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Deuxième et Troisième épîtres de Jean

 

 

F.B. Hole

 

Table des matières abrégée :

1     Deuxième épître de Jean

2     Troisième épître de Jean

 

 

Table des matières détaillée :

1     Deuxième épître de Jean

1.1      Introduction — Généralités

1.2      2 Jean 1 et 2

1.3      2 Jean 2

1.3.1       2 Jean 2a

1.3.2       2 Jean 2b

1.3.3       2 Jean 2c

1.4      2 Jean 3

1.5      2 Jean 4

1.6      2 Jean 5

1.7      2 Jean 6

1.8      2 Jean 7

1.9      2 Jean 8

1.10     2 Jean 9

1.11     2 Jean 10-11

1.12     2 Jean 12-13

2     Troisième épître de Jean

2.1      Généralités — Introduction

2.2      3 Jean 1

2.3      3 Jean 2

2.4      3 Jean 3

2.5      3 Jean 4

2.6      3 Jean 5-7

2.7      3 Jean 8

2.8      3 Jean 9-10

2.9      3 Jean 11

2.10     3 Jean 12

2.11     3 Jean 13-14

2.12     3 Jean 15

 

 

 

1                        Deuxième épître de Jean

1.1   Introduction — Généralités

Avant d’en venir aux détails de cette courte épître, soulignons quelques aspects d’ordre général.

Le nom de l’auteur n’est pas mentionné. Ce fait caractérise aussi la première et la troisième épître, mais dans tous les cas, il ne fait aucun doute que Jean est l’auteur. Le style est identique et concorde avec l’évangile qui porte son nom. Il est tout à fait remarquable que Jean ne mentionne jamais son nom dans ses écrits, sauf dans l’Apocalypse. Il y a en cela quelque chose de très convenable. Son évangile et ses épîtres traitent d’un thème tellement transcendant, Dieu révélé en Celui qui n’était rien moins que « le Fils du Père », que l’auteur humain passe inaperçu dans la gloire de cette lumière.

La deuxième épître, comme la troisième, est une sorte d’appendice, ou de post-scriptum, à la première épître. Initialement, c’était évidemment une communication d’ordre privé à une certaine dame chrétienne et à sa famille, mais Dieu a permis qu’elle nous soit conservée dans les pages de l’Écriture parce qu’elle fournit une instruction fort nécessaire qu’on ne trouve pas ailleurs. C’est la seule épître adressée à une femme, et à cause de cela l’instruction s’en trouve renforcée.

 

1.2   2 Jean 1 et 2

Dans les versets 1 et 2, l’accent est mis sur la vérité de la manière la plus forte possible. L’épître elle-même nous donne des instructions sur l’action nécessaire pour la défense de la vérité ; et la première chose que nous trouvons, c’est que toutes les relations et affections chrétiennes sont fondées sur la vérité, et doivent être gouvernées par elle. L’amour propre aux chrétiens est « dans la vérité », puisqu’il jaillit comme le fruit de ce que nous sommes nés de Dieu, comme la première épître nous l’a montré. Étant nés de Dieu, nous sommes « dans le Véritable », et l’amour selon la vérité jaillit dans nos cœurs. C’est pourquoi l’amour que Jean portait à la dame élue et à ses enfants, trouve une place dans le cœur de tous ceux qui, en tant que nés de Dieu, ont été amenés à la connaissance de la vérité.

 

1.3   2 Jean 2

1.3.1        2 Jean 2a

Mais cet amour ne provenait pas seulement de la connaissance de la vérité ; il s’exprimait aussi « à cause de la vérité ». La vérité est d’une importance majeure, car le monde est rempli d’erreur et d’illusion, et il nous faut être prêts à souffrir à cause de la vérité. Beaucoup ont souffert, allant même jusqu’à la mort de martyr. Ici il n’est cependant pas question de souffrir pour la vérité, mais d’aimer à cause d’elle. Cela nous porte dans deux directions : l’amour doit être sincère, et sans la partialité tellement naturelle à la chair ; il doit aussi être intolérant vis-à-vis du mal puisque la vérité et l’erreur sont incompatibles. C’est la seconde de ces deux considérations qui est traitée dans cette épître. La troisième épître traite de la première.

Les deux affirmations du verset 2, concernant la vérité, sont lourdes de sens. La vérité : 1) « demeure en nous », et 2) « sera avec nous à jamais ». Nous associons ces deux pensées avec les deux déclarations suivantes : celle de la première épître, « l’Esprit est la vérité » (1 Jean 5:6), et la déclaration du Seigneur dans l’évangile, « Je suis la vérité » (Jean 14:6).

