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Dans le monde, mais pas du monde
J.-A. Monard
ME 2010 p. 331-342
Table des matières :
1 Pourquoi Jésus est-il venu dans le monde ?
2 Comment Jésus a-t-il été reçu ?
3 Les conséquences du rejet de Jésus
4 L’élévation de Jésus dans le ciel
5 Les croyants retirés du présent siècle mauvais
6.1 Les croyants haïs du monde
6.2 Être gardés du mal — Ne pas aimer le monde
6.3 Être les envoyés de Christ dans le monde
À cette question, l’apôtre Jean répond : « En ceci a été manifesté l’amour de Dieu pour nous, c’est que Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui » (1 Jean 4:9). Dieu « nous aima et... il envoya son Fils pour être la propitiation pour nos péchés » (v. 10). « Lui est la propitiation pour nos péchés, et non pas seulement pour les nôtres, mais aussi pour le monde entier » (2:2).
Lorsque Jésus est venu, le monde entier était dans les ténèbres. Le Sauveur est venu « afin de luire à ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort » (Luc 1:79). En raison du péché qui régnait partout, le monde était mûr pour le jugement de Dieu. Or « Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde afin qu’il jugeât le monde, mais afin que le monde fût sauvé par lui » (Jean 3:17). « Dieu a tant aimé le monde — c’est-à-dire les hommes qui le constituent — qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (v. 16). Le Seigneur dit lui-même : « Je ne suis pas venu afin de juger le monde, mais afin de sauver le monde » (12:47).
« La lumière est venue dans le monde, et... les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises » (Jean 3:19). Individuellement, bien des personnes ont reçu Jésus, mais le monde, dans son ensemble, l’a rejeté. « Il était dans le monde, et le monde fut fait par lui ; et le monde ne l’a pas connu » (1:10).
« Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le droit d’être enfants de Dieu » (1:12). Ils ont la vie éternelle. Ils sont à l’abri du jugement de Dieu, parce que Jésus Christ l’a subi à leur place.
Quant au monde, il a immensément aggravé sa situation devant Dieu par le rejet de Jésus. Aucun péché ne pouvait être plus grave que de refuser le don de la grâce de Dieu. Durant son ministère sur la terre, le Seigneur a inlassablement fait du bien ; il a manifesté la bonté, la grâce, la sagesse et la puissance divines. Mais à la fin de son service, il doit dire avec tristesse : « Ils ont, et vu, et haï et moi et mon Père » (15:24).
Très peu de temps avant d’être arrêté et condamné par un tribunal inique, le Seigneur Jésus dit : « Maintenant est le jugement de ce monde ; maintenant le chef de ce monde sera jeté dehors » (Jean 12:31). Ce « maintenant » dirige nos pensées vers la croix. C’est là, dans cet acte qui confirme définitivement le rejet de Jésus, que le monde, et le chef de ce monde, tombent sous le coup du jugement inexorable de Dieu. Ce jugement est prononcé à ce moment-là et déploie en partie ses effets aujourd’hui, mais ce n’est qu’à la seconde venue de Christ qu’il sera entièrement exécuté.
En raison du rejet de Jésus, il n’y a plus aucun espoir pour le monde comme tel. L’évangile sera prêché, des âmes seront amenées au Sauveur, mais le monde ne sera jamais ni converti ni amélioré. Le Seigneur distingue soigneusement ses rachetés du monde dont ils ont été tirés. Dans sa prière au Père, il dit : « Moi, je fais des demandes pour eux ; je ne fais pas de demandes pour le monde, mais pour ceux que tu m’as donnés » (17:9).
La venue du Saint Esprit sur la terre, après l’élévation de Jésus dans le ciel, sera la démonstration de la justice de Dieu, du péché du monde et du jugement qui l’attend (16:8-11).
Le Seigneur dit : « Et moi, si je suis élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi-même » (Jean 12:32). « Or il disait cela pour indiquer de quelle mort il allait mourir » (v. 33).
L’élévation du Fils de l’homme sur la croix allait devenir le moyen de salut de tous ceux qui croiraient en lui : « Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi il faut que le Fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (3:14, 15). Elle exprimait son rejet de la part du monde : « Quand vous aurez élevé le fils de l’homme... » (8:28). Mais cette élévation dans la honte allait être suivie d’une élévation glorieuse : il allait être élevé au ciel.
Or cette élévation au ciel ne devait pas le concerner lui seul : il attirerait tous les hommes à lui-même. D’une part il continuerait à être le centre d’attraction des pécheurs qui découvrent en lui leur Sauveur — comme il l’avait été sur la terre — et d’autre part sa position dans le ciel allait devenir celle de ses rachetés. Le Seigneur annonce tout cela avant sa mort.
