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IL Y A CE QUI ME TIENT ASSIÉGÉ TOUS LES JOURS,

 

 

LA SOLLICITUDE POUR TOUTES LES ASSEMBLÉES

 

 

2 Cor. 11:28

 

Paul Fuzier

Les sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest ; ME 1947 p. 3

 

Plan de lecture :

1     Départ de conducteurs et les conséquences

2     Sollicitude pour les assemblées

3     Apôtre Paul pratiquant la sollicitude pour les assemblées

4     Place importante de la prière

5     Assumer ses responsabilités

6     Sollicitude pour les petites assemblées

7     Sollicitude pour les grandes assemblées

8     Désirer l’amour et la paix

9     Immensité des besoins — Ressources de Dieu suffisantes

 

 

1                        Départ de conducteurs et les conséquences

Une année vient de se terminer, qui a été marquée pour nous tous par un grand deuil. Dieu veuille soutenir, diriger et enseigner Lui-même ceux qui ont la charge de la publication de ce journal et qui, n’ayant plus les conseils expérimentés de celui que le Seigneur a retiré, se recommandent d’autant plus aux prières des frères et des assemblées.

Au début de cette nouvelle étape du chemin, les besoins actuels sont de telle nature qu’il nous paraît opportun d’écrire les quelques réflexions qui nous ont été suggérées par le verset cité en tête de ces lignes.

Nos conducteurs sont recueillis dans le repos, ayant achevé la course. Ils ont été des hommes de Dieu ; ils avaient une grande autorité morale, appréciée en tout temps et en particulier dans les difficultés. Leur départ nous laisse affaiblis, tandis que l’ennemi redouble d’efforts, multipliant ses assauts contre le témoignage — et de combien de façons ! Dans le sentiment de l’état de faiblesse qui nous caractérise et devant les dangers menaçants, regardons à Celui qui est le Même et qui jusqu’au bout veut s’occuper de son Assemblée. Il la nourrit et la chérit. Il la purifie et la sanctifie.

 

2                        Sollicitude pour les assemblées

Que l’esprit qui animait l’apôtre nous anime aussi ! Aucune des difficultés qu’il avait à rencontrer dans le chemin du service ne pouvait détourner ses pensées de ce qui concernait les assemblées. Imitateur de Celui qui a été ici-bas le Témoin fidèle et véritable, il désirait que chaque croyant le soit aussi de lui (1 Cor. 11:1), mais encore, que partout puisse être rendu un témoignage collectif tel que le Seigneur soit glorifié dans l’Assemblée. Pour cela, les saints doivent être enracinés et fondés dans l’amour » ; l’amour est le terrain dans lequel les racines doivent pénétrer pour que la plante puisse croître et se développer. Alors, « tous les saints », nourris et occupés de l’amour du Christ, en seront remplis « jusqu’à toute la plénitude de Dieu ». Quelle gloire pour le Seigneur dans son Assemblée ! (Éph. 3:14-21).

 

3                        Apôtre Paul pratiquant la sollicitude pour les assemblées

Tout au commencement du ministère de l’apôtre, « les assemblées... étaient en paix, étant édifiées, et marchant dans la crainte du Seigneur : et elles croissaient par la consolation du Saint Esprit » (Actes 9:31). Quel beau tableau de l’état des assemblées ! Considérons-le avec attention, demandant au Seigneur que ces traits soient aussi ceux de toutes les assemblées locales ! Mais peu après déjà, que de besoins se faisaient jour ! L’apôtre connaissait l’état particulier et les besoins de chacune des assemblées. Ceux de Colosses n’étaient pas les mêmes que ceux de Corinthe, Philippes ou Thessalonique. Épaphras, son compagnon de service, lui avait dit les difficultés auxquelles les Colossiens avaient à faire face : certains, par des discours spécieux, essayaient de les séduire ; l’enseignement des hommes, la philosophie constituaient un danger en présence duquel il fallait veiller. L’apôtre écrit à cette assemblée pour présenter, en contraste avec ce qu’il appelle de « vaines déceptions », les gloires de la personne de Christ en création et en rédemption ; il exhorte les Colossiens à « tenir ferme le chef ». Mais surtout, il leur montre quel était son travail et celui d’Épaphras en leur faveur : lui ne cessait de prier pour eux tous, Épaphras combattait pour eux par des prières. À Corinthe, il y avait beaucoup de désordres : la popularité d’un ou plusieurs faux docteurs avait produit des divisions ; l’autorité apostolique de Paul semblait avoir été mise en question ; les Corinthiens se glorifiaient de l’intelligence humaine ; ils avaient des différends entre eux qu’ils portaient jusque devant les tribunaux ; la Cène du Seigneur n’était pas célébrée comme elle doit l’être. Que de choses laissaient à désirer ! L’apôtre exhorte et enseigne. Mais aussi, avec sollicitude, il priait « tous les jours » pour cette assemblée comme pour les autres. À Philippes, deux soeurs avaient quelques difficultés entre elles ; il les supplie d’avoir « une même pensée dans le Seigneur » , il demande aux Philippiens d’avoir une même pensée, un même amour, d’être conduits par un même sentiment, ne pensant qu’à une seule et même chose. Il les occupe de Christ, vie, modèle, force, joie et but du racheté. Mais aussi il leur dit tout ce qu’il demandait à Dieu pour eux. S’agit-il de Thessalonique, il faisait toujours mention des Thessaloniciens dans ses prières et, dans sa deuxième épître, il donne l’objet de sa requête à Dieu en leur faveur. (Col. 1:9-11 ; 4:12 ; 2 Cor. 11:28 ; Phil. 1:9-11 ; 1 Thess. 1:2 ; 2 Thess. 1:11-12).

