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Retenons la confession de notre espérance sans chanceler
Hébreux 10:23
Paul Fuzier
ME 1947 p. 29. Les sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest
Table des matières :
2 Lassitude, paresse ou diligence
4 Quatre exhortations de Héb. 10
4.2 Retenons la confession de notre espérance sans chanceler
4.3 Prenons garde l’un à l’autre
4.4 N’abandonnant pas le rassemblement de nous-mêmes
L’épître aux Hébreux, épître du désert, épître des cieux ouverts, a été appelée aussi l’épître des choses meilleures. Elle nous parle, en effet, d’une meilleure espérance, d’une meilleure alliance, de meilleures promesses, de meilleurs sacrifices, de biens meilleurs et permanents, d’une meilleure patrie et d’une meilleure résurrection. C’est de l’espérance que nous désirons nous occuper.
Le commandement qui avait précédé était désormais aboli (Héb. 7:18, 19). Il était à la fois faible et inutile, car Dieu restait caché derrière le voile et rien, dans le système légal, ne rendait l’homme capable de s’approcher de Lui. De sorte que la loi n’ayant rien amené à la perfection, l’ancien ordre de choses a été mis de côté et remplacé par un ensemble de choses meilleures. Ce n’est plus un commandement qui tenait l’homme pécheur loin de Dieu, c’est une espérance qui nous permet d’entrer devant Lui sans aucune crainte. Tout le système de la loi a fait place à celui de la grâce : dans le premier, l’accès de la présence de Dieu était fermé, tandis que nous avons maintenant pleine liberté pour nous approcher. En vertu du sacrifice de Christ, nous avons une place dans le ciel même, c’est notre espérance. Déjà nous pouvons en jouir par la foi, tandis qu’étant encore dans le désert, nous pénétrons dans le sanctuaire.
L’apôtre désirait que les croyants hébreux montrent jusqu’au bout, pour la pleine assurance de l’espérance, la même diligence que celle dont ils avaient fait preuve dans le service des saints, et cela afin qu’ils ne deviennent pas paresseux (6:11-12). Dans le chapitre précédent, il les a blâmés parce qu’ils étaient devenus paresseux à écouter (v. 11). Ils ne l’avaient donc pas toujours été. Il y avait eu un moment où, attirés par l’excellence de la personne de Christ, ils avaient laissé de côté toutes les formes juives. Mais le sommeil spirituel les avait gagnés, ils n’avaient plus devant eux un Christ ressuscité, glorifié dans le ciel, de sorte qu’il était difficile à l’apôtre de leur expliquer tout ce qu’il aurait voulu leur présenter. Ne sommes-nous pas devenus, nous aussi, paresseux à écouter ? Qu’en est-il du zèle de nos devanciers pour entendre parler de Christ ? On est si vite lassé aujourd’hui... C’est pourquoi bien des vérités dans lesquelles se mouvaient avec aisance ceux qui nous ont précédés sont difficiles à expliquer. Nous devrions être des docteurs, vu le temps, et cependant nous avons encore besoin de lait, la nourriture solide étant souvent au delà de ce que nous pouvons assimiler. Aussi, de même que lorsque l’apôtre écrivait aux Hébreux, le ministère doit ramener les saints à la nourriture des hommes faits, c’est-à-dire à la contemplation de Christ dans la gloire.
Dans le chap. 6, il est question de la paresse au sujet de l’espérance chrétienne ; elle détourne nos pensées vers les choses terrestres et nous ôte la joie de savourer celles qui sont en haut. Si cette espérance n’est plus aussi vivante dans nos cœurs c’est parce que nous avons perdu de vue Celui qui est notre précurseur dans la gloire.
