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N’AIMEZ  PAS  LE  MONDE

 

 

Genèse 12 à 23    Abraham et Lot

 

Philippe Laügt

Les sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest ; ME 1981 p. 5

Table des matières :

1     Marcher avec les croyants, mais pas de bon coeur

2     Des défaillances qui manifestent les divergences des coeurs

3     Le temps du choix

3.1      Le choix de la foi

3.2      Le choix de celui qui n’agit pas par la foi

4     Un pas dans le monde conduit au joug mal assorti — Effets du mariage

5     Dieu enseigne par la captivité et délivre en utilisant le croyant Abraham

6     Les fruits du mauvais état spirituel dans la maison du croyant

7     Intelligence spirituelle et prières intelligentes de ceux qui se retirent du mal

8     Effets du monde sur l’entourage

9     L’incrédulité a peur du chemin de la foi

10      Une couronne perdue

 

 

1                    Marcher avec les croyants, mais pas de bon coeur

L’Éternel avait dit à Abram : «Sors de ton pays et de ta parenté et viens au pays que je te montrerai» (Actes 7:3). C’était un appel personnel, mais les liens familiaux étaient forts, aussi Térakh, son père, un idolâtre (Josué 24:2), et son neveu Lot, sont du voyage. Le groupe s’arrête à Charan. Il faudra la mort du père pour que le Dieu de gloire fasse passer Abram en Canaan. Toutefois «Lot s’en alla avec lui» (Gen. 12:4). C’était un croyant, un «juste», l’Écriture en rend témoignage (2 Pierre 2:7, 8) mais la position qu’il adopte, à l’écart du monde, n’est pas le fruit d’une foi personnelle en Dieu. Elle résulte plutôt de l’influence qu’Abram exerce encore sur lui.

On peut se joindre à la troupe des voyageurs, conformer sa conduite à celle de ceux qui marchent vraiment par la foi, sans tendre pour autant vers le même but. Mais le sentier de la foi est sans attrait pour la chair ; à l’heure de l’épreuve, elle se montrera incapable de s’y tenir.

 

2                    Des défaillances qui manifestent les divergences des coeurs

À la suite d’Abram, Lot traverse le pays de la promesse. Il partage pour un temps la vie de ce croyant qui réalise, lui, son caractère d’étranger et de forain sur la terre. Abram reçoit des promesses. Il bâtit un autel et dresse sa tente «vers la montagne», près de Béthel, avant d’aller vers le Midi. Lot est journellement témoin de cette marche avec Dieu.

Mais la foi d’Abram est mise à l’épreuve, et le patriarche sort du sentier de la dépendance. Il s’était déjà éloigné de Béthel, marchant et allant vers le Midi, et, comme la famine pesait sur le pays, il descend en Égypte, toujours suivi de Lot. Là, Abram perd son caractère d’adorateur et de témoin. Il ne peut plus compter sur le secours divin. Très vite, par crainte de l’homme, il va agir sans droiture et sera finalement renvoyé par le Pharaon. Dieu se sert de ce moyen humiliant pour le ramener, il monte vers le Midi, puis jusqu’à Béthel, «au lieu où était sa tente au commencement... au lieu où était l’autel» (Gen. 13:3, 4). Lot est encore avec lui, leurs biens ont beaucoup augmenté et des querelles s’ensuivent bientôt entre les bergers. Abram, entièrement restauré, sent bien le danger. Il ne faut pas que les richesses acquises en Égypte deviennent dans la main de l’ennemi un moyen de ruiner le témoignage rendu aux incrédules, le Cananéen et le Phérézien qui habitent le pays (Gen. 13:7). De fait, ces circonstances vont jouer un rôle révélateur. Certes Lot et Abram habitaient jusqu’alors ensemble, mais les contestations entre les serviteurs n’auraient pas risqué de gagner les maîtres si une réelle communion avait marqué leurs relations.

Trop souvent on en vient à jalouser les dons spirituels ou même les biens matériels de son frère en Christ. C’est la porte ouverte aux divisions. Les Corinthiens avaient été «enrichis en Christ en toute parole et toute connaissance» (1 Cor. 1:5) mais il en résultait «de l’envie et des querelles» (1 Cor. 3:3) et ils s’enflaient pour l’un contre un autre (1 Cor. 4:6, 7).