 

1.3.2        2 Jean 2b

La vérité « demeure en nous » du fait que l’Esprit demeure en nous, et Il est la vérité. Il n’est pas mentionné dans cette courte épître, mais Il est implicite dans ces mots. Il est la vérité subjectivement, en nous ; Il ne parle pas sur Lui-même ou de Lui-même, mais Il glorifie Christ qui est la vérité ; et prenant de ce qui est à Christ, Il nous le communique (Jean 16:14-15). C’est pourquoi tout croyant en qui l’Esprit habite, a la vérité demeurant en lui, un immense privilège, qui nous préserve dans un monde d’erreur.

Ce fait nous conduit à la conclusion que la détection et le refus d’une mauvaise doctrine ne sont pas, en premier lieu pour le croyant, une question de facultés intellectuelles ou d’intelligence. C’est avant tout une question de ce que nous pouvons appeler l’instinct spirituel. Les simples facultés intellectuelles ont régulièrement fait s’égarer même les vrais chrétiens. Toutes les erreurs qui ont affligé l’église pendant les vingt siècles de son histoire, ont été lancées en premier lieu par des hommes possédant une intelligence supérieure. Et d’un autre côté, quand certains cherchaient à imposer de faux enseignements à des croyants très peu cultivés, on a entendu ceux-ci dire : « Eh bien, je ne peux pas m’empêcher de sentir que c’est tout faux, même si je ne comprend pas leurs idées et que je ne peux pas les critiquer ». Ceci explique que l’apôtre ait écrit les instructions de cette épître à une simple dame et à ses enfants.

 

1.3.3        2 Jean 2c

C’est aussi un fait, grâces à Dieu, que la vérité « sera avec nous à jamais », vu que Christ est la vérité objectivement, et que nous ne serons jamais séparés de Lui. La vérité et la grâce sont arrivées pleinement sur la scène quand le Seigneur Jésus est venu. En Lui tout ce que Dieu est, est pleinement révélé. En Lui la lumière et la vérité ont brillé sur toutes choses ; les ténèbres, l’erreur et les fictions ont disparu. En tournant nos yeux sur Jésus, nous contemplons Celui en qui la vérité est personnifiée. La vérité est « avec nous » pour être considérée, et admirée avec adoration, et tout peut être testé par elle, en se servant d’elle comme d’un étalon de mesure.

Ceci est d’une très grande importance pour nous, dans le temps actuel, tandis que Satan le trompeur est encore en liberté. Mais nous aurons toujours besoin d’avoir la vérité personnifiée (Jésus) devant nos yeux, et Il sera toujours avec nous. N’oublions pas que, pour les cas urgents actuels, Lui en tant que vérité est le test pour tout ce qui pourrait se présenter à nous en matière de doctrine, et que l’Esprit qui demeure en nous, et qui forme nos instincts, est aussi la vérité.

 

1.4   2 Jean 3

Puisque Christ est la vérité objectivement devant nos yeux, toute erreur dont Satan est l’instigateur est dirigée contre Lui, que ce soit directement ou indirectement. Ce n’est donc pas sans raison que Sa gloire est déployée si complètement au verset 3. Jésus est déclaré être non seulement Seigneur et Christ, mais aussi « le Fils du Père ». C’est le seul endroit où l’on trouve cette expression telle quelle, bien qu’Il soit fréquemment appelé le Fils de Dieu. Le Père de notre Seigneur Jésus Christ a beaucoup de [ou : plusieurs] familles, à la fois dans les cieux et sur la terre, comme nous le dit Éphésiens 3:14-15, mais Il est le Seul à avoir la place suprême de Fils du Père, l’Objet suprême de Son amour : Voilà qui Il est ; un peu plus loin dans l’épître nous verrons ce qu’Il est devenu.

 

1.5   2 Jean 4

L’apôtre avait beaucoup de joie d’avoir trouvé des enfants de la dame élue marchant dans la vérité. Ils ne se bornaient pas à confesser la vérité, et à la détenir, mais ils marchaient en elle, c’est-à-dire que leurs voies et leurs activités étaient gouvernées par la vérité. C’est ce que le Père lui-même a commandé : Sa vérité nous a atteints afin que nous soyons gouvernés par elle. Il ne faut rien moins que cela pour Lui plaire. Et maintenant, se tournant vers la dame élue elle-même, l’apôtre la supplie de poursuivre dans cette même direction, ayant en vue l’instruction qu’il va lui donner à l’égard de ceux qui ne propagent pas la vérité mais l’erreur.

 

1.6   2 Jean 5

Tout d’abord cependant, au verset 5, il fait valoir le grand commandement que « nous nous aimions les uns les autres », ce commandement qui nous est déjà bien familier par la première épître. Il répète ici que ce n’est pas un commandement nouveau, quelque chose qui viendrait juste de paraître. C’est le commandement que nous avons eu dès le commencement, depuis le tout premier moment où la vraie lumière a commencé à briller en Christ. L’amour de Dieu a été manifesté en Christ, et il réclamait et produisait l’amour chez ceux qui en étaient les bénéficiaires.

