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DEUX LAVAGES
Monard Jacques-André
ME 2005 p. 268-279
Tables des matières :
2 Le lavage de la régénération
3.2 Une œuvre qui se poursuit dans tous les temps
3.3 Nous laver les pieds les uns des autres
3.4 Lavages typiques, dans l’Ancien Testament
Dans les Écritures, le péché est présenté sous le double caractère de culpabilité et de souillure. Celui qui a péché est coupable devant Dieu, et son péché le rend impur, souillé aux yeux de Dieu.
Dans l’œuvre de Dieu pour amener l’homme à lui — ou pour ramener à lui le croyant qui a manqué — il y a ce qui répond à ces deux aspects du péché. D’une part, Dieu pardonne au coupable qui se repent, il justifie celui qui croit en Jésus. D’autre part, il lave le pécheur de ses souillures, il le purifie de ses péchés et le rend propre pour sa présence.
Dans quelques passages, les deux pensées apparaissent simultanément. Citons en particulier : « ...mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés » (1 Cor. 6:11). (Le mot « sanctifiés » exprime non seulement l’idée générale de sainteté et de pureté, mais l’idée de mise à part pour Dieu.) « Le sang de Jésus Christ son Fils nous purifie de tout péché... Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1:7, 9).
Dans les lignes qui suivent, nous allons considérer quelques passages qui parlent de la purification — ou du lavage — de nos péchés, soit en rapport avec notre salut, soit en rapport avec l’entretien de notre communion avec le Seigneur. Il faut nous souvenir que Dieu n’est pas seulement le Dieu juste, mais le Dieu saint et pur dont les yeux ne peuvent voir le mal (Hab. 1:13). Aux yeux des hommes, certains péchés peuvent avoir un caractère d’impureté plus marqué que d’autres, mais aux yeux de Dieu, tout péché constitue une tache, une souillure, qui nous éloigne de lui.
« Mais, quand la bonté de notre Dieu sauveur et son amour envers les hommes sont apparus, il nous sauva, non sur le principe d’œuvres accomplies en justice, que nous, nous eussions faites, mais selon sa propre miséricorde, par le lavage de la régénération et le renouvellement de l’Esprit Saint » (Tite 3:5). Comme une note nous l’indique, le mot « régénération » exprime un changement de position, un état de choses nouveau. Il s’applique ici au croyant individuellement (*).
(*) Ce mot n’apparaît que deux fois dans la Bible. En Matthieu 19:28, il désigne le Millénium. Il se réfère à l’état dans lequel Israël sera placé collectivement, dans une position entièrement nouvelle, comme accomplissement de toutes les promesses de Dieu dans l’Ancien Testament, et comme résultat de l’œuvre de Christ.
En ce qui concerne la réception du salut, la Parole nous présente deux aspects complémentaires : celui de Dieu qui travaille dans le cœur et produit une vie nouvelle, et celui de l’homme qui croit en Jésus et se repent. Le passage de Tite 3:5 ne mentionne pas ce qui appartient à la responsabilité de l’homme, mais il décrit l’œuvre de Dieu. Dieu a opéré dans nos cœurs et a fait de nous des êtres nouveaux. Notre salut vient entièrement de Dieu ; nos œuvres n’y sont pour rien. Sur le principe des œuvres de loi, l’homme ne pouvait être que sous la malédiction. Alors, au temps convenable, notre Dieu sauveur a donné son Fils unique, et celui-ci est mort sur la croix. Le fondement de notre salut ayant été posé, Dieu a opéré dans nos cœurs pour nous amener à lui. Il nous a lavés de tous nos péchés et nous a placés dans une position toute nouvelle devant lui. « Par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés » (Héb. 10:14).
La nouvelle naissance, dont le Seigneur parle à Nicodème en Jean 3:5, correspond à ce que nous avons ici en Tite. Le Seigneur dit : « Si quelqu’un n’est né d’eau et de l’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (v. 5). L’action de l’eau et de l’Esprit sont décrits en Tite par les expressions « le lavage de la régénération » et « le renouvellement de l’Esprit Saint ».