 

3                    Le temps du choix

3.1   Le choix de la foi

Abram va montrer la réalité de sa foi. Les biens ont augmenté, mais il n’y met pas son coeur. Il est le plus âgé, mais il n’insiste pas sur ses droits. Il y a beaucoup de douceur dans ses paroles : «Qu’il n’y ait point, je te prie, de contestation entre moi et toi... car nous sommes frères» (Gen. 13:8). Et toute sa conduite ultérieure, à l’égard de Lot, montrera qu’il ne garde aucun ressentiment. Abram est prêt à renoncer aux perspectives riantes mais trompeuses d’un monde qui mûrit pour le jugement. Il attend «la cité qui a les fondements, de laquelle Dieu est l’architecte et le créateur» (Héb. 11:10).

 

3.2   Le choix de celui qui n’agit pas par la foi

Lot se montre incapable de lui donner une réponse spirituelle. Il aurait pu protester, affirmer qu’il appréciait trop la compagnie de cet homme de foi pour accepter de s’en séparer. Il eût été hautement préférable qu’il abandonne ses troupeaux et qu’il reste avec l’héritier des promesses de Dieu (Ps. 119:63). Mais il n’y a pas chez lui la détermination d’une Ruth, quand elle déclare : «Où tu iras, j’irai» (Ruth 1:16). Lot ne presse pas non plus son oncle de choisir, comme il l’aurait fait s’il avait reconnu la maturité spirituelle de celui-ci. Il lève aussitôt les yeux, mais ce n’est pas vers le ciel, car il ne cherche pas la volonté de Dieu à ce moment décisif de sa vie. Il n’est pas surprenant dès lors, que ses regards se fixent sur les choses qui se voient mais qui ne sont que pour un temps (2 Cor. 4:18). La plaine du Jourdain l’éblouit ! Elle était si bien arrosée partout «avant que l’Éternel détruisît Sodome et Gomorrhe» (Gen. 13:10). Elle offrait tout ce qui peut séduire le coeur naturel. Quel moyen facile d’augmenter encore ses biens terrestres ! Il n’aurait pas à creuser péniblement des puits, pour abreuver les troupeaux. Cette plaine était si fertile qu’elle évoquait le jardin de l’Éternel. Mais elle rappelait aussi à Lot ce pays d’Égypte où il avait, hélas, suivi Abram. L’attrait d’un monde trompeur détermine son choix. Le caractère de ses habitants lui échappe entièrement, faute d’une communion habituelle avec Dieu.

Trop de chrétiens, à la différence du psalmiste (Ps. 119:59, 101) sont peu exercés devant Dieu dans leurs allées et venues. La convoitise des yeux peut nous conduire, comme Lot, à une fin honteuse (Gal. 6:7, 8).

Remarquons combien la chute d’Abram a laissé des traces profondes. D’Égypte, il a ramené une servante, Agar, qui lui sera bientôt en piège ; et les convoitises latentes dans le coeur de Lot auront pris dans ce pays une tournure plus précise.

Que de fois nos manquements, même si, dans sa grâce, Dieu nous en relève, ont des conséquences humiliantes et durables sur la conduite de nos frères ! Nos fautes sont pour eux une pierre d’achoppement.

Lot choisit pour lui la plaine du Jourdain, se sépare de son oncle et part vers l’orient. C’est le premier pas dans un chemin où ne s’exercera plus l’influence bienfaisante d’Abram, un chemin où il s’enfoncera toujours plus dans le bourbier de ce monde, se transperçant lui-même de beaucoup de douleurs (1 Tim. 6:10). Jusqu’à la fin de sa vie, il «tourmentera son âme juste», pour avoir préféré les choses visibles à la communion du Seigneur.

 

4                    Un pas dans le monde conduit au joug mal assorti — Effets du mariage

Abram habite maintenant en Canaan, mais Lot dresse bientôt ses tentes jusqu’à Sodome. De prime abord il ne devait pas être dans ses projets de s’y établir. Mais n’en est-il pas souvent ainsi avec des enfants de Dieu ? Ils n’avaient pas l’intention de se mettre sous un joug mal assorti avec des incrédules ; ils font quelques pas dans le monde et s’y retrouvent insidieusement liés. Leur désir de se séparer de ce qu’ils savent être contraire à la volonté de Dieu s’émousse et leur force spirituelle ne cesse de décroître.