 

1.7   2 Jean 6

Mais alors l’amour se manifeste pratiquement dans l’obéissance à la volonté de Dieu. Il peut y avoir de l’amour sur les lèvres sans qu’il y ait d’obéissance dans la vie ; mais l’amour dans le cœur doit produire l’obéissance dans la vie. Et en particulier le commandement d’aimer implique que nous marchions, et que nous continuions à marcher dans tout ce qui, depuis le commencement, nous a été donné à connaître en Christ. Le danger qui menace maintenant est que, sous des prétextes variés et spécieux, certains soient entraînés à suivre et à obéir à des idées étrangères à ce qui était dès le commencement.

 

1.8   2 Jean 7

Au verset 7, Jean parle très nettement. Plusieurs étaient « sortis » (« entrés » dans le Texte Reçu) dans le monde, qui n’étaient rien d’autre que des séducteurs. Vous remarquerez qu’il ne dit pas : « sortis dans l’église », mais « dans le monde ». Il fait allusion apparemment au même genre de gens que ceux contre lesquels il nous mettait en garde au chapitre 2 de sa première épître. Ceux-ci, disait-il, « étaient sortis du milieu de nous », abandonnant toute prétention à être rattachés à l’église. Ils avaient tourné le dos, semble-t-il, à l’église de Dieu, et étaient allés dans le monde comme missionnaires d’une « lumière » plus grande qu’aucune de celles que l’église avait jamais possédées. Influencés par les puissances des ténèbres, ils étaient devenus des hérauts de notions constituées d’un habile mélange de philosophies païennes et de vocabulaire chrétien. Ils parlaient encore de Christ, mais leur « Christ » n’était pas le Christ de Dieu.

Tout au long des vingt siècles, des idées mortelles de ce genre ont été avancées, les formes les plus précoces étant celles auxquelles il est fait allusion ici : la négation que Jésus Christ soit venu en chair. Ce point particulier est aussi mentionné au début de 1 Jean 4. Quand nous avons considéré ce passage, nous avons vu que cette négation porte à la fois sur Sa déité et sur Son humanité ; car le fait d’être venu « en chair » montre qu’Il était effectivement un homme, et le fait qu’Il existait pour « venir » de cette manière montre qu’Il était plus qu’un homme, qu’il était Dieu même. La non confession de la vérité concernant Christ caractérisait ces propagandistes comme étant des trompeurs et des antichrists.

 

1.9   2 Jean 8

Le verset 8 contient une parole salutaire pour tous ceux qui travaillent dans la Parole et dans la doctrine. Si les saints dont ils s’occupent se détournent de la vérité, ils ne peuvent pas s’attendre à un plein salaire dans le jour qui vient. Leur récompense est liée à la fidélité et à la prospérité des saints. Dans cette note d’avertissement émise par Jean, il y a quelque chose qui nous rappelle les paroles remarquables prononcées par Paul selon Actes 20:31.

 

1.10                      2 Jean 9

Cependant le verset 8 est une parenthèse, le verset 9 faisant suite au verset 7. Ces trompeurs antichrétiens ne demeuraient pas dans la doctrine de Christ. Ils menaient en avant, pensaient-ils, vers des choses novatrices et meilleures. Nous avons ce genre de choses dans leur plein développement dans ce qui est connu comme le « Modernisme ». Les Modernistes croient que la religion ou la théologie est une science humaine et que, comme toutes les sciences, elle ne doit pas rester figée, mais avancer avec son époque et avec l’augmentation des connaissances humaines. Il mène donc en avant avec beaucoup de confiance vers ce qu’il pense être une plus grande lumière. Aucune doctrine n’est sacrée pour le parfait Moderniste. Il n’est guère de doctrine de l’Écriture qu’il laisse intacte.

Certaines formes de modernisme ne pourraient guère être classées comme « Modernistes » dans le monde religieux, mais n’en sont pas moins pernicieuses dans ce domaine. Il se peut qu’elles ne mènent en avant que sur certains points. Mais c’est toute l’idée « d’aller en avant » qui est fausse. S’il peut y avoir un développement sur certains détails de la foi, pourquoi pas sur tous ?

Nous devrions bien progresser dans notre appréhension de la vérité, mais c’est tout autre chose, et le chapitre 2 de la première épître le déclare clairement et y insiste avec force. Le petit enfant devrait devenir un jeune homme, et le jeune homme devrait devenir un père en son temps, au fur et à mesure de ce que s’accroît notre compréhension de ce qui a été donné à connaître dès le commencement. La foi de Christ est divine. Elle est venue de Dieu et, par conséquence, ne peut pas être améliorée ni développée. Tenons ce fait très fermement.

