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Méditations sur la Parole de Dieu
Actes
Louis Chaudier
Table des matières :
1 La manifestation de l’Esprit sur la terre — Divers passages des Actes
2 Méditation sur l’Assemblée — Actes 2:42 ; 9:31 ; Éphésiens 4:8, 11-16 ; 1 Timothée 3:1-15
4 Nos intérêts et ceux du Seigneur — Actes 4:32-37 ; 5:1-11 ; 20:24-38 ; 1 Cor. 5
Le texte de ces méditations a été révisé par Bibliquest dans sa forme, par rapport à diverses éditions papiers précédentes. Les révisions ont été limitées à ce qui était nécessaire à une expression et une compréhension correctes. Le texte reste marqué par son caractère oral, non révisé par l’auteur. Dans certains cas d’expressions au sens discutable, l’imperfection de celles-ci a été laissée de peur d’en perdre une certaine vigueur.
Certains textes ont été repris de l’ouvrage «Méditations sur la vie chrétienne» édité en 1995 par F.R., et sont notés comme tels. Ces textes ont fait l’objet (par F.R.) d’une révision un peu plus poussée.
[LC n° 71]
2 mai 1971
Le livre des Actes des apôtres est le livre des actes du Saint Esprit. La descente du Saint Esprit sur la terre, au début des Actes, est un fait historique sans précédent, la contrepartie de ce qui s’est passé à Babel. Tous les chrétiens sont sur le même plan. Cette unité ne s’est jamais produite auparavant. L’Église a d’abord été composée de Juifs. La grâce s’est d’abord étendue au peuple qui a rejeté Christ.
Le Seigneur a reçu deux fois le Saint Esprit : à son baptême, et comme homme glorifié dans le ciel, pour l’envoyer sur la terre. Il a donné des dons aux hommes ; et ces dons sont manifestés par l’Esprit (Éph. 4:8). La présence de l’Esprit sur la terre est le résultat du triomphe de Christ. Il n’est pas là sans produire des effets ; il a ébranlé les murs de la maison où Pierre était (Act. 4:31). Un chrétien est un témoin, par l’Esprit, de la victoire de Christ, un témoin dont personne ne peut se défaire. En Actes 5:1-11 est relaté le premier événement fâcheux de l’histoire de l’Église. Un châtiment gouvernemental souligne la présence effective de l’Esprit dans le rassemblement de Jérusalem. Satan cherche toujours à introduire le mal, dans les milieux authentiquement chrétiens. Le péché d’Ananias et Sapphira fut la première tentative de Satan de ruiner l’Assemblée naissante. C’était la première rencontre de Satan et de l’Esprit Saint, dans l’Église. Satan est le menteur, et il est devenu le meurtrier. Rien de plus affreux et de plus insaisissable que le mensonge. La faute d’Ananias et de Sapphira peut paraître bien bénigne ; mais, quand Dieu est là, le Saint Esprit ne laisse rien passer. Si l’état de l’assemblée était bon, un mensonge entraînerait l’excommunication du coupable. Plus une assemblée est spirituelle, plus vite le mal est découvert. La nature de l’homme et celle de Satan sont vite manifestées. Que le Seigneur nous forme à distinguer le bien du mal ! Une assemblée peut perdre toute force pour s’opposer au mal. Mais, dans tous les temps, des chrétiens à la conscience délicate n’ont pas cherché à s’attribuer le prestige d’une piété qui ne correspondait pas à leur état intérieur.
Lors du baptême de l’Esprit (Act. 2:3), les langues de feu qui apparurent suggèrent l’idée de jugement. Le Saint Esprit n’est pas venu pour approuver la chair, toujours présente dans l’homme. Nos corps sont le temple du Saint Esprit (1 Cor. 6:19) ; et il n’y a jamais accord entre la chair et l’Esprit. Aussi, dans l’assemblée, il y a toujours des choses à juger, et il faut les juger. Simon voulait acheter un don ; il est démasqué (Act. 8:18-24). Son nom reste lié à la simonie, qui est le trafic de biens spirituels. Le Saint Esprit n’était pas beaucoup contristé, à ce moment-là ; il était puissant pour manifester l’état des coeurs. Nous, nous subissons les conséquences de notre manque de piété. Quand l’Esprit n’est plus dans une assemblée, la lampe est ôtée.
[LC n° 72]
16 août 1964
La période de l’Assemblée est une parenthèse dans le temps. Cette parenthèse s’ouvre à la Pentecôte et se termine à la venue du Seigneur pour enlever les saints. Il n’y a pas eu, et il n’y aura plus, de période comme celle-là.
En tout temps, la foi a été nécessaire. On n’a pas de rapport avec Dieu sans la foi, la foi vraie. Mais ce qui distingue cette période, c’est que toutes les bénédictions de ceux qui, vitalement, en font partie, sont célestes. La source de toutes les bénédictions chrétiennes est céleste. Vous ne trouvez nulle part que le Seigneur ait ouvert une autre source que celle-là. Cela tient au fait que l’Église est le complément du corps de Christ, l’Église formée de tous les vrais croyants, scellés du Saint Esprit (on n’est pas un vrai chrétien, sans cela). Tous les vrais croyants de cette période-là sont des membres du corps de Christ. Cela n’était pas vrai d’Adam, ni de David, ni de Jean le Baptiseur. Ce n’était pas vrai des Juifs, pas davantage des fidèles du millenium. C’est une période extrêmement distincte. C’est ce conseil que Dieu avait avant le temps, et c’est ce qu’il a révélé en dernier lieu.
Jésus est la tête du corps ; l’Église est le corps : «l’assemblée, qui est son corps, la plénitude de Celui qui remplit tout en tous» (Éph. 1:23) (le mot plénitude veut dire : complément). La tête et le corps ne font qu’un seul. C’est l’homme complet formé par Christ et son Église (Adam et Ève n’en étaient qu’une image). Tous les vrais chrétiens, vivifiés et scellés, font partie de cette Église. Les hommes religieux s’occupent beaucoup de l’Église. Ils cherchent toujours la vérité ; et pourquoi la cherchent-ils ? Parce qu’ils ne l’ont pas. Un chrétien ne cherche pas l’Église ; il la connaît, il sait où elle est, ce qu’elle est. Il ne passe pas sa vie à se tourmenter sur des questions jamais réglées. Cela peut arriver pendant un temps ; mais normalement, le chrétien doit trouver la réponse, de la part de Dieu, aux questions qui se posent dans son âme.
Quelle tristesse de voir tout ce qui se passe, de nos jours, dans cette chrétienté ! Voilà de quoi mener deuil, de quoi pleurer, à cause du lamentable état extérieur de l’Église. Mais encore bien plus, quand nous voyons ce qui se passait au commencement, dans le livre des Actes, nous constatons que nous sommes bien loin de ce moment-là. Nous devons toujours, devant le Seigneur, nous reporter à cette époque, et dire : «Seigneur, voilà la distance entre cet état brillant et sans tache, et le nôtre».