L’eau dont parle le Seigneur est, sans l’ombre d’un doute, une figure de la parole de Dieu. C’est cette parole qui a opéré en nous le lavage que nécessitait notre état de souillure. Elle a été la semence par laquelle notre vie nouvelle a été produite. Jacques écrit : « Dieu nous a engendrés par la parole de la vérité » (1:18). Et Pierre : « Vous... êtes régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la vivante et permanente parole de Dieu » (1 Pierre 1:23). Soulignons le terme « régénérés », de la même famille que le mot « régénération ».
Selon les paroles du Seigneur à Nicodème, la vie nouvelle est donc produite par l’action de la parole de Dieu et par celle du Saint Esprit, comme en Tite 3:5. L’Esprit a opéré un « renouvellement » de l’être. Celui qui est passé par la nouvelle naissance est « né de l’Esprit » (Jean 3:6, 8), il est « né de Dieu » (1 Jean 3:9 ; 4:7 ; 5:1, 4, 18).
En résumé, le lavage de la régénération est ce changement essentiel, ce renouvellement complet, opéré par la parole de Dieu dans une âme qui croit en Jésus, et qui la purifie entièrement de la souillure de ses péchés. C’est une opération qui se réalise une fois pour toute dans celui qui passe de la mort à la vie.
D’autres passages encore nous présentent ce lavage initial — ou cette purification initiale — qui a lieu lors de notre conversion. Citons-en quelques-uns.
Après avoir été arrêté par le Seigneur sur le chemin de Damas, Saul de Tarse a reçu d’Ananias le message : « Et maintenant que tardes-tu ? Lève-toi et sois baptisé, et te lave de tes péchés, invoquant son nom » (Act. 22:16). Le baptême était un signe du lavage opéré dans son cœur.
Dieu « n’a fait aucune différence entre nous et eux (les Juifs et les nations), ayant purifié leurs cœurs par la foi » (Act. 15:9).
Jésus Christ « s’est donné lui-même pour nous, afin qu’il nous rachetât de toute iniquité et qu’il purifiât pour lui-même un peuple acquis, zélé pour les bonnes œuvres (Tite 2:14).
« Combien plus le sang du Christ.., purifiera-t-il votre conscience des œuvres mortes, pour que vous serviez le Dieu vivant ! » (Héb. 9:14). « ...ayant les cœurs par aspersion purifiés d’une mauvaise conscience et le corps lavé d’eau pure » (10:22).
« À celui qui nous aime, et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang... à lui la gloire et la force aux siècles des siècles ! Amen » (Apoc. 1:5, 6).
Les moments d’intimité que notre Seigneur a passés avec ses disciples juste avant sa mort — moments durant lesquels il leur a donné les enseignements infiniment précieux rapportés en Jean 13 à 16— sont inaugurés par la scène remarquable où il a lavé leurs pieds. Matériellement, ce lavage était la réalisation d’une coutume du lieu et de l’époque, tout voyage amenant nécessairement les pieds à se salir ; mais dans cette circonstance, il a une portée éminemment symbolique.
Pierre, étonné de voir Jésus accomplir le travail habituellement réservé aux serviteurs, se permet des remarques peu réfléchies, mais le Seigneur saisit l’occasion de ces remarques pour nous instruire quant à la portée de son acte.
La réponse du Seigneur à la première objection de Pierre — « Ce que je fais, tu ne le sais pas maintenant, mais tu le sauras dans la suite » (v. 7) — devrait être gravée dans nos cœurs. Combien y a-t-il d’actes du Seigneur, dans sa manière d’agir envers nous, dans ce qu’il nous envoie au cours de notre vie, que nous ne comprenons pas ! Des circonstances contrariantes, éprouvantes, douloureuses ou angoissantes peut-être... Mais faisons-lui confiance. Lui sait ce que nous ne savons pas. Et il ne se trompe pas. Ne faisons pas comme Pierre qui persiste dans son opposition, malgré ce qui vient de lui être dit.
