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LES SEPT EXEMPLES DE HÉBREUX 11:32
Des vainqueurs
Paul Fuzier
Les sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest ; ME 1946 p. 158
Table des matières :
L’épître aux Hébreux nous ouvre le ciel pour nous y faire contempler Celui qui le remplit de sa gloire. L’excellence de sa Personne — Fils Éternel, Créateur et Fils de l’Homme — nous est présentée dès le premier chapitre. Ensuite, l’apôtre met de côté toutes les choses visibles auxquelles les croyants hébreux étaient si profondément attachés — le tabernacle, l’autel, les sacrifices, les sacrificateurs — et il leur parle des choses invisibles. Ils avaient eu une part terrestre, il leur propose une part céleste. Alors qu’ils étaient habitués à marcher par la vue, il les exhorte à marcher par la foi. Aussi l’Épitre aux Hébreux a-t-elle été appelée tout à la fois l’épître des cieux ouverts et l’épître du désert. Nous rendant vers le ciel où Jésus est entré comme notre précurseur, nous traversons ce monde tels des étrangers, des « passants » — le mot « hébreu » veut dire : un passant. Nous saisir des choses invisibles, réaliser que notre part est céleste, marcher par la foi alors que nous cheminons parmi les choses visibles, jouir du ciel tandis que nous sommes dans le désert implique un combat continuel. C’est le combat de la foi.
Pour nous encourager dans ce combat, l’apôtre place devant nous, à la fin du chapitre 10, Celui qui est l’objet de notre foi et il nous donne une promesse, tellement précieuse au cœur de ceux qui vivent de foi : bientôt nous allons Le voir — le voyage dans le désert aura pris fin, ce sera la félicité du ciel, nous recevrons « les choses promises », « de sa main, le prix de notre foi ». Les difficultés sont grandes et notre foi est si faible ! Mais, prenons courage, Celui qui vient viendra, et Il ne tardera pas. C’est de Son apparition qu’il s’agit dans le verset 37 du chapitre 10, puisqu’il est question de recevoir les choses promises (v. 36). À ce moment-là, nous serons « tous manifestés devant le tribunal du Christ, afin que chacun reçoive les choses accomplies dans le corps, selon ce qu’il aura fait, soit bien, soit mal » (2 Cor. 5:10). Ésaïe 53 nous dit qu’Il partage le butin avec les forts. Quels sont ces forts ? Les pauvres pèlerins qui cheminent dans ce monde, « gens de petite foi »... Quelle grâce ! Notre Dieu veut exercer notre foi, afin qu’il puisse être dit de nous aussi : « De faibles qu’ils étaient, ils furent rendus vigoureux ». C’est le résultat des combats de la foi ! (Héb. 11:34).
Le chapitre 11 nous entretient de la foi, tout au long. Vivre la vie de la foi demande une entière séparation d’avec le monde et nous trouvons cette séparation réalisée dans la plupart des exemples de ce chapitre. Énoch marche avec Dieu, ce ne pouvait être dans le chemin large. Noé condamne le monde, c’est dire combien il en était séparé. Abraham demeure dans des tentes, caractère de pèlerin, étranger ici-bas. Joseph donne un ordre touchant ses os, son cœur n’était donc pas en Égypte. Moïse refuse... choisit... estime... Quelle séparation d’avec l’Égypte et son prince !
Les sept premiers versets de ce chapitre 11 constituent une introduction. Le monde a été créé et c’est seulement par la foi que nous le comprenons. Mais le péché y est entré ; comment l’homme pourra-t-il donc s’approcher de Dieu ? Il faut un sacrifice ; Abel l’a saisi par la foi. Ainsi placés devant Dieu dans la perfection de l’œuvre de Christ, nous pouvons marcher avec Lui. Connaître Dieu dans ses œuvres n’est pas assez, Énoch veut Le connaître Lui-même. Comment y parvenir ? En marchant avec Lui. Quelle connaissance et quelle instruction il recevra alors ! Énoch signifie : bien instruit. En vérité, il a reçu une riche instruction tout au long des trois siècles dont nous parle Genèse 5:22. De la même façon qu’il a été enlevé, l’Église le sera aussi et le résidu juif — dont Noé est un type — traversera les jugements. Noé a rompu complètement avec un monde sur lequel allait fondre un jugement inexorable. Il a condamné le monde, est-il écrit. Comment ? Par l’obéissance de sa foi. Mais Noé a pensé aussi à la conservation de sa maison et cela parle à la conscience de tous les parents chrétiens.