Voilà comment les frères peuvent servir le Seigneur, et peuvent servir tous les chrétiens du monde, dans tous les systèmes. Ce n’est pas en accablant ceux-ci et en condamnant ceux-ci, ni en s’estimant supérieurs à eux, mais en menant deuil, parce qu’on éprouve mieux que d’autres quelle est la profondeur de la chute. C’est dans ce sens-là que les frères sont sérieux. Un frère, dans la mesure où il est conscient de sa position, est grave, et les soeurs aussi, évidemment. Le Seigneur souffre de cela. Mais Il ne raccommode pas ce que l’homme a gâché. Retenez bien cela, jeunes chrétiens, et les autres aussi. N’allons pas nous mettre en avant d’une façon prétentieuse, pour dire : Voilà des chrétiens qui vont mettre un peu d’ordre dans les choses. Non, pas du tout ; le Seigneur ne raccommode pas cela. Le témoignage de Philadelphie, du siècle dernier, n’a pas été une reprise identique à celle du début des Actes. Mais il lui a particulièrement ressemblé. Sans aucun doute, plusieurs éléments étaient absolument à la hauteur de ceux-là. Pour eux-mêmes, n’en doutons pas, ils l’ont réalisé. Mais l’ensemble n’en était pas là. Nos conducteurs ont eu à soutenir bien des controverses vis-à-vis des adversaires. Le bien réveille l’ennemi. Il ne peut pas supporter qu’il y ait du bien ; il veut le détruire.
Nos devanciers ont dit ceci, qui exprime aussi leur humilité : «Ce qui manque, c’est la puissance, les miracles, le pouvoir de désigner des anciens, le pouvoir de livrer à Satan, le cas échéant». Les ornements de l’Église ont disparu. Aujourd’hui, nous savons que bien des milieux chrétiens, même dits évangéliques, se livrent à des efforts pour reproduire une imitation des Actes. Attention ! Qui dirigeait les serviteurs du Seigneur, à ce moment-là ? Le Saint Esprit. Et un grand trait qui prouve la présence en action du Saint Esprit, un grand trait utile de nos jours, c’est l’ordre moral. Le Saint Esprit ne produit jamais de désordre. Quand Dieu travaille, par son Esprit, dans les siens, Il produit l’ordre : l’ordre dans les esprits, l’ordre dans les coeurs, l’ordre dans la vie, l’ordre dans des corps de chrétiens. Il est un Dieu d’ordre.
Je ne veux pas dire que ce qui a été manifesté au siècle dernier n’a pas donné autant de satisfaction au Seigneur qu’au début des Actes ; mais le Seigneur ne rétablit pas ce que l’homme a gâté.
Chers frères et soeurs, nous voilà, de nos jours, dans la faiblesse, bien plus qu’il y a trente ans. Il y avait une grande puissance morale, une grande puissance spirituelle, en action par la Parole sur les âmes ; mais la puissance extérieure devant les hommes, non ! Dieu a retiré ce qui, en soi-même, était un honneur pour l’Église. Il a retiré l’ornement, parce que l’Église l’a offensé par toute sa mondanité. Les vérités chrétiennes, chers amis, sont saintes, droites. Un de ces conducteurs disait : «Dans le chemin de Dieu, il n’y a pas moyen de se fourvoyer». Nous ne demandons pas assez à Dieu ce qu’il veut ; mais quelquefois aussi, nous demandons avec l’arrière-pensée de ne pas nous y conformer. Croyez-vous que Dieu va donner sa pensée à celui dont Il sait très bien qu’il sera retors ? Cela explique le piétinement de beaucoup de chrétiens, parce que la vérité de Dieu engage. Elle doit engager. Elle est absolue.
«Les assemblées étaient en paix, marchant dans la crainte du Seigneur, croissant par la consolation du Saint Esprit». La crainte du Seigneur dans notre vie, ce n’est pas la frayeur. Nous avons facilement le Seigneur à la bouche ; c’est un mot de notre vocabulaire des frères. Faisons attention ! Ne profanons pas les choses saintes qui sont nôtres, mais qui le sont dans la mesure où c’est l’âme renouvelée, animée par le Saint Esprit, qui s’en empare ! Le même corps peut être au service de la volonté propre, et au service du Saint Esprit. Voilà la condition où nous nous trouvons. Le même mot, je peux le dire simplement avec mon esprit, et je peux le dire avec le Saint Esprit. C’est la nuit et le jour. Que le Seigneur nous accorde d’être de plus en plus dépendants pour parler de Lui, dépendants du Seigneur et du Saint Esprit ! C’est une grande cause de faiblesse dans notre vie individuelle.
Notre responsabilité est dans cette sphère-là, à l’écart de tant d’autres ; et nous devons savoir pourquoi. Si nous ne le savons pas, il faut revenir en arrière. Nous sommes mal partis. Que le Seigneur nous accorde à chacun, dans notre vie privée, de marcher avec Lui, là où Il est le seul témoin de notre cheminement de tous les jours. Le plus grand de tous les exploits, c’est un homme qui marche avec le Seigneur aujourd’hui, puis demain, et jusqu’à la fin, toute sa vie. Il n’y a rien de supérieur à cela. On n’a pas besoin d’être un apôtre, pour cela. Ce qui est au-dessus de tous les dons et de tous les services, c’est la vie chrétienne de l’individu. Des personnes auront manqué leur vie à cause de leur service. Voilà un miracle : un homme qui marche avec le Seigneur, dans sa crainte. Si vous en connaissez un, vous avez avantage à le fréquenter. Car celui-là ne parlera pas à tort et à travers des choses de Dieu ; il n’en parlera pas en temps et hors de temps. Cela suppose de la dépendance. N’est-ce pas, frères et soeurs, que nous avons besoin de revoir cela ? Un tel chrétien sera heureux et recherchera l’ombre avec le Seigneur. Si le Seigneur le fait rester dans l’ombre, il sera heureux ainsi. Si le Seigneur le fait avancer pour le service, il sera heureux de servir, avec Lui, devant Lui.
Voilà la vie du chrétien. Est-ce pénible ? C’est le bonheur parfait ici-bas. Que le Seigneur nous apprenne à savoir nous taire, et à savoir parler ! Les personnes qui ont la crainte du Seigneur sont généralement lentes à parler. La crainte du Seigneur est un élément à présenter même devant un inconverti. Cela peut le garder de beaucoup de choses.
Il nous reste le Seigneur. Ces serviteurs très utiles, hommes ou femmes, ont été utiles, parce qu’ils savaient se contenter du Seigneur. Quand ils parlaient de Lui, ils parlaient de quelqu’un de connu. «De l’abondance du coeur la bouche parle» (Matt. 12:34). Quand nous parlons du Seigneur, est-ce que cela traduit vraiment ce qu’Il est pour notre coeur ?
Nous pouvons trouver cet état d’âme chez des personnes éprouvées, chez des malades, chez des personnes que la vie n’a pas gâtées, et qui ont eu besoin du Seigneur plus que d’autres.
Que le Seigneur accorde à chacun de nous d’apprendre à Le connaître comme Quelqu’un de vivant ! C’est offert à tout le monde.
Le Seigneur rassemble les siens. Un rassemblement est un troupeau. Mais un troupeau n’est que l’expression du troupeau tout entier. Ce serait impossible que tous les vrais croyants du monde entier soient ensemble. Du temps des apôtres, il y avait certainement beaucoup d’assemblées, comme aujourd’hui. Le Seigneur a pensé à tout cela, en nous parlant des rassemblements locaux : l’assemblée qui est à Corinthe, l’assemblée qui est à Éphèse. Les assemblées locales représentent l’ensemble de l’Assemblée. Quelle est l’importance d’une assemblée locale ? Quelle est sa raison d’être ? Une assemblée locale est réunie au nom de Christ. Le Seigneur n’est pas Seigneur de l’Assemblée, mais Seigneur dans l’Assemblée. Il est Seigneur des individus. Il nourrit et chérit son Assemblée. Il en prend soin. Il prend soin des membres de son corps en se servant de croyants qui servent les autres. Dans ces croyants qui servent, nous avons deux classes : les dons et les charges. Les dons sont des dons de l’Esprit, donnés par le Seigneur aussi. Ils sont vus comme distribués par l’Esprit (1 Cor. 12), donnés par le Seigneur (Éph. 4). Nous les trouvons encore en Romains 12 et 1 Pierre 4.
