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Méditations  de  J. N. Darby

 

 

 

1     Méditations de J. N. Darby    Apocalypse  2:18-29 : L’Étoile du Matin

2     Méditations de J. N. Darby    Apocalypse  3:7-13

3     Méditations de J. N. Darby    Apocalypse  21:9-27 ; 22:1-5

4     Méditations de J. N. Darby    Apocalypse  22:16-17

5     Méditations de J. N. Darby    Apocalypse  22:16-17    Le service de l’Épouse dans ce monde

 

 

1            Méditations de J. N. Darby    Apocalypse  2:18-29 : L’Étoile du Matin

n°259 (ex 258) : ME 1952 p. 162

Au commencement l’Église de Dieu se trouvait au milieu du monde comme un petit résidu ; elle avait perdu, pour un moment, son époux, et son désir ardent était d’être réunie à Lui. Jésus avait fait comprendre aux siens qu’Il ne pouvait pas rester avec eux ici-bas, mais qu’Il les prendrait avec Lui, et qu’au lieu d’être avec eux sur la terre, eux seraient avec Lui dans le ciel. C’est par cette vérité qu’Il les consolait, en ajoutant que pour le présent Il ne les abandonnait pas.

Au fur et à mesure que l’Évangile s’est propagé, on a perdu de vue ce qu’était l’Église, et elle s’est unie au monde et à sa prospérité. Ce que nous trouvons dans les chapitres 2 et 3 de l’Apocalypse est le déroulement de l’histoire de l’Église sur la terre.

Il est très frappant de voir que dans ce qui est dit aux trois premières Églises, il n’est pas question du retour de Christ. Mais Pergame est le trône de Satan ; l’Église a commencé à s’associer à ce monde dont Satan est le prince ; l’Esprit dénonce ensuite d’autres corruptions qui se sont introduites au-dedans de l’Église. Dès lors, une fois qu’il est bien démontré que malheureusement l’Église est incapable de glorifier Dieu sur la terre, Jésus parle de sa venue, et dirige les pensées des saints sur un changement d’économie (v. 26, 27, 28). La corruption qui règne maintenant sera remplacée par un nouveau système de justice et de sainteté. Pour le présent il faut être fidèle malgré le misérable état de l’Église ; puis, plus tard, ceux qui auront vaincu paîtront les nations avec une verge de fer (c’est la première fois que Jésus parle de ce fait), et ils recevront l’étoile du matin.

Dans ce qui est dit à chaque Église, se trouve une promesse relative au genre de combat qu’elle a à soutenir. Par exemple à ceux qui vaincront dans Éphèse, est promis l’arbre de vie ; à ceux qui vaincront dans Smyrne est donnée l’assurance d’être gardés de la seconde mort ; et ceux qui vaincront dans Pergame recevront le caillou blanc, le nouveau nom et la manne cachée. Chacune de ces promesses est très précieuse, mais comme nous l’avons dit elle répond à un certain caractère. Puis nous arrivons à ce qui est dit à Thyatire : «Ce que vous avez, tenez-le ferme jusqu’à ce que je vienne. Et celui qui vaincra... je lui donnerai autorité sur les nations ; et il les paîtra avec une verge de fer, comme sont brisés les vases de poterie, selon que moi aussi j’ai reçu de mon Père ; et je lui donnerai l’étoile du matin». À Sardes il dit : «Sois vigilant, et affermis ce qui reste, qui s’en va mourir... celui qui vaincra, celui-là sera vêtu de vêtements blancs, et je n’effacerai point son nom du livre de vie... Si tu ne veilles pas, je viendrai sur toi comme un voleur». C’est dire que l’Église professante sera jugée comme le monde ; car Il viendra sur elle comme un voleur et c’est ainsi qu’Il doit venir contre le monde. «Le jour du Seigneur vient comme un voleur dans la nuit. Quand ils diront : «Paix et sûreté», alors une subite destruction viendra sur eux... et ils n’échapperont point» (1 Thess. 5:2, 3).

