[ Page principale | Nouveautés | La Bible | la Foi | Plan des sujets | Études AT | Études NT | Index auteurs + ouvrages + sujets ]

 

REVENIR DE BABYLONE ET APRÈS ?

 

Laügt Philippe — sept. 02

 

Table des matières :

1     Restaurations

1.1      Diverses restaurations

1.2      Réveil pour se tourner vers un Centre

1.3      Retour à l’Écriture Sainte

1.4      Le trouble arrive

1.5      Rebâtir et séparer

1.5.1             Du temps d’Esdras et Néhémie

1.5.2             De nos jours

1.5.3             Pour les nouvelles générations

2     Le temps d’Esdras

2.1      Le début

2.2      L’intervention des prophètes

2.2.1             Le message prophétique

2.2.2             Effets du message prophétique

2.3      Second retour

2.4      Nouvelles infidélités — Unions mondaines

3     Le temps de Néhémie

3.1      Dernier réveil

3.2      Néhémie — Chapitre 1

3.3      Néhémie — Chapitre 2

3.4      Néhémie — Chapitre 3

3.5      Néhémie — Chapitre 4

3.6      Néhémie — Chapitre 5

3.7      Néhémie — Chapitre 6

3.8      Néhémie — Chapitre 7

3.9      Néhémie — Chapitre 8

3.10      Néhémie — Chapitre 9

3.11      Néhémie — Chapitre 10

3.12      Néhémie — Chapitre 11 à 13

4     Le temps de Malachie

 

 

1                    Restaurations

1.1   Diverses restaurations

«Toutes les choses qui ont été écrites auparavant ont été écrites pour notre instruction, afin que par la patience et la consolation des écritures, nous ayons espérance» (Rom. 15:4). Aujourd’hui, les croyants peuvent tirer instruction de toute l’histoire d’Israël, telle que l’Ancien Testament nous l’a conservée. Mais les récits d’Esdras et de Néhémie au moment du retour de la captivité à Babylone, et des appels des prophètes à cette époque : Aggée, Zacharie et Malachie, sont peut-être encore plus actuels et appropriés aux circonstances présentes. Des captifs étaient rentrés de Babylone pour reconstruire le Temple et rebâtir Jérusalem. Leurs circonstances ont leur contre-partie dans l’histoire du peuple de Dieu au moment du «Réveil» du 19° siècle. Plusieurs sont alors sortis d’une sorte de «captivité babylonienne», pour occuper la place que la Parole leur montrait clairement. Ils ont voulu marcher dans l’obéissance aux commandements divins.

 

1.2   Réveil pour se tourner vers un Centre

 

Chacun de ces mouvements de restauration a débuté parmi des rachetés du Seigneur qui ont été exercés quant à leur position, en lisant la Parole de Dieu. En fait chez «tous ceux dont Dieu avait réveillé l’esprit» (Esd. 1:5).

Dans chaque cas, le même zèle pieux s’est manifesté chez ceux auxquels Dieu voulait confier des responsabilités au milieu de Son peuple. Ils ont réalisé leur immense faiblesse, mais ils ont appris à compter entièrement sur le Seigneur.

Dans chaque cas, il ne s’agissait pas seulement de se retirer du mal, mais de se tourner nettement vers le Centre que Dieu avait choisi pour y mettre son Nom. Du temps d’Esdras et de Néhémie, c’était la ville de Jérusalem. Au moment du Réveil, le Centre était spirituel : c’était réaliser la présence de Christ lui-même.

 

1.3   Retour à l’Écriture Sainte

 

Dans ces temps de restauration, les croyants ont soigneusement examiné les Écritures. Leur ferme intention était de se soumettre, à tout prix, à ce qu’ils y trouveraient écrit. Il y a des similitudes dans les vérités remises en lumière dans chaque cas. Cette redécouverte a produit des effets comparables dans leurs vies. Une meilleure connaissance de l’enseignement de la Parole a formé en eux le désir de garder soigneusement les «saintes convocations» que Dieu avait instauré et de se séparer nettement du paganisme environnant. Suscités à des époques si différentes, ces compagnies de croyants, se sont davantage attachées à l’obéissance aux enseignements de la Parole qu’à tout autre période de l’histoire du peuple de Dieu sur la terre.

Par exemple, quand les captifs, de retour à Jérusalem, célébrèrent la fête des Tabernacles, selon l’enseignement (Lév. 23:40-42), il est précisé que «les fils d’Israël n’avaient pas fait cela depuis les jours de Josué fils de Nun, jusqu’à ce jour-là. Et il y eut une très grande joie» ! (Néh. 8:17). On comprend que cette fois ils avaient agi selon l’ordonnance de l’Écriture. Il en est ainsi chaque fois que la Parole de Dieu a toute son autorité sur un individu ou sur un ensemble de croyants.

Néhémie, de son côté, devra s’opposer aux mariages qui avaient eu lieu avec des femmes étrangères. Il s’appuie sur Deutéronome 23:3-4 et pose cette question au Résidu : «Salomon, roi d’Israël n’a-t-il pas péché en cela ?». Pourtant c’était un grand roi, aimé de Dieu. Mais «lui aussi, les femmes étrangères l’ont fait pécher» ! (Néh. 13:26).

 

1.4   Le trouble arrive

 

Mais, quelle que soit l’époque, dans un monde sous la domination de Satan, ceux qui cherchent à marcher dans l’obéissance à la Parole de Dieu, rencontrent la persécution et la moquerie. Les attaques viennent d’abord de leur entourage.

Par ailleurs, au fur et à mesure que le temps passait, ces mouvements ont été troublés. La mondanité et l’absence de droiture se sont manifestés parmi eux.

Au milieu de ceux qui étaient revenus de l’exil, les cœurs se sont progressivement éloignés. Le livre de Malachie le met bien en évidence. Ceux auxquels le Seigneur accorde du discernement, réalisent à quel point le réveil du siècle dernier a suivi le même chemin. L’état actuel est clairement dépeint dans le message à l’assemblée à Laodicée (Apoc. 3:14-22).

 

1.5   Rebâtir et séparer

1.5.1       Du temps d’Esdras et Néhémie

 

Il faut remarquer l’ordre de ces deux livres d’Esdras et de Néhémie. Le premier relate la construction de la Maison de Dieu, le second montre celle de la muraille. L’ordre convenable est donc respecté. La Maison de Dieu est d’abord reconstruite. Ensuite la muraille, ce qui permet une séparation indispensable à l’égard du monde.

Dieu doit occuper la place qui lui est due dans nos affections, sinon la séparation du monde ne serait qu’une attitude sectaire. On affirme parfois aussi donner la première place au Seigneur, sans se séparer du mal : ce n’est dans ce cas qu’une forme d’hypocrisie. L’amitié du monde est inimitié contre Dieu (Jac. 4:4). Pour un enfant de Dieu, c’est avoir la conduite d’un adultère. Il veut que notre cœur l’aime, sans partage ni détour.

La volonté de Dieu a été, à un moment donné, que le peuple rebâtisse soigneusement la muraille. Elle avait déjà été pour d’autres, dans le passé, qu’ils reconstruisent d’abord le Temple. Les adversaires sont obligés de reconnaître, dans un cas comme dans l’autre, que «cette œuvre avait été faite de par notre Dieu» (Néh. 6:16).

Il est compréhensible que des personnes qui entretenaient des relations mondaines, comme certains nobles qui s’étaient alliés aux nations environnantes, se soient montrées très opposées à la reconstruction de la muraille de séparation. Même quand elle est achevée, ils s’efforcent de la rendre inefficace. Ils affirment que cette volonté de rester séparé n’est que de la bigoterie, la démonstration chez Néhémie d’un esprit sectaire, avec l’intention de réduire le peuple à un véritable esclavage spirituel !

 

1.5.2       De nos jours

 

Ces dispositions d’esprit ont-elles disparues de nos jours ? Certainement pas. Quand les premiers fidèles sont sortis de milieux chrétiens qui ressemblaient, hélas, de plus à Babylone, ils ont eu affaire à la même opposition.

Ils se sont retrouvés là où la seule autorité du Seigneur et ses droits étaient reconnus. Dans un lieu dont Il était le seul Centre, et où Il pouvait affirmer être présent (Matt. 18:20).

L’opprobre et même les persécutions dont ils ont été couramment les objets, était déjà comme un «mur» qui les a tenus éloignés de ceux qu’ils avaient dû quitter. On pouvait constater, comme au début de l’Église, que «nul n’osait se joindre à eux» (Act. 5:13) !

D’ailleurs, la plupart d’entre eux avaient acheté la vérité (Prov. 23:23) avec parfois, beaucoup de souffrances. Dans ces conditions, il était peu à craindre qu’ils soient disposés à la vendre, à retourner en arrière.

 

1.5.3       Pour les nouvelles générations

 

Mais les temps ont changé. Le nombre des assemblées a augmenté, les assistants sont devenus de plus en plus nombreux. Des locaux de plus en plus vastes ont du être aménagés. Il y a eu de moins en moins d’opprobre à suivre une réunion évangélique, au lieu de faire partie de telle ou telle église.

Les enfants de ceux qui appartenaient déjà au début à ces rassemblements se sont déclarés convertis, et souvent, par la grâce de Dieu, ils étaient réellement sauvés. Baptisés, ils se sont joints à l’assemblée, mais sans connaître les mêmes exercices profonds que leurs parents, quand ils avaient dû quitter les milieux chrétiens environnants. Or on ne s’attache de façon durable qu’à ce qui a coûté. Ceux qui ont reçu du Seigneur un service d’édification dans les assemblées de Dieu peuvent en rendre témoignage.