Il y a des dons fondamentaux (Éph. 4). Il nous donne les dons nécessaires pour la formation du corps de Christ, jusqu’à la fin. Ce sont des dons qui vont jusqu’à la fin : apôtres, pasteurs et docteurs, prophètes, évangélistes. L’évangéliste travaille pour que les âmes entrent et, une fois entrées dans le corps, le Seigneur en prend soin. Il s’occupe d’elles. Il ne s’arrête pas à la conversion. Il veut sanctifier son Église. Il veut attacher les siens à Lui-même. Il veut les occuper des choses qui ne se voient pas. Il veut leur communiquer la paix et la joie qui sont les siennes, et qui sont la part des siens. Il veut les faire vivre de Lui-même.
Les docteurs enseignent, développent l’Écriture. Si on ne développe pas l’Écriture, on s’en tiendra bientôt au simple salut de l’âme. C’est de toute importance qu’il y ait des docteurs. Il serait très désirable que des jeunes frères soient, de la part du Seigneur, engagés dans cet exercice. Pour cela, il faut qu’ils aient affaire au Seigneur. Ils ne doivent pas se laisser pousser ; ils doivent avoir affaire directement avec le Seigneur, pour le moment et la manière.
Les pasteurs s’occupent des âmes, de tout ce qui peut arriver à une âme, chez un chrétien. Un chrétien peut verser vers le monde ; il peut être emporté par sa volonté propre… Les pasteurs doivent soigner les âmes malades.
Le prophète présente la Parole de Dieu d’une façon telle qu’elle s’implante dans la conscience, sans que personne n’ait rien su. Le chrétien dit : «Dieu a parlé» ; et il peut être arrêté sur une mauvaise voie, être saisi par la crainte du Seigneur.
Mais ce sont des dons fondamentaux et, en un sens, ce qui est représenté en Éphésiens 4 par les jointures du fournissement. Un don est un don de l’Église toute entière. Un don est donné par le Seigneur à son Assemblée. Par conséquent, si quelqu’un est vraiment un pasteur qualifié, il peut soigner les âmes où que ce soit.
Le docteur découpe l’Écriture dans les grandes parties, comme les vérités de détail, où qu’il soit. Il ne faudrait pas croire que les services, dans l’Assemblée de Dieu, se réduisent à l’activité des apôtres, des prophètes, des pasteurs et docteurs, des évangélistes. Il ne faut pas oublier que, dans une Assemblée, tous les croyants, tous les frères, toutes les soeurs, sont des membres du corps. Il n’y a pas que des dons fondamentaux ; il y a des dons de toute sorte. La définition la plus complète, la plus vraie, du mot «don», est celle-ci : un don, c’est l’action du Saint Esprit dans un membre du corps. Voilà la définition la plus complète ; de sorte que ce serait une profonde erreur de restreindre les actions du Saint Esprit aux frères qui, de toute évidence, possèdent un des dons fondamentaux dont je viens de parler. Ce serait faire du rassemblement quelque chose de bien pauvre, tandis que le Saint Esprit peut agir en chacun. Et c’est sur ce point que je désire attirer l’attention des frères, et ensuite des soeurs.
Les soeurs, dans l’Assemblée, n’ont rien à dire. L’ordre du Seigneur est formel. Que nos théologiens s’emploient à tordre l’Écriture, c’est leur affaire. Nous le savons fort bien. La Parole est formelle. Quand on est simple et droit, la Parole est simple et droite et absolue, et on y trouve son bonheur. Cela ne veut pas dire que les soeurs sont des membres morts, et cela ne veut pas dire qu’elles ne peuvent pas être très supérieures, avoir beaucoup de discernement spirituel, avoir une vie chrétienne fervente, beaucoup de communion avec le Seigneur. Nous en avons eu, et nous en avons encore sûrement. Que les soeurs ne pensent pas qu’elles n’ont qu’à venir s’asseoir et suivre d’une manière passive, comme si elles étaient en dehors de l’action du Saint Esprit. Elles sont responsables, et le Seigneur leur demandera compte des raisons pour lesquelles une Assemblée, à laquelle elles se sont rattachées peut-être pendant un demi-siècle, a connu telle ou telle misère. Une soeur est responsable comme un frère. Le seul fait de ne pas se sentir coupable de fautes extérieures ne la disculpe aucunement, si elle est restée indifférente, inerte et passive, sans avoir commis aucune faute en apparence, soit de comportement, soit de langage. Elle n’atteint pas à ce que le Seigneur attend d’elle. Que peut faire une soeur ? Beaucoup prier. Les soeurs ont souvent une tâche très lourde. Les frères ont aussi la leur. Il leur faut beaucoup prier en travaillant, prier sans cesse, prier beaucoup. Que manque-t-il alors ? L’engagement du coeur pour les intérêts du Seigneur. Une soeur peut avoir un don de discernement ; pourquoi pas ? Un don ; pourquoi pas ? À la rigueur même, un don pastoral donné à une soeur ; pourquoi pas ? Que font donc toutes les soeurs ? Que voyons-nous, dans l’Écriture ? Nous voyons des soeurs très honorées, et bien plus honorées que des frères. Peut-être que les soeurs ont à être exercées sur ce point. Elles peuvent être utiles d’un très grand nombre de manières, et avoir un rôle opposé également de beaucoup de manières. Les soeurs sont responsables, comme les frères. Elles peuvent être des aides ou des entraves, comme les frères. Est-ce que chaque soeur prie pour chaque réunion, avant la réunion ? Plusieurs fois ? Les frères, bien sûr, doivent prier, mais les soeurs aussi. Est-ce qu’elles prient pour les choses dont elles savent très bien qu’elles devraient être autrement ? Est-ce qu’elles prient pour les besoins, les lacunes de l’Assemblée, quelles qu’elles soient ? Depuis quand trouvons-nous, dans l’Écriture, que c’est la part de trois ou quatre frères de porter toutes les charges et, le cas échéant, de régir à eux seuls toute une assemblée ?
Les soeurs sont, plus d’une fois, plus spirituelles que les frères ; et elles doivent répondre à ce que le Seigneur leur a donné. Elles doivent le faire d’une autre manière, sur un autre terrain (en dehors de tout exercice d’autorité devant les frères), mais elles ne sont pas du tout autorisées à être paresseuses. La paresse, dans la vie chrétienne, c’est l’indifférence. C’est le plus mauvais de tous les états ; c’est l’état laodicéen.
On a connu des soeurs dont le Seigneur s’est servi ; parfois une soeur toute seule a été l’instrument par lequel une assemblée a persévéré à travers de très nombreuses difficultés et a été sauvée. Peut-être que les soeurs oublient qu’elles ont à lire l’Écriture et les écrits que nous possédons. Une soeur a la vie divine, et toute vie a des besoins. Une soeur qui ne se nourrit pas, que voulez-vous qu’elle fasse ? Et la prière ? Personne n’échappe aux exhortations que le Seigneur donne.
