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Méditations  de  J. N. Darby

 

 

 

1            Méditations de J. N. Darby    Tite  2:11  à  3

n°53 : ME 1893 p. 305

La source d’où découlent les bonnes oeuvres (2:14 ; 3:8) est la connaissance de la grâce, la réception du témoignage rendu à la grâce. Mon coeur s’étant donné à Christ, le dévouement devient ma joie ; il répond au désir de mon âme. Du moment où Celui que j’aime est présenté d’une manière vivante à mon coeur, je me sens porté à faire ce qui lui plaît.

Il y a beaucoup de mondanité dans le christianisme de ces jours-ci ; c’est pourquoi l’on vit en paix avec le monde. Les chrétiens se montrent satisfaits du monde et ce dernier les laisse en repos. Satan persuade aux enfants de Dieu de ne pas se charger de la croix. La croix reste la croix ; elle n’est pas agréable à porter et sera toujours un scandale au monde.

Le moyen de pousser les chrétiens aux bonnes oeuvres, est de leur présenter la grâce de Dieu. Au commencement d’un réveil, tout est amour ; cela repousse le monde tout de suite. Il tient pour fous ou atteints d’une idée fixe ceux qui n’ont pas d’autre préoccupation que Christ, et qui disent que le monde ne vaut plus rien. Dans la suite, les circonstances changent : le monde a vu qu’il ne gagnerait rien par son opposition, car il ne peut empêcher le témoignage rendu par les chrétiens de s’adresser à la conscience. C’est alors qu’il cherche à corrompre ce qu’il ne peut détruire. Sous son influence, on rencontre des gens qui sont au mieux avec ceux qui professent le christianisme, sans avoir pour cela fait de Christ leur tout. Qu’arrive-t-il ? c’est que le christianisme s’affaiblit, que l’homme prend de l’importance, qu’on parle des chrétiens plus que de Christ. Arrivé là, et dans le but de ramener les âmes à la vie, on commence à prêcher les bonnes oeuvres. Mais cela ne sert de rien, car ce sont les motifs pour faire le bien qui sont affaiblis dans les âmes.

Pour remédier à l’affaissement spirituel, il faut avant tout que Christ lui-même soit présent à nos âmes, qu’il soit notre idée fixe. Alors nous reprenons un discernement tout nouveau, les cas, douteux jusque-là, s’éclaircissent ; le discernement découle des motifs qui agissent dans nos coeurs. Ce que nous n’aimons pas, ne nous attire pas. Il faut que Christ soit habituellement pour nous le moyen de juger de toutes choses.

«Dieu nous a sauvés, non sur le principe d’oeuvres accomplies en justice que nous eussions faites» ; c’est là que commencent tous nos motifs pour plaire à Dieu ; nous n’en avons point d’autres, que la connaissance de son amour qui nous a sauvés «selon sa propre miséricorde».

Autrefois, quand un païen ou un Juif était baptisé, il cessait d’être considéré comme Juif ou païen, mais il était tenu pour chrétien et en possédait tous les privilèges. Le «baptême de la régénération» transportait dans le royaume de Christ. Aujourd’hui que tout le monde s’appelle chrétien et que chacun est accepté comme tel, il faut tout d’abord demander s’il l’est réellement. Au commencement il n’en était point ainsi. Le baptême ou lavage de la régénération est la purification par le moyen de la régénération, sans doute aussi une vie nouvelle communiquée, mais en réalité le transfert dans le royaume du Christ avec tous les privilèges qui s’y rattachent.

À la suite de la vie vient le combat; celui qui n’a pas la vie n’a pas à combattre contre Satan. La force de Christ est avec nous par le Saint-Esprit. Christ vit en nous et nous garde jusqu’à la fin. Dieu veille sur nous ; les cheveux de nos têtes sont comptés, et Satan ne nous éprouve qu’avec la permission de Dieu. Je ne parle que de nos privilèges dans le combat, mais il y a de plus le privilège de l’espérance qui nous fait voir d’ici-bas la gloire à venir et réalise dans nos coeurs cette gloire qui nous est déjà donnée, quoique nous devions encore l’attendre.

Cette expression : «la régénération» est peu usitée dans la parole de Dieu; elle ne s’y applique pas à la communication de la vie, mais à la gloire de Christ, quand il aura rétabli toutes choses. Nous avons perdu cette idée, et nous appliquons seulement ce terme au moment où la vie commence.

Le «renouvellement du Saint-Esprit» est autre chose que le baptême de la régénération. Le Saint-Esprit agit toujours comme Dieu ; il est la source d’une vie entièrement nouvelle, d’un être moral nouveau, avec des pensées et des désirs nouveaux; mais, en outre, il renouvelle chaque jour sa force en nous. Il communique au nouvel homme les choses de Christ. Il met en lui des pensées plus intelligentes et plus éclairées au sujet de Christ, qui produisent des désirs toujours plus grands de le connaître. Il nous fait abonder dans l’espérance.

Si ce renouvellement n’a pas lieu, la vie est là, sans doute, mais elle est en souffrance; un homme ne souffrirait pas, s’il n’était pas vivant. Pour être sain, il faut être nourri ; il faut que le Saint-Esprit agisse dans nos coeurs. Celui qui est pressé d’arriver au gîte ne s’occupe pas à cueillir des fleurs en chemin. L’homme pressé d’arriver dans la gloire ne trouve aucun plaisir à ce qu’il peut rencontrer en route de joli ou d’agréable.

La Parole, la Cène, la prière, sont, entre autres, les moyens que le Saint-Esprit emploie pour nous renouveler.