Il est possible, bien sûr, de soutenir que la vérité est venue de Dieu, et cependant ne pas demeurer dans la doctrine de Christ, parce que la simple foi a sombré dans l’intellectualisme et les raisonnements. Ce danger menace spécialement ceux qui pensent plus à parler de la vérité qu’à marcher en elle. Cela peut en effet conduire tout autant à s’éloigner de la doctrine de Christ.

Or un tel éloignement signifie que celui qui mène en avant n’a pas Dieu. Il n’a ni le Père ni le Fils, car il est impossible d’avoir l’Un sans l’Autre. Celui qui demeure dans la doctrine, c’est-à-dire dans la vérité, a les deux.

 

1.11                      2 Jean 10-11

Pour qu’il y ait obéissance au commandement « comme vous l’avez entendu dès le commencement, que vous y marchiez » (v. 6), il doit y avoir un refus catégorique de tout ce qui nie ou ne confesse pas la vérité quant à Christ ; le verset 10 le dit clairement. Le refus du mal et de l’erreur n’est pas incompatible avec l’amour selon Dieu, il en est plutôt une expression. Même parmi les hommes, si le père ou la mère a un amour vrai pour l’enfant, cet amour s’exprimera autant dans le refus de tout ce qui pourrait le mettre en péril, qu’en le nourrissant de tout ce qui est lui est bénéfique.

Ainsi même cette dame et ses enfants ne devaient rien avoir à faire avec l’homme qui venait chez eux en n’apportant pas la vraie doctrine de Christ. Ils ne devaient pas le laisser entrer dans la maison, ni même le saluer. Ils devaient lui opposer le refus le plus complet. Il est très frappant qu’une pareille action incombe à une dame et à ses enfants. D’ordinaire on penserait que de telles personnes ont moins de responsabilité à l’égard de tels sujets que les autres chrétiens. Ce que cela implique est évident : il y a là une responsabilité qui pèse sur chacun de nous individuellement, et on ne peut pas la mettre de côté impunément.

Il ne nous est pas demandé de juger l’état spirituel de l’homme qui vient, nous devons seulement juger la doctrine qu’il apporte. Il ne s’agit pas de savoir s’il est bien instruit, ou non, quant aux détails, qu’ils soient dispensationnels, prophétiques, ou autres ; mais il s’agit seulement de ceci : Apporte-t-il, ou non, la doctrine de Christ ? Une femme chrétienne ou ses enfants est supposée être capable de discerner ceci, et agir en conséquence.

Remarquez aussi que l’homme qui vient est un propagandiste, un prédicateur ambulant. Il vient à votre porte comme le héraut de quelque chose de meilleur que ce que vous avez connu. Le cas envisagé n’est pas celui d’un croyant ayant une faible compréhension, qui se laisse embrouiller dans ce qui est faux quant à Christ. Bien trop souvent de nos jours, alors qu’un grand nombre d’erreurs sont diffusées, de vrais croyants font des confusions, vacillent et tombent sous l’influence de ce qui est faux. De tels croyants doivent être traités différemment, comme l’indiquent Galates 6:1, Jude 22, 23 et autres.

Quand l’homme qui prêche un faux Christ vient à votre porte, le refus de cette personne et de sa doctrine ne saurait être trop entier. Même le saluer, c’est participer à son mal. Nous ne devons pas nous prêter à la moindre association, si légère qu’elle soit, avec une telle chose.

Ceci devrait nous dire à quel point la doctrine de Christ est extrêmement précieuse, et quel prix elle a. C’est la pierre d’angle de notre très sainte foi ; si elle est ébranlée, tout s’écroulera en ruine. Elle doit être gardée à tout prix.

 

1.12                      2 Jean 12-13

Le verset 12 indique aussi ceci. Il y avait bien d’autres choses que l’apôtre avait à dire à la dame élue et à ses enfants — des choses, sans aucun doute importantes spirituellement. Il espérait pouvoir communiquer ces choses de vive voix dans un avenir pas très éloigné, — une manière de faire bien plus heureuse. Mais le sujet à propos duquel il écrivait ne souffrait aucun délai. Le papier et l’encre sont des moyens moins bons, mais il était urgent de les mettre en garde pour la défense de la vérité.

Pour finir, remarquez que, bien que Jean ne mentionne pas son nom ; il parle de lui comme « l’ancien ». Cette épître nous fournit un exemple du genre de service rendu par les anciens aux temps bibliques. Ils exerçaient une surveillance spirituelle. Ils donnaient des conseils, par le moyen d’indications pratiques, à ceux qui étaient moins instruits dans les voies de Dieu. Ils paissaient le troupeau de Dieu.