Dieu veuille susciter des dons dans l’Assemblée, de nos jours ! Mais chaque frère est un membre du corps et peut être animé par le Saint –Esprit, et peut accomplir ainsi, par le Saint Esprit, au moment voulu, ce que le Seigneur veut donner aux siens. On entend dire souvent : «Je ne suis pas doué». En êtes-vous sûr ? Le Saint Esprit agissant dans un frère, voici un don, un don qui peut être très utile. Prononcer cinq paroles pour l’édification des saints ; tout frère peut être appelé à cela, et ne doit pas laisser reposer toutes les charges sur un ou deux. Annoncer un cantique, c’est très sérieux, mais c’est offert à chacun. Qu’il y ait un exercice indispensable, cela va de soi, et les frères qui ont le plus d’expérience sur ce point savent très bien qu’ils doivent être exercés pour une prière, une lecture, un cantique. Cela ne se fait pas sans exercice. Mais si nous sommes exercés dans notre vie quotidienne à dépendre du Seigneur et du Saint Esprit, nous le serons aussi dans l’Assemblée.
Que le Seigneur nous encourage, dans nos assemblées respectives ! Les dons fondamentaux sont d’une incalculable valeur pour présenter les grandes vérités, comme les vérités de détail, et empêcher que le troupeau ne s’égare et ne soit emporté par les fantaisies de l’un ou de l’autre, quelquefois par l’erreur, quelquefois par l’hérésie. Les grands dons de pasteurs ou docteurs manquent beaucoup, dans le Témoignage. C’est un besoin présenté devant les jeunes frères. Que le Seigneur veuille les engager sans bruit. Cela demande du temps, et cela demande du travail. Cela demande aussi un engagement du coeur, avec le Seigneur ; et c’est même un secret. Que les frères, dans les assemblées, n’oublient pas que le Saint Esprit habite en chacun d’eux, qu’il peut se servir, et que normalement il doit se servir, de l’un ou de l’autre, sans qu’on le sache à l’avance. Si un frère, fort de cette liberté, l’employait mal, cela n’irait pas. Mais cela ne veut pas dire que cette liberté n’existe pas. C’est une caractéristique de la période actuelle. Le Seigneur est monté au ciel, mais Il a donné des dons aux hommes, et chacun peut le servir.
Nous ne devons pas oublier la dépendance. Et, d’un autre côté, nous ne devons pas laisser croire que les dons sont donnés à deux ou trois frères, et que les autres n’en ont pas. C’est une erreur. À nous de considérer ce qui nous empêche, d’un côté ou de l’autre. Prenons les choses très au sérieux. Nous devrions être exercés pour un cantique, au culte, une prière, mais avoir la liberté. Au préalable, chez nous, dans le secret, il nous faut être exercés, vivre avec le Seigneur ; et alors nous saurons, au moment voulu, ce qu’il faut faire. Dans les Actes, les dons agissaient avec une grande puissance ; mais à Philadelphie, il est dit : «Tu as peu de force» (Apoc. 3:8). Les frères, comme les soeurs, doivent prier beaucoup, avant les réunions. La vie de l’Assemblée dépend de chacun des frères et soeurs qui en font partie.
Il n’est jamais parlé, dans l’Écriture, de membres d’une assemblée. On est membre de l’Assemblée universelle, mais pas membre d’une assemblée locale. On se rattache à une assemblée locale. Un chrétien est membre du corps de Christ, formé par tous les croyants du monde. Ces vérités sont de toute importance pour la vie des rassemblements. Nous n’avons pas de chef ; nous ne devons pas en avoir. Le frère le plus spirituel, le plus dévoué, reste jusqu’à la fin le serviteur de tous les autres, et jamais leur maître. D’autre part, il ne faudrait pas penser que quelques frères ont à se dépenser ainsi, jusqu’à la mort, et les autres se laisser aller paresseusement et sans exercice ; car alors, cela est très grave. Alors ne disons pas que nous aimons le Seigneur. Fermons la bouche quand nous chantons des cantiques, car alors nous disons des mensonges. Que le Seigneur nous réveille ! Ce n’est pas un réveil qui attirerait l’attention du pays ; c’est un réveil intérieur, dans notre conscience, dans notre coeur. Et, si ce réveil est produit, des actes suivront nécessairement, sans même que nous nous en préoccupions. Un chrétien qui a affaire au Seigneur, va avec le Seigneur ; et le reste ne pèse pas lourd, comme préoccupation dans son coeur.
Il n’y a pas de traditions dans la vie chrétienne, pas d’habitudes. La vie chrétienne est une vie active, continue. La vie divine n’est jamais faite d’habitudes, jamais. Voyez un homme actif dans la vie ; ce qui le caractérise justement, c’est que sa vie n’est pas faite d’habitudes, mais elle est spontanée ; et il fait face continuellement à des situations auxquelles il ne s’attendait pas. Dans la vie divine, c’est la même chose. Si notre vie est faite d’habitudes, nous sombrons dans le sommeil ; et quelqu’un qui dort est semblable à un mort. Nous avons besoin de nous réveiller, et que nos affections, notre conscience, soient réveillées.
Prions pour que les réunions soient bonnes. Les réunions «bonnes» ne sont pas celles où nous ne recevons que des encouragements, mais quelque vérité qui nous attaque comme une flèche, sans que nous ayons à le dire à personne. Le Seigneur défriche, et puis Il sème. Il ne défriche pas autrement qu’avec un soc et une charrue. Notre coeur devient très vite comme un terrain sur lequel le monde entier passe, et il est dur comme ce terrain-là. Alors le Seigneur prend la charrue : quelquefois des épreuves individuelles, et aussi des épreuves collectives. Il permet des situations qui sont très angoissantes, parce qu’Il veut nous faire voir que nous avons remplacé la dépendance, la confiance, la ferveur d’esprit, par une sorte de vie mécanique et automatique.
Nous répétons nos chants dimanche après dimanche, semaine après semaine, et nous ne sommes pas exercés pour que le Seigneur, au milieu du désert, nous donne cette eau vive. Dans le désert, c’est du sable partout, et du sable brûlant. Mais le Seigneur peut faire jaillir cette eau vive dans l’assemblée la plus dénuée en apparence. Ce qui est le plus important, c’est la présence du Seigneur réalisée. Il vaudrait mieux ne rien dire, que de troubler cette réalisation.
Tant qu’une assemblée est reconnue par le Seigneur, et tant qu’elle n’est pas mise de côté, le Seigneur est là. Mais de quelle manière le réalisons-nous ? On le réalise de façon très variable. Cela ne devrait pas être. Nous avons tant de beaux cantiques, qui ont été donnés par des chrétiens vivants, comme celui-ci : «Ta présence est le bien suprême». C’est profondément vrai dans l’Assemblée, cela ! Mais parfois, si le Seigneur nous arrêtait, Il nous dirait : «Mais vous ne le réalisez pas» ! Que le Seigneur nous donne de prendre cela très au sérieux !
Prenons notre part de charges, d’exercices, chers frères. Que chaque frère, chez lui, prie beaucoup pour l’Assemblée. Qu’il recherche le Seigneur. Si on veut faire ses affaires et toutes ses affaires, et seulement cela, alors il faut tout abandonner. Alors il vaut mieux sombrer dans la chrétienté. Mais un frère qui fait ainsi a abandonné la partie.
