, représente le résidu croyant juif (comp. Ps. 45 ; És. 62:3-5).
Ajoutons encore pour terminer que la relation de l’Éternel avec son peuple Israël et celle du Seigneur Jésus avec son Assemblée présentent des différences fondamentales. En premier lieu, les illustrations utilisées se rapportent à des relations et à des époques toutes différentes, sous la loi dans l’Ancien Testament, et sous la grâce dans le Nouveau. Deuxièmement, l’époux de l’Ancien Testament est l’Éternel, respectivement son Oint, le Messie, alors que dans le Nouveau Testament, c’est l’Agneau. Enfin l’union entre le Messie et son épouse terrestre est consommée sur la terre après l’apparition du Seigneur, tandis que les noces de l’Agneau auront lieu auparavant dans le ciel.
CdC 1:1 à 2:7 : La certitude de l’amour
CdC 2:8 à 3:5 : La recherche de l’amour
CdC 3:6 à 5:1 : La communion de l’amour
CdC 5:2 à 6:9 : La restauration de l’amour
CdC 6:10 à 8:4 : Le témoignage de l’amour
CdC 8:5-14 : La perfection de l’amour
Au temps de l’Ancien Testament, Dieu envoya de nombreux prophètes à son peuple terrestre Israël : par exemple, Samuel, Nathan (2 Sam. 7:2), Shemahia (1 Rois 12:22) ; l’homme de Dieu de Juda (1 Rois 13) ; Akhija (1 Rois 11:29) ; Iddo (2 Chron. 12:15) ; Azaria (2 Chron. 15:1) ; Hanani (2 Chron. 16:7) ; Jéhu (1 Rois 16:1) ; Élie (1 Rois 17:1) ; Jakhaziel (2 Chron. 20:14) ; Michée (1 Rois 22:8) ; Éliézer (2 Chron. 20:37) ; Élisée (1 Rois 19:16) ; Zacharie (2 Chron. 24:20) ; Zacharie (2 Chron. 26:5) et Oded (2 Chron. 28:9).
Outre ceux-ci, seize autres prophètes ont laissé des écrits inspirés qui font partie du canon de l’Ancien Testament.
La nécessité d’un service prophétique au milieu du peuple terrestre de Dieu est une preuve du déclin spirituel de ce peuple. Les livres prophétiques abondent en appels solennels à la repentance et au retour, afin que l’Éternel puisse se tourner à nouveau vers son peuple. Ainsi, la plupart des prophètes étaient des interpellateurs (« crieurs »), qui se tenaient devant la face de Dieu, comme Élie (1 Rois 17:1), et qui prononçaient la parole de Dieu pour leur temps et leurs circonstances.
Mais, au-delà des circonstances immédiates, les prophètes avaient également en vue l’avenir d’Israël en relation avec le Messie qui devait venir (Jonas fait exception). Les nations de la terre se trouvent aussi mentionnées, pour autant qu’elles aient affaire avec les voies de Dieu pour atteindre son but. Celui-ci est la domination du Messie sur tout l’univers pendant le Millénium, au cours duquel un rôle particulier revient à Israël. Les prophètes révèlent donc les plans de Dieu envers la création. Nous comprenons dès lors pourquoi l’Assemblée de Dieu n’entre pas dans le cadre des thèmes prophétiques de l’Ancien Testament. Elle est l’objet des conseils éternels, célestes, de Dieu, qui ne sont donnés à connaître que dans le Nouveau Testament, après l’œuvre de la rédemption accomplie par Christ (comp. Éph. 3:1-12).
(Les prophètes selon l’ordre chronologique)
Joël : au 9e siècle av. J.C.
Abdias : au 9e siècle av. J.C. — ou après 586 av. J.C. ?
Jonas : 800 — 790 av. J.C.
Osée : 772/752 — 722 av. J.C.
Ésaïe : 767 — 697 av. J.C.
Amos : 767 — 753 av. J.C.
Michée : 750 — 700 av. J.C.
Nahum : 663 — 612 av. J.C.
Jérémie : 627 — 586 av. J.C.
Sophonie : 622 — 606 av. J.C.
Habakuk : 612 — 605 av. J.C.
Daniel : 605 — 536/535 av. J.C.
Ézéchiel : 593 — 571 av. J.C.
Aggée : vers 520 av. J.C.
Zacharie : 520 — 480 av. J.C.
Malachie : 450 — 425 av. J.C.
66 chapitres
Le prophète Ésaïe (son nom signifie : « L’Éternel est salut ») était, selon le premier verset du chapitre 1, le fils d’Amots. D’après une ancienne tradition judaïque, ce dernier aurait été un frère du roi Amatsia. Quoi qu’il en soit, Ésaïe avait ses entrées à la cour royale de Jérusalem (És. 7:3 ; 38:1 ; 39:3). Marié, il était père de deux fils, qui répondaient aux noms de Shear-Jashub (en hébreu, « un résidu reviendra », És. 7:3) et Maher-Shalal-Hash-Baz (en hébreu, « Qu’on se dépêche de butiner, on hâte le pillage », És. 8:3).
Le service prophétique d’Ésaïe s’exerça sous les règnes des rois Ozias, Jotham, Achaz et Ézéchias. Ozias commença de régner seul vers 767 av. J.C. et Ézéchias mourut aux alentours de 697 av. J.C. Le ministère du prophète Ésaïe se situe donc, pendant cette période. Selon la tradition judaïque, Ésaïe aurait été persécuté par le fils impie d’Ézéchias, le roi Manassé, et scié dans un tronc d’arbre creux (comp. Héb. 11:37).
Au Moyen Age, pour la première fois, des commentateurs émirent la supposition que les soixante-six chapitres du livre ne seraient pas tous dus à Ésaïe. Vers la fin du 18e siècle, le siècle des lumières, des sceptiques et des théologiens redoublèrent leurs efforts pour démontrer qu’Ésaïe ne pouvait avoir écrit tout le livre. D’aucuns commencèrent par attribuer les chapitres 40 à 46 à un auteur du 6e siècle av. J.C. (deutéro-Ésaïe). Au 19e et au 20e siècle, le démantèlement du livre se poursuivit ; les trente-neuf premiers chapitres furent à leur tour imputés à différents écrivains, et on mit même les chapitres 55 à 66 au compte d’un « trito-Ésaïe » qui aurait vécu au tournant du 6e et du 5e siècle av. J. C. Les critiques avancées portent sur la variété des thèmes abordés et le style soi-disant inégal à l’intérieur des différentes sections, mais surtout sur la mention du nom du roi Cyrus quelque deux cents ans déjà avant son temps (És. 44:28 ; 45:1).
L’examen détaillé des attaques portées par les critiques bibliques nous éloignerait du sujet fixé ici. Toutefois, remarquons que, dans ce monde, les différences de thèmes et de styles sont également le propre des œuvres de presque tous les auteurs, sans pour autant que la paternité de ces écrits puisse être mise en doute. On ne peut donc évoquer la trop grande disparité de style entre les différentes parties du livre d’Ésaïe. Un tel argument n’est pas crédible. Les ressemblances occupent une place pour le moins aussi importante ; citons, par exemple, la fréquence de la mention de Dieu comme le « Saint d’Israël ».
Par ses prophètes, Dieu déclare dès le commencement ce qui sera à la fin (És. 46:10). La mention du nom de Cyrus longtemps avant son époque en donne une preuve parmi les centaines consignées dans la parole de Dieu. Ce qui caractérise entre autres le prophète, c’est précisément que l’Esprit de Dieu lui communique aussi des choses concernant l’avenir. L’homme de Dieu de Juda évoqua devant le roi Jéroboam le nom du roi Josias quelque trois cents ans avant la naissance de ce dernier (1 Rois 13:2). Ésaïe a prononcé de nombreuses prophéties non seulement sur Cyrus, mais aussi au sujet du Messie : certaines sont déjà réalisées, tandis que d’autres attendent encore leur accomplissement. L’écrivain juif Flavius Josèphe écrit (« Antiquités juives » XI 1. 1, 2) que le roi Cyrus de Perse lut avec étonnement les prédictions d’Ésaïe à son égard, et que, peu après, il donna aux Juifs la permission de retourner à Jérusalem (comp. Esdras 1:1-4).
Dans le Nouveau Testament, le livre d’Ésaïe est cité environ soixante-dix fois, davantage que tous les autres écrits des prophètes pris ensemble. Vingt-huit citations viennent à elles seules des chapitres 40 à 66, et onze fois le nom d’Ésaïe se trouve mentionné expressément (Matt. 3:3 ; 8:17 ; 12:17 ; Luc 3:4 ; 4:17 ; Jean 1:23 ; 12:38 ; Actes 8:28-33 ; Rom. 10:16, 20, 21). Le passage le plus remarquable à cet égard se trouve en Jean 12:38-41. Dans ces versets, où l’on trouve des citations d’Ésaïe 53 et 6, le nom du prophète est mentionné trois fois ! La parole de Dieu confirme ainsi elle-même l’unité de ce livre.
La découverte des manuscrits de la mer Morte constitue un autre témoignage clair en faveur de l’unité du livre d’Ésaïe. À Qumran, en 1947, on trouva notamment un rouleau de cuir du 2e siècle av. J.C. d’environ sept mètres de longueur, avec le texte entier du livre d’Ésaïe (voir illustration p. 158). Ce manuscrit est la plus ancienne copie complète d’un livre de l’Ancien Testament. Luc (chap. 4, v. 17-20) mentionne un rouleau de ce genre (comp. Actes 8:28-35).
Ésaïe vécut et exerça son ministère durant une période difficile. Le roi Ozias (Azaria) de Juda connut certes un bon commencement, mais plus tard, son cœur s’éleva contre l’Éternel. Son fils Jotham fut, dans une certaine mesure, un roi pieux, tandis que le fils de ce dernier, Achaz, était un idolâtre. Toutefois, Ézéchias suscita un grand réveil du peuple.
À cette époque, le royaume de Juda subissait l’oppression d’ennemis extérieurs : Édom, la Syrie, Israël et les Philistins. Les rois impies du royaume d’Israël, au nord, s’étaient alliés à la Syrie et attaquaient sans cesse Juda (2 Rois 15:37 ; 16:5, 6 ; 2 Chron. 28:5, 6). Au lieu de s’attendre à l’Éternel, cherchant du secours auprès des Assyriens (2 Rois 16:7 ; 2 Chron. 28:16), les rois de Juda n’obtinrent pas d’aide véritable (2 Chron. 28:20 ; 32:1). Ésaïe fut témoin de l’alliance conclue par le royaume du nord avec l’Égypte contre l’Assyrie, et aussi finalement de la défaite du peuple et de sa transportation en Assyrie, en 722/721 av. J.C. (2 Rois 17). Lorsque, sous Ézéchias, Juda voulut s’affranchir de la domination assyrienne, l’Éternel lui vint en aide (2 Rois 18:7 ; 2 Chron. 32). Mais peu après, Ésaïe dut condamner l’alliance amicale avec Babylone, l’autre grande puissance, et annoncer la captivité babylonienne du royaume de Juda, qui allait survenir une centaine d’années plus tard (2 Rois 18:7 ; 20:12-19).
Ésaïe occupe la première place des livres prophétiques, aussi bien dans les éditions actuelles que dans la bible hébraïque, où il vient en tête des « derniers prophètes ». Ésaïe n’était certes pas le premier prophète, mais son livre constitue l’écrit prophétique le plus long et le plus complet des Saintes Écritures. Ésaïe est celui qui donne le plus de détails sur le Messie promis (seuls les Psaumes ont un caractère encore davantage messianique) ; cela explique qu’il soit nommé l’« évangéliste parmi les prophètes ». Sa première place parmi ceux qu’on appelle les quatre grands prophètes est par conséquent tout à fait justifiée.
Le livre d’Ésaïe est formé de deux parties principales (És. 1 à 35 et 40 à 66), séparées l’une de l’autre par une section historique (És. 36 à 39). La première division contient l’histoire extérieure du peuple de Dieu, la seconde, l’histoire intérieure.
Le première partie (És. 1 à 35) présente, dans les grandes lignes, des prophéties sur les derniers temps et les voies de Dieu envers Juda, Israël (És. 1 à 12), et les nations avec lesquelles les Juifs se trouvent en contact (És. 13 à 27). La description de l’état dans le Millénium fait suite aux six « malheur » (És. 28 à 35).
Entre la première et la seconde grande division s’intercale une section historique sur la vie du roi Ézéchias (És. 36 à 39). Elle parle de l’attaque des Assyriens contre Juda et de leur défaite, ainsi que de la guérison d’Ézéchias après une maladie. Par leur place, ces chapitres, en eux-mêmes historiques, appuient les prophéties concernant les ennemis d’Israël et la délivrance du résidu.
La seconde grande division (És. 40 à 66) traite de la relation du peuple de Dieu avec le Messie (Christ), et se termine aussi par une description de la domination de Christ dans le Millénium. Les chapitres 40 à 48 présentent la délivrance hors de Babylone et la condamnation des idoles, et les chapitres 49 à 57 montrent les souffrances et la gloire du serviteur de l’Éternel. Les chapitres 58 à 66 contiennent un résumé des pensées et des voies de Dieu envers son peuple terrestre Israël.
Dans tout le livre, le style et le langage d’Ésaïe sont très expressifs. À part quelques rares passages (principalement les chapitres 36 à 39), le texte est rédigé dans la forme versifiée de la poésie hébraïque.
Parmi les différents noms donnés à Dieu dans le livre d’Ésaïe, celui de « Saint d’Israël » occupe une place particulière. Il revient vingt-six fois : Ésaïe 1:4 ; 5:19, 24 ; 10:20 ; 12:6 ; 17:7 ; 29:19, 23 (« Saint de Jacob ») ; 30:11, 12, 15 ; 31:1 ; 37:23 ; 41:14, 16, 20 ; 43:3, 14 ; 45:11 ; 47:4 ; 48:17 ; 49:7 ; 54:5 ; 55:5 ; 60:9, 14. Dans l’Ancien Testament, à part ces versets, ce titre ne se trouve en revanche qu’en 2 Rois 19:22, dans les Psaumes 71:22 ; 78:41 ; 89:18, en Jérémie 50:29 ; 51:5 et en Ézéchiel 39:7 (« Saint en Israël »).
On peut remarquer que l’unité du livre d’Ésaïe est confirmée par ce nom de Dieu : il est cité treize fois dans chacune des deux grandes parties, chapitres 1 à 39 et 40 à 66. Le témoignage se trouve encore particulièrement renforcé par le fait qu’Ésaïe lui-même se sert de ce nom dans les paroles qu’il adresse à Ézéchias en 2 Rois 19:22 !
Le titre « Saint d’Israël » implique que le Dieu d’Israël est absolument séparé de tout mal, car il a les yeux trop purs pour voir le mal. C’est ce qu’expriment aussi, en Ésaïe 6:3, les séraphins qui disent devant le trône : « Saint, saint, saint, est l’Éternel des armées » (comp. Apoc. 4:8).
Un autre terme clé du livre d’Ésaïe est le mot « salut » ou « délivrance » (en hébreu, jeschu’a, respectivement jescha ou teschu’a, d’où est dérivé le nom Je(ho)schua, Josua, qui équivaut en grec à Jésus). Ce mot apparaît dans les passages suivants : Ésaïe 12:2, 3 (fontaines du salut) ; 17:10 (Dieu du salut) ; 25:9 (joie du salut) ; 26:1 (murailles du salut), 18 ; 33:2, 6 ; 45:8, 17 (salut éternel) ; 46:13 ; 49:6, 8 (jour du salut) ; 51:5, 6, 8 ; 52:7 (prédicateur du salut), 10 ; 56:1 ; 59:11, 17 (casque du salut) ; 60:18 ; 61:10 (vêtements du salut) ; 62:1, 11.
Quand bien même le prophète voyait le plus souvent dans ce salut les bénédictions du royaume millénaire, plusieurs des expressions utilisées sont appliquées, dans le Nouveau Testament, au salut éternel durant l’économie de la grâce (comp. Actes 13:47 ; Rom. 10:15 ; 2 Cor. 6:2 ; Éph. 6:17). Ces nombreuses mentions du salut permettent de comprendre l’attribution, à Ésaïe, du nom d’« évangéliste parmi les prophètes ».
