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Des mois de déception et des nuits de misère — Job 7:3

 

 

Dieu agit-il ainsi à notre égard ? Quels sont ses buts ?

 

Philippe Laügt

 

Table des matières :

Des mois de déception et des nuits de misère — Job 7:3

1     Sur quoi nos pensées sont-elles centrées ?

2     De grands projets

3     Chemins barrés ou restreints par Dieu

4     Exemples d’hommes de Dieu

4.1      Joseph emprisonné

4.2      Lazare malade

4.3      Paul et son écharde

4.4      Paul en prison

5     Le dessein de Dieu

 

 

 

Il n’est pas nécessaire d’avoir beaucoup avancé dans la course chrétienne, pour réaliser que Dieu opère dans notre vie, en vue d’accomplir ses plans d’amour à notre égard. Souvent l’intervention divine cause bien des déceptions, parce que la pensée de Dieu se révèle être très différente de nos pensées personnelles. Nous sommes alors prêts à nous écrier : «Mes jours sont passés, mes desseins sont frustrés — les plans chéris de mon coeur» (Job 17:11). «Mais si Dieu fait une brèche dans notre vie, c’est pour y passer et mettre notre âme et nos affections plus directement en relation avec Lui-même» (JND).

 

1                    Sur quoi nos pensées sont-elles centrées ?

On se sert souvent de la parabole du riche fermier pour présenter l’évangile, mais il y a aussi dans ce récit des enseignements pour chacun. On y trouve en particulier deux pensées fort différentes : D’abord celle de cet homme qui, raisonnant en lui-même, disait : «Voici ce que je ferai», et ensuite la déclaration de son Créateur : «Mais Dieu lui dit» (Luc 12:18 et 20). Il y a souvent une grande différence entre nos intentions et le plan divin pour notre vie. Cherchons-nous soigneusement à connaître et à nous soumettre à Sa volonté ? (Ps. 86:11).

Cet homme riche, dont «les champs avaient beaucoup rapporté» (Luc 12:16), est loin d’être le seul qui se soit ruiné sur le plan spirituel, pour s’être follement confié dans ses biens matériels. Nos vrais intérêts peuvent être très rapidement étouffés par les affaires de la vie, et plus grave encore, le Seigneur est privé du fruit que le croyant devrait porter en sa saison à Sa gloire (2 Tim. 2:3 ; Marc 4:19).

Si le «Moi» est habituellement au centre de nos pensées, et que les droits de Dieu sur notre vie ne sont plus reconnus en pratique, il faut s’attendre à ce que le Seigneur intervienne pour nous délivrer d’un état spirituel aussi misérable : «Celui que le Seigneur aime, il le discipline» (Héb. 12:6). Mais même au milieu d’une épreuve qui était nécessaire, on trouve toujours auprès de Lui du secours (1 Cor. 10:13).

«Mais Dieu lui dit» : Si même Ses paroles paraissent sévères, elles sont toujours à l’égard de son enfant l’expression de Sa sagesse et de Sa bonté. Les soins de notre Père sont toujours l’expression de son amour : «Aucune discipline, pour le présent, ne semble être un sujet de joie, mais de tristesse ; mais plus tard elle rend le fruit paisible de la justice à ceux qui sont exercés par elle» (Héb. 12:11). Quelle joie, de goûter à nouveau sa communion après l’orage !

N’oublions jamais à Qui nous avons affaire. Ses desseins sont tellement au-dessus de notre compréhension limitée (Ps. 95:5-6). Quand les circonstances sont pénibles, il ne faut pas oublier que c’est «de par l’Éternel que cette chose a eu lieu» (1 Rois 12:24).

 

2                    De grands projets

David, était un homme «selon le coeur de Dieu» (Act. 13:22). Il avait le grand désir de bâtir une maison où Dieu pourrait habiter : «Si je permets à mes yeux de dormir, jusqu’à ce que j’aie trouvé un lieu pour l’Éternel, des demeures pour le Puissant de Jacob» (Ps. 132:4-5).

Mais par sa parole, l’Éternel lui dit : «Tu ne bâtiras point une maison à mon nom» (1 Chr. 22:8). C’était pourtant un bon désir, une manifestation heureuse de sa piété, mais ce n’était pas en accord avec la pensée divine.

David, affligé (1 Chr. 22:14), prépare de toute sa force, dans son affection et la droiture de son coeur tout ce qui sera nécessaire pour bâtir cette maison. Il encourage son peuple à offrir aussi d’un coeur parfait et de franche volonté à l’Éternel (1 Chr. 29:2-3, 5, 9, 17). Il s’efface et assure son fils Salomon que «l’Éternel Dieu, mon Dieu», sera avec lui : «Il ne te laissera pas et ne t’abandonnera point jusqu’à ce que soit achevé l’ouvrage du service de la maison de l’Éternel» (1 Chr. 28:20).