Nous pouvons retrouver beaucoup des joies qui étaient au commencement. Ne prenons pas trop vite notre parti du fait que la faiblesse condamne à l’isolement. Ce serait manquer de foi, souvent. Que le Seigneur nous donne d’avoir cela à coeur. Dans nos familles, prions beaucoup pour chaque réunion.
Si le Seigneur appelle un frère à parler dans l’Assemblée, même s’il parle un mauvais français, cela vaut beaucoup mieux qu’un discours. Ne croyons pas, parce que le niveau général d’instruction s’élève, que nous soyons mieux à même d’entrer dans le service pour le Seigneur. Donnez-nous un homme, une femme, rempli de l’Esprit ; nous verrons le travail de Dieu se faire. L’action du Saint Esprit, chers amis… il ne s’agit pas de mysticisme. C’est justement le Saint Esprit qui nous en garde. Que chaque assemblée locale soit très exercée. Il y a des assemblées très petites en apparence, mais le Seigneur suffit à tout.
Il y a aussi des charges de toute importance. Une charge est locale. Surveillant, ancien, évêque, c’est la même chose. Il n’y a pas de qualification officielle ; mais demandons au Seigneur qu’il donne à des frères plus ou moins âgés (pas nécessairement très âgés) cette qualification morale qui fait qu’ils pourront être utiles dans l’Assemblée. L’ancien est pour l’ordre extérieur. Il veille sur le comportement, l’attitude. Autrefois, un frère n’aurait pas hésité (ou attendu) des mois pour prendre contact en privé, si quelque chose n’allait pas. Il ne s’agit pas de brutaliser quelqu’un en public. Quelqu’un disait : «L’Assemblée n’est pas le seul lieu au monde où la chair puisse faire ce qu’elle veut». Ce serait épouvantable. N’importe quel corps humain a une discipline. Les chrétiens ont la chair en eux, comme les incrédules. Cette chair a besoin d’être surveillée. Si le chrétien n’est pas assez fidèle pour demander au Seigneur de la surveiller, les frères peuvent venir au secours du défaillant. C’est très important, cela. Même le désordre dans les réunions, les anciens ont à veiller à cela.
Un frère peut très bien enseigner sans être docteur, faire une visite à une âme sans être un pasteur. Un frère qui prophétise donne cinq paroles par l’Esprit. Il a donné une prophétie, c’est-à-dire ce qui était propre à l’édification, à l’instruction, à l’instant voulu. En cela, il est un prophète. «Ne méprisez pas les prophéties» (1 Thess. 5:20) ; c’est la même chose.
Il serait très désirable qu’il y ait des réunions d’études dans chaque assemblée locale, études suivies sur les différents sujets scripturaires ; sinon, la vie de l’assemblée s’en ressent. Là où cela n’a pas lieu, certainement, c’est une lacune. Mais si cela a lieu, priez beaucoup pour cela. On n’invente pas la vérité ; on la reçoit par l’exercice de la foi, et aussi l’étude, avec le secours de l’Esprit et dans la prière. Il faut s’y consacrer.
Nous avons vu qu’il y a deux dangers pour l’ancien : qu’il soit nouvellement converti, qu’il n’ait pas un bon témoignage. Nouvellement converti, il risque de tomber dans la faute du diable ; c’est l’orgueil. Un jeune chrétien qui aspire à la surveillance risquerait d’être emporté par le péché qui a emporté le diable (le diable n’est pas tombé par une tentation extérieure, comme l’homme, mais par une tentation intérieure). Le piège du diable, c’est un piège que le diable tendrait à un jeune converti, s’il n’avait pas un bon témoignage de ceux du dehors.
Les femmes peuvent être servantes, servantes de l’Assemblée. Elles peuvent s’occuper de soins de diverses manières, se consacrer au service des saints. C’est très précieux, cela !
Les charges sont locales. Un ancien au Brus n’est pas ancien à Saint-Agrève. Les problèmes locaux sont à résoudre localement ; bien que souvent, on a à prendre contact avec des assemblées plus éloignées.
La vie collective des saints est encore plus difficile que la vie individuelle. Elle en résulte. Que le Seigneur nous accorde de ne pas nous écarter du chemin tracé. On est heureux là.
Nous avons à être gardés aussi de toute prétention vis-à-vis des chrétiens, quels qu’ils soient. Un frère conscient de ce que le Seigneur lui a donné, s’il oublie qu’il y a des chrétiens un peu partout, risque de recevoir le châtiment du Seigneur, ou sa place ne serait pas dans le témoignage. Avoir devant soi tous les saints, aimer tous les saints, tout en étant tenu aux réserves nécessaires suivant le cas, voilà le chemin.
Connaissant la vérité de l’Église, et que le témoignage des derniers jours doit être l’expression de ce que l’Église aurait du être en tout temps, colonne et soutien de la vérité, si des frères enseignés dans la vérité relative à l’Église piétinaient les frontières, ils auraient affaire au Seigneur, pour avoir méprisé des privilèges qui ont plus de valeur que l’or le plus pur.
Nous ne serons jamais assez reconnaissants pour les lumières que le Seigneur nous a données, le chemin dans lequel Il nous a engagés. Nous n’avons pas eu à essayer plusieurs chemins ; nous avons à reconnaître qu’il est véritablement le bon. C’est en cela que nous ne suivrons pas les hommes, bien qu’ils puissent nous aider.
Chaque frère doit suivre le Seigneur comme s’il était tout seul à le faire.
[LC n° 42]
Dimanche après-midi 14 janvier 1951
Méditations sur la vie chrétienne, édition FR 1995, p. 297
Le Seigneur n’a pas, à l’égard du pécheur, un conseil limité seulement au salut individuel, cette «vie éternelle que Dieu, qui ne peut mentir, a promise avant les temps des siècles» (Tite 1:2). La vie éternelle est en Christ, elle a été apportée par Christ, mais elle était promise avant que l’homme fût créé et que sa responsabilité fût mise à l’épreuve. Dieu a un autre conseil : l’Assemblée, l’Église. Dieu pense à nous, certes, mais Dieu pense aussi à Christ et à sa propre gloire. C’est dans une conversation entre le Seigneur Jésus et Pierre que cette vérité apparaît. Le Seigneur pose la question à Pierre : «Qui disent les hommes que je suis ?». Pierre énonce les opinions des hommes : «Les uns disent : Jean le baptiseur ; les autres : Élie ; et d’autres : Jérémie ou l’un des prophètes». Ce sont des opinions… Un chrétien n’a pas d’opinion, sauf s’il est en mauvais état. Une opinion est une pensée produite par l’esprit de l’homme. Dans les choses de Dieu, il y a la pensée de Dieu, saisie par la foi à des degrés divers, mais toujours l’expression de la vérité de Dieu ; c’est une certitude qu’aucun homme ne peut ôter, parce qu’elle est fondée sur le témoignage du Saint Esprit et de la Parole. Pierre dit ensuite : «Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant». Il a reçu cette révélation de Dieu lui-même. «Tu es bienheureux, Simon Barjonas, car la chair et le sang ne t’ont pas révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux». Le Christ, c’est l’Oint ; c’est un titre, qui est devenu son nom. Mais son nom propre, c’est Jésus.