L’urgence de la séparation est apparue. On a cherché à remplacer par des règles ces exercices que les prédécesseurs avaient connu. Mais il ne suffit pas de dire :»Vous ne devez pas agir ainsi» ou encore «Vous ne pouvez pas aller ici ou là». Seul le Saint Esprit peut graver dans un cœur le désir d’obéir à la pensée de Dieu, de marcher dans un sentier de séparation. Seule l’Écriture peut faire mesurer à un croyant qui aime le Seigneur les graves conséquences d’un joug mal assorti, dans quelque domaine que ce soit (2 Cor. 6:14-18).

On répète volontiers que si les saints sont nourris de Christ, tout autre forme de ministère qui s’adresse avec force à la conscience et au cœur devient inutile. Mais, si l’on considère les épîtres du Nouveau Testament, on verra que si elles présentent beaucoup Christ, sa personne et son œuvre, elles contiennent aussi beaucoup d’exhortations. De plus, dans les dernières épîtres, les appels à la piété et à la séparation du mal se multiplient.

Du temps des apôtres, les dangers ressemblaient déjà beaucoup à ceux que nous avons à affronter de nos jours, avant tout l’affaiblissement de nos affections pour le Seigneur.

 

2                    Le temps d’Esdras

 

Entrons maintenant un peu plus en détail dans ces livres d’Esdras et de Néhémie, écrits au retour de l’exil. Ils peuvent aider à faire face aux besoins actuels des assemblées.

 

2.1   Le début

 

Tout vrai réveil vient de Dieu. Il avait fixé d’avance, par les écrits du prophète Jérémie, la durée de la captivité à Babylone. Ceux qui sondaient les Écritures, comme Daniel, pouvaient comprendre que le temps de la délivrance était venu (Dan. 9:2 ; Jér. 25:1 et 11). Cyrus, désigné deux siècles à l’avance, était l’instrument choisi par Dieu pour permettre le retour de ces captifs (És. 44:28 ; 45 :1-5). L’Éternel réveille simultanément l’esprit des chefs des pères, des sacrificateurs et des lévites. Ceux qui se souvenaient en pleurant de Jérusalem (Ps. 137:1, 5-6) ont maintenant l’occasion de rentrer dans leur pays dévasté. Mais il fallait laisser derrière soi cette vie à Babylone, à laquelle certains s’étaient peu à peu habitués.

Ils sont finalement un peu moins de cinquante mille à répondre à cet appel divin. À leur arrivée, ils vont d’abord réédifier l’autel «sur son emplacement». Leurs motifs, rapportés par l’Écriture, sont remarquables : «La terreur des peuples était sur eux» (Esd. 3:3) ; ils éprouvaient le besoin impérieux de se confier en Dieu seul (Ps. 62:1).

Ils posent ensuite les fondements de la Maison de Dieu. Mais devant les menaces des adversaires et surtout, hélas, du fait de leur manque de foi et de leur apathie spirituelle, la reconstruction de la Maison de Dieu s’arrête pendant une quinzaine d’années environ.

Chacun s’occupe par contre de sa propre maison. Il s’applique à la lambrisser, à la décorer de façon somptueuse. Une telle recherche de nos aises se manifeste souvent, à notre honte, aujourd’hui encore, au milieu des enfants de Dieu (Phil. 2:21). Il y a parfois une haute prétention de posséder la vérité (Mal. 1:6-8), mais les droits divins sont méprisés. Tout se passe comme si la maison de Dieu n’était pas dévastée ! (Agg. 1:4). La recherche de nos propres intérêts «ne rassasie pas» et aboutit à la disette, sur le plan spirituel d’abord (Agg. 1:5-6 ; És. 55:2).

 

2.2   L’intervention des prophètes

 

Dans son amour fidèle, l’Éternel envoie deux prophètes, Aggée et Zacharie, pour encourager et reprendre le peuple.

 

2.2.1       Le message prophétique

 

Ils annoncent que la dernière gloire de cette maison sera plus grande que la première. Pour recevoir avec foi un tel message, au milieu de toutes ces ruines, il faut mettre toute sa confiance en Dieu (Agg. 2:3 ; 2 Cor. 4:18). La venue du Messie est annoncée : «L’objet du désir de toutes les nations viendra» (Agg. 2:7). Cette venue qui pour nous est celle du Seigneur, sur la nuée d’abord pour chercher son Église (Héb. 10:37). Dans son attente, les affections pour Lui doivent être ranimées. Le cœur du croyant réveillé l’attend et le réclame (Ps. 130:6 ; Cant. 2:8).

 

2.2.2       Effets du message prophétique

 

Repris et encouragé, le peuple sort de sa torpeur spirituelle. Il est rendu attentif à l’appel de Dieu, et considère soigneusement ses voies. La crainte de l’Éternel remplit à nouveau son cœur (Agg. 1:12). Nous pouvons connaître aussi de telles périodes de somnolence. Alors, par différents moyens, le Seigneur parle à notre cœur, pour en chasser l’indifférence (Osée 2:14 ; 6:3).

Jusqu’ici le peuple, reprenant d’anciennes habitudes (1 Chr. 14:1) s’adressait aux Sidoniens et aux Tyriens, pour leur fournir du bois de cèdre du Liban (Esd. 3:7). Mais maintenant les fils d’Israël sont invités à faire eux-mêmes l’effort nécessaire pour «monter à la montagne» (Agg. 1:8 ; Ps. 24:3) et apporter de bons matériaux, dignes d’une construction qui doit être si précieuse pour le peuple de Dieu (1 Cor. 3:11-13) !

Aussitôt l’Éternel : Je suis avec vous, ma parole et mon Esprit demeurent avec vous : «Ne craignez pas» (Agg. 2:4-5 ; Job 34:29). L’œil de leur Dieu est sur eux (Esd. 5:5 ; Ps. 33:18). Les anciens des Juifs bâtissent et prospèrent, sans attendre que les interdictions soient levées. La vraie source de la prospérité n’est pas dans des circonstances favorables, mais dans la soumission à la pensée de Dieu. L’Éternel a soigneusement noté le jour où ils ont repris le travail (Agg. 1:15). Il promet : «Dès ce jour, je bénirai» (Agg. 2:19).

La Maison de Dieu est achevée et inaugurée dans la joie (Esd. 6:16), même si l’Arche est perdue et ne sera pas retrouvée. La dédicace est bien modeste, comparée à celle du temple de Salomon. Toutefois, de nombreux sacrifices, dans ce jour de petites choses sont offerts à la gloire de l’Éternel (Zach. 4:10).

 

2.3   Second retour

 

Quarante ans après ce premier retour, Dieu met dans le cœur d’Esdras, un homme pieux et fidèle, dont la généalogie est retracée jusqu’à Aaron (Esd. 7:1-7, 10) le désir de monter de Babylone à Jérusalem. À peine 1500 Juifs acceptent de partager ce long et périlleux voyage (Esd. 8:1-15). Il lui faudra même envoyer des hommes intelligents pour convaincre quelques lévites, au nombre de trente-huit, de se joindre à cette petite troupe «selon que la bonne main de Dieu était sur nous» (Esd. 8:15-20). Aujourd’hui aussi, les ministères, représentés par les lévites, si utiles au milieu du peuple de Dieu, font grandement défaut.

Esdras avait honte de demander au roi des forces et de la cavalerie pour les aider en chemin contre l’ennemi. Avec ses compagnons, il avait rendu témoignage devant cet homme que : «La main de notre Dieu est sur tous ceux qui le cherchent». Alors, au bord du fleuve Ahava, il publie un jeûne, pour s’humilier et demander à Dieu le vrai chemin, celui de l’obéissance (Esd. 8:22-23).

Au moment du départ, les sacrificateurs et les lévites reçoivent en dépôt les choses saintes, en argent et en or, données volontairement pour la Maison de Dieu. Il leur appartient désormais de veiller et de les garder jusqu’à ce qu’elles soient pesées à Jérusalem ! Ayons le saint désir de garder ce que le Seigneur nous a confié (Act. 20:24). Ces voyageurs avaient prié avec foi, Dieu se plaît à les exaucer (Esd. 8:28-31). Tout est pesé dans la maison de Dieu, rien ne manque (Esd. 8:33). Qu’en sera-t-il pour chacun d’entre nous ?

 

2.4   Nouvelles infidélités — Unions mondaines

 

Mais leur retour à Jérusalem est vite assombri par l’état moral de ces quelques réchappés du peuple, qui habitent à Jérusalem. Esdras découvre que la Loi a été violée, et que le mal moral est à l’œuvre au milieu d’eux. Ils ont oublié Celui qui les a délivrés. Enfreignant les commandements divins, leurs fils ont épousé des filles étrangères. Les ordonnances de Dieu ne changent pas. Il veut que les siens soient séparés de tout ce qui se trouve dans ce monde (Esd. 9:14-14 ; Deut. 7:3-6 ; 2 Cor. 6:14).

Il est attristant de voir ce peuple, objet d’une telle grâce, se montrer à nouveau infidèle et s’éloigner de Dieu (Jér. 8:5). Mais qu’en est-il aujourd’hui au milieu du peuple de Dieu ? Sommes-nous profondément humiliés devant des unions mondaines ou cet égarement nous laisse-t-il indifférents ? Tout croyant qui aime le Seigneur devrait en souffrir et verser des larmes (Ps. 119:136).

Dans cette fâcheuse affaire, l’attitude d’Esdras est vraiment remarquable. Il mène deuil, il s’accuse personnellement devant Dieu et, malgré sa propre fidélité, s’identifie à ce peuple ingrat et désobéissant.