L’apôtre Jean par cette lettre brève, mais inspirée, faisait le pasteur vis-à-vis des âmes de la dame élue et de ses enfants, et les protégeait des ravages menaçants de quelques-uns des loups de Satan.

 

 

2                        Troisième épître de Jean

2.1   Généralités — Introduction

Sous certains aspects la troisième épître de Jean ressemble beaucoup à la deuxième, mais quant au thème principal, elle en est l’inverse, tout en en formant un complément, comme nous allons le voir.

Comme la deuxième épître, elle est une lettre d’ordre privé, mais contenant, malgré sa brièveté, une instruction d’une telle importance que l’Esprit de Dieu lui a donné une place à demeure dans la Parole inspirée, même si c’est une petite place.

 

2.2   3 Jean 1

Nous ne pouvons pas dire avec certitude si Gaïus, à qui l’épître est adressée, doit être identifié avec l’un ou l’autre de ceux qui portent ce nom et dont parle l’Écriture. Le Gaïus d’Actes 19:29 était de Macédoine. Le Gaïus d’Actes 20:4 était de Derbe, une ville d’Asie mineure. Le Gaïus de 1 Corinthiens 1:14 était un Corinthien, et il était presque certainement le Gaïus de Romains 16:23, l’hôte de l’apôtre Paul. Ce Gaïus peut très bien avoir vécu jusqu’à être très âgé, et exercer encore l’hospitalité quand Jean écrivait. S’il en était ainsi, il nous présente un tableau très heureux de quelqu’un qui ne s’est pas lassé à faire le bien.

 

2.3   3 Jean 2

Quoi qu’il en soit, le Gaïus de notre épître nous est présenté comme un saint caractérisé par la prospérité spirituelle. Jean rend témoignage au verset 2 de ce que son âme avait prospéré au point qu’il ne pouvait que désirer que sa santé physique soit égale à sa santé spirituelle. Il y a des périodes de l’année où nous exprimons nos vœux et désirs l’un pour l’autre. Faisons-nous souvent, en vérité, de pareils vœux ? Pas souvent, il est à craindre ! Nous nous rencontrons et nous enquérons : « comment allez-vous ? », et considérant qu’il va de soi que la question concerne notre corps, nous répondons gaiement (en règle générale) : « très bien, merci ». Si la question était : « Comment va votre âme ? », que répondrions-nous ?

 

2.4   3 Jean 3

L’assurance que Jean avait quant à la prospérité spirituelle de Gaïus ne provenait pas de contacts personnels, car ils étaient éloignés l’un de l’autre et communiquaient par lettre. Elle provenait du témoignage d’autrui. Certains frères étaient arrivés dans la localité de Jean, et lui avaient parlé de Gaïus. Ce qu’ils en avaient dit rendait témoignage au fait que la vérité demeurait en lui, et qu’elle s’exprimait dans sa vie, car il marchait dans la vérité. Ce qui est en nous se manifeste extérieurement dans nos activités.

Le Seigneur Lui-même avait posé le principe que « de l’abondance du cœur, la bouche parle » (Matt. 12:34). Nous trouvons ici un autre principe de vie qui va avec : ce qui demeure en nous caractérise notre marche. Si le mensonge de Satan demeure en nous, nous ne pouvons que marcher de manière fausse et malhonnête vis-à-vis de Dieu. Quand la vérité est en nous par l’Esprit de Dieu (comme nous l’avons vu à propos de 2 Jean 2), nous marchons dans la vérité, même si nous marchons au milieu de ce monde malhonnête. La marche d’un chrétien doit être lumière au milieu des ténèbres, et vérité au milieu de l’erreur.

 

2.5   3 Jean 4

Dans la seconde épître, Jean nous dit qu’il s’était fort réjoui de trouver des enfants de la dame élue marchant dans la vérité. Ici il va même un stade plus loin en disant qu’il n’y a pas de plus grande joie que ceci. Gaïus semble être inclus dans l’expression « ses enfants ». Si cela signifie qu’il a été converti par le moyen de Jean, cela voudrait dire qu’il n’est pas un des autres Gaïus mentionnés dans l’Écriture. Cependant ici, Jean utilise probablement ce terme de manière pastorale, comme il le fait de toute évidence dans sa première épître (2:1 ; 3:7 ; etc.). Il avait un intérêt paternel à l’égard de tous les saints entrant dans la sphère de son ministère. Pierre avertit les anciens de ne pas agir « comme dominant sur des héritages » (1 Pierre 5:3). Par son exemple, Jean nous montre que la vraie attitude d’un ancien est celle d’un père rempli d’amour et de sollicitude pour ses enfants. Cela aurait été bien si ceux qui ont exercé des responsabilités parmi les croyants avaient suivi ses pas.