Dès qu’il n’y a plus d’espoir pour l’ensemble, Jésus parle de sa venue. Mais cette venue doit être considérée sous deux points de vue bien distincts ; car pour Sardes cette parole : «Je viens», est une promesse de jugement, tandis que pour Philadelphie elle est une promesse de délivrance et un encouragement. Pour d’autres elle s’applique aux deux choses.

«Et celui qui vaincra, et celui qui gardera mes oeuvres jusqu’à la fin, — je lui donnerai autorité sur les nations». En lisant le Psaume 2, nous voyons que c’est là la part qui a été donnée à Christ comme roi, mais aussi comme Fils et comme Homme, et nous aurons cette portion avec Lui. En cela nous pouvons remarquer tout d’abord que l’Église est absolument en dehors de toute question de jugement, sauf qu’elle exercera le jugement avec Christ. Il est dit dans ce Psaume 2, en parlant du Fils Roi : «Je raconterai le décret : l’Éternel m’a dit : Tu es mon Fils ; aujourd’hui je t’ai engendré. Demande-moi, et je te donnerai les nations pour héritage, et, pour ta possession les bouts de la terre. Tu les briseras avec un sceptre de fer ; comme un vase de potier, tu les mettras en pièces». Nous voyons dans Apoc. 2 que la même part est assignée avec Jésus à celui qui vaincra ; c’est là une portion infiniment précieuse, et il est encore ajouté : «Et je lui donnerai l’étoile du matin». Ce n’est pas le jour, car c’est le jugement qui est appelé le jour du Seigneur ; quand Christ aura demandé les nations, il arrivera alors que tous ses ennemis seront mis sous ses pieds. Jusqu’à ce moment tout ne sera que misère pour les siens. Mais il est ajouté : «À celui qui vaincra, je lui donnerai l’étoile du matin» ; cette étoile précède le jour. C’est de cette terre qu’Il donne à l’Église une portion tout à fait à part avec Lui. Avant que le jour éclate pour ceux qui vainquent, ceux qui veillent avec Christ reçoivent cette part.

En parlant de la prophétie, l’apôtre Pierre dit : «Nous avons la parole prophétique, rendue plus ferme, à laquelle vous faites bien d’être attentifs, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour ait commencé à luire, et que l’étoile du matin se soit levée dans vos coeurs». Et c’est là ce que Christ veut que nous comprenions, que nous avons avec Lui cette part bénie ; qu’Il nous prendra avec Lui avant le jour. C’est l’étoile du matin. Il veut que nous soyons dans cette relation avec Lui, pour nous récompenser d’avoir cru en Lui et de l’avoir connu avant le jour, alors que ce n’était pas encore le moment où tous devront par force Le connaître.

Il y en aura qui croiront parce qu’ils verront, mais ce ne sont pas ceux-là qui sont appelés bienheureux. Pour nous qui avons cru sans avoir vu, nous aurons un privilège distinct, car la récompense est toujours en rapport avec l’oeuvre. Ainsi celui qui pendant la nuit, veille avec Christ, aura l’étoile du matin. Nous verrons Christ avant qu’Il se fasse voir au monde. Il donne au résidu fidèle, comme soutien de sa foi, cette promesse : «Je vous donne autorité sur les nations», vous aurez part avec moi avant que j’apparaisse. Cette pensée est révélée aussi dans le dernier chapitre de l’Apocalypse, à la suite de quoi l’Esprit et l’Épouse disent : «Viens».

Il est dit à Sardes : «Je viens comme un voleur». Elle est traitée comme le monde. Il est dit à Philadelphie : «Je viens bientôt». Il peut nous sembler que l’Époux tarde ; sans doute le fait-il, mais nous savons pourquoi ; nous savons que sa grande patience envers le monde en est la cause, et en attendant Il encourage notre foi et veut que nous sachions que nous serons avec Lui avant qu’Il soit vu du monde. Il veut que déjà nous jouissions de ce privilège et que nos coeurs soient détachés de ce monde jusqu’à ce que l’étoile du matin soit levée en eux.