Le Seigneur dit : Si mon Père t’a révélé cela, «moi aussi, je te dis que tu es Pierre» ; et il ajoute cette phrase connue, et tellement déformée : «Et sur ce roc je bâtirai mon assemblée». Le mot «pierre» et le mot «roc» ne sont pas les mêmes. Pierre, c’est une pierre, et le roc, c’est Christ. C’est sur le Christ, le Fils du Dieu vivant, dont Pierre, instruit par le Père, vient de faire la confession, c’est «sur ce roc que je bâtirai mon assemblée, et les portes du hadès ne prévaudront pas contre elle». Hadès correspond au shéol de l’Ancien Testament, mot très vague désignant le lieu où les âmes allaient après la mort. Dans l’Ancien Testament, même pour des croyants, l’au-delà était ténébreux ; c’est pourquoi Paul dit à Timothée que Jésus «a fait luire la vie et l’incorruptibilité par l’évangile» (2 Tim. 1:10) ; il a éclairé l’au-delà de la mort. Maintenant il y a un homme ressuscité et glorifié à la droite de Dieu ; la mort est vaincue. «Je tiens les clés de la mort et du hadès» (Apoc. 1:18) ; un chrétien qui s’en va sait où il va. Passer par la mort, l’apôtre le dit, ce n’est pas la mort, c’est déloger et être avec Christ (Phil. 1:23), ce qui est de beaucoup meilleur que de rester dans le corps.
Dieu ne peut pas bâtir l’Assemblée du Seigneur sur un homme, même si on a voulu dire que Pierre était le roc. Toute la doctrine de l’Écriture renverse l’explication de ce verset qui attribue à un homme ce qui n’appartient qu’à Dieu. Pierre lui-même écrit dans son épître que nous, lui et nous, sommes les pierres vivantes et que Jésus est la maîtresse pierre du coin. Les portes du hadès — la puissance du hadès — ne prévaudront pas contre l’Assemblée. Le Seigneur ayant vaincu la mort, l’Assemblée est édifiée sur le terrain de la résurrection, au-delà de la mort. Ce n’est qu’après la mort de Christ que l’histoire de l’Assemblée commence. Rien ne peut empêcher la réalisation du conseil de Dieu.
C’est la première fois que l’Assemblée est nommée dans le Nouveau Testament. Christ la bâtit ; il la bâtit depuis vingt siècles, et, dans cet édifice, il n’y a pas une pierre morte ; ce sont des pierres vivantes, selon l’expression de Pierre. On se demande parfois pourquoi le Seigneur ne vient pas chercher les siens ; aujourd’hui encore, il ajoute une pierre, il appelle une âme à croire en lui. En croyant, cette âme devient une pierre vivante et prend place dans l’édifice que Jésus construit. Il ajoute tous les jours à l’Assemblée ceux qui doivent être sauvés (Actes 2:47). Si nous sommes paresseux, Dieu travaille ; il ne perd pas son temps. Dès que l’édifice sera complet, l’Assemblée n’aura plus rien à faire sur la terre : elle partira. Mais, pendant ce temps, le diable continue aussi son travail. Il fait de grands travaux dans la chrétienté et de grands progrès dans les milieux qui se réclament de Dieu.
Le Seigneur a donné les clefs du royaume des cieux à Pierre, non pas celles de l’Assemblée. Pierre n’a pas parlé de l’Assemblée ; ce sujet est traité exclusivement par Paul. Mais le Seigneur a confié à Pierre le pouvoir de lier et de délier ; il exercera son pouvoir en faveur de Corneille en Actes 10, en ouvrant aux Gentils l’entrée du royaume des cieux. D’autre part, il lie le péché de Simon le magicien : c’est un acte administratif pour le royaume des cieux, et non pour l’Assemblée.
En Matthieu 18, nous avons autre chose. Après vingt siècles de christianisme, l’Église est en ruine ; tous les croyants en sont responsables. La corruption de l’Église est aussi grande que celle du monde païen, et la pensée de Dieu est abandonnée partout ; que faire ? Cette question s’est posée au cours des siècles, elle se pose encore aujourd’hui. Il faut savoir pourquoi nous sommes là et pas avec tous les chrétiens, réunis ensemble. Pourquoi certains chrétiens sont-ils séparés ? Si la séparation n’est pas justifiée par l’Écriture, elle est une désobéissance et un péché.
À tout prix, en tout temps, en tous lieux, le croyant doit se séparer du mal. C’est une règle universelle. Le principe et la puissance de la séparation du mal pour le rassemblement sont indiqués, entre autres passages, en Matt. 18:20 et 2 Timothée 2:19-22. Tout est en déroute dans la chrétienté ; l’Église est devenue une grande maison où, au lieu de se séparer du mal, on couvre le mal. Le chrétien a un refuge : «Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux». Depuis un siècle et demi, ce verset a pris une importance extraordinaire ; il a été une lumière et un moyen de bénédiction pour beaucoup de fidèles ; il est valable en tous temps, même dans les temps de ruine. En Matthieu 16, Jésus dit que les portes du hadès ne prévaudront pas contre l’Assemblée ; on s’attend à un édifice de grande apparence aux yeux des hommes. Mais, en Matthieu 18, on trouve : «Là où deux ou trois sont assemblés…», une réalité dans les jours les plus sombres de la ruine. Le privilège de ces deux ou trois ne dépend que de la fidélité de Christ. Et c’est à cette réunion de deux ou trois au nom de Christ qu’est confié le pouvoir de lier et de délier pour l’Assemblée tout entière. Et quelle est la valeur de ce rassemblement de chrétiens ? Est-ce son nombre ? En aucune manière : deux ou trois ; est-ce la valeur de ses éléments ? Aucunement. La valeur de ce rassemblement, c’est la présence de Christ.
Cherchons à réaliser la présence du Seigneur, et le Seigneur se chargera de sa gloire parmi les siens ! Jugeons ce qui est incompatible avec la présence du Seigneur, et nous jouirons de la bénédiction de sa présence. En considérant la chrétienté, on pourrait dire souvent, comme Marie de Magdala : «On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais où on l’a mis» (Jean 20:13). Au lieu de respecter et de suivre la Parole de Dieu, on en rejette une partie ; et rejeter une partie de la Parole de Dieu, c’est rejeter Christ. Il nous faut Christ tout entier, il nous faut le Christ de Dieu (Luc 9:20). Si nous écoutons la Parole de Dieu et le Saint Esprit, nous faisons appel à la promesse du Seigneur et nous nous groupons ainsi sans prétention autour de lui.
L’Église a été fondée à la Pentecôte, lorsque le Saint Esprit est venu sur la terre. Elle est une habitation de Dieu par l’Esprit, et c’est le Saint Esprit qui unit tous les membres en un seul corps. Au commencement, tous les chrétiens étaient en un même lieu, un seul coeur, une seule âme, tous les chrétiens étaient ensemble ; c’était la réalisation de la pensée du Seigneur. On veut imiter cela aujourd’hui ; c’est oublier le grave péché qu’a constitué, aux yeux de Dieu, l’infidélité de l’Église. Nous sommes invités à réaliser sans prétention l’unité de l’Esprit par le lien de la paix. Nous ne pouvons pas prétendre à mettre nos biens en commun, si le Saint Esprit ne nous y pousse pas. En Actes 5, nous voyons un premier essai de corruption, à propos même de ces questions matérielles : le mensonge d’Ananias et Sapphira. Très tôt l’Ennemi a été à l’affût pour jeter par terre cet édifice qui commençait.