La réponse de Jésus à la deuxième objection de Pierre nous fournit la clef de toute la scène : « Si je ne te lave, tu n’as pas de part avec moi » (v. 8). Le but du lavage des pieds est de nous amener à une réelle communion avec le Seigneur. Jésus réalisait ici le lavage des souillures qui s’étaient attachées aux pieds de ses disciples durant leur marche. Ces souillures physiques sont l’image de souillures morales. Nous en contractons à chaque faux pas et au contact d’un monde entièrement caractérisé par le péché. Notre joie chrétienne, notre jouissance de la communion avec le Seigneur, notre liberté avec lui, sont obscurcies par ces souillures — par le mal sous toutes ses formes.
Par sa réponse à la troisième objection de Pierre, le Seigneur enseigne la différence entre le lavage des pieds et le lavage initial du croyant. « Celui qui a tout le corps lavé » — ou : celui qui est baigné — « n’a besoin que de se laver les pieds ; mais il est tout net » (v. 10). Celui qui a cru au Seigneur Jésus est sauvé ; il est « tout net ». L’œuvre accomplie en nous pour nous rendre propres pour la présence de Dieu, pour faire de nous des êtres nouveaux, pour nous donner la vie éternelle, n’a pas à être répétée. Un faux pas, quel qu’il soit, doit être pris au sérieux et confessé. Un lavage, une œuvre de purification doit avoir lieu. Mais le péché d’un croyant ne porte pas atteinte à la vie qu’il possède, ni à sa position d’enfant de Dieu. Il a « tout le corps lavé » ; il n’a donc besoin « que de se laver les pieds ».
Parlant de cet état de pureté qui résulte du lavage initial, le Seigneur dit aux disciples : « Et vous, vous êtes nets, mais non pas tous. Car il savait qui le livrerait ; c’est pourquoi il dit : Vous n’êtes pas tous nets » (v. 10, 11). Judas Iscariote avait donné l’impression d’être un disciple de Jésus, mais il n’était jamais passé par la nouvelle naissance. Il n’y avait pas en lui de foi réelle. Il n’était pas « net ».
C’est une chose extrêmement précieuse pour nous de savoir que Jésus effectue le lavage de nos pieds, par les moyens et par les instruments qu’il juge bon, afin que nous ayons une part avec lui ! Nos fautes, nos chutes bien trop fréquentes, ont pour effet de mettre une distance entre nous et lui. Dans son amour pour nous, il travaille pour nous restaurer, pour nous purifier de toutes nos souillures.
De même que, dans la purification initiale des péchés, il y a deux aspects, celui de l’homme qui croit et se repent, et celui de Dieu qui opère dans le cœur, il y a aussi deux aspects dans la purification des souillures de la marche chrétienne. Notre affaire, c’est de reconnaître nos manquements, de les confesser sans chercher à les atténuer ou à nous excuser. Et il y a le travail du Seigneur qui utilise « l’eau » adéquate pour laver nos pieds.
Cette eau est encore une figure de la Parole. Le travail du Seigneur à cet égard est présenté, sous un aspect collectif, en Éphésiens 5, lorsqu’il est dit : « Christ a aimé l’assemblée et s’est livré lui-même pour elle, afin qu’il la sanctifiât, en la purifiant par le lavage d’eau par la parole ; afin qui lui se présentât l’assemblée à lui-même, glorieuse, n’ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable » (v. 25-27).
Le Seigneur doit parfois faire un long et douloureux travail dans nos cœurs jusqu’à ce que nous en arrivions à confesser nos fautes. Mais il y a là un passage obligé. « Celui qui cache ses transgressions ne prospérera point, mais celui qui les confesse et les abandonne obtiendra miséricorde » (Prov. 28:13). Ne nous arrive-t-il pas, hélas ! de nous entêter dans un mauvais chemin, ouvrant les yeux sur les manquements des autres et fermant les yeux sur les nôtres ? Une sévère discipline peut être nécessaire jusqu’à ce que nous laissions la Parole éclairer nos cœurs et manifester ce qui n’a pas été à la gloire de Dieu dans nos vies.
