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La miséricorde

 

Paul Fuzier

 

Table des matières :

1     Miséricorde de Dieu pour nous sauver — Tite 3

2     Miséricorde pour nous régénérer — 1 Pierre 1

3     Miséricorde pendant notre pèlerinage — 2 Cor. 1

4     Miséricorde pour le service — 2 Cor. 4:1

5     Miséricorde au trône de grâce — Héb. 4:14-16

6     Miséricorde pour la vie éternelle — Jude 21

7     L’exemple du Seigneur — Luc 10

8     Autres exemples

 

Les sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest. ME 1943 p. 29

1                        Miséricorde de Dieu pour nous sauver — Tite 3

La miséricorde de Dieu est un côté de son amour, comme aussi sa grâce. La grâce se déploie envers des coupables : c’est l’amour manifesté en faveur de ceux qui, ne méritant que le jugement et la condamnation, ne sont pas dignes d’être aimés. La miséricorde s’exerce envers des êtres misérables qui inspirent pitié et compassion. Dieu a vu l’état dans lequel nous gisions — état qui nous est dépeint dans les trois premiers versets du chapitre 2 de l’épître aux Éphésiens — et alors que nous étions moralement morts, incapables par conséquent de sortir de cette condition misérable, Il a eu compassion de nous parce qu’Il est « riche en miséricorde » (v. 4). Au moment choisi de Lui, « la bonté de notre Dieu Sauveur et son amour envers les hommes sont apparus » (Tite 3:4). C’est alors qu’Il nous sauva « non pas sur le principe des œuvres » (Éph. 2:9), « non sur le principe d’œuvres accomplies en justice que nous, nous eussions faites » (Tite 3:5), mais « selon sa propre miséricorde ». Le motif qui l’a conduit à accomplir l’œuvre de notre salut est dans son cœur : c’est sa miséricorde infinie, ce sentiment de profonde compassion envers des êtres misérables, sans force et perdus — c’est le « grand amour dont Il nous a aimés » tout indignes que nous en étions, car « nous étions, nous aussi, autrefois, insensés, désobéissants, égarés, asservis à diverses convoitises et voluptés, vivant dans la malice et dans l’envie, haïssables, nous haïssant l’un l’autre » (Tite 3:3). Sept caractères, plénitude du mal ! C’est envers de tels que sa bonté et son amour sont apparus, manifestés dans le don de son Fils. Oui, Il est « riche en miséricorde » !

 

2                        Miséricorde pour nous régénérer — 1 Pierre 1

Pour nous procurer le salut qui est « selon sa propre miséricorde », Dieu a accompli une œuvre en dehors de nous, mais Il doit faire aussi une œuvre en nous : « le lavage de la régénération et le renouvellement de l’Esprit Saint » (Tite 3:5). Par le lavage de la régénération, nous sommes retirés de notre état d’enfants d’Adam, faisant partie d’une race pécheresse et perdue, et introduits dans une position dans laquelle Dieu peut bénir. En ayant ainsi fini avec notre vie dans la chair, une vie nouvelle nous est communiquée par le renouvellement de l’Esprit Saint.

L’apôtre Pierre nous enseigne aussi que « le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ » nous a régénérés « selon sa grande miséricorde » (1 Pierre 1:3). Tout au long de cette première épître, il considère le chrétien comme ne possédant rien autre que la nouvelle naissance, capable cependant de cheminer sans rien avoir sur la terre et sans avoir encore obtenu aucune des choses promises, le cœur disposé à la louange, bénissant le Dieu qui « selon sa grande miséricorde » lui a donné cette vie qu’il possède pour l’éternité et que nul ne peut lui ravir, se réjouissant « d’une joie ineffable et glorieuse ». Bien que, dans les versets 6 et 7, l’apôtre parle d’épreuves et d’affliction — et il en est souvent question dans l’épître — ce ne peut être toutefois un obstacle à cette joie.

