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QUESTIONS ACTUELLES À PROPOS DE LAODICÉE

 

Apocalypse 3:14-22

Paul Fuzier

 

ME 1945 p. 309

Table des matières :

1     Apocalypse 2 et 3, 17 à 19

2     Tiédeur Laodicéenne

3     Caractères sous lesquels le Seigneur se présente

4     L’état de Laodicée révélé par le Seigneur

5     Les conseils du Seigneur

6     Le Seigneur frappant à la porte

7     Promesse au vainqueur

 

 

1                        Apocalypse 2 et 3, 17 à 19

Les chapitres 2 et 3 du livre de l’Apocalypse nous donnent l’histoire de l’Église responsable sur la terre. Cette histoire a commencé à Éphèse par l’abandon du premier amour, elle se termine à Laodicée par la tiédeur et l’indifférence — forme religieuse sans la puissance de la piété. Le moment est proche où Christ — Celui qui se présente comme « le Témoin fidèle et véritable » (Apoc. 3:14) — ne voudra plus de cette Église responsable comme témoin sur la terre : Il va la vomir de Sa bouche. La lecture du chap. 17 nous montre que lorsque Christ aura rejeté l’Église infidèle, il se trouvera précisément une « Bête » disposée à en prendre possession : l’Église dont Christ ne veut plus, c’est ce qui convient à la bête écarlate du chap. 17. Laodicée est devenue Babylone sur laquelle fondra le jugement dont nous parle le chap. 18. C’est seulement ensuite, après que la fausse Église aura été jugée, que les noces de l’Agneau auront lieu dans le ciel (chap. 19).

« Bienheureux ceux qui sont conviés au banquet des noces de l’agneau ! » (Apoc. 19:9). Bien plus heureux ceux qui font partie de la vraie Église et ont ainsi l’assurance, non seulement d’être à l’abri du jugement, mais encore d’être unis à Christ dans la relation la plus intime. Il serait bien sérieux pour nous que le Seigneur appelle à manifester les caractères philadelphiens, de nous associer à l’état de choses de Laodicée, à un ensemble qu’Il réprouve et va vomir de Sa bouche. Présenter les caractères de Laodicée alors que nous devrions refléter dans ce monde ceux de Philadelphie, quelle triste chose ! Quelle ruine pour le témoignage que le Seigneur a voulu susciter dans les temps de la fin pour maintenir les vérités essentielles qui ont été remises en lumière au début du 19° siècle : position céleste du chrétien — son affranchissement — l’habitation du Saint Esprit dans chaque croyant et dans l’Assemblée — l’Église, Corps de Christ — la venue du Seigneur — et les vérités prophétiques qui sont de nature à opérer, chez le croyant fidèle, une vraie séparation d’un monde sur lequel vont fondre les jugements. Hélas ! il faut le confesser : cette ruine nous a atteints, elle est notre oeuvre ! Pourquoi ? Parce que nous n’avons pas su — et nous ne savons pas marcher à la hauteur des privilèges qui nous ont été accordés. Notre vie pratique n’a pas répondu — et ne répond pas à ce qui nous a été enseigné. Et, en définitive, l’esprit de Laodicée c’est cela.

 

2                        Tiédeur Laodicéenne

Laodicée, ce n’est pas tant la profession chrétienne sans la vie divine, telle qu’on peut la trouver aujourd’hui dans la maison de Dieu sur la terre et spécialement dans les deux systèmes qui sont représentés par Thyatire et Sardes, au milieu desquelles d’ailleurs il y a un résidu pieux et fidèle qui, bien qu’ayant peu de lumières, connaît le Seigneur et auquel des promesses sont faites. Laodicée, c’est l’indifférence à l’égard de Christ, la tiédeur, alors qu’il y a eu cependant révélation d’abondantes lumières (cf. Col. 2:1 ; 4:13-16). Certes il y a une religion à Laodicée, mais elle consiste à faire ce qui a de l’apparence : c’est l’activité de la chair dans les choses de Dieu. À Laodicée, on a peut-être une connaissance avancée de la vérité, mais on marche comme le monde ; on parle de vérités que les consciences n’ont ni connues, ni senties. Au fond, tout y est pour la terre, il n’y a rien pour Christ. Il n’y a rien de la nouvelle création, car dans cette nouvelle création, Christ occupe toute la place, tandis qu’à Laodicée, Il n’a même pas la dernière : Il est à la porte !