Oh ! si seulement Pierre avait écouté la parole du Seigneur, quand, confiant en ses propres forces, il était sûr de ne jamais renier Jésus (cf. Marc 14:27-31) ! S’il avait ajouté foi à cette parole, il ne serait pas tombé. À ce moment-là, il a en quelque sorte refusé le travail de purification que le Seigneur voulait accomplir en lui. Quand nous sommes incapables d’apprendre notre faiblesse par la parole du Seigneur, il faut que nous l’apprenions par nos chutes, et c’est bien humiliant. Mais plus tard, après sa repentance et ses pleurs amers, le Seigneur a de nouveau opéré en lui pour le restaurer pleinement (cf. Jean 21:15 et suivants). Et Pierre a laissé le Seigneur accomplir son travail en lui.
La Parole souligne aussi notre responsabilité personnelle dans cette œuvre de purification journalière : « Ayant donc ces promesses, bien-aimés, purifions-nous nous-mêmes de toute souillure de chair et d’esprit, achevant la sainteté dans la crainte de Dieu » (2 Cor. 7:1). Notre conscience a été une fois purifiée lorsque nous avons reçu Jésus comme Sauveur. Mais chacun de nos manquements charge notre conscience — du moins si elle a quelque sensibilité — et compromet notre joie chrétienne. Exerçons-nous à vivre avec une conscience pure. Confessons nos fautes au Seigneur, et, s’il y a lieu, à ceux envers lesquels nous avons manqué. Notre lenteur à reconnaître nos torts et à les confesser est la cause de beaucoup de misères parmi nous.
Après avoir lavé les pieds de ses disciples, le Seigneur leur demande : « Savez-vous ce que je vous ai fait ? » (v. 12). Puis il leur dit : « Si donc moi, le Seigneur et le Maître, j’ai lavé vos pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres... Je vous ai donné un exemple » (v. 14).
Laissons-nous d’abord pénétrer par l’exemple de l’attitude du Seigneur, qui, tout en étant le Maître, s’est abaissé aux pieds de ses disciples pour accomplir ce service. Savons-nous nous mettre aux pieds de nos frères et sœurs ?
Le but du lavage des pieds des croyants est d’ôter les souillures résultant de leur marche, de manière à rétablir leur communion avec le Seigneur. C’est un service d’amour. Il doit découler de l’intérêt que nous portons à l’état de santé spirituelle de nos frères et sœurs. Il implique donc une douceur et une délicatesse particulières, sans quoi le but est manqué d’avance.
Il ne s’agit pas de fustiger quelqu’un avec des versets de la Parole. Une bataille à coups de versets — comme on en voit quelquefois — n’a rien de commun avec le service que le Seigneur nous demande ici.
Nous pouvons nous laisser instruire par la façon de faire de Paul à l’égard d’Évodie et de Syntyche, dans l’épître aux Philippiens. Il y avait des difficultés entre ces deux sœurs, et l’apôtre est conduit à leur donner une exhortation précise : « Je supplie Évodie, et je supplie Syntyche, d’avoir une même pensée dans le Seigneur » (4:2). Et ce qu’il y a de remarquable, c’est que cette exhortation claire, qui apparaît au chapitre 4, a été préparée par des exhortations plus douces, plus générales, on peut même dire plus voilées, dans les chapitres précédents. Dans le chapitre 1, l’apôtre exprime le souhait que les Philippiens « tiennent ferme dans un seul et même esprit, combattant ensemble d’une même âme » (v. 27). Au début du chapitre 2, il encourage ces croyants à le réjouir en ayant entre eux « une même pensée,... un même amour, étant d’un même sentiment, pensant à une seule et même chose » (v. 2). Il les met en garde contre « l’esprit de parti » et « la vaine gloire ». Il les engage à l’humilité, chacun estimant l’autre supérieur à lui-même (v. 3). Puis il leur montre l’exemple suprême du Seigneur Jésus dans son abaissement volontaire (v. 5). Il laisse ces exhortations faire leur chemin dans les cœurs et les entretient d’autres sujets. Finalement, le moment venu, il écrit la phrase qui doit avoir touché les cœurs d’Évodie et de Syntyche. Et il ne le fait pas sans supplier son « vrai compagnon de travail » — le porteur de la lettre, probablement — d’aider ces sœurs, ni sans rappeler les points positifs qui sont à leur actif. Quelle délicatesse ! Quelle sagesse !
