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NOS LECTURES

 

2 Timothée ; 2 Rois 4:38-44 ; 2 Pierre 3:16-18

 

Paul Fuzier

Les sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest

 

Table des matières :

1     2 Timothée : les saintes Écritures — 2 Pierre 3 :16-18 : tordre les Écritures

2     2 Rois 4 : un poison de belle apparence — le remède : Christ

 

ME 1941 p. 90

 

Les trois portions des Écritures rappelées à l’entête de ces lignes nous ont suggéré quelques réflexions qui paraissent répondre à un besoin actuel. C’est ce qui nous engage à les présenter et notre but serait atteint si Dieu, dans Sa grâce, voulait s’en servir d’une part, pour nous détacher de certaines lectures qui offrent un danger caché mais réel cependant (côté négatif), d’autre part, pour nous amener à lire davantage la Parole et les écrits qui nous conduisent sans cesse à la Parole pour nous y faire contempler Christ (côté positif). Il y a aujourd’hui certaines difficultés à vaincre pour se procurer ces écrits, dans nos contrées tout au moins, alors que nous les avons eus librement à notre disposition pendant si longtemps. Dieu ne l’aurait-Il pas permis pour nous en faire apprécier davantage la valeur ? Il nous prive parfois de bénédictions dont nous n’avons pas su goûter tout le prix pour nous amener à les désirer, à les rechercher et à en jouir avec reconnaissance.

 

1                        2 Timothée : les saintes Écritures — 2 Pierre 3 :16-18 : tordre les Écritures

Nous sommes parvenus dans les temps fâcheux des derniers jours ; si nous en doutions, la lecture de la 2me épître à Timothée nous éclairerait à ce sujet. Ce sont les temps dont il est parlé au chapitre 3, où les hommes présentent les divers caractères qui y sont énumérés : il suffit d’ouvrir les yeux autour de nous pour n’avoir plus aucun doute. Le dernier trait qui est cité nous rappelle qu’il y a bien « la forme de la piété », mais la puissance en est reniée, en ce sens qu’il n’y a pas la séparation d’avec le mal — doctrinal et moral — caractéristique de la vraie piété. C’est une profession chrétienne, sans la vie. Ce que dit l’apôtre à Timothée, son enfant bien-aimé, s’adresse aussi à nous : « Détourne-toi de telles gens... demeure dans les choses que tu as apprises et dont tu as été pleinement convaincu, sachant de qui tu les as apprises et que, dès l’enfance, tu connais les saintes lettres qui peuvent te rendre sage à salut par la foi qui est dans le Christ Jésus » (v. 5, 14 et 15). C’est là notre ressource dans ces « temps fâcheux », ce passage étant complété par les versets 16 et 17 qui nous exposent la divine inspiration des Écritures, leur utilité et leur but. Notre privilège c’est bien d’avoir, dans la Parole, tous les enseignements qui nous sont nécessaires pour des jours semblables, de connaître « dès l’enfance... les saintes lettres » (nous avons, en ce qui nous concerne, la Parole complète — ce que Timothée ne possédait pas) et toutes les choses qui nous ont été apprises, dans lesquelles nous sommes exhortés à demeurer. Privilège inestimable. En réalisons-nous le prix, au moins en quelque mesure ?

Mais, il ne suffit pas de posséder un Livre et d’avoir des instructions pour la période difficile que nous avons à vivre, il faut encore que nous en prenions connaissance. Combien nous avons besoin, par conséquent, de lire d’abord la Parole, ensuite les écrits qui nous ont été laissés par des ouvriers qualifiés « exposant justement la parole de la vérité » (2 Tim. 2:15) — écrits qui nous aideront dans la méditation du Saint Livre et fortifieront nos âmes en les occupant de Christ. C’est la nourriture que nous avons la responsabilité de donner, chaque jour, à notre esprit. Nous attachons-nous à la lecture (nous voulons parler ici de nos lectures individuelles, laissant de côté, en ce moment, le sens précis qui est celui de cette expression en 1 Timothée 4:13 : lecture de la Parole dans l’assemblée) et que lisons-nous ? Question sérieuse. Dans une large mesure, elle conditionne notre vie chrétienne, car il y a dans le domaine spirituel — comme dans le domaine physique — une étroite relation entre la vie et la nourriture. Bien souvent, notre vie spirituelle laisse à désirer parce que nous lui avons donné un aliment qui ne convenait pas.