Alors Dieu permet, en réponse à sa prière et à son humiliation, qu’une très grande congrégation d’hommes, de femmes et d’enfants qui pleuraient beaucoup, se rassemblent vers lui (Esd. 10:1). Leur porte-parole, Shecania, reconnaît qu’ils ont grandement péché dans cette affaire, mais il affirme qu’il y a espoir, s’ils confessent et abandonnent leur mauvaise voie (Esd. 10:13). Il dit à Esdras : «La chose repose sur toi, et nous serons avec toi ; sois fort et agis» (Esd. 10:4).

Il y a des moments où il convient de se lever et d’agir. Esdras se lève et un examen sérieux de cette affaire commence (Ex. 10:16). Il confirme que la main des chefs et des gouverneurs a été la première dans ce péché. Ils ont sciemment mêlé la semence sainte aux peuples du pays (Esd. 9:1-2).

Quatre d’entre eux semblent même refuser de se purifier, mais on passe outre et plus d’une centaine au contraire se reconnaissent coupables. Parmi eux 17 sacrificateurs et 6 lévites s’engagent à renvoyer leurs épouses (Esd. 10:15). Les conséquences du péché laissent parfois des traces durables, et très douloureuses: Il y avait parmi eux des femmes qui avaient eu des enfants (Esd. 10:44).

Maintenant, sous la «dispensation de la grâce», si quelqu’un s’est marié avant sa conversion, il ne doit pas, après sa conversion, renvoyer sa femme incrédule et leurs enfants. Ceux-ci, au contraire, sont placés, du fait de ce croyant, dans une position «extérieure» de bénédiction (1 Cor. 7:12-13).

Partout où la séparation du mal est maintenue par l’action du Saint Esprit, la communion est possible entre les croyants. Il convient donc de veiller et de prier.

 

3                    Le temps de Néhémie

3.1   Dernier réveil

 

Quatorze ans ont encore passé, au moment où le livre de Néhémie décrit un dernier réveil au milieu de ceux qui étaient remontés de la captivité. Alors, avec le secours divin, la muraille va être reconstruite et l’autorité de la Parole réaffirmée.

Mais il est solennel et très instructif de voir que, malgré les interventions répétées de l’amour divin, la tendance générale au milieu du Résidu est celle d’un affaiblissement grandissant.

Au début d’un réveil, une certaine énergie spirituelle se manifeste. C’est le fruit de l’opération du Saint Esprit dans les cœurs. Mais bientôt des signes fâcheux réapparaissent, et la course descendante reprend et s’accentue. Dieu dans sa sagesse choisit et se sert d’instruments très variés. Néhémie est l’un d’entre eux. Un dernier prophète Malachie sera envoyé vers le peuple d’Israël, peu de temps avant que s’achève le récit de Néhémie.

Néhémie n’était pas un noble, comme Zorobabel, ni un prophète comme Aggée et Zacharie, ni un sacrificateur comme Esdras. Mais il appartenait au peuple de Dieu. Il avait à Babylone une position certainement enviée, comme échanson du roi. Mais il avait surtout, en commun avec les conducteurs déjà mentionnés, un amour réel et profond pour Israël.

Dans les derniers jours, Dieu a choisi aussi des instruments pour arracher un résidu au grand système babylonien de la profession chrétienne. Il s’est servi, de différentes manières, d’hommes qui, par leur force de caractère, auraient pu être des leaders dans le monde politique ou économique, mais ils ont préféré être dans l’opprobre avec le peuple de Dieu.

Par leur moyen, de grandes vérités concernant Christ, et différents aspects de son œuvre, ont été remises en lumière. D’autres instruments, plus récemment, tout en poursuivant parfois un travail professionnel, ont eu à cœur d’aider à rebâtir les murs et à poser les portes. Cette reconstruction était indispensable, pour sauvegarder la sainteté de la Maison de Dieu.

 

3.2   Néhémie — Chapitre 1

 

Hanani, l’un des frères de Néhémie, rentre de Jérusalem. Ce dernier l’interroge, et les nouvelles qu’il reçoit sont très affligeantes. «Les restants, qui sont demeurés de reste de la captivité, là, dans la province, sont dans une grande misère, et dans l’opprobre, et la muraille de Jérusalem est en ruine, et ses portes sont brûlées par le feu» (Néh. 1:3).

Néhémie n’avait aucun intérêt personnel à Jérusalem. Pourtant il pleure et prie jour et nuit pour cette ville où Dieu avait mis la mémoire de son Nom. Comme Esdras, il confesse les péchés des fils d’Israël. Ceux «que nous avons commis contre toi, moi aussi, et la maison de mon père, nous avons péché. Nous avons très mal agi contre toi» (Néh. 1:6-7).

Son cœur le pousse, comme Moïse, à visiter ses frères, au lieu de rester égoïstement à la Cour. Plutôt que de jouir pour un temps des délices du palais royal, il choisit d’être dans l’affliction avec le peuple de Dieu (Héb. 11:25). Dieu peut se servir d’un homme dont le cœur est brisé, et qui se tient fréquemment sur ses genoux (Néh. 4:4-5 ; 5:9 14 ; 13:14, 22, 29, 31).

La prière a une place de choix dans la vie de cet homme de Dieu. La patience doit avoir son œuvre parfaite (Jac. 1:4). Néhémie attend quatre mois l’occasion de parler au roi Artaxerxès. Cet entretien est précédé et accompagné par la prière. Cet accès que le croyant trouve auprès de Dieu en tous temps et en toutes circonstances est extrêmement précieux ! Plus rapide, plus sûr qu’aucun moyen «moderne» de communication, le cri de notre âme parvient instantanément au trône de la grâce (Néh. 2:4).

 

3.3   Néhémie — Chapitre 2

 

Le petit résidu Juif va faire une fois encore l’expérience que Dieu veille sur lui et incline le cœur des rois (Héb. 13:6). Artaxerxés autorise son serviteur à quitter Suse pour aller en Juda, à la ville des sépulcres de ses pères, pour la bâtir. En outre, Néhémie reçoit toute l’aide nécessaire pour le voyage, selon que la bonne main de Dieu était sur lui (Néh. 2:7-8).

Arrivé à Jérusalem, il sort discrètement de nuit, par la porte de la vallée et considère les murailles de Jérusalem en ruine et ses portes consumées par le feu (Néh. 2:13-15). Il est consterné devant ce spectacle, auquel les habitants s’étaient, semble-t-il, accoutumés. Chrétiens, nous sommes en grand danger de ne plus souffrir de l’état de ruine dans lequel se trouve aujourd’hui l’Église responsable.

Cet état misérable fait parfaitement l’affaire des ennemis. Ce ne sont plus les mêmes adversaires qu’au temps d’Esdras, mais ils sont toujours très actifs, cherchant à maintenir aujourd’hui comme hier le peuple de Dieu dans l’abaissement et la servitude. «Tous ceux qui passent le pillent» s’écrie avec douleur le psalmiste (Ps. 80:12-14). En effet aucune muraille ne protége plus contre l’invasion du monde. Mais il faut d’abord reconnaître que c’est Dieu qui a rompu les clôtures de celle qui autrefois était parfaite en beauté, la joie de toute la terre (Lam. 2 :15). Leur misère était la peine de leurs péchés, la ruine dans l’Église est celle de nos péchés.

Mais Néhémie dont le nom signifie «l’Éternel a consolé», a été suscité de Sa part pour aider le peuple à relever la muraille et à «séparer ce qui est saint de ce qui est profane» (Ézé. 42. :20). Avec ferveur, il exhorte les sacrificateurs, les nobles et les chefs et s’identifie avec eux : «Vous voyez la misère dans laquelle nous sommes, que Jérusalem est dévastée et que ses portes sont brûlées par le feu. Venez et bâtissons la muraille» (Néh. 2:17-18).

Dieu a préparé les cœurs : ils fortifièrent leurs mains pour bien faire. Mais d’autres, parmi les principaux des Thekohites, «ne plièrent pas leur cou au service du Seigneur» (Néh. 3:5). Étaient-ils trop occupés à leurs affaires, se montraient-ils critiques ou étaient-ils simplement indifférents ? Nous n’en savons rien, mais cette attitude nous rappelle ce qui concerne aujourd’hui le peuple de Dieu touchant l’œuvre du Seigneur. Certains semblent s’en désintéresser tandis que d’autres y travaillent sans relâche. À quel groupe appartenons-nous ?

 

3.4   Néhémie — Chapitre 3

 

Sous l’impulsion donnée par Néhémie, Juda se met à l’ouvrage. Chacun, malgré parfois son inexpérience de ce genre de travaux — c’était le cas des orfèvres, des parfumeurs et des commerçants — entreprend de reconstruire.

L’un va bâtir une porte, un autre, une tour ou une partie du mur. Chacun selon ses forces mais surtout avec le zèle et le dévouement que Dieu a placé dans son cœur. Un des chefs, Shallum, bâtit même aidé par ses filles (Néh. 3:12) ! Nous sommes tous appelés à travailler à l’œuvre du Seigneur, sans distinction de sexe, d’âge ou de niveau intellectuel ou social. Ainsi Malkija, digne fils de Récab, bâtit tout seul la porte du fumier. Il n’oublie pas de poser les battants, les verrous et les barres (Néh. 3:14). D’autres auront assez de zèle pour réparer une double portion du mur (Néh. 3, 11, 19, 24, 27, 30).

Chacun doit aussi veiller à construire le mur devant sa propre maison (Néh. 3 :10, 28, 30). Sommes-nous toujours attentifs à le faire ? (1 Tim. 3:5, 12 ; 5:4). Notre premier devoir est de protéger notre famille contre les entreprises de l’Ennemi. Nous sommes étonnés d’apprendre qu’Éliashib, malgré son rôle de souverain sacrificateur, n’a pas réparé le mur devant sa propre maison. D’autres ont du le faire à sa place (Néh. 3:20-21). La suite du récit révèle ce qui se passait dans son cœur.

