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SUR LA RESPONSABILITÉ DES PARENTS CHRÉTIENS

 

Paul Fuzier

Les sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest ; ME 1940 p. 89

Table des matières :

1     Tristesse d’une jeunesse qui s’en va

2     Des parents qui remontent le courant

3     Rôle des mères

4     Influence de la marche pratique des parents

5     Importance de lire la Parole de Dieu

6     Être des exemples vivants — Importance de la prière

 

 

1                        Tristesse d’une jeunesse qui s’en va

Il est douloureux de voir, en tant d’endroits, la jeunesse chrétienne s’éloigner des rassemblements, chercher dans le monde des joies et des satisfactions que Satan fait miroiter devant elle, mais ne donne pas. Ici et là, des vides se creusent, des places restent inoccupées : ceux que le Seigneur retire ne sont pas tous remplacés parce que, dans la génération qui monte, ceux qui abandonnent le chemin du témoignage sont trop nombreux. Et, parmi ceux qui restent, combien les vérités de la Parole concernant l’Assemblée, la marche chrétienne, sont peu ou mal connues. On suit les réunions un peu par routine, ne connaissant qu’à peu près les principes du rassemblement. Ce qui paraît nous manquer beaucoup, c’est une connaissance personnelle et approfondie des Écritures ; la lecture des précieux ouvrages que nous ont laissés ceux qui, « avec leurs bâtons », ont creusé des puits (Nomb. 21:18) — dons merveilleux que le Seigneur avait suscités pour son Assemblée, ministère béni de ceux qui, étant morts, parlent encore (Héb. 11:4).

 

2                        Des parents qui remontent le courant

N’avons-nous pas à lutter, chers parents chrétiens, pour remonter le courant ? Ce qui est à la racine du mal, n’est-ce pas, dans une large mesure, l’insuffisance de l’éducation chrétienne, dans nos familles ? Nous laissons, trop souvent, le soin de cette éducation aux frères ou aux sœurs qui s’occupent des écoles du dimanche — service précieux, accompli avec cœur et dévouement, pour lequel nous avons besoin de prier davantage, mais qui ne saurait, en aucune façon, remplacer l’éducation chrétienne que nous avons la responsabilité de donner à nos enfants. Dès leur tout jeune âge, habituons-les à la lecture journalière de la Parole. Les chrétiens de Bérée examinaient « chaque jour les Écritures » (Actes 17:11). Nous pouvons penser qu’ils le faisaient en famille et qu’ainsi les enfants, comme les parents, recevaient instruction, enseignement et exhortations. Le Seigneur, lui-même, avait appris à ses disciples à demander : « Donne-nous chaque jour le pain qu’il nous faut » (Luc 11:3). Nourriture matérielle, sans doute, mais aussi nourriture spirituelle, l’une aussi nécessaire que l’autre, car « l’homme ne vit pas de pain seulement, mais... de tout ce qui sort de la bouche de l’Éternel » (Deut. 8:3). Et cela nous est dit, précisément, en rapport avec la manne, que tout Israélite devait recueillir, durant la traversée du désert, chaque matin, non seulement pour lui-même, mais aussi pour tous ceux qui étaient « dans sa tente » (Ex. 16:16 et 21).

 

3                        Rôle des mères

Insisterons-nous sur le rôle si important, si décisif, de la mère chrétienne ? Dès son enfance, Timothée avait été instruit dans les saintes lettres ; quel enseignement il avait reçu de sa grand’mère Loïs et de sa mère Eunice ! (2 Tim. 3:14, 15 ; 1:5). Dans quelle pieuse atmosphère avait grandi Marc ! Il ne nous est rien dit de son père ; la Parole ne nous parle que de sa mère, et un seul détail nous est donné sur ce foyer chrétien, mais comme il paraît bien le caractériser : « Plusieurs y étaient assemblés et priaient » (Actes 12:12). Aussi, quelle fin que celle de Marc : après quelques faux pas sans doute, il fut « utile pour le service » (2 Tim. 4:11), « en consolation » à l’apôtre Paul (Col. 4:10, 11), et l’Esprit de Dieu l’a employé pour retracer la vie du parfait Serviteur. N’est-ce pas que les pieux enseignements de sa mère avaient porté leur fruit ? Et ce qu’avait écrit le roi Salomon n’était-il pas vérifié : « Élève le jeune garçon selon la règle de sa voie ; même lorsqu’il vieillira, il ne s’en détournera point » (Proverbes 22:6). Lisons attentivement le récit des règnes des rois de Juda et d’Israël : lorsqu’un nouveau roi monte sur le trône, il est dit qu’il fit ce qui est bon — ou mauvais — aux yeux de l’Éternel, et il est presque toujours ajouté : « Le nom de sa mère était... » (1 Rois 14:21 ; 15:2, 10 ; 2 Rois 12:1 ; 14:2 ; 15:2, 33 ; 18:2 ; 21:1, 19 ; 22:1, etc.). L’Esprit Saint ne veut-il pas, par ce fait, attirer notre attention sur l’influence de la mère ? Combien d’autres exemples n’avons-nous pas, dans la Parole, qui constituent de précieux encouragements pour une mère chrétienne ! La vie d’un enfant sera marquée de l’empreinte ineffaçable de l’éducation que sa mère lui aura donnée.