À part les Psaumes, aucun autre livre de l’Ancien Testament ne renferme autant de prophéties concernant le Seigneur Jésus que celui d’Ésaïe. Il semble que le prophète avait toujours Christ devant les yeux (comp. És. 6 et Jean 12:38-41). Les passages les plus importants sont :
● Le rédempteur promis est l’Éternel lui-même : Ésaïe 47:4 ; 48:17
● La venue ici-bas du Fils de Dieu : Ésaïe 7:14 ; 9:2, 6 ; 11:1, 2 ; 48:16
● Son abaissement : Ésaïe 4:2 ; 42:1 ; 50:4, 5 ; 53:1, 2
● Son rejet : Ésaïe 8:14 ; 49:4 ; 53:3
● Ses souffrances : Ésaïe 50:6 ; 52:14 ; 53:3-7, 10-12 ; 63:9
● Sa gloire : Ésaïe 9:7 ; 11:3-10 ; 25:8 ; 28:16 ; 32:1 ; 49:6 ; 52:15 ; 53:9-12 ; 58 à 66.
En outre, ce livre contient de nombreux autres passages qui parlent du Messie, du rédempteur Jésus Christ.
Chap. 1 : Le triste état de Juda et de Jérusalem
Chap. 2 : Restauration de Juda et de Jérusalem
Chap. 3 et 4 : Jugement et gloire de Sion
Chap. 5 : Israël, la vigne stérile de l’Éternel
Chap. 6 : La mission d’Ésaïe
Chap. 7 : Le Messie et l’Assyrien
Chap. 8 : L’attaque de l’Assyrien
Chap. 9 : Espérance et avertissement pour Israël
Chap. 10 : L’Assyrie, verge de Dieu
Chap. 11 et 12 : Le règne de paix
Chap. 13 et 14 : Oracles touchant Babylone et la Philistie
Chap. 15 et 16 : Oracle touchant Moab
Chap. 17 : Oracle touchant Damas
Chap. 18 : Retour d’Israël
Chap. 19 : Oracle touchant 1’Égypte
Chap. 20 : Appendice historique
Chap. 21 : Oracles touchant Babylone, Duma et l’Arabie
Chap. 22 : Oracle touchant la vallée de vision (Jérusalem)
Chap. 23 : Oracle sur Tyr
Chap. 24 : Jugement sur toute la création
Chap. 25 : Les bénédictions du règne de paix
Chap. 26 : Le cantique de la délivrance de Juda
Chap. 27 : Châtiment et délivrance
Chap. 28 : Malheur sur Éphraïm
Chap. 29 : Malheur sur Jérusalem ; malheur sur ceux qui méprisent Dieu
Chap. 30 : Malheur sur l’alliance avec l’Égypte
Chap. 31 : Malheur sur la confiance placée dans les hommes
Chap. 32 : Vue sur le règne de paix
Chap. 33 : Malheur sur l’Assyrie
Chap. 34 : Jugement sur Édom et ses alliés
Chap. 35 : La bénédiction du règne de paix
Chap. 36 et 37 : Attaque et défaite de l’Assyrie
Chap. 38 : Maladie et guérison d’Ézéchias
Chap. 39 : Le manquement d’Ézéchias et l’annonce du jugement
Chap. 40 : Consolation pour Israël
Chap. 41 : Israël, le serviteur de l’Éternel
Chap. 42 : Le vrai serviteur de l’Éternel
Chap. 43 : Pardon de Dieu
Chap. 44 : L’Éternel encourage son peuple
Chap. 45 : L’Éternel annonce la délivrance
Chap. 46 et 47 : La chute de Babylone
Chap. 48 : L’amour de Dieu envers un peuple apostat
Chap. 49 et 50 : Le vrai serviteur de l’Éternel
Chap. 51 : Encouragement du résidu fidèle
Chap. 52 : Réveil de Sion et la venue du serviteur de l’Éternel
Chap. 53 : « Il a porté le péché de plusieurs »
Chap. 54 : Chant de triomphe de Jérusalem
Chap. 55 : Grâce pour les nations aussi
Chap. 56 : Les rejetés sont reçus
Chap. 57 : Le triste état d’Israël
Chap. 58 : Accusation contre Israël
Chap. 59 : Chute et confession
Chap. 60 : La gloire du royaume de paix
Chap. 61 : Le Messie et son peuple
Chap. 62 : Gloire de Sion
Chap. 63 : Le grand vengeur
Chap. 64 : Prière
Chap. 65 et 66 : Réponse de Dieu.
52 chapitres
Au commencement du livre de Jérémie, nous lisons : « Paroles de Jérémie, fils de Hilkija », et au chapitre 51 (v. 64) : « Jusqu’ici les paroles de Jérémie ». Malgré ces mots simples et clairs d’introduction et de conclusion, et quand bien même Jérémie est le seul prophète de l’Ancien Testament dont la vie et le service soient présentés avec autant de détails personnels, les critiques modernes de ce livre affirment que la plus grande partie des prophéties de Jérémie ne viennent pas de lui. Toutefois, il n’existe aucun argument sensé pour appuyer de tels doutes.
Les indications données par Jérémie permettent de situer sa naissance pendant le règne du roi impie Manassé (696-642 av. J.C.). Le prophète descendait de la famille sacerdotale d’Aaron. Sa ville natale, Anathoth, se trouvait sur le territoire de la tribu de Benjamin, non loin de Jérusalem (Jér. 1:1). Jérémie était encore un tout jeune homme lorsque, la treizième année de Josias (640-609 av. J.C.), c’est-à-dire en 627 av. J.C., il fut appelé par l’Éternel à son service de prophète (Jér. 1:4-10). Son ministère dura jusqu’après la destruction de Jérusalem par Nebucadnetsar en 586 av. J.C. ; il s’exerça donc pendant plus de quarante ans (Jér. 39). Sur le commandement de Dieu, Jérémie ne se maria pas (Jér. 16:2).
Jérémie vécut d’abord à Anathoth. Mais très tôt, les habitants laissèrent éclater leur haine contre lui (Jér. 11:18-23). Les prophéties données en Jérémie 1:2ss et 3:6ss furent prononcées au temps du roi Josias (640-609 av. J.C.). Après la mort de Josias, Jérémie écrivit des Lamentations sur ce roi (2 Chron. 35:25 ; comp. Jér. 22:10). Il prophétisa contre le fils de Josias, Shallum (ou Joakhas) au chapitre 22 (v. 11). Au cours du règne suivant, celui de Jéhoïakim (609-598 av. J. C.), Jérémie annonça la chute prochaine de Jérusalem. Les sacrificateurs voulurent alors le tuer (Jér. 26). La quatrième année de Jéhoïakim, Jérémie prédit notamment les soixante-dix ans de captivité de Juda à Babylone (Jér. 25:11, 12 ; 36:1 ; 45:1). À cette époque, le royaume d’Égypte fut vaincu par les Babyloniens sous Nebucadnetsar dans la bataille de Karkemish (606 av. J.C.) ; Jérusalem fut ensuite assiégée et une partie de la population transportée à Babylone (première transportation babylonienne, en 605 av. J.C.). Jérémie reçut alors de Dieu le mandat d’écrire dans un livre toutes ses prophéties jusqu’à ce moment ; il s’en acquitta avec l’aide de son secrétaire Baruc (Jér. 36:1-4). Après la lecture de ces paroles dans le temple par Baruc, le roi Jéhoïakim, courroucé, coupa et brûla le rouleau (Jér. 36:20-26). Dieu chargea Jérémie d’écrire sur un autre rouleau tout ce qui était sur le premier, « et il y fut encore ajouté plusieurs paroles semblables » (Jér. 36:27-32).
Le roi suivant, Jéhoiakin ou Jéconias (Conias), ne régna que trois mois et fut transporté à Babylone en 597 av. J.C. (seconde transportation). Sédécias, le troisième fils de Josias, lui succéda (597-586 av. J.C.). Jérémie lui conseilla de ne pas se rebeller contre Babylone en s’appuyant sur l’Égypte (Jér. 37:6ss), mais de se soumettre au roi de Babylone (Jér. 27:12-22). Quand il voulut aller dans le pays de Benjamin, Jérémie fut fait prisonnier et jeté dans une fosse vide (Jér. 37:11 à 38:6). Lorsque finalement les Babyloniens prirent Jérusalem, Jérémie fut libéré. Placé devant le choix de monter à Babylone selon le vœu de Nebucadnetsar ou de demeurer dans le pays, le prophète décida de rester (Jér. 39 et 40). Après l’assassinat de Guedalia, le gouverneur établi par Nebucadnetsar, craignant la vengeance des Babyloniens, les Juifs s’enfuirent, malgré les avertissements de Jérémie, en Égypte et contraignirent le prophète et Baruc à les suivre (Jér. 41 à 43). Jérémie poursuivit son service de prophète dans la ville de Takhpanès (Jér. 43:8 à 44:30) ; c’est là que, selon la tradition, il aurait été lapidé par les Juifs cinq ans après la destruction de Jérusalem. La Bible garde le silence sur la mort de ce grand prophète qui vécut et exerça son ministère pendant les quarante dernières années du royaume de Juda.
Jérémie, le deuxième de ceux que l’on nomme les quatre grands prophètes, est appelé, à juste titre, le prophète qui pleure (comp. Jér. 9:1, 10 ; 13:17 ; 14:17 ; 15:10 ; 20:14). Aucun autre prophète n’a rencontré autant d’opposition et de haine de la part de son peuple. Mais si, au cours de sa vie, il dut supporter beaucoup de souffrances de la part de ses compatriotes, Jérémie devint, après sa mort, l’objet d’une grande vénération (comp. Matt. 16:14). Quand bien même le prophète condamna à maintes reprises l’injustice des Juifs et leur abandon du Dieu vivant, il aima son peuple jusqu’à la fin (comp. Jér. 17:16 ; 18:20).
Le contenu et le but principal du message de Jérémie sont : des appels sans cesse répétés à la conscience des habitants du royaume de Juda, afin de les amener à reconnaître leur bas état moral, et des exhortations à se détourner de leur abandon de l’Éternel et de leur idolâtrie pour revenir à Dieu. En outre, le prophète garde toujours devant les yeux le jugement imminent de la destruction de Jérusalem par Babylone.
Mais Jérémie parle aussi constamment de la miséricorde de Dieu pour son peuple. La captivité à Babylone ne durerait que soixante-dix ans (Jér. 25:11, 12 ; 29:10). Après cette période, les Juifs retourneraient dans leur pays.
Finalement, Jérémie délivre un message de consolation qui, aujourd’hui encore, attend son accomplissement, car celui-ci n’a pas eu lieu à la suite des soixante-dix ans de la captivité. Après le « temps de la détresse pour Jacob » (Jér. 30:47), l’Éternel conclura une nouvelle alliance avec son peuple (Jér. 31:31-34), et alors commencera la période glorieuse du royaume millénaire sous le Messie (Jér. 23:5-8 ; 33:14-18). Cette espérance de la bénédiction future et la puissance de l’Esprit de Dieu fortifièrent et encouragèrent Jérémie dans son triste ministère qui ne fut pas accepté par ses contemporains juifs.
Dans deux passages, Jérémie mentionne la destruction prochaine de Jérusalem et la transportation du peuple à Babylone ; cette captivité prendrait cependant fin après soixante-dix ans, lors du retour du résidu (Jér. 25:11, 12 ; 29:10). Le jugement dont Dieu avait menacé s’exécuta pendant le règne de Nebucadnetsar, le roi de Babylone. En 605 av. J.C., sous le règne de Jéhoïakim, Nebucadnetsar assiégea une première fois Jérusalem et transporta à Babylone un certain nombre de Juifs, dont Daniel (Dan. 1:1). Pendant le court règne de Jéhoïakin, une deuxième attaque survint, en 597 av. J.C., qui vit la transportation de dizaines de milliers de Juifs à Babylone. Enfin, sous Sédécias, en 586 av. J.C., Jérusalem et le temple furent détruits, et les ennemis emmenèrent à Babylone tout ce qui restait du peuple. La prophétie de Jérémie était réalisée (2 Chron. 36:21).
En 539 av. J.C., le roi Cyrus de Perse conquit Babylone et établit Darius, le Mède, comme vice-roi (Dan. 6:1). La deuxième année du roi Darius (l’an un d’après la manière de compter des Perses), Daniel comprit, en lisant les Écritures, que les soixante-dix ans des désolations de Jérusalem, annoncés par Jérémie sur le commandement de l’Éternel, touchaient à leur fin (Dan. 9:1, 2). Nous avons ici un indice clair de la reconnaissance, opérée par Dieu, de l’inspiration des Saintes Écritures de l’Ancien Testament, avant l’existence du canon établi ! Comme Daniel s’humiliait et priait, il reçut, par l’ange Gabriel, d’autres prophéties relatives aux soixante-dix semaines d’années, qui devaient s’étendre de la reconstruction de Jérusalem jusqu’à la venue du Messie et jusqu’aux temps de la fin (Dan. 9:20-27).
L’auteur du second livre des Chroniques (36:22) et du livre d’Esdras (1:1) fait également allusion à la prophétie de Jérémie concernant les soixante-dix années des désolations de Jérusalem. Sur le commandement du roi Cyrus de Perse, quelque quarante-deux mille Juifs montèrent à Jérusalem pour reconstruire le temple (env. 536 av. J.C.). Le prophète Zacharie, dont le ministère s’exerça peu après le retour des Juifs, mentionne aussi dans son livre les soixante-dix ans de l’indignation de l’Éternel sur Jérusalem et sur les villes de Juda (Zach. 1:12).
Mais de laquelle des trois campagnes de Nebucadnetsar contre Jérusalem faut-il partir pour calculer les soixante-dix ans ? Certains chercheurs pensent devoir prendre pour point de départ la destruction du temple en 586 av. J.C. ; ils parviennent alors à la conclusion que le nombre soixante-dix ne doit pas être pris littéralement, vu qu’une cinquantaine d’années à peine s’écoulèrent jusqu’au retour du résidu en 536 av. J.C. Pour arriver au compte des soixante-dix années, se fondant sur Esdras 5:1 ; 6:14 et Zacharie 1:12, d’autres érudits veulent voir la date finale dans l’achèvement de la construction du temple, en 516 av. J.C. environ.
La solution la plus simple et la plus vraisemblable consiste à calculer la période de soixante-dix années en prenant, selon 2 Rois 24:1-4 et 2 Chroniques 36:20-23, la première prise de Jérusalem en 605 av. J.C. pour point de départ, et le retour des Juifs en 536 av. J.C. environ comme aboutissement.
Le contenu du livre de Jérémie ne suit pas toujours l’ordre chronologique. On admet en général que les chapitres 1 à 20 concernent le règne de Josias, bien que le nom de ce roi ne soit mentionné que dans les chapitres 1 (v. 1) et 3 (v. 6). Aucune date n’est donnée en relation avec le temps de Joakhaz. Les chapitres 25, 26, 35, 36, 45 à 49 sont habituellement rapportés au règne de Jéhoïakim, quoique seuls les chapitres 25, 26, 35, 36 et 45 comportent une date. Les chapitres 21 à 24, 27 à 34 et 37 à 42 sont rattachés au temps de Sédécias ; on trouve des dates indiquées aux chapitres 21, 27, 28, 29, 32, 33, 34 et 37. Jérémie prononça en Égypte les paroles consignées dans les chapitres 43 (v. 7, 8) et 44. Le chapitre 52 constitue un appendice, qui correspond presque littéralement aux versets 18 à 25 et 30 de 2 Rois 24. Il fut peut-être ajouté par Jérémie lui-même, sous la direction du Saint Esprit.
Un certain nombre de passages ont été laissés de côté dans la version des Septante, la traduction grecque de l’Ancien Testament : Jérémie 10:6-10 ; 17:1-4 ; 27:1, 7, 13 ; quelques parties de Jérémie 17 à 22 ; 29:16-20 ; 33:14-26 ; 39:4-13 ; 51:44-49 ; 52:28-30, et d’autres versets. Les chapitres 46 à 51 sont placés dans un ordre différent, à la suite de Jérémie 25:13. Mais de nombreux chercheurs s’accordent pour dire que les traducteurs alexandrins, formés à la manière de penser grecque, se sont efforcés de « polir » la construction difficile du livre hébraïque de Jérémie. Il convient donc de donner la préférence au texte massorétique traditionnel en hébreu.
On trouve des actes et des signes symboliques chez plusieurs prophètes, par exemple, Ézéchiel 2:8 à 3:3 ; Osée 1:2-9 ; Zacharie 11:7-17. Mais aucun autre livre que celui de Jérémie ne compte autant de symboles prophétiques :
● La ceinture de lin (Jér. 13:1-11) : rejet d’Israël.
● Le potier et l’argile (Jér. 18:1-10) : patience de Dieu.
● Le vase de potier (Jér. 19:1-13) : destruction.
● Le joug (Jér. 27:2-11 ; 28:2, 10-14) : soumission.
● L’achat du champ (Jér. 32:6-15) : foi et espérance.
● Les pierres cachées (Jér. 43:8-13) : abaissement.