Frères et soeurs, on ne trompe pas Dieu — si même nos apparences peuvent faire illusion à ceux qui nous entourent. Soyons vrais devant le Seigneur et posons-nous la question : ayant reçu les lumières qui ont été données à Philadelphie, ne sommes-nous pas caractérisés par l’esprit de Laodicée ? Il ne faut pas dire : Christ va vomir de sa bouche l’Église de Laodicée ; or, nous sommes sauvés par grâce, donc le jugement ne saurait nous atteindre, par conséquent nous ne sommes pas Laodicée. Certainement, Christ aura avec Lui, associés dans sa gloire, ceux dont nous parlent les v. 20 et 21. Mais ce sont des Laodicéens ! Ils ont été retirés d’un ensemble que Christ a dû rejeter. Ce sont ceux qui, au travers de la discipline dont il est question au v. 19, se seront tournés vers Christ et auront retrouvé le chemin de la communion individuelle avec Lui. Ne passons pas à la légère, méditons sur ce sujet. — il est d’une très grande importance pratique.

 

3                        Caractères sous lesquels le Seigneur se présente

À Laodicée, le Seigneur se présente sous trois caractères :

1° L’Amen, c’est-à-dire Celui qui assure l’accomplissement des promesses de Dieu (cf. 2 Cor. 1:20). Lorsqu’il semble que tout est perdu, Christ demeure pour assurer l’accomplissement de toutes les promesses divines. Si ce que Dieu a donné glisse pour ainsi dire des mains de ceux à qui Il l’avait confié, Christ est là comme la seule ressource.

2° Le Témoin fidèle et véritable. À Laodicée, le témoignage a complètement failli. Mais Christ est celui qui n’a jamais manqué et qui reste « le Témoin fidèle et véritable ». Il l’a été sur la terre et le demeure toujours. Il est « fidèle et véritable » pour glorifier Dieu.

3° Le commencement de la création de Dieu. Tandis que la première création a été gâtée à la suite de la désobéissance du premier homme, Christ — Homme obéissant — est le commencement d’une nouvelle création qui ne peut être gâtée. L’Église aurait dû être sur la terre le témoin de cette nouvelle création ; elle est au contraire retournée aux choses de la vieille création, dont elle se glorifie.

Tels sont les caractères sous lesquels le Seigneur se présente à cette Assemblée dans laquelle il n’y a ni témoignage pour Lui, ni communion avec Lui — à cette Assemblée où il n’y a ni connaissance de soi, ni connaissance de Christ — à cette Assemblée qui est distinguée tout à la fois par la prétention, la satisfaction de soi-même et le manque d’amour, le pire de tous les maux.

 

4                        L’état de Laodicée révélé par le Seigneur

Le Seigneur va ensuite lui révéler son véritable état : « Tu es le malheureux » — il ne peut y avoir aucun bonheur, aucune joie dans cette position, « le misérable » — misère profonde de ceux qui n’ont pas Christ, « le pauvre » — n’ayant pas Christ, on ne possède rien, « aveugle » — sans aucun discernement spirituel, « nu » — n’étant pas vêtu de Christ. En résumé, Laodicée croit être riche spirituellement et se glorifie même de s’être enrichie, tandis qu’elle a chassé dehors Celui qui dit : « Avec moi sont les richesses et les honneurs, les biens éclatants et la justice. Mon fruit est meilleur que l’or fin, même que l’or pur ; et mon revenu meilleur que l’argent choisi. Je marche dans le chemin de la justice, au milieu des sentiers de juste jugement, pour faire hériter les biens réels à ceux qui m’aiment et pour remplir leurs trésors » (Prov. 8:18-21).

Car c’est de tout cela que Laodicée a besoin.

 

5                        Les conseils du Seigneur

Aussi le Seigneur lui donne un « conseil ». De même dans le Ps. 32, lorsqu’Il s’adresse à un transgresseur qui vient de connaître la douceur du pardon. Il veut l’instruire, lui enseigner le chemin où il doit marcher, mais sans aucune contrainte : « je te conseillerai ». Toutefois, Il a l’œil fixé sur lui et s’il ne suit pas le vrai chemin, Il emploiera « la bride et le mors ». Le Seigneur fait ainsi appel à notre responsabilité. Quel conseil donne-t-Il à Laodicée ? Achetez de Moi... Tout ce qui ne vient pas de Lui n’a aucune valeur. Pour acheter, il faut payer et le prix c’est le renoncement à tout ce qui plaît à la chair. « Je te conseille d’acheter de moi de l’or passé au feu, afin que tu deviennes riche, et des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas, et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies ». À Laodicée qui se fait gloire de sa propre justice, il faut la justice de Dieu en Christ — à Laodicée qui va selon le train de ce monde, il faut la justice pratique, une marche dans la sainteté, « dans le chemin de la justice, au milieu des sentiers de juste jugement » — à Laodicée qui est dans l’aveuglement des pensées de la chair, il faut l’onction du Saint Esprit qui donnera le discernement spirituel, une vraie intelligence dans les choses de Dieu.

