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Une énigme déconcertante :


le problème des deux natures dans le croyant


Romains 8:1-3

 

Hardt Michael

Truth & Testimony 2023-4 p183

 

1        L’énigme

2        Des réponses humaines qui n’apportent pas de solution

3        La réponse divine

3.1      Premier élément de réponse : Dans le Christ Jésus

3.2      Second élément de réponse : Pas de condamnation

3.3      Troisième élément de réponse : Affranchis ou Libérés

3.4      Quatrième élément de réponse : Le péché condamné

4        La vieille nature et le croyant

5        Implications pratiques

 

 

1        L’énigme

À première vue, la doctrine des deux natures pose au croyant une énigme qui le rend perplexe. Pour une âme sincère et sensible, cette question est non seulement déconcertante, mais peut être même angoissante. Mais ce n’est plus le cas lorsque la réponse divine est découverte. À ce moment-là, les pensées troublantes font place à une gratitude débordante envers Dieu.

S’il est vrai (et l’Écriture l’affirme) que je possède en moi la vieille nature, avec tous ses attributs haïssables, et s’il est également vrai que je n’ai aucune chance de m’en débarrasser, de l’améliorer ou même simplement de l’affaiblir au cours de ma vie sur terre (ce que l’Écriture confirme également), comment Dieu peut-Il ne pas me condamner ? Comment pourrais-je trouver grâce à Ses yeux ? Comment pourrait-Il jamais me regarder avec plaisir ? Omniscient et saint comme Il l’est, ne doit-Il pas nécessairement abhorrer le mal qui est présent en moi ? Par conséquent, ne doit-Il pas me juger ?

Il y a là en fait plusieurs questions. Mais la question centrale est la suivante : Dieu ne doit-Il pas me condamner à cause de la vieille nature qui est encore en moi ?

 

2        Des réponses humaines qui n’apportent pas de solution

S’attarder sur les idées humaines concernant la vieille nature n’apporte pas grand-chose, si ce n’est que cela peut nous aider à mieux comprendre la vérité. C’est pourquoi nous nous contenterons de mentionner quelques-unes des idées les plus courantes sur le sujet :

●         «ma vieille nature s’affaiblira avec le temps» ;

●         «ma nouvelle nature va se fortifier et finira par dominer la vieille» ;

●         «ma vieille nature a déjà disparu» ;

●         «Si tout croyant a encore l’ancienne nature, cela ne peut pas être un gros problème» ;

●         «je dois servir davantage, aimer davantage, prier davantage et être plus dévoué, pour que Dieu soit satisfait de moi».

 

Nous ne nous attarderons pas sur ces pensées humaines, car elles proviennent au fond du père du mensonge.

 

3        La réponse divine

Grâce à Dieu, il existe une réponse divine. Elle est présentée immédiatement après l’exposé du problème (en Romains 7). Les trois premiers versets de Romains 8 ne se contentent pas de dissiper les idées fausses des hommes, mais ils apaisent aussi les inquiétudes du croyant sincère : «Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus. Car la loi de l’Esprit de vie dans le Christ Jésus m’a affranchi de la loi du péché et de la mort. Car ce que la loi ne pouvait faire, en ce qu’elle était faible par la chair, Dieu l’a fait en envoyant Son propre Fils, en ressemblance de chair de péché et pour le péché, et Il a condamné le péché dans la chair».

 

3.1        Premier élément de réponse : Dans le Christ Jésus

La première chose à saisir est que Dieu considère le croyant comme étant «en Christ». C’est la position chrétienne, le fondement sur lequel nous sommes dans Sa faveur.

 

3.2        Second élément de réponse : Pas de condamnation

Deuxièmement, nous sommes assurés qu’il n’y a pas de condamnation pour ceux-là (comment pourrait-il en être ainsi, puisque nous sommes «en Christ» ?). Cette affirmation signifie non seulement qu’un croyant n’aura pas à faire face à une condamnation éternelle (ce qui est aussi heureusement vrai), mais cela va plus loin : Dieu nous dit qu’à Ses yeux, il n’y a rien en nous qui mérite la condamnation.

Cela soulève naturellement la question de savoir si, en faisant une telle déclaration, Dieu a en quelque sorte négligé la présence de la vieille nature en nous. Comme nous le verrons, il ne la néglige pas, mais Il fournit une réponse merveilleuse.