Bien des chrétiens, comme David, aimeraient faire quelque chose de grand pour le Seigneur. On aimerait par exemple Le servir sur un champ missionnaire lointain. Mais Dieu juge bon parfois de barrer le chemin avec des pierres de taille ! (Lam. 3:9).

 

3                    Chemins barrés ou restreints par Dieu

L’on entend souvent des missionnaires, raconter comment Dieu leur a ouvert le chemin. Il serait utile de pouvoir écouter aussi ceux qui désiraient partir, expliquer comment le Seigneur les a conduit à accepter que la porte se ferme, parfois définitivement (Ps. 131:2). «Il n’y a pas une seule circonstance de ma vie où Dieu n’ait pas une volonté positive de me diriger comme Père, de sorte que je ne fasse pas un pas sans que son amour y ait pourvu» (JND).

Dieu ne veut pas freiner le zèle de son enfant ou arracher son espérance»comme on arrache un arbre» ! (Job 19:10). Mais Il veut nous conduire «dans des sentiers de justice, à cause de son nom» (Ps. 23:3. Là, nous pourrons vraiment Le servir, à Sa gloire, dans le chemin de Sa volonté. Il faut attendre patiemment l’Éternel (Ps. 40:1), Il prendra soin de chacun de ses enfants et sa joie sera de leur aider à apprendre à réaliser ce qui est vraiment devant Lui la vie (1 Tim. 6:19), celle que Christ seul remplit (Phil. 1:21). «Celui qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous fera-t-il pas don aussi librement de toutes choses avec Lui ?» (Rom. 8:32). La foi s’attend entièrement à Celui qui nous a fait le don inexprimable de son Fils bien-aimé.

Le serviteur Paul essayait vainement de se rendre avec ses compagnons de voyage en Bithynie. Mais l’Esprit de Jésus ne le lui permit pas. Il lui fallut attendre et prier et peu après, dans une vision, il reçoit l’assurance que le Seigneur l’appelle à prêcher l’évangile en Macédoine (Act. 16:7-10). Dieu est intervenu pour diriger son serviteur dans son travail et le conduire sur un nouveau champ de service. Pour la première fois, sans doute, l’Évangile va être prêché en Europe, par le moyen de l’apôtre, et de ses compagnons d’oeuvre ! Il est désireux de nous diriger aussi pas à pas (Prov. 3:6 ; Act. 8:29).

Par ces restrictions, ces arrêts que Dieu impose à ses serviteurs son intention est de les enrichir spirituellement (Prov. 10:22).

 

4                    Exemples d’hommes de Dieu

4.1   Joseph emprisonné

Joseph avait été arraché, contre son gré, aux joies paisibles de la maison de son père. Mais la citerne où il fut jeté par ses frères (Gen. 37:24), l’injuste emprisonnement décrété par Potiphar, officier du Pharaon, la tour où il semble oublié par son compagnon de captivité, le chef des échansons (Gen. 39-40) étaient des préludes nécessaires aux yeux de Dieu, pour qu’il devienne gouverneur sur l’Égypte et accomplisse les desseins divins (Gen. 41:40 ; Ps. 105:18-22).

Mais durant ce temps d’épreuve, il se soumet à la volonté de Dieu. La présence de l’Éternel lui est accordée, où qu’il se trouve (Gen. 39:21, 23). Aussi, quand enfin il est établi et peut «conserver son peuple en vie, par une grande délivrance», il console ses frères qui sentent leur culpabilité : «Ce n’est pas vous qui m’avez envoyé ici, mais c’est Dieu» ! (Gen. 45:7-8).

 

4.2   Lazare malade

Quand les soeurs de Lazare ont envoyé à Jésus ce message pressant : «Celui que tu aimes est malade» (Jean 11:3), elles étaient persuadées qu’il se hâterait de venir à leur secours. Mais, au lieu de répondre immédiatement, le Seigneur reste deux jours là où il se trouvait.

Pourtant, dira-t-on, en venant aussitôt à Béthanie, il aurait arraché Lazare à la mort ! (Jean 11:32). Mais cette maladie n’était pas à la mort, mais à la gloire de Dieu (Jean 11:4). Jésus va se faire connaître à tous comme la Résurrection et la Vie (Jean 11:24).