Après avoir montré aux croyants hébreux le danger qui les menaçait, l’apôtre les encourage (6:9-10), et exprime le désir de les voir persévérer jusqu’au bout du chemin qui aboutit au repos et dans la gloire. Il souhaite que leur cœur possède une pleine assurance de l’espérance. La « pleine assurance de l’espérance » dépasse beaucoup l’assurance du salut. Dieu avait promis à son peuple de l’introduire dans la terre de Canaan ; il eut l’assurance de son salut quand, de l’autre côté de la Mer Rouge, il put chanter le cantique de la délivrance. Mais n’est-ce pas seulement lorsqu’ils eurent entre leurs mains la grappe d’Eschol que les Israélites possédèrent une « pleine assurance d’espérance » ? Ils pouvaient alors jouir des arrhes du pays — encore savons-nous comment l’ennemi a agi pour le faire tomber en chemin. Jouir des fruits d’une terre donne plus d’assurance que le simple fait d’avoir en mains un titre de propriété — bien que ce titre suffise à une pleine possession. Ayant compassion de notre faiblesse, Dieu a voulu ajouter à la promesse de l’héritage la jouissance des arrhes et Il nous a donné le Saint Esprit qui est « les arrhes de notre héritage » (Éph. 1:13).
Le serment est ajouté à la promesse en raison de la faiblesse de notre foi. Cela était nécessaire pour nous comme pour ces Hébreux chancelants. Le système terrestre ayant pris fin, il s’agissait de saisir l’espérance proposée : Christ dans la gloire où Il veut nous introduire aussi. C’est pour la foi, une foi vivante et exercée. Mais quelle garantie pour affermir l’espérance et fortifier notre foi : Christ lui-même entré en dedans du voile comme précurseur de ses rachetés ! C’est le Saint Esprit qui nous fait jouir de Christ glorifié, prenant les choses qui sont de Lui pour nous les communiquer. Comment ne pas avoir une pleine assurance d’espérance jusqu’au bout, si nous laissons le Saint Esprit exercer sa précieuse activité.
« Nous qui nous sommes enfuis pour saisir l’espérance proposée » (Héb. 6:18). Il y a dans ce passage une allusion aux villes de refuge dans lesquelles l’homicide se trouvait en parfaite sécurité ; il n’avait pas à craindre le vengeur du sang et demeurait là dans l’espérance de la mort du grand sacrificateur. Il pouvait alors retourner dans la terre de sa possession (Nomb. 35:25-28). Pour ce qui nous concerne, il s’agit de demeurer dans le sanctuaire ; nous laissons les choses terrestres pour saisir par la foi l’espérance de la gloire et nous attendons la sortie de notre souverain sacrificateur, Celui qui apparaîtra sans péché à salut à ceux qui l’attendent (Héb. 9:28).
Cette espérance est une « ancre de l’âme », c’est-à-dire qu’elle lie notre âme aux choses célestes — elle fixe nos pensées et nos affections dans le sanctuaire. Dieu se plait ainsi à nous donner confiance en montrant aux regards de notre foi Jésus entré comme précurseur au dedans du voile. Le fait qu’Il est là comme tel est le gage qu’il reviendra pour nous prendre avec Lui et nous faire partager la gloire qu’Il s’est acquise. C’est cette espérance que nous sommes exhortés à retenir sans chanceler (Héb. 10:19-25).
Entrant dans la présence de Dieu, nous voyons Jésus — Celui qui a accompli l’œuvre en vertu de laquelle le voile est déchiré, Celui qui nous a précédés dans le sanctuaire.
L’apôtre adresse alors quatre exhortations basées sur les vérités contenues dans les versets 19 à 21. La première est celle-ci : approchons-nous ! Puisque toutes les barrières ont été ôtées, puisque nous avons déjà dans le sanctuaire un grand sacrificateur établi sur la maison de Dieu, nous pouvons nous approcher sans crainte. Le verset 22 nous décrit l’état moral de celui qui s’approche : avec un cœur vrai, c’est-à-dire droit devant Dieu, exempt de fraude — en pleine assurance de foi, d’une foi qui s’empare des déclarations divines — les cœurs par aspersion purifiés d’une mauvaise conscience et le corps lavé d’eau pure ; il n’est pas question ici de l’onction d’huile, mais de l’aspersion du sang et du lavage d’eau (allusion à Exode 29). L’eau pure qui nous lave est la Parole appliquée à nos âmes par la puissance du Saint Esprit ; elle les régénère et les purifie et cela une fois pour toutes (Tite 3:5 ; 1 Pierre 1:23 ; Jacques 1:18 ; Jean 3:5).