Les rachetés de Christ allaient donc être moralement retirés du monde pour devenir des citoyens du ciel. Cette grande vérité est exprimée plusieurs fois dans le Nouveau Testament.
Dans ses derniers entretiens avec ses disciples, Jésus leur dit : « Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui serait sien... » (Jean 15:19) — ce qui implique qu’ils ne sont pas du monde.
Dans sa prière à son Père, au chapitre 17, il dit à deux reprises : « Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde » (v. 14 et v. 16). Ils sont liés à lui et sa position est la leur.
Dans cette prière, il dit aussi : « Et moi, je me sanctifie moi-même pour eux » (v. 19). Ce mot « sanctifier » exprime la mise à part pour Dieu. Le Seigneur quitte la terre et monte au ciel. La position qu’il prend maintenant détermine la position morale et spirituelle qu’auront désormais ses disciples. Unis à lui, ils seront du ciel, et non « du monde », même s’ils sont encore « dans le monde ».
L’apôtre Paul écrit aux Galates : « Notre Seigneur Jésus Christ... s’est donné lui-même pour nos péchés, en sorte qu’il nous retirât du présent siècle mauvais » (1:4). Il s’agit d’une chose actuelle, non d’une chose future. Cette conséquence de l’œuvre de Christ à la croix ne nous est peut-être pas très familière. Nous savons qu’il s’est livré lui-même afin d’expier nos péchés, afin de nous acquérir la vie éternelle et la justice devant Dieu. Mais avons-nous réalisé qu’il est mort afin de nous délier de tout lien spirituel et moral avec le monde, et afin de nous lier à lui qui est maintenant dans le ciel ?
L’œuvre de Christ fait de nous des étrangers sur la terre. « Notre bourgeoisie — ou notre citoyenneté — est dans les cieux » (Phil. 3:20).
Notre relation spirituelle avec le monde dans lequel nous vivons et travaillons est une coupure totale. L’apôtre Paul peut dire : par la croix de Christ, « le monde m’est crucifié, et moi au monde » (Gal. 6:14). Le monde a crucifié Christ. Pour le monde, Christ est un crucifié, et ceux qui lui appartiennent le sont aussi. Et pour ceux-ci, le monde est sous la sentence du jugement que le Seigneur va bientôt exécuter. Ils acceptent entièrement cette condamnation et, suivant l’exemple de Paul, considèrent le monde comme crucifié.
« Si vous êtes morts avec Christ aux éléments du monde, pourquoi, comme si vous étiez encore en vie dans le monde, établissez-vous des ordonnances — ne prends pas, ne goûte pas, ne touche pas... ? » (Col. 2:20, 21). Le monde n’a pas toujours un caractère athée. Il y a aussi un monde religieux, dans lequel des commandements sont formulés, selon les enseignements des hommes. Ils peuvent avoir une apparence de sagesse, de piété et de dévotion. Mais en fait ils sont « pour la satisfaction de la chair » (v. 23). Le monde religieux ignore la ruine complète de l’homme et son incapacité totale à satisfaire les justes exigences de Dieu. Il cherche à cultiver « le vieil homme » que Dieu a « crucifié » (Rom. 6:6).
À la fin de son service sur la terre, le Seigneur dit : « Je suis sorti d’auprès du Père, et je suis venu dans le monde ; et de nouveau je laisse le monde, et je m’en vais au Père » (Jean 16:28). Et il encourage ses disciples : « Vous avez de la tribulation dans le monde ; mais ayez bon courage, moi j’ai vaincu le monde » (v. 33). Dans la prière qu’il adresse alors au Père (chap. 17), il mentionne de nombreuses fois « le monde » — dans lequel il laisse ses disciples, mais duquel ils ne font plus partie.
Nous nous arrêterons sur trois points essentiels :
· Ils auront à connaître la haine du monde : « Moi, je leur ai donné ta parole, et le monde les a haïs, parce qu’ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde » (v. 14).
· Ils auront besoin de toute la puissance divine pour être gardés du mal qui caractérise le monde : « Je ne fais pas la demande que tu les ôtes du monde, mais que tu les gardes du mal. Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. Sanctifie-les par la vérité, ta parole est la vérité » (v. 15-17).
· Ils sont laissés dans le monde pour y être les témoins de Christ : « Comme tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi je les ai envoyés dans le monde » (v. 18).
Le monde a répondu par la haine à l’amour de Dieu et à l’amour de Celui qu’il a envoyé. Et ceux qui ont reçu Jésus doivent s’attendre à être traités comme leur Sauveur l’a été. Il dit aux siens : « Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui serait sien ; mais parce que vous n’êtes pas du monde, mais que moi je vous ai choisis du monde, à cause de cela le monde vous hait » (Jean 15:18, 19).