 

4                        Place importante de la prière

La sollicitude de l’apôtre pour toutes les assemblées ! — « Outre ces choses exceptionnelles », écrit-il — et la note, dans nos Bibles, nous donne le sens de cette expression : choses de dehors — « il y a ce qui me tient assiégé tous les jours, la sollicitude pour toutes les assemblées ». Il a parlé des souffrances endurées dans son chemin de service. Il a énuméré toutes ces « choses de dehors », toutes ces souffrances du corps, de « l’homme extérieur », puis ensuite il parle de la souffrance du coeur, de « l’homme intérieur », qu’il éprouvait en considérant l’état des assemblées. Mais il savait utiliser la grande ressource qui était à sa disposition — comme elle est à notre disposition : il priait avec instance « tous les jours » et « pour toutes les assemblées ». Il avertissait, il exhortait, oui, mais surtout il priait ! Combien peu nous imitons son exemple et combien cela nous humilie ! Il y a cependant, dans tant d’assemblées locales des besoins aussi pressants, si ce n’est davantage, qu’autrefois à Colosses, Corinthe. Philippe ou Thessalonique.

 

5                        Assumer ses responsabilités

Nous pourrions être découragés en considérant l’étendue et la multiplicité des besoins. Dieu veuille susciter des pasteurs fidèles pour s’occuper du troupeau — pour fortifier les brebis faibles, guérir celles qui sont malades, bander les blessées, ramener les égarées et chercher celles qui sont perdues. Que ceux qu’Il a qualifiés pour un si précieux service sentent leur grande responsabilité et soient dirigés par le Souverain Pasteur des brebis pour le remplir avec fidélité, étant eux-mêmes « les modèles du troupeau » (1 Pierre 5:2-4). Sujet de prières ! Mais nous serions coupables si, constatant que nous ne sommes pas parmi les pasteurs qui ont la charge du troupeau, nous nous désintéressions des besoins des assemblées. Il reste à chacun le service de la prière « pour toutes les assemblées ».

 

6                        Sollicitude pour les petites assemblées

Pensons à tant de petite assemblées locales, maintenues jusqu’à aujourd’hui par la grâce du Seigneur, telles un faible lumignon qui fume. Peut-être n’y a-t-il là aucun don ? Mais le Seigneur est fidèle à sa promesse : au milieu des deux ou trois assemblés à son nom, Il ne peut pas manquer. Que sa présence soit goûtée et savourée dans le rassemblement ; elle est la suprême bénédiction, l’âme qui en jouira sera toujours heureuse et toujours rafraîchie. Mais encore, Dieu fournit toutes les ressources nécessaires : sa Parole et son Esprit demeurent au milieu de nous. L’Éternel pouvait le dire à son peuple dans des jours d’extrême faiblesse ; la même promesse est aussi pour son peuple céleste dans des jours de ruine. Nous entendons souvent exprimer des craintes au sujet de la jeunesse qui se trouve dans de telles localités et certes, c’est encore un sujet de prières. Mais n’oublions pas que les choses importantes qu’il faut inculquer à nos enfants, en rapport avec le rassemblement, sont celles-ci : chercher la présence du Seigneur et en jouir — trouver dans la Parole la nourriture dont l’âme a besoin — sentir l’action puissante de l’Esprit de Dieu. Tout cela, nous pouvons l’avoir dans l’assemblée numériquement la plus faible, même s’il n’y a aucun frère qui ait reçu un don du Seigneur. Bénissons Dieu pour tant de dons richement appréciés, demandons-Lui de les multiplier ; mais ce serait un grave danger que de rechercher les dons pour eux-mêmes et de laisser croire à nos enfants que l’on va dans le lieu de rassemblement pour entendre un discours agréable à l’oreille. Les dons n’ont de valeur que dans la mesure où ils sont un moyen pour nous occuper de Christ, nous nourrir de la Parole, nous placer sous l’action du Saint Esprit.