Autre indice coupable : en construisant l’importante porte des brebis, Éliashib et ses frères, tels de mauvais bergers, ont omis de la munir de verrous et de barres. Les voleurs et les larrons peuvent s’introduire furtivement pour s’emparer des brebis d’Israël (Jean 10:8-10). Plus tard, on apprendra qu’Éliashib s’était allié avec un ennemi déclaré d’Israël, Tobija. Nous trouvons aussi, hélas, ce genre de conducteur de nos jours. Ils affirment maintenir en bon état les murs et les portes, mais à cause de leurs liens avec le monde environnant, ils laissent entrebâillée la porte, dont ils ont la responsabilité.

Les motifs invoqués sont peut-être l’amour ou la largeur d’esprit ou encore un désir de ne pas se montrer sectaire. Mais cette attitude affaiblit peu à peu le peuple de Dieu. Des liens sont maintenus malgré l’atmosphère corrompue qui règne dans le monde chrétien. Peut-on invoquer la patience lorsque la Parole de Dieu dénonce le chemin dans lequel on est engagé ?

La quantité de travail fournie peut être importante. C’était le cas pour reconstruire par exemple cette porte des brebis, mais la qualité de l’ouvrage laissait beaucoup à désirer ! (1 Cor. 3:10-15).

Plusieurs travailleurs cités semblent être les mêmes qui s’étaient rendus coupables, du temps d’Esdras, par leurs alliances impies avec des femmes étrangères. C’est le cas de Baruc, de Zabbaï, de Mallkija, de Pedaia, fils de Parhosh (Esd. 10:25, 28). S’il s’agit bien des mêmes personnes, leur zèle pour mettre maintenant Jérusalem à l’abri des influences étrangères montre que l’épreuve a portée de bons fruits (Ps. 119:67).

 

3.5   Néhémie — Chapitre 4

 

L’opposition grandit et leur porte-parole, Sanballat le Horonite (Néh. 2:10, 19) s’irrite et se moque tout à la fois. «Que font ces faibles Juifs ? Les laissera-t-on faire ? Offriront-ils des sacrifices ? Si le peuple de Dieu offre des sacrifices, voilà bien ce que l’Ennemi déteste, car ces sacrifices préfigurent et annoncent l’œuvre de la croix !

Sanballat ajoute : «Feront-ils revivre les pierres des monceaux de poussière quand elles sont brûlées ?». Mais au contraire, Dieu justement met dans le cœur des siens, un attachement profond à tout ce qui est sien : «Tes serviteurs prennent plaisir à ses pierres, et ont compassion de sa poussière». Ils s’écrient avec foi :»Tu te lèveras, tu auras compassion de Sion, car c’est le temps d’user de grâce envers elle» (Ps. 103:13-14).

Tobija, l’Ammonite, se tenait à côté de Sanballat, et il ajoute : «Au reste pour ce que ceux-ci bâtissent, si un renard y montait, il ferait crouler leurs murailles de pierres» ! (Néh. 4:13). Nous sommes spécialement sensibles à la moquerie. Le monde ne se fait pas faute de tourner aussi en ridicule la séparation des chrétiens, la faiblesse de leurs rassemblements etc.

Les menaces de guerre ouverte n’arrêtent pas les travaux. Le peuple continue à rebâtir, mais les forces des porteurs de fardeaux faiblissent, il y a beaucoup de décombres (Néh. 4:8-10). Le relâchement entrave souvent l’œuvre du Seigneur, elle produit aussi ses ravages dans nos cœurs et dans nos maisons. Prenons garde de ne pas nous laisser décourager, au point de dire comme le peuple dans cette circonstance : «Nous ne pouvons pas bâtir la muraille» (Néh. 4:10). Ne nous laissons pas alarmer non plus, par des «rumeurs inquiétantes», que l’ennemi se plaît à répandre. Il se sert souvent, comme ici, de personnes qui vivent près de lui ! (Néh. 4:12 ; 1 Cor. 15:33).

Néhémie use de ces ressources que le Seigneur rappelle aux siens : «Veillez et priez» (Matt. 26:41 ; 1 Pier. 4:7). Il encourage ses compagnons d’œuvre : «Ne les craignez pas ; souvenez-vous que le Seigneur est grand et terrible, et combattez pour vos frères, pour vos fils et pour vos filles, pour vos femmes et pour vos maisons» (Néh. 4:14).

Dieu a dissipé le conseil de l’ennemi (Néh. 4:15). Chacun retourne alors à la muraille et chacun à son travail. «La moitié tenait des armes «depuis le lever de l’aurore jusqu’à l’apparition des étoiles».

Un moment de négligence dans notre conduite peut ruiner le témoignage rendu pendant des années. Ne nous séparons jamais de l’armure complète que Dieu, dans sa bonté, a mis à notre disposition (Éph. 6:10-18).

 

3.6   Néhémie — Chapitre 5

 

 

Une pénible surprise attendait Néhémie. Ces réchappés qui étaient déjà dans une grande misère (Néh. 1:3) étaient maintenant dans une situation pire encore. Pour ne pas mourir de faim et pour payer leurs impôts, ils avaient dû mettre en gage le peu qu’ils possédaient et parfois même livrer leurs fils et leurs filles à la servitude (Néh. 5:1-5). Hélas, ce ne sont pas des ennemis mais leurs propres frères qui, transgressant la Loi, avaient agi ainsi (Ex. 22:25 ; Lév. 25:39-43 ; Deut. 15:11 ; 23 :19-20). La crainte de Dieu faisait défaut. C’est un tragique contre-témoignage vis à vis du monde, qui observe souvent beaucoup plus que ne le pensons, notre conduite. .

Si, par pure grâce, nous avons échappé à la corruption ambiante, il faut rester sur nos gardes (Éph. 6:13). N’ayons aucune confiance dans notre chair, toujours aussi mauvaise. Le Méchant sait très bien tendre des pièges au chrétien et le faire tomber dans ces convoitises charnelles qui font la guerre à l’âme (2 Tim. 2:19-22 ; 1 Pier. 2:11).

Où en sommes-nous quant à l’amour fraternel ? Sans lui, le plus beau service chrétien est sans valeur (1 Cor. 13:1-3).

L’exemple est une règle d’or, d’une portée bien supérieure aux paroles. Néhémie l’avait donné par son amour désintéressé. Il peut maintenant demander aux chefs d’agir de la même manière et ils se soumettent. L’apôtre Paul aussi s’est attaché à être un modèle pour ses frères (Act. 20:34-35) avant de les instruire. Il peut dire : «Soyez mes imitateurs comme moi aussi je le suis de Jésus-Christ» (1 Cor. 11:1). Considérons avant tout le Seigneur : «Je vous ai donné un exemple, afin que, comme je vous ai fait, moi, vous aussi vous fassiez» (Jean 13:15). Il met les siens en garde contre les pharisiens et les scribes : «Ils disent et ne font pas» (Matt. 23:3).

 

3.7   Néhémie — Chapitre 6

 

Néhémie doit encore faire face aux artifices du Diable (Éph. 6:11). Sanballat, Tobija et Guéshem lui font une proposition hypocrite : «Viens et rencontrons-nous». La vallée d’Ono, celle des artisans, ne suggère-t-elle pas qu’après tout une collaboration possible avec ces voisins du peuple de Dieu ?

Néhémie ne manquait pas de discernement, d’où son commentaire : «Ils pensaient à me faire du mal» (Néh. 6:2). À quatre reprises, ils reviennent à la charge et reçoivent la même réponse : «Pourquoi le travail cesserait-il ?». Oui, Néhémie et le peuple étaient engagés dans un grand travail pour Dieu. Comment accepteraient-ils de descendre ? Si notre but exclusif est de nous occuper des intérêts de Jésus-Christ, l’ennemi ne trouvera pas de porte dérobée pour entrer dans notre cœur.

Mais refuser ainsi, fermement, n’est-ce pas manquer de courtoisie ? Quel mal y a-t-il après tout à écouter au moins leurs arguments ? Satan a une longue expérience des faiblesses de la nature humaine. Que de fois nous cédons à des propositions répétées ! Joseph, du fait de sa piété, a su résister (Gen. 39:7-11), Samson, toujours disposé à gratifier la chair, est tombé dans un piège qui a ruiné tout son témoignage (Jug. 16:15-21).

Les ennemis font encore une cinquième démarche. Le serviteur de Sanballat est porteur d’une lettre ouverte. Le ton a changé : Leur missive contient de fausses accusations, pour tenter d’effrayer Néhémie. On prétend s’inquiéter de sa réputation !Ne dit-on pas «que toi, tu deviendras leur roi !» (Néh. 6:6-7). Allons, décidément, sois raisonnable, écoute notre offre : «Viens donc et tenons conseil ensemble». Mais au lieu d’acquiescer, cet homme pieux demande simplement à Dieu de fortifier ses mains.

Un autre piège lui est tendu par un faux ami, un Juif nommé Shemahia (Ps. 38:12 ; 2 Cor. 11:26). Prétendant que l’on s’apprête à tuer Néhémie, il cherche, en vain, à le convaincre de s’enfermer dans le temple. Or n’étant pas sacrificateur, Néhémie n’avait aucun droit d’y entrer. Même une prophétesse, une certaine Noadia, se joint au reste des prophètes, dans leurs efforts pour tenter de l’effrayer.

Les Pharisiens ont voulu agir de la même manière à l’égard du Seigneur :»Retire-toi et va-t-en d’ici, car Hérode va te tuer» (Luc 13:31). Mais le Seigneur avait tourné résolument sa face vers Jérusalem et rien ni personne ne pouvait le détourner de son chemin.