Dans l’accomplissement de leur mission de témoins de Christ, ils doivent se souvenir de la parole qu’il leur a dite : « L’esclave n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi ; s’ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre » (15:20 ; cf. 13:16). De façon générale, les hommes du monde ont persécuté Jésus, et de même ils persécuteront ses disciples. Mais quelques-uns ont reçu sa parole, et de même quelques-uns recevront la parole que prêcheront ses disciples.
Jésus a été haï à cause de la lumière qu’il a fait briller ici-bas, cette lumière qui mettait en évidence le mal auquel les hommes se livraient (3:19, 20). Les croyants seront aussi haïs s’ils font briller la lumière de Christ dans le monde, c’est-à-dire s’ils sont fidèles dans leur conduite et dans leur témoignage (Éph. 5:11-13).
Le monde est sous la domination de Satan, son chef, et il est caractérisé par le mal qui s’y développe. « Nous savons... que le monde entier gît dans le méchant » (1 Jean 5:19). Les disciples de Jésus ont donc besoin d’être « gardés du mal » qui sévit dans le monde, et le Seigneur demande expressément cela au Père dans sa prière (Jean 17:15). Ils ont besoin d’être sanctifiés par la vérité (v. 17). Le travail de Dieu dans nos cœurs, en particulier par le moyen de sa Parole, est nécessaire pour que nous soyons gardés du mal — du « péché qui nous enveloppe si aisément » (Héb. 12:1) — et que nous soyons maintenus dans un état de sainteté pratique.
D’autre part, nous avons encore en nous notre vieille nature, toujours prête à répondre aux sollicitations mauvaises du monde. Aux « jeunes gens », l’apôtre Jean adresse l’exhortation : « N’aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde : si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui » (1 Jean 2:15).
Mais qu’est-ce que le monde ? Peut-être avons-nous tendance à limiter nos pensées, lorsque nous réfléchissons à cela, aux distractions et aux plaisirs que le monde offre. Mais Jean définit ainsi les caractères moraux du monde : « Ce qui est dans le monde », c’est « la convoitise de la chair, et la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie » (v. 16).
Remarquons bien que les trois choses qu’il mentionne sont d’abord des choses intérieures. C’est ce que produit naturellement le cœur humain. Ce sont en fait les tendances du vieil homme, que le monde accepte et même entretient. Or, à la croix de Christ, Dieu a prononcé le jugement sur le vieil homme. Un chrétien pourrait se tenir éloigné de toutes les festivités et de tous les plaisirs malsains que le monde offre, et en même temps laisser se développer dans son cœur les convoitises et l’orgueil dont parle l’apôtre Jean. Serait- il vraiment séparé du monde ? Certainement pas.
Les moyens techniques actuels permettent de rester chez soi et de participer de cœur et d’esprit aux convoitises du monde et à l’orgueil de la vie que le monde développe. Prenons bien garde à l’utilisation que nous faisons de ces moyens. Ils peuvent être nécessaires pour notre activité scolaire ou professionnelle, mais ils placent des pièges devant nous. Ne nous laissons pas prendre !
Dans sa prière à son Père, le Seigneur dit encore : « Comme tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi je les ai envoyés dans le monde » (Jean 17:18). Réalisons- nous un peu le privilège d’être les envoyés de Christ ici-bas comme lui-même avait été l’envoyé de Dieu ?
Au début de son ministère, Jésus avait envoyé ses disciples dans les villes d’Israël pour y prêcher le royaume de Dieu (Matt. 10:5). Il les avait avertis : « Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups » (v. 16). Envisageant le prolongement de ce service dans un temps futur, il leur avait parlé des souffrances qu’ils auraient à subir de la part d’un monde hostile. « Vous serez haïs de tous à cause de mon nom » (v. 17-22).
Son ministère sur la terre terminé, le Seigneur dit à ses disciples réunis : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » (Jean 20:21). Et quelques jours plus tard, avant de les quitter et d’être élevé dans le ciel, il leur dit : « Allez dans tout le monde, et prêchez l’évangile à toute la création » (Marc 16:15). « Vous serez mes témoins à Jérusalem et dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’au bout de la terre » (Act. 1:8).
Les Actes et les épîtres nous apprennent les souffrances qu’ont dû subir les fidèles témoins de Jésus. À des degrés divers, selon les lieux et les époques, il en sera toujours ainsi. Retenons l’exhortation de Paul à Timothée : « Prends ta part des souffrances comme un bon soldat de Jésus Christ » (2 Tim. 2:3). Ne cachons pas notre drapeau pour éviter les souffrances. N’adoptons pas le style du monde pour échapper à la haine qu’il ne manquera pas de vouer aux vrais témoins de Jésus, à ceux qui reflètent ses caractères.
