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SOUFFRANCES ET GLOIRES

 

 

Nombres 4:13, 14.

 

 

Philippe Tapernoux

 

Table des matières :

1     La réunion de ces deux pensées : souffrances et gloire

2     Nombres 4 — Ordonnances sur les objets du Tabernacle

3     Autel d’airain et mort de Christ

4     Drap de pourpre et gloire de Christ

5     Peaux de taissons

 

 

1                        La réunion de ces deux pensées : souffrances et gloire

Il y a deux pensées constamment réunies dans la Parole, ce sont les souffrances qui devaient être la part de Christ et les gloires qui en sont la récompense (1 Pierre 1:11). Les prophètes en ont parlé d’avance dans les Écritures de l’Ancien Testament et le Saint Esprit rend maintenant témoignage à l’accomplissement de la parole prophétique, en nous faisant connaître l’abaissement volontaire, les souffrances expiatoires et la victoire remportée sur la mort par l’Homme obéissant, que Dieu a ressuscité d’entre les morts et élevé dans la gloire, en attendant le jour où Il aura le plein salaire du travail de son âme et où tout genou se ploiera devant Lui.

 

2                        Nombres 4 — Ordonnances sur les objets du Tabernacle

Ces vérités nous sont présentées en type dans les versets que nous venons de rappeler. Le livre des Nombres est le récit du voyage d’Israël à travers le désert. Nous y trouvons un peuple racheté, placé sous l’aspersion du sang de l’agneau pascal et délivré de l’esclavage de l’Égypte, par la traversée de la Mer Rouge. C’est une image de notre délivrance de la mort, du jugement, et de la tyrannie de Satan et du monde, par la mort et la résurrection de notre grand Libérateur, qui nous a amenés de l’autre côté de la mort, sur le terrain de la vie et du salut.

Ce peuple que Dieu avait si merveilleusement arraché à sa misère, devait maintenant traverser le désert pour se rendre en Canaan, le pays ruisselant de lait et de miel qu’Il voulait lui donner. Comme Israël, nous aussi, ayant été placés par la foi dans une relation nouvelle et vivante avec Dieu, nous traversons ce monde qui est devenu pour les rachetés un lieu aride et désolé, et nous nous rendons dans notre céleste patrie.

Le livre des Nombres nous donne le tableau des expériences du peuple de Dieu dans son voyage de la Mer Rouge aux frontières de Canaan ; nous y trouvons le récit des difficultés et des dangers qu’il y rencontra, mais aussi les ressources que la grâce divine avait préparées pour Israël et déploya en sa faveur, malgré ses murmures, son esprit de révolte et son incrédulité. Toutes ces choses leur arrivèrent comme types et elles ont été écrites pour nous servir d’avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints (1 Cor. 10:11).

Au chapitre 4 de ce livre, Dieu donne à Moïse les instructions relatives au transport, à travers le désert, des diverses parties du tabernacle. Dans toutes ses parties, comme dans tous les services qui s’y accomplissaient, celui-ci nous parle de Christ, de ses souffrances, de ses perfections, de son obéissance jusqu’à la mort, de sa victoire, de ses gloires présentes et à venir et de l’ordre de choses qui, bientôt, sera établi dans l’univers et qui sera le fruit de son œuvre de rédemption. Les fils de Lévi devaient porter, à travers le désert, ce tabernacle rempli des gloires de Christ, et nous sommes appelés à proclamer, en son absence, les vérités qui étaient exprimées typiquement dans les diverses parties de cette demeure de Dieu.

 

3                        Autel d’airain et mort de Christ

Dans les versets que nous avons cités, il s’agit de l’autel d’airain (v. 13). Cet autel se trouvait à l’entrée même du tabernacle ; c’était le premier objet qui frappait le regard de l’Israélite, lorsqu’il s’approchait de cette enceinte bénie, sur laquelle reposait la nuée, signe de la présence de l’Éternel. Il était fait de bois de sittim recouvert d’airain ; ces deux matériaux nous en donnent le sens symbolique. Le bois de sittim, que la version grecque des Septante traduit par « bois incorruptible », nous parle de l’humanité parfaite de Celui qui est apparu ici-bas, comme un Rejeton ou une plante sortant d’une terre aride (És. 53:2), et en qui Dieu a trouvé toute plénitude de gloire morale et d’obéissance.

L’airain, dont l’autel était recouvert, typifie les exigences infinies de la justice invariable de Dieu qui doit punir le péché. Il renferme plusieurs métaux, fondus ensemble sous l’action d’un feu violent. Le feu étant l’image du jugement de Dieu, l’airain nous parle de la justice et de la sainteté divines que devait satisfaire la sainte Victime, en étant soumise, à la croix, au feu du jugement divin. Ensemble, ces deux matériaux nous présentent l’Homme parfait qui, étant Dieu manifesté en chair, pouvait seul revendiquer et satisfaire les droits de la sainteté divine, outragée par notre désobéissance. En s’offrant aux coups de cette justice infinie qui doit punir le péché, Il a, par son sacrifice à la croix, glorifié la majesté et la sainteté divines et ouvert le chemin du ciel à tous les pécheurs qui s’approchent de Dieu par Lui.