 

2.6   3 Jean 5-7

Dans les versets 5, 6 et 7, nous découvrons ce qui avait poussé l’apôtre à écrire ainsi. Les frères qui étaient venus et avaient témoigné de la vérité qui était en Gaïus, étaient à l’évidence d’humbles ouvriers au service du Seigneur, envers lesquels il avait exercé l’hospitalité et qu’il avait aidé à poursuivre leur voyage. L’amour qu’il leur avait montré, et le service qu’il leur avait rendu, simplement parce qu’ils servaient le Seigneur et étaient sortis en Son Nom, étaient une preuve claire de la vérité qui était en lui, d’autant plus qu’ils lui étaient étrangers.

La fin du verset 5 pourrait laisser supposer qu’il était question de deux classes de personnes : 1) les frères, et 2) les étrangers. La meilleure lecture attestée apparaît être cependant : « envers les frères, et cela [envers ceux-là même qui sont] étrangers ». C’était juste de servir les frères qui lui étaient bien connus ; mais servir des frères qui lui étaient complètement inconnus, simplement parce qu’ils servaient le même Maître, c’était vraiment agir « fidèlement ». La vérité, c’est que les saints sont un, et que le Nom du Seigneur Jésus lie entre eux tous ceux qui servent ensemble en Son Nom, et cet amour est la puissance qui cimente dans le cercle chrétien. Gaïus était fidèle à cette vérité. Elle était en lui, et il marchait en elle.

Non seulement ces frères étaient sortis pour le Nom, mais ils prenaient aussi une place de dépendance de leur Maître. Ils ne prenaient rien des Gentils (ou : des nations), bien qu’ils circulaient parmi eux et leur prêchaient la parole. Ils montraient clairement qu’ils ne cherchaient aucun profit d’ordre matériel pour eux-mêmes, mais qu’ils cherchaient à donner à leurs auditeurs ce qui serait un gain spirituel pour eux. En ceci, ils étaient imitateurs de l’apôtre Paul, qui lui-même était imitateur du Seigneur qui a dit : « Il est plus heureux de donner que de recevoir » (Actes 20:33-35).

Ces frères étaient donc ceux que Gaïus avait reçus chez lui, leur offrant une hospitalité d’amour, bien qu’à leur arrivée ils lui étaient inconnus. Non seulement il avait pourvu à leur entretien, mais il leur a fait la conduite dans leur voyage « d’une manière digne de Dieu ». Il parait donc qu’il avait dû les traiter avec une bonté supérieure ! S’il leur avait fait la conduite d’une manière digne d’un prince, cela aurait été magnifique, mais il l’avait fait d’une manière digne de Dieu ! Il les considérait évidemment selon la vraie lumière. Même s’ils paraissaient être insignifiants en eux-mêmes, ils étaient serviteurs de Christ, identifiés au Nom qui est au-dessus de tout nom. Gaïus les recevait comme tels. Il les voyait, non à la lumière de quelque appréciation personnelle, ou défaut d’appréciation personnelle, mais à la lumière de ce qu’ils étaient comme petits serviteurs d’un illustre Maître ; et Gaïus marchait ainsi dans la vérité, et prouvait que la vérité demeurait en lui.

L’exemple de Gaïus est fixé devant nous dans les Écritures non pas seulement pour que nous l’admirions, mais pour que nous le suivions. En outre, ce n’est pas simplement quelque chose que nous pouvons éventuellement faire, quelque chose à quoi nous avons droit et qui est permis, et à quoi aucun Diotrèphe n’a le droit de s’opposer : c’est quelque chose que nous devons faire si nous voulons marcher dans la vérité. Notez au verset 8 l’usage du mot « devons ». Il n’est pas dit : Nous avons la possibilité de recevoir, mais « nous DEVONS recevoir de tels hommes ». « Devons » est un mot qui exprime une obligation, non pas quelque chose de facultatif. Ce sont de « tels hommes » que nous devons recevoir, c’est-à-dire ceux qui viennent vraiment en Son Nom. Si nous ne recevons pas de TELS hommes, nous ne marchons pas dans la vérité.

 

2.7   3 Jean 8

D’un autre côté, en recevant de tels hommes, « nous coopérons avec la vérité ». C’est une affirmation très encourageante, spécialement pour ceux d’entre nous qui peuvent ne pas posséder de dons éclatants. Il y a le danger toujours présent que celui qui a un talent aille le cacher dans la terre et ne fasse rien. Or, bien que nous n’ayons pas le don qui nous qualifierait pour être des prédicateurs de la vérité, ou des actifs propagateurs de la vérité d’une manière ou d’une autre, nous pouvons quand même prendre notre part et devenir des coopérants de la vérité, en nous identifiant avec ceux qui sont des serviteurs plus actifs, en les aidant et en prenant soin de leurs besoins.