 

3                        Miséricorde pendant notre pèlerinage — 2 Cor. 1

Au début de la seconde épître aux Corinthiens, l’apôtre Paul aussi nous parle d’affliction : il rappelle celle qu’il avait connue en Asie, alors qu’excessivement chargé, il avait « désespéré même de vivre ». Et il commence sa lettre par les mêmes paroles que celles de l’apôtre Pierre : « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ ». Pourquoi peut-il bénir Dieu ? Parce que, dans son affliction, il a appris à le connaître comme « le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation ». Cette miséricorde qui s’est exercée envers nous, alors que nous étions des pécheurs, pour nous sauver, nous régénérer, est encore en activité durant notre pèlerinage. Notre tendre Père voit la souffrance et la misère et la détresse de ses chers enfants. Il les entoure de ses divines compassions ! Père des miséricordes...

 

4                        Miséricorde pour le service — 2 Cor. 4:1

Quand il était « un blasphémateur, un persécuteur et un outrageux », l’apôtre avait été un objet de la miséricorde divine : « mais miséricorde m’a été faite… », et cela, pour qu’il soit « un exemple de ceux qui viendront à croire en Jésus Christ pour la vie éternelle » (1 Tim. 1:13-16). Puis, durant sa carrière et son ministère — c’est encore comme « ayant obtenu miséricorde » que le ministère lui a été confié (2 Cor. 4:1) — au travers des circonstances si difficiles qu’il a dû traverser, il a appris à connaître Dieu comme « Père des miséricordes ». La miséricorde divine... Comme il l’a appréciée, combien il en a joui, comme il l’a sentie nécessaire pour chacun des rachetés. Un détail semble le montrer. Dans toutes ses épîtres, il commence par la même salutation : « Grâce et paix à vous », sauf dans les deux dernières (1 et 2 Tim.) où il écrit : « Grâce, miséricorde, paix ». Sans doute, ce sont deux épîtres individuelles, tandis que la plupart des autres sont adressées à des assemblées — et l’assemblée dans la position élevée où elle a été placée en vertu de l’œuvre de Christ ne peut être considérée comme objet de miséricorde. Il semble pourtant que l’apôtre, arrivé tout à la fin de sa carrière, réalise tout le prix de la miséricorde divine. Aussi, il en appelle la faveur sur son « enfant bien-aimé ».

 

5                        Miséricorde au trône de grâce — Héb. 4:14-16

Dans l’épître aux Hébreux, il nous dit ce qui nous est nécessaire pour le voyage : la Parole et la sacrificature de Christ (4:12-15). Quelle sympathie parfaite que celle du « grand souverain sacrificateur... Jésus le Fils de Dieu », Homme en même temps, car Il est Celui qui a été « rendu semblable à ses frères » (2:17). Il a été ici-bas un Homme dans la faiblesse qui caractérise la nature humaine, un Homme dépendant qui a dit : « Garde-moi, ô Dieu... », un Homme qui a senti en perfection toutes les peines du chemin. Et cela, « afin qu’il fût un miséricordieux et fidèle souverain sacrificateur ». Miséricordieux ! Il voit la souffrance de celui qui pleure, Il la comprend et, ému de compassion comme aux jours de sa chair, Il sympathise et console. Dans le cœur meurtri, Il apporte plus de joie que si la souffrance avait été épargnée. Ensuite, pour répondre à nos besoins si nombreux, il y a le « trône de la grâce » (4:16). Nous n’avons pas à l’assiéger, nous pouvons toujours nous en approcher « avec confiance », car notre Dieu est « un secours dans les détresses, toujours facile à trouver » (Ps. 46:1). « Au moment opportun », nous aurons la délivrance. Dieu l’a promis ! Mais ce moment, choisi par Lui avec amour et sagesse, quand sera-t-il ? C’est peut-être pendant longtemps que notre patience et notre foi seront mises à l’épreuve... N’y a-t-il rien dès l’instant même où, nous étant approchés, nous avons déposé notre fardeau ? Il y a déjà, pour le cœur, la jouissance de cette pensée : Celui qui veut s’occuper de nous est un Dieu de miséricorde. « ... afin que nous recevions miséricorde ». Quelle paix cela apporte dans le cœur que de pouvoir compter sur la grâce et la miséricorde d’un Dieu puissant et fidèle !