À partir du verset 8, nous avons des exemples de la vie de la foi. À la fin du chapitre 10, il est question de combat, de confiance et de patience (v. 32, 35, 36) ; il semble que nous avons, dans le chapitre 11, sept exemples de la patience de la foi (v. 8-22), sept exemples de la confiance de la foi (v. 23-31) et sept exemples des combats de la foi (v. 32).
Les sept exemples des v. 8 à 22 sont bien connus. La foi nous conduit à prendre la place d’étrangers dans ce monde et à entrer dans la joie d’une espérance céleste (v. 8-16), elle nous fait attendre avec patience la réalisation de cette espérance, l’accomplissement des promesses (v. 17-22).
En dépit de toutes les difficultés, la foi fait son chemin car elle compte sur Dieu (v. 23-31). Ce chemin va depuis l’Égypte jusqu’en Canaan, depuis Exode 2 jusqu’à Josué 6, depuis la naissance du libérateur jusqu’à l’entrée dans le pays de la promesse. Il embrasse tout le pèlerinage du racheté.
Dans le verset 32, nous avons sept exemples des combats de la foi. Ces exemples nous présentent, dans leur ensemble, ce qui doit caractériser les combattants de tous les temps.
Le premier caractère qui doit être manifesté pour remporter la victoire dans les combats de la foi, c’est l’obéissance. L’obéissance a fait de Gédéon, le plus petit dans la maison de son père et dont le milieu était le plus pauvre en Manassé, un « fort et vaillant homme ». Gédéon a obéi. Il a obéi de nuit (Juges 6:27), il a obéi en tremblant, mais il a obéi quand même. Il fallait renverser l’autel de Baal qui était à son père, couper l’ashère, bâtir un autel à l’Éternel et offrir le second taureau en holocauste sur le bois de l’ashère qui avait été coupée. Cela il le fit ; il le fit de nuit, parce que « à le faire de jour, il craignait la maison de son père et les hommes de la ville », mais il le fit quand même. « Va avec cette force que tu as, et tu sauveras Israël de la main de Madian », lui avait dit l’Éternel. Sa force était dans l’obéissance à la volonté divine. L’ennemi est impuissant contre celui qui n’a pas d’autre volonté que de faire celle de Dieu. Tel est le secret de la victoire dans le combat de la foi.
Barak n’a rien fait, c’est l’Éternel qui a tout accompli. « Et Débora dit à Barak : Lève-toi, car c’est ici le jour où l’Éternel livrera Sisera en ta main. L’Éternel n’est-il pas sorti devant toi ? » (Juges 4:14). Ensuite : « L’Éternel mit en déroute Sisera... devant Barak » (v. 15). Aussi Barak a-t-il pu chanter « un hymne à l’Éternel » (chap. 5:3), car il a été le spectateur du déploiement de Sa puissance. Dans les combats de la foi, nous nous attribuons facilement quelques mérites, alors que nous sommes de simples spectateurs de Son œuvre. Tout est de Lui. Nous défier de nous-même, compter sur Dieu seul, c’est ce qu’il nous faut apprendre si nous voulons remporter la victoire.
Samson est caractérisé par le nazaréat, entière séparation du monde et de ses principes. Quelle force pour le combat ! Dans les temps auxquels nous sommes parvenus, cette séparation est si peu réalisée que l’on ne peut être surpris de tant de défaites... Remarquons cependant, pour notre encouragement, que l’histoire de Samson, l’homme le plus fort dont nous parlent les Écritures, nous est précisément retracée dans le livre des Juges, le livre de la ruine. Et c’est aussi dans la deuxième épître à Timothée que l’apôtre parle d’un « esprit de puissance » (1:7). Cette épître nous donne des enseignements pour des jours de déclin et nous exhorte à la séparation d’avec les vases à déshonneur (2:19-22). Pas de puissance s’il n’y a d’abord séparation.
Samson déchire un jeune lion rugissant venu à sa rencontre, comme on déchire un chevreau, quoiqu’il n’eût rien en sa main (Juges 14:6). Il frappe les Philistins d’un grand coup, à leur casser bras et jambes (15:8). Ayant rompu les cordes avec lesquelles il avait été lié, il se saisit d’une mâchoire d’âne et en frappe mille hommes (15:14, 15). À Gaza, au milieu de la nuit, il s’empare des battants de la porte de la ville et des deux poteaux, les arrache avec la barre, les met sur ses épaules et les porte au sommet de la montagne qui est en face de Hébron (16:3). Il rompt les sept cordelettes fraîches comme il rompt une ficelle d’étoupe lorsqu’elle sent le feu (16:9). Il rompt les cordes neuves comme un fil (16:12). Et quand Delila a tressé sept tresses de sa tête avec le fil à tisser, qu’elle les a fixées avec la cheville, il arrache et la cheville du tissu et le fil (16:14).