● Le livre jeté dans l’eau (Jér. 51:59-64) : destruction de Babylone.
Chapitre 2 : Chute d’Israël
Chapitre 3 : Annonce du jugement
Chapitre 4 : Appel à la repentance
Chapitre 5 : Endurcissement de Juda
Chapitre 6 : Annonce du siège de Jérusalem
Chapitre 7 : Les raisons du châtiment
Chapitre 8 : Incompréhension du peuple
Chapitre 9 : Plainte du prophète
Chapitre 10 : L’Éternel et les idoles
Chapitre 11 : Israël a rompu l’alliance
Chapitre 12 : L’Éternel se détourne
Chapitre 13 : Jugement et captivité
Chapitre 14 : La grande sécheresse
Chapitre 15 : Le résidu et l’Éternel
Chapitre 16 : Bannissement et retour
Chapitre 17 : La position du résidu
Chapitres 18 et 19 : Souveraineté de Dieu
Chapitre 20 : Persécution de Jérémie
Chapitres 21 et 22 : Jugement sur la maison de David
Chapitre 23 : Les mauvais bergers d’Israël
Chapitre 24 : Le chemin de la vie et de la mort
Chapitre 25 : Annonce des soixante-dix ans d’exil
Chapitre 26 : Jérémie en danger de mort
Chapitres 27 et 28 : Les jougs : asservissement par Babylone
Chapitre 29 : Jérémie console les captifs à Babylone
Chapitre 30 : La délivrance du peuple
Chapitre 31 : La nouvelle alliance
Chapitre 32 : La fidélité de l’Éternel
Chapitre 33 : Délivrance et louange
Chapitre 34 : Jérémie avertit Sédécias
Chapitre 35 : La fidélité des Récabites
Chapitre 36 : Le mépris de Jéhoïakim pour la parole de Dieu
Chapitre 37 : Jérémie est emprisonné
Chapitre 38 : Jérémie et Sédécias
Chapitre 39 : La prise de Jérusalem
Chapitre 40 : Jérémie reste auprès du gouverneur Guedalia
Chapitre 41 : Guedalia est assassiné
Chapitres 42 et 43 : Le résidu part en Égypte malgré l’avertissement de Jérémie
Chapitre 44 : Prophéties de Jérémie en Égypte
Chapitre 45 : Avertissement de Jérémie à Baruc
Chapitre 46 : Prophétie sur l’Égypte
Chapitre 47 : Prophétie sur les Philistins
Chapitre 48 : Prophétie sur Moab
Chapitre 49 : Prophétie sur Ammon, Édom, Damas et d’autres ennemis
Chapitres 50 et 51 : Prophétie sur Babylone
5 chapitres
Bien que le livre n’indique pas de nom d’auteur, la tradition la plus ancienne attribue déjà les Lamentations au prophète Jérémie. Dans la version des Septante (la traduction grecque de l’Ancien Testament, vers 200 av. J.C.), cet écrit commence par les mots : « Et il arriva, après qu’Israël eut été emmené en captivité et que Jérusalem fut détruite, que Jérémie s’assit et prononça les lamentations suivantes et dit : Comment est-elle assise solitaire, la ville si peuplée... » La plupart des chercheurs — également ceux qui ne reconnaissent pas la qualité d’auteur de Jérémie — s’accordent pour dire que l’écrivain fut vraisemblablement témoin oculaire de la destruction de Jérusalem. Or Jérémie assista à la prise de la ville (comp. Jér. 39). La paternité de Jérémie ressort également d’une série de parallèles de style dans les deux livres qui se trouvent placés l’un à la suite de l’autre.
Pour établir la date de rédaction des Lamentations, nous devons prendre en considération la destruction de Jérusalem par les Babyloniens en 586 av. J.C., dont Jérémie, un témoin oculaire, donne la description. Ce petit livre a probablement été écrit peu après l’anéantissement de la ville, au cours des dernières années de la vie de Jérémie.
Dans la plupart des éditions actuelles de la Bible, les Lamentations de Jérémie viennent après le livre du même prophète. Toutefois, dans la bible hébraïque, les Lamentations ont été intégrées à la troisième partie, les « Écritures » (en hébreu : ketubim) ; elles sont rattachées à ce qu’on appelle les « rouleaux » (en hébreu : megilloth), qui sont lus à l’occasion de certains jours de fête. La lecture des Lamentations de Jérémie a lieu le neuvième jour du mois Ab (juillet/août), pour commémorer la destruction de Jérusalem (comp. Jér. 52:6).
Les Lamentations sont écrites dans la forme poétique. Les cinq chapitres constituent les cinq strophes d’une élégie sur la chute de Sion. Les deux premières strophes comprennent chacune vingt-deux versets, dont la première lettre suit l’ordre de l’alphabet hébraïque. La troisième strophe est construite sur le même modèle, mais avec la différence que chacune des trois lignes des vingt-deux versets débute par la même lettre initiale. De ce fait, cette strophe, ou plutôt ce chapitre, compte soixante-six versets. La quatrième strophe reprend la construction des deux premières, sauf que chaque verset est composé de deux lignes et non pas de trois. La cinquième strophe comporte vingt-deux versets d’une seule ligne, qui ne suivent toutefois pas l’ordre alphabétique. Nous trouvons donc ici un des rares cas où la division en chapitres et en versets est inspirée ! Comparer le paragraphe concernant l’art poétique hébraïque.
Les Lamentations sont l’expression d’un cœur débordant d’amour pour le peuple terrestre de Dieu, qui, à cause de ses péchés, fut puni par la perte de son royaume, de son pays, de sa ville et de son sanctuaire. Jérémie se considère comme un membre de ce peuple, mais il mène deuil et espère en Dieu malgré toutes les afflictions.
Dans les Lamentations, comme dans les Psaumes, nous pouvons voir une annonce prophétique des souffrances du résidu juif au cours des derniers temps de tribulation avant l’apparition de Christ. De même que Jérémie s’identifiait alors au peuple dans son triste état sous le jugement de Dieu, le Seigneur Jésus sympathise avec Israël, plus particulièrement avec le résidu croyant, dans ses douleurs.
Nous pouvons signaler différents parallèles. Jérémie se lamenta sur Jérusalem, et le Seigneur Jésus aussi pleura sur la ville (Matt. 23:37, 38 ; Luc 19:41, 44).
Autres parallèles :
Lamentations 2:15, 16 — Matthieu 27:39
Lamentations 3:8 — Matthieu 27:46
Lamentations 3:19 — Matthieu 27:34
Lamentations 1 : Lamentations sur la destruction de Jérusalem
Lamentations 2 : La cause de la colère de Dieu
Lamentations 3 : Lamentations du prophète
Lamentations 4 : Les souffrances du siège
Lamentations 5 : Prière pour demander la miséricorde.
48 chapitres
Le livre du prophète Ézéchiel (« Dieu fortifie ») porte le nom de son auteur, qui s’y trouve mentionné deux fois (Ézéch. 1:3 ; 24:24). Contrairement à plusieurs autres prophètes, Ézéchiel a été plutôt épargné par la critique. Serait-ce parce que son livre ne traite pas d’une manière aussi détaillée de la gloire du Seigneur Jésus, du Messie ?
Selon Ézéchiel 1:3, le prophète avait été emmené à Babylone lors de la deuxième transportation en 597 av. J.C., avec le roi Jéhoïakin et de nombreux nobles issus du peuple de Juda. La description de cet événement nous est donnée en 2 Rois 24:14 et 2 Chroniques 36:10. Comme Jérémie, Ézéchiel descendait de la famille sacerdotale d’Aaron (Ézéch. 1:3). La mention équivoque d’Ézéchiel 1:1, « en la trentième année », a suscité diverses explications ; d’après l’une d’entre elles, Ézéchiel parle de son propre âge (comp. à cet égard Nomb. 4:3 ; 1 Chron. 23:3). Le prophète était marié ; sa femme mourut le jour où Jérusalem fut prise (Ézéch. 24:1, 18). Après la transportation, Ézéchiel vécut dans sa propre maison à Tell-Abib au bord du fleuve Kebar. Il avait du crédit auprès des Juifs transportés ; ceux-ci vinrent en effet plusieurs fois vers lui (Ézéch. 8:1 ; 14:1 ; 20:1).
Ézéchiel commença son ministère de prophète pendant la cinquième année de la captivité (Ézéch. 1:2), c’est-à-dire en 593 av. J.C. environ. À cette époque, le prophète Daniel, qu’Ézéchiel connaissait vraisemblablement, vivait depuis douze ans déjà comme un des captifs dans le palais du roi de Babylone (comp. Ézéch. 14:14, 20 ; 28:3).
Le dernier message d’Ézéchiel portant une date fut délivré lors de la vingt-septième année de la captivité, c’est-à-dire en 571 av. J.C. (Ézéch. 29:17). Ézéchiel prophétisa donc pendant au moins vingt-deux ans à Babylone.
Dans son livre, Ézéchiel donne au total treize indications de date précises concernant ses prophéties. Leur ordre chronologique est le suivant : Ézéchiel 1:1 ; 8:1 ; 20:1 ; 24:1 ; 29:1 ; 26:1 ; 30:20 ; 31:1 ; 33:21 ; 32:1, 17 ; 40:1 ; 29:17. À trois exceptions près, les déclarations d’Ézéchiel sont classées dans le bon ordre, et elles ont certainement aussi été écrites selon cette suite.
Ézéchiel n’est mentionné nulle part ailleurs dans les Saintes Écritures. Aucune citation ne paraît dans le Nouveau Testament, mais on y trouve de remarquables parallèles (voir Ses particularités).
Le livre d’Ézéchiel est le troisième de la série des quatre grands prophètes. Ézéchiel figure aussi au nombre des trois prophètes de l’exil. Jérémie était à Jérusalem lors la chute du royaume de Juda, tandis que Daniel et Ézéchiel avaient déjà été déportés à Babylone.
Quant à leur contenu, les prophéties d’Ézéchiel sont très proches de celles de Jérémie. Elles contiennent aussi de nombreux symboles et images. Les deux prophètes rappellent au peuple apostat son triste état, ils annoncent tous les deux la chute du royaume de Juda et la destruction de Jérusalem, mais aussi la restauration finale pendant le Millénium. Conduit par le Saint Esprit — qui, dans ce livre, est mentionné particulièrement souvent (par exemple Ézéch. 2:2 ; 3:12, 24), — Ézéchiel, contrairement à Jérémie, présente ses prophéties sous la forme de vues d’ensemble. La première partie du livre montre l’état du peuple, qui conduisit à son rejet (Ézéch. 1 à 24). Ézéchiel annonce ensuite les jugements sur les nations voisines (Ézéch. 25 à 32). Enfin, dans la dernière partie, nous trouvons l’annonce du retour, lors des temps de la fin, de tout le peuple, et la description du royaume millénaire avec le temple à Jérusalem (Ézéch. 33 à 48).
Malgré toutes les différences dues aux circonstances, il existe un certain parallélisme entre les prophéties d’Ézéchiel et celles de Jérémie. En revanche, Ézéchiel et Daniel se complètent. Daniel décrit surtout l’histoire des quatre grands empires universels prophétiques, c’est-à-dire les « temps des nations » (comp. Luc 21:24). Tandis qu’Ézéchiel présente les événements précédant et suivant cette dévastation de Jérusalem. Aussi l’apparition du Messie (à savoir sa première et sa seconde venue sur la terre) n’est-elle pas décrite.
On ne trouve pas, dans le Nouveau Testament, de citation tirée directement du livre d’Ézéchiel.
Toutefois, on peut discerner une allusion à Ézéchiel en Jean 3. Nous y voyons le Seigneur Jésus s’entretenir avec Nicodème, un chef des Juifs, sur la nécessité de la nouvelle naissance. Naître d’eau et de l’Esprit est la condition divine pour pouvoir entrer dans le royaume de Dieu sur la terre. Déjà Ézéchiel avait écrit que Dieu rassemblerait son peuple, qu’il purifierait les siens de leurs impuretés et de leurs idoles avec des eaux pures, qu’il mettrait au-dedans d’eux un esprit nouveau et leur donnerait son Esprit (Ézéch. 36:25-27). Nicodème aurait dû savoir ces choses, aussi le Seigneur lui dit-il : « Tu es le docteur d’Israël, et tu ne connais pas ces choses ? »
Plusieurs ressemblances frappantes existent entre Ézéchiel et le livre de l’Apocalypse :
Ézéch. 1:5, 10, 26, 28 — Apoc. 4:2-7 — Le trône de Dieu
Ézéch. 3:3 — Apoc. 10:9, 10 — Le fait de manger le livre
Ézéch. 8:3 — Apoc. 13:14 — L’idole (ou l’image)
Ézéch. 9:4-6 — Apoc. 7:3 — Le signe du sceau
Ézéch. 10:1-8 — Apoc. 8:1-5 — Les charbons de feu
Ézéch. 38:2 — Apoc. 20:8 — Gog et Magog
Ézéch. 40 — Apoc. 21 — La nouvelle Jérusalem
Ézéch. 47:1-12 — Apoc. 22:1, 2 Le fleuve et l’arbre de la vie.
Il s’agit en partie de correspondances exactes, comme par exemple la description du trône de Dieu et des quatre animaux. D’autres fois, la prophétie du Nouveau Testament va au-delà de ce que révèle l’Ancien Testament. Ainsi, en Ézéchiel, nous avons la Jérusalem terrestre, tandis que dans l’Apocalypse, c’est la cité céleste.
Signe visible de la présence de Dieu au milieu de son peuple Israël, la gloire de l’Éternel joue un grand rôle dans le livre d’Ézéchiel. Elle est présentée comme une nuée qui demeurait dans le saint des saints du temple (comp. Ex. 40, 35 ; 1 Rois 8:10, 11). Ézéchiel en parle dans les passages suivants : Ézéch. 1:28 ; 3:12, 23 ; 8:4 ; 9:3 ; 10:4, 18, 19 ; 11:22, 23 ; 43:2, 4, 5 ; 44:4.
Lorsque l’Éternel rejeta son peuple, cette nuée de gloire quitta le temple et la ville de Jérusalem. Mais elle réapparaît à la fin du livre, pour habiter dans le nouveau temple du royaume millénaire. Pendant ce long intervalle, elle n’a été vue qu’une seule fois : lors de la transfiguration du Seigneur Jésus sur la montagne (Matt. 17:5 ; comp. 2 Pierre 1:17).
Chapitre 1 : Ézéchiel et sa vision de la gloire de Dieu
Chapitres 2 et 3 : Mission d’Ézéchiel
Chapitres 4 et 5 : Châtiment sur Jérusalem
Chapitre 6 : Châtiment sur l’idolâtrie
Chapitre 7 : Jugement sur Israël
Chapitre 8 : L’idolâtrie d’Israël
Chapitre 9 : L’ange frappe Jérusalem
Chapitre 10 : La gloire de Dieu quitte le temple
Chapitre 11 : Menace de jugement
Chapitre 12 : Transportation du roi à Babylone
Chapitre 13 : Prophéties contre les faux prophètes
Chapitre 14 : Châtiment sur les idolâtres
Chapitre 15 : La vigne inutile
Chapitre 16 : Infidélité et ingratitude de Jérusalem
Chapitre 17 : Abaissement et élévation de la maison de David
Chapitre 18 : Le juste jugement de Dieu
Chapitre 19 : Complainte sur les princes d’Israël
Chapitre 20 : Passé, présent et avenir d’Israël
Chapitre 21 : L’épée de Dieu
Chapitre 22 : Les péchés de Jérusalem
Chapitre 23 : Ohola et Oholiba : Samarie et Jérusalem
Chapitre 24 : La destruction de Jérusalem est annoncée
Chapitre 25 : Ammon, Moab, Édom et les Philistins
Chapitres 26 à 28 : Chute des villes de Tyr et de Sidon
Chapitres 29 à 32 : Prophéties sur l’Égypte
Chapitre 33 : La mission de sentinelle du prophète
Chapitre 34 : Les bergers d’Israël et le vrai Berger
Chapitre 35 : Jugement sur Édom (Séhir)
Chapitre 36 : Repentance et bénédiction d’Israël
Chapitre 37 : Résurrection et réunion d’Israël
Chapitres 38 et 39 : Attaque et destruction de Gog
Chapitres 40 à 42 : Le temple dans le Millénium
Chapitres 43 à 46 : Le service divin dans le Millénium
Chapitres 47 et 48 : Le pays d’Israël dans le Millénium.