Ces pièges déjoués, avec l’aide de Dieu, par Néhémie mettent le chrétien en garde contre deux dangers opposés : Élargir le chemin, en s’associant à ceux qui ne se soumettent pas à la Parole ou s’enfermer dans un sectarisme prétentieux et égoïste.

 

Finalement cinquante-deux jours ont suffi aux hommes de Juda pour combler les brèches, rebâtir la muraille et poser les portes ! Nul doute qu’ils ont été «merveilleusement aidés», comme le roi Ozias en son jour (2 Chr. 26:15). Ils avaient du zèle, le cœur au travail, un dévouement qui, aux yeux du Seigneur, ont plus de valeur que nos capacités toujours limitées (Néh. 3:20 ; 4:6).

Quand les nations apprennent que la muraille est achevée, elles sont fort abaissées à leurs yeux, et surtout obligées de reconnaître «que cette œuvre avait été faite de par notre Dieu» (Néh. 6:16). Le début de l’Église, et le Réveil ont aussi été devant le monde à la gloire de Dieu.

Tobija trouve encore des appuis auprès de quelques nobles qui lui ont prêté serment ! Lui et son fils ont des liens de famille en Juda (Néh. 6:18). «Doubles de cœur» (Ps. 12:2), ces Juifs sont en fait les ennemis de Dieu lui-même. Ils viennent rapporter devant Néhémie les «bonnes actions» de ce personnage malfaisant et rapporte à cet ennemi les paroles du gouverneur (Néh. 6:19).

Assuré de telles complicités «à l’intérieur», cet ennemi envoie des lettres pour effrayer les fidèles. Le combat ne cesse jamais (Phil. 1:30). Que d’avertissements dans ce chapitre sur les ruses et les pièges de l’Ennemi !

 

3.8   Néhémie — Chapitre 7

 

Les chantres sont établis. Dieu doit recevoir continuellement la louange qui lui est due. Les lévites, à leur place, conduisent l’adoration.

Il fallait aussi assurer la surveillance de la ville. Néhémie s’occupe soigneusement des portes et des gardiens (És. 62:6-7). Il établit deux gouverneurs sur la ville, choisis à cause de leur fidélité et de leur crainte de Dieu.

Habituellement, en Orient, les portes sont ouvertes dès que le soleil se lève. Mais à Jérusalem, elles ne le seront qu’au moment où le soleil sera chaud. À l’heure aussi où au contraire on ferme les battants et où l’on met les barres, le gouverneur devra être présent. Les gardes, choisis parmi les habitants, veillent chacun à son poste et chacun devant sa maison ! (Néh. 7:3). On peut se montrer fidèle pour répondre aux besoins de l’assemblée et négliger de prendre soin de sa femme et de ses enfants. Beaucoup de leçons importantes sont contenus dans ces courts versets ! Sait-on attendre que le soleil soit chaud pour admettre quelqu’un dans l’assemblée ? Il ne doit plus y avoir de zone d’ombre. La porte est-elle soigneusement fermée avant que les ombres du soir s’allongent ? Notre maison est-elle l’objet de tous nos soins, résolument fermée à l’influence de ce monde ?

«La ville était spacieuse et grande, mais le peuple peu nombreux». Dieu leur avait accordé le moyen d’échapper à la captivité babylonienne, mais ceux qui avaient répondu étaient en petit nombre. Il en est de même aujourd’hui.

Néhémie déclare ensuite : «Mon Dieu me mit encore au cœur de rassembler les nobles et les chefs et le peuple pour les enregistrer par généalogies» (Néh. 7:5). Mais certains, comme du temps d’Esdras, ne purent trouver leur généalogie et furent exclus comme profanes de la sacrificature (Néh. 7:64). Dans la présente confusion, au milieu de la chrétienté, il faut s’assurer avec le plus grand soin que ceux qui font profession d’être chrétien ont vraiment la vie de Dieu, et font partie, de ce fait, du corps de Christ. Seul Dieu peut donner le discernement nécessaire.

 

3.9   Néhémie — Chapitre 8

 

Dans tout Réveil véritable, opéré par l’Esprit de Dieu, la Parole tient toujours une place éminente (2 Chr. 17:7-10). Le peuple de Dieu ne peut pas se maintenir dans la position où il a été établi, sans obéissance à la Parole. Cet avertissement : «À la Loi et au témoignage ! S’ils ne parlent pas selon cette parole, il n’y a pas d’aurore pour lui» (És. 8:20) reste d’actualité.

Comme ils l’avaient déjà fait au moment de bâtir l’autel (Esd. 3:2), ils s’assemblent comme un seul homme sur la place qui est devant la porte des eaux. Cette porte évoque l’action rafraîchissante et purifiante de la Parole de Dieu.

Ce rassemblement a lieu le premier jour du 7° mois, le jour de la fête des trompettes (Lév. 23:24 ; Nom. 29:1). Elle préfigure la renaissance d’Israël dans les derniers jours. Il n’est pas précisé si l’on a sonné des trompettes, et ce silence paraît significatif. Le son éclatant des trompettes sera entendu à l’aube du millénium. On ne servait pas ici des deux trompettes d’argent de Nombres 10, mais d’une trompette en forme de corne de bélier.

Néhémie cède spontanément sa place : c’est une heureuse attitude entre des serviteurs de Dieu, qui réalisent leur unité dans la diversité des services au milieu du peuple de Dieu. «Ils dirent à Esdras, le scribe, d’apporter le livre de la Loi» (Néh. 8:1). Ce scribe versé dans l’Écriture, avait depuis longtemps disposé son cœur à rechercher la Loi de l’Éternel, à la faire, et à enseigner en Israël les statuts et les ordonnances (Esd. 7:6 et 10).

Il restait au milieu du Résidu tant de choses à purifier ! Heureusement, ce ne sont pas seulement ceux qui habitaient Jérusalem, mais tout le peuple (expression qui revient constamment dans ce chapitre) qui ressentait le besoin de recevoir l’instruction de la Parole de Dieu.

Une lecture assidue de l’Écriture permet de retrouver des vérités oubliées et de les mettre en pratique : point important très souvent négligé. La Parole est complète, il n’y aura pas de nouvelle révélation.

La Loi est lue «devant les hommes et les femmes, et devant tous ceux qui avaient de l’intelligence pour entendre», c’est à dire probablement les enfants en âge de comprendre (Néh. 8:2 ; Deut. 31:9-13).

Cette lecture dure pendant six heures «depuis l’aube jusqu’à midi». Pourtant tout le peuple prêtait l’oreille et quand Esdras ouvre le Livre «tout le peuple se tint debout» dans une attitude de respect (Néh. 8:3, 5).

Esdras bénit alors l’Éternel, le grand Dieu qui a donné cette Parole (Deut. 5:4). Le peuple lui répond : Amen ! Amen ! et il se prosterne (Néh. 8:6).

«Dans un état de déclin spirituel, certains prennent des attitudes relâchées même pendant l’adoration ou la prière. «Mais dès qu’il y a une manifestation de la puissance de l’Esprit de Dieu, tout change et ceux qui sont sous cette influence adoptent immédiatement une attitude qui montre qu’ils ont conscience de qui convient à Dieu» (E.D.).

L’attention est attirée par les soins des lévites à l’égard du peuple «qui se tient à sa place». Ils lisent distinctement et font comprendre la Loi (Néh. 8:7-8). D’une part durant le séjour à Babylone, le langage sacré était tombé en désuétude et d’autre part des Juifs avaient épousé des femmes étrangères. Aussi «leurs fils parlaient à moitié l’asdodien et ne savaient pas parler le juif» (Néh. 13:23-24). La conformité au monde conduit à l’oubli et à l’ignorance de la portée spirituelle de la Parole de Dieu Il faut que celui qui enseigne puisse faire comprendre l’Écriture et l’applique à l’état et aux besoins de ses auditeurs.

Tout le peuple pleurait en entendant les paroles de la Loi. Leur conscience était réveillée, car cette lecture faisait ressortir l’étendue des péchés d’Israël. Aujourd’hui aussi, les enfants de Dieu peuvent se souvenir de ce temps du Réveil, où la foi chantait. Ils s’affligent de la confusion présente et réalisent un peu mieux la tiédeur laodicéenne de leurs affections pour Christ.

Mais Néhémie, Esdras, et les lévites dirent au peuple : «Ce jour est saint à l’Éternel votre Dieu, ne menez pas deuil et ne pleurez pas» (Néh. 8:9). Au contraire, ils les encouragent à aller et à manger ce qui est gras et à boire ce qui est doux, et à envoyer «des portions à ceux qui n’ont rien préparé». Il faut penser à faire profiter les absents de ce qui nous a fait du bien spirituellement. Le temps viendrait bientôt pour exprimer leur tristesse (chapitre 9). Mais présentement ils devaient réaliser que la joie de l’Éternel était leur force. La tristesse ne convenait pas si l’on comprenait ce qu’évoquait la fête des trompettes (Ps. 81:1-4). Pour les rachetés aussi, la joie des «fêtes» (1 Cor. 5:8) fortifie leur âme pour affronter les épreuves futures.

Au moment des rassemblements autour du Seigneur, la part bénie goûtée dans Sa présence, rend la joie bienséante. La louange coule aisément pour notre Bien-aimé (Cant. 7:9). L’adoration monte sans mélange vers Dieu. L’action dans le rassemblement dépend directement de nos dispositions intérieures. La qualité des paroles ou des prières prononcées, les cantiques chantés, dépendent essentiellement de nos dispositions intérieures. Veillons à ce que le Saint Esprit ne soit pas attristé en nous et au milieu de nous !

Le second jour les chefs des pères, les sacrificateurs et les lévites, s’assemblent à nouveau auprès d’Esdras, «pour devenir intelligents dans les paroles de la Loi» (Néh 8:13). Comme eux, nous connaissons en partie (1 Cor. 13:9).