Que Dieu nous donne de penser à ce qu’a de solennel le fait que toute l’Église professante sera jugée comme le monde. Qu’Il nous donne de comprendre que nous n’avons à craindre aucun jugement, puisqu’au contraire c’est nous qui devons exercer le jugement avec Christ, et que la verge sera mise dans nos mains comme dans les siennes. Réjouissons-nous d’être en Lui et d’avoir notre part avec Lui quand il ne restera plus que Lui seul.

Je suis toujours plus convaincu de l’importance qu’il y a pour le témoignage à attendre ainsi Jésus. Si nous comprenons ce qui en est, il est impossible que nous nous unissions à ce monde qui va être jugé. On ne peut pas tenir le monde d’une main et de l’autre la verge qui doit le frapper. Que le sentiment d’être bientôt avec Jésus, nous fasse déjà marcher ici-bas avec Lui par la foi.

 

 

2            Méditations de J. N. Darby    Apocalypse  3:7-13

n°78 : ME 1895 p. 91

Chacune des épîtres de l’Apocalypse a un sens prophétique et un sens particulier, relatif à un état moral donné. Dans les premières épîtres, l’exhortation : «Que celui qui a des oreilles écoute...» vient avant les promesses ; dans les dernières, elle vient après ; l’individu fidèle est séparé et exhorté à écouter. L’épître à Philadelphie s’applique à l’étal actuel de l’Église.

Il est important de faire attention aux caractères de Christ donnés au début de chaque épître. Ici, il est nommé le Saint et le Véritable. Chaque fois, son titre est lié à l’exhortation contenue dans l’épître, aussi bien qu’à la promesse qui y est faite. Ici, l’état de l’Église est celui des difficultés et de la faiblesse. Christ est le maître de ces difficultés : il a la clef de David, il ouvre et personne ne ferme ; il ferme et personne n’ouvre. C’est ainsi que Jésus se présente à nos yeux.

Ensuite, l’état des fidèles est indiqué : «Je connais tes oeuvres». Il ne dit pas, comme dans les autres épîtres, ce qu’elles sont ; parce que ces oeuvres sont peu de chose et que l’église elle-même ne peut rien en dire. Il ne peut pas les sanctionner, il ne veut pas les condamner. Il apporte aux fidèles la consolation qu’il les connaît. La meilleure chose qu’il puisse dire d’eux, c’est qu’ils n’ont pas renié le christianisme.

La bonté de Jésus se montre dans ces mots : «J’ai mis devant toi une porte ouverte». Il n’est pas besoin de force et de violence pour entrer dans le royaume, comme au commencement de l’Évangile. Jésus a ouvert à notre faiblesse et nul ne pourra fermer. La seule réponse de l’Église est la fidélité à sa parole.

Le v. 9 est extrêmement précieux. Au moment où Dieu va détruire une économie, il y a partout de la présomption, et Satan cherche à inspirer la confiance que tout va continuer de même et que tout durera. Les Juifs de ce temps-là faisaient de grandes démonstrations de leur force et de leur puissance, mais ils allaient être abattus et forcés de reconnaître que Christ aimait l’Église. Aujourd’hui, c’est l’économie chrétienne qui va finir. Elle est jugée, et cependant il y a partout la prétention qu’elle durera.

Toutes les fois qu’un enfant de Dieu veut obéir à la Parole, il se trouve dans une condition qui exerce sa patience. Philadelphie est dans le cas de Christ qui est venu à la fin d’une économie. Quand les principaux sacrificateurs lui demandent par quelle autorité il agit, il n’en appelle pas à ses actes de puissance, mais à la conscience de ceux qui l’interrogent et à la parole de Jean Baptiste qui n’avait point fait de miracles. Jésus gardait la Parole, marchait dans l’obéissance, et laissait Dieu juger. Ceux qui sont fidèles à la parole de Dieu et ne suivent ni les traditions, ni les pensées humaines, seront gardés de l’heure de la tentation. Ceux qui habitent sur la terre, comme n’étant pas voyageurs et étrangers, seront atteints par cette heure terrible.

v. 11. «Je viens bientôt ; tiens ferme ce que tu as». Il n’y a pas de progrès ecclésiastique à faire.