12 chapitres
Le livre du prophète Daniel (son nom signifie : « Mon juge est Dieu ») doit son titre au personnage principal. Dans la première partie, comme beaucoup d’auteurs de l’Antiquité et de la Bible également, Daniel parle de lui à la troisième personne, mais dès la seconde partie, au verset 28 du chapitre 7, il passe à la première personne. Au chapitre 7 (v. 1), Daniel déclare qu’il écrivit le songe qui lui avait été révélé. Au dernier chapitre, le prophète doit cacher les paroles et sceller le livre (Dan. 12:4). Un tel commandement ne peut se rapporter qu’à l’ensemble de son livre.
Daniel faisait partie des Juifs qui furent emmenés à Babylone par Nebucadnetsar en 605 av. J.C., lors du premier siège de Jérusalem (comp. Dan. 1:1, 2 avec 2 Rois 24:1 et 2 Chron. 36:6, 7). Ainsi s’accomplissait la prophétie qu’avait donnée Ésaïe quelque cent ans auparavant au roi Ézéchias, annonçant que des descendants du roi de Juda seraient serviteurs du roi de Babylone (comp. Dan. 1:3 avec Ésaïe 39:5-7). Daniel appartenait aux nobles et descendants de la maison royale juive qui furent choisis pour assumer, après avoir reçu une instruction complète, un service à la cour chaldéenne. Au début de sa captivité, Daniel n’avait pas plus de quinze à vingt ans.
Par leur fidélité et leur fermeté, Daniel et ses trois amis, Hanania, Mishaël et Azaria, demeuraient des exemples dans l’environnement païen où ils se trouvaient. Les six premiers chapitres de ce livre décrivent cette fidélité — celle de Daniel en particulier — au milieu des circonstances les plus diverses de la vie.
Sous Nebucadnetsar, Daniel servit comme gouverneur sur la province de Babylone et grand intendant des sages de Babylone (Dan. 2:48). Après la mort de ce roi, nous n’entendons plus parler de Daniel jusqu’au temps de Belshatsar. Fils de Nabonide, Belshatsar régnait comme vice-roi en l’absence de son père. Daniel était déjà un vieillard à cette époque.
Après la conquête de Babylone par Darius le Mède (probablement Gubaru ou Gobryas), en 539/538 av. J.C., Daniel devint l’un des trois présidents qui dominaient sur les cent vingt satrapes de l’empire médo-perse (Dan. 6:2, 3).
La dernière date donnée, en Daniel 10:1, est celle de la troisième année du roi Cyrus de Perse, c’est-à-dire 536/35 av. J.C. Ainsi, Daniel avait entre quatre-vingt-cinq et quatre-vingt-dix ans lorsqu’il écrivit ses dernières visions.
Daniel était un contemporain d’Ézéchiel qui connut la captivité à Babylone environ huit ans plus tard, en 597 av. J.C. Dans son livre, Ézéchiel mentionne trois fois Daniel (Ézéch. 14:14, 20 ; 28:3). Daniel connaissait aussi les écrits du prophète Jérémie ; ce dernier avait commencé son service quelques années avant les attaques des Babyloniens contre Jérusalem. En étudiant le livre de Jérémie, Daniel comprit que les soixante-dix ans de captivité annoncés allaient bientôt toucher à leur fin (Dan. 9:2).
Dans son discours sur les temps de la fin, à la montagne des Oliviers, parlant de la profanation du temple par l’Antichrist, le Seigneur Jésus mentionne expressément « Daniel le prophète » (Matt. 24:15 ; comp. Dan. 11:31 ; 12:11). En Matthieu 24:30 et 26:64 également, le Seigneur se réfère au verset 13 de Daniel 7.
En Hébreux 11, Daniel n’est pas cité nommément parmi les héros de la foi de l’Ancien Testament. Mais les paroles du verset 33, mentionnant ceux qui « par la foi... fermèrent la gueule des lions », ne se rapporteraient-elles pas à Daniel, qui fut préservé dans la fosse aux lions (Dan. 6) ?
Dès les temps les plus reculés, les critiques incrédules s’en sont pris au livre de Daniel. Les premières attaques furent portées par le philosophe néoplatonicien païen Porphyre de Tyr (3e siècle apr. J.C.) ; dans son écrit dirigé contre les chrétiens, cet auteur considère le livre de Daniel comme l’œuvre d’un Juif du 2e siècle av. J.C. Les commentateurs modernes soutiennent des interprétations semblables. Ils avancent des arguments tels que de prétendues imprécisions historiques, des détails de langage et la « théologie » de Daniel pour ne pas reconnaître au prophète sa qualité d’auteur. Comme dans le cas d’Ésaïe, la cause principale de toutes les attaques doit sans doute être cherchée dans le fait que Daniel a prédit des événements historiques avec une exactitude incomparable. Par exemple, le prophète a décrit jusque dans les détails les combats entre Syriens et Égyptiens du temps des Maccabées (Dan. 11:1-35). Les critiques voient en cela une impossibilité. Un livre renfermant autant de détails doit avoir été écrit après les faits. Mais Daniel a aussi indiqué avec précision la date de la venue de Christ (Dan. 9:25). Enfin, il parle des événements encore futurs du temps de la fin avant la seconde venue de Christ. Tout ceci confirme clairement les paroles du prophète Amos : « Or le Seigneur, l’Éternel, ne fera rien, qu’il ne révèle son secret à ses serviteurs les prophètes » (Amos 3:7).
Dans la bible hébraïque, le livre de Daniel est rattaché non pas aux Prophètes, mais aux « Écritures » (en hébreu : ketubim), la troisième et dernière partie de l’Ancien Testament ; il se trouve placé entre ceux d’Esther et Esdras. Une large portion du livre, à savoir les chapitres 2 (v. 4) à 7 (v. 28), est écrite en araméen, la langue administrative des Babyloniens et des Perses. Cela s’explique sans doute par le fait que, contrairement aux autres prophètes qui ont vécu pendant ou après l’exil, Daniel a prophétisé principalement sur des nations païennes, et peu au sujet d’Israël et de Juda. Les quatre puissances ayant dominé l’histoire universelle après la chute de Jérusalem, et qui la domineront jusqu’à l’apparition de Christ avant le Millénium, constituent le grand thème du livre de Daniel. Dans le Nouveau Testament, cette période est appelée les « temps des nations » (Luc 21:24). L’Éternel ne pouvait plus reconnaître son peuple terrestre Israël, respectivement Juda. Il châtia les siens par la captivité à Babylone, et par la destruction de Jérusalem et du temple. Il avait quitté sa demeure, le temple (Ézéch. 10:4, 18 ; 11:23). Le Dieu des cieux et de la terre (Gen. 14:19) s’était en quelque sorte retiré dans le ciel. Dans le livre de Daniel, il est appelé quatre fois le Dieu des cieux (Dan. 2:18, 19, 37, 44), une fois le roi des cieux (Dan. 4:37) et une fois le Seigneur des cieux (Dan. 5:37). Pendant cette période où il domine de façon indirecte, Dieu remet le pouvoir sur la terre entre les mains des nations païennes, et cela jusqu’au moment où son Oint, le Seigneur Jésus, comme Fils de l’homme glorifié, dominera sur le monde.
Daniel donne une vue d’ensemble prophétique sur les temps des nations, c’est-à-dire des quatre empires universels : babylonien, médo-perse, grec et romain. À la fin, après l’échec complet de l’exercice de la puissance par ces empires, le peuple d’Israël sera reçu à nouveau par Dieu, et Christ régnera comme roi sur tout.
Le livre de Daniel revêt un intérêt particulier pour nous chrétiens parce que les temps dans lesquels nous vivons actuellement y sont décrits.
Le livre se divise en deux grandes parties. Dans la première (Dan. 1 à 6), après la présentation d’un résidu fidèle (Dan. 1), nous trouvons une description de différents événements historiques concernant la vie de Daniel. D’abord, le chapitre 2 place devant nous le songe de Nebucadnetsar et l’interprétation qu’en donne Daniel. Ce songe contient la vision humaine qu’a eue Nebucadnetsar des quatre empires universels : une statue imposante. Les chapitres suivants (Dan. 4 à 6) montrent non seulement la fidélité exemplaire de Daniel et de ses amis, mais aussi les différentes caractéristiques des empires païens dont la pleine manifestation est pour les temps de la fin. Le chapitre 3 présente l’idolâtrie, le chapitre 4, l’orgueil humain, le chapitre 5, le blasphème et le chapitre 6, la déification de l’homme.
La seconde partie commence, en Daniel 7, par une deuxième révélation concernant les quatre empires universels, mais cette fois, d’un point de vue divin : les royaumes ont l’aspect de bêtes sauvages. Le chapitre 8 traite des deuxième et troisième empires, le chapitre 9, de la fin de la captivité babylonienne et du Messie, les chapitres 10 et 11, des rois du Nord (Syrie) et du Midi (l’Égypte), et le chapitre 12 forme la conclusion : il s’adresse de nouveau au résidu fidèle.
D’étroites relations existent entre Daniel et les révélations du Nouveau Testament concernant l’avenir. Matthieu 24 et 25, 2 Thessaloniciens 1 et 2 et l’Apocalypse représentent un complément, respectivement un élargissement des révélations que Daniel reçut. Seuls ceux qui considèrent ces prophéties dans leur ensemble pourront comprendre correctement les événements futurs.
Les versets 24 à 27 de Daniel 9 donnent des indications précises concernant l’époque de l’apparition du Messie. Après « soixante-dix semaines », c’est-à-dire après des périodes comptant chacune sept années (= « semaines d’années », comp. Lév. 25:8), il en sera fini avec les péchés, la justice éternelle sera introduite et le saint des saints sera oint. Les soixante-dix semaines d’années se divisent en trois périodes : sept semaines (= quarante-neuf années), soixante-deux semaines (= quatre cent trente-quatre années) et une semaine (= sept années), à savoir un total de quatre cent quatre-vingt-dix ans.
Le point de départ de ces quatre cent quatre-vingt-dix ans se situe lors du commandement de rebâtir la ville de Jérusalem. Cet ordre fut donné en 445 av. J.C., la vingtième année du roi Artaxerxès (Néh. 2) (*). Puis le prophète parle de sept semaines, c’est-à-dire quarante-neuf ans ; pendant ce laps de temps, malgré de grandes menaces venant de l’extérieur et de l’intérieur, Jérusalem fut rebâtie. C’est en partie le sujet du livre de Néhémie. Les soixante-deux semaines ou quatre cent trente-quatre années évoquées ensuite conduisent jusqu’au Messie. Toutefois après les soixante-neuf semaines, à savoir après quatre cent quatre-vingt-trois ans, le Messie serait retranché et n’aurait rien.
(*) Selon une tradition plus ancienne, le commandement d’Artaxerxès fut donné en 455 av. J.C. Si l’on soustrait 483 ans, on arrive à l’an 28 apr. J.C.
Cela ne peut se rapporter qu’à la mort et à l’ascension du Seigneur Jésus. En considérant ces quatre cent quatre-vingt-trois ans comme des années prophétiques de trois cent soixante jours (douze fois trente jours), on obtient 173 880 jours qui, en raison des années bissextiles, donnent 476 années de calendrier et mènent jusqu’en 31/32 apr. J.C.
La dernière semaine d’années n’est pas encore accomplie. Il s’agit des sept ans qui précéderont l’instauration du Millénium. Entre la fin des soixante-neuf semaines d’années et le début de la soixante-dixième s’intercale la période actuelle de la grâce, au cours de laquelle le « calendrier d’Israël » n’est en quelque sorte pas en vigueur. La dernière semaine d’années de Daniel commencera après l’enlèvement des croyants. Selon Daniel 9:27, elle sera une fois encore partagée en deux. La seconde moitié de trois ans et demi est mentionnée plusieurs fois dans l’Apocalypse, soit comme « un temps, et des temps, et la moitié d’un temps » (Apoc. 12:14 ; comp. Dan. 7:25), quarante-deux mois (Apoc. 11:2 ; 13:5) ou encore comme mille deux cent soixante jours (Apoc. 11:3 ; 12:6). En partant du principe selon lequel il s’agit toujours de la même période de trois ans et demi, on admet que ces « années prophétiques » comportent douze fois trente jours.
Selon Daniel 2 et 7, le Dieu des cieux considère l’histoire du monde d’un autre point de vue que l’homme. Pour Dieu, son peuple Israël représente le peuple le plus important de la terre (Deut. 32:8, 9), et le pays de Palestine est le nombril, c’est-à-dire le centre de la terre (Ézéch. 38:12). Pendant le temps du rejet d’Israël en tant que peuple, Dieu voit l’histoire du monde comme la succession de quatre grands empires universels : Babylone, la Perse, la Grèce et Rome. En Daniel 2, ces royaumes apparaissent au roi Nebucadnetsar sous la forme d’une imposante statue humaine, composée de quatre parties, mais qui finalement est anéantie par une pierre, sans intervention humaine. Dans le chapitre 7, Dieu donne une autre vision au prophète ; les royaumes sont alors présentés comme des bêtes féroces, sauvages, sans intelligence, qui à la fin subissent leur jugement.
Daniel 2 |
Daniel 7 |
Explication |
1. La tête d’or |
Le lion aux ailes d’aigle |
Babylone (Dan. 2:37, 38) |
2. Poitrine et bras d’argent |
L’ours |
La Perse (Dan. 5:28 ; 6:1) |
3. Ventre et cuisses d’airain |
Le léopard |
La Grèce (Dan. 8:20, 21) |
4. Jambes de fer, pieds de fer et d’argile |
La bête avec dix cornes |
L’empire romain (comp. Apoc. 13:1 ; 17:3, 7, 12) |
Rome, le quatrième empire, était en place lorsque Christ vint sur la terre (voir Luc 2:1). Cette puissance disparut au Moyen Age, mais, selon Apocalypse 17:8b, elle renaîtra au temps de la fin (« Elle [la bête] était, et... elle n’est pas, et... elle sera présente »), et sera anéantie avec les autres nations par Christ avant l’instauration du Millénium (Dan. 2:44, 45 ; 7:11-14 ; Apoc. 13 ; 19:19-21).
Chapitre 2 : Les quatre empires universels : la vision humaine de Nebucadnetsar
Chapitre 3 : La statue d’or : idolâtrie
Chapitre 4 : L’orgueil, la chute et la restauration de Nebucadnetsar
Chapitre 5 : Le blasphème de Belshatsar et son jugement
Chapitre 6 : Daniel dans la fosse aux lions
Chapitre 7 : Les quatre empires universels : la vision divine de Daniel
Chapitre 8 : La Perse et la Grèce
Chapitre 9 : Humiliation de Daniel et le temps des soixante-dix semaines d’années
Chapitres 10 et 11 : Les rois du Nord et du Midi
14 chapitres
Osée (son nom signifie : « Salut, délivrance ») est le premier de ceux que l’on nomme les douze petits prophètes ; dans la bible hébraïque, ces écrits sont groupés en un seul livre, appelé « Les Douze ». À part le nom de son père, Beéri (Osée 1:1), nous ne disposons d’aucune indication quant à l’origine du prophète Osée. Mentionnés dans le premier verset du chapitre 1, les règnes des rois Ozias, Jotham, Achaz et Ézéchias de Juda, et du roi Jéroboam II d’Israël s’échelonnent de 793 à 697 av. J.C. environ ; ils couvrent donc une période de presque cent ans. Les suppositions des chercheurs concernant la durée du ministère d’Osée varient dès lors entre septante et vingt-cinq ans ! Osée prophétisa dans le royaume du nord, formé des dix tribus, mais ses messages s’adressaient en partie aussi au royaume de Juda. Si l’on admet que le service du prophète Osée se termina en 722/721 av. J.C. avec la destruction, annoncée par lui, du royaume du nord, le ministère en question fut probablement exercé pendant trente à cinquante ans. Par conséquent, Osée était un contemporain d’Ésaïe, de Michée et d’Amos.
Sur le commandement de l’Éternel, Osée épousa une « prostituée », Gomer, fille de Diblaïm ; elle lui enfanta deux fils : Jizreël et Lo-Ammi, et une fille : Lo-Rukhama (voir particularités du livre). Nous ne possédons pas d’autres détails sur la vie d’Osée ni sur sa mort.
Le temps durant lequel Osée prophétisa est décrit en 2 Rois 14:23 à 20:21. Le royaume d’Israël connut une période de croissance extérieure sous Jéroboam II, mais l’abandon de l’Éternel et l’idolâtrie entraînèrent irrésistiblement le peuple sous le jugement. De plus, les Israélites étaient en butte aux attaques continuelles des rois assyriens.