Quatre jours après la mort de Lazare, la corruption a fait son oeuvre (Jean 11:39). Avant d’intervenir, le Seigneur attribue d’avance, dans une action de grâces, son pouvoir à Celui qui l’a envoyé. Puis il montre en ressuscitant cet homme, qu’Il est le vainqueur de la mort (Jean 11:41-44 ; Jean 5:25).

 

4.3   Paul et son écharde

Afin que l’apôtre Paul ne s’enorgueillisse pas de l’extraordinaire des révélations reçues, Dieu lui donne une écharde pour la chair, «un ange de Satan pour le souffleter» (2 Cor. 12:7). À ce sujet, il supplie trois fois le Seigneur pour qu’elle se retire de lui.

Mais, au lieu de la réponse attendue, Dieu lui accorde une plus grande bénédiction. «Il m’a dit : Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans l’infirmité» (2 Cor. 12:9). Paul aurait tellement voulu être délivré de son infirmité ! Mais, il reçoit une bénédiction encore meilleure : La puissance de Christ demeure sur lui !

Ayant compris la volonté de Dieu à son égard, l’apôtre déclare : «C’est pourquoi je prends plaisir dans les infirmités, dans les outrages, dans les nécessités, dans les persécutions, dans les détresses pour Christ ; car quand je suis faible, alors je suis fort» (2 Cor. 12:10). Sommes-nous prêts à accepter volontiers comme lui tout ce qui contribue à affaiblir la volonté de l’homme, pour permettre à la puissance de Dieu de se manifester sans réserve ?

 

4.4   Paul en prison

Quand ce même apôtre s’adresse une fois encore à son enfant Timothée, il lui rappelle ses circonstances. Emprisonné à Rome, sur le point de subir le martyr, Paul écrit : «Dans ma première défense, personne n’a été avec moi, mais tous m’ont abandonné». Il en avait été de même pour son Seigneur (Matt. 26:56 ; Marc 14:50). Comme Lui, Paul demande pour ses frères, pourtant si lâches dans leur comportement : «Que cela ne leur soit pas imputé» (2 Tim. 4:16).

Longtemps avant, l’apôtre avait écrit une épître à ces chrétiens de Rome. Il s’adressait à eux comme «aux bien-aimés de Dieu» (Rom. 1:7). Il rendait grâce à Dieu de ce que leur foi était publiée dans le monde entier. Plus tard, alors qu’il s’approchait de Rome, à la fin d’un voyage très éprouvant, les saints étaient venus à sa rencontre, l’accueillir avec une grande affection. «Paul, les voyant, rendit grâces à Dieu et prit courage» (Act. 28:15).

On comprend sa tristesse de voir tous ces frères l’abandonner maintenant à l’heure la plus difficile de son combat pour la foi. Mais il est heureux d’ajouter : «le Seigneur s’est tenu près de moi et m’a fortifié» (2 Tim. 4:16). Ses frères en Christ lui font défaut, mais il se confie pleinement dans cet «Ami, plus attaché qu’un frère» (Prov. 18:24). Apprenons à nous appuyer sur Celui qui seul est la force et le soutien des siens (Ps. 62:5-6).

 

5                    Le dessein de Dieu

La volonté de Dieu doit avoir du prix pour notre coeur, même quand elle va à l’encontre de nos espérances. «Quant à Dieu, sa voie est parfaite» (Ps. 18:30). Il a un plan d’amour et Il fait travailler toutes choses ensemble pour parvenir au but qu’Il s’est fixé : Sa gloire et notre bonheur (Phil. 1:6). Son dessein est de rendre les siens «conformes à l’image de son Fils» (Rom. 8:29). Celui qui, sur la terre, au moment même où son ministère d’amour était rejeté par les hommes, disait dans une parfaite dépendance : «Oui, Père, car c’est ce que tu as trouvé bon devant toi» (Matt. 11:26).

Ainsi, en dépit de la perversité et de l’incrédulité de notre coeur naturel, de tout ce qui peut nous faire honte en jetant un regard en arrière, Ses desseins, dont Christ est le centre, seront bientôt entièrement accomplis. Les rachetés, transformés à la ressemblance du Seigneur (1 Jean 3:2), revêtus d’un corps glorieux, feront partie de la cohorte des rachetés, qui chanteront Sa louange pendant l’éternité (Apoc. 5:9-10).

 

 

 

Tu nous destines à la gloire

Qui couronne l’Agneau dans la sainte cité.

Nous serons avec Lui dans la félicité,

Fruits de son oeuvre expiatoire.

 

Tu formes sur la terre tes bien-aimés enfants.

Sois loué, tendre Père, pour tes soins vigilants !