Il est fréquent que nos véritables convictions et attitudes se voient très bien dans de tout petits détails. Aux jours d’autrefois, Rahab montra qu’elle croyait vraiment au Dieu d’Israël et qu’elle adoptait son parti en recevant les espions en paix. Au jugement des nations vivantes qui est encore à venir, selon Matthieu 25, ceux qui sont les brebis, les bénis de Dieu, révèlent l’état de leur cœur par ce qu’ils ont reçu les messagers du Fils de l’homme, qui les considère comme Ses frères. Et aujourd’hui, ceux qui sortent dans le monde avec la vérité, doivent être reçus, si nous aussi sommes de la vérité et si nous coopérons avec elle.

C’est l’inverse de l’instruction contenue dans la seconde épître. Là, le croyant doit refuser l’accès de sa maison à celui qui n’apporte pas la vérité, et il ne doit pas s’identifier en quoi que ce soit avec lui. Ici le frère, même étranger, mais qui porte diligemment la vérité pour le Nom, doit être reçu, et nous sommes heureux d’être identifiés avec lui à cause de la vérité qu’il apporte. Dans les deux cas, la vérité est le test, et toutes considérations d’ordre simplement personnel sont mises de côté.

 

2.8   3 Jean 9-10

Dans les versets 9 et 10, nous trouvons un exposé du triste état de choses dans une certaine assemblée, ce qui a contraint l’apôtre à écrire de cette manière. Rien n’est dit quant à la localisation de cette « assemblée ». Ce n’était probablement pas là où Gaïus vivait. Diotrèphe y était un frère en vue, et il est très possible que Démétrius mentionné au verset 12 y était aussi. Diotrèphe ne voulait en aucun cas recevoir ces frères. Il prenait une position très dure contre eux, interdisant aux autres de les recevoir, et même les excluant de l’assemblée. Il rejetait aussi les directives de l’apôtre, cherchant à renverser l’autorité apostolique par des paroles malveillantes.

Il semblerait que le cas de Diotrèphe soit celui d’un ancien ou surveillant local dominant sur l’héritage de Dieu, l’assemblée, exactement ce qui est interdit dans l’épître de Pierre ; et quelqu’un agissant ainsi ne pouvait que prendre une position d’insubordination par rapport à l’autorité apostolique. Quelqu’un qui allait à l’encontre de ce que Pierre avait écrit des années auparavant, n’allait pas maintenant s’incliner devant ce qui était écrit par Jean.

Pourquoi Diotrèphe agissait-il ainsi ? L’excuse très probable était que ces frères qui voyageaient n’avaient pas d’autorisation, et qu’il tenait à ce qui était ordonné et officiel. Mais le motif sous-jacent de son attitude et de son action est démasqué par ces mots : « qui aime à être le premier parmi eux ». Le travail de ces hommes était en quelque sorte un défi à la place qu’occupait Diotrèphe, et qu’il aimait occuper. Il ne pouvait donc pas les tolérer.

Maintes et maintes fois l’Esprit de Dieu a travaillé hors des structures officielles, et cela mérite d’être noté. Il en était ainsi des prophètes que Dieu suscitait en Israël. Il en a été ainsi au plus haut degré dans le cas du Seigneur Lui-même. Il était considéré comme un parvenu non officiel par les chefs religieux de son temps, et Son autorité était fortement contestée (voir Matt. 21:23). Paul aussi a commencé sa carrière d’une manière non officielle comme Galates 1:15-23 en rend témoignage. Le fait est que le Seigneur suscite des serviteurs selon Son plaisir souverain, et ne demande ni permission ni conseil à personne. Tous les réveils ou renouveaux de ces derniers temps ont été marqués par ce même fait. L’église officielle n’a pas aidé, quand elle ne s’y est pas opposée.

Il mérite d’être remarqué que, soit dans cette épître soit dans la précédente, le seul test proposé quant à ceux qui professent être serviteurs du Seigneur, est celui de la vérité. L’apportent-ils ou ne l’apportent-ils pas ? Si les apôtres avaient entrepris d’autoriser et d’envoyer des prédicateurs de la Parole, ou s’ils avaient nommé un comité pour le faire, la présence ou l’absence d’autorisation aurait été le test. Nous vivons dans un monde où les autorisations humaines de ce genre abondent, et le résultat est évident. Les hommes ayant la bonne autorisation foisonnent, mais ils n’apportent pas la vérité. Ils utilisent l’autorisation pour accréditer l’erreur qu’ils propagent, ce qui est un mal épouvantable.