Si ce « conseil » n’est pas suivi, il y aura « la bride et le mors », la discipline dont nous parle le verset 19. C’est une marque de Son amour. Il veut amener les cœurs à la repentance pour leur faire retrouver Christ. Les épreuves si douloureuses qui nous atteignent aujourd’hui ne nous font-elles pas penser à ce verset 19 d’Apoc. 3 ? Ramèneront-elles enfin nos cœurs à la vraie source ? Nous conduiront-elles à réaliser une marche pratique qui réponde à ce que nous connaissons et qui soit le fruit d’un amour sincère pour le Seigneur ?

 

6                        Le Seigneur frappant à la porte

Au verset 20 nous avons le véritable, le seul remède à cette situation laodicéenne. « Je me tiens à la porte et je frappe... » Ce ne sont pas des doctrines, des enseignements particuliers qui sont présentés à cette assemblée, c’est lui-même ! Il frappe à la porte. Y a-t-il un coeur qui ouvrira ? Ne semble-t-Il pas dire à chacun de nous : je voudrais que tu me connaisses personnellement — j’entrerai et je souperai avec toi et toi avec moi. Je veux te faire jouir d’une communion individuelle, intime et précieuse, avec Moi.

Dans le Cantique des cantiques, Il frappe aussi à la porte. La fiancée n’a commis aucun acte particulièrement répréhensible, aucun péché grave, mais, dans ce monde, elle est à l’aise sans Lui. Elle s’est installée pour passer la nuit en l’absence de son Bien-aimé (5:3) et elle recule devant les sacrifices qu’il faudrait faire pour Lui ouvrir la porte. Comme tout cela parle à nos consciences ! N’avons-nous pas laissé Christ à la porte de nos coeurs, de nos maisons ?... Avec amour, Il frappe ! Il y aurait quelques sacrifices à faire pour Le laisser entrer et nous reculons devant le prix qu’il faudrait payer et nous laissons Christ dehors... C’est seulement quand Il a « avancé sa main par le guichet » que les affections de la fiancée sont réveillées. Alors, elle ouvre, mais le Bien-aimé est parti... Son amour se manifeste autant à ce moment-là que lorsqu’Il heurtait à la porte : Il veut produire dans le coeur de son « amie » une oeuvre profonde de repentance et une pleine restauration. « Aie donc du zèle et repens-toi ». Frappée, blessée (Cant. 5:7), la fiancée le cherche et, occupée de Lui seul, pourra décrire sa beauté avec les expressions remarquables des versets 10 à 16. « Contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit » (2 Cor. 3:18). C’est ainsi qu’elle est transformée à la ressemblance de son Bien-aimé et qu’elle peut être appelée « la plus belle parmi les femmes ».

« Je me tiens à la porte et je frappe : si quelqu’un entend ma voix... » Si, au milieu de cette Église caractérisée par la tiédeur et l’indifférence, ce « quelqu’un » c’était toi, cher lecteur ?

 

7                        Promesse au vainqueur

Ensuite, il y a une promesse certaine pour « celui qui vaincra » : il aura une part avec Christ dans son règne. Part précieuse déjà pour le temps présent et pour l’éternité. Elle est réservée à un laodicéen qui a ouvert la porte à Celui qui se tient dehors et qui frappe !

« Que celui qui a des oreilles écoute... » Nous entendons, mais hélas ! généralement nous n’écoutons pas ! La Parole nous est présentée, elle produit peut-être un effet momentané, mais qu’en reste-t-il dans la suite comme résultats pratiques ? Nous continuons en fait comme par le passé. Voilà quelqu’un qui a très bien parlé, la Parole a été présentée avec puissance et onction, nous en avons beaucoup joui — voilà un excellent article, nous avons lu de bonnes choses... Mais pour quel résultat ? En réalité, nous avons entendu, nous avons lu, mais nous n’avons pas écouté ! C’est cette expression qui est souvent répétée dans l’humiliation de Daniel, dans le chap. 9 de son livre : « nous n’avons pas écouté » (v. 6, 10, 11, 14).

Ah ! certes, « la nuit, est fort avancée et le jour s’est approché » et « c’est déjà l’heure de nous réveiller du sommeil » (Rom. 13:11-14). Le Seigneur nous parle de bien des manières, dans les jours actuels, pour nous réveiller. Cette épître à Laodicée ne parle-t-elle pas à nos consciences ? « Que celui qui a des oreilles écoute... »