En écoutant la Parole, ils apprennent que l’Éternel avait commandé à Moïse que les fils d’Israël devaient habiter dans des tabernacles pendant la fête du septième mois et qu’on devait faire passer une proclamation dans ce sens dans toutes les villes du pays ! (Néh. 8:13-14 ; Lév. 23:33-34).

Il peut paraître extraordinaire qu’une instruction si claire ait échappé jusqu’alors aux sacrificateurs et aux lévites. Mais l’on retrouve des faits semblables dans toute l’histoire du peuple de Dieu. Des vérités essentielles, comme la Venue du Seigneur pour chercher son Église, ont été oubliées pendant des siècles, bien que le Nouveau Testament en parle à plusieurs reprises. Seule l’action habituelle du Saint Esprit dans le croyant lui permet de sonder «les choses profondes de Dieu» (1 Cor. 2:10).

Le peuple est averti et il obéit à l’injonction divine et sort dans la montagne. Il en rapporte des branches d’olivier, de myrte, d’arbres touffus pour faire des tabernacles. Chacun alors s’empresse de les édifier dans sa cour ou sur son toit, un peu partout dans la ville. Ensuite, toute la congrégation de ceux qui étaient revenus de la captivité va y habiter (Néh. 8:17).

Ils célèbrent cette fête des Tabernacles, qui durait huit jours, avec une très grande joie. De plus on lit dans le livre de la Loi chaque jour (Néh. 8:17-18). Ils n’avaient pas gardé la fête de cette manière-là depuis les jours de Josué, fils de Nun, jusqu’à ce jour-là. Certes cette fête des Tabernacles avait déjà été célébrée depuis le retour de la captivité, mais sans se conformer avec exactitude à l’ordonnance (Esd. 3:4). Cette dernière fête de l’année juive est une anticipation de la résurrection nationale. Elle sera fêtée dans tout son éclat à l’aube du millénium (Zach. 14:16).

Entourés de ruines, ceux qui étaient rentrés de la captivité, étaient en danger de ne pas célébrer dignement la Fête. Ils auraient pu se laisser surmonter par la tristesse.

Dans quelles dispositions de cœur sommes-nous quand nous avons le privilège de présenter la Personne de Christ à Dieu, et de célébrer le Mémorial de ses souffrances et de sa mort à Sa Table ? Que rien ni personne ne nous ôte la joie de notre communion avec Lui dans ces heures bénies où nous sommes réunis autour de Lui» (Jean: 16 :22 ; Phil. 4:4).

Certes des circonstances surviennent, dans notre marche et celle de l’assemblée, où l’humiliation est nécessaire. Elle se traduit dans le constant jugement de soi-même. Elle trouve une expression collective dans les réunions de prière.

 

3.10                   Néhémie — Chapitre 9

 

C’est au commencement du chapitre 9 que la scène change complètement. Les fils d’Israël s’assemblent à nouveau, mais c’est «avec jeûne et vêtus de sacs», en un jour fixé, aussitôt après la fête des Tabernacles. Le moment est venu de manifester ensemble une tristesse selon Dieu. C’est un fruit précieux de l’action de la Parole sur la conscience et dans le cœur.

Mais tout d’abord, la race d’Israël prend soin de se séparer de tous les fils de l’étranger. Ils se rappellent que, dans la pensée de Dieu, ils sont saints, séparés pour Lui (Néh. 9:2). Hâtons-nous de garder les commandements divins, ne différons pas de mettre aussi nos vies en ordre (Ps. 119:60).

Puis ils se lèvent, ils confessent leurs péchés et ceux de leurs pères. La lecture dans le Livre de la Loi de l’Éternel, leur Dieu se poursuit pendant plusieurs heures. Il en résulte une nouvelle confession, et puis tous se prosternent devant Dieu.

Huit lévites, dont le nom a été conservé, crient alors à haute voix à l’Éternel ! Les fils d’Israël sont invités à se lever, et à Le bénir à leur tour : «Qu’on bénisse le nom de ta gloire, qui est élevé au-dessus de toute bénédiction et de toute louange» (Néh. 9:5). Quand la grandeur de Dieu est ainsi présentée devant nos âmes, nous mesurons mieux la gravité de nos fautes.

Nous ne citons qu’en partie cette prière remarquable, la plus longue de l’Écriture. Son thème est proche de celui de Daniel 9 et d’Esdras 9: «Tu es le Même, toi seul, ô Éternel ; tu as fait les cieux, les cieux des cieux, et toute leur armée, la terre et tout ce qui est sur elle, les mers et tout ce qui est en elles. Et c’est toi qui fait vivre toutes ces choses et l’armée des cieux t’adore» (Néh. 9:5-6).

Les bontés de l’Éternel, les louanges de l’Éternel, selon tout ce dont l’Éternel a comblé Israël, ses grands bienfaits sont rappelés (És. 63:7).

Ils se souviennent d’abord de l’appel d’Abram. Dieu l’a choisi car il a trouvé son cœur fidèle». Il a fait alliance avec celui qui sera désormais appelé Abraham, père d’une multitude. Ce dernier reçoit des promesses pour sa semence et l’Éternel va se glorifiera en les réalisant : «Tu as accompli tes paroles, car tu es juste» (Néh. 9:8).

Il est question ensuite de la délivrance du peuple, tiré hors d’Égypte : «Tu vis l’affliction de nos pères, et tu entendis leur cri, et tu opéras des signes et des prodiges sur le Pharaon qui avait agi avec fierté. Tu fendis la mer et ceux qui les poursuivaient ont été jeté dans les abîmes, comme une pierre dans les eaux puissantes (Néh. 9:9-11). Cette fierté, cet orgueil devaient d’ailleurs se manifester bientôt aussi chez Israël, mettant ainsi en évidence l’état misérable du cœur de tout homme (Néh. 9:16) !

Les soins de Dieu dans le désert : la nuée pour les conduire, la Loi reçue au Sinaï sont ensuite rappelés, Tu parlas avec eux des cieux disent les lévites, avec ce commentaire : c’étaient «des ordonnances droites, des lois de vérité, de bons statuts et de bons commandements. Sont ensuite évoqués le pain, descendant du ciel, pour assouvir leur faim, et l’eau, sortant du rocher pour étancher leur soif.

Enfin vient le moment de rappeler que «Tu leur dis d’entrer pour prendre possession du Pays que Tu avais juré de leur donner (Néh. 9:12-15). Dieu avait promis que tout lieu que foulerait la plante de leur pied, Il le leur donnait (Jos. 1:3 ; Abd. 17).

L’histoire dans le Pays est ensuite évoquée, jusqu’au moment où, devant leur mépris complet de la Parole de Dieu, il n’y eu plus de remède et ils sont envoyés en captivité (2 Chr. 36:16). Ce récit reste un puissant témoignage aux merveilleuses compassions de Dieu, lent à la colère, grand en bonté (Néh. 9:22-31). Un enfant de Dieu aujourd’hui a de plus puissants motifs pour rendre grâce. Il a été racheté par le sang précieux de Christ versé à la Croix. Et l’apôtre écrit : «Il nous a donné les très-grandes et précieuses promesses, afin que par elles nous participions de la nature divine» (2 Pier. 1:3-4). Mais quelle réponse avons-nous donnée à toutes ces manifestations de son amour ?

L’Écriture relate la réponse d’Israël : «Mais eux, savoir nos pères, agirent avec fierté, et roidirent leur cou, et n’écoutèrent pas tes commandements et refusèrent d’entendre et ne se souvinrent pas de tes merveilles» (Néh. 9:16-17, 26, 29-30). Devant l’étendue de cette grâce divine, une telle ingratitude, qu’elle se manifeste chez Israël ou chez l’homme en général, est plus criante encore. Cette attitude est le fruit de la chair. Chaque chrétien aussi connaît l’activité en lui de cette nature volontaire, insoumise. Il est dans l’impossibilité d’en venir à bout par ses propres efforts. Mais Dieu veut lui accorder sa délivrance. La chair a été crucifiée avec Christ (Gal. 2:20). Elle n’est plus en droit de diriger un enfant de Dieu. «Ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair avec les passions et les convoitises» (Gal. 5:24). Dieu lui a donné une nouvelle nature obéissante, qui désire Lui plaire à tous égards. Le racheté est scellé du Saint Esprit, qui peut lui donner la force de marcher à la gloire de Dieu (Gal. 5:16).

Les lévites déclarent : «Toi, tu es un Dieu de pardons, faisant grâce, et miséricordieux, lent à la colère et grand en bonté et tu ne les as point abandonnés. Même quand ils firent un dieu de fonte, qu’ils te firent de grands outrages, tu as répondu par de grandes compassions !» (Néh. 9:17-19). En confessant nos fautes, il est nécessaire de remonter, autant que possible, aux origines d’un manquement. Ici ils rappellent que la violation de la Loi s’est montrée publiquement en façonnant ce veau d’or, un dieu supposé marcher devant eux ! La confession doit être précise. Que de fois l’on agit comme Aaron qui prétend : «Je l’ai jeté au feu, et il en est sorti ce veau» ! (Ex. 32:24) Reconnaissons devant le Seigneur notre culpabilité personnelle, et notre part, s’il s’agit d’un péché collectif. «Ce que j’ai fait ou ce que j’ai omis de faire» (Lév. 5:4-5 ; Job 34:32).

Après avoir retracé le passé, en s’appuyant sur le caractère immuable du cœur divin, les lévites présentent leur requête. «Et maintenant notre Dieu, le Dieu grand et terrible, qui gardes l’alliance et la bonté, que ce ne soit pas peu de chose devant toi que toutes les peines qui nous ont atteints».