Les fils de Lévi devaient porter à travers le désert cet autel d’airain avec tous ses ustensiles. En vue de ce voyage, ils devaient ôter les cendres, résidu du feu qui avait consumé l’holocauste. Les cendres rappelaient donc le sacrifice offert sur l’autel et qui était monté vers Dieu en parfum de bonne odeur.

La famille de Dieu, qui traverse maintenant le désert pour se rendre dans la Canaan céleste, accomplit un service qui, à certains égards, rappelle celui des fils de Kéhath, dont cette portion du livre des Nombres nous entretient. La Table du Seigneur, dressée en son absence, et autour de laquelle se réunissent les croyants, nous parle, comme l’autel, de sa Personne, de son abaissement et de son œuvre de rédemption. Nous rappelons à cette Table son amour, ses souffrances et sa victoire. Il a été offert une fois pour l’abolition du péché par le sacrifice de lui-même et ce sacrifice ne peut être répété. Aussi, de même que les cendres étaient ôtées de l’autel lorsqu’il devait être transporté à travers le désert, ainsi nous proclamons à la Table du Seigneur que ses souffrances sont passées, et que Celui qui est descendu dans les profondeurs de la mort est maintenant dans la gloire. Son sacrifice ne doit plus être répété ; nous en avons le souvenir dans les éléments de la Cène ; en y participant nous annonçons sa mort « jusqu’à ce qu’Il vienne ». Nous nous rappelons qu’Il a traversé le jugement divin à notre place et nous déclarons qu’Il a tout accompli pour notre délivrance. Nous acceptons, par la foi, ce jugement comme étant le nôtre, sa mort comme étant notre mort et la fin de notre existence d’hommes en Adam, la fin de tout ce en quoi l’homme se glorifie et qui a trouvé son jugement à la croix.

 

4                        Drap de pourpre et gloire de Christ

Nous nous souvenons d’un Christ mort pour nous, mais nous le contemplons vivant, victorieux, à la droite de Dieu. L’amertume du jugement est passée pour Lui comme pour nous. Il a ôté le péché une fois pour toutes et Il apparaîtra une seconde fois « sans péché », c’est-à-dire sans avoir à s’occuper de cette question réglée à la croix, pour la pleine délivrance de « ceux qui l’attendent » (Héb. 9:28).

Fait remarquable, l’autel d’airain était recouvert d’un drap de pourpre (v. 13), image de la gloire officielle du Fils de l’homme, établi sur toutes les œuvres des mains de Dieu. Au Psaume 2, nous trouvons la revendication des droits du Messie rejeté de son peuple Israël. Dieu dit : « Et moi, j’ai oint mon Roi sur Sion, la montagne de ma sainteté ». Mais quel est le résultat de son abaissement et de ses souffrances ? La gloire infiniment plus étendue du Fils de l’homme, sous les pieds duquel toutes choses seront placées, selon le Psaume 8. Il est devenu Homme « à cause de la passion de la mort», c’est-à-dire afin de pouvoir souffrir et mourir. Ayant traversé les eaux profondes du jugement, Il a été ressuscité d’entre les morts et Dieu lui a donné la place de la gloire suprême. C’est là ce que nous enseigne le drap de pourpre recouvrant l’autel d’airain. D’avance, Dieu nous parlait ainsi des souffrances et des gloires de son Bien-aimé.

 

5                        Peaux de taissons

Sur le drap de pourpre étaient ensuite placés tous les ustensiles du service de l’autel (v. 14). Puis nous lisons : « Ils étendront dessus une couverture de peaux de taissons, et y placeront les barres ». Le taisson ou blaireau est un petit animal du désert, sans apparence et sans moyens de défense, mais qui, ayant conscience de sa faiblesse, marche prudemment, en tournant la tête de côté et d’autre, pour s’assurer qu’aucun danger ne le menace. Pour protéger les trésors cachés sous les peaux de taissons, il fallait cette couverture extérieure. Nous avons aussi le privilège et la responsabilité de porter à travers le désert, le témoignage rendu, à la Table du Seigneur, aux souffrances et aux gloires de Christ, que nous rappelle cette Table. Mais n’oublions pas la leçon que nous donnent les peaux de taissons. Ne négligeons pas la vigilance et la dépendance du Seigneur qui doivent caractériser ceux qui entourent cette Table, pour le maintien des droits et de la sainteté de Celui auquel elle appartient et dont elle proclame les gloires. C’est Lui qui l’a dressée et, en nous accordant le privilège inestimable d’y participer, Il a voulu faire de nous, en son absence, des porteurs de son témoignage devant le monde. Il confessera devant son Père les noms de ceux qui l’euront suivi, servi, honoré, confessé devant les hommes. À Lui la gloire et l’hommage aux siècles dés siècles !