Pour terminer, jetons un bref coup d’œil sur les lavages dont nous parle l’Ancien Testament.
La loi de Moïse prescrivait des lavages cérémoniels, celui du corps, des pieds, des mains, des vêtements, des ustensiles,... qui devaient être accomplis dans diverses circonstances précises. D’une façon cachée, ils répondaient à la souillure du péché. Mais la révélation divine était alors partielle, et le peuple ne pouvait guère entrer dans la compréhension de ce qu’est cette souillure. En outre, il n’y avait pas de distinction très claire entre les souillures d’ordre cérémoniel (résultant du contact avec un corps mort ou avec une bête impure, par exemple) et la souillure morale (celle qui résulte du péché). Néanmoins, les lavages d’eau prescrits pouvaient contribuer à éclairer l’œil de la foi sur la sainteté de Dieu, et sur la nécessité d’une purification morale de l’homme devant lui.
Toutes ces « ablutions » faisaient partie de ce que l’épître aux Hébreux appelle des « ordonnances charnelles imposées jusqu’au temps du redressement » (9:10).
Pour nous qui possédons la révélation divine telle qu’elle est venue par Jésus Christ, ces instructions ont un intérêt typique. Par exemple, la purification des sacrificateurs lors de leur consécration est une figure de la purification initiale du croyant, tandis que le lavage qui devait s’effectuer de façon répétitive à la cuve d’airain nous parle de la purification qui doit se répéter tout au long de notre vie, chaque fois que nous avons manqué (cf. Ex. 29:1-7 ; 30:18-21).
En ce qui concerne l’état du peuple juif lorsque Jésus était sur la terre, nous voyons dans les Évangiles qu’il y avait eu une déformation complète des institutions divines données par Moïse. On retenait soigneusement les instructions de la loi qui n’engageaient pas trop le cœur et la conscience. On y avait même ajouté, puisqu’on se lavait les mains à toute occasion et qu’on lavait plus de choses que la loi ne le demandait (cf. Marc 7:2-4). De plus, le non-respect de ces pratiques était considéré comme une faute grave. Mais la souillure morale du péché était complètement ignorée. Ce qui nous est rapporté à ce sujet doit être pour nous un avertissement. Il pourrait aussi nous arriver d’attacher une grande importance aux formes extérieures, au détriment de ce qui est intérieur.
En contraste avec les pharisiens et les scribes de l’époque du Seigneur, il est bienfaisant pour nos âmes de voir comment des hommes fidèles des temps anciens, des hommes de foi, ont pu comprendre que la purification du cœur est incomparablement plus importante qu’un lavage extérieur. Voyons le cas de David. Il s’était laissé surprendre par une faute particulièrement honteuse, l’adultère, ce qui l’avait conduit à une série d’autres fautes, notamment la tromperie et le meurtre. Puis, au moment convenable, Dieu a opéré dans son cœur l’œuvre qui correspond au lavage des pieds de Jean 13. Il lui a envoyé sa parole par le prophète Nathan. David y a été profondément sensible et a confessé son péché (2 Sam. 12). Nous en voyons les effets remarquables dans le psaume 51. Il demande : « Lave-moi pleinement de mon iniquité, et purifie-moi de mon péché » (v. 2 ; voir aussi v. 3, 4, 7, 10). Au verset 7, il dit : « Purifie-moi du péché avec de l’hysope, et je serai pur ». Il fait là une allusion à une prescription de la loi, mais il est bien remarquable qu’il en fasse une application spirituelle qui dépasse de beaucoup son cadre initial (cf. Nomb. 19:18, 19).
David demande aussi : « Rends-moi la joie de ton salut » (v. 12). Il connaissait le salut de Dieu, comme un homme de foi pouvait le connaître à cette époque, mais son péché l’avait privé de la joie du salut. Son péché étant maintenant confessé, sa conscience étant purifiée, il peut retrouver la communion avec Dieu et la joie. Il écrit ailleurs : « Bienheureux celui dont la transgression est pardonnée, et dont le péché est couvert ! Bienheureux l’homme à qui l’Éternel ne compte pas l’iniquité, et dans l’esprit duquel il n’y a point de fraude ! » (Ps. 32:1, 2).