Ayant placé les disciples dans les mêmes circonstances que celles qui accompagnaient la fin de l’économie juive, il leur donne tous les privilèges qu’il possède. Il leur donne part à tout ce que donne le Dieu du Seigneur Jésus. Voilà pourquoi il dit : «mon Dieu». Nous avons part à l’heure de sa patience, nous échapperons à celle de la tentation.

Au v. 12, Jésus fait allusion aux deux colonnes Boaz et Jakin du temple de Salomon (1 Rois 7:21 ; 2 Chron. 3:17). Le disciple ayant participé à la patience de Christ ici-bas, aura part à la gloire du Dieu de Jésus. Jésus a été glorifié, parce qu’il s’est abaissé et qu’il a souffert. Le chrétien qui a partagé la même patience et les mêmes souffrances, quoique faiblement, aura part à la gloire du Seigneur Jésus. Dieu est ici spécialement le Dieu de Jésus, nom qu’il a manifesté sur la croix, en disant : «Mon Dieu». Christ a un nouveau nom ; il en a d’anciens, mais il a pour l’Église un nouveau nom comme ayant souffert ; c’est le second Adam, le nouvel homme, l’héritier de toutes choses. Christ écrit son nouveau nom sur ceux qui ont eu part ici-bas à sa patience. Ce qui caractérise aujourd’hui le chrétien fidèle, c’est de garder la parole de la patience de Jésus. Mais celui qui vaincra aura bien assez de richesses, pour pouvoir se contenter maintenant de la patience et des souffrances. Si je suis lié à Christ, dans la certitude de posséder tout ce qui est à lui, je me contente de tout en attendant ce moment.

 

3            Méditations de J. N. Darby    Apocalypse  21:9-27 ; 22:1-5

n°13 : ME 1886 p. 335

Considérons d’abord le caractère de la joie dans la cité de Dieu. La joie peut contribuer à nous sanctifier, si nous la considérons dans sa source, sans cela elle peut nous faire du mal et nous éloigner de Dieu. Il y a des tentations que Satan choisit de préférence pour ceux qui sont spirituels. C’est par les promesses faites au Messie, mais en les tronquant, que Satan tente Jésus. Aussi longtemps que Paul était dans le troisième ciel, il ne s’enorgueillissait pas, mais il est en danger de le faire quand il se retrouve sur la terre et pense à ses révélations. Les enfants de Dieu ont leur vie cachée avec Christ en Dieu ; elle doit sans cesse découler de cette source.

Les symboles employés dans les descriptions du genre de celle que nous venons de lire, sont d’autant plus obscurs qu’on les adapte généralement à ses propres idées, au lieu de recevoir les idées du Saint-Esprit. Là, l’Église est présentée en gloire ; cette gloire nous appartient maintenant par l’espérance et plus tard en réalité, mais la première chose qui nous est présentée, c’est la gloire de Dieu (v. 10). Dieu a communiqué sa gloire à l’homme dans la personne de Christ.

C’est notre portion actuelle d’avoir l’amour de Dieu répandu dans nos coeurs, et de nous glorifier dans l’espérance de la gloire de Dieu. Nous aimons, selon le principe et la nature de l’amour de Dieu, non pas selon le degré de cet amour. Dieu, nous ayant communiqué sa nature, nous a aussi donné son Esprit pour en jouir.

Les chrétiens n’appartiennent nullement à ce monde ; leur vie est cachée avec Christ en Dieu ; ils doivent donc vivre d’une vie céleste. La joie de Dieu est de nous faire part de tout ce qu’il a ; il donne actuellement la gloire à ses enfants par l’union vitale de l’homme en Christ avec Dieu.

