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J’AI RASSASIÉ L’ÂME LASSÉE... — Jérémie 31:25

 

Paul Fuzier

 

Table des matières

1     Circonstances des Psaumes 42 et 63

2     Des détresses qui prédominent

3     Sujets de peine et découragements actuels

4     Bonheur dans le sanctuaire

5     Au service des autres

 

Les sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest ; ME 1946 p. 3

1                        Circonstances des Psaumes 42 et 63

Le Psaume 42 et le Psaume 63 ont été composés, le premier par les fils de Coré, le second par David, au travers de circonstances bien difficiles. Dans le Psaume 42, il est question de larmes, d’un abîme qui appelle un autre abîme, de vagues et de flots — l’âme est abattue et agitée... (v. 3, 5 à 7, 11). Lorsque David écrit le Psaume 63, il est dans le désert de Juda, au milieu d’une « terre aride et altérée, sans eau », tandis que des hommes cherchent sa vie (v. 1-9). C’était donc un jour d’épreuve, pour David comme pour les fils de Coré.

Ces deux Psaumes font partie l’un et l’autre du second Livre dans lequel nous avons, prophétiquement, l’expression des sentiments qu’éprouvera le Résidu de Juda pendant la grande tribulation, après qu’il aura fui hors de la Judée où il avait été ramené auparavant et où il pensait sans doute jouir désormais de la bénédiction divine. Il se réfugiera au désert où il sera l’objet des soins de l’Éternel pendant les trois ans et demi qui forment la dernière demi-semaine prophétique de Daniel (Apoc. 12:14), ayant laissé cependant dans « la ville du grand Roi » ceux des siens qui s’y trouvaient, selon la parole de l’Éternel adressée à Jérusalem par le prophète : « Et je laisserai au milieu de toi un peuple affligé et abaissé, et ils se confieront au nom de l’Éternel » (Sophonie 3:12). Quelle douleur pour le cœur de ces fidèles, ainsi obligés de s’enfuir loin de leur terre, sous l’oppression de l’ennemi, tandis que l’Antichrist s’assied dans le temple où il se fait adorer comme Dieu ! Dans les larmes, ils rappellent les jours durant lesquels ils allaient jusqu’à la maison de Dieu « avec une voix de triomphe et de louange » et où ils contemplaient la gloire de l’Éternel dans le lieu saint (Ps. 42:4 ; 63:2).

 

2                        Des détresses qui prédominent

Que nous considérions ces deux Psaumes au point de vue des circonstances qui ont donné lieu à leur composition ou au point de vue prophétique, nous sommes donc dans l’un et l’autre au sein de la plus grande détresse. Pourtant, les états d’âme qui y sont dépeints sont différents. Sans doute, dans le Psaume 42, si l’âme traverse l’affliction et connaît l’opprobre, elle discerne en cela la main de Dieu appesantie sur elle et elle a l’assurance qu’Il interviendra pour la secourir et la délivrer. Comme dans le Psaume 63, elle ne soupire pas tant après le retour de circonstances heureuses : elle a soif de Dieu ! (Ps. 42:2 ; 63:1). Mais de quoi est-elle surtout occupée, si ce n’est d’elle-même et de sa souffrance ? Ne pouvons-nous pas dire qu’elle se nourrit de sa peine et de ses larmes ? « Mes larmes ont été mon pain jour et nuit » (v. 3). Bien au contraire, dans le Psaume 63, David goûte la pleine paix du sanctuaire. Il est au milieu d’un désert aride, mais ses regards s’élèvent au-dessus de la scène qui l’environne : il connaît la bonté de Dieu et il en jouit malgré que tout soit contre lui. Ce ne sont pas ses larmes qui sont sa nourriture, son âme est « rassasiée comme de moëlle et de graisse » (v. 5). Aussi, il n’est question ni d’accablement ni d’agitation, mais d’une joie qui remplit le coeur jusqu’à le faire déborder !

Que la méditation de ces deux Psaumes nous instruise et nous encourage tout à la fois ! « Beaucoup disent : qui nous fera voir du bien ? » (Ps. 4:6). C’est le cri d’une âme abattue et découragée.