L’Éternel a voulu qu’Osée vive symboliquement, au travers de ses expériences amères avec sa femme infidèle Gomer, ce que le peuple d’Israël faisait contre Dieu en commettant l’idolâtrie (Osée 1 à 3). L’abandon de l’Éternel représentait un adultère spirituel. Les noms des enfants d’Osée expriment bien le jugement sur Jizreël, la ville du roi Jéhu, et le rejet du peuple. Lo-Rukhama signifie : « elle n’a pas obtenu miséricorde » et Lo-Ammi : « pas mon peuple ». Mais à la fin de chacun des trois premiers chapitres, la grâce de l’Éternel pour le peuple divisé de Dieu est annoncée. Le message d’Osée peut être résumé par les mots : L’Éternel aime son peuple malgré l’apostasie.
La seconde partie du livre est constituée par les longues plaintes d’Osée. Le prophète y exprime sa profonde douleur quant à l’état d’Israël, mais non sans relever en même temps toutes les voies futures de Dieu envers ce peuple. Le chapitre 14 se termine par un appel à la vraie repentance. Cependant, celle-ci n’aura lieu qu’au temps de la fin.
La plupart des commentateurs anciens et modernes ont de la peine à admettre qu’un Dieu saint puisse avoir donné à un de ses serviteurs le commandement d’épouser une femme vivant dans le péché. Aussi de nombreux Juifs considèrent-ils ce récit comme une description symbolique et non pas comme un fait réel. Plusieurs chercheurs modernes se sont ralliés à cette interprétation. D’autres veulent voir, dans les trois premiers chapitres, une révélation de l’Éternel à Osée, où se trouverait exprimée, sous une forme imagée, l’attitude d’Israël envers son Dieu.
Mais il n’est pas nécessaire d’interpréter le texte de cette manière. Il se pourrait aussi que le mot « prostituée » (Osée 1:2) exprime par anticipation ce que Gomer ferait après le mariage. Sans doute, les expressions employées peuvent également se comprendre dans le sens que Gomer avait mené auparavant une vie immorale, ce qui n’aurait rien de surprenant vu l’état de déchéance du peuple. L’Ancien Testament rapporte un autre exemple de l’union d’un Israélite avec une prostituée : Salmon engendra Boaz de Rahab, la prostituée (Matt. 1:5).
Le Seigneur Jésus cite trois fois Osée dans les évangiles : Matthieu 9:13 et 12:7 : Osée 6:6 — Luc 23:30 : Osée 10:8
L’apôtre Paul cite deux fois Osée : Romains 9:25, 26 : Osée 2:23 ; 1:10 — 1 Corinthiens 15:55 : Osée 13:14
L’apôtre Pierre cite une fois Osée : 1 Pierre 2:9, 10 : Osée 2:23 ; 1:10
De plus, en Matthieu 2:15, l’évangéliste rapporte à Christ le verset 1 d’Osée 11.
Chapitre 1 : Le péché d’Israël et la promesse de la restauration
Chapitre 2 : Châtiment pour l’infidélité et nouvelle alliance
Chapitre 3 : Passé, présent et avenir d’Israël
Chapitre 4 : Colère de l’Éternel sur Israël
Chapitre 5 : Reproche et jugement
Chapitre 6 : Plainte de l’Éternel sur Éphraïm
Chapitre 7 : Le péché d’Israël
Chapitres 8 et 9 : Châtiment pour l’apostasie d’Israël
Chapitre 10 : Faute et châtiment
Chapitre 11 : Miséricorde de Dieu
Chapitre 12 : L’état d’Israël
Chapitre 13 : La méchanceté d’Israël
Chapitre 14 : Retour et délivrance.
3 chapitres
Le premier verset de ce court livre mentionne Joël (« l’Éternel est Dieu »), fils de Pethuel comme auteur. À part cette indication très brève, nous ne savons rien de la personne et des conditions de vie du prophète Joël. On s’est posé de nombreuses questions pour déterminer l’époque pendant laquelle il a vécu. Alors que certains chercheurs fixent sa naissance vers 400 av. J.C. ou même plus tard, de nombreux commentateurs sont d’avis que Joël vécut et exerça son ministère dans le royaume de Juda au 9e siècle av. J.C., peut-être au temps du roi Joas.
Quant aux circonstances extérieures, ce court livre a été motivé par une terrible invasion de sauterelles, liée à une grande sécheresse. De tels événements sont si fréquents dans une grande partie de l’Orient qu’on ne peut en tirer aucune conclusion quant à l’arrière-plan historique. Puisque les Saintes Écritures demeurent muettes au sujet de la date de rédaction du livre de Joël, il nous convient de respecter ce silence.
Les prophéties de Joël couvrent une vaste période, s’étendant de la détresse qui caractérisait son époque au temps de l’oppression du peuple de Dieu, de sa restauration et de sa bénédiction au jour de Christ. Aussi Joël porte-t-il à bon droit le titre de prophète du « jour de l’Éternel ». Ce « jour de l’Éternel » est mentionné cinq fois (voir ci-dessous à particularités).
La grande invasion de sauterelles et la sécheresse étaient des châtiments envoyés par l’Éternel. Déjà Moïse (Deut. 28:38, 39) et Salomon (1 Rois 8:37) avaient prédit ces jugements. Mais le peuple de Dieu ne voulut pas reconnaître la main de l’Éternel. C’est pourquoi, au chapitre 1, le prophète appelle les anciens et les sacrificateurs à mener deuil et à se repentir.
Au chapitre 2, l’horizon s’élargit. Dans ces versets, il ne s’agit plus seulement des sauterelles, mais d’une armée d’ennemis qui envahissent le pays depuis le nord, et le dévastent. La sonnerie des trompettes retentit sur la montagne de Sion, et le peuple se repent. Alors vient le jour de l’Éternel, dans lequel Dieu lui-même délivre son peuple de devant les armées du nord. Le pays ne sera pas seulement béni extérieurement par la première et la dernière pluie, mais le Saint Esprit sera répandu sur toute chair. Bien que Pierre cite littéralement ces paroles de Joël en Actes 2:16-21, la pleine réalisation de cette prophétie n’a pas encore eu lieu.
Le dernier chapitre décrit le jugement des nations qui s’exécutera au jour de l’Éternel dans la vallée de Josaphat, mais aussi la bénédiction complète du Millénium.
Le jour de l’Éternel est mentionné cinq fois dans ce court livre : Joël 1:15 ; 2:1,11, 31 ; 3:14. Dans l’Ancien Testament, il s’agit du jour terrible de la colère de l’Éternel (És. 13:9 ; Soph. 2:2, 3), quand il combattra contre ses ennemis (Ézéch. 13:5). Le jour de l’Éternel est souvent désigné comme étant proche (És. 13:6 ; Ézéch. 30:3 ; Abdias 15 ; Soph. 1:7, 14). Mais auparavant, le prophète Élie doit apparaître encore une fois (Mal. 4:5 ; comp. Luc 1:17 ; Marc 9:11-13).
Dans le Nouveau Testament, le jour de l’Éternel est appelé le jour du Seigneur (1 Thess. 5:2 ; 2 Thess. 2:2 ; 2 Pierre 3:10). Il désigne la période qui commence avec l’apparition de Christ en gloire avec les siens. Le Seigneur vient alors pour exercer le jugement sur les nations et établir son glorieux règne de paix (Matt. 25:31ss ; Apoc. 19:11ss). Par 2 Thessaloniciens 2:2ss, nous savons que le jour du Seigneur est précédé par l’apostasie totale de la chrétienté et la venue de l’Antichrist, l’homme de péché. Le jour du Seigneur et les jugements qui l’accompagnent surprendront alors les hommes comme un voleur dans la nuit (1 Thess. 5:2, 4 ; 2 Pierre 3:10).
Il convient donc de ne pas confondre le jour du Seigneur avec la venue du Seigneur pour enlever les croyants à la fin de la présente économie de la grâce (Jean 14:3 ; 1 Cor. 15:51ss ; 1 Thess. 4:15ss). Cette venue est l’objet de l’attente des croyants de la période actuelle (1 Thess. 1:10 ; Apoc. 3:11 ; 22:7, 12, 20).
Joël 1 : Arrière-plan historique : Sauterelles et sécheresse
Joël 2 : Interprétation typologique : Attaque des armées du nord
Joël 3 : Le jour de l’Éternel : Jugement et bénédiction.
9 chapitres
Le prophète Amos, dont le nom signifie « porteur », était originaire de Thekoa, une ville du royaume de Juda, au sud de Jérusalem. Amos était berger et homme de la terre (Amos 1:1 ; 7:14). Sa connaissance de la vie agricole transparaît à plusieurs reprises dans sa manière de s’exprimer (Amos 2:13 ; 3:12 ; 4:9 ; 5:8 ; 6:12 ; 7:1, 2). Selon ses propres indications, Amos prophétisa aux jours des rois Ozias de Juda (791-740 av. J.C.) et Jéroboam II d’Israël (793-753 av. J.C.). La période pendant laquelle les règnes de ces deux rois coïncident s’étend de 767 à 753 av. J.C., de sorte que le ministère du prophète Amos doit se situer principalement au cours de ces années.
Le royaume d’Israël était déjà divisé en deux parties depuis cent soixante-dix ans. Jéroboam 1er avait introduit un culte selon son imagination, comportant l’adoration de deux veaux, à Dan et à Béthel (1 Rois 12:25-33). Le culte de Baal était aussi répandu dans le royaume du nord. Néanmoins, sous Jéroboam II, ce royaume était apparemment plus florissant que jamais. C’est à cette époque, quelque trente à quarante ans avant la transportation des dix tribus en Assyrie, qu’Amos vint à Béthel et y prononça de sérieux avertissements et des prophéties. Mais le sacrificateur Amatsia réussit presque à le faire repartir en Juda en le dénigrant auprès du roi (Amos 7:10-13).
Amos était un contemporain d’Osée. Tandis que ce dernier prophétisa uniquement sur Israël, Amos prononça également des prophéties sur les nations voisines d’Israël.
On trouve deux citations du livre d’Amos dans les Actes des apôtres : Amos 5:25-27 en Actes 7:42, 43 ; et Amos 9:11 en Actes 15:16.
Les paroles du prophète Amos manifestent la miséricorde de l’Éternel envers un peuple indigne. Les rois et les habitants du royaume du nord s’étaient détournés de Dieu et ne pouvaient, par conséquent, plus avoir de prétentions à ses promesses. Et pourtant ils pensaient qu’aucun malheur ne pouvait les atteindre, puisqu’ils étaient le peuple de Dieu. Dans leurs cœurs, ils étaient toutefois loin de l’Éternel. L’égoïsme, l’amour du faste, l’immoralité et l’oppression des pauvres étaient à l’ordre du jour. La justice n’avait plus cours. Dans une telle situation, Amos vient avertir le peuple du jugement imminent de Dieu.
S’il ne nomme pas expressément les Assyriens, le prophète annonce en revanche clairement la transportation sous Shalmanéser en 722 av. J.C. (Amos 5:5, 27 ; 6:7, 9 ; 7:17). Malgré les sérieux avertissements, Amos parle aussi de l’avenir glorieux qui attend le peuple sous le règne du Messie, le Fils de David, pendant le Millénium (Amos 9:11-15). Par-là, il rend témoignage à la fidélité de l’Éternel, qui se manifestera à l’égard de son peuple restauré à la fin des jours (Amos 9:14).
Le message d’Amos concerne principalement Israël (le royaume du nord) ; mais Juda (le royaume du sud) est également mentionné, ainsi que les nations voisines d’Israël, les ennemis des Juifs.
Les deux premiers chapitres forment l’introduction à tout le livre. Les jugements imminents de Dieu sur les nations voisines, de même que sur Israël et Juda, sont annoncés. Dans les chapitres 3 à 6, Amos s’adresse trois fois au peuple, chacun des appels commençant par les mots : « Écoutez cette parole » ; nous trouvons encore une quatrième exhortation, introduite par l’exclamation « malheur ». Les chapitres 7 et suivants contiennent les descriptions de cinq visions du prophète Amos et, finalement, la restauration du peuple terrestre de Dieu et les bénédictions du Millénium.
Chapitre 1 : Damas, Gaza, Tyr, Édom et Ammon
Chapitre 2 : Moab, Juda et Israël
Chapitre 3 : Premier appel : la grâce de Dieu et le jugement
Chapitre 4 : Deuxième appel : le châtiment de Dieu non reconnu
Chapitre 5 : Troisième appel : invitation à la repentance
Chapitre 6 : Quatrième appel : malheur sur Israël
Chapitre 7 : Sauterelles, feu et fil à plomb
Chapitre 8 : Le panier de fruits : Israël est mûr pour le jugement
Chapitre 9:1-10 : Dieu sur l’autel : le royaume qui passe
1 chapitre
Avec ses vingt et un versets, le livre du prophète Abdias est le plus court de l’Ancien Testament. Nous ne savons rien de son auteur, à part son nom qui signifie « serviteur (ou adorateur) de l’Éternel ». Dans l’Ancien Testament, plus de dix personnes portent ce même nom, mais le prophète ne s’apparente à aucune d’entre elles. De ce fait, il est difficile de dater cet écrit et les avis des chercheurs varient beaucoup.
De nombreux érudits situent l’existence d’Abdias au temps du roi Joram de Juda (848-841 av. J.C.) ; durant ce règne, les Édomites se libérèrent du joug du royaume de Juda (2 Chron. 21:8-10). Dans ce cas, en tant que prophète du peuple d’Israël, Abdias aurait été le premier à écrire. Toutefois, d’autres chercheurs pensent qu’il vécut et agit à l’époque de la destruction de Jérusalem, en 586 av. J. C. ou encore plus tard ; manifestement, Abdias avait connaissance de cet événement.
Quoi qu’il en soit, dès les temps anciens, le livre du prophète Abdias occupe une place sûre et incontestée dans le canon de l’Ancien Testament hébraïque et de la Bible.
Le peuple d’Édom, qui connaîtra une extermination définitive à cause de sa haine contre Israël, constitue le thème unique de ce court livre prophétique. Édom est le nom des descendants d’Ésaü. Le territoire des Édomites s’étendait de la montagne de Séhir au sud de la mer Morte jusqu’au golfe d’Akaba (Gen. 36:8, 9). Ésaü était le frère jumeau de Jacob.
Avant la naissance des enfants déjà, Dieu avait annoncé que l’aîné, Ésaü, serait asservi au cadet, Jacob (Gen. 25:23). Ésaü manifesta du mépris pour son droit d’aînesse et ce mépris fut ensuite à l’origine de sa haine contre Jacob (Gen. 27).
Quelque trois cents ans plus tard, les Édomites ne permirent pas aux Israélites qui se rendaient d’Égypte en Canaan de traverser leur territoire (Nomb. 20:14-21). Puis quatre cents ans après, ils furent asservis par le roi David (2 Sam. 8:13, 14). Toutefois, sous le règne de Joram, les Édomites se libérèrent de la domination de Juda (2 Rois 8:20). Édom et Juda s’opposèrent dans d’autres combats durant les règnes de Josaphat, Amatsia et Achaz (2 Chron. 20:10 ; 25:11 ; 28:17). Édom se réjouit de la destruction de Jérusalem en 586 av. J. C. (Ps. 137:7 ; Lament. 4:21). Peu d’années après, le pays d’Édom fut à son tour dévasté par les Babyloniens. Le royaume des Nabatéens prit alors naissance dans la région. Au temps des Maccabées, Jean Hyrcan annexa Édom à l’État juif. Lorsque les Romains conquirent la Judée, la famille Iduméenne (édomite) d’Hérode obtint la royauté. Les Édomites disparurent de l’histoire après la destruction de Jérusalem en 70 apr. J.C.
Édom réapparaîtra toutefois au temps de la fin. Caractérisés par leur haine fratricide non jugée contre Israël à cause des bénédictions que Dieu a accordées à son peuple, les Édomites échapperont à l’assaut du futur roi du Nord (Dan. 11:41), mais ils seront jugés plus tard par Dieu lui-même (És. 34:5-8 ; Jér. 49:7-22). Israël sera l’instrument de ce jugement de Dieu (És. 11:13, 14 ; Ézéch. 25:12-14), et cela au début du Millénium, lorsque le Seigneur Jésus aura déjà été manifesté comme le Messie (És. 63:1-5 ; Ézéch. 35:1-15).
Dans sa courte prophétie sur Édom, Abdias décrit l’imminence de ce jugement définitif et en donne les raisons. Mais il annonce aussi que le jour de l’Éternel sera à la fois un jour de jugement général sur les nations, et l’époque de la restauration du peuple d’Israël.
Abdias 1-9 : La destruction future d’Édom
Abdias 10-14 : Les motifs du jugement
Abdias 15-21 : Le jour de l’Éternel et la délivrance d’Israël.