Tout ce que Dieu a développé dans les dispensations passées se retrouve dans la gloire : douze anges, douze tribus, douze apôtres, douze fois douze, mesure de la muraille.

Ses fondements (v. 19) sont ornés de toute pierre précieuse. Le souverain sacrificateur portait aussi devant Dieu, sur des pierres précieuses, le nom des douze tribus. Cette relation avec Dieu est le fondement de la muraille de la cité ; c’est par la personne de Jésus que nous sommes ainsi présentés à Dieu.

Les douze portes (v. 21) étaient douze perles. Ces dernières sont le symbole de la beauté et de la perfection morale, comme dans la parabole de l’homme qui cherche de belles perles. Cette perfection est la porte de la cité.

(v. 18, 21) L’or pur représente la justice divine. Le verre transparent (v. 21) est la même chose que l’eau pure dont Jésus lave ses disciples, seulement dans l’Apocalypse cette eau pure devient stable, et cette pureté est comme un terrain solide où nous marchons, tandis qu’ici-bas nous marchons sur une terre souillée de péchés, où Christ sacrificateur nous lave les pieds. Dans la cité, nous marchons sur la sainteté, dans la sainteté parfaite ; nos démarches y seront sans souillure.

(v. 22) La joie immédiate de la présence de Dieu et de l’Agneau remplit les âmes, et il n’y a plus de temple, car notre culte s’adressera immédiatement à Dieu.

(v. 20). Nous aurons la jouissance de la lumière même ; elle ne sera ni partielle, ni temporaire, comme aujourd’hui.

(v. 27) Il n’entrera dans la ville aucune chose souillée ; elle sera, au dedans, la gardienne des principes de la sainteté de Dieu même, et au dehors l’expression parfaite de l’amour de Dieu pour les pécheurs. Au dedans rien de souillé, mais l’amour peut atteindre au dehors toutes les souillures. «Les feuilles de l’arbre sont pour la guérison des nations», et le fleuve d’eau vive coulera de la nouvelle Jérusalem au milieu de la sécheresse des gentils (Chap. 22:1, 2).

Les chrétiens doivent déjà revêtir ces caractères. Nous sommes sur le pectoral de Christ ; nous devons faire briller au dehors la grâce de Christ, de la plénitude duquel nous avons tous reçu et grâce sur grâce. Nous avons à présenter au monde ce caractère, et dans ce but, veiller à ce que la chair n’obscurcisse pas cette grâce, et marcher selon la justice et la sainteté de Dieu.

Nous pouvons entrer en confiance en la présence de Dieu par l’Agneau, car cette présence nous est dévoilée par l’amour qui a déchiré le voile en frappant le Seigneur Jésus.

Que ces choses soient vraies de nous. Impossible de présenter au dehors la grâce au monde, sans la sainteté au dedans. La chair ne peut présenter la grâce de Dieu, car elle contriste le Saint-Esprit. La fidélité journalière, en cherchant la présence de Dieu, nous met en état de résister aux tentations et de marcher dans ce monde en nous tenant à part du péché.

 

 

 

4            Méditations de J. N. Darby    Apocalypse  22:16-17

n°166 : ME 1908 p. 396

La pensée de Dieu est évidemment de nous faire réaliser maintenant, dans notre intelligence et nos affections, ce qu’il nous a donné en Jésus. Dieu aime sa famille, son peuple, et agit en grâce en nous, ses enfants, pour nous rendre conformes à sa pensée d’amour, et nous en faire jouir. Il nous place dans une relation avec Lui, où nous pouvons avoir l’intelligence de ses voies d’amour. Un jeune enfant comprend encore peu les pensées et la volonté de son père à son égard, mais il est dans une relation où il arrivera à les comprendre pleinement.