Prions le Seigneur pour qu’Il n’ôte pas la lampe de tel ou tel lieu où il semble qu’à vue humaine le témoignage est près de disparaître. Peut-être n’y a-t-il plus qu’un seul frère, d’âge avancé. Le Seigneur a tous les moyens à sa disposition pour préparer ce qui sera nécessaire afin que le rassemblement puisse être maintenu. Demandons-Lui de le faire ! Bien souvent, cette parole peut s’appliquer à nous : « Vous n’avez pas, parce que vous ne demandez pas » (Jacques 4:2). Que cette pensée nous incite à prier davantage pour ces témoignages qui semblent près de mourir, afin que soit affermi ce qui reste.

 

7                        Sollicitude pour les grandes assemblées

Mais il y a aussi des assemblées plus nombreuses qui ont tout autant besoin que nous intercédions pour elles. Elles sont souvent dans de grandes villes ; il est difficile de visiter tous ceux qui auraient spécialement besoin de l’être, auxquels il faudrait apporter réconfort, et encouragement. exhortation ou consolation. Les brebis vont ainsi parfois à la dérive, comme un troupeau qui n’a pas de berger. Cette absence de soins pastoraux préventifs entraîne des chutes douloureuses... Ne manque-t-il pas aussi chez beaucoup, dans de tels rassemblements, l’exercice nécessaire ? Ne se réunit-on pas, souvent, comme on le ferait pour assister a un service religieux sans y prendre part, au moins en silence, par la prière ? Tout cela est une cause de faiblesse, non seulement pour l’assemblée locale, mais aussi pour le Corps tout entier.

 

8                        Désirer l’amour et la paix

N’avons-nous pas à demander encore, avec persévérance, « que l’amour fraternel demeure » ? un amour vrai, sans hypocrisie, fruit de la nouvelle nature. Que l’on nous permette de rappeler à cet égard l’exemple de l’un de nos précieux conducteurs, aujourd’hui dans le repos. Pendant bien des années, dans l’assemblée locale où il se trouvait, il n’a jamais manqué d’adresser à Dieu cette prière, au début de chaque réunion mensuelle d’administration : Que toutes choses parmi nous se fassent dans l’amour ! Sa longue expérience chrétienne l’avait amené à réaliser combien il était nécessaire de présenter cette requête à Dieu, avec persévérance, pour la vie et la prospérité de l’assemblée. « Demandez la paix de Jérusalem ; ceux qui t’aiment prospéreront » (Ps. 122:6). Nos âmes prospèreront si nous avons à coeur les intérêts et le bien de l’assemblée, si nous désirons sa paix. Désirons-la pour la bénédiction de tous les rachetés — de tous ceux avec lesquels nous cheminons (car s’il n’y a pas la paix dans l’assemblée, il n’y aura ni joie ni bénédiction) et aussi de tous ceux qui nous entourent (car ils seront attirés si l’assemblée est en paix et jouit de tous ses privilèges, tandis qu’ils s’éloigneront s’ils voient des discordes). Mais désirons surtout la paix et la prospérité de l’assemblée pour que le nom du Seigneur soit glorifié au milieu d’elle.

 

9                        Immensité des besoins — Ressources de Dieu suffisantes

Il y a tant de besoins à présenter à Dieu aujourd’hui : nous n’avons pas la pensée de les énumérer tous dans ces quelques lignes — et d’ailleurs, qui pourrait les énumérer ? Notre faiblesse est extrême, mais les ressources de notre Dieu demeurent et sa grâce surabonde. Faisons appel à toutes les ressources de cette grâce divine ! Le peuple eût été détruit, si Moïse ne s’était tenu à la brèche devant l’Éternel (Ps. 106:23). Plus tard, l’Éternel doit dire de son peuple : « J’ai cherché parmi eux un homme qui fermât l’enceinte et qui se tînt à la brèche devant moi pour le pays, afin que je ne le détruisisse pas ; mais je n’en ai point trouvé » (Ézéch. 22:30). Si au moins un seul des rachetés de Christ imitait l’exemple de Moïse, comme aussi celui de l’apôtre ! Et que serait-ce si tous, animés d’un même esprit, soit dans le particulier, soit dans les réunions de prières, nous savions crier à Dieu « tous les jours » et « pour toutes les assemblées » !

Le souhait que nous formulons, au début de cette année nouvelle, c’est qu’exercés profondément quant aux besoins des assemblées, nous comprenions mieux la nécessité de cette sollicitude de tous les jours pour toutes les assemblées.