 

3                        Sujets de peine et découragements actuels

Certes, si nous regardons autour de nous, il y a bien des motifs de découragement parfois, et les sujets de verser des larmes ne manquent pas pour des coeurs exercés. Sans doute, cet exercice est nécessaire et nous pouvons bien pleurer en présence de tant de douleurs ! Oui, il nous convient de mener deuil. Mais, mener deuil et se décourager sont deux choses tout à fait différentes. Il n’est pas bon que nous ne soyons occupés que de nos difficultés et Dieu nous garde de nous nourrir de nos larmes ! Cela nous conduirait au pourquoi des fils de Coré : « Pourquoi es-tu abattue, mon âme, et es-tu agitée au dedans de moi ? » — Dirigeons nos regards en haut et disons avec David : « Lève sur nous la lumière de ta face » (Ps. 4:6). Le découragement fera place alors à la joie et à la paix : le verset 7 du Psaume 4 nous parle de joie et le verset 8, de paix.

Pour beaucoup d’entre nous, les jours actuels sont très difficiles, à bien des égards. Même pour ceux dont la vie paraît exempte de préoccupations ! Que de luttes intérieures parfois, que d’épreuves morales ignorées de notre entourage... Aussi, nous sommes souvent lassés et nous sentons le découragement nous envahir ; le chemin nous semble trop long, comme pour Élie autrefois. Mais, quelle grâce ! notre Dieu veut s’occuper de nous avec bonté et tendresse : « J’ai rassasié l’âme lassée, et j’ai rempli toute âme languissante » (Jérémie 31:25). Quoique peut-être nos circonstances restent toujours les mêmes, Il veut changer notre deuil en allégresse et nous réjouir en nous délivrant de notre douleur, comme Il le fera pour Israël plus tard, lors du rassemblement de toutes les tribus. « Tu as changé mon deuil en allégresse, tu as détaché mon sac, et tu m’as ceint de joie ; afin que mon âme te loue par des cantiques et ne se taise point » (Jér. 31:13 ; Ps. 30:11, 12).

 

4                        Bonheur dans le sanctuaire

Il rassasie l’âme lassée, au travers de son épreuve, en l’occupant des délices du saint lieu, de Christ lui-même. Comme il fait bon l’expérimenter !

Savourant ainsi les félicités du sanctuaire, rassasiés comme de moëlle et de graisse, nous pourrons louer le Seigneur avec des lèvres qui chantent de joie et notre âme s’attachera à Lui pour le suivre avec plus de fidélité et de zèle que nous n’en avons montré dans le passé. Nous irons alors de force en force, assurés d’un secours qui ne nous fera jamais défaut jusqu’au moment où nous paraîtrons devant Dieu, dans la pleine lumière de la maison du Père (Ps. 63:5-8 ; 84:7).

 

5                        Au service des autres

Ceux auxquels un service a été confié ont un privilège particulier. Leur âme étant rassasiée de la graisse du sanctuaire, ils pourront donner au peuple de Dieu la nourriture dont il a besoin : « je rassasierai de graisse l’âme des sacrificateurs, et mon peuple sera rassasié de mes biens, dit l’Éternel » (Jér. 31:14). Privilège, mais aussi responsabilité de ceux que le Maître a établis sur les domestiques de sa maison pour leur donner au temps convenable leur ration de blé. « Bienheureux est cet esclave-là que son Maître, lorsqu’il viendra, trouvera faisant ainsi » (Luc 12:42, 43). C’est dans la mesure dans laquelle les serviteurs de l’Assemblée jouiront du sanctuaire et seront « rassasiés de graisse » que le troupeau sera nourri des choses excellentes.

Au début d’une nouvelle étape dans le chemin qui nous conduit au port désiré, le souhait de nos coeurs c’est que nous puissions les uns et les autres, à la place que le Seigneur nous a assignée, quelles que soient nos circonstances et nos épreuves, jouir du bonheur de ceux qu’Il a choisis et qu’Il veut faire habiter dans ses parvis pour les rassasier du bien de Sa maison ! (Ps. 65:4).