4 chapitres
Le prophète Jonas (en français : « colombe ») se trouve mentionné déjà en 2 Rois 14:25. Fils d’Amitthaï, il était originaire de Gath-Hépher en Galilée, au nord de Nazareth. Nous lisons encore que Jonas fut serviteur de Dieu et prophète ; il avait annoncé que les frontières d’Israël seraient rétablies depuis Hamath en Syrie jusqu’à la mer Morte. Cet événement se réalisa sous Jéroboam II (793-753 av. J.C.). Jonas exerça donc son ministère pendant le règne de Jéroboam II ou peu auparavant. Après Joël, et avec Osée et Amos, il fut ainsi l’un des premiers prophètes qui écrivit un message.
Aux jours de Jonas, l’Assyrie constituait le royaume le plus puissant du Moyen-Orient. La capitale de l’empire assyrien s’appelait Ninive ; il s’agissait de l’ancienne ville fondée autrefois par Nimrod. En Genèse 10:11, 12, avec ses environs Rehoboth-Ir, Résen et Calakh, cette cité est la seule de la Bible à être appelée « la grande ville ». Il convient sans doute de comprendre ainsi cette même expression mentionnée en Jonas 1:2. Dès lors, les « trois journées de chemin » évoquées en Jonas 3:3 ne présentent pas de difficulté.
Jonas reçut de l’Éternel la mission d’annoncer le jugement de Dieu à la ville païenne, impie et hostile. Mais intérieurement, il ne pouvait pas accepter que l’Éternel, au lieu de s’adresser à Israël exclusivement, veuille parler aussi aux nations méprisées. Il s’enfuit donc à Tarsis. Allant à sa rencontre, Dieu envoya une tempête qui mit en péril le navire sur lequel se trouvait Jonas. Dieu permit aussi que le sort tombe sur Jonas et qu’ainsi il soit jeté à la mer par les marins. Enfin Jonas dut passer trois jours et trois nuits dans les entrailles d’un grand poisson que l’Éternel avait préparé, avant d’être vomi sur la terre, au commandement de Dieu encore.
Alors seulement Jonas fut prêt à exécuter la mission que Dieu lui avait confiée et à annoncer dans la grande ville le message : « Encore quarante jours, et Ninive sera renversée. » Mais quand, à la suite de sa prédication, les Ninivites se repentirent et que le jugement fut suspendu, Jonas se laissa de nouveau envahir par son sentiment de supériorité d’Israélite et par son aversion pour la grâce de Dieu exercée envers ces païens. Il restait à Jonas encore une chose à apprendre : quand il s’agissait de son bien-être physique, il était disposé à accepter pour lui-même, et avec reconnaissance, une preuve de la bonté de Dieu, mais il ne manifestait aucune compréhension lorsque Dieu voulait montrer sa miséricorde pour les âmes de ces hommes incrédules.
En 2 Rois 14:15, nous avons déjà vu que Jonas était un prophète. Toutefois, alors que le ministère de tous les autres prophètes de l’Ancien Testament avait le peuple de Dieu pour objet, celui de Jonas s’adressait aux habitants païens de Ninive. L’unique message prophétique de Jonas annonçait le jugement sur Ninive (Jonas 1:2 ; 3:2, 4). Par conséquent, Jonas est de fait le seul prophète de l’Ancien Testament qui révèle la grâce de Dieu aux païens.
Les choses vécues par le prophète et ses expériences personnelles constituent le contenu et le but principal du livre de Jonas. À elle seule, la courte prédication à Ninive ne résume pas la signification prophétique de ce livre : celle-ci est donnée par toute l’histoire de Jonas telle qu’elle est décrite ici. S’appuyant sur les miracles qui nous sont rapportés (en particulier l’apparition du grand poisson qui avala Jonas), certains critiques veulent rabaisser le niveau du livre et n’y voir qu’une allégorie, une parabole ou une légende. Mais, dans le Nouveau Testament, le Seigneur Jésus lui-même témoigne de l’authenticité du prophète Jonas et de ce qu’il a vécu. Il indique également deux des significations de ce livre.
Premièrement, le livre de Jonas fournit une preuve de la grâce et de la miséricorde illimitées de Dieu à l’égard non seulement de son propre peuple terrestre Israël, mais aussi de la ville païenne et impie de Ninive. Il montre que Dieu a donné à ces hommes la repentance pour la vie. Israël, ou plutôt les Juifs avaient de la peine à comprendre cette miséricorde, eux qui se considéraient comme le seul peuple élu de Dieu (comp. Matt. 12:41 ; 16:4 ; Luc 11:29-32 ; Actes 10 et 11).
Deuxièmement, le livre de Jonas contient une représentation figurée de l’histoire du peuple d’Israël. De la même façon que Jonas, Israël a manqué en sa qualité de témoin pour Dieu, et se trouve depuis longtemps au milieu de la mer des peuples, c’est-à-dire dans la dispersion. Mais comme Jonas, le peuple fut maintenu par Dieu d’une manière merveilleuse, et, à la fin des temps, Israël témoignera à nouveau de Dieu devant les nations. Un jour, l’évangile du royaume sera annoncé sur toute la terre par des Juifs convertis.
Troisièmement, Jonas est un type de Christ. En Matthieu 12:39, 40, le Seigneur dit aux scribes et aux pharisiens qu’il ne leur serait pas donné d’autre signe que celui de Jonas : « Car, comme Jonas fut dans le ventre du cétacé trois jours et trois nuits, ainsi le Fils de l’homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre. » Le fait que le Seigneur se soit tourné vers les nations (Matt. 28:19 ; Marc 16:15 ; Luc 24:47) a aussi été un signe pour Israël (Luc 11:30).
Quatrièmement, Jonas montre enfin le caractère du cœur humain qui, si souvent, même chez des croyants, ne se soumet que de bien mauvais gré à la volonté de Dieu ; l’homme pense à son propre honneur, place son bien-être personnel au-dessus de toute autre chose, et peut être dur comme de la pierre à l’égard de ses semblables. Même la vérité de Dieu ne plaît souvent au cœur humain que dans la mesure où l’importance propre de l’individu en sort rehaussée ! Jonas dut reconnaître tout cela. Ce petit livre contient donc aussi des leçons très pratiques pour chaque lecteur.
Le livre de Jonas contient de nombreux miracles. Certains d’entre eux se présentent comme des effets du hasard, mais, derrière tous, on reconnaît la main de Dieu.
● L’Éternel envoya la tempête (Jonas 1:4)
● L’Éternel fit tomber le sort sur Jonas (Jonas 1:7)
● L’Éternel prépara un grand poisson (Jonas 2:1)
● L’Éternel commanda au poisson de vomir Jonas sur la terre (Jonas 2:11)
● L’Éternel prépara le kikajon (Jonas 4:6)
● Dieu prépara un ver, qui fit sécher l’arbre (Jonas 4:7)
● Dieu prépara un doux vent d’orient (Jonas 4:8).
Des doutes ont souvent été émis, en particulier pour ce qui concerne le grand poisson et la conversion des Ninivites. Mais le Seigneur confirme l’authenticité des deux incidents (Matt. 12:40, 41).
La ressemblance du deuxième chapitre du livre de Jonas avec différents psaumes est très frappante. Voici quelques-uns des parallèles :
Jonas 2:3 : Psaumes 18:6 ; 120:1
Jonas 2:4 : Psaumes 88:6 ; 42:7b
Jonas 2:5 : Psaumes 31:22 ; 5:7b
Jonas 2:6 : Psaume 69:1b
Jonas 2:7 : Psaume 30:3b
Jonas 2:8 : Psaume 143:4
Jonas 2:9 : Psaume 31:6
Jonas 2:10 : Psaumes 3:8 ; 26:7 ; 116:17, 18
Jonas 1 : Jonas s’enfuit de devant Dieu
Jonas 2 : Jonas prie Dieu
Jonas 3 : Dieu renouvelle la mission confiée à Jonas
Jonas 4 : Plainte de Jonas et grâce de Dieu.
7 chapitres
Le nom du prophète Michée est sans doute une abréviation de Michaja : « Qui est comme l’Éternel ? » Michée était originaire de Morésheth-Gath, une ville située à environ trente kilomètres au sud-ouest de Jérusalem, à la frontière du territoire des Philistins.
Michée vécut et exerça son ministère sous les rois Jotham, Achaz et Ézéchias, c’est-à-dire au cours des années 750 à 700 av. J.C. environ. Il était donc un contemporain des prophètes Ésaïe, Osée et Amos. À cette époque, le royaume du nord subissait l’assaut des Assyriens ; battus en 722 av. J.C., les Israélites furent emmenés captifs en Assyrie (voir Michée 1 et 5:4ss). À l’intérieur du pays, Michée fut confronté à de nombreux problèmes : un culte formel sans vraie crainte de Dieu, l’idolâtrie et l’oppression des gens simples par les dirigeants.
Une centaine d’années plus tard, lorsque Jérémie annonça la captivité babylonienne au royaume de Juda, les anciens du peuple se souvinrent de la prophétie prononcée au temps du roi Ézéchias en Michée 3:12 (voir Jér. 26:18). Cela prouve que les écrits de l’Ancien Testament, inspiré par le Saint Esprit, étaient déjà reconnus et respectés comme tels (comp. aussi Dan. 9:2 et Esdras 1:1 ; la même remarque vaut également pour les livres du Nouveau Testament : voir 1 Tim. 5:18 — une citation tirée de l’évangile selon Luc — et 2 Pierre 3:15).
À l’époque du Nouveau Testament, les scribes connaissaient eux aussi les prophéties de Michée, et appliquaient à juste titre Michée 5:1 au lieu de naissance du Messie, le roi d’Israël. Lorsque les mages d’Orient vinrent à Jérusalem pour adorer le Seigneur Jésus, ils furent envoyés à Bethléhem en raison de ce qui était écrit en Michée 5:1.
Les paroles du Seigneur Jésus lui-même en Matthieu 10:35, 36 offrent une grande ressemblance avec Michée 7:6. Quand bien même le Seigneur ne les a pas présentées comme une citation (en disant, par exemple, « selon qu’il est écrit »), on peut bien conclure qu’en les prononçant, il pensait à ce prophète de l’Ancien Testament.
Le livre de Michée comprend trois discours prophétiques solennels, commençant chacun par la sommation : « Écoutez ».
La première partie (Michée 1 et 2) débute par l’appel : « Écoutez, vous, tous les peuples ; sois attentive, terre, et tout ce qui est en toi ». Nous lisons ensuite l’annonce du jugement de Dieu sur Samarie, la ville principale du royaume du nord, et Jérusalem, la capitale de Juda, à cause de leurs transgressions, de leurs injustices, et aussi de leur idolâtrie, puisqu’elles avaient rejeté les sérieux avertissements de Dieu. Totalement souillé, le pays n’est plus un lieu de repos pour le peuple de Dieu. Les habitants seront chassés de leur terre, mais au temps de la fin, ils seront rassemblés de nouveau.
Le deuxième message de Michée (chap. 3 à 5) commence par les mots : « Écoutez, je vous prie, chefs de Jacob, et vous, princes de la maison d’Israël ». Les conducteurs et les prophètes du peuple sont repris très sévèrement, mais ensuite nous trouvons une description de la gloire future d’Israël pendant le Millénium. Dans cette seconde partie, Bethléhem est signalée comme le lieu de naissance du Messie (Michée 5:1) ; il sera le puissant secours du peuple d’Israël au temps de la fin, lors de l’attaque de l’Assyrien.
La troisième partie (chap. 6 et 7) s’ouvre par un appel : « Écoutez, je vous prie, ce que dit l’Éternel ». Suit un rappel de l’amour de Dieu envers son peuple, mais aussi de ses exigences légitimes. La mention du juste jugement de Dieu, la plainte et l’espérance du prophète terminent ce court livre. Les trois derniers versets comptent parmi les plus beaux de la Bible.
Dans son livre, Michée annonce donc alternativement le jugement (Michée 1 à 3 ; 6:1 à 7:6) et la grâce (Michée 4 et 5 ; 7:7-20) pour Israël. Le contenu du message prophétique de Michée correspond en bien des points à celui de son contemporain Ésaïe.
En 1 Rois 22 (et en 2 Chron. 18), nous trouvons déjà un prophète du nom de Michée, qui exerçait son ministère dans le royaume du nord, Israël, au temps d’Achab. Quand il voulut dissuader Achab et Josaphat de faire la guerre contre la Syrie, cet homme ne fut pas pris au sérieux. Il est très frappant de constater que les derniers mots de ce prophète Michée correspondent littéralement aux premières paroles de Michée, le Morashtite : « Peuples, entendez-le tous » (en hébreu : schim’u ‘ammim hullam ; comp 1 Rois 22:28 ; 2 Chron. 18:27 avec Michée 1:2). Par conséquent, le second prophète Michée commence là où le premier s’arrête.
Les livres des prophètes Michée et Ésaïe offrent un nombre saisissant de comparaisons. Nous pouvons ainsi observer que, malgré toutes leurs différences, les deux prophètes avaient reçu, chacun à la même époque, une mission semblable de la part de Dieu : avertir le peuple de Dieu, et annoncer le jugement mais aussi la miséricorde de Dieu, et le Messie. Nous donnons ci-dessous les principaux parallèles :
Michée |
Ésaïe |
Michée |
Ésaïe |
1:2 |
1:2 |
4:1-3 |
2:2-4 |
1:3 |
26:21 |
4:7b |
9:7b |
1:9-16 |
10:28-32 |
4:10 |
39:6 |
2:1, 2 |
5:8 |
5:5 |
14:25 |
2:6, 11 |
30:10, 11 |
6:7 |
1:11 |
2:12 |
10:20-23 |
7:2 |
57:1 |
3:5-7 |
29:9-12 |
7:7 |
8:17 |
3:8 |
58:1 |
7:12 |
19:23-25 |
3:12 |
32:13,14 |
|
|
Chapitre 1 : Le jugement prêt à s’exécuter
Chapitre 2 : La faute et le châtiment d’Israël
Chapitre 3 : Accusation contre les conducteurs du peuple
Chapitre 4 : Gloire future et victoire définitive
Chapitre 5 : Le Messie et son peuple
Chapitre 6 : Appel au cœur du peuple
Chapitre 7 : Accomplissement de la promesse de Dieu pour le résidu.
3 chapitres
Nous savons peu de choses de Nahum, le septième des douze petits prophètes, dont le nom signifie « consolation » ou « consolateur ». Même Elkosh, le lieu d’origine du prophète, n’a jamais été situé avec précision. Quelques chercheurs admettent qu’il s’agit du village d’Alkush, placé au bord du Tigre, près de Mossoul ; certains érudits optent pour un lieu en Galilée près de Capernaüm ; d’autres encore pensent à Capernaüm elle-même (Kephar-Nahum : « village de Nahum ») ; enfin, quelques-uns retiennent la possibilité d’un village en Judée, opinion que les Pères de l’église partagent. Cette dernière hypothèse semble la plus plausible. En effet, au temps de Nahum, le royaume des dix tribus, dont la Galilée faisait partie, connaissait déjà la captivité assyrienne ; de plus, Nahum s’adresse directement au royaume de Juda (Nahum 1:15b).
Contrairement à la plupart des autres livres prophétiques, celui de Nahum ne comporte aucune indication précise ni même approximative de date. En Nahum 3:8-10, l’anéantissement de No-Amon (Thèbes), la capitale de Haute Égypte, est pourtant mentionné. Celui-ci eut lieu en 663 av. J.C. pendant le règne du roi d’Assyrie Assourbanipal. En 612 av. J.C., la ville de Ninive fut détruite par les Mèdes que commandait Cyaxare et les Babyloniens placés sous les ordres de Nabopolassar. Le temps pendant lequel Nahum exerça son ministère se situe entre ces deux événements.
Nahum n’est mentionné nulle part ailleurs dans la Bible. Toutefois, en Romains 10:15, on trouve : « Combien sont beaux les pieds de ceux qui annoncent la paix, de ceux qui annoncent de bonnes choses ». Ces belles paroles reproduisent en les unissant les expressions très semblables d’Ésaïe 52:7 et Nahum 1:15.
Le jugement sur Ninive constitue le thème de la prophétie de Nahum. C’était également le sujet de Jonas, qui exerça son ministère environ cent cinquante ans avant Nahum. Mais tandis que, dans le livre de Jonas, la miséricorde de l’Éternel triomphe, Nahum annonce uniquement la juste colère de Dieu et la ruine irrévocable de cette ville impie. Le regard de Nahum n’est dirigé que sur cet ennemi du peuple de Dieu ; il est frappant que les péchés d’Israël et de Juda ne soient pas du tout mentionnés. La sainte et juste colère de Dieu est annoncée aux ennemis, alors que des paroles pleines de consolation sont adressées au peuple de Dieu (Nahum 1:12-15). Le chapitre 1, qui ressemble à un psaume, nous montre Dieu dans sa majesté, comme un Dieu jaloux et vengeur ; dans les deux chapitres suivants, la chute et la destruction de Ninive sont prédites d’une manière très détaillée.