 

4                        Influence de la marche pratique des parents

Mais, s’il y a parmi la jeunesse tant de désaffection pour les choses « qui sont vraiment la vie », n’est-ce pas, surtout, parce que notre marche pratique est souvent en contradiction avec ce que nous disons et devrions être ? Avant la naissance de Samson, son père, Manoah, avait posé cette question : « Quelle sera la règle du jeune garçon, et que devra-t-il faire ? » L’Ange de l’Éternel répond (à côté de la question, semblerait-il à première vue) : « La femme se gardera de tout ce que je lui ai dit. Elle ne mangera rien de ce qui sort de la vigne, et elle ne boira ni vin ni boisson forte, et ne mangera rien d’impur. Elle prendra garde à tout ce que je lui ai commandé » (Juges 13:12-14). Sans doute l’Ange, étant apparu, en premier lieu, à la femme de Manoah, lui avait déclaré : « Tu enfanteras un fils ; et le rasoir ne passera pas sur sa tête, car le jeune garçon sera nazaréen de Dieu dès le ventre de sa mère » (v. 5). Les trois caractères du nazaréen, l’enfant devait les manifester dès son tout jeune âge : ne pas boire de vin (aucune des joies de la terre) ; ne pas raser sa tête (soumission et consécration à Dieu, obéissance à sa Parole) ; ne pas toucher un corps mort (aucun contact avec ce qui est impur) (Nomb. 6). Mais cela, l’Ange de l’Éternel ne le répète pas quand il répond à la question de Manoah : il ne s’agit pas de savoir ce que le jeune garçon devra faire ; il s’agit de ce que sa mère fera. (Et nous pouvons souligner, là encore, le rôle si important de la mère chrétienne). C’est le côté de la responsabilité des parents : il faut que nous soyons séparés, nous-mêmes, de tout ce qui est le monde, pour que nos enfants soient gardés pour Christ. Tout ce qui nous caractérise exerce sur nos enfants une influence dont nous mésestimons souvent la portée. Quel fut le résultat, en ce qui concerne Samson ? « Et l’enfant grandit, et l’Éternel le bénit » (Juges 13:24). Pourrions-nous désirer, pour nos enfants, quelque chose de plus élevé ?

Solennelle responsabilité que celle des parents chrétiens. En nous confiant un enfant, Dieu nous confie une âme — qu’il est grand, le prix d’une âme ! — et cette âme, Dieu la veut pour le ciel. Si cet enfant nous est retiré avant qu’il ait atteint l’âge de responsabilité, nous savons bien qu’il est recueilli dans le repos de la présence de Dieu. La comparaison des passages bien connus, Matthieu 18:11 et Luc 19:10, ne nous laisse aucun doute à ce sujet. Mais le jour où cet enfant devient responsable, il n’ira au ciel que si, ayant à faire personnellement avec le Seigneur, il croit « au nom du Fils unique de Dieu », étant justifié par la foi, une foi individuelle. C’est donc là notre responsabilité : élever cet enfant de telle manière qu’il soit sauvé, ayant cru à l’évangile. Et, si nous manquons à cette responsabilité, une âme que Dieu nous avait confiée et qui était destinée au ciel, sera à jamais perdue « dans le feu éternel qui est préparé, pour le diable et ses anges ». Nous avons besoin, n’est-il pas vrai, de peser cette responsabilité — dont nous pourrions écrire qu’elle serait effrayante, si nous ne pouvions compter sur le secours d’en-haut, sur les promesses de la Parole et sur toutes les ressources de la grâce de notre Dieu.