 

6                        Miséricorde pour la vie éternelle — Jude 21

Mais nous arrivons au terme du voyage. Dieu a compassion de nous, Il ne veut pas nous laisser ici-bas, Il désire avoir auprès de Lui ces êtres misérables dont Il s’est chargé, que « riche en miséricorde » Il a sauvés, qu’Il a conduits et gardés tout le long du chemin. Le Seigneur vient ! Il va nous introduire dans la maison du Père et c’est sa miséricorde qui le fera : « ... attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ pour la vie éternelle » (Jude 21). C’est encore cette miséricorde infinie qui décernera les récompenses qu’Il voudra donner au grand jour des rétributions (2 Tim. 1:16-18). « Dans ce jour-là », Onésiphore et tant d’autres avec lui exalteront ensemble la miséricorde divine. Cette miséricorde n’est pas seulement pour Onésiphore, elle est aussi pour « la maison d’Onésiphore », pour la maison de celui qui a été fidèle, qui a manifesté de l’amour, qui n’a pas craint l’opprobre de Christ, qui a apporté consolation et encouragement à un cœur affligé.

 

7                        L’exemple du Seigneur — Luc 10

Quel sujet offert à notre méditation que celui de la miséricorde infinie de notre Dieu — du Seigneur Jésus, Celui qui a voulu être ici-bas notre prochain. Lequel était « le prochain » de l’homme tombé entre les mains des voleurs ? « C’est celui qui a usé de miséricorde envers lui » (Luc 10:37). Cette miséricorde a été manifestée quand il vint vers celui qui gisait à demi-mort, quand, « ému de compassion », il banda ses plaies, y versant de l’huile et du vin, quand il le mit sur sa propre monture pour le conduire jusque dans l’hôtellerie, quand il remit les deux deniers à l’hôtelier pour qu’il eût « soin de lui » jusqu’à la fin. Et il y a aussi son retour ! Miséricorde infinie !

Mais, « Jésus lui dit : Va et toi fais de même ». Cette parole n’est-elle pas pour chacun de nous aussi ? « Soyez donc miséricordieux comme aussi votre Père est miséricordieux » (Luc 6:36).

 

8                        Autres exemples

Quelle mesure : « Fais de même » — « comme votre Père ! » — C’est en méditant sur toute l’étendue de la miséricorde divine envers nous, en considérant combien nous en avons besoin tous les jours, que nous pourrons user de miséricorde envers nos frères, réalisant l’exhortation de l’apôtre : « Revêtez-vous donc comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, d’entrailles de miséricorde » (Col. 3:12). L’esclave auquel son seigneur, miséricordieux — « touché de compassion » (Matth. 18:27) — avait remis une forte dette, ne faisait preuve, lui, d’aucune miséricorde quand « étant sorti, il trouva un de ceux qui étaient esclaves avec lui, qui lui devait cent deniers ; et l’ayant saisi, il l’étranglait disant : Paye si tu dois quelque chose » (v. 28). Nous sommes, bien souvent, animés de sentiments semblables alors que nous devrions au contraire imiter un Mephibosheth : se souvenant de toute la miséricorde dont David avait usé à son égard, il en use à son tour envers son serviteur Tsiba qui pourtant l’avait calomnié (2 Sam. 9 ; 19:24-30).

Le Seigneur nous demande aussi de rendre témoignage à la miséricorde dont nous avons été les objets. Au démoniaque guéri, Il pouvait dire : « Va dans ta maison, vers les tiens, et raconte-leur tout ce que le Seigneur t’a fait et comment Il a usé de miséricorde envers toi » (Marc 5:19).

Puissions-nous méditer davantage sur toute l’étendue et la profondeur et la richesse de la miséricorde divine, afin de pouvoir mieux répondre au désir du Seigneur exprimé dans ces deux paroles :

« Raconte-leur tout ce que le Seigneur t’a fait et comment Il a usé de miséricorde envers toi ».

« Soyez donc miséricordieux comme aussi votre Père est miséricordieux ».