Il n’y a pas de bornes à notre bénédiction, en tant que notre coeur répond avec intelligence à tout ce que Dieu a en vue pour nous. Le coeur peut perdre cette intelligence ; il faut alors qu’il soit brisé par la main de Dieu pour la retrouver. Dans un terrain labouré, la bonne semence lève et croît. Ce que Dieu fait pour la gloire de Christ est la mesure de ce qu’il veut faire pour nous. Adam, dans l’innocence, aurait été incapable de saisir ces choses ; il n’avait pas ce besoin de bonheur en dehors de lui-même, que l’on trouve chez celui qui possède Christ et dont le bonheur est en Lui. Adam était heureux, très heureux, mais notre position est autre. Nous avons des besoins, et la connaissance du bien et du mal, comme conséquence de la chute et de notre malheur, mais nos besoins trouvent une réponse, la seule possible, par le Saint-Esprit.

Quand Dieu a converti une âme, il lui révèle ce qu’il a pensé faire par Christ et pour Christ, car il veut que ses enfants jouissent de ses pensées à l’égard de son Fils. Hélas ! souvent, loin d’y répondre, ils s’estiment satisfaits de ne pas même y penser, mais Dieu veut le faire, et, au lieu de soustraire les siens à l’influence du Saint Esprit par les choses de ce monde, il les soustrait aux choses du monde pour leur faire connaître ce que le Saint-Esprit leur révèle. De plus, il n’existe pas d’obstacle plus fort à l’intelligence spirituelle que l’orgueil et la sagesse de l’homme, aussi Dieu révèle-t-il ces choses, non pas aux sages, mais aux petits enfants.

Partout où l’on trouve une puissante affection, on trouve aussi un besoin qui remplit le coeur. L’Église n’est pas entrée en possession des choses célestes, elle n’en a encore aucune, mais elle est en position d’en jouir, et c’est un besoin que Dieu cultive et nourrit en nous. L’enfant de Dieu n’a encore que les désirs, sans avoir ce que, comme enfant, il doit posséder. L’Église est l’épouse de Christ et n’a rien de ce qui appartient à l’épouse ; mais l’Esprit de Christ produit en elle ce qui appartient à l’épouse en l’absence de l’Époux, des besoins spirituels qui ne trouveront leur réponse que lorsque les conseils de Dieu seront accomplis. L’épouse soupire après l’Époux ; son désir est, en un sens, en dehors de toutes les voies de Dieu dans son gouvernement sur la terre, voies développées dans les prophéties de l’Apocalypse. Mais l’Esprit de Dieu qui y a montré l’iniquité de l’homme et les jugements divins, sépare, par la lecture de la prophétie, l’âme du chrétien de cette terre jugée, pour la lier davantage à Christ. Dieu a communiqué à Abraham ce qu’il allait faire à Sodome, afin que son coeur ne fût nullement lié à la ville maudite. De même, Dieu fait connaître à l’Église le jugement du monde, afin que le coeur de celle-ci ne soit point lié au monde. En Héb. 11, Jacob adore appuyé sur le bout de son bâton, parce que son coeur a saisi, comme objet de son espérance, les bénédictions attachées à Christ.

Dans notre passage, Jésus se présente lui-même comme l’étoile du matin. Il annonce que le jour est près de paraître et c’est lui qui va l’introduire, mais il est l’étoile brillante du matin pour nos coeurs. Il est impossible que Jésus se révèle ainsi à nous, sans que nos affections soient réveillées, et, ces affections, Dieu les reconnaît. «L’Esprit et l’épouse disent : Viens». L’Esprit est considéré comme étant ici-bas, le centre de vie et de puissance qui forme l’Église. Il est l’intelligence divine, quand même nous ne savons pas y répondre. Si nos coeurs ont saisi cette révélation, que le jour va paraître, que l’étoile brillante du matin luit déjà, le Saint-Esprit produira en nous le sentiment que nous sommes l’épouse de Christ et le désir que tout soit en accord avec ce que l’épouse de Christ doit être ici-bas. Comment être satisfaits si le jardin de Christ ne produit que de mauvaises herbes et ne répond pas à ce que le Seigneur devrait y trouver ? S’il descendait ici-bas, serions-nous contents ? Nous devons chercher à être le jardin qui fleurit sous les rayons de sa grâce et produit des parfums qui lui sont agréables.