Ils reconnaissent : «Tu es juste dans tout ce qui nous est survenu, tu as agi avec vérité, nous avons agi méchamment (Néh. 9:32-35). Ils sont présentement dans la servitude, ils sont dans une grande détresse. Leur seul refuge, c’est la miséricorde de Dieu. Ils déclarent s’y abandonner sans réserve.

S’ils en étaient restés , ils se tenaient sur un terrain sûr. Mais ils ajoutent : «Pour tout cela, nous faisons une ferme alliance et nous l’écrivons». Alors tous les princes, les lévites et les sacrificateurs, viennent apposer leur sceau ! (Néh. 9:38).

 

3.11                   Néhémie — Chapitre 10

 

«Tous ceux qui avaient de l’intelligence et du discernement se joignirent à leurs frères» (Néh. 10:29). Tout le peuple est concerné. Ils s’engagent «par exécration et par serment» (!) à marcher selon la loi de Dieu, donnée par Moïse et à observer et à pratiquer tous les commandements de l’Éternel. Ils promettent de ne pas donner leurs filles aux peuples du pays et de ne pas prendre de leurs filles pour leurs fils ! De plus, si les peuples du pays apportent des marchandises le jour du Sabbat ou un jour saint, ils n’en prendront pas ! Enfin, ils laisseront la terre en friche la septième année, et remettront toute sorte de dette ! Tout cela était en conformité absolue avec l’enseignement de la Loi, mais elle ne tardera pas à être, hélas, une fois encore, violée.

Chacun apporte un tiers de sicle pour le service de la maison de Dieu. Sur ce point, il n’y avait pas d’indication légale pour cette faible contribution. C’était peu de chose , mais sans doute, dû à leur pauvreté (Néh. 10:32). On peut toutefois rappeler, que chaque fois qu’il y avait un dénombrement, chacun devait apporter un demi-sicle, destiné au service de la tente d’assignation, pour être «un mémorial devant l’Éternel afin de faire propitiation pour vos âmes» (Ex. 30:11-16). L’apôtre Pierre rappelle aux rachetés du Seigneur : «Vous avez été rachetés de votre vaine conduite … non par des choses corruptibles, de l’argent ou de l’or, mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache» (1 Pier. 1:18-19).

Tout ceci n’était pas un engagement superficiel, mais sincère et unanime ! À la suite de Néhémie, toutes les classes du peuple viennent spontanément ratifier ce qui avait été ainsi conclu,

En fait, ils s’engagent, comme Israël l’avait déjà fait au Sinaï. Jusqu’alors, depuis la sortie d’Égypte, le peuple était sous le régime de la seule grâce de Dieu. Il avait été soutenu, entretenu, supporté et guidé. Mais, il semble oublier à mesure l’histoire des trois mois écoulés, depuis la Mer Rouge, et leurs péchés continuels. Israël se déclare disposer à se placer sur le terrain de la responsabilité ! «Tout ce que l’Éternel a dit, nous le ferons, et nous écouterons» (Ex. 24:7). S’ils avaient compris un peu ce qui était dans leur cœur, s’ils auraient tiré instruction du passé, et dit : «Seigneur, si dans cette alliance quelque chose doit dépendre de nous et de nos œuvres, nous confessons que nous sommes absolument incapables de le respecter. Nous avons été, jusqu’ici, entièrement débiteurs de Ta grâce et nous Te demandons humblement de le rester» ! Ce devrait toujours être notre attitude de cœur devant Dieu.

Néhémie et le peuple n’ignoraient pas les échecs du passé. On peut relire à ce sujet ce qui s’était passé pendant le règne du Roi Josias. L’état réel des cœurs est mis en évidence par l’Éternel (2 Rois 23:3 ; Jér. 3:10). D’ailleurs ils ont rappelé et confessé les transgressions répétées du peuple. Mais ils semblent ignorer qu’ils ont les mêmes dispositions intérieures que leurs pères et la même incapacité d’observer des commandements aussi solennels. Alors, à leur tour, ils sont disposés à faire, avec ferveur, une alliance !

Nous avons une plus grande responsabilité qu’eux. Ils appartenaient à cette dispensation de la Loi. Elle a manifesté l’état de l’homme, sa faillite complète. Seule l’œuvre de la Croix de Christ peut nous délivrer de la colère qui va tomber sur les fils de la désobéissance. La chair, en chacun de nous est naturellement légale. Mais ce n’est une sorte de pacte qui peut nous garder de chute ! Il faut retenir, parfois par de terribles expériences (Job 40:27) cette leçon capitale : «Je sais qu’en moi, c’est à dire en ma chair, il n’habite point de bien, car le vouloir est en moi, mais accomplir le bien, cela je ne le trouve pas. Car le bien que je veux, je ne le pratique pas, mais le mal que je ne veux pas, je le fais» (Rom. 7:18-19). Alors seulement nous comprenons que la seule ressource du chrétien est de se rejeter entièrement sur Dieu et sur les ressources qu’il met à la disposition des siens, pour les garder fidèles à Sa volonté.

Souvent, au cours de l’histoire de l’Église sur la terre, des croyants ont étaient amenés à jeter un cri d’alarme devant l’affaiblissement marqué de l’état moral du peuple de Dieu. Ils se sont exhortés à revenir aux enseignements de la Parole de Dieu.. Certains, par grâce, ont répondu à cet appel.

Alors se pose une question sérieuse : comment peut-on rester soumis à l’Écriture ? Ces croyants ont cherché soigneusement la pensée de Dieu quant à la communion et au rassemblement. Ils ont examiné ce que la Parole dit au sujet de la réception d’autres croyants à la gloire de Dieu et, et comment il convient d’exercer la discipline. Ils ont alors fait part de leurs conclusions à leurs frères, en exprimant leur ferme intention de rester obéissant à la pensée du Seigneur. Ils ont pensé qu’il était plus sûr de préciser par écrit les bases à respecter pour qu’une réelle communion fondée sur l’enseignement de l’Écriture, puisse subsister.

Mais malgré toutes ces précautions, le même danger de dérive subsiste. Il reste dans notre cœur une tendance légale. On aime à s’appuyer sur un écrit soigneusement établi et l’on espère que tout ira bien. C’est sous-estimer notre faiblesse absolue et laisser, inconsciemment, une place à l’homme, à sa manière de voir, à ses interprétations et à ses efforts personnels pour bien faire. Il faut, au contraire, reconnaître toute notre incapacité et tout attendre du Seigneur. Lui seul peut nous tenir debout, renouveler sans cesse notre amour pour Lui. Il doit créer et maintenir dans chaque cœur un désir fervent de dépendre seulement sur Sa sagesse, sur Ses directions et avant tout sur Sa grâce. Sinon, le premier élan de l’amour pour Christ, n’étant pas entretenu, ne tarde pas à s’affaiblir, comme ce fut le cas à Éphèse. Tout est alors peu à peu ruiné dans notre relation avec le Seigneur. L’indépendance et la propre volonté de notre cœur nature ne tardent pas à se manifester.

L’on comprend qu’une confession de foi, même si elle s’appuie soigneusement sur l’Écriture, est insuffisante. Il faut se confier entièrement le Seigneur pour continuer à mettre en pratique l’Écriture. Lui seul peut renouveler notre être intérieur, en sorte que la communion puisse être maintenue avec nos frères étant d’abord réelle avec Lui. Le Saint Esprit, par sa présence dans chaque enfant de Dieu, peut seul contrôler ses pensées et les amener captives à l’obéissance de Christ (2 Cor. 10:5).

 

3.12                   Néhémie — Chapitre 11 à 13

 

Le chapitre 11 recense et désigne ceux qui acceptèrent volontairement d’habiter Jérusalem : le peuple les bénit (Néh. 11:2). Au chapitre 12, il est question du dénombrement des sacrificateurs et des lévites. On assiste aussi à la dédicace de la muraille : Deux grands chœurs marchent l’un vers l’autre sur la muraille et se rejoignent dans la maison de Dieu (Néh. 12:31-42). «Ils offrirent ce jour-là de grands sacrifices, et se réjouirent, car Dieu les avait réjouis d’une grande joie» (Néh. 12:43). Se réjouir dans le Seigneur est toujours possible, même en ressentant sa misère.

Mais, à peine les échos de cette joie exprimée par Jérusalem, heureuse d’être entourée de murailles, se sont-ils éteints, qu’il faut bien constater avec douleur la réapparition des mêmes péchés, qui ont déjà causé la ruine du peuple. On constate qu’ils se sont même plutôt aggravés. Pourtant chacun avait prononcé une malédiction contre lui-même, au cas où il se rendrait parjure, après avoir prêté serment !

Aussi le dernier chapitre donne-t-il un aperçu de la lutte de Néhémie, déjà avancé en âge. Ce qui se passe à ce moment-là illustre ce que dit l’apôtre : «Le péché, ayant trouvé une occasion par le commandement, me séduisit et me tua» (Rom. 7:11). Impossible, il faut le répéter, de garder la Parole de Dieu avec nos propres forces. La Loi est sainte, le commandement est saint, juste et bon mais ils font ressortir notre incapacité totale de nous soumettre à la pensée de Dieu. Notre condition pécheresse fait de nous des transgresseurs. La Loi rend le péché excessivement pécheur (Rom. 7:13 ; 2:25).

 

Une des difficultés pour le résidu venait de la présence au milieu de lui du peuple mélangé. La lecture du livre de Moïse montrait pourtant clairement que l’Ammonite et le Moabite ne devaient pas entrer dans la congrégation de Dieu, à jamais (Deut. 23:3-6), à cause de leur attitude hostile vis à vis du peuple, quand il était au désert.