Comme la plupart des livres prophétiques, celui de Nahum a également été écrit en hébreu dans la forme poétique ; celle-ci n’a pas été conservée lors de la traduction. Aux versets 2 à 8 du chapitre 1, quelques chercheurs croient pouvoir discerner dans les lettres initiales des vers, qui suivent partiellement l’alphabet hébraïque, la forme de style caractérisée par les acrostiches ; mais d’autres spécialistes en doutent. D’une manière générale, on peut souligner le langage vigoureux et imagé qui a conduit à appeler Nahum un « classique de la poésie hébraïque » (voir « La poésie hébraïque »).
Ninive était la capitale de l’empire assyrien. La ville fut fondée par Nimrod, un homme qui vécut peu après le déluge (Gen. 10:11, 12). Dès le début, une rivalité existait entre l’Assyrie et Babylone. Babylone est l’image de la puissance mondaine parée d’un vêtement religieux. L’Assyrie représente le monde dans son orgueil, sa cruauté et sa glorification de lui-même, un monde qui ne connaît que sa propre importance.
Ninive parvint au faîte de sa grandeur vers 900 av. J.C. Shalmanéser III d’Assyrie vainquit le roi Achab d’Israël dans la bataille de Qarqar aux alentours de 843 av. J.C. Selon une inscription sur l’« obélisque noir » de Shalmanéser, Jéhu lui aurait également été tributaire. Mais l’Écriture Sainte est silencieuse à cet égard. Vers 800 av. J.C., Jonas fut envoyé à Ninive, pour inviter les habitants de la ville à se détourner de leurs mauvaises voies. En 734 av. J.C., les deux tribus et demie de Ruben, Gad et Manassé, qui s’étaient installées à l’est du Jourdain, furent déportées par Tiglath-Pilézer et, en 722 av. J.C., sous Shalmanéser et Sargon, les assaillants transportèrent tout le royaume du nord d’Israël en Assyrie (2 Rois 17). Les troupes de Sankhérib envahirent le royaume de Juda au temps d’Ézéchias, vers 701 av. J.C., mais le monarque assyrien dut se retirer sans être parvenu à ses fins. Après la mort d’Assourbanipal, qui avait conquis Thèbes en Égypte en 663 av. J.C., la puissance de l’Assyrie et de Ninive déclina très vite. La grande ville fut finalement conquise en 612 av. J.C. par les Mèdes sous Cyaxare et par les Babyloniens emmenés par Nabopolassar, puis complètement détruite. On ne découvrit les ruines de Ninive qu’au cours du siècle passé. Les chercheurs excavèrent d’imposantes constructions, des sculptures et la bibliothèque d’Assourbanipal renfermant plus de vingt mille tablettes d’argile.
Dieu se servit de l’Assyrie comme d’une verge pour châtier son peuple Israël coupable, mais finalement, cet instrument dut lui-même être puni à cause de son orgueil et de sa méchanceté (voir És. 10:5-19 ; Ézéch. 31:3-17 ; Soph. 2:13). Certains passages concernant l’Assyrie sont assurément encore futurs. Au temps de la fin, le roi d’Assyrie montera contre Israël et l’Égypte, et il trouvera sa fin en Palestine. Toutefois, il est remarquable que, selon Ésaïe 19:23-25, le pays d’Assyrie partagera les bénédictions du règne millénaire avec l’Égypte et Israël, mais sans Ninive, sa capitale impie détruite.
Nahum 1 : L’annonce du jugement : Dieu est juste
Nahum 2 : L’exécution du jugement : la destruction de Ninive
Nahum 3 : La cause du jugement : la faute de Ninive.
3 chapitres
Habakuk, Abdias et Malachie sont les seuls d’entre les petits prophètes dont nous ne savons rien d’autre que le nom. Toutefois, avec Zacharie et Aggée, Habakuk est l’un des trois, parmi ceux qui ont écrit, à s’intituler « prophète » (Hab. 1:1). Certaines personnes mettent son nom en relation avec celui d’une plante assyrienne. Déjà depuis le Père de l’église Jérôme, le traducteur de la Bible en latin, le nom Habakuk est aussi compris dans le sens d’« étreinte » ou « celui qui étreint ». L’explication donnée par Luther vaut la peine d’être mentionnée : « Habakuk porte le nom adapté à son service. Son nom, en allemand, signifie « celui qui serre sur son cœur » ou qui presse un autre contre lui et le prend dans ses bras. C’est ce qu’il fait avec sa prophétie : il serre son peuple sur son cœur et l’enlace dans ses bras, c’est-à-dire, il le console et le relève, comme on embrasse un pauvre enfant ou adulte en larmes pour le calmer et le rassurer, parce que, si telle est la volonté de Dieu, cela ira mieux » (Préface de M. Luther au Prophète Habakuk).
Certains ont supposé qu’Habakuk était un lévite occupé au service du temple. Cette hypothèse est confirmée par la prière en forme de psaume, avec son en-tête et sa conclusion, au chapitre 3 (comparer à cet égard les titres des psaumes 7 et 4).
Au verset 6 du premier chapitre, nous trouvons une allusion claire à l’époque pendant laquelle Habakuk exerça son ministère et rédigea son livre : « Car voici, je suscite les Chaldéens, la nation cruelle et impétueuse. » Commentant le livre d’Habakuk dans son ensemble, différents critiques ont certes voulu tordre le sens du nom « Chaldéens » ; mais nous n’avons aucune raison de douter que les Chaldéens et les Babyloniens représentent une seule et même nation. En 2 Rois 25:1, Nebucadnetsar est appelé le roi de Babylone, et au verset 4, ses soldats sont nommés les « Chaldéens » (comp. Es. 13:19 ; Ézéch. 12:13).
En fait, depuis 625, sous Nabopolassar (625-605 av. J.C.), l’empire néobabylonien n’avait cessé de s’étendre. Ninive, la capitale de l’empire assyrien déjà affaibli, fut conquise en 612 av. J.C. (voir les remarques concernant le prophète Nahum) ; en 605 eut lieu la bataille de Karkemish, au cours de laquelle les Babyloniens vainquirent les Égyptiens (comp. Jér. 46:2). Tout le Proche-Orient se trouvait ainsi ouvert aux Babyloniens. Leur réputation de cruauté était connue partout. Peu après, Nebucadnetsar assaillit le royaume de Juda (605 av. J.C.). Lors de la première transportation à Babylone qui s’ensuivit, tous les nobles juifs — ceux-là même qui avaient opprimé les pauvres du peuple (Hab. 1:2-4) — furent déportés (2 Rois 20:18 ; 24:14 ; Dan. 1:3). Deux autres attaques, en 597 et 586 av. J.C., suivirent cette première intervention des Babyloniens ; elles aboutirent à la destruction de Jérusalem et à la captivité de Juda à Babylone. Cependant, lors de la composition du livre d’Habakuk, tous ces événements étaient encore à venir. Bien que cet écrit ne comporte aucune date, on peut situer avec une relative sûreté la période de rédaction entre le moment de la destruction de Ninive et celui de la première attaque contre Juda (612 à 605 av. J.C.).
Contemporain de Jérémie, avec lequel il présente d’ailleurs de nombreuses ressemblances, Habakuk avait lui aussi une nature sensible et manifestait une tristesse profonde quant à l’état du peuple de Dieu.
Habakuk, le huitième des petits prophètes, occupe une place particulière. Contrairement aux autres prophètes, il ne s’adresse pas aux hommes de la part de Dieu, mais parle à Dieu de son peuple et des ennemis de celui-ci, les Chaldéens. Les questions et paroles d’Habakuk, de même que les réponses de Dieu constituent le message prophétique destiné à toucher le cœur et la conscience du peuple de Dieu.
Le cœur du prophète Habakuk est accablé par l’injustice qui prévaut au sein du peuple de Dieu (Hab. 1:2-4). Dans sa réponse, adressée directement au peuple, Dieu annonce son châtiment : l’attaque des Chaldéens (Hab. 1:5-11). Habakuk est encore plus effrayé en apprenant que Dieu se sert, comme verge pour punir les siens, d’un peuple plus injuste que les Juifs (Hab. 1:12-17).
Au chapitre 2, Habakuk reçoit une deuxième réponse de Dieu. Elle lui montre que l’Éternel connaît l’orgueil de Babylone, cette nation méchante, et le punira, mais que le juste vivra par sa foi en l’Éternel. Du verset 3 de ce chapitre 2, il ressort que la vision avec ses cinq « malheur » (Hab. 2:6-20) ne se rapporte pas uniquement à l’invasion imminente des Chaldéens ; la portée de cette révélation s’étend aussi jusqu’au temps de la fin.
Puis, au chapitre 3, la foi d’Habakuk triomphe, lorsqu’il se souvient de la gloire et de la puissance de Dieu manifestées pour la délivrance de son peuple Israël. Dans cette prière de reconnaissance et ce chant de louange, Habakuk exprime qu’il trouve sa joie et sa force en Dieu.
Il semble que l’apôtre Paul ait été particulièrement attiré par l’écrit du prophète Habakuk. En Actes 13:41, Luc rapporte qu’à la fin de sa prédication dans la synagogue à Antioche, Paul cite le sérieux avertissement de Habakuk 1:5.
En outre, il est très remarquable que l’apôtre, inspiré par le Saint Esprit pour exposer dans l’épître aux Romains la glorieuse vérité de la justification par la foi, introduise trois fois dans ses lettres ces paroles d’Habakuk : « Mais le juste vivra par sa foi » (Hab. 2:4). Cependant, l’accent est mis chaque fois sur un mot différent :
● Romains 1:17 : « Or le juste vivra de foi » (c’est-à-dire que seul celui qui a été une fois justifié peut vivre une véritable vie de foi).
● Galates 3:11 : « Le juste vivra de foi » (non par la loi qui ne peut justifier personne).
● Hébreux 10:38 : « Or le juste vivra de foi » (c’est-à-dire qu’il n’ira pas dans la perdition avec les impies).
En 1947, de nombreux vieux rouleaux de parchemin furent découverts dans les grottes de Qumran au bord de la mer Morte. Plusieurs d’entre eux contenaient les textes bibliques de l’Ancien Testament, datant de quelque 1000 à 1200 ans avant les plus anciens manuscrits hébraïques connus jusque-là. On trouva notamment, dans la grotte I, le « commentaire d’Habakuk » (1 Qp Hab). Cet écrit hébraïque fut rédigé vers 75 av. J.C. ; il comporte les deux premiers chapitres du livre d’Habakuk. Chaque verset est accompagné d’une explication, montrant que les événements de l’époque du commentateur juif constituent l’accomplissement des prophéties d’Habakuk.
1. Chapitre 1:1-11 : Premier dialogue : Dieu et le péché du peuple
2. Chap. 1:12 à 2:20 : Deuxième dialogue : Dieu et le péché des ennemis
1. Chapitre 3:1-15 : Châtiment de Dieu et délivrance
2. Chapitre 3:16-19 : Foi d’Habakuk.
3 chapitres
Le nom Sophonie signifie : « L’Éternel a protégé (caché) ». Sophonie est le seul prophète qui mentionne quatre générations de ses ancêtres. De nombreux chercheurs croient trouver dans son aïeul Ézéchias le roi du même nom, Ézéchias de Juda (716-687 av. J.C.). Selon ses propres indications dans le premier chapitre (v. 1), Sophonie exerça son ministère au temps du roi Josias (640-609 av. J.C.). La période intermédiaire paraît bien courte pour abriter quatre générations, mais, d’un autre côté, la particularité de la descendance royale du prophète pourrait constituer une explication valable à la présence de cet « arbre généalogique » ; ce dernier point se trouve confirmé par la tradition judaïque.
Sophonie vivait à Jérusalem, la capitale (comp. Soph. 1:4, 10, 11, 12), et avait ses entrées à la cour royale. Les prophètes Nahum, Habakuk et Jérémie étaient ses contemporains.
On peut déduire du chapitre 2 (v. 13) que Sophonie a prophétisé avant la chute de Ninive en 612 av. J.C. Plusieurs chercheurs pensent que la prophétie de Sophonie fut même prononcée avant la réforme du roi Josias. Celle-ci commença lors de la dix-huitième année de ce roi, c’est-à-dire en 622 av. J.C. environ. L’hypothèse est appuyée par des passages tels que Sophonie 1:4-6, 8, 9, 12 ; 3:1-3, 7. Il est possible que, par son ministère, Sophonie ait été à l’origine de ce retour du roi Josias et du peuple juif (comp. 2 Rois 22 ; 23 ; 2 Chron. 34 ; 35). Sous le roi Ézéchias déjà, un retour à l’Éternel s’était produit, mais pendant les règnes impies de Manassé et d’Amon, tout le bien avait été perdu à nouveau.
Sophonie est un prophète de jugement. Il annonce la dévastation imminente du pays et la destruction de Jérusalem en raison de l’injustice, de l’hypocrisie et de l’idolâtrie de Juda (chap. 1). Cette prophétie trouva son accomplissement en 586 av. J. C. Par conséquent, une exhortation est adressée au résidu fidèle du peuple afin qu’il cherche l’Éternel lorsque les nations proches et lointaines seront en butte à la colère de l’Éternel (chap. 2). En contraste avec l’état corrompu du moment, nous trouvons, au chapitre 3, la description de la bénédiction future du peuple.
La lecture complète du livre de Sophonie permet de discerner clairement que la vision du prophète s’étend bien au-delà de la destruction imminente de Jérusalem ; elle conduit jusqu’au jour terrible de l’Éternel, le jour de sa colère et de son jugement, qui toutefois sera suivi par la bénédiction du règne millénaire de paix.
Le jour de l’Éternel est mentionné dans les passages suivants du livre de Sophonie :
Chap. 1:7 : Le jour de l’Éternel
Chap. 1:8 : Le jour du sacrifice de l’Éternel
Chap. 1:10 : Ce jour-là
Chap. 1:14 : Le grand jour de l’Éternel
Chap. 1:15, 16 : Le jour de fureur, de détresse et d’angoisse...
Chap. 1:18 : Le jour de la fureur de l’Éternel
Chap. 2:2 : Le jour de la colère de l’Éternel
Chap. 2:3 : Le jour de la colère de l’Éternel
Chap. 3:8 : Le jour où je me lèverai pour le butin, dit l’Éternel
Chap. 3:11 : Ce jour-là
Chap. 3:16 : Ce jour-là.
Dans la prophétie de Sophonie, une place particulière est conférée au jour de l’Éternel. Par cette expression, l’auteur n’évoque pas la période pour lui imminente de la destruction de Jérusalem ; il parle d’une époque qui est maintenant encore à venir, celle de la domination du Messie. Commençant par l’apparition du Seigneur pour exercer le jugement sur les nations, ce temps englobe encore le règne millénaire de paix qui suivra. Dans le Nouveau Testament, cette période est appelée le jour du Seigneur (2 Thess. 2:1), qu’il convient toutefois de ne pas confondre avec le premier jour de la semaine, nommé en Apocalypse 1:10 la « journée dominicale » (littéralement, le jour appartenant au Seigneur). Dans l’Ancien Testament, le jour de l’Éternel est présenté en général sous l’aspect du jugement (comparer : Le livre du prophète Joël, Ses particularités).
Le livre de Sophonie présente un nombre particulièrement élevé de ressemblances avec d’autres écrits prophétiques de l’Ancien Testament. Ces similitudes démontrent l’harmonie divine qui existe entre les prophéties d’hommes très différents les uns des autres, ayant vécu à des périodes tout à fait distinctes, mais qui présentaient toujours l’unique but de Dieu : la gloire du Messie et de son peuple terrestre Israël pendant le Millénium, ainsi que les événements qui y conduisent.
Voici quelques-uns des parallèles ; la liste n’est sans doute pas exhaustive :
Sophonie 1:7 — Ésaïe 13:6 ; 34:6
Sophonie 1:13 — Amos 5:11
Sophonie 1:14-16 — Joël 2:1, 2
Sophonie 1:15 — Ésaïe 22:5
Sophonie 2:13-15 — Ésaïe 34:13-15
Sophonie 3:10 — Ésaïe 18:1, 7
Sophonie 3:12 — Ésaïe 14:32
Sophonie 3:19 — Michée 4:6, 7
Contemporain de Sophonie, Jérémie donne une description historique et morale de la chute de Juda. Dans son court écrit, Habakuk, lui aussi un contemporain, se rapproche davantage du point de vue moral de Jérémie, tandis que Sophonie présente en peu de mots les événements historiques de la chute de Juda et de Jérusalem.