Il est possible que la décision de Lot, si lourde de conséquences, résulte de l’influence de sa femme. Plus tard, malgré l’injonction des anges, elle regardera en arrière, vers la ville maudite, et deviendra une statue de sel (Gen. 19:26). Il est clair qu’elle y avait laissé son coeur. Elle n’a pas cru que Dieu allait détruire la ville. Son incrédulité entraîne sa désobéissance, elle était presque sauvée, elle tombe sous le jugement de Dieu.

Le mariage est certainement pour la vie présente le choix le plus important que puisse avoir à faire un enfant de Dieu. Si cette union est «dans le Seigneur», si elle est le fruit d’une marche dans l’obéissance et la dépendance de Dieu, il en résultera une riche bénédiction pour les époux. Sinon il s’ensuivra un appauvrissement spirituel et bien des misères. L’apôtre nous avertit : «Celui qui est marié a le coeur occupé des choses du monde, comment il plaira à sa femme» (1 Cor. 7:33). Un mari chrétien peut fort bien être incité en secret par la femme de son coeur à servir d’autres dieux, à commencer par les richesses (Deut. 13:6) ou, tout au contraire, à rechercher avec foi un héritage selon Dieu (Juges 1:14, 15).

 

5                    Dieu enseigne par la captivité et délivre en utilisant le croyant Abraham

Quoi qu’il en soit, Lot porte devant Dieu la responsabilité de son choix. Il en est ainsi de tout chrétien qui, même si c’est sous l’influence des siens, se laisse finalement enlacer par le monde.

Dans cette plaine du Jourdain un conflit éclate brusquement. Satan est toujours derrière la scène pour exciter chez les hommes qu’il tient dans son terrible esclavage, l’orgueil, la jalousie et l’ambition. Lot a longtemps goûté en compagnie d’Abram les soins et la protection de Dieu. Mais maintenant il va être fait prisonnier «car il habitait dans Sodome» (Gen. 14:12). Il n’est déjà plus question de sa tente, il a perdu jusqu’à l’apparence du pèlerin qu’il n’est plus. Sans doute en s’approchant dangereusement de Sodome, ignorait-il le véritable caractère de ses habitants, «méchants et grands pécheurs devant l’Éternel» (Gen. 13:13). Mais l’ayant découvert, ce juste ne devait-il pas se séparer au plus vite de ces hommes (2 Tim. 2:19) ? De toute évidence, il s’en était accommodé, non sans tourments intérieurs, il est vrai. Alors, dans son gouvernement, Dieu permet qu’il soit emmené captif. Mais en même temps, dans sa grâce, il veille à ce que la nouvelle en parvienne à Abram, l’Hébreu. Cet homme de foi ne manque ni d’énergie ni d’amour fraternel. Il discerne la pensée de Dieu et met en campagne ses hommes exercés, nés dans sa maison. Il poursuit l’ennemi, le frappe et ramène Lot, «son frère» et tout son bien.

Cette épreuve était pour Lot, égaré dans les sentiers du monde, une occasion à saisir. Ce n’est pas volontiers que le Seigneur afflige et contriste les fils des hommes (Lam. 3:33). Lot aurait dû reconnaître qu’il avait suivi une voie de chagrin et rompre délibérément ses attaches avec ces hommes pervers, dont la conduite accablait son âme juste. Il était temps encore de revenir au lieu où était sa tente au commencement. Il pouvait reprendre sa place de pèlerin et d’adorateur, en communion avec Dieu et avec son serviteur, Abram. Ce dernier quant à lui refuse de prendre quoi que ce soit de la main du roi de Sodome (Gen. 14:23). Lot, lui, ne saisit pas cette occasion de faire volte-face, pour marcher dans le chemin de la justice pratique, où ceux qui aiment Dieu héritent des biens réels (Prov. 8:20, 21).