Quand donc Juda entend ces paroles au sujet d’Ammon et de Moab, il s’en sépare. Si Dieu parle à notre conscience, il ne faut pas chercher à épargner ce qui n’a pas son approbation (Job 20:12-13). La communion avec lui est à ce prix. Sans l’exercice de la discipline en accord avec la Parole de Dieu, il est impossible que la sainteté soit gardée au milieu de l’assemblée.

Mais il y avait d’autres sujets de tristesse. Avec la complicité d’Éliashib, Tobija s’était vu attribuer une grande chambre, où l’on mettait auparavant les offrandes, qui était ordonné pour les lévites et pour les chantres et l’offrande élevée pour les sacrificateurs (Néh. 13:4-6). Quelle honte que l’attitude de ce souverain sacrificateur et du peuple qui l’avait laissé faire (Apoc. 2:20) !

Les Lévites ne recevaient plus leurs portions. Manquant du nécessaire, ils avaient fui chacun à son champ, imités en cela par les chantres. Le service de la maison de Dieu en souffrait grandement.

Le sabbat n’était plus respecté : Ce jour-là aussi on foulait au pressoir et on rentrait les gerbes. On transportait de même le vin, les raisins, les figues et toutes sortes de fardeaux (Néh. 13:15).

Par ailleurs les mariages avec des femmes étrangères s’étaient multipliés, un mal qui avait déjà profondément affligé le cœur d’Esdras (Esd. 9:1-3) ! Il resurgissait, montrant combien Israël avait abandonné le terrain de la séparation pour Dieu.

Il y avait déjà environ un siècle qu’un résidu avait été appelé à sortir de Babylone. Maintenant le déclin s’accentuait de plus en plus.

 

À son retour de Suse, Néhémie découvre avec stupeur cet état douloureux. Saisi d’une sainte indignation, il intervient personnellement avec vigueur. Voyant le mal commis par Éliashib, il juge fort mauvais la présence de Tobija, cet Ammonite, si près des parvis de l’Éternel. Il jette tous ses effets dehors et fait purifier les chambres des trésors, On y rapporte les ustensiles de la maison de Dieu, l’offrande de gâteau et l’encens (Néh. 13:9). Néhémie établit sur ces magasins des serviteurs estimés fidèles, dont les noms sont conservés (Néh. 13:13).

Nos cœurs ne ressemblent-ils pas parfois à ces chambres ? Le monde a introduit ses propres affaires là où Dieu doit avoir toute la place, là où doivent se trouver les offrandes qui lui sont destinées ?

Une négligence en entraîne souvent d’autres. Néhémie doit s’occuper de la répartition des dîmes. Sous son impulsion, bientôt tout Juda apporte à nouveau dans les magasins la dîme du blé, du moût et de l’huile.

Ce qui était alors une obligation pour les Juifs : l’entretien des lévites, est maintenant un privilège pour les enfants de Dieu (Phil. 4:18).

Néhémie reproche vivement aux chefs d’avoir abandonné la maison de Dieu et les fait demeurer chacun à son poste (Néh. 13:10-14). Il y avait encore des affections pour Dieu dans le cœur du peuple, mais il fallait que Néhémie les stimule (Héb. 10:25).

À peu près seul à lutter contre cette marée montante du mal, Néhémie a souvent recours à la prière. C’est en Dieu que se trouve la force et les encouragements (Néh. 13:14, 22, 29). Il ne cherchait pas de récompense de la part de l’homme ; il s’en remettait à Dieu et laissait entre ses mains l’appréciation de sa conduite.

Le Sabbat avait été profané avec audace. Le soin de leurs affaires personnelles, le souci du gain avait détourné les Juifs du respect de ce grand commandement et de ce fait ils toléraient la même attitude chez les étrangers.

Néhémie prend des mesures très énergiques (Néh. 13:17-22). D’abord ,il place momentanément ses propres jeunes gens aux portes, donne l’ordre de les fermer dès qu’elles commençaient à être dans l’ombre, et de ne les réouvrir qu’après le sabbat. Les marchands qui continuaient à stationner devant la muraille, sont menacés et chassés. Les lévites doivent se purifier, pour venir garder ces portes et sanctifier le jour du Sabbat (Néh. 13:15-22)

Ne devrions-nous pas attacher au Jour du Seigneur au moins autant d’importance qu’Israël au Sabbat ? Certes, nous ne sommes plus sous la Loi. Mais ce jour n’est-il pas devenu pour beaucoup de chrétiens un simple jour de repos ou de loisir ? «N’est-il pas très-coupable, frères bien-aimés, de profiter du Jour du Seigneur pour poursuivre nos propres desseins égoïstes ? Le Jour du Seigneur a des exigences plus grandes que le jour du sabbat, car ce sont les exigences de la grâce sur tous les enfants de la grâce» (W.K.)

En ces jours-là aussi, l’attention de cet homme de Dieu est attirée sur un fait plus grave encore, peut-être. Des Juifs ayant pris des femmes asdodiennes, ammonites et moabites, leurs fils parlaient à moitié l’asdodien, un idiome païen, et ne parlaient pas le juif (Néh. 13:24).

Ce sera toujours le fruit de tels mariages. Les enfants suivent rapidement le même chemin que le père ou la mère inconvertis et adoptent leur langage

Là aussi, Néhémie intervient avec une grande sévérité. Il rappelle, comme Esdras, le cas de Salomon et chasse d’auprès de lui le petit-fils d’Éliashib, comme profanateur de la sacrificature. Il était devenu le gendre d’un ennemi, Sanballat le Horonite ! (Néh. 13:29). La douceur n’est pas toujours synonyme de spiritualité. Ne convient-il pas parfois de suivre, a bon escient, l’exemple du Seigneur ? (Jean 2:15). Fidèle jusqu’à la fin, Néhémie s’est pleinement identifié avec les intérêts de l’Éternel et avec Israël. Son énergie rappelle celle de Shamma, défendant au milieu d’un champ de lentilles la nourriture du peuple de Dieu, qui avait fui devant les Philistins (2 Sam. 23:11-12).

Une fois encore, le peuple est «purifié de tout étranger» et chacun est occupé à son service (Néh. 13:30). À l’exemple d’autres serviteurs, Néhémie a longtemps retenu le mal, en s’appuyant sans réserve sur son Dieu. Nul doute qu’il entendra, au moment de la rétribution, cette approbation du Seigneur : «Bien, bon et fidèle esclave, tu as été fidèle en peu de chose ; je t’établirai sur beaucoup, entre dans la joie de ton maître» (Matt. 25:21).

Néhémie est un type de Celui qui «s’assiéra comme celui qui affine et purifie l’argent ; et il purifiera les fils de Lévi, et les affinera comme l’or et l’argent, et ils apporteront à l’Éternel une offrande de justice» (Mal. 3:3).

 

4                    Le temps de Malachie

 

Le livre de Malachie, écrit à cette époque, est particulièrement solennel. Il constitue le dernier appel divin à la conscience et au cœur de ce peuple Juif au milieu duquel Christ devait naître quatre siècles plus tard..

Le dialogue qui s’engage aussitôt met en évidence, du côté de Dieu, cet amour éternel, personnel, source de toute bénédiction. Mais que voit-on du côté d’Israël ? l’ingratitude, l’inconscience et même l’insolence.

Ils osent demander des preuves de l’amour divin ! Ce peuple foulait aux pieds l’honneur dû à l’Éternel, ses préceptes les plus impératifs, et ses sentiments les plus tendres. Tout ce livre met tristement en évidence à quel point le peuple s’est éloigné, même si les formes extérieures du culte sont conservées. Il y a beaucoup de ressemblance avec Laodicée (Apoc. 3:15-17).

L’enseignement nous concerne directement. Reconnaissons que l’on peut très vite en arriver à douter de l’amour du Seigneur, à murmurer et à s’insurger même contre Sa volonté ! Dès que les affections pour Christ s’attiédissent, l’ennui envahit le cœur et remplace le zèle déployé dans le passé à son service (Mal. 1:13).

Ne faut-il pas reconnaître, aujourd’hui aussi que nous frustrons le Seigneur à bien des égards ? Dans un cantique, nous affirmons pourtant mettre sans réserve à sa disposition nos jours, nos biens, nos corps, nos cœurs ! En est-il vraiment ainsi ?

Objets pourtant d’une si grande grâce, ces réchappés de Babylone n’apportaient plus les dîmes et les offrandes à la maison du trésor (Néh. 13:11-12). L’absence de libéralité est toujours le signe que le cœur s’est refroidi. Il est maintenant rempli de cette idole que le Seigneur appelle le Mammon des richesses.

«Éprouvez-moi» dit l’Éternel à son peuple (Mal. 3:10). Il se réjouit quand notre foi Lui permet de nous bénir. Souvenons-nous de sa joie devant le don si libéral de la veuve (Marc 12:42) !

Dans cette situation désastreuse, Dieu discerne quelques humbles fidèles cachés (Mal. 3:16 ; Ps. 83:3). Connus par nom, ils sont son trésor particulier et il les épargnera comme un homme épargne son fils qui le sert — pourtant, quel mystère, dans son amour pour sa créature perdue, Dieu n’a pas épargné son Fils bien-aimé et il l’a livré pour nous tous (Rom. 8:32). Au moment de la naissance du Seigneur, on apprend à connaître plusieurs de ces témoins ignorés par ce monde : Joseph et Marie, Zacharie, Élisabeth, Siméon et Anne (Luc 2).

Faisons-nous partie aujourd’hui de ceux qui craignent l’Éternel ? D’autres, autour d’eux, prétendaient audacieusement «marcher dans le deuil» et s’étonnaient de n’en tirer aucun profit! (Mal. 3:14).

Mais le jour des rétributions est proche. Dieu déclare : «Alors, vous reviendrez, et vous ferez la différence entre celui qui sert Dieu et celui qui ne le sert pas» (Mal. 3:18 ; 1 Pier. 2:13).