Que devait faire la femme de Manoah ? Ne manger rien de ce qui sort de la vigne, ne boire ni vin, ni boisson forte, ne manger rien d’impur. Combien, hélas ! trop souvent, nous recherchons, pour nous-mêmes, les joies terrestres qui nous conduisent à un contact avec des choses impures. Nos enfants nous observent ; nos manquements, nos inconséquences ne leur échappent pas. Quel exemple nous leur donnons ainsi s’ils ont, sous les yeux, un chemin de désobéissance ! Comment pourrons-nous, alors, les élever « sous la discipline et les avertissements du Seigneur » ? (Éph. 6:4). Nous n’aurons, peut-être, même plus la liberté de leur lire la Parole qui juge notre conduite. Pensons à la responsabilité qui est la nôtre tandis que nous marchons dans un tel chemin : perte pour nous sans doute ; mais réfléchissons aux conséquences — éternelles peut-être — que cela est susceptible d’avoir pour ceux que nous aimons tant ! Arrêtons-nous un instant, scrutons nos voies. Prenons garde : pensons à nos enfants...

 

5                        Importance de lire la Parole de Dieu

Mais, s’il y a un danger dans la mondanité qui, de plus en plus, envahit nos foyers, oserions-nous en signaler un autre ? Nous avons insisté sur la nécessité d’une lecture journalière des Écritures et nous ne saurions trop le faire : n’avons-nous pas, cependant, à veiller quant à l’esprit dans lequel nous le faisons ? Laisser à nos enfants l’impression de quelque chose qui est fait par habitude, ou encore d’un devoir austère à remplir, d’une tâche pénible à laquelle il leur tarde de pouvoir échapper, ne serait-ce pas aller à l’encontre du but recherché ? Ce qu’il nous faut, semble-t-il, c’est apprendre à nos enfants à aimer le Seigneur ; faire naître d’abord, développer ensuite, dans leurs cœurs, cette joie de Lui appartenir et de vivre avec Lui. Rendons attrayante pour eux cette lecture de la Parole en famille ; intéressons-les à ce qu’ils lisent ; laissons-leur poser des questions, pour lesquelles le Seigneur nous donnera la réponse qui convient. Mettons-nous à leur portée dans l’explication que nous leur donnerons du texte lu ; revenons avec persévérance sur ce qui a déjà été vu les jours précédents... Nous serons réjouis par les résultats obtenus, manifestation de la grâce de Dieu. Nous serons encouragés en voyant de jeunes âmes s’ouvrir aux merveilles de la Parole, désireuses de les comprendre mieux. Nous serons confondus en voyant combien profondément la semence aura pénétré et avec quelle joie elle aura été reçue. Et, plus tard, « au temps propre, nous moissonnerons, si nous ne défaillons pas » (Gal. 6:9).

 

6                        Être des exemples vivants — Importance de la prière

Mais surtout, et là encore, pour apprendre à nos enfants à aimer le Seigneur, soyons pour eux des exemples vivants. Parlons-leur beaucoup de Jésus, sans doute, mais montrons-leur, par notre vie de chaque jour, quel prix cette Personne a pour nos cœurs. Montrons-leur que le bonheur — que Satan leur promet en les attirant vers le monde — nous l’avons trouvé en Jésus. N’oublions pas que le témoignage muet est plus puissant encore que celui s’exprimant par des paroles et que ce dernier est sans grand fruit, si le premier ne l’accompagne : le témoignage est dans les actes bien plus encore que dans les paroles.

Méditons beaucoup sur notre responsabilité à l’égard de nos enfants. Si nous y pensions davantage, cela ne nous conduirait-il pas à une vie pratique répondant mieux à ce que le Seigneur attend de nous ? Quels résultats alors, pour nous-mêmes, dans nos maisons, dans les assemblées !

N’oublions pas, enfin, que si nous pouvons être remplis de crainte devant la responsabilité qui pèse sur nos épaules, nous avons une ressource toujours à notre disposition : la prière. Prions pour nous, afin que Dieu nous donne la sagesse dont nous avons tant besoin à tout moment — prions pour nos enfants, afin que Dieu accomplisse, dans leurs cœurs, une œuvre pour laquelle il faut regarder à Lui — prions pour tous les enfants, afin qu’il nous soit accordé la grâce, si le Seigneur tarde, de voir cette chère jeunesse grossir les rangs du témoignage — prions pour tous les parents chrétiens, afin qu’il nous soit donné d’être de bons administrateurs de ce que Dieu a voulu nous confier. Il nous en sera demandé compte : pensons-y !