Un autre caractère de l’Assemblée : «La colonne et le soutien de la vérité». Un petit rassemblement de deux ou trois fidèles réunis au nom de Christ est l’expression locale de l’Assemblée de Dieu dans cet endroit ; ils ne sont pas l’Assemblée, mais ils jouissent des privilèges liés à la présence du Seigneur, comme si toute l’Église était réunie là. Mais il y a des responsabilités : porter le caractère d’une assemblée de Dieu, c’est être la colonne et le soutien de la vérité, premièrement de la vérité morale — on doit y voir les caractères de Dieu — ensuite de la vérité doctrinale. Si une erreur est tolérée, sans être reprise, l’assemblée perd le caractère de l’Assemblée de Dieu. Elle n’est plus colonne et soutien de la vérité.
Dieu est fidèle. Qu’il nous accorde de glorifier son Fils et de l’honorer lui-même dans le rassemblement de deux ou trois enfants de Dieu, pieux, sérieux, séparés du monde !
[LC n° 73]
Méditations sur la vie chrétienne, édition FR 1995, p. 303
Dans les Actes, les assemblées marchaient dans la crainte du Seigneur, non pas parce que les frères et soeurs se voyaient entre eux et maintenaient d’heureux contacts, mais bien parce que le Seigneur dirigeait leur conscience et leur coeur ; il était toujours devant eux. Quand des chrétiens se voient entre eux, il arrive souvent que, après quelques heures, le Seigneur a entièrement disparu ; on chantera, peut-être même beaucoup, mais Dieu n’est plus là ; on perd son temps.
La crainte de Dieu n’est pas la crainte des hommes ; c’est le sentiment de la présence de Dieu dans la conscience. Elle nous donne la lumière qui nous fait dire : non, je ne peux pas faire cela, même si les frères le pensent, c’est impossible. Même un jeune chrétien peut avoir tout le monde contre lui, même sa famille ; mais, pour lui, le Seigneur est le premier. On doit lui laisser cette place, elle est la sienne, quels que soient l’âge et la connaissance. Tout ce qui est mondain ou charnel, tout ce par quoi nous cherchons à éblouir nos frères et nos soeurs, cela est affreux dans l’assemblée, c’est une tache ; dans le monde, c’est naturel. Si vous aimez le monde, allez dans le monde ; mais n’introduisez pas le monde dans l’assemblée, elle ne vous appartient pas. Nous trouvons dans les Actes des témoins de cette trempe-là, qui ont voué leur vie au service de Christ, ne tenant compte de rien, que de Christ, de ses droits, de son église. Ne cherchons pas nos intérêts en servant les saints sous une apparence de dévouement ! Le motif profond qui nous fait agir, c’est cela qui compte. Et ne croyons pas être l’élite des chrétiens ! Des chrétiens d’autres milieux nous en remontreraient par leur attachement personnel à leur Maître.
Il y a toujours deux phases dans les actions de Dieu : l’une, Dieu donne et assure la bénédiction ; l’autre, il laisse la réalisation de ses promesses et l’usage de ses ressources à la responsabilité de l’homme. Ses conseils sont invariables, mais l’homme est toujours infidèle ; c’est affligeant, cela nous fait baisser la tête ; nous sommes tellement portés à la vanité, de toute manière, dans tous les domaines.
«Toutes choses étaient communes entre eux» (Act. 4:32) : c’est une brillante manifestation de la puissance de l’Esprit, car les frères ne se sont pas dit : il nous faut mettre tout en commun ; c’est le Saint Esprit qui les a conduits à cela. Si nous dépassons, dans nos actions, dans nos relations réciproques, ce que le Saint Esprit veut manifester, nous agissons par la chair et devenons une cause de ruine ; il en est toujours ainsi. N’est valable, dans l’église de Dieu et dans la vie spirituelle de chacun, que ce que le Saint Esprit produit ; le reste, c’est la nature, mais la nature ne nous mène pas au ciel.
«Mais» (Act. 5:1) — il y en a, des «mais», dans l’Écriture — le climat change. Barnabas avait vendu une terre et en avait apporté la valeur aux pieds des apôtres. Mais un couple, Ananias et Sapphira, dont les noms resteront à jamais dans l’Écriture, devient un instrument que Satan utilise pour asséner un premier coup terrible contre l’Assemblée naissante. C’est pourquoi la réponse divine a été immédiate et totale. Satan s’est servi d’eux pour faire entrer la corruption par l’argent dans l’Assemblée. L’argent fait du mal dans chaque assemblée, beaucoup plus qu’on ne le pense. Avec l’argent, des frères corrompent leurs frères. Dans des difficultés, on découvre tout à coup les racines de nos misères : que le Seigneur nous garde de nous laisser acheter ! On disait autrefois, au cours de l’histoire de l’Église professante, qu’il y avait des bureaux ouverts pour acheter les consciences. Si un frère cherche à gagner des frères ou des soeurs par de l’argent, il fait la même chose. Ne se laisser acheter par personne, ni acheter personne sont des devoirs élémentaires. Si je me laisse acheter, je suis moi-même responsable, je n’ai pas d’excuse. On peut se laisser acheter pour fort peu de choses, un don, une invitation… Dans le monde, ce genre d’action joue un rôle énorme ; dans l’Église, aucun. Personne n’a le droit de s’interposer entre la conscience d’un croyant et son Maître ; si vous cherchez à le faire, vous faites le travail de Satan, et vous vous nuisez à vous-même.
Si l’assemblée était spirituelle, dans bien des cas le Seigneur mettrait le mal au jour. Le mal ne peut pas subsister dans une assemblée spirituelle. Dans des assemblées où on tolère beaucoup de choses regrettables pendant des années, on n’est plus à une faute près, on perd la perception du bien et du mal selon Dieu. Évidemment, on jugera ce qui peut conduire un homme en prison ; mais, là où il y a de la spiritualité, on juge le mal à sa source, dans ses motifs. Dans les grandes difficultés du témoignage, des personnes employaient tous les moyens possibles pour attirer des disciples après elles. Pour ne pas être emportés par la chair qui est en nous, attachons nous au Seigneur, à sa Parole, dans sa crainte !
Ne pensons pas que l’Assemblée soit un lieu où les compromis sont tolérés ! On accepte, dans les milieux d’affaires et les sociétés mondaines, que la conscience soit foulée aux pieds, sans quoi l’affaire croulerait. L’Assemblée est le refuge de la vérité morale, la colonne et le soutien de la vérité morale et doctrinale, de toute la vérité de Dieu. Quand une assemblée se laisse emporter par le mal, elle témoigne que Dieu est menteur, qu’il tolère le mal, au lieu de témoigner que Dieu ne peut pas supporter le mal. Cela conditionne la vie d’une assemblée et celle d’un chrétien.
La réponse de Dieu à Ananias et Sapphira est solennelle : elle amène les deux coupables, l’un après l’autre, à la confession publique : le péché a été manifesté publiquement ; Dieu ne pouvait pas passer par-dessus, Satan était là. Ne laissons pas croire que l’assemblée est un ensemble qui marche tout seul ; ce n’est pas vrai, et l’histoire le prouve. Dieu est vrai ; il voit tout et ne peut appeler le mal bien, et notre jugement doit se rapprocher toujours plus de celui de Dieu. Ne nous laissons pas gagner par les éléments de ce monde gouverné par Satan ! Si nous sommes négligents quant aux droits du Seigneur dans l’assemblée, le Seigneur pourrait tout laisser aller, et ce serait le pire des châtiments.