La deuxième exhortation est au verset 23 : « Retenons la confession de notre espérance sans chanceler ». Dans le verset 22, il s’agit de réaliser une entière communion avec Dieu dans le sanctuaire ; dans le verset 23, de nous séparer du monde au milieu duquel nous cheminons. La « confession de notre espérance » c’est un témoignage public. Bien qu’elle ne comporte aucun élément d’incertitude — comme ce que les hommes appellent espérance — l’espérance chrétienne implique quelque chose qui n’est pas encore manifesté. Elle a déjà des effets présents (Héb. 7:19), mais c’est seulement dans l’avenir qu’elle aura sa pleine réalisation — et c’est pour cela qu’elle est appelée espérance. Elle se rapporte à une chose que nous possédons seulement par la foi et que nous attendons. C’est Christ avec toutes les bénédictions qu’Il apportera à sa venue. Dans ce monde, nous professons attendre Christ. C’est là la vraie position chrétienne, l’espérance qu’il s’agit de retenir sans chanceler, car le cœur se décourage vite si l’attente se prolonge quelque peu. « Mon maître tarde à venir... », dit l’esclave qui n’a pas su retenir la confession de l’espérance sans chanceler. Alors, on s’installe dans le monde et on perd de vue le but céleste.
Il ne suffit pas de maintenir une vérité, la chose importante c’est de vivre dans la puissance de cette vérité. Retenir la doctrine du retour du Seigneur et vivre comme si la terre était notre patrie, le cœur rempli de ses préoccupations, de ses angoisses et de ses joies, c’est renier pratiquement notre espérance !
La troisième exhortation (v. 24) est en rapport avec nos relations fraternelles. Il convient de retenir pour soi la confession de l’espérance, mais il faut aussi penser aux autres, nous encourager à marcher tous ensemble dans cet amour qui est le fruit de la vie divine en nous et dans les bonnes œuvres qui témoignent de la réalité de notre profession chrétienne.
Or, cette profession doit être publique et elle se manifeste dans le rassemblement. D’où la quatrième exhortation : « n’abandonnant pas le rassemblement de nous-mêmes » (v. 25). Le verset 23 renferme une exhortation individuelle : le verset 25 une exhortation individuelle en vue d’une bénédiction collective. Les deux paraissent liées à la confession de l’espérance dont il est question au verset 23.
Et « quiconque a cette espérance en lui se purifie comme lui est pur » (1 Jean 3:3). Si cette espérance remplit nos cœurs, nous réaliserons une marche dans le chemin de la sainteté pratique, reflétant les caractères du parfait Modèle. Nous jouirons ainsi de sa communion et de sa présence à nos côtés, nous réaliserons sa présence dans le rassemblement de nous-mêmes. Alors, le rassemblement aura un tel prix pour nos cœurs que nous ne serons amenés ni à le négliger ni à l’abandonner.
Notre espérance c’est d’être avec Jésus dans la gloire. Toujours avec le Seigneur, c’est cela le ciel ! Mais nous pouvons déjà avoir sur la terre un avant-goût de ce bonheur ineffable, nous pouvons déjà jouir de sa présence, chacun individuellement et dans l’Assemblée. Être privé de cette espérance, ne pas la retenir d’une manière pratique, c’est perdre une partie essentielle du christianisme, c’est perdre un des plus puissants motifs à la sainteté que nous donnent les Écritures, et alors il ne peut y avoir ni communion individuelle, ni communion collective.
Exhortons-nous l’un l’autre et cela d’autant plus que nous voyons le jour approcher ! (v. 25). C’est du jour de son apparition qu’il est question dans ce verset — celui qui est généralement présenté quand l’appel est adressé à la conscience. C’est le jour de la rétribution, de la manifestation devant le tribunal de Christ. Quelle perte pour nous, si nous n’avons pas su retenir la confession de notre espérance sans chanceler !
Remplis nos cœurs de la douce espérance
D’être bientôt pour jamais avec toi ;
Et, jusqu’au jour de ta sainte présence,
Ah ! donne-nous de te voir par la foi !