Nos lectures ! Sujet d’ordre essentiellement pratique et qui est d’une si grande importance. Dans Sa bonté infinie, notre Dieu a voulu nous conserver tout ce qui nous est nécessaire : sa Parole et beaucoup de riches écrits, trésor précieux qu’au cours d’une vie entière — nous insistons là-dessus — nous n’arriverons pas à épuiser. Et pourtant, quelles lectures va-t-on chercher parfois ? Laissant de côté ce qui nous a été donné — peut-être parce que « le sain enseignement » n’est pas toujours supporté (2 Tim. 4:3), on se nourrit de quantités d’ouvrages où il y a bien certaines bonnes choses, mais aussi tant d’autres qui le sont beaucoup moins. De telles lectures ne sont-elles pas parmi les plus dangereuses ? Le bon fait passer le mauvais ! Bien sûr, on s’autorise de divers passages pour les justifier et il est à peine besoin de dire que l’on en fausse le sens. 1 Thess. 5:20-21, par exemple, est souvent cité : «Éprouvez toutes choses ; retenez ce qui est bon », on en déduit — bien à tort — que l’on peut tout entendre et tout lire, il suffit, dit-on, de laisser de côté ce qui est mauvais. Demandons-nous, tout d’abord, si nous sommes bien « des hommes faits qui... ont les sens exercés à discerner le bien et le mal » (Héb. 5:14), si nous saurons toujours reconnaître ce qui ne convient pas, afin d’éviter que cela constitue la nourriture de notre esprit. Ensuite, n’oublions pas qu’il est ajouté aussitôt, verset que l’on omet, en général, dans la citation du passage : « Abstenez-vous de toute forme de mal » (v. 22). Le poison pénètre insensiblement, sans même que l’on s’en rende compte et accomplit son œuvre néfaste. L’ennemi arrive ainsi à détourner les cœurs, à semer le doute (c’est son œuvre depuis le commencement : Gen. 3:1), à ébranler la foi. En écrivant ces lignes, nous avons de douloureux exemples présents à la mémoire — de chers enfants de chrétiens qui tordent les Écritures à leur propre destruction (2 Pierre 3:16), en arrivant à douter même de la possession du salut ! Qu’y a-t-il eu à l’origine ? Des « coloquintes sauvages » (2 Rois 4:39). Pas autre chose que de mauvaises lectures, c’est-à-dire de celles où il y avait beaucoup de bon, mais un peu de mauvais. Là aussi, « un peu de levain fait lever la pâte tout entière » (1 Cor. 5:6), et l’adversaire a atteint son but : détourner « leurs oreilles de la vérité », les tourner « vers les fables » (2 Tim. 4:4). Quel solennel « prends garde » ! Puisse « la farine » être apportée là ! (2 Rois 4:41).

Il est si difficile cependant de laisser tant de publications dans lesquelles on a pu trouver quelque bien et d’excellentes pensées. Par contre, il est si facile de raisonner ! « Pensez-vous donc qu’ailleurs, Dieu n’a pas donné aussi quelque chose ? Croyez-vous que c’est seulement dans les écrits à notre disposition qu’il y a de la nourriture ? » Ce sont les objections souvent entendues.

 

2                        2 Rois 4 : un poison de belle apparence — le remède : Christ

Dans le chapitre 4 du second livre des Rois, la Parole nous rapporte un récit sur lequel, surtout, nous aimerions arrêter l’attention, car il pourra être médité avec profit dans ces «temps fâcheux». Il est beaucoup question de foi dans la première partie du chapitre et de nourriture dans la seconde. C’est de cette deuxième partie que nous voudrions parler.

En un jour de famine, les fils des prophètes étaient rassemblés autour d’Élisée, à Guilgal. Là, il y avait pour eux de la nourriture en abondance : c’était « la grande marmite » que le prophète de l’Éternel avait fait mettre à leur intention. Mais l’un d’eux trouvait peut-être que rester assis et laisser préparer le potage à un autre c’était de la paresse ; peut-être aussi était-il fatigué de cette nourriture, toujours la même. Et puis encore, c’était Guilgal — le lieu de la circoncision, de la mortification de la chair («Vous êtes morts... Mortifiez donc vos membres qui sont sur la terre » Col. 3:3-5). Cet homme ne devait pas se plaire beaucoup à Guilgal, assis devant l’homme de Dieu. Il sortit. Dehors, « aux champs », quelle activité il va déployer ! Sans doute, en figure, l’activité de la chair religieuse. Lisons le v. 39 : combien de verbes y a-t-il, qui indiquent autant d’actions successives ! Lorsqu’il rentre, il apporte une nourriture nouvelle, des « coloquintes sauvages » desquelles il est dit : « on ne les connaissait pas ».  Activité, nouveauté ! Pour quels résultats ? Bien différents, suivant que nous les considérons apparents ou réels. Apparents : « des coloquintes sauvages plein sa robe ».  Quelle abondance et quelle joie, sans doute, quand « on versa à manger aux hommes ».  Réels : « la mort est dans la marmite ».  Il faudra que l’homme de Dieu intervienne, que « la farine » — image de Christ dans la perfection de son humanité — soit apportée pour que l’on puisse à nouveau manger.