Ainsi Dieu permet souvent qu’un secours spirituel soit apporté à des enfants de Dieu qui gémissent sous les conséquences de leur éloignement du Seigneur. Si les avertissements sont reçus dans la conscience et dans le coeur, il en résultera une réelle restauration. Le chemin de l’obéissance à Dieu sera retrouvé. Sinon ils ne pourront que poursuivre dans leur égarement, jetant de l’opprobre sur le nom du Seigneur et causant de la tristesse à ceux qui ont cherché à leur venir en aide.

 

6                    Les fruits du mauvais état spirituel dans la maison du croyant

Dans la suite de ce récit de l’Écriture, Abram reçoit un nouveau nom, celui d’Abraham, il se voit confirmer les promesses de Dieu, devient le dépositaire de ses pensées et intercède en faveur des autres. Mais Lot est assis comme un juge, à la porte de Sodome. Il reconnaît malgré tout que les anges envoyés pour détruire la ville ne sont pas des hommes comme les autres. Il se lève pour les accueillir et se prosterne. Il les presse d’entrer chez lui, d’autant plus qu’il craint sans doute pour leur sécurité. Mais ils n’acceptent qu’avec beaucoup de réticence son hospitalité. À la différence de Sara (Gen. 18:6), la femme de Lot n’est pas associée à l’accueil reçu par les visiteurs. On peut d’ailleurs se demander quelle atmosphère régnait dans ce foyer, à en juger par la conduite ultérieure de ses habitants.

Question sérieuse, chers frères et soeurs : le Seigneur serait-il toujours libre d’entrer dans ma maison ou dans la vôtre ? Les siens y sont-ils toujours à l’aise ?

Lot comprend qu’à ses hôtes il doit offrir des pains sans levain. C’est un fruit de la vie divine en lui, qui prend toute sa signification en contraste avec le terrible désordre moral qui entoure cette demeure. Lot est bien le seul juste dans la ville : le Seigneur connaît ceux qui sont siens. Mais si Abraham est séparé pour Dieu, Lot, lui, s’est séparé de Dieu, venant s’asseoir au banc des moqueurs. Son attitude, ses paroles, pendant les heures tragiques qui vont suivre, montrent combien bas est désormais son état spirituel. Il cherche à protéger ses hôtes et dans ce but il va jusqu’à appeler les habitants de Sodome, chargés d’iniquités, «mes frères». En retour, il ne récolte que mépris, injures et menaces : «Cet individu est venu pour séjourner ici et il veut faire le juge». Seule l’intervention puissante des anges, ces «esprits administrateurs envoyés pour servir en faveur de ceux qui vont hériter du salut» (Héb. 1:14), le délivre. Si Lot avait pensé améliorer par son influence et ses conseils ceux qui se vautraient dans un tel bourbier de corruption (voir 1 Pierre 4:3, 4), le moment est venu pour lui de constater que ses efforts ont été vains et sa vie gaspillée.

 

7                    Intelligence spirituelle et prières intelligentes de ceux qui se retirent du mal

Abraham et après lui tous les enfants de Dieu qui se retirent du mal, sont eux seuls, pour le Seigneur, ce «trésor caché qu’a désiré son coeur». En esprit, sur la montagne, ils peuvent, en communion avec Dieu, intercéder avec intelligence. Abraham, qui pensait toujours à Lot, avait demandé : «Feras-tu périr le juste avec le méchant» (Gen. 18:23) ? Il n’y avait pas dix justes dans la ville. Le jugement longtemps retenu, va s’exécuter (És. 28:21), mais d’abord Lot doit sortir, sauvé comme à travers le feu. Les anges ne peuvent rien faire avant que ce juste soit à l’abri de la colère qui vient. «Mes brebis... je leur donne la vie éternelle... personne ne les ravira de ma main» déclare Celui qui, par amour, a mis sa vie pour elles (Jean 10:28). Quelle assurance découle pour les siens des paroles du Seigneur Jésus ! De sa part, tout sera grâce quand il nous enlèvera à sa rencontre. Mais quelle sera son appréciation sur notre service pour lui ici-bas ? (voir 2 Pierre 1:11).

