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Deux Lettres aux Éphésiens

 

Paul Fuzier

Les sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest ; ME 1942 p. 76

Table des matières :

1     Épître de Paul aux Éphésiens — Position du chrétien dans les lieux célestes

2     Apocalypse 2 de Jean — Abandon du premier amour

3     Christ veut avoir notre cœur

 

 

Deux lettres ont été adressées aux chrétiens d’Éphèse, la première par l’apôtre Paul, la seconde par l’apôtre Jean, transmettant « ce que l’Esprit dit aux assemblées ».

 

1                        Épître de Paul aux Éphésiens — Position du chrétien dans les lieux célestes

Dans la première, des vérités particulièrement élevées sont développées. Les Éphésiens étaient dans un état qui permettait à l’apôtre de placer tout de suite devant eux l’étendue et la grandeur des conseils de Dieu sans qu’il ait eu besoin auparavant de les amener à se juger. Dès le début de sa lettre, l’apôtre peut ainsi leur dire ce que Dieu a voulu faire pour eux — ce qu’Il a fait aussi pour nous. Il nous a élus en Christ avant la fondation du monde ; prédestinés pour nous adopter pour Lui et rendus agréables dans le Bien-Aimé ; nous avons la rédemption par le sang de Christ, mais encore, Dieu nous a fait connaître le mystère de sa volonté, nous a faits héritiers avec Christ et, déjà, nous a donné les arrhes de l’héritage, le Saint Esprit. Sept bénédictions, plénitude de bénédictions qui sont la part des rachetés. S’il y a des bénédictions individuelles, il y a aussi des bénédictions collectives : le mystère de l’Assemblée est révélé, Corps de Christ pour l’édification duquel sont dispensés tous les dons nécessaires. Connaissant ainsi la position dans laquelle ils ont été placés, individuellement et collectivement, les Éphésiens sont alors exhortés — et nous avec eux — à réaliser cette position dans leur vie pratique, reflétant les caractères de Christ : amour et lumière.

Cette lettre n’est-elle pas le vivant exposé de la position du chrétien dans les lieux célestes, en Christ, et de la marche qui en découle, tandis qu’il est encore ici-bas ? Le chrétien est un homme du ciel cheminant pour un temps sur la terre et tout ce qu’il possède, ses vrais biens, sont des biens célestes. Cela, il ne suffit pas de le savoir et de le dire, nous sommes appelés, comme les Éphésiens, à le réaliser. Comment le pourrons-nous ? Tout d’abord, il est nécessaire que nous ayons une connaissance des vérités de la doctrine qui soit bien autre chose qu’une connaissance par l’intelligence : c’est au cœur des Éphésiens que l’apôtre s’adresse. Le christianisme est beaucoup moins affaire d’intelligence qu’exercice de cœur. Ce n’est pas la connaissance toute théorique, sèche et froide, des bénédictions que Christ nous a acquises, de notre position céleste, de notre union avec Lui, de la position céleste de l’Assemblée, c’est une riche connaissance du cœur, les affections réveillées discernant, au delà de ces merveilles de la grâce, Celui qui en est « l’auteur, la source et la cause ». Le christianisme, ce n’est pas « une religion », c’est une Personne. Sa réalisation pratique est aussi une affaire de cœur et c’est ce que Dieu veut nous dire, par le moyen de l’apôtre, comme Il le disait alors aux chrétiens d’Éphèse. Tel semble être l’objet de cette première lettre.

 