Sophonie 1:1 à 2:3 : L’invasion imminente : une image du jour de l’Éternel
Sophonie 2:4-15 : Jugement sur les nations voisines de Juda
Sophonie 3:1-20 : Péché actuel de Jérusalem et bénédiction future.
2 chapitres
Aggée commence la série des trois prophètes qui ont exercé leur ministère après l’exil. Il était contemporain de Zacharie. Son nom signifie « Ma fête/mes fêtes » ou « de fête ». Nous ne disposons d’aucun autre détail sur sa personne. Du verset 3 d’Aggée 2, plusieurs commentateurs ont déduit que le prophète avait encore vu le temple de Salomon avant sa destruction en 586 av. J.C. Dans cette hypothèse, Aggée aurait largement dépassé les soixante-dix ans lors de la rédaction de son court livre.
Aggée remonta des soixante-dix ans de captivité à Babylone en 537/536 av. J.C., sans doute avec la première grande vague des Juifs. En 538/537 av. J.C., le roi Cyrus de Perse avait publié un édit autorisant le retour du peuple juif en Palestine. 42 360 Juifs utilisèrent cette possibilité, et commencèrent, en 536, à reconstruire le temple en ruine à Jérusalem. Ces événements qui constituent l’arrière-plan historique du livre d’Aggée, sont exposés en détail dans le livre d’Esdras. Nous y lisons que les travaux de reconstruction du temple furent interrompus pendant environ quatorze ans. Puis, grâce au service prophétique d’Aggée et de Zacharie, ils reprirent la deuxième année du règne de Darius et furent achevés durant la sixième année (Esdras 4:24 ; 5:1, 2 ; 6:14, 15).
Le roi Darius est connu dans l’histoire sous le nom de Darius 1er (Darius le Grand, Darius Hystaspe). Il régna de 522 à 485 av. J.C. La deuxième année de Darius se situe donc en 521/520 av. J.C. Le ministère inspiré du prophète, consigné dans le livre d’Aggée, s’exerça au cours de cette année, plus exactement pendant un laps de temps de cinq mois. Le verset 14 d’Esdras 6 permet de déduire que le service oral d’Aggée dura au moins jusqu’à la consécration du temple reconstruit, en 516 av. J.C.
Le premier zèle des Juifs pour rebâtir le temple fut de courte durée. Le livre d’Esdras décrit comment l’opposition des ennemis de Juda finit par rendre lâches les mains du peuple et par arrêter la construction (Esdras 4:24). Aggée nous révèle toutefois une autre cause de l’interruption des travaux : l’indifférence des Juifs à l’égard de Dieu et leur égoïsme. Au lieu de se consacrer tout entiers aux intérêts de Dieu, les Israélites vouaient leur temps et leurs moyens à leurs propres affaires et à l’embellissement de leurs maisons (Aggée 1:4, 9). Comme châtiment, par de mauvaises récoltes, Dieu avait envoyé à son peuple le dénuement et la misère (Aggée 1:6, 10, 11 ; 2:16, 17).
Devant une telle situation, Aggée rapporte d’une manière extrêmement concise les déclarations de l’Éternel des armées — on retrouve vingt-cinq fois dans ce court livre les expressions : « la parole de l’Éternel » ou « (Ainsi) dit l’Éternel ». Le seul but du prophète est de toucher les cœurs des Juifs, afin de les amener à donner, dans leurs vies, la première place à leur Dieu et à ses intérêts. Aussi, pour nous aujourd’hui, le livre d’Aggée n’a rien perdu de son actualité !
1. Dans son premier message, le premier jour du sixième mois, Aggée doit reprocher aux Juifs leur indifférence à l’égard de Dieu, pour les réveiller de leur tiédeur. Effectivement, Zorobabel, le gouverneur, et Joshua, le grand sacrificateur furent encouragés à reprendre, avec tout le reste du peuple d’Israël, la construction de la maison de Dieu (Aggée 1).
2. Le deuxième message de Dieu délivré par Aggée, le vingt et unième jour du septième mois (Aggée 2:1-9), a pour but d’encourager encore le peuple. Les regards sont maintenant également dirigés vers le temps de la fin, c’est-à-dire vers l’apparition du Messie. Cette manifestation de Christ précédera l’ébranlement des cieux et de la terre, à savoir le bouleversement de toutes choses (comp. Aggée 2:6, 7 avec Héb. 12:26-28).
3. Le troisième message est prononcé le vingt-quatrième jour du neuvième mois ; il contient un des avertissements les plus clairs de l’Ancien Testament contre la souillure spirituelle. Mais lui aussi se termine par un encouragement (Aggée 2:10-19).
4. Le quatrième message d’Aggée est délivré le même jour. Zorobabel y est considéré comme le type du prince de paix à venir qui, par son apparition, exercera le jugement sur les nations (Aggée 2:20-23).
Dans ce livre, Dieu adresse sept questions au peuple, afin d’éprouver l’état de son cœur et pour l’amener à se repentir, à se réveiller.
Ces sept questions de Dieu se trouvent dans les versets suivants : Aggée 1:4, 9 ; 2:3 (2 fois), 12, 13, 19.
Cinq fois au cours de ce livre, Dieu appelle les Juifs à considérer leurs voies. Cette expression signifie littéralement : « mettre son cœur à quelque chose ». En effet, les décisions sont prises dans le cœur de l’homme. Ces cinq passages sont : Aggée 1:5, 7 ; 2:15, 18 (2 fois).
Aggée 1:1-15 : Premier message : Exhortation à bâtir la maison de Dieu
Aggée 2:1-9 : Deuxième message : Encouragement lors de la construction du temple
Aggée 2:10-19 : Troisième message : Exhortation à la sainteté
Aggée 2:20-23 : Quatrième message : Encouragement par la perspective de l’avenir.
14 chapitres
Deuxième des prophètes ayant exercé leur ministère après l’exil, Zacharie, dont le nom veut dire « l’Éternel se souvient », était un contemporain d’Aggée ; Zacharie prophétisa à la même époque (voir Esdras 5:1 ; 6:14).
On admet généralement que le prophète Zacharie et le sacrificateur mentionné sous ce nom en Néhémie 12:16 sont une seule et même personne ; comme Jérémie et Ézéchiel, Zacharie était donc à la fois prophète et sacrificateur. De plus, d’après Zacharie 2:4, ce serviteur commença son ministère prophétique dès sa jeunesse.
La première prophétie de Zacharie (Zach. 1:1) fut prononcée deux mois après le premier message d’Aggée, la deuxième année du roi Darius 1er de Perse (522-485 av. J.C.), à savoir en 521/520 av. J.C. Une autre date est indiquée en Zacharie 7:1 : il s’agit de la quatrième année du roi Darius (519/518 av. J.C.). La seconde partie du livre (chap. 9 à 14) ne comporte pas de date ; Zacharie ne l’écrivit sans doute que vers 480 av. J.C. Le prophète fut ensuite probablement mis à mort par ses compatriotes (voir particularités).
La première partie du livre de Zacharie (chap. 1 à 8) a été relativement épargnée par la critique. En revanche, de nombreuses attaques ont été dirigées contre les derniers chapitres (9 à 14). Les commentateurs sont toutefois divisés entre eux. C’est pourtant précisément la seconde partie, messianique, de Zacharie qui est citée particulièrement souvent dans les évangiles en relation avec le Seigneur Jésus :
Zacharie 9:9 en Matthieu 21:4, 5 ; Jean 12:15
Zacharie 11:13 en Matthieu 27:9, 10
Zacharie 12:10 en Jean 19:37
Zacharie 13:7 en Matthieu 26:31 ; Marc 14:27.
Bien que Zacharie se soit adressé, sur le commandement de Dieu, au résidu juif à la même époque qu’Aggée, son message était très différent. Tandis qu’Aggée reprenait d’abord le peuple à cause du fléchissement de son zèle pour la construction du temple, Zacharie parle davantage de la ville de Jérusalem. Partant de là, il est le seul prophète, après l’exil, qui donne un aperçu complet de l’histoire du peuple de Dieu, et des nations demeurées en relation avec Jérusalem. Il décrit le rejet du Messie par son peuple terrestre Israël, puis comment ce peuple se repent et reconnaît son Messie lorsque celui-ci apparaît pour établir son règne de paix. En cela, Zacharie se rapproche beaucoup du prophète Daniel. On a aussi comparé Zacharie à Ésaïe, l’« évangéliste parmi les prophètes ». Une note fondamentale caractérise le message de Zacharie : l’amour immuable de Dieu et ses soins envers son peuple terrestre qu’il préservera de tous dangers de la part des puissances universelles pour l’introduire dans son royaume sur cette terre.
Le Seigneur Jésus dit en Matthieu 23:35 : « En sorte que vienne sur vous tout le sang juste versé sur la terre, depuis le sang d’Abel le juste, jusqu’au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez tué entre le temple et l’autel. » Zacharie et Barachie sont les formes grecques des noms hébreux Sacharja (ou Sekarja) et Berekja. Dès les temps les plus reculés, on a établi une relation entre ce Zacharie et celui de 2 Chroniques 24:20, 21, bien que le second soit appelé « fils de Jehoïada ». Ce rapprochement peut s’expliquer par le fait que les livres des Chroniques figurent tout à la fin de la bible hébraïque. Dès lors, Abel représenterait un personnage du premier livre de l’Ancien Testament et Zacharie, un du dernier. Mais il est plus normal de penser au prophète Zacharie, car d’une part cela supprime le problème du nom de son père et, d’autre part, quant au temps, Zacharie le prophète vécut à la fin de la période de l’Ancien Testament. Les noms des magiciens égyptiens Jannès et Jambrès (2 Tim. 3:8) et la prophétie d’Énoch (Jude 14) constituent d’autres exemples de circonstances survenues au temps de l’Ancien Testament, qui n’ont été révélées que dans le Nouveau Testament.
Les lecteurs de la Bible éprouvent parfois une difficulté du fait que Matthieu 27:9 attribue au prophète Jérémie une citation tirée de Zacharie 11:12, 13. Une comparaison des deux passages montre que Zacharie ne fait pas mention de l’achat d’une pièce de terre, tandis que Matthieu veut précisément expliquer l’acquisition du champ du potier. Or Jérémie (32:6, 7) décrit l’achat d’un champ. Matthieu lie manifestement ici la pensée de l’achat d’un champ en Jérémie 32 avec les trente pièces d’argent, le prix de l’estimation de Zacharie 11, et ne donne pour cette double citation que le nom du plus connu des deux livres prophétiques, à savoir Jérémie (une citation du même genre, tirée de Malachie et d’Ésaïe, est faite en Marc 1:2, 3).
Chap. 1:7-17 : Le cavalier parmi les myrtes
Chap. 1:18-21 : Les quatre cornes et les quatre ouvriers
Chap. 2:1-13 : L’homme avec le cordeau à mesurer
Chap. 3:1-10 : Le grand sacrificateur Joshua devant l’ange de l’Éternel
Chap. 4:1-14 : Le chandelier et les deux oliviers
Chap. 5:1-4 : Le rouleau qui vole
Chap. 5:5-11 : La femme au milieu de l’épha
Chap. 6:1-8 : Les quatre chars entre les montagnes
Chap. 6:9-15 : Appendice : le couronnement du grand sacrificateur Joshua
Chap. 9:1-17 : Le jugement des ennemis et la venue du roi
Chap. 10:1-12 : Le rassemblement du troupeau
Chap. 11:1-17 : Le troupeau et ses bergers
Chap. 12:1 à 13:6 : La victoire finale d’Israël
Chap. 13:7 à 14:21 : La victoire finale du roi.
4 chapitres
Le nom du rédacteur du dernier livre de l’Ancien Testament, Malachie, signifie : « mon messager » ; il s’agit peut-être d’une variante du nom Malachja : « messager de l’Éternel ». Plusieurs voient en « Malachie » une désignation plutôt qu’un nom propre ; le même mot hébreu mal’achi est traduit par « Malachie » au chapitre 1 (v. 1) et par « mon messager » au chapitre 3 (v. 1). Nous ne connaissons aucun détail personnel concernant Malachie.
Malachie est le dernier des trois prophètes qui ont exercé leur ministère après l’exil. Il ne donne aucune indication quant à l’époque et la durée de son service. Toutefois, en lisant le livre de Malachie lui-même, on constate que le temple est reconstruit à Jérusalem et que les sacrificateurs offrent de nouveau des sacrifices (Mal. 1:6-14). Un gouverneur (du roi de Perse) règne sur le pays (Mal. 1:8). Le triste état du peuple correspond à la description faite en Néhémie 13.
On peut ainsi conclure que Malachie et Néhémie vécurent approximativement à la même époque. Si quelques chercheurs veulent situer l’action de Malachie avant celle de Néhémie, d’autres pensent que Malachie prophétisa au moment où Néhémie quitta Jérusalem pour retourner à la cour royale perse (voir Néh. 13:6, 7) ou même après le temps de Néhémie. En tous les cas, il s’agit de la seconde moitié du 5e siècle av. J.C. (probablement vers 450-425 av. J.C.).
Ce dernier message de l’Ancien Testament, délivré par le prophète Malachie, est suivi des « quatre cents ans de silence ». Pendant cette période, Dieu ne parle pas à son peuple, jusqu’au moment où Jean le Baptiseur vient pour préparer le chemin du Seigneur (comp. Mal. 3:1 et Marc 1:2).
Le dernier message de Dieu à l’intention de son peuple terrestre Israël s’adresse au résidu remonté de la captivité babylonienne. Au cours des décennies qui suivirent son retour, ce résidu avait complètement manqué dans son témoignage envers Dieu. Il est vrai que les Juifs ne servaient alors plus les idoles comme avant l’exil, mais l’indifférence, le mépris de Dieu et l’incrédulité caractérisaient leur état moral.
Dans une telle situation, l’Éternel déclare son amour immuable pour le peuple et place très sérieusement devant les siens leurs péchés et l’abandon de ses commandements (Mal. 1 et 2). Mais Dieu annonce aussi aux Juifs que de sévères jugements allaient tomber sur eux, avant que se lève le jour de l’Éternel apportant la pleine bénédiction à ceux qui se repentent (Mal. 3 et 4). Comme pour souligner qu’il s’agit là du dernier message de Dieu, l’expression « (Ainsi) dit l’Éternel » revient vingt-cinq fois dans ce livre.
Le mauvais état du peuple des Juifs ressort clairement de leurs huit questions, rapportées par Malachie, et auxquelles le prophète donne chaque fois la réponse de Dieu. Ces questions sont les suivantes :
1. « En quoi nous as-tu aimés ? » (Mal. 1:2)
2. « En quoi avons-nous méprisé ton nom ? » (Mal. 1:6)
3. « En quoi t’avons-nous profané ? » (Mal. 1:7)
4. « Pourquoi ? » (Mal. 2:14)
5. « En quoi l’avons-nous fatigué ? » (Mal. 2:17)
6. « En quoi retournerons-nous ? » (Mal. 3:7)
7. « En quoi te frustrons-nous ? » (Mal. 3:8)
8. « Qu’avons-nous dit contre toi ? » (Mal. 3:13).
Chacune de ces huit questions est introduite par les mots : « Vous dites ». Cette même expression revient encore quatre fois, en Malachie 1:7, 12, 13 et 3:14. Toutes ces affirmations montrent la méchanceté et l’insolence absolues du peuple à l’égard de son Dieu.
Au chapitre 3 (v. 1), l’Éternel annonce son messager qui doit préparer son chemin devant lui. En Matthieu 11:10 et Marc 1:2, cette déclaration est appliquée à Jean le Baptiseur, le précurseur du Messie. Jean annonça la première venue de Christ en grâce.
Mais en Malachie 4:5, Dieu déclare qu’Élie aussi serait envoyé avant la venue de Christ. Le Seigneur lui-même applique cette prophétie également à Jean le Baptiseur (Matt. 11:14 ; comp Luc 1:17), tandis que Jean dit qu’il n’est pas Élie (Jean 1:21). Cette contradiction apparente est résolue en ce que le refus et le rejet de Christ ont pour conséquence sa deuxième venue en gloire pour le jugement. Avant donc que vienne ce « grand et terrible jour de l’Éternel », Élie apparaîtra et annoncera la deuxième venue de Christ en jugement (comp. Apoc. 11:3-6).
Chapitre 1:6-14 : Les sacrifices impies
Chapitre 2:1-9 : La conduite impie des sacrificateurs
Chapitre 2:10-16 : La conduite impie du peuple
Chapitres 2:17 à 3:6 : Le jugement imminent
Chapitre 3:7-15 : L’appel à la repentance
Chapitres 3:16 à 4:3 : Le jour de l’Éternel