Dans le chapitre 20 des Actes, l’apôtre Paul fait ses adieux aux anciens d’Éphèse. Cet homme s’appliquait à vivre avec Dieu. Le Seigneur, qu’il a servi durant toute sa vie, passait avant tout, même avant les saints ; personne ne pouvait contester qu’il n’était lié par personne. Une assemblée pauvre lui offrait de l’argent, il l’acceptait, parce qu’elle était dans un bon état. Une assemblée riche lui en envoyait, il le refusait, parce qu’elle était en mauvais état. La première, c’est celle des Philippiens ; la seconde, celle des Corinthiens : il n’acceptait rien sans examen préalable. Si vous vous prêtez aux activités en apparence bonnes de tel frère ou de telle soeur sans y regarder d’un peu près — sans manifester pourtant une méfiance permanente — vous risquez d’encourager quelqu’un qui n’est pas en bon état à persévérer ; ce n’est pas l’amour, cela, car «l’amour… se réjouit avec la vérité» (l Cor. 13:4-6). Si vous encouragez quelqu’un qui est sur une mauvaise pente, vous ne l’aimez pas. Et si vous l’encouragez parce qu’il vous rend des services, c’est encore pire. La vérité de Dieu est merveilleuse, elle est lumière, et avec la lumière il y a l’amour ; sans la lumière, pas d’amour. Il n’y a pas d’autre amour sans égoïsme que l’amour de Dieu versé dans le coeur d’un chrétien. Que le Seigneur nous garde de toute routine ou habitude, cela ne mène pas loin, ni un frère, ni une soeur, ni une assemblée. Si l’assemblée n’est pas maintenue par la puissance de l’Esprit, mais seulement par des habitudes, par des hommes, par des familles, Christ n’est pas à sa place et l’assemblée est en mauvais état malgré les apparences. C’est dans une situation délicate, éprouvante, dans une période de crise, qu’on verra la fidélité et l’infidélité, le véritable état moral d’une assemblée ou d’un individu, mais pas quand tout le monde dort et que tout paraît marcher assez bien.
«Il se lèvera d’entre vous-mêmes des hommes qui annonceront des doctrines perverses pour attirer les disciples après eux» (Act. 20:30). Si de tels éléments se lèvent dans une assemblée, l’état de l’assemblée n’est pas bon ; il a encouragé cela. Si son état était bon, cela ne se ferait pas. Si une telle chose se produit, il faut tout de suite demander à Dieu où est la cause du mal. «L’affliction ne sort pas de la poussière, et la misère ne germe pas du sol» (Job 5:6). Que l’enseignement soit maintenu sain, simple, chacun le donnant suivant ce qu’il a reçu de la part de Dieu, dans la simplicité et la fidélité ! Tout le monde peut profiter alors du ministère d’un serviteur qui parle, qui édifie selon le degré de connaissance qu’il a acquis lui-même du Seigneur.
Dans 1 Cor. 5, il y avait un mal, et un mal connu : des frères ne voulaient pas qu’on s’en occupe ; oh, la paix ! On a fait remarquer que les frères qui fermaient les yeux sur ces situations-là cherchaient à soigner leur popularité et à garder leur influence. On a dit aussi qu’à ce moment-là, l’assemblée à Corinthe a été en danger de disparaître.
Le Seigneur a appelé son bon ouvrier à la brèche ; Paul, lui, ne connaissait personne selon la chair (2 Cor. 5:16). Si vous faites passer quelqu’un qui vous est cher avant le Seigneur, vous ne faites pas votre devoir (je ne parle pas des liens familiaux, qui ont toute leur importance) ; mais le Seigneur doit avoir en toutes choses la première place (Col. 1:18). On ne se moque pas de Dieu, et si on s’en moque, ce n’est jamais impunément. Si vous mettez le Seigneur à la dernière place, c’est vous qui vous retrouverez à la dernière place. Il aura toujours le dernier mot, heureusement. Si nous étions plus pieux, nous serions plus simples dans toutes nos voies : il n’y aurait pas de combinaisons. La simplicité est un trait de la vie de Christ dans un homme. L’Assemblée est mise à part, destinée à la gloire ; mais tous les éléments moraux qui composent une assemblée locale n’entreront pas dans la gloire : il n’y entrera que ce qui est de Christ ; et il attend des siens qu’ils s’appliquent présentement à réaliser un témoignage dans lequel il puisse trouver son plaisir ; et il ne trouvera jamais son plaisir en d’autres choses que ce qui est divin.
Paul parle d’ôter le vieux levain ; cela n’est pas dit à des incrédules ; ils ne peuvent pas enlever le mal en eux. Personne au monde ne peut le faire. Seuls les croyants ont le pouvoir de le réaliser, et de façon permanente. Quand le vieux levain a été toléré, il faut l’ôter — c’est toujours une manifestation de la chair — sans quoi une assemblée est condamnée ; il ne faudra pas longtemps pour que tout s’écroule. Pierre a-t-il hésité à faire de la peine à Ananias et Sapphira ? Ananias et Sapphira n’appartenaient pas à Pierre, mais à Dieu. Le Seigneur ne vous envoie pas accomplir les tâches qui vous conviennent, mais celles qui lui conviennent, sinon il sera contre vous. Un frère disait : «Je ne puis pas me fier à mon coeur deux instants de suite» : voilà comment parlent les hommes pieux ; tandis que nous, facilement, nous laissons croire que nous sommes autre chose que ce que nous sommes ; on a des réunions où on chante beaucoup, on parle beaucoup, on prêche beaucoup ; quand la décantation sera faite, il ne restera rien de tout ce qui n’a pas été de Dieu ; le reste sera à notre honte. Encourageons-nous à chercher Dieu, dans notre vie, dans notre marche, dans le service qu’il veut bien nous confier ! On voit aujourd’hui des personnes qui s’attribuent volontiers un service, un ministère ; on part à gauche, à droite, sans prendre conseil du seul Maître, le Seigneur, la tête du corps. Nous savons beaucoup de vérités, que des catholiques ou des protestants ignorent, qui cherchent la vérité sans savoir où elle est ; nous sommes plus responsables qu’eux.
1 Cor. 6:9-10 dresse une liste d’états mauvais qu’on ne doit pas tolérer ; il n’y a pas de nuance ; Dieu veut voir chez nous l’horreur qu’il a lui-même du mal. Ne jouons pas avec le mal ! Si quelqu’un s’habitue au mal, on peut se demander, sans connaître tout son passé, s’il est vraiment converti ; Dieu le sait. Si une assemblée tolère longtemps le mal, on peut se demander : est-ce une assemblée que le Seigneur reconnaît ? Dieu le sait, mais, en apparence, ce n’est plus une assemblée. «Ceux de dehors, Dieu les juge. Ôtez le méchant du milieu de vous-mêmes» (1 Cor. 5:13). Il ne nous a pas chargés de faire la police dans le monde, heureusement. Mais nous avons le devoir d’ôter le méchant, et un méchant n’est pas toujours facile à discerner ; c’est quelqu’un qui s’est endurci dans le mal.
Que le Seigneur nous donne de nous aider mutuellement ! Dans l’Écriture, le Seigneur confère à des frères des services devant lesquels nous reculons, qui demandent beaucoup de tact, comme le Seigneur quand il a lavé les pieds de ses disciples. Ne pas tolérer le mal qui ne doit pas l’être, s’en occuper, cela suppose de nombreux exercices et exige une vie personnelle de communion et de dépendance. La réponse à tous nos besoins ne se trouve que dans le Seigneur lui-même, qui seul peut aider, guérir, relever, restaurer, consoler, comme il est le seul à pouvoir nous sauver.