C’est une idée très répandue que l’homme doit accréditer le message — Un Tel est dûment ordonné, donc ce qu’il dit doit être juste. Ou bien cela peut prendre la forme suivante : Un Tel est si bon, si sérieux, si doué, si spirituel, qu’il ne peut se tromper. Mais le principe est faux en entier. Le vrai principe est justement le contraire. Le message accrédite l’homme. Les paroles du Seigneur en Luc 9:49-50 énoncent pratiquement ce principe, et il est clairement et définitivement arrêté dans les deuxième et troisième épîtres de Jean. L’homme n’est pas le test pour la vérité : la vérité est le test pour l’homme. Combien il est donc important d’être bien établi dans la vérité afin de pouvoir l’utiliser comme test.

L’action de Diotrèphe ne manquait nullement d’énergie. Il ne recevait pas ces frères étrangers, et empêchait les autres de le faire. Il ne les voulait pas dans l’assemblée. Et de plus il ne voulait pas recevoir l’apôtre, au moins quant à son autorité, et parlait contre lui avec malveillance. Il est très possible qu’il considérait que sa vigueur était une preuve de fidélité à l’ordre et à la dignité. Mais cela n’avait pour racine que le vieux pharisaïsme de l’amour de la position et de la prééminence. Le fidèle, c’était Gaïus, non pas lui (voir v. 5).

Il se peut que chasser ces frères de l’assemblée n’ait pas été une excommunication en bonne et due forme, puisque c’était une action personnelle et non pas de l’assemblée ; mais de toute évidence, il ne leur accordait plus aucune place ni aucune liberté dans l’assemblée. De la même manière, l’expression « ne nous reçoit pas » ne veut probablement pas dire qu’il ne recevait pas Jean pour la fraction du pain, car Jean était loin. Cela signifie qu’il n’acceptait pas son autorité d’apôtre, et faisait de son mieux par des paroles malveillantes pour saper son autorité dans l’esprit des autres.

 

2.9   3 Jean 11

Or tout ceci n’était que du « mal » comme le verset 11 l’indique, et nous ne devons pas l’imiter. Nous croyons solennellement que « débiter de méchantes paroles » contre les serviteurs du Seigneur est une plaie douloureuse de nos jours. C’est une astuce classique dans les controverses de noircir le caractère de celui dont on ne peut pas réfuter les arguments, mais c’est doublement méprisable quand on se le permet parmi ceux qui ont à combattre pour la vérité. Abstenons-nous en, et imitons ce qui est bien.

Dans la dernière partie du verset 11 nous avons un nouvel exemple de la manière abstraite de raisonner de l’apôtre quant au bien et au mal ; nous ferons bien de la laisser agir dans toute sa force dans nos consciences. Comment nous situons-nous à cet égard ? Sommes-nous de Dieu ou ne L’avons-nous pas vu ?

 

2.10                      3 Jean 12

Démétrius est placé devant nous comme un exemple qu’il est bon de suivre. Tous savaient qu’il faisait le bien, et Jean lui-même en rendait témoignage. Mais par-dessus tout, la vérité elle-même lui rendait témoignage. La vérité nous présente un étalon de référence infaillible quant à ce qui est bon, et si le cas de Démétrius était examiné à la lumière de la vérité, la vérité elle-même rendait un bon témoignage en sa faveur. Nous serons tous examinés finalement à la lumière de la vérité quand nous nous tiendrons devant le tribunal de Christ. Que sera-t-il rapporté de nous ? du bien ou du mal ?

 

2.11                      3 Jean 13-14

Notre petite épître se termine de manière très similaire à la deuxième épître. Avec Gaïus comme avec la dame élue, les conversations en tête à tête étaient bien préférables à une communication par lettre. Mais de même qu’il y avait urgence à fortifier la dame élue contre les approches subtiles du mal, et cela ne souffrait aucun délai, il était tout aussi urgent de confirmer Gaïus dans son œuvre d’hospitalité et de soutien de ceux qui étaient dans le bien et dans la vérité, justement quand d’autres les rejetaient.

 

2.12                      3 Jean 15

En conclusion l’apôtre parle des frères qui étaient avec lui, et de ceux qui étaient avec Gaïus, en les qualifiant d’« amis ». Ceci nous renvoie au chapitre 15 de son évangile où nous trouvons le Seigneur disant : « Vous êtes mes amis, si vous faites tout ce que moi je vous commande » (Jean 15:14) ; et encore : « Je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai ouï de mon Père » (Jean 15:15). Le saint obéissant est introduit dans cette merveilleuse intimité, et il peut donc être reconnu comme un ami de Christ.

En contraste avec Diotrèphe volontaire et désobéissant, il y avait ceux qui étaient effectivement les amis de Christ, et ceux-là étaient reconnus comme amis par l’apôtre et par tous ceux qui marchaient dans la vérité.

En terminant, chacun de nous fera bien de se poser la question : Si l’apôtre Jean était parmi nous aujourd’hui, me reconnaîtrait-il comme AMI ?