 

Dieu se souvient d’Abraham (Gen. 19:29) et ses envoyés avertissent Lot du caractère judiciaire inéluctable de leur mission : «L’Éternel va détruire la ville» (Gen. 19:14). Rien de comparable avec les douces communications dont Abraham, l’ami de Dieu, a été l’objet (Gen. 18:17-19). La communion dont peut jouir un enfant de Dieu obéissant est absolument inconnue de celui qui se meut dans une atmosphère mondaine. L’intelligence des pensées de Dieu est inséparable d’une marche fidèle.

 

8                    Effets du monde sur l’entourage

En se joignant au monde, un chrétien fait le plus grand tort à son âme, mais aussi à celle de ceux qui l’entourent. Lot n’était pas seul à Sodome, sa femme et ses filles s’y trouvaient aussi, dont plusieurs étaient déjà unies à des habitants de ce lieu. Les anges, usant de grâce, offrent que la délivrance s’étende à toute la maison de Lot. Mais quand Lot parla à ses gendres, il leur sembla qu’il se moquait. Toute sa vie apportait un démenti à ses paroles. Hélas, il n’a pas vécu comme un prince de Dieu au milieu de ce peuple (voir Gen. 23:6).

Que dire des croyants charnels et mondains, embarrassés dans les affaires de la vie ? Comment pourraient-ils avertir leur entourage que le monde va être jugé, qu’il faut se mettre à l’abri du sang de Christ et se séparer du mal ? La conduite de l’apôtre Paul, réglée par la Parole de Dieu, le recommandait à toute conscience d’homme devant Dieu (2 Cor. 4:2). En est-il de même en ce qui nous concerne ?

 

9                    L’incrédulité a peur du chemin de la foi

Il est dur pour Lot de quitter tout son avoir, le fruit de son travail, sa place dans la société, ses relations peut-être (Ézéch. 16:49). Il tardait... il faut l’arracher en quelque sorte à la ville lui, sa femme et ses deux filles non mariées. Dieu magnifie sa grâce et son amour à son égard. L’aube du jour se levait, un jour comme les autres, pensent les hommes de ce monde : «On mangeait, on buvait... il plut du feu et du soufre du ciel, qui les fit tous périr» (Luc 17:28, 29). «Sauve-toi pour ta vie... ne t’arrête pas dans toute la plaine ; sauve-toi sur la montagne» (Gen. 19:17). Mais Lot n’est pas attiré vers la montagne, il voudrait encore vivre dans une ville, si petite soit-elle. Il voudrait garder quelque chose, si peu que ce soit, de ce monde devenu familier. La seule pensée d’une vie de foi remplit son coeur de sombres pressentiments. «L’incrédulité considère toujours la part de la foi comme la plus terrible qu’il soit possible de choisir : tout est ténèbres pour elle dans ce chemin» (JND).

 

10               Une couronne perdue

Dieu accède au désir de Lot concernant Tsoar. Il ne nous forcera pas à recevoir une bénédiction que nous ne désirons pas. Mais finalement Lot aura peur de vivre là aussi. Pour habiter en sécurité, sans crainte, il faut être dans la communion avec Dieu.

C’est dans une caverne qu’il habitera misérablement, loin d’Abraham et loin de son Dieu.

Quel avertissement qu’une vie comme celle de Lot, ce saint infidèle à l’appel de Dieu ! Il n’y a pas trace chez lui de restauration, mais au contraire un déclin qui ne cesse de s’accentuer. Son sentier si proche semble-t-il au départ de celui d’Abraham, est si différent à la fin. Il n’a pas combattu le bon combat, il n’a pas gardé la foi, il a perdu sa couronne. Démas aussi, plus tard, aimera le présent siècle et abandonnera la compagnie de Paul, dont la vie et le service avaient pour seul objet Christ.

Le récit solennel de la vie de Lot nous a été conservé «pour nous servir d’avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints» (1 Cor. 10:11). Que de chrétiens sont en pratique étroitement liés au présent siècle mauvais et si peu à un Christ glorifié ! Soyons de ceux qui, appuyés sur le bras puissant de leur Sauveur et Seigneur, suivent ce sentier des justes qui est comme la lumière resplendissante qui va croissant jusqu’à ce que le plein jour soit établi (Prov. 4:18).

 

Dans ce désert je connais une route,

Sentier d’amour et de grâce et de foi,

Que je suivrai sans frayeur et sans doute,

Car, ô Sauveur, tu l’as tracé pour moi.