2                        Apocalypse 2 de Jean — Abandon du premier amour

Trente ou trente-cinq ans ont passé... Une deuxième épître est adressée à cette même assemblée. Sans doute, beaucoup de ceux à qui était envoyée la seconde avaient été parmi ceux qui avaient reçu la première. Ils étaient alors dans un état sur lequel l’apôtre n’avait rien eu à dire ; quel effet avait produit en eux cette lettre adressée à leur cœur ? N’est-il pas intéressant et instructif de chercher dans la Parole, la réponse à cette question ? Plusieurs caractères sont énumérés, dans cette deuxième lettre, dont nous pourrions bien désirer qu’ils soient aussi ceux de nos assemblées locales. « Je connais tes œuvres et ton travail, et ta patience » (Apoc. 2:2) : trois choses qui nous rappellent ce que l’apôtre Paul avait écrit aux Thessaloniciens : « œuvre de foi, travail d’amour, patience d’espérance » et les Thessaloniciens étaient « devenus des modèles pour tous ceux qui croient », des modèles, parce qu’imitateurs du Seigneur (1 Thess. 1:3, 6, 7). Sur quatre autres traits notre attention est attirée : le méchant est ôté (selon les enseignements de l’apôtre : 1 Cor. 5:13) ; il y a du discernement spirituel, des souffrances endurées pour le nom du Seigneur et de la persévérance en ces choses : « Tu ne peux supporter les méchants ; et tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et ne le sont pas, et tu les as trouvés menteurs ; et tu as patience, et tu as supporté des afflictions pour mon nom, et tu ne t’es pas lassé » (Apoc. 2:2, 3). Voilà donc un ensemble de sept caractères énumérés qui pourraient nous apparaître comme constituant, dans cette assemblée, un état de choses remarquable et complet. Répétons-le, Dieu veuille que, dans chaque assemblée locale, ces traits soient manifestés pour la joie et la satisfaction de Celui qui est le Chef du Corps, de l’Assemblée (Éph. 1:22, 23).

Cependant il y a un mais : « Mais, j’ai contre toi que tu as abandonné ton premier amour ». C’était au cœur des chrétiens d’Éphèse que l’apôtre Paul s’était adressé et c’était précisément le cœur qui avait défailli ! Combien nous comprenons l’importance des exhortations de l’apôtre dans sa première lettre, combien il avait discerné la chose importante par dessus tout et le danger auquel les Éphésiens étaient exposés ! Ce qui est doux et précieux pour le Seigneur, ce qu’Il désire, c’est un cœur qui ne bat que pour Lui, ce sont des affections dont Il sera le seul objet.

Cette parole solennelle est alors dite à Éphèse : « Souviens-toi... » Souviens-toi de ce jour où, dans ton cœur, Il avait toute la place. S’adressent à son peuple, par la bouche du prophète, l’Éternel avait fait entendre ces paroles : « Je me souviens de toi, de la grâce de ta jeunesse, de l’amour de tes fiançailles... » (Jér. 2:2). Allusion, sans doute, à ce moment où le peuple venait de traverser la Mer Rouge, où il chantait le cantique d’Exode 15, magnifiant Celui qui l’avait délivré. Alors, « Israël était saint à l’Éternel », l’Éternel était tout pour lui. Puis, tout aussitôt, c’est Mara et déjà commence une longue histoire de murmures et d’infidélités. Après huit siècles, l’Éternel pouvait dire encore : « Je me souviens... » Il voudrait aussi qu’Éphèse se souvienne de cette joie, de cette fraîcheur du premier amour. Il voudrait que ce souvenir fasse brûler le cœur, conduise à la repentance et amène l’accomplissement des premières œuvres, fruit du premier amour.

Ce qui a caractérisé l’église d’Éphèse c’est aussi ce qui a caractérisé l’histoire du témoignage sur la terre. Pour ramener les cœurs à Lui, pour réveiller les affections pour sa Personne, le Seigneur permis l’épreuve que Smyrne doit traverser, épreuve qu’Il connaît dans toute son étendue, qui ira croissant, mais qui est mesurée par Celui dont toutes les voies sont sagesse.

 

3                        Christ veut avoir notre cœur

Quel enseignement pour nous ! Christ veut avoir notre cœur : il est son salaire. Sa Personne même, sa Parole dont la richesse infinie nous courbe dans l’adoration sont présentées à nos cœurs, comme la lettre de l’apôtre était adressée au cœur des Éphésiens. Comme eux aussi, si nous avons peut-être manifesté certains caractères que le Seigneur veut apprécier comme fruits de sa grâce, nous avons abandonné ce premier amour qui a pour Lui un si grand prix. Nos cœurs, froids ou tièdes, ne sont pas ce « jardin clos », cette « source fermée », cette « fontaine scellée » où il n’y a de fruits et de parfums que pour Lui seul. Alors, le vent du nord — vent froid et glacial de l’épreuve — a soufflé « pour que les aromates s’exhalent ». Dieu veuille que ce but soit atteint en chacun des siens, afin que le Bien-Aimé puisse venir dans son jardin manger ses fruits exquis. Avec quelle joie Il peut dire : « Je suis venu... » ! Il veut nous associer à cette joie : « Mangez, amis, buvez, buvez abondamment, bien-aimés » (Cant. des cant. 4:12 à 5:1). Puisse-t-elle être notre part à chacun dans ces jours de tristesse !