«Que celui qui entend dise : Viens !» S’il y a des chrétiens qui ont réalisé la position du Saint Esprit et qui parlent comme l’épouse, il y en a d’autres qui ont seulement entendu la voix du bon Berger. Il faut que ceux-là aussi puissent dire : Viens ! «Que celui qui a soif vienne». Le désir de la venue de Jésus ne produit pas l’indifférence quant à ceux qui nous entourent. L’Église n’a pas encore l’Époux, mais elle possède les fleuves d’eau vive. Cela montre mieux que tout le reste à quel point elle a remplacé Christ dans le monde, car en Jean 7, c’est Christ qui a les eaux vives. L’Église dit aussi : Que celui qui a soif vienne ; je puis vous rendre heureux en vous réjouissant de cette eau, si vous en buvez avec moi. Elle exprime l’étendue de la bonté de Dieu qui produit le besoin dans le coeur. L’épouse n’est pas satisfaite si les chrétiens ne disent pas : Viens, et ne se trouvent pas dans la même position qu’elle. De plus, elle manifeste toute la libéralité de Dieu, dont elle est le témoin dans ce monde. Elle dit : «Que celui qui veut, prenne gratuitement de l’eau de la vie». Elle représente devant le monde cette bonté de Dieu qui cherche les âmes, en sorte que ceux qui sont travaillés et chargés, sachent où trouver le repos.

Christ parle maintenant par son Esprit dans son Église, et nous devons chercher à rendre un témoignage fidèle à son amour.

 

 

 

5            Méditations de J. N. Darby    Apocalypse  22:16-17    Le service de l’Épouse dans ce monde

n°251 : ME 1936 p. 333

C’est évidemment la pensée de Dieu de nous faire réaliser dès maintenant dans notre intelligence spirituelle et nos affections la part qu’Il nous a faite en Jésus. Dieu aime sa famille, son peuple, il veut dans sa grâce faire jouir ses enfants de sa pensée d’amour, les former d’après elle et leur donner l’intelligence de ses voies de grâce envers eux. Le jeune enfant comprend peu encore la volonté de son père à son égard, mais il doit s’appliquer pour parvenir à la discerner pleinement.

Il n’y a pas de bornes à la bénédiction d’une âme engagée avec intelligence dans la pensée de Dieu. Souvent, un coeur reste distrait jusqu’au moment où Dieu le foule dans sa main ; il retrouve alors la compréhension des voies divines : le terrain est labouré et la bonne semence croît et fructifie. Les desseins de Dieu, quant à la gloire de Christ nous donnent la mesure de ce qu’Il veut faire pour nous. Adam, dans son innocence, était incapable de saisir cette pensée de Dieu. Il n’y avait pas en lui ce besoin d’un bonheur en dehors de soi-même, du bonheur de l’âme qui possède Christ et a trouvé son bonheur en Lui. Adam était heureux, même très heureux, mais notre position est bien différente : le chrétien a la connaissance du bien et du mal, il en résulte des besoins auxquels Dieu répond en donnant par le Saint Esprit l’intelligence de sa pensée. Quand Dieu a converti une âme, il veut lui révéler tout ce qu’Il a décidé de faire pour Christ ; Il veut que ses enfants jouissent de sa propre pensée à cet égard. Hélas ! loin de répondre à ce désir, souvent ils n’y prêtent même pas attention. Les choses du monde tendent à soustraire l’âme à l’influence du Saint Esprit. Il n’y a pas de barrière plus forte contre le développement de la sagesse spirituelle que l’orgueil et la sagesse de l’homme. En revanche, Dieu révèle sa pensée aux petits enfants.