Pour terminer, nous désirons considérer l’attitude du Seigneur Jésus relativement au monde dans le récit de Jean 7. Il s’agit là d’un monde à caractère religieux, entièrement éloigné de Dieu. Ce récit illustre de façon admirable plusieurs points dont nous avons été occupés. Le Seigneur nous donne l’exemple parfait.
« La fête des Juifs, celle des tabernacles, était proche » (v. 2). Cette fête annuelle de sept jours, que Dieu avait instituée autrefois pour son peuple terrestre, rassemblait une grande foule à Jérusalem. Excellente occasion, pensent les frères de Jésus, pour qu’il montre publiquement ce qu’il est capable de faire. Encore incrédules à ce moment-là, entièrement étrangers à la pensée de Jésus, ils lui disent : « Pars d’ici et va en Judée, afin que tes disciples aussi voient les œuvres que tu fais ; car nul ne fait quelque chose en secret et ne cherche à être lui-même publiquement connu ; si tu fais ces choses, montre-toi au monde toi-même » (v. 3, 4). C’est l’esprit du monde, aujourd’hui comme autrefois. On encourage les champions de toute nature, on les acclame ; ils font l’admiration des foules. C’est l’épanouissement de ce que l’apôtre Jean appelle « l’orgueil de la vie ». Le Seigneur reste absolument à l’écart de tout cela. Il répond à ses frères : « Mon temps n’est pas encore venu, mais votre temps est toujours prêt. Le monde ne peut pas vous haïr ; mais il me hait, parce que moi je rends témoignage de lui, que ses œuvres sont mauvaises. Vous, montez à cette fête ; moi, je ne monte pas à cette fête, car mon temps n’est pas encore accompli » (v. 6-8). Le jour de la gloire publique du Seigneur était, et est encore à venir. Il apportera avec lui le jugement du monde. Maintenant, c’est encore le temps de la grâce, le temps de la repentance.
Ayant dit cela, le Seigneur demeure en Galilée, tandis que ses frères montent à Jérusalem. Mais un peu plus tard, « lui aussi monta à la fête, non pas publiquement, mais comme en secret » (v. 10). Il y monte, non pas pour participer à la fête, ni pour s’y faire admirer, mais pour y rendre témoignage. Dans sa parfaite sagesse, il commence son service de façon effacée.
« Mais, comme on était déjà au milieu de la fête, Jésus monta au temple, et il enseignait » (v. 14). Il se montre alors en public et il enseigne ceux qui veulent bien l’écouter. Ses paroles suscitent des questions, de l’opposition, de la contestation, mais Jésus persévère fidèlement. « Jésus donc criait dans le temple, enseignant et disant... » (v. 28).
« Et en la dernière journée, la grande journée de la fête, Jésus se tint là et cria, disant : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive ! Celui qui croit en moi, selon ce qu’a dit l’écriture, des fleuves d’eau vive couleront de son ventre. (Or il disait cela de l’Esprit qu’allaient recevoir ceux qui croyaient en lui) » (v. 37-39). Le moment était venu de se montrer clairement au monde, non pour se faire admirer des foules, mais pour faire retentir l’appel de la grâce divine.
Quel enseignement pour nous ! S’il y a, comme dit l’Ecclésiaste, « une saison pour tout, et... un temps pour toute affaire sous les cieux... un temps de se taire, et un temps de parler » (3:1-8), il en est ainsi aussi dans notre relation avec le monde. Il y a le temps où nous devons aller dans le monde pour y rendre témoignage, et il y a le temps où nous devons retenir nos pieds d’aller dans le monde. Mais dans tous les cas, notre relation avec le monde doit être marquée par la séparation morale et spirituelle.
Dans la dernière journée de la fête des tabernacles, le Seigneur fait retentir son appel à haute voix. Ce qu’il dit a pour seul but de toucher des cœurs. Quelques-uns sont remués, peut-être à salut. Ils disent : « Celui-ci est véritablement le prophète » ou : « Celui- ci est le Christ », tandis que d’autres contestent (v. 40-42). Les huissiers même, envoyés par les chefs religieux pour le prendre, reviennent sans l’avoir saisi. Ils s’expliquent : « Jamais homme ne parla comme cet homme » (v. 46).
Dans son entretien avec la Samaritaine, le Seigneur avait parlé de « l’eau vive » qui désaltère l’âme. « Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, moi, n’aura plus soif à jamais ; mais l’eau que je lui donnerai, sera en lui une fontaine d’eau jaillissant en vie éternelle » (4:14). Ici le Seigneur offre aussi à celui qui a soif ce qui désaltère, mais il fait un pas de plus. Faisant allusion à l’Esprit que recevront ceux qui croient en lui, il parle de « fleuves d’eau vive » qui découleront d’eux. Non seulement ils seront eux-mêmes désaltérés, mais, par la puissance de l’Esprit agissant en eux, ils pourront transmettre le message du Sauveur à d’autres, et les conduire à lui.