Récit riche d’enseignements. Ici-bas, c’est la famine, il n’y a rien pour nourrir nos âmes et réjouir nos coeurs. L’aire est vide, la cuve aussi (2 Rois 6:25-31), ni nourriture, ni joie dans ce monde. Mais pour ceux qui ont le privilège de connaître le vrai Homme de Dieu et de pouvoir se tenir « assis devant lui », il y a de la nourriture en abondance. Comme Marie autrefois, nous pouvons rester à ses pieds, écoutant sa Parole. Il nous a conservé le Livre par lequel Il veut nous parler et tout ce qui nous a été laissé par « des hommes fidèles... capables d’instruire aussi les autres» (2 Tim. 2:2). Ayant un tel trésor à notre disposition, notre place n’est-elle pas aux pieds de l’Homme de Dieu pour savourer ce qu’Il nous a donné, qui nous permet de mieux le connaître parce que nous sommes mis ainsi en contact avec Lui, parce que c’est sa Personne qui nous est proposée pour occuper nos coeurs et nourrir nos âmes ? Irions-nous courir çà et là, à la recherche d’une autre nourriture, de « coloquintes sauvages » qui apporteront « la mort... dans la marmite » ?

L’homme de Baal-Shalisha nous est ensuite présenté et il nous faut le considérer en contraste avec celui dont parle le verset 39. Là, activité, activité fébrile pourrions-nous dire, mais ici c’est tout autre chose. « Et il vint de Baal-Shalisha un homme qui apporta à l’homme de Dieu du pain des premiers fruits, vingt pains d’orge et du grain en épi dans son sac » (v. 42). Qu’a-t-il fait pour avoir tout cela ? Comment l’a-t-il préparé ou obtenu ? Pas un mot à ce sujet. De son activité il ne nous est rien dit. Combien c’est différent du verset 39 ! Et qu’apporte-t-il ? En figure, il apporte Christ. Christ dans ses souffrances et dans sa mort, le grain de blé tombé en terre qui meurt et porte beaucoup de fruit. Christ, le pain de vie descendu du ciel. Christ, ressuscité et glorifié, précurseur des rachetés dans la gloire, « les prémices, Christ ».  Il a été occupé de Christ dans le secret, à Baal-Shalisha, il a joui de Sa communion, il a été nourri de Lui : précieuse activité, activité de la foi, mais activité dont il n’est pas fait étalage, dont on ne parle pas. Ce qu’il a pu ainsi recevoir de Christ et connaître de Lui, il ne le donne pas directement au peuple. Contraste encore avec l’homme du verset 39 : celui-là était rentré des champs et aussitôt avait coupé en morceaux dans la marmite les coloquintes sauvages, sans rien montrer et sans rien dire à Élisée. Mais l’homme de Baal-Shalisha apporte tout au prophète de l’Éternel et c’est lui qui dira : « Donne-le au peuple et qu’ils mangent » (v. 43). Nous pourrions encore remarquer que cet homme a le sentiment profond d’avoir apporté bien peu de chose — il ne devait pas en être ainsi de celui qui avait cueilli les coloquintes sauvages — mais avec la bénédiction de l’homme de Dieu, il y aura de la nourriture pour tous : tous seront rassasiés et il y en aura de reste. De reste ! Il y aura toujours dans la Personne excellente de Celui qui nous est proposé comme nourriture quelque chose que nous ne pourrons saisir et sonder. Nous connaissons en partie, il nous faut attendre le jour de la gloire pour connaître à fond, comme nous avons été connus (1 Cor. 13:12) et sonder le mystère aujourd’hui insondable.

Prenons garde aux « coloquintes sauvages ».  Au contraire, souvenons-nous de l’homme de Baal-Shalisha. Ces deux choses — côté négatif et côté positif — nous les avons dans le passage cité au début (2 Tim. 3:5, 14 et 15), nous les avons encore dans l’exhortation de l’apôtre : « Vous donc, bien-aimés, sachant ces choses à l’avance, prenez garde de peur qu’étant entraînés par l’erreur des pervers, vous ne veniez à déchoir de votre propre fermeté ; mais croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. À lui la gloire et maintenant et jusqu’au jour d’éternité ! Amen » (2 Pierre 3:17-18).