Sept manifestations de sa force. Quel en était le secret ? Il va le révéler à Delila : « Nazaréen de Dieu dès le ventre de sa mère » (16:17). Le secret révélé, la force est perdue. Plus tard, les cheveux de sa tête commencèrent à croître (16:22) et il retrouva sa force (16:30). Mais il n’a jamais retrouvé ses deux yeux. Si nous quittons notre position de séparation d’avec le monde, nous ne pourrons remporter la victoire dans les combats de la foi — et si même il y a restauration, il n’y en aura pas moins une perte irréparable — les deux yeux de Samson.
Jephté a été le rejeté des siens. Haï et chassé de la maison de son père (Juges 11:7), il a été, lui aussi, « un fort et vaillant homme » (Juges 11:1). Le Seigneur a été haï, « haï sans cause » (Jean 15:25 ; Ps. 35:7-19 ; 69:4 ; 119:86), rejeté par les siens, et c’est cette position que nous avons à prendre (Jean 15:20 ; Matt. 10:24, 25). C’est le chemin de la foi, le seul dans lequel nous pourrons remporter la victoire. Jephté infligea aux fils d’Ammon « une très grande défaite, depuis Aroër jusqu’à ce que tu viennes à Minnith, leur prenant vingt villes » (Juges 11:33).
David est cité avant Samuel. Il s’agit de la période de sa vie durant laquelle il était poursuivi par Saül « comme on poursuivrait une perdrix dans les montagnes ». Nous avons ici, par conséquent, le côté des souffrances. Quel chemin de souffrances fut celui de David ! C’est celui qui nous est proposé pour le combat : « Prends ta part des souffrances comme un bon soldat de Jésus Christ » (2 Tim. 2:3). On ne peut entrer dans la lutte, livrer le combat de la foi et remporter la victoire, sans prendre sa part des souffrances.
Nous venons de considérer les cinq premiers exemples d’Hébr. 11:32. Certes, dans ce chapitre, nous n’avons que de l’or lavé : le Saint Esprit ne mentionne aucune des fautes des hommes de foi dont il est question. Elles sont passées sous silence, la croix a été comme un barrage et il ne reste que ce que la grâce de Dieu a produit en eux. Cependant, nous savons bien quelles ont été les faiblesses de ces cinq combattants. Et le chiffre cinq n’est-il pas, dans les Écritures, le symbole de la faiblesse humaine ? Cela ne souligne-t-il pas la faiblesse qui est la nôtre pour manifester les caractères de Gédéon, Barac, Samson, Jephté et David ? — Quelle est alors la ressource ? — Elle est dans les deux derniers exemples. Si nous pouvons nous exprimer ainsi, les cinq deviennent sept — ce qui était faible est rendu fort. De faibles qu’ils étaient, ils furent rendus vigoureux.
Samuel et les prophètes. Nous ne les voyons guère sous les traits de combattants. Peut-être Samuel eut-il l’épée en mains pour mettre en pièces Agag (1 Sam. 15:33), la Parole ne le précise pas. Mais Samuel combattait à genoux. « Moïse et Aaron parmi ses sacrificateurs, Samuel parmi ceux qui invoquent son nom, crièrent à l’Éternel et il leur a répondu » (Ps. 99:6). C’est le grand secret de la victoire dans les combats de la foi. Et les prophètes ? Ils avaient une épée en mains pour le combat : l’épée de l’Esprit — les deux dernières pièces de l’armure d’Éphésiens 6 (v. 17, 18). Il n’y a pas de provisions de forces pour le combat de la foi, une dépendance constante est nécessaire et elle est réalisée par la prière. Nous pourrons alors nous servir de la Parole, conduits par le Saint Esprit ; elle sera l’épée grâce à laquelle nous triompherons de l’ennemi.
La Parole et la prière ! Précieuses ressources à notre disposition pour livrer les combats de la foi. Si nous savions mieux les utiliser, nous connaîtrions les victoires et les triomphes dont il est question dans les versets 33 à 38. Au milieu de grandes détresses, quelques-uns ont livré le combat et remporté la victoire. Quels exemples pour nous — bien qu’aujourd’hui, l’adversaire soit plutôt le serpent rusé ou l’ange de lumière (2 Cor. 11:3, 14) que le lion rugissant (1 Pierre 5:8). Dieu veuille nous accorder d’être aussi des vainqueurs !