 

3.3        Troisième élément de réponse : Affranchis ou Libérés

Quelle déclaration triomphante : «m’a affranchi» ou «libéré». Quelle victoire, surtout quand on considère les luttes décrites en Romains 7, les luttes d’un homme qui cherchait à se libérer lui-même. Alors, qui l’a affranchi ou libéré, et de quoi ? Il a été affranchi ou libéré de «la loi du péché et de la mort», c’est-à-dire de la puissance du péché — le terme «loi» étant utilisé ici dans le sens d’une «loi naturelle» en termes scientifiques (par exemple la loi de la gravité) — qui régissait sa vie, à savoir la loi qui voulait qu’on soit obligé de pécher. Qui ou quoi a réalisé cela ? Une autre loi, plus puissante : «la loi de l’Esprit de vie dans le Christ Jésus», c’est-à-dire l’Esprit Saint qui agit comme une puissance dans nos vies en nous occupant de Christ (d’où le qualificatif donné à l’Esprit : «de vie dans le Christ Jésus»).

 

3.4        Quatrième élément de réponse : Le péché condamné

Les trois premiers éléments de réponse de la réponse divine sont vraiment merveilleux. Cependant, vous pouvez peut-être encore vous demander : qu’en est-il de la vieille nature en moi ? Pourquoi n’y a-t-il pas de condamnation pour moi ? Dieu n’a-t-il pas besoin de condamner la nature pécheresse qui est en moi ?

Oui, Il le fait. Mais la merveilleuse nouvelle, c’est que cela s’est déjà passé il y a longtemps. Le v. 3 nous dit que «Dieu, en envoyant son propre Fils ... a condamné le péché». Comment et quand ? La réponse est solennelle. Cela s’est passé le jour où, à midi, le soleil a refusé de briller (Matt. 27:45), où l’épée de Dieu a été dirigée contre « Son compagnon » (Zach. 13:7), où le Fils de Dieu est devenu la cible des flèches du carquois de Dieu (Lam. 3:13), où Il s’est enfoncé dans une boue profonde (Ps. 69:2) et où les eaux du jugement divin ont atteint Son âme (Ps. 69:1).

Le jugement est passé depuis longtemps. Dieu a jugé le péché dans Son Fils, l’homme Christ Jésus. Il L’a ensuite ressuscité d’entre les morts et Lui a accordé la place d’honneur à Sa droite. Il a démontré par cela que l’œuvre de Christ a été acceptée. Christ est maintenant au-delà de toute condamnation, dans la gloire. Et moi aussi je suis au-delà de la condamnation parce que Lui l’a portée à ma place sur la croix — et je suis «en Lui».

 

4        La vieille nature et le croyant

En résumé, le dilemme de la vieille nature qui reste en nous est résolu par un double «mais» :

1.           Le jugement sur elle a déjà été exécuté.

2.           Nous n’avons plus besoin de la suivre ; nous sommes affranchis ou libérés.

 

La beauté de cette vérité est qu’elle repose sur Christ. Le premier point est le résultat direct de Son œuvre sur la croix. Le second point découle du fait que nous sommes liés à Lui et occupés de Lui maintenant dans la gloire.

 

5        Implications pratiques

La réponse de Dieu à l’énigme déconcertante doit certainement nous remplir de gratitude et nous amener à adorer le Père qui a envoyé le Fils, et le Fils qui a porté le jugement.

En outre, la réponse de Dieu a des implications pratiques pour notre vie quotidienne. Réaliser que Dieu s’est déjà occupé de notre vieille nature signifie que nous n’avons plus besoin de nous efforcer d’obtenir Sa faveur. C’était l’approche du «moi» ou «je» de Romains 7, qui cherchait à plaire à Dieu par ses propres efforts. La perspective chrétienne est différente :

●         nous sommes déjà dans une position de faveur, et

●         ce qui est condamnable en nous a été jugé depuis longtemps, et

●         Dieu nous voit en Christ.

 

Tel est le point de départ de la vie d’un chrétien affranchi ou délivré. Nous réalisons que nous n’avons pas de force, mais nous avons l’Esprit qui nous maintient concentrés sur Christ, et nous guide pour juger toute impulsion qui va contre Lui. Quand nous serons avec le Seigneur, le péché aura disparu. Pourtant, déjà aujourd’hui, sa puissance a été vaincue.