Une puissante affection crée toujours un besoin dans le coeur. L’Église n’est pas encore dans la possession des choses célestes, mais elle est déjà en état d’en jouir, et c’est un besoin que Dieu cultive et nourrit dans le coeur. L’Église est l’Épouse de Christ et n’a rien que ce qui appartient à l’Époux. L’Esprit de Christ produit en elle les sentiments dignes de l’Époux tandis qu’Il est absent. Dieu produit ces besoins spirituels qui trouveront une pleine réponse lorsque les conseils de Dieu seront accomplis. L’Épouse soupire après l’Époux : cela est en dehors de toutes les voies de Dieu dans son gouvernement sur la terre. Après avoir développé les prophéties de ce livre, montré l’iniquité de l’homme et les jugements de Dieu, l’Esprit de Dieu veut détacher l’âme de cette terre sous le jugement pour la lier davantage à Christ. De même que Dieu avait donné autrefois à Abraham l’intelligence de ce qu’Il allait faire à Sodome, afin que son coeur ne fût nullement à Sodome, de même Dieu fait connaître à l’Église le jugement du monde afin que son coeur ne soit point au monde.

On voit en Hébreux 11:21, que Jacob se prosterna parce que son coeur avait saisi, comme objet de son espérance, les bénédictions attachées à Christ. Ici, dans le chapitre qui nous occupe, Jésus se présente lui-même. Il annonce que le jour va venir, mais déjà Christ, l’étoile du matin, est là. Il est pour nous l’étoile brillante du matin. Il est impossible qu’Il se révèle ainsi à nous sans que nos affections soient réveillées ; ce sont des affections que Dieu reconnaît. «L’Esprit et l’Épouse disent : Viens» (v. 17). L’Esprit est considéré comme étant ici-bas ; Il est la source de vie et de puissance. C’est par son activité que se forme l’Église. Si nos coeurs ont saisi cette révélation que le jour va bientôt venir, que l’étoile du matin est déjà levée, le Saint Esprit produira en nous le sentiment que nous sommes l’Épouse de Christ, et le désir que tout en nous soit digne de l’Épouse de Christ ici-bas. Nous ne devons pas être satisfaits si le jardin de Christ ne produit que de mauvaises herbes et s’il ne répond pas à ce que le Seigneur lui-même aimerait à y trouver s’Il descendait sur la terre. Nous avons à chercher à être le jardin qui fleurit selon sa grâce et produit des parfums qui lui sont agréables.

«Que celui qui entend dise : viens» (v. 17). Il y a des croyants qui entendent et qui ont réalisé la position que révèle le Saint Esprit ; ils disent à l’Époux : Viens. Il y en a d’autres qui, tout en connaissant la voix du bon Berger, ne l’ont pas réalisée ; il faut que ceux-là aussi puissent dire : Viens.

«Que celui qui a soif vienne». Ce désir de la venue de Jésus ne produit pas en nous de l’indifférence quant à ceux qui nous entourent. L’Épouse n’a pas encore l’Époux, mais elle puise dans le fleuve d’eau vive, et elle invite à venir y puiser : cette invitation montre à quel point l’Église a remplacé Christ dans ce monde. En Jean 7:37-39, Jésus est Celui qui a les eaux vives et qui appelle à venir à Lui pour s’en abreuver. L’Église dit aussi : Que celui qui a soif vienne. Je puis vous rendre heureux si vous voulez jouir de ce que j’ai moi-même. L’Église est ainsi l’expression de la grande bonté de Dieu qui produit dans le coeur des besoins afin d’y répondre. Elle n’est pas satisfaite si les chrétiens ne disent pas : Viens, et ne réalisent pas la position où elle se trouve elle-même ; et, en même temps, elle manifeste toute la libéralité de Dieu dont elle est le témoin dans le monde. C’est ce qui lui fait dire : «Que celui qui veut prenne gratuitement de l’eau de la vie». Elle représente, devant le monde, la bonté de Dieu qui cherche à bénir, afin que ceux qui sont travaillés et chargés sachent où trouver le repos. Christ parle maintenant par son Esprit dans l’Église, et nous avons à nous appliquer à rendre un témoignage fidèle à l’affection et à l’amour du Seigneur.